Chikungunya, Dengue, Zika, West-­‐Nile, Ebola…… Pr François Raffi, InfecBologie, Nantes Ces virus qui nous menacent • Arbovirus – Flavivirus • Fièvre jaune • Encéphalite japonaise • Dengue • West-­‐Nile • Zika • Enécphalite de St Louis, Fièvre de la forêt de Kyasanur, Sapik, Koutango – Bunyaviridae • Crimée-­‐Congo, Fièvre de la vallée du RiQ….. – Togaviridae • Chikungunya, O’Nyong Nyong, Mayara, Sindbis, Ross River, encéphalites équines – Reoviridae • Orungo Transmission par mousBques, Bques, phlébotomes Fièvres hémorragiques virales • Arboviroses – Flavivirus : FJ, Dengue, Fièvre d’Omsk, Kyasanur – Bunyaviridae • Crimée-­‐Congo • Fièvre Vallée du RiQ • A réservoir animal (rongeurs) – Fièvre hémorragique avec Sd rénal (Asie, Balkans, Europe) – Hantavirus pulmonaire (Amérique du Nord et d Sud) – Arenaviridae : Lassa ++ (Afrique), autres (Am Sud) • A réservoir inconnu – Ebola , Marburg La dengue • Arbovirose transmise par un mousBque du genre Aedes (Aedes aegyp+ > Aedes albopictus) • Virus DENV: 4 sérotypes • 2,5 Milliards de personnes exposées • 50 à 100 millions de cas/an – 250 000 formes sévères – 25 000 décès (mortalité formes sévères passe de 10% à <1% si réanimaBon « adaptée ») • Spectre clinique étendu – Formes asymptomaBques – Formes symptomaBques = virose aiguë • Formes non compliquées: fièvre dengue classique (FD) • Formes graves : dont la dengue hémorragique (FDH) ± état de choc (EC) Situation épidémiologique de la dengue 2014 Jan isoth 10C Presence of dengue High Medium Low 10-degree isotherms July isoth 10C Figure 1: Global dengue burden, 2014 Data from Bhatt and colleagues,1 Healthmap,2 and WHO3 were integrated to indicate the relative amount of dengue globally according to best estimates. Endémique avec petites bouffées épidémiques The use of mathematical models to help understand multiple aspects of dengue transmission has greatly increased. Some models define patterns of spatiotemporal dependence with2014. the expected effects of Guzman MG, Harris E. consistent Dengue. Lancet. homotypic and heterotypic immunity and immune With the use of deep sequencing technologies, the study of intrahost diversity is actively evolving, and recent reports suggest that the extent of dengue virus diversity during acute infection is lower26 than previous estimates suggest.27 The association between intrahost diversity and augmentation du nombre de foyers épidémiques. en 2007 [13] et 40 000 en 2010. Ces épidémies Épidémies de dengue en Martinique e, soit de de circulaexpérience nnées par ellules de s (CVAGS) des foyers s à une t survenir, n virale. Il ssent être n que des e vectoriel miter leur larvaires, c.). iologiquement pour à l’origine s) et pour évocateurs ance, une résidence antes. Ces entomoloElles sont ue et en errompues Figure 1 Surveillance épidémiologique mensuelle des cas de dengue biologiquement confirmés, Martinique (France), 1995-2010 / Figure 1 Monthly epidemiological surveillance of laboratory-confirmed dengue cases, 1995 –Martinique 2010, Cire Antilles-Guyane (France), 1995-2010 n 3 600 3 400 DEN-1 3 200 DEN-4 3 000 2 800 2 600 2 400 2 200 2 000 1 800 1 600 DEN-2 DEN-3 1 400 1 200 DEN-2 1 000 DEN-4 DEN-1 800 600 DEN-2 400 DEN-4 200 DEN-2 DEN-1 DEN-2 DEN-1 DEN-1 DEN-2 DEN-2 DEN-3 DEN-3 DEN-1 DEN-3 DEN-3 DEN-2 DEN-1 DEN-1 DEN-2 DEN-2 DEN-4 Janv-95 Juil-95 Janv-96 Juil-96 Janv-97 Juil-97 Janv-98 Juil-98 Janv-99 Juil-99 Janv-00 Juil-00 Janv-01 Juil-01 Janv-02 Juil-02 Janv-03 Juil-03 Janv-04 Juil-04 Janv-05 Juil-05 Janv-06 Juil-06 Janv-07 Juil-07 Janv-08 Juil-08 Janv-09 Juil-09 Janv-10 Juil-10 Janv-11 0 Quenel P. Épidémiologie de la dengue dans les Départements français d’Amérique. Bull Epidemiol Hebd. 2011. Transmission et différentes phases de la dengue Moustique Homme • Virémie • Malade ou non • Incubation extrinsèque • 5 à 7 Jours Nouveau-né Transfusion Exposition accidentelle (AEV) • Cellules dendritiques Peau Ganglions régionaux • Réplication • Diffusion du virus • Fièvre virale Sang, organes lymphoïdes Homme • Incubation intrinsèque • 5 à 7 jours Tissus • Contrôle de l’infection • Eruption La dengue: 3 phases 40°C Température * Céphalées rétro-orbitaires +++ Myalgies Forme grave survient 24-48h Après la défervescence - Signes alerte • Vomissements • Douleurs abdominales 1 Jours Evolution clinique potentielle 2 3 Sd algique* Erythème face ou diffus Pharyngite Conjonctivite Signes digestifs Déshydratation 4 5 6 < 38° C Asthénie Choc Hémorragies Foie, Rein, Coeur Défaillance viscérale 7 8 9 Guérison Résorption Surcharge hydrique Eruption Prurit Bradychardie Signe gravité Plaquettes Marqueurs biologiques Leucopénie CRP < 60 Hématocrite Sérologie Marqueurs virologiques Phase de la maladie Virémie Fébrile Début Brutal Critique 0,5% des cas 10 Récupération Classification de la dengue selon la gravité 2009 Dengue sévère Dengue Sans signe d’alerte Antalgiques Aspirine CI Surv. ambulatoire. (± tél) Fiche de recommandations Réhydratation orale + Na + G Discuter NFS J4 (CRP, enzymes) Avec signe d’alerte Fuite plasmatique, choc Hémorragies Douleurs abdominales Vomissements persistants Épanchements Saignements muqueux Agita:on, torpeur Hépatomégalie ä Hématocrite et æ plaque>es Atteinte viscérale REANIMATION Cristalloïdes ou Colloïdes Transfusions (plaquettes, sang) Perfusion NaCl 9%° Chikungunya • Arbovirose transmise par un moustique du genre Aedes • Survient sous forme d’épidémies spectaculaires, de durée brève (mois-années) • Syndrome dengue-like + arthralgies intenses – « Maladie de l’homme courbé » en Makondé • Formes subaiguës et chroniques • Formes asymptomatiques – 3 à 25%, surtout moins de 25 ans Cycles de transmission du chikungunya Epidémie Réunion (2005-2007) : A.albopictus Epidémie Antilles (2013- ) : A aegypti Figure 1. Life cycle of Chikungunya virus in Africa showing the interconnection between the sylvatic cycle on the left and the urban cycle on the right. Particularly in Africa, the virus is maintained in a sylvatic cycle comprising non-human primates and different species of forestdwelling mosquitoes including Aedene mosquitoes (Ae. Africanus, Ae. furcifer-taylori, Ae. dalzieli, etc.,) and non Aedene mosquitoes (Mansonia, Culex, etc.) [10]. doi:10.1371/journal.pntd.0000623.g001 Thiboutot MM. Chikungunya: A Potentially Emerging Epidemic? PLoS Neglected Tropical Diseases. 2010;4(4):864–866. Chikungunya : Répartition géographique Weaver SC. Arrival of Chikungunya Virus in the New World: Prospects for Spread and Impact on Public Health. PLoS Negl Trop Dis. 2014;8(6):e2921. Situation dans la caraïbes. Août 2014 Novembre Fin de l’épidémie 80 000 70 000 18352 cas Entre 14/10 et 23/11 Tahiti, Moorea 1er cas en Mai Patiente venant de Guadeloupe Bajak A. US assesses virus of the Caribbean. Nature. 2014. CHIKV belonging to the CSEA cluster. In emiological investigations aimed at testing among non-African urban ecosystems, raisin of a risk for future CHIKV pandemics Distribution mondiale de Aedes aegypti et albopictus Chevillon et al. The Chikungunya threat: an ecological and evolutionary perspective. Trends the in Microbiology 2008. ibution ofCAe. aegypti and Ae. albopictus. The Ae. aegypti genotypes that invaded tropical belt belong to the anthropophilic Présence MousBques Aedes en France Le moustique tigre (Aedes Albopictus) se reconnaît à sa petite taille (entre 5 et 8 mm) et sa couleur sombre tachetée de blanc 2 cas Var (Août, DENG1 ; Sept DENG2) 2 cas Bouches du Rhône (Sept-Oct), liés (DENG2) Même quartier de Montpellier (4 1er cas même famille : 20-22 Oct) Manifestations cliniques du chikungunya Incubation : 4-7 j (ext: 2-12) Début brutal >39°C, frissons Arthralgies sévères et symétriques, Oedème, ténosynovite Myalgies, Céphalées Eruption 50% Nausées, vomissements, polyadénopathies J1 à J21 Phase aiguë (90%) Virémie J-1 à J7 • Commune • Atypique • Sévère • Mère/enfant (virémie) J21 à J90 Phase subaiguë (60 à 80%) • Asthénie, Tr. humeur • Atteintes articulaires et péri-articulaires • Tr neuro et vasculaires Douleurs : 88% à M1, 86% à M3 Mortalité : 0,01 à 0,1% (idem grippe saisonnière) - surtout nouveaux-nés, > 75 ans, co-morbiités chroniques ≥ J90 Phase chronique (50%à5%) • Tr musculosquelettiques • Rhumatisme inflammatoire (< 5%) Durée : qqs mois à 5 ans Prise en charge thérapeutique du chikungunya 1- En cas d’échec des AINS, surtout si persistance de synovites, ténosynovites actives (guidé par l’échographie articulaire) Recommandations Nationales (29 Nov 2014) - SPILF Diagnostic différentiel Dengue, Chikungunya • Grippe • Syndrome rétroviral aigu • Leptospirose • Infections bactériennes graves • Paludisme • Rougeole, rubéole • Typhoïde • Autres fièvres virales hémorragiques • Autres syndromes viraux non spécifiques Comparaison des manifestations cliniques de la dengue et du chikungunya Chikungunya Fièvre > 39°C Habituel Dengue Habituel Eruption (maculo-papuleuse) J1-J4 J5-J7 Douleurs rétro-orbitaires Peu fréquent Habituel Céphalées Fréquentes Importantes Myalgies Habituel Fréquentes Arthralgies Constantes Peu fréquentes Arthrites Habituel Jamais Ténosynovites Habituel Jamais Formes graves Exceptionnelles Rares (0,5%) Hypotension Peu fréquent Habituel, J5-J7 Saignements mineurs Exceptionnel Habituel, J5-J7 Thrombopénie Précoce et modérée Retardée et fréquente Lymphopénie Habituel Habituel Evolution Arthralgies chroniques Asthénie, quelques semaines Simon F, Javelle E, Oliver M, Leparc-Goffart I, Marimoutou C. Chikungunya Virus Infection. Current Infectious Disease Reports. 2011;13(3):218–228. Staples JE. Chikungunya Fever: An Epidemiological Review of a Re-Emerging Infectious Disease. Clin Infect Dis. 2009;49(6):942–948. Diagnostic biologique Symptômes Symptômes IgM IgM Virémie Virémie An-génémie IgG IgG Piqûre Piqûre J*7 J*7 J*2 J5 J7*10 J30 J*2 J5 J7 J30 3*62mois NS1 Culture,1PCR Culture,2PCR Sérologie Dengue primaire Sérologie Chikungunya 3*61mois Conclusion • Dengue, Chikungunya – AnBlles +++…. Mais cas autochtones – MousBque – IncubaBon < 7 j – Fièvre 40°C, frissons, polyalgies – Risque RARE forme sévère (hémorragique, choc) DENGUE à J3-­‐J4 – Risque FREQUENT formes subaigues et chroniques (ALGIES + ++) rhumatologiques (± Neurologiques) CHIKUNGUNYA – DiagnosBc Sérologie (J5-­‐J7) : Toujours demander les 2 – Dengue : Antalgiques – Chikungunya : Antalgiques phase aiguë, AI phase subaiguë et chronique • Remerciements – Pr André Cabié, MarBnique – Pr Gilles Pialoux, Tenon 18/12/14 WEST-­‐NILE • Endémique aux Etats-­‐Unis – Eté-­‐Automne (mousBques) – 1999-­‐2012 : > 16 000 encéphalites è 1550 décès • Zones d’endémie en Europe – Balkans – Russie, Ukraine – Israel ZIKA virus • Flavivirus tropical, transmission par mousBques Aedes • Afrique de l’Ouest, Ouganda, Egypte, Inde, Indonésie, Vietnam, Malaisie, Thaïlande, Philippines, Polynésie française • Sd grippal, céphalées, arthralgies, érupBons : « Comme une dengue, mais jamais grave »… • Epidémie 2013 Polynésie > 32 000 cas (42 Guillain-­‐ Barré post-­‐Zika ; risque x 20 + 10 encéphalites) EBOLA Réservoir et transmission Réservoirs Ebola chauves-­‐souris 18/12/14 Cas sporadiques chez primates avec mortalité élevée Précède l’appariBon des cas humains Epidémies humaines avec transmission inter-­‐humaine Mécanisme de passage chez l’homme non connu h{p://www.cdc.gov/vhf/ebola/ressources/virus-­‐ecology.html Modes de transmission • Contact – Direct • par le sang ou les liquides biologiques d’un paBent infecté et malade : urines, selles, vomissements, salive, larmes, sueur, lait maternel, sperme... • Par les objets contaminés par les liquides biologiques : environnement du paBent, aiguilles souillées… • par le corps dune personne décédée de MVE. – Indirect par microgou{ele{es émises en toussant ou en vomissant. • Pas de transmission par voie aérienne : le virus n’est pas transmis par aérosols comme la grippe ou les coronavirus • Le virus pénètre par voie muqueuse (conjonc:vale, buccale) ou cutanée en cas de blessure • Le malade devient contagieux lorsque des symptômes apparaissent Un malade qui n’a pas de fièvre n’est pas contagieux. • Les personnes les plus à risque sont celles prenant soins d'un cas (soignants comme entourage proche). Maladie à virus EBOLA ContaminaBon J0 IncubaBon 8 jours (2 à 21) Pas de symptômes Forme résolu:ve, Guérison J5 J5 1ère Phase ~ 5 jours Fièvre brutale Fatigue Céphalées Douleurs diffuses Odynophagie Conjonctivite… Pas de symptômes = Pas de risque de contagion Risque de contagion 18/12/14 Forme sévère J8 2ème Phase ~ 2 jours J5-J6 Diarrhées Vomissements Eruption cutanée J6-J8 Défaillance multiviscérale Choc Hémorragies diffuses (< 1/3 cas, gencives, tube digestif, points de ponction) Insuffisance rénale Encéphalopathie Décès (50%) ou Guérison DC < 50% Si PEC précoce Structures sa,n appoprrriée Défini:on des cas 24 Novembre 2014 Pa:ent suspect : • Fièvre ≥ à 38°C, • dans un délai de 21 jours , • après son retour de : -­‐ Sierra Leone, Guinée Conakry, Libéria -­‐ District de Bamako (Mali) Cas possible : • Pa:ent suspect ET : – Exposi:on à risque dans un délai de 21 jours avant le début des symptômes: contact avec un malade ou un hôpital pendant le séjour, – OU pa:ent non interrogeable • Le classement est assuré par l‘InVS en lien avec l‘ARS et le SAMU. Cas c onfirmé • Confirma:on biologique réalisée par le Centre na:onal de référence des Fièvres hémorragiques virales (FHV) à Lyon, ou un autre laboratoire autorisé Virus Ebola • • • Virus ARN simple brin Glycoprotéine de surface, cible des anBcorps neutralisants Virus enveloppé a priori fragile et sensible à la plupart des désinfectants (eau de javel et ses dérivés et solu:ons hydro alcooliques) à condi:on de respecter le temps de contact 18/12/14