Management
Pour les articles homonymes, voir Management
(homonymie).
Le management est le pilotage de l'action collective au
sein d'une organisation. Il s’appuie notamment sur l'étude
des organisations, objet des sciences de gestion.
Le management désigne aussi l'ensemble du personnel
responsable d'une entreprise ou d'une organisation, qu'on
nomme en français « cadres », « dirigeants » ou « di-
rection »[1].
1 Étymologie
Selon l’Oxford English Dictionary[2] le verbe anglais « to
manage » et le substantif « management » découlent d'un
terme français du XVe siècle, « mesnager », signifiant en
équitation « tenir en main les rênes d'un cheval », pro-
venant lui-même de l'italien « maneggiare » (et du latin
« manus » : la main). Par extension, « mesnager » a peu
à peu désigné en français le fait de tenir les rênes d'une
organisation (exploitation agricole, fabrique, administra-
tion, etc.) et non seulement d'un cheval. Si le terme est
passé en anglais où il a donné « to manage » et « mana-
gement », il a subsisté en français en équitation au travers
du mot « manège ».
Selon le Larousse Etymologique[3] les termes « manage »
« mesnage » ou « mesnage » et le verbe « mesnager »
dérivent dès le XII° siècle de l'ancien français « mais-
nie » (famille) lui même issu du verbe latin « manere »
(signifiant « demeurer ») . Par suite le terme a désigné en
français « l'art de gérer les affaires du ménage », c'est-
à-dire « conduire son bien, sa fortune et ses domestiques
de fon judicieuse » et par suite influencé le vocabulaire
anglais.
Cette famille de termes a évolué au fil du temps :
d'abord pour signifier l'idée d'une gestion des rela-
tions à autrui « menée de façon réfléchie et pondé-
rée »,
pour finalement donner à l'époque moderne nais-
sance aux termes « ménager » et « ménagement ».
L'étymologie du terme « management » recouperait ainsi
celle du terme « éco-nomie » dont l'étymologie grecque
(oikos -nomos) signifie que l'on s’intéresse aux « lois qui
régissent la gestion domestique ».
Même si du fait de ses racines françaises le mot « mana-
gement » est adopté par l'Académie française avec une
prononciation francisée, l'Office québécois de la langue
française ne recommande pas son emploi[4]. Par ailleurs,
même si l'usage, notamment au Québec, ne dissocie pas
toujours les termes « management » et « gestion », ils ne
sont pas parfaitement synonymes en France, comme le
montrent les titres des manuels couramment utilisés[5] :
le terme « management » désigne plutôt les pra-
tiques et les savoir-faire associés à l'organisation du
travail collectif et aux relations humaines, avec une
dimension surtout qualitative : management straté-
gique, management de projet, management partici-
patif, etc.
le terme « gestion » désigne plutôt les techniques de
conduite des affaires en général, avec une dimension
surtout quantitative : gestion comptable, gestion de
patrimoine, contrôle de gestion, etc.
2 Histoire du management
Même si la conduite de l'action collective existe depuis
que les hommes font socté, la formalisation du mana-
gement est relativement récente[6].
2.1 Les précurseurs
Fin du XIXesiècle et début du XXesiècle, Plusieurs pré-
curseurs méritent d'être signalés :
2.1.1 Henri Fayol
Selon les idées émises par Henri Fayol, dans son ouvrage
Administration industrielle et générale paru en 1916, le
management est porté par une fonction transversale qu'il
nomme « Fonction administrative » et qui a pour objectif
de veiller à cinq grandes fonctions :
Fonction technique : produire, transformer et fabri-
quer ;
Fonction commerciale : achat, vente et échange ;
Fonction financière : rechercher et utiliser de fon
optimale les capitaux ;
1
22 HISTOIRE DU MANAGEMENT
Fonction de sécuri: protection des personnes et
des biens ; mise en place des bonnes conditions de
travail
Fonction comptable : calcul de paie et des statis-
tiques (recensement des actifs et du patrimoine).
De même, Fayol indique que le management suppose
que ceux qu'il appelle les « administrateurs » soient ca-
pables de mettre en œuvre la palette des compétences
essentielles, à savoir : « Prévoir. Organiser. Comman-
der. Coordonner. Contrôler. »[7] Le souci de précision
et de rationalité doit donc présider dans l'administration
et l'organisation bureaucratique. Il comprend que le prix
des approvisionnements, la fiabilité des outils, la dispo-
sition des lieux de travail et la qualité de l'encadrement
comptent tout autant que la quantité produite par
l'entreprise.
Ainsi naît « l'administration moderne », qu'on préfère dé-
signer sous le terme – plus dynamique et moins connoté –
de « gestion ». Le travail du dirigeant n'échappe dès lors
plus à la systématisation : chaque élément doit être opti-
misé, depuis la pvision jusqu'au contrôle en passant par
la décision.
Les principes de gestion énoncés par Fayol « POCCC »,
« Prévoir, Organiser, Commander, Coordonner et
Contrôler ») ont été repris et simplifiés par les analystes
de la Quali(voir Roue de Deming) sous l'acronyme
«PODC » : « Planifier. Organiser. Diriger. Contrôler. »
.
2.1.2 Frederick Taylor
Frederick Taylor[8] propose le concept d'organisation
scientifique du travail tendant vers un one best way.
Celui-ci repose sur la décomposition du travail en gestes
élémentaires chronométrés et organisés rationnellement
pour former une chaîne de production. Taylor désirait ap-
pliquer les principes généraux d'amélioration de la pro-
ductivité par la division du travail à l'entreprise qu'Adam
Smith[9] avait soulignés (avant lui Platon[10] au niveau de
la société).
2.1.3 Louis Renault et Henry Ford
En France, Louis Renault s’efforce de réorganiser les mé-
thodes de travail dans son entreprise et réalise les pre-
mières tentatives de travail à la chaîne dans le secteur
automobile. Aux États-Unis, Henry Ford veloppe le
système fordiste et apporte la preuve qu'une augmenta-
tion des rendements peut être obtenue par une sépara-
tion entre la conception et l'exécution des tâches, issue du
Taylorisme, à laquelle il ajoute une très forte spécialisa-
tion au long de la ligne de production. L'appauvrissement
de la qualification qui en résulte l'oblige à augmenter for-
tement les salaires pour continuer à attirer des ouvriers.
Parallèlement, cette augmentation permet aux ouvriers
de disposer d'un pouvoir d'achat supérieur, et à terme
d'acheter les automobiles qu'ils produisent.
2.2 L'école des relations humaines
Le facteur humain devient progressivement un thème
de recherche pour le management. À partir des années
1920, Mary Parker Follett[11] l'introduit dans la réflexion
managériale. Rapidement après les années 1930, avec
Elton Mayo[12] par exemple, le management s’inspire de
la psychologie avec la prise en compte de l'effet Haw-
thorne (effet psychologique d'être l'objet d'une attention
spéciale).
L'analyse du pouvoir auprès de sociologues comme Max
Weber[13] et Michel Crozier, puis de la stratégie de
l'entreprise sont enfin devenus des thèmes de mana-
gement que des auteurs comme Peter Drucker,Henry
Mintzberg et Michael Porter parmi d'autres, ont participé
à explorer.
2.3 Tendances contemporaines
Le Management Moderne[14] s’intéresse davantage aux
problématiques concrètes de motivation, d’adhésion et
d’intégration des individus. Il a pour objet de “transfor-
mer la Vision Managériale” afin de “répondre aux pro-
blématiques nouvelles du management dans les contextes
modernes”.
“L’organisation taylorienne par fonctions est encore trop
présente dans nos organisations”. Et ce, “malgré tous les
efforts consentis”. “Le modèle doit évoluer autant en dou-
ceur qu’en profondeur”, indique Michel Nekourouh.
Concepts de management supports de l'organisation.
Les approches épistémologiques de management se sont
diversifiées durant la même période
L'économie des organisations qui s’efforce de relier
celles-ci avec l'économie générale.
et la sociologie des organisations qui s’attache à
comprendre la cohérence intime de chaque organi-
sation.
Au carrefour de ces deux domaines, le manage-
ment cherche par un juste mélange à trouver la voie
d'amélioration de l'organisation :
en s’inspirant de modèles-types d'entreprise
3.2 Organisation 3
mais aussi en sélectionnant les leviers spécifiques
pertinents (bonnes pratiques, outils et méthodes de
gestion).
Le management réunit finalement la gestion des res-
sources humaines, et plus globalement la gestion de
l'organisation.
3 Fonctions de gestion
H. Fayol énonçait qu'administrer (gérer) c'est “prévoir,
organiser, commander, coordonner, contrôler”. Partant
de là, certains ont pu considérer que les quatre principales
fonctions relevant des gestionnaires sont la planification,
l’organisation, le leadership et le contrôle[15]. Il s’agit là
d'une interprétation de la gestion comme d'une fonction
de pilotage d'une organisation. Mais on peut aussi consi-
dérer que gérer et manager sont tout simplement syno-
nymes, ce qui oriente alors le gestionnaire vers la prise de
décision et la recherche d'optimisation (voir plus bas la
notion de gestion).
3.1 Planification
La planification se définit comme le processus par lequel
le gestionnaire fixe les objectifs à atteindre et dresse les
plans de travail devant mener à leur réalisation[16]. La pla-
nification se fonde en général sur une analyse du chemin
parcouru par l'entreprise, des ressources à sa disposition,
de sa situation actuelle et des buts à atteindre[16].
3.1.1 Étapes de planification
Outre la dimension principale qui est le temps(Quand),
la planification prend forme selon ses autres dimensions
que sont le périmètre des objectifs du projet (Quoi), les
ressources (Qui), la manière et le chemin (Comment) et
les obstacles possibles (Risques)[17].
1. Analyse des possibilités et des dangers ainsi que des
forces et des faiblesses de l'entreprise ;
2. Orientation de l'entreprise ;
3. Examen des options possibles et choix de la stratégie
appropriée ;
4. Établissement des liens entre les stratégies, d'une
part, et les plans opérationnels, la politique et les
budgets ;
5. Préparation des plans détaillés ;
6. Analyse des plans visant à assurer la réalisation des
objectifs[18].
3.2 Organisation
La deuxième fonction de la gestion, l’organisation,
consiste à définir la composition des groupes de tra-
vail et coordonner leurs activités. Elle entraîne la créa-
tion de liens organisationnels qui aident les individus et
les groupes à travailler de concert à l’atteinte d’objectifs
communs[16]. Cette étape est essentielle en tant que fonc-
tion de la gestion, tandis que lors de ceci, les gestionnaires
limitent les pouvoirs et responsabilités, puis les repar-
tissent entre les individus. Non seulement qu'un degré de
subordination est établi, mais aussi les responsabilités et
l'obligation de rendre des comptes[16].
3.2.1 Étapes de l'organisation
Choisir les moyens et les méthodes appropriés ;
Déterminer les besoins en ressources humaines et
matériels ;
Définir leurs interrelations ;
Répartir les tâches de manière à atteindre les objec-
tifs visés[19].
3.3 Direction
Le leadership consiste à diriger les employés chargés
d’exécuter le travail et à faire progresser les choses, c’est-
à-dire à exercer sur eux une influence positive[20]. La for-
mation, la communication et la motivation représentent
les principales tâches liées au leadership[20]. C'est en fa-
cilitant leur travail et en les stimulant que les gestionnaires
peuvent motiver les subordonnés à devenir plus produc-
tifs, à atteindre leurs objectifs et à travailler dans un es-
prit de collaboration[20]. La motivation, la coordination
et la mobilisation des individus et des équipes de tra-
vail pour œuvrer ensemble afin d'atteindre les objectifs
organisationnels[15].
3.3.1 Six qualités essentielles d'un bon leader
1. La perspicacité créative (poser les bonnes ques-
tions) ;
2. La sensibilité (ménager la susceptibilité des autres) ;
3. La capacité d'avoir une vision de l'avenir (capaci
de se projeter dans l'avenir et d'imaginer une orga-
nisation parfaitement adaptée aux besoins futurs) ;
4. La souplesse (faculté d'adaptation) ;
5. L'aptitude à amener les gens à se concentrer sur un
objectif (canaliser les eorts individuels ainsi que
l'énergie et les ressources) ;
6. La patience (s’intéresser au long terme)[21].
45 MANAGEMENT ET SERVICES DE L'ORGANISATION
3.4 Contrôle
Le contrôle se définit comme l’examen par lequel on s’as-
sure que les résultats obtenus sont conformes aux buts et
qui permet d’apporter, au besoin, les corrections néces-
saires pour réorienter l’entreprise vers ses objectifs[20]. Le
contrôle est un processus critique qui incite les employés
à questionner la pertinence des objectifs et des normes de
l’organisation.
3.4.1 Étapes du contrôle
Mesurer les progrès accomplis selon les plans,
normes et politiques établis pour atteindre un
objectif ;
Déceler les écarts entre la situation actuelle et la si-
tuation désirée ;
Identifier les causes et correctifs nécessaires[22]
4 Gestion
Si on considère que gérer et manager sont synonymes on
peut d'abord se référer à Henri Fayol pour lequel “admi-
nistrer (gérer) c'est prévoir, organiser, commander, coor-
donner, contrôler”. Cette fonction consisterait donc sur-
tout à piloter une entreprise. Pour l'auteur contemporain
Henry Mintzberg un manager (ou gestionnaire) remplit
trois rôles complémentaires et interdépendants : un rôle
interpersonnel, un rôle informationnel et un rôle décision-
nel. Ce dernier rôle nous rappelle une conception très tra-
ditionnelle de l'activité de gestion qui serait d'abord l'art
de la décision. Il ne s’agit pas de n'importe quelle décision
mais de la décision économique : celle qui doit permettre
d'optimiser l'utilisation des ressources rares qui sont dis-
ponibles pour produire et vendre des biens capables de
satisfaire des besoins humains. La boucle est bouclée et
la gestion rejoint l'économie et sa définition selon Lionel
Robbins : « l'économie est la science qui étudie le com-
portement humain en tant que relation entre les fins et les
moyens rares à usage alternatif ». C'est lorsque ce com-
portement humain s’orienterait vers une recherche de ra-
tionalité et d'optimisation qu'il pourrait donc être qualifié
de gestion.
5 Management et services de
l'organisation
L’entreprise comme le management pour des raisons de
responsabilisation sont composés de 6 grandes compo-
santes (2 externes et 4 internes) et d’un projet entrepre-
neurial stratégique assurant la production par l'utilisation
de ressources matérielles dont les ressources en matière
première et les consommables.
5.1 Service marketing et commercial
Les deux principaux rouages du service marketing et
commercial sont :
La force de vente composée des vendeurs itinérants
(représentants, VRP) qui sont chargés de prospec-
ter physiquement la clientèle. Cette force de vente
est animée par un chef des ventes ou un inspecteur
des ventes qui organise les tournées et prépare les
argumentaires de vente des représentants.
L'administration des ventes composée de person-
nel administratif chargé de tenir le fichier client, de
suivre le traitement des commandes et d'assurer un
support administratif à la force de vente.
Ces rouages sont complétés en amont par le service de
marketing qui met en œuvre le marketing-mix après avoir
étudié le marché et, en aval, par les services des expédi-
tions et de l'après-vente, L'auteur qui a le mieux insis
sur l'importance du marketing dans la commercialisation
et en a fait une véritable fonction de l'entreprise est Peter
Drucker.
5.2 Service financier
La finance d'entreprise est une composante interne qui re-
cherche la rentabilité qui induit aussi une limite en termes
de ressources de l'entreprise et qui utilise les informations
fournies par la comptabilité générale. Les partenaires ex-
ternes de l'entreprise en lien avec ce service sont prin-
cipalement les apporteurs de capitaux (actionnaires ou
associés) et les préteurs (banques et souscripteurs de titres
obligataires).
La Direction Financière est responsable des équilibres fi-
nanciers de l'entreprise. Elle fixe les objectifs de marge.
Elle décide donc des prix de vente en ayant la connais-
sance des prix de revient et des incertitudes sur ces prix
de revient.
La Direction Financière connaît les banques et les taux
pratiqués. Elle statue sur les emprunts à effectuer pour ac-
compagner le développement de l'entreprise. Elle est res-
ponsable de la rétribution de l'actionnaire, du rembour-
sement des prêts, du paiement des salaires, du paiement
des charges, du paiement des fournisseurs.
5.3 Services responsables de l'organisation
Les composantes internes relatives à la gestion de la qua-
lité de l'organisation dont l'objet est l'amélioration des
synergies (ou de la flexibilité) source de capital imma-
tériel sont :
les employés (avec la gestion des ressources hu-
maines gérant le capital humain)
6.2 Management et gouvernance 5
les flux d'informations (avec l'urbanisation du sys-
tème d'information et le management du système
d'information)
les flux physiques, les bâtiments, les outils, etc. (par
la logistique)
Toutes ces composantes doivent trouver une satisfaction
dans leur association, elles doivent travailler en symbiose
autour du projet entrepreneurial et y trouver, toutes, un
avantage important. C’est une sorte de « contrat social »
incarné par l’entreprise. Ceci est vrai à toute échelle col-
lective, aussi bien au niveau de l’entreprise elle-même (re-
groupant tous les collaborateurs) que du service (regrou-
pant certains collaborateurs) et de chaque employé.
Cela signifie aussi que tout le monde est dans le même
bateau. Si quelqu'un fait un trou dans la coque, tout le
monde écope, tout le monde trinque et, éventuellement,
tout le monde coule. Cela signifie aussi que lorsque quel-
qu'un fait mal son travail, ce sont les autres qui doivent
le faire à sa place, voire qui peuvent pâtir de sa non per-
formance (ex. : mauvais prévement des produits dans
une commande, problèmes informatiques initiant des er-
reurs de facturation, commandes bloquées, etc.). Tout le
monde en supporte les conséquences. L’entreprise appar-
tient aussi bien aux actionnaires qu’aux employés, même
si les actionnaires en sont les propriétaires légaux, et cela
implique une certaine équité. Pour cela, chaque profit de
l’entreprise doit être partagé entre chaque composantes
internes : les actionnaires, les salariés, du PDG à l’ouvrier,
le renouvellement des machines ou l'implémentation de
systèmes d'information... Cela sans léser les composantes
externes : satisfaire le client et ne pas décourager les four-
nisseurs.
Cela signifie aussi qu’il est important d’avoir des contre-
pouvoirs attentifs pour éviter que l’une des composantes
internes, voire externes, par une vision à trop court terme,
essaie de monopoliser l’attribution des profits (action-
naires rapaces, syndicalistes irresponsables ou patrons
égocentriques, fournisseurs spéculateurs). Le « parasi-
tisme », c’est-à-dire le dévoiement du projet entrepreneu-
rial collectif par un ou des individus, doit être jugulé.
6 Relation entre le management et
d'autres concepts
6.1 Management et stratégie
La stratégie d'entreprise est le choix d'orientation à long
terme de l'entreprise et des options qui lui permettent
de s’insérer dans son environnement. Elle constitue donc
l'art de diriger l'organisation et les hommes de l'entreprise
d'un point de vue long terme et extérieur. Définir une stra-
tégie consiste à déterminer les buts et objectifs qui seront
poursuivis, à choisir les actions à mettre en œuvre ain-
si que les ressources à mobiliser. La prise de décision
est précédée par une phase de diagnostic et suivie par
une phase de mise en œuvre. La stratégie peut être en-
visagée selon deux niveaux : la formulation stratégique
et le management stratégique. La formulation stratégique
a pour objet de structurer la démarche de réflexion des
dirigeants pour arriver à des choix stratégiques. Le ma-
nagement concerne les conditions de mise en œuvre de
ces choix et l'organisation des actions collectives qui per-
mettront d'obtenir la performance attendue.
Les problèmes doivent être résolus « durablement », c'est-
à-dire positionner l'entreprise dans des conditions où une
performance accrue a plus de chance d'apparaître. D'où
l'importance de la stratégie qui peut assurer la capaci
d'anticipation de l'entreprise. Dans la pratique, la straté-
gie donne généralement lieu à la planification d'actions
pour atteindre des objectifs précis sur une période don-
née. Tous les outils de la gestion courante vont permettre
au gestionnaire d'atteindre les objectifs définis dans le
cadre de la vision stratégique de l'entreprise. Chaque pe-
tite décision prise sur le plan financier, économique, mar-
keting, de la clientèle et autres, fait partie d'un ensemble
plus large que l'on nommera management opérationnel.
Le management devra rester conscient des limites du
pouvoir prédictif de la stratégie relative à toute prise de
décision (auto-réalisation de la stratégie, difficultés à faire
accepter le changement, etc.) et de son coût.
La Direction de la Stratégie statue sur les offres à long
terme et donc les activités de l'entreprise qui généreront la
satisfaction du client, avec la meilleure marge, le meilleur
potentiel, et le minimum de risques. La Direction de la
Stratégie participe aux décisions de politique industrielle
à l'échelle d'un pays, d'une région, etc. La Direction de la
Stratégie connaît les organismes de recherche et la poli-
tique étatique à l’égard de ces organismes et leur orienta-
tion en termes de recherche.
6.2 Management et gouvernance
La gouvernance est l'ensemble des mécanismes qui
contribuent à aligner la réalité du fonctionnement d'une
organisation sur les objectifs qui lui sont assignés. Les at-
tentes des parties prenantes et les conflits sur les objectifs
à assigner à l'organisation peuvent se manifester en de-
hors des structures classiques de gouvernance (assemblée
générale,conseil d'administration et direction générale).
C'est en ce sens que la construction par le management
des structures de gouvernance est particulièrement com-
plexe.
Le management fait appel à l'audit interne et au contrôle
de gestion pour collecter, traiter, remonter et valider
l'information de gestion. Ces informations, essentielles au
pilotage de l'organisation, contribuent aussi à la réduction
de l'asymétrie d'information entre les parties prenantes.
Par cette réduction, il est donc possible d'envisager une
diminution des conflits et des rapports de force au sein
de l'entreprise source parfois d'inefficacité. C'est en re-
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