A. Une représentation holiste de la structure sociale

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TERMINALE ES
Chapitre 8 :
20… - 20…
L’analyse de la structure sociale
Durée indicative : trois semaines.
Objectif :
Les appartenances socio-économiques déterminent largement nos pratiques, nos styles de vie, nos références
socioculturelles. Les analyses en termes de classes sociales ou celles recourant aux CSP fournissent des outils
d’interprétation heuristiques de ces stratifications. D’autre part, le sociologue s’intéressant à la dynamique sociale
cherche toujours à savoir si la société se moyennise ou au contraire se polarise, l’enjeu étant la cohésion sociale. C’est
la question de l’égalisation des conditions posée par Tocqueville.
Notions principales : classes sociales, groupes de statut, catégories socioprofessionnelles.
Acquis de Première : groupe social.
I. Classes sociales, groupes de statut, PCS :
A. Une représentation holiste de la structure sociale
1. L’analyse marxiste, conception holiste de la structure sociale : annexe doc. 1 - Q. 1 à 4.
2. La conception marxiste des classes sociales :
a) La définition réaliste des classes sociales de K. Marx : annexe doc. 2 - Q. 1 à 4.
b) La définition des classes sociales de P. Bourdieu : annexe doc. 3 - Q. 1 à + manuel encart p. 188 - Définir :
«champ social» + doc. 7 p. 188 - Q. 1 à 4 + [doc. 6 p. 188 - Q. 15 à 17].
B. Une représentation individualiste de la structure sociale
1. L’analyse wébérienne, conception individualiste de la structure sociale : annexe doc. 4 - Q. 1 à 4.
2. La conception wébérienne des classes sociales :
a) La définition nominaliste des classes sociales de M. Weber :
1/ Une construction sociologique et non une réalité sociale : annexe doc. 5 - Q. 1 à 3.
2/ Une triple échelle hiérarchique : les classes, les partis, les groupes de statut annexe doc. 6 - Q. 1 à 3 +
manuel [doc. 4 p. 187 - Q. 9, 10] + [doc. 5 p. 187 - Q. : 11 à 14].
b) L’analyse en termes de strates sociales de W.-L. Warner : annexe doc. 7 - Q. 1 à 3.
C. Un outil statistique d’analyse de la structure socioprofessionnelle
1. Les principes de construction de la nomenclature des PCS : encart p. 190 - Q. 1 : Comment est construite
la nomenclature des PCS de 1982 ? Q. 2 : Quels sont les 7 principaux critères utilisés pour le classement ? Q. 3 : Les
revenus et le patrimoine sont-ils pris en compte ? Quelles conséquences cela a-t-il ? + Question de cours p. 191.
2. Evolution des CSP depuis 1936 : doc. 10 p. 190 - Q. 26 à 28.
3. Caractéristiques des groupes socioprofessionnels actuels : doc. 11 p. 190 - Q. 29 à 32 + doc. 12 p. 191 - Q.
33, 34.
II. La structure sociale en France aujourd’hui :
A. Les classes sociales aujourd’hui
1. Recomposition du prolétariat, renaissance de la grande bourgeoisie d’affaires, montée des classes
moyennes :
a) La disparition de la classe ouvrière… : doc. 14 p. 192 - Q. : 37 à 39 + doc. 15 p. 192 - Q. : 40, 41.
b) … a précédé l’émergence d’un nouveau prolétariat : doc. 16 p. 192 - Q. : 42 + doc. 19 p. 193 - Q. : 49 à 51.
2. La renaissance de la grande bourgeoise d’affaires : doc. 17 p. 193 - Q. : 43 à 45 + doc. 18 p. 193 - Q. : 46 à
48.
3. Montée et hétérogénéité des classes moyennes :
a) Une certaine démocratisation de la société au sens de Tocqueville… : doc. 20 p. 194 - Q. : 52 à 54 + doc. 22 p.
194 - Q. : 58 à 60 + doc. 23 p. 195 - Q. : 61, 62 + doc. 24 p. 195 - Q. : 63 à 65.
b) … qui n’exclut pas une hétérogénéité des catégories moyennes : doc. 21 p. 194 - Q. : 55 à 57.
B. D’autres critères d’appartenance et de différenciation
1. L’âge : doc. 26 p. 196 - Q. : 69 à 71 + doc. 28 p. 197 - Q. : 75, 76 + Question de cours p. 197.
2. Le genre : encart p. 197 - Définir : «genre» + doc. 27 p. 197 - Q. : 72 à 74.
3. La situation familiale : doc. 25 p. 196 - Q. : 66 à 68.
ANNEXE :
Doc. 1 : L’analyse marxiste s’inscrit dans une tradition holiste :
En sociologie, deux approches peuvent être mobilisées pour comprendre le fonctionnement des sociétés : le
holisme et l’individualisme méthodologiques.
L’approche qualifiée de holisme méthodologique repose sur l’idée que le «tout est plus que la somme des parties»
(comme un ordinateur est plus que la somme des pièces détachées qui le composent). En conséquence, le
comportement des individus ne peut se comprendre que si l’on étudie le groupe auquel appartiennent ces individus. Ce
sont les normes et les valeurs caractéristiques de ce groupe qui, de manière plus ou moins impérative, orientent leur
façon d’agir, de penser et de se comporter. La marge d’autonomie des individus est donc limitée.
Dans son étude sur le suicide, Emile Durkheim (1858-1917), fondateur de la sociologie en France, montre que ce
sont les contraintes sociales qui pèsent sur l’individu qui favorisent ou au contraire empêchent le passage à l’acte et
non des considérations psychologiques. Pour Karl Marx (1818-1883), le mode de production capitaliste oppose deux
classes sociales, la bourgeoisie détentrice des moyens de production et le prolétariat détenteur de sa seule force de
travail. Ce rapport social qui relie autant qu’il oppose ces deux classes sociales façonne l’ensemble de la société
indépendamment de la volonté des individus. L’analyse de Marx correspond à une conception réaliste des classes
sociales : les classes sont des réalités sociales objectives, elles existent indépendamment du regard de l’observateur.
L’appartenance à l’une de ces classes modèle les valeurs et les pratiques des individus, ce qui va les conduire à
prendre conscience de leur identité collective et à entrer en conflit avec d’autres classes. Dans cette perspective, c’est
donc la société qui détermine l’individu.
M. Montoussé & alii, Sciences économiques et sociales 1ère ES, Ed. Bréal, 2005, p. 90.
Questions :
1) Définir : «rapport social», «réalisme».
2) Un sociologue qui adhère aux principes du holisme méthodologique s’intéresse-t-il prioritairement au groupe
ou à l’individu ?
3) Dans une perspective holiste, comment peut-on expliquer que les individus membres d’un même groupe aient
des comportements relativement proches ?
Doc. 2 : La conception marxiste des classes sociales
Trois critères permettent de définir, selon Marx, une classe sociale :
- Une classe sociale est définie par sa place dans les rapports de production. Marx oppose les classes sociales qui
sont propriétaires des moyens de production et celles qui ne possèdent que leur capacité à travailler, c’est-àdire leur force de travail.
- Une classe sociale est aussi définie par la conscience de classe, c’est-à-dire le sentiment d’appartenir à un
groupe ayant des intérêts communs. Tout groupe social ne développe pas une conscience de classe. Ainsi Marx
affirme que les paysans, repliés sur leur ferme familiale, entretiennent peu de relations entre eux et n’ont pas
l’impression d’avoir des intérêts communs. Pour reprendre ses termes, ils forment une classe «en soi» (ils
occupent une place déterminée dans les rapports de production), mais pas une classe «pour soi» (ils n’ont pas
conscience du rôle qu’ils pourraient jouer).
-
Une classe sociale entretient des rapports conflictuels avec d’autres classes. Ainsi, dans le mode de production
capitaliste, les bourgeois qui possèdent les moyens de production, et les prolétaires, qui ne possèdent que leur
force de travail, sont en lutte.
Marx distingue plusieurs classes sociales (sept, voire huit), mais toutes ces classes n’ont pas le même rôle
historique. Seule l’opposition entre les bourgeois et les prolétaires suffit à rendre compte de la logique du système
capitaliste. Le capitalisme devrait mener à une bipolarisation sociale et à l’effacement progressif des autres
classes : la plupart des individus composant la société devraient se prolétariser tandis qu’une minorité d’individus
devraient s’enrichir et intégrer la bourgeoisie.
M. Montoussé, Théories économiques, Ed. Bréal, 1999.
Questions :
1) Définir : «rapport de production», «conscience de classe».
2) Selon Karl Marx, quels sont les trois critères permettant de définir une classe sociale ?
3) Suffit-il pour des travailleurs, d’occuper une place spécifique dans le système productif pour constituer une
«classe pour soi» ?
4) Quel(s) lien(s) peut-on faire entre conscience de classe et lutte de classe ?
Doc. 3 : L’analyse des classes sociales selon P. Bourdieu
a. Selon P. Bourdieu, les classes sociales se distinguent par leur capital économique et social
L’œuvre de P. Bourdieu constitue une synthèse originale des approches classiques des classes sociales. Il reprend
l’idée d’un espace social hiérarchisé mais, au capital économique comme principe de division, il ajoute le capital
culturel1 (saisi essentiellement par le diplôme). Ainsi les positions sociales se définissent-elles non seulement par le
volume global de capital (toutes espèces confondues), mais aussi par sa structure. Au sein des classes dominantes,
possédant un important volume global de capital, les enseignants (riches en capital culturel mais pauvres en capital
économique) ‘opposent aux patrons du commerce à la structure de capital inversée. Au bas de l’échelle sociale, les
ouvriers spécialisés possèdent peu des deux espèces de capitaux.
X. Molinat, «Les classes sociales», in Sciences humaines, n° 138, mai 2003.
b. Pour P. Bourdieu, les classes sociales sont liées par une relation de domination2
Classe
dominante
« cadres, gros
indépendants»
Classe moyenne
Classe
populaire
(employés,
commerçant,
techniciens,
instituteurs)
(ouvriers,
agriculteurs,
contremaîtres)
Dotation en capital
économique
Forte
Faible
Faible
Dotation en capital
culturel
Forte (moyenne
pour les
indépendants)
Moyenne
Faible
Dominante
Dominée
Dominée
Position dans la
structure sociale
Questions :
1) Que sont le capital
économique et le capital
culturel selon P. Bourdieu ?
2) Quels sont les critères
retenus par P. Bourdieu pour
définir les classes sociales ?
3)
Pourquoi
la
classe
dominante exerce-t-elle une
domination sur les autres
classes ?
4) Rédigez un texte reprenant
le contenu du document B.
Doc. 4 : La conception wébérienne des classes sociales s’inscrit dans une tradition individualiste
Deux éléments essentiels caractérisent l’individualisme méthodologique :
1) L’individualisme méthodologique par de l’individu, défini comme un être rationnel, qui fait des choix
personnels pour atteindre ses objectifs dans un environnement donné. La rationalité de l’acteur peut simplement
signifier que l’acteur a de «bonnes chances» de faire ce qu’il fait, que l’action a un sens, une signification pour celui
qui agit.
2) La société selon l’approche de l’individualisme méthodologique, est le fruit de l’action individuelle, elle ne
résulte ni de lois historiques, ni de mécanismes généraux qui dépassent les individus.
«Il y a chez Weber et Tocqueville deux axiomes fondamentaux qui constituent le fondement de l’individualisme
méthodologique. Tout d’abord, les phénomènes sociaux ne peuvent être expliqués que si on les considère comme les
produits d’actions et de croyances des individus. Deuxièmement, ces croyances et actions ont un sens, une raison
1
P. Bourdieu distingue trois dimensions dans le capital culturel : a/ incorporé (langage, aptitude au raisonnement), b/
objectivé (matérialisé dans des biens culturels), c/ certifié (reconnu par des diplômes)
2
Domination : possibilité pour un groupe social d’être en position de force par rapport à d’autres grâce au pouvoir qu’il
détient dans les domaines politique, culturel et économique.
d’être. Il peut s’agir de l’intérêt, et là nous retrouvons le modèle utilitariste, mais pas nécessairement. Par exemple, un
militant religieux agit pour des valeurs. De même, ce n’est pas par intérêt personnel que je crois que deux et deux font
quatre.» (R. Boudon, Sciences humaines, juin 1993).
J. Brémond, A. Gélédan, Nouveau dictionnaire des sciences économiques et sociales, Belin, 2002.
Tout phénomène social s'explique
par l'agrégation des comportements individuels
et de leurs interactions
Un modèle d'explication
des phénomènes sociaux
(Weber et Boudon)
L'action de l'individu est le résultat d'un choix
personnel en vue d'atteindre un objectif
Individualisme
méthodologique
Les groupes soicaux étudiés sont
des constructions intellectuelles opérées
par l'observateur
Une approche
nominaliste de la
stratification sociale
(Weber et Warner)
Les individus sont regroupés sur la base
de certains critères sans que les individus
en aient forcément conscience
Les groupes sociaux n'ont pas d'existence
propre, les individus peuvent être positionnés
sur des échelles multidimensionnelles
Questions :
1) Définir : «rationalité».
2) Montrer que l’approche individualiste méthodologique place l’individu au centre de son analyse.
3) Relever dans le texte les expressions qui montrent que l’individualisme méthodologique s’oppose à l’approche
holiste.
4) Parmi les propositions suivantes qui peuvent expliquer le vote politique d’un individu, distinguer celles qui
relèvent d’une approche individualiste de celles qui relèvent d’une approche holiste :
- voter par fidélité à des valeurs;
- voter pour obtenir un avantage fiscal;
- voter comme ses collègues de travail;
- ne pas voter en raison du manque d’attrait des candidats en présence;
- ne pas voter par manque d’intérêt politique;
- voter par civisme.
Doc. 5 : La conception wébérienne des classes sociales
La tradition wébérienne suppose que les classes sociales sont des groupes d’individus [qui sont dans une situation
économique semblable], partageant une même dynamique. Max Weber parle de Lebenschancen ou «chance de vie»,
sans qu’ils en soient forcément conscients. Pour lui, la classe sociale est constituée par les individus rassemblés en
fonction des critères que l’on juge les plus discriminants (le diplôme, le revenu, le patrimoine, etc.); c’est une
construction sociale et non une donnée tangible. Les marxistes attendent beaucoup des classes, alors que les wébériens
y voient un mode de découpage parmi d’autres. Les uns conçoivent difficilement des classes sans conscience de
classe, des groupes visibles et en mesure de construire leur propre histoire collective. Les autres ne voient dans ces
groupes qu’un empilement de strates. Par un curieux retournement, l’approche marxiste semble aujourd’hui trop
exigeante : elle porte souvent à conclure qu’il n’existe plus de classes, faute de conflit majeur entre groupes sociaux.
En revanche, si l’on suit Weber, la notion demeure valable dès lors que des groupes inégaux aux destins sociaux
distincts sont repérés. Oui, les classes existent toujours, même si leur contenu social et symbolique est plus limité.
L. Chauvel, «Qu’est-ce qu’une classe sociale ?», in Alternatives économiques, n° 207, oct. 2002.
Questions :
1) En quoi la démarche de Max Weber est-elle nominaliste ?
2) Qu’est-ce qui différencie l’analyse des classes sociales de Max Weber de celle de Karl Marx ?
3) Pourquoi peut-on dire que la conception wébérienne des classes sociales semble aujourd’hui plus pertinente
pour décrire la structure sociale que celle de Karl Marx ?
Doc. 6 : L’analyse tridimensionnelle de la stratification sociale de Max Weber
a. Classes, groupes de statut, partis
L’analyse de la stratification est inséparable chez Max Weber d’une théorie des modes de formation des groupes en
vue de la distribution du pouvoir dans la société. La formation des classes se réfère à la distribution du pouvoir
économique et relève de l’ordre économique ; les groupes de statut reposent sur le degré de prestige et constituent
l’ordre social; enfin, les partis renvoient à l’ordre politique. Chaque ordre fonctionne selon sa propre logique :
l’individu placé au sommet de l’échelle sociale par sa fortune ne le sera pas nécessairement du point de vue du
prestige; inversement, un noble ruiné sera classé en haut de l’échelle des groupes de statut. Cependant, les différents
ordres sont également en partie liés : la fortune permet d’apprendre les bonnes manières; le pouvoir politique peut
permettre de s’enrichir… Les différents ordres sont donc tout à la fois largement autonomes et dépendants les uns des
autres.
H. Mendras, J. Etienne, Les grands auteurs de la sociologie, Hatier, 1996.
b. Les trois ordres hiérarchiques selon Max Weber
Ordre
économique
Classes sociales
.............................
..............................
Hiérarchie
selon la
richesse
.............................
..............................
.............................
.............................
Ordre
politique
Partis politiques
Ordre
social
Groupes de statut
.............................
..............................
Hiérarchie
selon le
pouvoir
.............................
..............................
.............................
.............................
.............................
..............................
Hiérarchie
selon le
prestige
.............................
..............................
.............................
.............................
Questions :
1) Selon Max Weber, quels sont les
trois ordres hiérarchiques sur lesquels on
peut situer les individus ?
2)
Reproduire les trois échelles
hiérarchiques
ci-dessus
et
situer
approximativement
les
personnages
suivants (par une lettre) dans chacun des
trois ordres : le pape Benoît XVI (A), un
chef d’entreprise autodidacte (B), un
aristocrate ruiné (C), le PDG d’une firme
multinationale (D), Z. Zidane (E), le chef
d’un grand parti politique (F), la reine
d’Angleterre (G), l’héritière du fondateur
de l’Oréal (H), l’infirmière qui soigne
votre père en maison de retraite (I).
3) Expliquez la phrase souligné ?
Doc. 7 : L’approche empirique de William L. Warner
a. L’analyse en termes de strates sociales de William L. Warner
Lors d’une étude menée de 1930 à 1935 à Newburyport (Massachussets), William Lloyd Warner et ses
collaborateurs, en s’attachant à «faire ressortir les rapports (sociaux) qui naissent empiriquement» de l’observation de
la réalité, sont amenés à répartir les membres de la collectivité en plusieurs groupes ou «classes» rangés selon la
condition économique mais aussi et surtout la position statutaire. (…) A partir des résultats obtenus sont construites
(…) trois grandes classes - supérieure, moyenne, inférieure -, chacune d’elles se divisant en deux étages comme le
montre le tableau récapitulatif [ci-après]. A la lecture de ce tableau, on observe que la hiérarchie sociale est largement
une hiérarchie de prestige et de considération sociale rappelant les groupes statutaires de M. Weber bien qu’ils
reçoivent le nom de classes. (…). Ces enquêtes ont l’intérêt de faire ressortir la différenciation sociale au sein d’une
petite collectivité urbaine et sa traduction dans divers domaines de la vie sociale. Elles ont en outre le mérite de
prendre en compte les perceptions de l’espace social par les membres de la collectivité.
Comme théorie de la stratification, elle apparaît en revanche problématique (…). Selon ces définitions, la structure
sociale semble réduite à la représentation qu’en ont certains membres de la collectivité ; en dernière instance, les
individus sont d’abord séparés par des signes extérieurs de prestige, les fondements socio-économiques de la
différenciation sociale étant minorés et, plus encore, les rapports de pouvoir et les rapports de force entre les groupes.
S. Bosc, Stratification et classe sociale, Armand-Colin, 2002.
b. Les classes sociales à Yankee City3
Classes en % de
la population
Upper-upper class
(classe supérieure supérieure :
1,44 %)
Lower-upper class
(classe supérieure inférieure :
1,56 %)
3
Identification
Caractéristiques sociales
«Aristocratie sociale» : riches familles
ayant une position importante depuis
plusieurs générations
High
WASP
(White
Anglo-Saxon
Protestants), milieu fermé, tendance à
l’endogamie
Milieux supérieurs fortunés : richesse
plus récente, parvenus, nouveaux riches
Imitation de la upper-upper class mais
considérée comme moins distinguée
Surnom donné à Newburyport (Massachussets), ville moyenne où a été réalisée l’enquête de W.L. Warner et ses
collaborateurs.
Upper-middle class
(classe moyenne supérieure :
10,22 %)
Lower-middle class
(classe moyenne inférieure :
23,12 %)
Upper-lower class
(classe inférieure supérieure :
32,6 %)
Lower-lower class
(classe inférieure inférieure :
25,2 %)
Classe moyenne aisée : hommes
d’affaires, professions libérales
Actifs dans le fonctionnement de la cité,
revendication et/ou exercice de
responsabilités sociales, entourés de respect
Petite bourgeoisie : petits patrons,
commerçants, cols blancs au statut
confirmés
Moralité affichée, souci de respectabilité,
désir de réussite sociale
Classe inférieure «honnête» :
boutiquiers, petits employés, ouvriers
plutôt qualifiés
Modeste aisance, considérés comme
honnêtes et respectables
Population à statut précaire :
travailleurs saisonniers, chômage
fréquent, forte représentation des
minorités (Noirs, Italiens, ...)
Déclassés socialement, habitat dégradé,
comportements «asociaux»
Questions :
1) Pourquoi l’approche de William L. Warner est-elle empirique ?
2) William L. Warner a opéré sa classification en fonction du prestige social accordé aux habitants. Indiquer pour
chacune des six classes comment elle se situe du point de vue de :
- la profession («jugée» supérieure, moyenne, inférieure);
- la source de revenu (patrimoine, travail, social);
- le type d’habitation (très confortable, confortable, dégradée);
- le quartier habité (très favorisé, favorisé, défavorisé).
3) Est-ce que l’étude de la société américaine que fait William L. Warner fait apparaître des groupes en opposition
les uns avec les autres ?
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