La conservation volontaire au service des milieux terrestres du

publicité
La conservation volontaire
au service des milieux
terrestres du Québec
Les terres privées du sud du Québec abritent de nombreux habitats exceptionnels.
Grâce à la passion et au leadership de propriétaires privés, de groupes citoyens engagés
et d’organismes de conservation locaux ou régionaux, des terres privées sont protégées
pour que les générations futures puissent aussi en profiter. Découvrez ces territoires
extraordinaires et ces personnes engagées.
Cinq amis rêvent un jour d’acheter un bout de
terre, un endroit sauvage où faire de la randonnée,
sans voisins à proximité. Ils tombent en amour
avec un lopin de terre, situé au cœur de Lanaudière, près de la rivière Noire. La propriété avait
été reconnue comme réserve naturelle en milieu
privé. Les nouveaux acquéreurs se devaient donc
de respecter les engagements de conservation liés
au terrain.
Réserve naturelle des TerresNoyées-de-la-Rivière-Noire
Quand le rêve de cinq amis devient
un cadeau pour les générations futures
Ils hésitent un peu au début, car il est difficile de
trouver une institution bancaire acceptant de leur
prêter l’argent nécessaire, vu le statut particulier
du terrain. Mais rapidement l’attirance qu’ils ressentent pour cette terre, et la satisfaction de savoir
qu’ils allaient protéger cette belle propriété et ses
habitants, les persuadent d’acheter.
« C’EST UNE RÉELLE SATISFACTION POUR MOI
DE SAVOIR QUE JE PARTICIPE À PROTÉGER
CETTE BELLE PROPRIÉTÉ ET SES HABITANTS. »
- Éric Deslongchamps, un des propriétaires de la réserve
naturelle des Terres-Noyées-de-la-Rivière-Noire.
Couvrant environ 21 ha, la réserve naturelle des
Terres-Noyées-de-la-Rivière-Noire est un merveilleux refuge pour de nombreuses espèces.
Elle comprend plusieurs étangs, un ruisseau, une
source, quelques petites plantations ainsi qu’une
forêt humide. Une faune variée la fréquente, telle
que le héron vert, le butor d’Amérique, le canard
branchu et la loutre de rivière. Elle constitue une
cachette idéale pour deux espèces de tortues, soit
la tortue des bois (désignée vulnérable au Québec)
et la tortue peinte.
Photos : Coquelicot Ayotte et Ans Beaulieu
Pour en connaître davantage ou pour signaler
un milieu protégé grâce à la conservation volontaire,
visitez le Répertoire des milieux naturels protégés du
Québec au www.repertoiredesmilieuxnaturels.qc.ca
Pour joindre le Réseau
de milieux naturels protégés
www.rmnat.org
[email protected]
514-272-2666 poste 25
Réserve naturelle
de l’Alvar-d’Aylmer
Protéger un milieu rare
Photo : Yves Fouron
Conservation de la nature Canada s’est intéressé à une propriété
située en Outaouais, identifiée comme un alvar de grande importance au Québec : l’alvar d’Aylmer.
L’alvar d’Aylmer a été acquis en 2009 par Conservation de la nature
Canada grâce à un don pour une partie de la valeur. L’ancien propriétaire a bénéficié du Programme des dons écologiques. Ce programme
fédéral encourage les propriétaires privés à assurer la conservation de
leurs terres écosensibles en faisant don de leur propriété à un organisme bénéficiaire. Les propriétaires peuvent ainsi profiter d’avantages fiscaux. Pour tous les détails, visiter le www.ec.gc.ca/pde-egp.
Le site est maintenant reconnu en tant que réserve naturelle en
milieu privée. Ce statut permet de fixer des restrictions applicables
aux usages du terrain et d’assurer que les futurs acquéreurs soient
tenus de respecter l’entente jusqu’à l’échéance de celle-ci ou à perpétuité, selon le cas.
Boisé des Douze
Une oasis boisée dans
une mer de champs
Il règne une ambiance particulière dans le Boisé des Douze, situé
en périphérie de la ville de Saint-Hyacinthe. Plusieurs amoureux de
la nature arpentent régulièrement ses 2,5 km de sentiers. Ce site est
remarquable du fait qu’il est traversé par un ruisseau à méandres,
l’une des rares parties du cours d’eau dont le tracé n’ait pas été rectifié. Ses boisés feuillus, adaptés aux inondations saisonnières, stabilisent les berges et abritent une variété de plantes de sous-bois, dont
certaines sont désignées vulnérables au Québec. Ce milieu naturel
offre nourriture et habitats à la faune locale. Près de 150 espèces
d’oiseaux y ont été recensées au fil des ans.
Mont Pinacle
Des citoyens se mobilisent pour contrer
le développement sur leur montagne
En 1991, des citoyens fondent la Fiducie foncière du mont Pinacle
dans le but d’acquérir plusieurs lots clés sur la montagne et d’empêcher un projet récréotouristique menaçant les forêts exceptionnelles
qui ornent ses flancs. Plus de 20 ans plus tard, la Fiducie protège
environ 300 ha en périphérie du mont Pinacle grâce à des dons,
des achats et des servitudes de conservation.
Au fil des ans, la Fiducie a négocié plusieurs servitudes de conservation. Le processus consiste à évaluer la valeur écologique du terrain,
puis à déterminer les usages permis et ceux restreints afin d’assurer
la protection du milieu. Un contrat notarié scelle l’entente, valable à
perpétuité, même en cas de vente. Grâce à la servitude de conservation, la protection du milieu naturel est assurée et le propriétaire peut
continuer à jouir de sa propriété.
Le mont Pinacle est constitué d’un grand massif forestier de plus de
2 200 ha. Ses forêts feuillues abritent une biodiversité remarquable.
Certaines d’entre elles sont d’ailleurs désignées écosystèmes forestiers exceptionnels, servant de refuges à des espèces peu communes
telles l’aster à rameaux étalés, l’une des dernières populations au
Québec. Par ailleurs, plusieurs ruisseaux du mont Pinacle représentent des habitats clés pour la salamandre sombre du Nord et la salamandre pourpre, deux espèces en situation précaire dans la province.
Dans ma forêt, les biologistes ont noté la présence de la
buse à épaulettes, un oiseau de proie assez rare qui a
besoin d’une forêt mature pour se nourrir et pour nicher.
J’ai le plaisir d’offrir à cette espèce un habitat de qualité
sur ma terre, maintenant et pour toujours ! - Claude Doucet, un propriétaire qui a réalisé son rêve
Dès 1995, des citoyens entreprennent de mettre en valeur le Boisé des
Douze, une friche arbustive abandonnée traversée d’un ruisseau. Le site est
composé de plusieurs parties de lots appartenant à divers propriétaires. Il
s’agit donc de convaincre les agriculteurs et industriels concernés de l’importance de sauvegarder cet environnement exceptionnel. Tous acceptent finalement de signer des ententes de gestion en faveur de la conservation.
L’organisme de conservation le Boisé des Douze est officiellement constitué
en 1998. En 2007, l’organisme devient propriétaire du terrain de la famille
Lussier et ce site est maintenant une réserve naturelle en milieu privé
reconnue.
J’ai senti qu’il y avait un petit trésor juste à côté de chez nous et qu’on risquait de le perdre, car la ville commençait à l’utiliser
pour y déposer la neige. Ce fut l’élément déclencheur qui me mena à vouloir faire quelque chose avec le lot appartenant
à mes parents, afin qu’il soit conservé et reste accessible à d’autres marcheurs désirant se promener dans les bois.
- Céline Lussier Cadieux, présidente du Boisé des Douze
Ce projet a
été réalisé
avec l’appui
financier de :
Rédaction : Réseau de milieux naturels protégés
Conception graphique : Marika Vallée
Toute reproduction totale ou partielle est permise
à condition de citer la source.
Photo : Corridor Appalachien
Photo : Conservation de la nature Canada
Les alvars sont des habitats très rares à
l’échelle planétaire. Ils sont caractérisés
par des conditions extrêmes. La roche y
est affleurante et la végétation éparse.
Leur flore et leur faune sont soumises
à des conditions très difficiles : inondations au printemps, chaleur et sécheresse en été. Ce type de milieu peut souvent passer inaperçu, mais la présence
assurée de plantes rares le distingue.
Téléchargement