Rachel DEMONT
Ariette SOURZAC
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Cette fiche technique a pour objectif de décrire en quoi consiste l’évaluation économique de
l’environnement. Les notions de « Capital Naturel » et de « Services éco systémiques » seront ainsi
abordées, ainsi qu’un état des lieux des différents travaux menés sur le sujet par un certain nombre
d’économistes, répondant à une demande croissante des politiques. On s’interrogera donc sur le bien-
fondé de ce genre d’approches, leurs utilités, leurs limites via des exemples concrets mis en pratique pour
la prise de décisions au niveau local et global. Via la description des différents instruments, on essaiera de
comprendre quels sont les leviers économiques permettant d’inciter les différents agents à prendre en
compte l’environnement dans leurs projets et comment on peut les mettre en œuvre.
1 Définitions
L’activité économique est conditionnée par l’existence d’un stock de ressources, un capital, dans lequel il
est possible de puiser pour produire des biens et/ou de la consommation.
Le stock de capital total, qui varie au cours du temps, se compose des formes de capital suivants :
- le « Capital Naturel » est une métaphore économique désignant les stocks limités de ressources
présents naturellement dans l’environnement et susceptibles de prendre de la valeur par leur
utilisation par les entreprises pour produire et par les individus pour consommer : énergies fossiles,
minerais, eau, biomasse, forêts, etc. Cette notion apparait en 1992 suite aux travaux de Costanza
and Daly.
- Capital physique : biens et services produits consommés, conservés ou stockés pour une utilisation
future ou une production future
- Capital humain : masse de connaissances, d’expériences accumulées au niveau de chaque individu
- Capital intellectuel / social : il relève non pas de l’individu mais de la société dans son ensemble, de
sa culture et il se transmet entre les individus et les générations
Le capital naturel est découpé en :
- Ressources naturelles non renouvelables : ressources en quantités limitées dont le stock se réduit
inexorablement au cours de leur exploitation (pétrole, gaz naturel, charbon, minerais, etc.)
- Ressources naturelles renouvelables : ressources qui peuvent se régénérer, selon une dynamique
qui dépend notamment de la taille du stock, de la présence de prédateurs, ou encore de conditions
environnementales plus générales (poissons, forêts, gibiers, etc.).
De façon générale, tout comme les autres formes de capital, le capital naturel procure des services à
l’humanité :
- services productifs : il procure des matières à transformer pour la production des entreprises et la
consommation : extraction de minerais, d’énergies fossiles, d’eau, la pêche, l’exploitation
forestière, l’agriculture, etc.
- services d’évacuation des déchets : le processus précédent génère des déchets solides, liquides, ou
encore gazeux, mais aussi d’autres nuisances tels que du bruit, des vibrations, des accidents, etc.
Ces déchets, plus ou moins traités, sont rejetés dans l’environnement, dans l’atmosphère, l’eau, le
sol ; une partie peut également être recyclée ; Toutes ces nuisances correspondent à ce que l’on
désigne habituellement sous le terme de pollution
- services d’aménité ou de support de vie : le terme « aménités » désigne ici ce qui est agréable
dans l’environnement : la contemplation d’un beau paysage, une promenade en forêt, l’escalade en
montagne
Chacun de ces services contribue au bien-être humain. Dans de nombreux cas, l’utilisation productive de
l’environnement, et les nuisances qui l’accompagnent entrent en conflit avec la possibilité que l’humanité
bénéficie des services d’aménité. Les nuisances, lorsqu’elles bouleversent trop fortement les équilibres des