• L’ouverture accélère également la croissance en augmentant la concurrence entre les firmes, ce qui
bénéficie aux consommateurs via la baisse des prix et l’apparition de nouveaux produits qui boostent la
consommation (doc. 1).
• Enfin, les pays engagés dans le commerce international sont incités à améliorer leurs institutions (droits
de propriété) et leurs infrastructures afin de profiter des opportunités d’investissements, étrangers comme
nationaux, engendrées par l’ouverture.
Transition : l’ouverture aux échanges placerait donc les économies dans une dynamique de progrès favorable à la
croissance. Il apparaît donc tout à fait justifié de promouvoir la libéralisation des échanges. Observe-t-on dans les
faits une telle causalité ?
II. … mais d’un point de vue empirique, une telle causalité est plus discutable …
A. Dans les faits, libéralisation des échanges et croissance économique ne vont pas toujours de pair.
• Le premier graphique du doc. 2 montrent que l’accélération du commerce international durant la décennie
2000/2010 ne s’est pas traduite par une accélération de la croissance du PIB réel au niveau mondial. Au
contraire, le PIB réel mondial a augmenté moins fortement durant la décennie 2000/2010 (2,8% en
moyenne par an) que durant la décennie 1990/2000 (3,1%) alors même que la progression des
exportations comme des importations (environ 11% de croissance annuelle moyenne) était de plus de 3
points supérieures à la par rapport à la décennie précédente (environ 6,8% de croissance par an). Le
constat vaut également pour le PIB par tête qui dont la progression est resté à un niveau pratiquement
stable (1,6 à 1,7% par an) d’une décennie à l’autre.
• L’analyse au niveau individuel suggère par ailleurs que les pays qui se sont les plus fortement ouverts
depuis le milieu des années 1980 (ce que le graphique 2 mesure par la progression annuelle moyenne du
« taux d’ouverture », soit le taux de croissance du rapport X/PIB en %) ne sont pas nécessairement ceux
qui ont connu sur la période la croissance économique la plus forte. La forme du nuage de points (chaque
point représentant un pays) ne suggère ainsi aucune corrélation nette entre progression du taux
d’ouverture et progression annuelle moyenne du PIB par habitant. Si l’on concentre l’analyse sur les pays
ayant connu une croissance du PIB par tête proche de la croissance mondiale telle qu’indiquée dans le
premier graphique (environ 1,65% depuis 1990), on trouve des pays qui ont connu des évolutions très
différentes de leur taux d’ouverture, et même un certain nombre de pays dont l’ouverture a reculé sur la
période. Le cas de la Chine, qui conjugue accélération de la croissance et accélération de l’ouverture aux
échanges paraît donc être une exception. En règle générale, il apparaît qu’une ouverture croissante de
l’économie n’est pas forcément synonyme d’accélération de la croissance économique.
B. Par ailleurs, les gains tirés de l’échange international ne sont pas identiques pour tous les pays.
• Il apparaît tout d’abord que toutes les spécialisations ne se valent pas. En effet, les gains tirés de
l’échange dépendent largement des termes de l’échange, c’est à dire du prix relatif des exportations par
rapport à celui des importations (cf. manuel doc. 5 p. 75). Comme l’ont bien montré les théoriciens de la
croissante appauvrissante dès les années 1950, les pays spécialisés dans les produits primaires (PED)
sont condamnés à une dégradation de leurs termes de l’échanges du fait de la baisse tendancielle de la
demande mondiale pour ce type de produits et de la hausse tendancielle de la demande mondiale de
produits manufacturés.
• De même, toutes les dotations factorielles ne se valent pas non plus. Ainsi (doc. 3, p. 74), la faiblesse des
ressources en capitaux caractéristiques des pays du Sud est plus pénalisante que la pénurie relative de
main d’œuvre non qualifiée des pays du Nord. Alors que ces derniers peuvent recourir à l’immigration
d’une main d’œuvre peu coûteuse, les pays du Sud restent durablement dépendant des capitaux et de la
technologie du Nord.
Transition : au delà de ces limites, il se pourrait même que l’ouverture aux engendrent des effets néfastes sur la
croissante que seules des mesures protectionnistes pourrait stimuler.
III. … et il apparaît même que certaines formes de protectionnisme soient de nature à favoriser la
croissance.
A. Pour parer aux limites du libre échange, un protectionnisme défensif peut être justifié …
• Comme le montre bien le document 3, le libre échange peut avoir un impact négatif sur la croissance.
Ainsi, les tensions à la baisse des salaires (déflation salariale) et la hausse du chômage des moins
qualifiés (dans les secteurs frappés par la concurrence des pays émergents) pèsent négativement sur la