3
quittera pas jusqu’en 1981), soutenant d’importantes grèves de l’automne 1947 qui jusqu’en
décembre 1947 plongent une partie du pays dans une atmosphère de guerre civile.
- 1947 est l’année aussi où est créé le RPF (Rassemblement du peuple français) de De
Gaulle (à l’écart de la vie politique depuis janvier 1946, il se méfie toujours des partis politiques).
Dénonçant la constitution, le règne des partis et la politique étrangère proaméricaine, ce parti
compte rapidement 400 000 adhérents et remporte 40 % des voix lors des élections municipales
d’octobre 1947 (conquête des principales villes).
La République est donc confrontée à une double opposition : PCF et RPF.
2- La Troisième force (1947-51) (formule de Guy Mollet)
Avec la fin du tripartisme, vient le temps des coalitions des forces politiques dont les 2
principales sont désormais SFIO et MRP auxquelles il faut ajouter les radicaux, les modérés…
Cette Troisième force est néanmoins fragilisée car les gouvernements sont contraints d’élaborer des
compromis fragiles entre les partis alors que dans le même temps la double opposition PC et RPF
ne faiblit pas. Pour résister, la 3
ème
force fait voter la loi des apparentements : c’est la possibilité
pour les listes de se regrouper lors des élections pour additionner leurs voix et donc emporter plus
de sièges. Le but est de dégager des majorités plus larges et de lutter contre l’opposition (le PCF et
le RPF ne s’alliant avec personne).
Mais suite à une loi accordant une subvention à toutes les écoles primaires et donc aux
écoles privées (loi Barangé), les socialistes quittent la 3
ème
force car ils sont contre la remise en
cause du principe de laïcité.
3- Le glissement à droite
La période est marquée par de brefs ministères. Certains ont néanmoins marqué.
En 1952, Antoine Pinay (un homme proche de Vichy avant d’être résistant) forme le 1
er
gouvernement de droite depuis la Libération et acquiert une certaine popularité : il bloque l’inflation
et lance un emprunt de 3,5 % indexé sur l’or et exonéré de frais de succession. Il doit démissionner
devant l’échec du projet de CED qu’il soutenait.
C- DECLIN ET ECHEC (1954-1958)
1- L’expérience PMF (Pierre Mendès France) 1954-1955
PMF (radical) est appelé au pouvoir et sa 1
ère
tâche est de conclure la Guerre d’Indochine
après la grande défaite de Diên Biên Phû (7 mai 1954) alors que de manière plus générale la
situation s’aggrave dans les colonies (Maroc, Tunisie…). Plusieurs choses à son actif dont 2
- Le 20 juillet 1954, il signe les accords de Genève mettant fin à la guerre (qui a coûté
92 000 morts français et 3000 milliards de francs), il ouvre aussi la voie à l’autonomie pour la
Tunisie et le Maroc. Néanmoins (doc. 5 p. 283), PMF ne veut rien céder pour l’Algérie, déclarant,
tout comme Mitterrand alors ministre de l’Intérieur : « l’Algérie, c’est la France ».
- Il a une manière de gouverner différente qui le rend populaire auprès notamment de la
jeunesse. Il veut redonner un réel pouvoir au président du Conseil (il choisit seul ses ministres) et il
veut se rapprocher des Français (il multiplie les voyages en province et les allocutions
radiodiffusées le samedi soir…). C’est un homme d’action, efficace, rigoureux…qui veut
moderniser la République. Il est néanmoins renversé.
2- Le régime paralysé
2 épisodes déstabilisent davantage le régime.
- L’apparition d’une nouvelle force politique, le poujadisme de Pierre Poujade (doc. 2 p.
283) : c’est une forme de populisme (attitude démagogique) d’extrême droite. Poujade prétend
défendre les petits commerçants, artisans et paysans (les perdants de la croissance), et combat la
fiscalité, les fonctionnaires, L’Etat. Il a un discours antiparlementariste simpliste avec des slogans
eux-mêmes simples (« Sortez les sortants »). 56 députés poujadistes (dont JM Le Pen) sont élus en