0 Mémoire proposé à l`OCPM sur l`avenir du boisé Christophe

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Mémoire proposé à l’OCPM
sur l’avenir du boisé Christophe-Colomb et Crémazie
Projection d'un type d'aménagement qui pourrait avoir lieu dans le boisé adjacent au Collège, par Ismaël Hautecoeur,
arch. pays.
Présenté par le Collège André-Grasset, en collaboration avec Ville en vert
Rédaction :
Alexandre Beaudoin, Collège André-Grasset
Marc Sardi, Ville en vert
Novembre 2015
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Introduction
D’abord, nous tenons à remercier la Ville de Montréal pour l’attention portée envers la mise en
valeur du boisé situé à l’angle du boulevard Crémazie et de l’avenue Christophe-Colomb sur le
terrain appartenant à l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, adjacent à celui du Collège
André-Grasset. Ce boisé, qui appartenait anciennement aux frères Sulpiciens, avait été mis en
vente à des fins de développement immobilier en 1996, avant d’être cédé à l’arrondissement en
tant qu’espace vert à la fin de la construction de condos, au début des années 2000 par
SAMCON. Ce lien historique avec le Collège nous incite à l’inclure dans notre vision globale du
développement durable à moyen et à long terme.
Nous sommes également concernés par l’état actuel du boisé et par la perception de la
population en général envers l’image que son aspect peut donner au Collège. En effet, la
proximité immédiate du boisé peut donner l’impression que ce dernier fait partie des
aménagements du Collège. Ainsi, nous croyons qu’une revitalisation et une mise en valeur de
cet espace embelliront le secteur et permettront d’offrir à la communauté du Collège et à la
population riveraine une opportunité de découverte de la nature urbaine.
De plus, l’administration du Collège a relevé un enjeu de sécurité lié à l’utilisation actuelle du
boisé par la communauté d’Ahuntsic-Cartierville. En effet, de nombreux passants traversent le
site à pied ou à vélo en empruntant un sentier improvisé qui mène sur le stationnement du
Collège. Cet achalandage jumelé au passage des voitures représente risque autant pour les
passants que pour notre clientèle. Nous souhaitions profiter de cette opportunité pour vous
faire part de cet enjeu auquel nous proposons des pistes de solutions plus bas dans ce texte.
Le fait d’utiliser cet outil démocratique qu’est l’Office de Consultation Publique de Montréal
permet à la communauté du Collège et à la communauté d’Ahuntsic-Cartierville d’en apprendre
davantage au sujet de nos opinions et de nos préoccupations face à l’avenir de ce secteur. Nous
avions pris l’initiative, à l’interne, d’organiser une simulation de consultation publique sur
l’intérêt qu’auraient les étudiants de notre communauté pour ce boisé au cours des mois d’avril
et mai 2015. Grâce à cet exercice d’implication citoyenne réalisée avec nos étudiants en amont,
certaines de leurs idées se retrouveront dans le présent document.
Nous profitons également de la présente pour souligner la vision que nous partageons avec la
Commission de la construction du Québec, dont le siège social est voisin du Collège, sur
l’importance d’aménager ce site. En effet, nos communautés respectives tireraient un grand
avantage de la mise en valeur du boisé, que ce soit par l’amélioration de l’aspect visuel que par
le potentiel d’utilisation pour la détente et l’appréciation de la nature.
Historique de la démarche
À l’automne 2011, Alexandre Beaudoin, conseiller en environnement et développement durable
du Collège, avait approché Ville en vert, l’organisme environnemental local, pour discuter d’un
éventuel partenariat pour la mise en valeur du site. L’organisme avait alors participé à une
corvée de nettoyage du boisé. Lors de cette activité, une randonnée sur le site avec Marc Sardi,
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chargé de projet en biodiversité urbaine, avait permis d’identifier plusieurs espèces végétales et
animales d’intérêt.
À l’automne 2014, le 23 octobre, M. Gilbert Héroux, directeur général du Collège André-Grasset,
et France Archambault, directrice des ressources matérielles, ont rencontré M. Pierre
Desrochers, élu du district St-Sulpice, de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, également
responsable des finances, des grands projets, du capital humain, des communication
corporatives, des affaires juridiques et de l’évaluation foncière, afin de discuter de l’avenir de ce
boisé et signaler l’intérêt du Collège pour en améliorer l’apparence générale (plantations,
clôture, entretien, etc.).
Parallèlement, Alexandre Beaudoin prenait contact avec Vana Nazarian, attachée politique du
président du comité exécutif. De cette conversation nous avons retenu que des consultations
publiques arriveraient à grands pas. C’est à ce moment que nous avons entrepris nos démarches
internes afin de mobiliser notre communauté étudiante.
Dans le cadre des activités environnementales du Collège André-Grasset, étant Collège Vert du
Québec (CVQ) niveau Excellence, il allait de soi que les étudiants du Collège soient interpelés
pour participer à une simulation de consultation publique à la session d’hiver 2015. Cette
activité avait été réalisée dans le but de favoriser la participation citoyenne au développement
durable de nos sociétés. Pour inciter à la participation, un premier visuel avait été réalisé par un
architecte paysagiste externe en considérant certaines de nos contraintes (aménagement
comestible, transport actif, lieu de détente, espace pour la biodiversité, etc.).
Pour valoriser leur implication, un concours a été organisé dont
le prix était un vélo d’une valeur de 1000 $. Une sélection a été
faite parmi les idées des étudiants par un jury formé de notre
Comité d’Actions et de Concertation en Environnement (CACE).
Benjamin Brunet est l’étudiant qui a gagné ce concours, vous
trouverez ses idées en Annexe A.
Le présent document regroupe les meilleures idées des
étudiants, à cela s’ajoute les idées et préoccupations des
représentants du Collège ainsi que celles de Ville en Vert qui a
participé tant à l’idéation qu’à la rédaction de celui-ci.
Figure 1. Benjamin Brunet avec son
prix pour ses idées par rapport à
l'aménagement du boisé adjacent
au Collège.
Nous croyons que l’opinion de la communauté du Collège
devrait être sérieusement considérée puisque nous sommes
sans doute les plus intéressés et concernés par son avenir. En
effet, les étudiants aimeraient pouvoir profiter d’un lieu de
détente où on ne verrait pas autant l’autoroute métropolitaine.
Afin de démontrer l’intérêt du Collège envers la revégétalisation du secteur, une activité de
plantation d’arbres a été réalisée en bordure du boisé, dans le cadre du Jour de la Terre le 22
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avril 20151. Soixante-dix arbres ont ainsi été plantés avec la communauté du Collège et l’AREQ
(Association des Enseignants et Enseignantes Retraité-e-s du Québec) afin de créer un effet de
continuité entre le présent boisé et notre terrain. L’idée d’un corridor écologique reliant ce
boisé au boisé St-Sulpice, en empruntant le terrain du Collège et celui du Centre ClaudeRobillard, a motivé cette démarche.
Nous étions donc ravis d’apprendre que la Ville de Montréal allait de l’avant avec les
consultations publiques alors que des panneaux encourageant la participation de la
communauté d’Ahuntsic-Cartierville avaient été installés en début d’été.
C’est ainsi qu’à la rentrée scolaire, le Collège et Ville en vert ont repris contact afin de rédiger le
présent document et de formuler leurs recommandations face à l’aménagement du boisé.
Ce préambule semblait nécessaire afin de mettre l’emphase sur le fait que ce mémoire consiste
déjà en un effort de consultation d’acteurs locaux et que nous tentons d’arrimer l’aménagement
du boisé avec les activités déjà entamées.
Description du site
Le boisé en question, d’une superficie d’environ 4050 m2, est caractérisé par une végétation
pionnière typique des milieux ouverts et perturbés de la Vallée du Saint-Laurent. On y retrouve,
entre autres, un peuplement de peupliers deltoïdes ainsi qu’un milieu ouvert (friche) peuplé
d’espèces herbacées et arbustives indigènes et introduites. Plusieurs des espèces végétales
présentes sur le site ont valeur faunique importante. Certaines produisent des fleurs riches en
nectar attirant une diversité d’insectes pollinisateurs, d’autres produisent des fruits et des
graines servant de nourriture aux oiseaux nicheurs et migrateurs.
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Il est à noter que l’organisme Jour de la Terre a agi comme consultant externe pour la réalisation de ce
projet et que l’organisme SOVERDI a fourni les arbres et a pris en charge les communications entre le
Collège André-Grasset et l’AREQ.
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Figure 2. Prise de vue aérienne du boisé et du stationnement du Collège André-Grasset.
Lignes directrices et propositions d’aménagement
Lignes directrices et propositions d’aménagement
(se référer à l’Annexe B, Proposition d’aménagement du Boisé André-Grasset)
Notre vision
Nous sommes d’avis que ce lieu doit être aménagé selon les grands principes du développement
durable, de la protection du patrimoine naturel et de l’adaptation des villes aux changements
climatiques. En valorisant cet espace vert, nous souhaitons :



Maintenir un espace vert urbain dans un environnement fortement minéralisé;
Favoriser les contacts avec la nature dans une approche respectueuse de
l’environnement;
Offrir un espace de détente et d’appréciation de la nature pour la communauté du
Collège et pour l’ensemble des usagers du secteur.
Mise en valeur du milieu naturel

Devant la minéralisation importante du secteur, il est nécessaire selon nous de
préserver le caractère naturel du site et de mettre en valeur sa biodiversité. Ainsi, nous
privilégions une approche portant le moins d’atteintes possible à la nature déjà en
place, bien que nous soyons en accord avec certaines fonctions d’usage du site par les
humains. Ce que nous entendons ici est de valoriser les habitats fauniques existants tout
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
en créant des opportunités de rapprochement et d’appréciation de la nature urbaine
par les usagers.
Tel que mentionné précédemment, nous souhaiterions promouvoir la connectivité de ce
boisé par un parcours d’arbres empruntant le terrain du Collège. Nous serions prêts à
envisager de remplacer une partie de notre stationnement pour y planter des arbres
afin d’officialiser ce pont végétal que nous désirons promouvoir.
Amélioration de la portée éducative



Afin de sensibiliser la communauté du collège et la population riveraine à l’importance
des milieux naturels au cœur des villes, nous souhaitons aménager un sentier
d’interprétation de la friche urbaine traversant le site. Ce sentier serait agrémenté par
l’installation de panneaux d’interprétation qui informeraient les usagers au sujet de la
biodiversité du site.
Afin de maximiser l’utilisation par la communauté du collège et afin d’augmenter la
valeur éducative du site, un espace de cours en plein air serait également aménagé en
bordure du boisé. Cet espace pourrait accueillir des classes de sciences du collège pour y
tenir des séances de laboratoires ou de travaux pratiques.
Comme il l’avait été mentionné, lors d’une rencontre antérieure entre M. Desrochers,
Mme Archambault et M. Héroux, l’installation d’un circuit historique serait souhaitable
et propice dans ce secteur. Le Collège pourrait même être appelé à participer à la
recherche de contenu afin d’intégrer le volet éducatif à sa réalisation.
Aménagements et infrastructures


Afin de pallier à l’enjeu de sécurité mentionné plus haut, nous sommes d’avis qu’une
piste cyclable, dont le tracé orienterait les usagers à l’extérieur du stationnement,
devrait être aménagée de façon à raccorder le réseau cyclable de la Ville (piste sur
Christophe-Colomb) et de rejoindre rapidement les supports à vélos du collège. Cette
approche serait doublement positive tant pour la sécurité de la communauté
d’Ahuntsic-Cartierville que pour promouvoir le transport actif de notre communauté
étudiante. Nous suggérons que cette nouvelle piste cyclable devrait être aménagée le
long du sentier improvisé existant qui traverse le boisé afin de respecter les
déplacements naturels et instinctifs des usagers (principe de ligne de désir). Cependant,
a l’heure actuelle, le Collège ne peut s’engager officiellement par rapport à ce tracé. Des
vérifications auprès de nos assurances devront préalablement être faites, afin de mieux
cerner nos responsabilités civiles par rapport au passage de cette piste cyclable sur le
terrain du Collège.
Nous proposons l’implantation d’un édicule semi-permanent en bordure du boisé qui
pourrait servir de point de chute pour des paniers d’alimentation pour la communauté
locale, pour y tenir des petits marchés saisonniers ou des petits évènements (cocktails,
etc.). La tenue d’activités maraichères, qui seraient réalisées en collaboration avec le
Marché Ahuntsic-Cartierville, permettrait de rappeler le patrimoine agricole du secteur.
À titre d’exemple un conteneur maritime aménagé (valeur approx. 5500 $ neuf)
correspondrait aux divers usages proposés en plus d’être très simple à réaliser et à
décorer.
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

Afin d’atténuer les problèmes de pollutions sonore et visuelle qu’engendre l’autoroute
métropolitaine, nous souhaitons créer un écran acoustique et visuel en plantant des
rangées de strates végétales diverses (arbres et arbustes indigènes) en bordure du boisé
donnant sur le boulevard Crémazie et sur l’avenue Christophe-Colomb. Nous proposons
d’opter pour des arbres à croissance rapide, comme les peupliers, afin d’obtenir un
écran végétal peu de temps après les travaux. Pour les strates plus basses, des espèces à
forte valeur faunique, comme les sureaux et les cornouillers, seraient privilégiées.
Côté mobilier, nous croyons que pour valoriser l’aspect détente, l’installation de tables à
piquenique et de chaises de type Adirondack serait de mise.
Démarche suggérée
Nous sommes d’avis que la conception, la réalisation de l’aménagement et l’entretien du site
devraient impliquer le plus possible la communauté du collège, les partenaires locaux ainsi que
la population riveraine, afin d’augmenter le sentiment d’appartenance du milieu face à
l’aménagement. À cet égard, une cogestion du site (interventions publiques et citoyennes)
pourrait être envisagée, comme il se fait déjà dans l’arrondissement du Plateau Mont-Royal
(exemple du Champs des possibles).
Conclusions
En résumé, nous proposons, dans le cadre de l’aménagement de ce boisé, des interventions
qui :





Viseront à préserver le caractère naturel du site
Valoriseront la biodiversité du site
Créeront des opportunités de sensibilisation à la nature urbaine
Offriront un espace de détente et d’appréciation de la nature urbaine à la communauté
du collège et à la population avoisinante
Atténueront les effets de la pollution sonore et visuelle associés à la présence d’une voie
publique achalandée
Dans un contexte global de perte de la biodiversité et de changement climatique de grands
groupes de recherche, tels le GIEC2 ou OURANOS3, considèrent que ce sont les villes qui
représentent l’un des meilleurs leviers d’actions pour nous y préparer. Or, le présent
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GIEC: Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat créé en 1988 par le Programme
des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) avec
pour mission de présenter au monde l’état actuel des connaissances scientifiques sur les changements
climatiques et leur incidence potentielle sur l’environnement et la sphère socio-économique.
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OURANOS: Un consortium qui intègre quelque 450 scientifiques et professionnels issus de différentes
disciplines. Son action se concentre sur 2 grands thèmes : Science du climat et Vulnérabilités, Impacts &
Adaptation. Leur objectif est d’aider le Québec et le Canada à faire face aux changements climatiques
qui s’amplifient.
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aménagement suggéré constitue une action locale répondant à des enjeux environnementaux
mondiaux. L’adaptation des villes aux changements climatiques passent par une démarche
citoyenne de réappropriation des espaces publics urbains. Le cas du boisé Christophe-ColombCrémazie devient ainsi un emblème de cet effort collectif mondial, devenant à la fois une oasis
pour la faune et la flore en ville en plus d’être un lieu propice à l’éducation.
À propos de Ville en vert
Ville en vert a pour mission de sensibiliser, d’éduquer et de soutenir tant les citoyens que les
organisations en matière de développement durable, principalement dans l’arrondissement
Ahuntsic-Cartierville. Par ses actions novatrices et engagées ainsi que par l’expertise diversifiée
de son équipe, elle vise notamment à favoriser l’adoption de comportements favorables à la
protection de l’environnement et à l’adoption de saines habitudes de vie. Ville en vert gère le
programme Éco-quartier de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville. Ville en vert possède
également une expertise notable dans l’aménagement d’espaces verts favorisant un soutien
pour la biodiversité urbaine. L’organisme collabore avec le Collège André-Grasset par
l’animation d’ateliers portant sur l’agriculture urbaine et est impliqué dans la gestion estivale du
potager du collège.
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