L`EVOLUTION POLITIQUE DE 1945 A NOS JOURS

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L’EVOLUTION POLITIQUE DE 1945 A NOS JOURS
Après la Libération, la France entend se doter d’institutions solides et durables afin de
refonder la démocratie en rejetant à la fois Vichy et la Troisième République. Depuis 1945, La
France a en fait connu deux Républiques marquées toutes deux par des crises et une alternance entre
instabilité et stabilité. Pour résumer :
- La IVème République (1946-58) n’a jamais surmonté l’instabilité ministérielle et s’est
enlisée dans les drames de la décolonisation. Son bilan est néanmoins loin d’être uniquement
négatif (au-delà de la légende noire, avancées économiques et sociales, construction européenne…)
- La Vème République a donné plus de poids au pouvoir exécutif et s’est adaptée à plusieurs
évolutions (cohabitation…) en s’installant dans la durée.
Ces régimes ont été marqués et influencés par trois grands enjeux internationaux de l’aprèsguerre : la Guerre froide, la décolonisation, la construction européenne.
Très bon tableau récapitulatif des forces politiques p. 302.
A quelles difficultés le système républicain a-t-il dû faire face depuis 1945 ? A-t-il
permis une modernisation de la démocratie française ?
I- LA IV REPUBLIQUE (1945-1958) : LA « MAL AIMEE »
A- LA NAISSANCE DIFFICILE D’UN NOUVEAU REGIME (1945-1947)
1- La reprise de la vie politique
A la Libération, la volonté générale est de rénover la République (qui est censée avoir
toujours existé selon le mythe gaullien). Le 9 septembre 1944 est formé un nouveau gouvernement
provisoire rassemblant sous la présidence de De Gaulle toutes les forces politiques de la Résistance.
La vie politique évolue vers plus de démocratie puisque les femmes votent pour la 1ère fois aux
municipales de 1945 (ordonnance du 22 avril 1944).
Une grande consultation électorale a lieu le 21 octobre 1945 et comprend 2 parties :
- Plus de 96 % des Français refuse le retour aux institutions de la IIIème République
- Les Français élisent une Assemblée constituante (= chargée de rédiger une nouvelle
constitution).
Dans cette assemblée ancrée à gauche, trois forces politiques dominent :
- Le PC avec Maurice Thorez qui bénéficie d’une immense popularité et qui contrôle la
CGT.
- La SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière créée en 1905 et qui deviendra le
PS en 1969) avec Léon Blum et Guy Mollet. La SFIO s’est réorganisée en épurant ceux qui avaient
soutenu Vichy.
- Le MRP (Mouvement républicain populaire) fondé par des démocrates chrétiens avec
notamment Georges Bidault, Robert Schuman et qui se situe au centre gauche.
[Le parti radical, à qui on attribue les échecs de la IIIe République, et la Droite ont du mal
à renaître].
Ces 3 partis sont associés dans le tripartisme, cette alliance des 3 partis majoritaires qui
s’entendent pour gouverner du départ de De Gaulle en janvier 1946 jusqu’à 1947.
2- La démission de De Gaulle
De Gaulle est élu à l’unanimité chef du gouvernement par l’assemblée constituante (celle
élue le 21 octobre 1945) mais dès le début il craint un retour à un régime de partis (= un poids
excessif des partis) et il est en désaccord avec la constitution en préparation : Le PC et la SFIO
souhaitent en effet une assemblée forte (un pouvoir législatif fort) alors que De Gaulle veut
renforcer le pouvoir exécutif.
1
Considérant qu’il ne peut gouverner efficacement, il démissionne le 20 janvier 1946 en
espérant que le peuple la rappellera au pouvoir et qu’il pourra alors faire adopter ces choix
institutionnels. La surprise de la population est grande mais l’opinion ne se mobilise pas pour le
rappeler car les préoccupations du quotidien (ravitaillement, inflation…) sont trop fortes.
Le départ de De Gaulle marque la fin d’une union nationale et le retour des partis politiques.
De Gaulle prononce le célèbre discours de Bayeux du 16 juin 1946 qui préfigure la
constitution de la Ve République : doc. 3 p. 281. Il prône un régime parlementaire à tendance
présidentielle en réclamant une nette séparation des 3 pouvoirs, 2 assemblées et surtout un président
de la République fort. Tout ceci est critiqué par la gauche qui voit dans ce projet une dérive possible
vers un régime autoritaire (d’où la volonté de la gauche d’une assemblée prédominante).
3- La nouvelle constitution
Un 1er projet constitutionnel soutenu par les communistes est rejeté en mai 1946 à 53 % (il
prévoyait une assemblée unique et toute puissante). Une nouvelle assemblée constituante est alors
élue et rédige une nouvelle constitution adoptée sans enthousiasme et après de nombreux débats le
13 octobre 1946 : Le oui est hésitant (53 %) alors que l’abstention est importante (30 %). Donc le
oui ne représente qu’un tiers des électeurs inscrits.
Doc. 4 et 5 p. 281 : 2 remarques
- Le préambule de la constitution est innovant : il réaffirme le respect des droits de l’homme
et de la femme, institue une démocratie sociale et économique reconnaissant le droit au travail…
Cette même constitution remplace « l’Empire » par « l’Union française ».
- La constitution établit un régime d’assemblée (le pouvoir exécutif est soumis au pouvoir
législatif, voir définition des différents régimes p. 280) au final proche de celui de la IIIe
République.
Le Parlement est composé de 2 chambres : le Conseil de la République (élu au suffrage
indirect, il n’a qu’un rôle consultatif) et surtout l’Assemblée nationale où les députés sont élus pour
5 ans au SU, votent seuls la loi, votent seuls l’investiture du président du Conseil (= chef du
gouvernement désigné par le président de la République, 1er président du Conseil = Paul Ramadier,
SFIO) et peuvent contraindre ce dernier à démissionner (refus de confiance ou motion de censure).
Le président de la République (Vincent Auriol puis René Coty), chef de l’Etat, doté de pouvoirs
modestes, est élu par les 2 chambres pour 7 ans.
Dans la pratique, le président du Conseil demande une seconde fois la confiance de
l’Assemblée après avoir former son gouvernement (double investiture) alors que la constitution ne
le prévoyait pas (ce qui le rend encore plus dépendant de l’Assemblée nationale. Le souvenir des
abus de Vichy ont conduit à limiter le pouvoir exécutif).
L’Assemblée est élue au scrutin de liste proportionnel (et non uninominal) qui ne permet pas
de dégager de grandes majorités et donc favorise l’instabilité ministérielle : chaque parti a un
nombre de siège proportionnel au nombre de voix, ce qui favorisent les petits partis.
Les 1er mois sont marqués par le tripartisme : les 3 plus grands partis se répartissent
équitablement les ministères.
B- UNE REPUBLIQUE AFFAIBLIE (1947-1954)
1- Les crises de l’année 1947
1947 marque la fin d’une certaine unanimité qui rassemblait les Français.
- Avec le début de la Guerre froide, les communistes français suivent les consignes de
Moscou : ils dénoncent la « sale guerre » de la France en Indochine (1946-54), ils rejettent le plan
Marshall et ils soutiennent les grèves d’ouvriers contre la dégradation du pouvoir d’achat (ils sont
donc contre la politique de rigueur du gouvernement qui bloque les salaires). Ramadier ne
démissionne pas et révoque les ministres communistes, reformant un gouvernement plus axé à
droite. C’est donc la fin du tripartisme. Le PC entre plus que jamais dans l’opposition (qu’il ne
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quittera pas jusqu’en 1981), soutenant d’importantes grèves de l’automne 1947 qui jusqu’en
décembre 1947 plongent une partie du pays dans une atmosphère de guerre civile.
- 1947 est l’année aussi où est créé le RPF (Rassemblement du peuple français) de De
Gaulle (à l’écart de la vie politique depuis janvier 1946, il se méfie toujours des partis politiques).
Dénonçant la constitution, le règne des partis et la politique étrangère proaméricaine, ce parti
compte rapidement 400 000 adhérents et remporte 40 % des voix lors des élections municipales
d’octobre 1947 (conquête des principales villes).
La République est donc confrontée à une double opposition : PCF et RPF.
2- La Troisième force (1947-51) (formule de Guy Mollet)
Avec la fin du tripartisme, vient le temps des coalitions des forces politiques dont les 2
principales sont désormais SFIO et MRP auxquelles il faut ajouter les radicaux, les modérés…
Cette Troisième force est néanmoins fragilisée car les gouvernements sont contraints d’élaborer des
compromis fragiles entre les partis alors que dans le même temps la double opposition PC et RPF
ne faiblit pas. Pour résister, la 3ème force fait voter la loi des apparentements : c’est la possibilité
pour les listes de se regrouper lors des élections pour additionner leurs voix et donc emporter plus
de sièges. Le but est de dégager des majorités plus larges et de lutter contre l’opposition (le PCF et
le RPF ne s’alliant avec personne).
Mais suite à une loi accordant une subvention à toutes les écoles primaires et donc aux
écoles privées (loi Barangé), les socialistes quittent la 3ème force car ils sont contre la remise en
cause du principe de laïcité.
3- Le glissement à droite
La période est marquée par de brefs ministères. Certains ont néanmoins marqué.
En 1952, Antoine Pinay (un homme proche de Vichy avant d’être résistant) forme le 1er
gouvernement de droite depuis la Libération et acquiert une certaine popularité : il bloque l’inflation
et lance un emprunt de 3,5 % indexé sur l’or et exonéré de frais de succession. Il doit démissionner
devant l’échec du projet de CED qu’il soutenait.
C- DECLIN ET ECHEC (1954-1958)
1- L’expérience PMF (Pierre Mendès France) 1954-1955
PMF (radical) est appelé au pouvoir et sa 1ère tâche est de conclure la Guerre d’Indochine
après la grande défaite de Diên Biên Phû (7 mai 1954) alors que de manière plus générale la
situation s’aggrave dans les colonies (Maroc, Tunisie…). Plusieurs choses à son actif dont 2
- Le 20 juillet 1954, il signe les accords de Genève mettant fin à la guerre (qui a coûté
92 000 morts français et 3000 milliards de francs), il ouvre aussi la voie à l’autonomie pour la
Tunisie et le Maroc. Néanmoins (doc. 5 p. 283), PMF ne veut rien céder pour l’Algérie, déclarant,
tout comme Mitterrand alors ministre de l’Intérieur : « l’Algérie, c’est la France ».
- Il a une manière de gouverner différente qui le rend populaire auprès notamment de la
jeunesse. Il veut redonner un réel pouvoir au président du Conseil (il choisit seul ses ministres) et il
veut se rapprocher des Français (il multiplie les voyages en province et les allocutions
radiodiffusées le samedi soir…). C’est un homme d’action, efficace, rigoureux…qui veut
moderniser la République. Il est néanmoins renversé.
2- Le régime paralysé
2 épisodes déstabilisent davantage le régime.
- L’apparition d’une nouvelle force politique, le poujadisme de Pierre Poujade (doc. 2 p.
283) : c’est une forme de populisme (attitude démagogique) d’extrême droite. Poujade prétend
défendre les petits commerçants, artisans et paysans (les perdants de la croissance), et combat la
fiscalité, les fonctionnaires, L’Etat. Il a un discours antiparlementariste simpliste avec des slogans
eux-mêmes simples (« Sortez les sortants »). 56 députés poujadistes (dont JM Le Pen) sont élus en
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janvier 1956. Le mouvement s’essouffle vite mais n’en révèle pas moins un profond malaise
politique.
- Le boulet de la décolonisation : Guy Mollet (président du Conseil depuis janvier 1956,
SFIO) accorde l’indépendance au Maroc et à la Tunisie en 1956 mais il mène une guerre à outrance
en Algérie où il envoie massivement le contingent. L’autorité des différents gouvernements français
est de plus en plus faible en Algérie où l’armée est devenue toute puissante (pratique de la
torture…) et s’accapare le pouvoir à la fois militaire et civil. En 1958, sans en avoir reçu l’ordre,
des militaires bombardent le village tunisien de Sakhiet qui abritait une base du FLN (69 morts dont
21 femmes et enfants ; indignation internationale). La Guerre est en outre un gouffre financier.
3- La crise de mai 1958 (dossier pp. 284-85)
Le 13 mai 1958, Pierre Pflimlin (leader du MRP) est pressenti pour former un nouveau
gouvernement, or il est réputé pour être partisan d’une solution libérale en Algérie. Une émeute de
colons éclate à Alger et impose la création d’un comité de salut public pour garder l’Algérie
française. Une guerre civile (avec un débarquement envisagé en France) menace la métropole.
De Gaulle (qui s’était retiré de la vie politique à Colombey-les-Deux-Eglises depuis 1953,
date de la dissolution du RPF) intervient publiquement le 15 mai en dénonçant l’impuissance du
régime et en se déclarant prêt à revenir au pouvoir. Après de longues tractations, De Gaulle est
investi président du Conseil (le dernier) le 1er juin 1958 obtenant les pleins pouvoirs pour 6 mois et
préparant une nouvelle constitution. Doc. 4 p. 285.
Le bilan de la IV République est contrasté :
- La régime politique a été discrédité du fait d’une forte instabilité (25 gouvernements
successifs en 12 ans) soit 9 mois de moyenne. Le personnel politique néanmoins a été dans
l’ensemble stable.
- Les avancées ont été réelles dans plusieurs domaines : l’économie (croissance), le social
(Sous Guy Mollet, 3ème semaine de congés payés, vignette automobile censée financer l’aide aux
personnes âgées), la construction européenne (il faudrait donc inclure ces informations si il y avait
un sujet sur le bilan de la IVe République).
- Le bilan est beaucoup plus mitigé pour la décolonisation, tour à tour forcée (Indochine,
Algérie…) ou pacifique loi-cadre Deferre sous Mollet en 1956…
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II- LA Vème REPUBLIQUE : L’AFFIRMATION DU POUVOIR PRESIDENTIEL
A- LA FONDATION DE LA REPUBLIQUE GAULLIENNE (1958-1962)
1- La constitution
Cette constitution n’est pas rédigée par une Assemblée constituante mais par un groupe de
juristes sous la direction de Michel Debré (le père de Jean-Louis, l’actuel président de l’Assemblée
nationale) alors Garde des Sceaux. Elle s’inspire du discours de Bayeux (juin 1946) tout en
respectant les principes d’un régime parlementaire. Elle est adoptée par référendum le 28 septembre
1958 à une très large majorité (presque 80 % des voix alors que l’abstention est très faible).
Affiche 1 p. 288 + Organigramme p. 289 4 points à développer :
- Un pouvoir exécutif fort : ce pouvoir est bicéphale, réparti entre le Président de la
République et le chef du gouvernement désormais appelé Premier ministre. Le Président est élu
pour 7 ans par un collège électoral de 80 000 grands électeurs. Il est le chef des Armées, il nomme
le Premier ministre et le gouvernement (sous proposition du Premier ministre) qui n’a pas besoin de
l’investiture du Parlement. Il peut dissoudre l’Assemblée et peut consulter directement le peuple sur
certaines questions par référendum. Il peut enfin prendre les pleins pouvoirs en cas de crise grave
(les opposants à la Constitution voient là un risque de dictature. Ce pouvoir ne fut de fait utilisé
qu’une fois en 1961). Le Premier ministre détermine et conduit la politique du pays. Dans la
pratique, il n’est que l’exécutant du Président (ce qui devient inexact avec la cohabitation à partir de
1986).
- Un Parlement diminué : Le gouvernement est responsable devant le Parlement qui peut le
renverser par une motion de censure. Mais le gouvernement peut aussi légiférer sans vote du
Parlement, ce qui permet de faire passer rapidement des décisions, c’est l’article 49.3. Le Parlement
est constitué de 2 Chambres, Assemblée nationale et Sénat qui toutes deux votent la loi (mais
l’Assemblée a le dernier mot en cas de désaccord) et peuvent en proposer (comme le
gouvernement). Les pouvoirs du Parlement sont encadrés : les ordres du jour sont fixés par le
gouvernement et les sessions ne sont pas permanentes (affirmation de l’exécutif).
- Création du Conseil constitutionnel : il vérifie la conformité des lois à la Constitution,
veille à la régularité des élections…
- Un nouveau mode de scrutin : le scrutin de liste proportionnel est abandonné (pas de
majorité claire...) au profit du scrutin uninominal majoritaire (majorité plus stable). Les élections
législatives de 1958 renouvellent en profondeur la classe politique et voient la victoire des députés
du nouveau parti de l’UNR (Union pour la Nouvelle République fondée en 1958 et réunissant les
gaullistes). [1er ministre = Michel Debré]
2- Le règlement de la question algérienne (dossier pp. 122-123 + cours décolonisation)
La gestion de la crise algérienne renforce le rôle du De Gaulle, élu président en décembre
1958. De Gaulle, appelé au pouvoir par les partisans de l’Algérie française, mène en fait vite une
politique ambiguë et envisage progressivement le retrait de la France.
En septembre 1959, il proclame le droit à l’autodétermination, ce qu’approuve une large
majorité de Français lors du référendum sur cette question en janvier 1961 (80 % de oui). Mais une
minorité (OAS…) refuse et, dans une atmosphère de guerre civile, il est amené à prendre les pleins
pouvoirs au moment du putsch de généraux à Alger en 1961. Les négociations avec le FLN
débouchent sur la signature des accords d’Evian de mars 1962.
3- La réforme constitutionnelle de 1962
De Gaulle va proposer que l’élection du président de la République se fasse au SU direct. 2
motivations le poussent à faire ce choix : la question algérienne est réglée, il vient surtout d’être
victime d’une énième tentative d’attentat (celui du Petit Clamart d’août 1962 par l’OAS). De Gaulle
profite de l’émotion suscitée par cet attentat pour renforcer le pouvoir et al légitimité du président.
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Tous les partis politiques (sauf l’UNR gaulliste) s’opposent à cette proposition et renversent le
gouvernement de Pompidou (alors 1er ministre).
De Gaulle réplique : il dissout l’Assemblée. Le référendum organisé en octobre marque une
nette victoire du oui (62 %). C’est un triomphe pour De Gaulle. Le futur président sera élu au SU
direct. De Gaulle renforce ainsi le pouvoir du président qui prendra l’allure d’un « monarque
républicain ».
B- LA REPUBLIQUE GAULLIENNE (1962-1969)
1- La politique gaullienne
De Gaulle va pouvoir mener sa politique dans un contexte favorable puisque lors des
législatives de 62 (après la dissolution, un peu après le référendum), l’UNR obtient une majorité
confortable, soutenue par les républicains indépendants de VGE. Dans le même temps, l’opposition
est en crise et divisée (réel début de la bipolarisation de la vie politique entre une droite forte et une
gauche hétérogène). Pompidou est à nouveau 1er ministre.
De Gaulle se veut proche des Français : il multiplie les voyages en province et les bains de
foule, les interventions télévisées (une télévision exclusivement publique et placée sous la tutelle du
ministre de l’Information, qui met en scène et valorise l’action du président).
De Gaulle se consacre à faire de la France une grande puissance (cf. chapitre sur la France
dans le monde ; il est en fait davantage préoccupé de politique étrangère que des problèmes
sociaux intérieurs, ce que révéla mai 68) : programme nucléaire, retrait OTAN 1966, création du
nouveau franc en 1960…Il bénéficie d’une prospérité économique sans précédent mais
déséquilibrée (et donc il y eut des grèves de mineurs en 63, des manifestations de paysans…).
En 1965, la 1ère élection présidentielle au SU direct marque l’effritement du pouvoir
personnel de De Gaulle. De Gaulle n’est en effet pas élu dès le 1er tour, il est ce qu’on appelle mis
en ballottage par Mitterrand qui réussit à rassembler la gauche. Un ballottage est fréquent
aujourd’hui, mais il est perçu comme un semi échec à l’époque par l’opinion comme par De Gaulle
lui-même qui pensait rassembler tous les Français.
2- Mai 1968 et ses conséquences
Période courte (2 mois) mais qui a marqué à jamais une voire plusieurs générations.
Article du Monde, « La France s’ennuie », mars 68, doc. 5 p. 287.
Le contexte est particulier :
- Le contexte économique et social (la « France s’ennuie ») se détériore alors que De Gaulle
se préoccupe davantage de la politique extérieure. La France est une société bloquée car la
modernisation de l’économie a été rapide alors que dans le même temps les mœurs n’ont que peu
évolué, marquée par le principe d’autorité de l’Etat, de l’école (qui na pas bougé), de l’Eglise… La
génération des baby-boomers aspire au changement.
- La percée électorale de la gauche se poursuit.
Comprendre clairement mai 68, c’est distinguer 3 périodes, 3 crises.
La crise est d’abord universitaire : Le système universitaire ne s’est pas adapté au
gonflement des effectifs (le nombre d’étudiants a été triplé en 10 ans). Un courant contestataire
(contre les valeurs bourgeoises…) se développe et part de Nanterre, les étudiants étant mobilisés par
des gauchistes (personnes d’extrême gauche se réclamant de l’anarchisme, du trotskisme ou du
maoïsme, donc anticapitalistes mais aussi antisoviétiques, à l’image de Daniel Cohn-Bendit). En
mai, l’agitation (qui aboutit à la fermeture de l’université de Nanterre) se transforme en crise avec
des affrontements violents entre étudiants et forces de l’ordre à Paris (nuit des barricades au quartier
latin).
La crise devient alors sociale : pour protester contre la répression policière (et le régime
gaulliste), les syndicats ouvriers appellent à la grève générale le 13 mai. Les grèves vont atteindre
jusqu’à 10 millions de salariés (la plus grande grève que la France n’ait jamais connue !), paralysant
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la France et débordant largement les syndicats. Le 1er ministre Pompidou tente de négocier avec en
réunissant patronat et syndicats avec les accords de Grenelle (ministère du Travail) : ces accords
prévoient une forte augmentation des salaires (+ 10 %), une réduction du temps de travail…mais
cela n’arrête pas les grèves.
La crise devient politique : le pouvoir semble vacant (De Gaulle est dérouté devant ce qu’il
nomme la « chienlit »), le calme n’est pas rétabli à tel point que Mitterrand se déclare candidat à la
présidence de la République le 29 mai. Le jour même, De Gaulle provoque un choc dans l’opinion
quand il disparaît. Il alla consulter en Allemagne à Baden-Baden le général Massu (chef des forces
françaises stationnées en RFA). De Gaulle revient néanmoins le lendemain, déterminé à rétablir
l’ordre (alors qu’au début De Gaulle avait laissé Pompidou gérer la crise, semblant impuissant), et
annonce la dissolution de l’Assemblée. Il est appuyé par une manifestation gaulliste sur les Champs
Elysées (peur, atmosphère de guerre civile).
Le mouvement s’éteint de lui-même dans les semaines suivantes : le mouvement étudiant
s’essouffle, le travail reprend progressivement et les élections législatives de juin sont un triomphe
pour les gaullistes, pour l’UNR (rebaptisée l’UDR, l’Union pour la défense républicaine), à cause
de la peur de l’extrême gauche et de la révolution (et du fait qu’il faut avoir 21 ans pour voter) . La
droite sort renforcée.
Quel bilan ? Mai 68 a permis de faire évoluer la société française, et « l’esprit de mai »
restera dans les mémoires, accélérant l’évolution des mentalités et des mœurs.
En 1969, De Gaulle soumet un référendum à la population sur la régionalisation et une
réforme sur le Sénat (des réformes compliquées, peu comprises). Le non l’emporte à 53 % et De
Gaulle démissionne le lendemain le 28 avril 1969 (il meurt à Colombey-les-Deux-Eglises en
novembre 1970).
C- HERITAGE ET TRANSITION (1969-1981)
Les institutions taillées sur mesure par et pour De Gaulle vont très bien s’adapter aux
suivants et bien lui survivre.
1- Pompidou (1969-1974)
Cet ancien 1er ministre de De Gaulle est élu sans difficulté en juin 1969 président face à une
gauche désunie et face à une abstention record de 30 %. Gaulliste, il réaffirme la prééminence du
président et poursuit la politique étrangère renforçant l’indépendance de la France tout en étant plus
ouvert (accepte l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE en 1972), il accélère l’industrie, entame une
politique de grands travaux (destruction des Halles), encourage l’art contemporain (d’où le nom de
centre Pompidou pour Beaubourg, achevé en 1977, après sa mort)…Il nomme à Matignon Jacques
Chaban-Delmas qui est un ministre progressiste, réformiste, en faveur d’une « société nouvelle »
après le malaise de mai 68 : il crée le SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance qui
remplace la SMIG, salaire minimum interprofessionnel garanti), il distribue des actions aux salariés
de Renault (volonté de montrer l’exemple au patronat), mensualise les salaires…
Ce réformisme divise la majorité gaulliste et Chaban doit démissionner en 1972 au profit de
Pierre Messmer qui va mener une politique plus conservatrice. La fin du mandat de Pompidou est
néanmoins marquée par quelques obstacles :
- L’opposition politique se renforce : en 1969 la SFIO fusionne avec divers groupes de
gauche et fonde le PS. La gauche est désormais unie, ce que marque le congrès d’Epinay de 1971
lorsque Mitterrand prend la direction du parti (il en devient le 1er secrétaire). De même le PS
négocie avec le PCF et tous deux signent un programme commun de gouvernement (doc. 5 p. 293 :
critique du capitalisme et du trop fort pouvoir présidentiel). De fait, la gauche progresse aux
législatives de 1973.
- Une agitation multiforme se développe, avec le début de la crise, une agitation gauchiste,
des manifestations (ouvriers de Lip en 1973 et leur expérience d’autogestion)…
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- La santé du président se dégrade à partir du printemps 1973 : Pompidou disparaît
brutalement le 2 avril 1974 durant son mandat (intérim alors assurée par le président du Sénat).
2- Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981)
Il remporte de justesse la présidentielle, avec seulement 400 000 voix d’avance sur
Mitterrand (1ère candidature de Le Pen, Laguiller ; 1er débat télévisé avec le duel et la formule
« vous n’avez pas le monopole du cœur »). C’est le 1er président non gaulliste, c’est un républicain
indépendant (qui a néanmoins soutenu De Gaulle et participé à des gouvernements en tant que
ministre des Finances), il a 48 ans (donc jeune) et il choisit comme 1er ministre Chirac (42 ans).
VGE contribue à la modernisation des mœurs à travers plusieurs réformes :
- L’abaissement de la majorité de 21 à 18 ans.
- La loi Veil autorisant l’avortement (IVG) en 1975.
- Simplification du divorce (création du divorce par consentement mutuel).
- Loi Haby uniformisant l’enseignement au collège.
- Création d’un secrétariat à la condition féminine (Françoise Giroud).
- Libéralisation de la télévision : l’ORTF (office de radio-télévision française créé en 1964)
est démantelé en plusieurs sociétés comme TF1, Antenne 2, FR 3, Radio France.
VGE se veut proche des Français (il remonte à pied les Champs Elysées lors de son entrée
en fonction, reçoit les éboueurs de Paris pour le petit déjeuner à l’Elysée, s’invite à dîner chez des
Français modestes…) mais gardera au final une allure distante voire hautaine.
Doc. 3 p. 293 : VGE a voulu gouverner au centre en dépassant le clivage droite / gauche et
en s’appuyant sur les classes moyennes (idée d’une fin de la lutte des classes). L’action de VGE va
en fait être rendue difficile par un contexte difficile : la crise économique d’abord (2 chocs
pétroliers…), les oppositions au sein de la majorité ensuite puisque Chirac, non content de la
politique libérale de VGE démissionne en 1976 (il devient le maire de paris en 1977). S’ensuit avec
Raymond Barre (nouveau 1er ministre) une politique d’austérité. Le paysage politique se transforme
alors avec 4 grandes forces :
- Le RPR (Rassemblement pour la République) est fondé par Chirac en 1976 (à la place de
l’UDR).
- VGE fonde l’UDF (Union pour la démocratie française) en 1978 en vue des législatives.
- PS
- PC
La fin du mandat de VGE est ternie par la crise et un scandale, « l’affaire des diamants »
(cadeau offert par Bokassa, le dictateur de République centrafricaine).
III- LA Vème REPUBLIQUE : ALTERNANCES ET COHABITATIONS (1981-auj.)
A- LA GAUCHE AU POUVOIR (1981-1986)
1- Les promesses de changement
Pour la 1ère fois sous la Vème République, la gauche arrive au pouvoir (tournant historique car
c’est la 1ère alternance politique après 23 ans de pouvoir à droite). Mitterrand l’emporte assez
nettement devant VGE le 10 mai 1981avec 51,8 % des voix. Son succès est notamment dû :
- Aux divisions de la droite et à l’attitude de Chirac (candidat au 1er tour) très critique à
l’égard de VGE (soutien discret pour le 2nd tour).
- Au programme de Mitterrand, les « 110 propositions » (catalogue des mesures de sa
campagne) : la campagne était axée sur la lutte contre le chômage et sur une volonté de « Changer
la vie » (slogan de la campagne, expression de Rimbaud).
Mitterrand s’adapte tout à fait aux institutions de la Vème République alors qu’il en était un
des plus farouches adversaires : en 1964, il avait écrit Le coup d’Etat permanent (doc. 5 p. 289),
critiquant le pouvoir personnel de De Gaulle. Or Mitterrand deviendra lui aussi un « monarque
républicain ».
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Le succès de la gauche est confirmé par les législatives de juin 1981 (après dissolution de
l’Assemblée) et une véritable « vague rose » et pour la 1ère fois depuis 1947 4 ministres
communistes participent au gouvernement.
Dans les 1ers temps on a pu parler d’état de grâce : le 1er ministre Pierre Mauroy met en
œuvre les « 110 propositions » : des mesures symboliques (abolition de la peine de mort, création
de l’impôt sur les grandes fortunes) mais aussi des mesures de structure (doc. 4 p. 295) :
- Une vague de nationalisations (banques, industrie [le secteur public ira jusqu’à employer
25% des actifs de l’industrie]…).
- La décentralisation : les lois Defferre de 1982 confient l’exécutif des collectivité locales à
des pouvoirs élus et non plus aux préfets (l’exécutif de la région est confié au président de
l’Assemblée régionale, l’exécutif du département est confié au président du Conseil général).
- Une relance de la consommation : réduction du temps de travail (39.00), 5ème semaine des
congés payés, abaissement de la retraite à 60 ans…
- Une politique culturelle innovante : Jack Lang, ministre de la Culture lance la fête de la
musique, la construction de la Cité de la Science (la Villette), la loi sur le prix unique du livre, la
création de radios libres…
2- Les réalités de la crise
La politique keynésienne pour relancer la consommation ne résout pas la crise. Le déficit de
l’Etat se creuse (coût des prestations sociales, de l’emploi public…), les entreprises, du fait du poids
des charges sociales, sont moins compétitives, l’inflation reste élevée et le chômage ne cesse
d’augmenter (2 millions de chômeurs en 1983).
A partir de 1983, le gouvernement Mauroy amorce alors une politique de rigueur : blocage
des salaires, hausse des impôts… Les mécontentements de la population s’amplifient : les ouvriers
manifestent en 1984 devant le plan de restructuration industrielle dans la sidérurgie et les chantiers
navals ; plus d’1 million de manifestant défilent en 1984 face au projet Savary contre
l’enseignement privé.
Le gouvernement Mauroy démissionne, remplacé par celui de Laurent Fabius, plus libéral,
dans lequel les communistes refusent de participer. Le chômage continue sa progression et
l’électorat de gauche est déçu.
B- LES EXPERIENCES DE LA COHABITATION (1986-2002)
1- La 1ère cohabitation (1986-1988)
Pour éviter une cuisante défaite aux législatives, les socialistes prévoient pour la 1ère et la
seule fois de la Vème République le scrutin de liste à la proportionnelle (il redevient uninominal
majoritaire dès les législatives suivantes de 1988). En 1986, la gauche ne remporte pourtant que
44% des voix, au profit de la droite mais aussi le l’extrême droite qui obtient 35 sièges à
l’Assemblée nationale.
Pour la 1ère fois, la majorité présidentielle et la majorité législative ne concordent pas :
Mitterrand doit alors choisir le chef de file de la majorité, Jacques Chirac (RPR). Cette situation
inédite marque une évolution dans les institutions et un partage des tâches plus précis entre les deux
têtes de l’exécutif (jusque là, le 1er ministre mettait en œuvre la politique du Président de la
République) [partage bien décrit par Mitterrand doc. 3 p. 298]:
- Le 1er ministre détermine et conduit la politique (comme le prévoyait en fait à l’origine la
Constitution de 1958 !).
- Le Président se réserve le domaine de la défense et de la politique étrangère. Il peut
toutefois s’opposer à certaines décisions du 1er ministre, Mitterrand refuse ainsi de signer des
ordonnances portant sur les privatisations, obligeant ainsi Chirac à passer par le Parlement, ce qui
ralentit son action.
Le gouvernement Chirac marque le retour à une politique libérale : privatisations (Société
Générale, TF 1…), suppression de l’impôt sur le revenu, lutte contre l’immigration… La reprise
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attendue n’arrive pourtant pas, ce qui affaiblit le 1er ministre et renforce au contraire le président qui
critique l’action de Chirac et se présente comme le garant des acquis sociaux…
2- Le 2ème septennat de Mitterrand (1988-1995)
Le mécontentement de la population permet la réélection de Mitterrand sur le thème de
campagne de « La France unie » (et non plus « changer la vie ») avec 54 % des voix. La dissolution
de l’Assemblée nationale n’aboutit qu’à une majorité relative du PS. A la merci d’une motion de
censure, le 1er ministre Michel Rocard et ses successeurs (Edith Cresson 1ère femme 1er ministre
entre 1991 et 1992 puis Pierre Bérégovoy entre 1992 et 1993) ne mèneront pas de profondes
réformes.
De fait de divisions internes au PS et de scandales (sang contaminé, financement illégal des
partis politiques) et suites aux législatives, une nouvelle cohabitation commence en 1993 avec
Edouard Balladur qui renoue avec une politique libérale : poursuite des privatisations, réforme des
retraites du secteur privé (allongement de 37,5 à 40 années de travail). Dans le même temps, la
popularité de Mitterrand faiblit : le président est diminué par la maladie et la révélation de son passé
d’étudiant d’extrême droite et de vichyste avant de devenir résistant….
3- Le septennat de Chirac
C’est un gaulliste qui revient à l’Elysée, après sa 3ème tentative électorale (1981, 1988, 1995)
et qui a été élu sur le thème de la « fracture sociale ». Son 1er ministre Alain Juppé devient vite
impopulaire avec sa politique de rigueur, et la dissolution de l’Assemblée par le président de la
République aboutit en 1997 à une nouvelle cohabitation avec cette fois-ci Lionel Jospin, qui forme
un gouvernement de « gauche plurielle ».
Le retour à une croissance plus forte facilité la baisse du chômage et la mise en place de
réformes : les emplois-jeunes, la réduction u temps de travail (35.00), le PACS, la CMU (couverture
maladie universelle permettant des soins pour les plus démunis)…
Le chômage (qui reprend à partir de 2001) et l’insécurité deviennent des thèmes de
campagne qui fragilisent le gouvernement.
Sur le plan des institutions, le mandat présidentiel est réduit à 5 ans (même durée donc que
l’Assemblée nationale) après le référendum de 2000 (presque 70 % d’abstention) et le calendrier
électoral est inversé : le président de la République est élu avant l’Assemblée nationale. Toute
cohabitation semble devenue improbable.
C- Vers un renforcement du pouvoir éxécutif ? (2002-2009)
1- Le choc du 1er tour de la présidentielle de 2002
La campagne présidentielle voit s’affronter 16 candidats au 1er tour, un nombre record.
L’élection montre une défiance envers la politique (28 % d’abstentions) qui aboutit au duel Chirac /
Le Pen. Au 2ème tour, Chirac est élu avec 82 % des voix. Les législatives confirment une nette
victoire de la droite car la population ne veut semble-t-il plus de cohabitation. La droite s’unit
autour de l’UMP (Union pour la majorité présidentielle) mais sans l’UDF…
Le nouveau 1er ministre Jean-Pierre Raffarin renoue avec la pratique faisant du 1er ministre
un exécutant du président. Apprécié à l’origine, Raffarin (un homme en apparence nouveau, que
pratiquement personne ne connaît et en qui donc chacun espère un renouvellement du genre
politique) est aujourd’hui contesté, apparaissant comme un homme en sursis.
2- L’exercice de la citoyenneté au début du XXIe siècle (office de conclusion)
Le citoyen, actif mais parfois volontairement passif car désabusé, est pris dans un ensemble
d’évolutions dont il se sent tour à tour acteur ou spectateur sans prise :
- Les citoyens n’hésitent pas à sanctionner une personne ou un groupe lors des élections,
certains politologues parlant d’une réelle versatilité des Français.
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- L’autonomie de la politique du gouvernement est limitée par la législation européenne
(notamment la politique européenne).
- Les instances à élire sont de plus en plus nombreuses (et impression réelle que l’électeur se
perd ou se lasse) : conseillers municipaux et généraux, députés, président de la République (1962),
députés européens (1979), conseillers régionaux (1986)…
- La diversité croissante des partis politiques et la montée des extrêmes tant à droite qu’à
gauche complexifient l’échiquier politique. D’où une dispersion des votes au détriment des grands
partis (ce qui explique avril 2002).
- L’abstention est une nouvelle donnée des élections montrant une réelle crise de confiance
dans la démocratie (promesses électorales non tenues, multiplication des « affaires »…).
- Le régime politique français a évolué, il s’est présidentialisé de 1962 à 1986 puis a connu
un pouvoir dual parfois paralysant : la cohabitation a fait naître un nouveau débat pour certains qui
réclament une VIème République dans lequel les pouvoirs du président de la République seraient
fortement revus au profit du Parlement.
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