Abdourahmane DIALLO EDU-E 331 Projet de recherche La différenciation pédagogique « Des enfants qui n’ont pas le même niveau de développement, le même capital culturel et linguistique, les mêmes ressources et attitudes, les mêmes rythmes d’apprentissage ne peuvent pas tirer le même bénéfice du même enseignement. » Philippe Perrenoud 1 A la suite de mon centre d’apprentissage réalisé à l’école Gabrielle-Roy dans le cadre de mon cours EDU-E 232, je me suis rendu compte à quel point l’école á Edmonton est hétérogène et de la difficulté de faire passer son message ou d’obtenir de bon résultats si l’on ne différencie pas à tous les niveaux. C’est ainsi que depuis lors je lis de temps à autre sur la pédagogie différenciée afin d’améliorer mes connaissances théoriques pour être bien préparé. Bien que l’expression « différenciation pédagogique » soit apparue pour la première fois dans les années 70 aux états unis, la notion de différencier ou d’adapter l’enseignement est présente en Chine depuis de 4ème siècle av. JC (Guay 2007). Au début, les chercheurs en pédagogie parlaient de différenciation pour seulement aider les élèves en difficulté d’apprentissage par contre des chercheurs récents comme (Tomlinson, 2004) et (Halina, 2004) défendent que la pédagogie différenciée va au-delà des élèves ayant des besoins spéciaux. En effet on doit tenir compte des types d'apprentissage, des types d'intelligence etc....car dans le groupe d'élèves devant nous il peut y avoir de tous les types. C’est ainsi que (Legrand, 1995), inspiré par les travaux de Bloom sur la pédagogie de la maîtrise introduit le concept de la différenciation pédagogique suite à des expérimentations en salle de classe visant à gérer la diversité des élèves. Depuis lors, du fait de l'importance de ce volet dans l'éducation, beaucoup de chercheurs comme (Viens, 2010), (Tomlinson, 2004) (Perrenoud, 2008) et (Mulatris, 2008) pour ne citer que ceux la, se sont penchés sur la pédagogie différenciée. Bien qu’il existe plusieurs définitions du concept de pédagogie différenciée comme celle de (Tomlinson, 2004), de (Legrand, 1995) et du conseil supérieur de l’éducation au 2 Québec (Conseil supérieur de l'éducation au Québec (www.cse.gouv.qc.ca)) dans le fond toutes répondent à une même préoccupation majeure qui est celle d’adapter l’enseignement à la diversité des apprenants d’aujourd’hui. Selon le Conseil supérieur de l’éducation au Québec, la différenciation pédagogique est une démarche qui met en œuvre un ensemble diversifié de moyens d’enseignement et d’apprentissage pour permettre à des élèves d’âges, d’origines, d’aptitudes et de savoir-faire hétérogènes d’atteindre par des voies différentes des objectifs communs et, ultimement, la réussite éducative. On peut dire en quelques mots, la pédagogie différenciée c’est d’exploiter les différences des apprenants pour mieux en tirer les avantages. Une bonne démarche de pédagogie différenciée implique au moins quatre étapes importantes à connaître et à suivre. Premièrement il faut tout d’abord savoir pourquoi différencier? En effet, le fait de différencier est parti d’un constat anthropologique de l’hétérogénéité i.e. de la différence entre les humains et ce constat est la cause principale pour laquelle on doit utiliser une approche de pédagogie différenciée dans nos salles de classe. D’une part on doit se rappeler que comme le disait (Perrenoud, 2008) deux individus n’ont jamais exactement le même parcours éducatif, même s’ils se tiennent par la main durant des années. Pour dire que devant nous en salle de classe, nous avons des apprenants qui ont des cultures, des environnements familiaux, des types d’intelligences, des sujets d’intérêts etc.… qui peuvent être très différents. En plus au Canada la société est très multiculturelle et cela ne cesse d’augmenter comme le montre les statistiques. En effet des études comme celle de (Mulatris, 2008) et de (Citoyenneté et Immigration Canada (www.cic.ca)) la population d'immigrants en Alberta est passe de 476 individus en 2001 à 1149 en 2006 dont 83% provenaient principalement des pays d'Afrique. Sachant que il y'a une grande différence aux niveaux de la culture et du système éducatif de ces pays on peut s'attendre a des classes très hétérogènes. D'ailleurs 3 (Viens, 2010) le mentionne dans sa mémoire de Maitrise: "le défi majeur qui découle de la croissance démographique fulgurante en Alberta demeure la diversité des nouveaux D’autre part nous devons différencier pour motiver les apprenants et surtout rendre l’apprentissage une chose plaisante et en même temps défiante. D’ailleurs selon certains chercheurs comme (Tomlinson, 2004), pour favoriser l’apprentissage il faut que la tâche que doit exécuter l’apprenant se situe dans la zone proximale de développement plus un (ZPD+1) i.e. que le niveau de difficulté de la tâche soit légèrement au dessus de celle de l’apprenant. En différenciant, on donne le choix aux apprenants ainsi chacun est très motivé et engagé dans le choix qu’il fera. Deuxièmement, il est aussi très important de savoir quoi différencier? Dans une perspective de bien différencier, l’enseignant doit se mettre en tête qu’il faut au moins qu’il diversifie le contenu, les structures, les processus et l’évaluation. Pour cela, l’enseignant doit tout d’abord bien maitriser les contenus i.e. les programmes d'études pour savoir quand et où différencier. En effet il doit bien connaître les résultats d’apprentissages qui sont les bases du programme pour bien planifier avec beaucoup de choix. Ensuite l’enseignant doit penser aux différents outils et moyens qu’il peut utiliser pour faire passer son message. Par exemples diversifier les outils et supports employés, les formes de travail proposée, les activités, les situations d’apprentissage, l’organisation de la classe, le degré de guidage des apprenants etc.… En fin au moment de l’évaluation de l’apprentissage il faudra également s’assurer de diversifier l’outil à la hauteur de l’enseignement. Troisièmement, l’enseignant doit savoir quand différencier? En effet très tôt dans l’élaboration de notre planification on doit déjà y penser et mettre les jalons de celle-ci. Elle doit avoir sa place tout au long du processus de l’apprentissage jusqu’aux évaluations. Quatrièmement, on doit se poser la question comment différencier? En effet elle doit se faire aussi bien simultanément que successivement avec l’enseignement. Dans le cas de la 4 différenciation successive l’enseignant essaie d’alterner différents outils et situations d’apprentissages pendant qu’il fait son enseignement. Elle nécessite de la part de l’enseignant une grande attention en fin de savoir quand il faut agir et en plus l’enseignant doit être souple aux changements comme le propose (Caron, 2003). Par contre la différenciation simultanée est le fait de proposer à un moment donnée aux apprenants des activités différentes précisément conçues pour chaque groupe d’apprenants. Enseigner par une approche de pédagogie différenciée est un travail qui nécessite une attention particulière pour identifier les contenus qui posent problèmes de compréhension et les moments propices pour agir. Et en plus de la journée très chargée pour les enseignants cette approche de pédagogie différenciée ajoute plus d’heures de travail au corps enseignants c’est pour cette raison que certains enseignants ne veulent pas entendre parler d’elle. Il y’a également le problème d’effectif dans les salles de classe qui est un autre problème. En effet certaines classes sont très chargées alors l’enseignant ne peut accorder l’attention particulière à beaucoup de chose et pire encore les programmes sont très lourds, beaucoup de choses à faire en un laps de temps. Tous ces défis sont corsés par la négligence du gouvernement de mettre les moyens qu’il faut pour arriver à une école démocratique en y mettant plus d’argent pour décongestionner les salles de classe et en plus pour plus de outils multimédias car aujourd’hui tous nos jeunes sont à la mode multimédia. Après cette recherche bibliographique je suis un plus armé pour une situation comme celle que j’ai vu à Gabrielle-Roy où les classes sont très hétérogènes. Tout d’abord au début de l’année il faudrait faire un bon diagnostique du niveau d’hétérogénéité de la classe sur tous les volets que se soit culturel, âges, genres, connaissances antérieures etc.….C’est seulement à partir de ce diagnostique qu’on peut essayer de planifier son cours et encore être prêt à 5 adapter voir modifier son plan même pendant le déroulement de la leçon. Il sera nécessaire d’utiliser divers outils avec des niveaux différents, développer des centres d’apprentissage pour chaque groupe. En plus de tout cela être très attentif pour déceler les moments propices pour agir. Bibliographie: Caron, J. (2003). Apprivoiser les différences. (Éditions de la chenelière. ed.). Citoyenneté et Immigration Canada (www.cic.ca). (s.f.). Conseil supérieur de l'éducation au Québec (www.cse.gouv.qc.ca). (s.f.). Guay, m. H. (2007). Recherche action sur la différenciation pédagogique. Bref historique de la différenciation pédagogique. (http://www.différenciationpédagogique.com/plusloin/plusloin ed.). Halina, P. (2004). La pédagogie différenciée (Hachette éducation ed.). Paris. Legrand, L. (1995). Les différenciations de la pédagogie. (PUF ed.). Paris. Mulatris, P. (2008). Enquête sur l'immigration francophone en Alberta. (Association canadienne-française de l'Alberta (ACFA) ed., Vol. Raport final). Perrenoud, P. (2008). La Pédagogie différnciée: des intentions à l'action (3 ed.). (ESF, Ed.) TARDIF, N. 2. (2005). « La pédagogie différenciée au service de l'apprentissage » (Vie pédagogique ed.). 6 Tomlinson, C. A. (2004). La classe différenciée ( Éditions de la chenelière ed.). Viens, C. (2010). Diversité et minorité: pistes pour soutenir et orienter la mise en œuvre de la différenciation pédagogique en milieu francophone minoritaire albertain. Maitrise en science de l’éducation, Campus Saint-Jean Université d’Alberta. 7