Rhumatismes inflammatoires des > 50 ans.
Les affections les plus fréquentes sont la pseudopolyarthrite rhizomélique et la polyarthrite
rhumatoïde. Il existe dans les deux cas une atteinte des épaules d’apparition brusque, une
fatigue et un syndrome inflammatoire( élévation de la vitesse de sédimentation et de la
protéine C réactive). Au début, il peut exister un gonflement des mains et des pieds.
Classiquement, la polyarthrite rhumatoïde se distingue par une atteinte > 3 articulations
principalement aux mains de façon symétrique et une raideur matinale. La pseudopolyarthrite
rhizomélique se distingue par une raideur des deux épaules, une irradiation aux membres
supérieurs, parfois un syndrome dépressif et une perte de poids.
Le diagnostic peut être difficile. Le facteur rhumatoïde est présent dans les analyses de la
polyarthrite rhumatoïde mais peut exister aussi dans la pseudopolyarthrite rhizomélique. Les
anticorps anti-CCP sont spécifiques de la polyarthrite rhumatoïde.
La pseudopolyarthrite rhizomélique se distingue par l’absence des lésions radiologiques qui sont
présentes dans la polyarthrite rhumatoïde évoluée (érosions des métacarpophalangiennes et
interphalangiennes proximales).
On observe une efficacité de la PREDNISOLONE en 48 h dans la pseudopolyarthrite
rhizomélique alors que dans la polyarthrite rhumatoïde du sujet âgé, la réponse au traitement
est moins nette. Le traitement est poursuivi à 15 - 20 mg/jour pendant 6 semaines et diminué
de 1 mg / mois en 2 à 3 ans dans la pseudopolyarthrite rhizomélique, sans risque de rechute,
alors que dans la polyarthrite rhumatoïde du sujet âgé il est plutôt maintenu à doses plus
faibles.
Il existe aussi une forme de polyarthrite œdémateuse du sujet âgé (nommée RS3PE) liée aux
deux précédentes. Elle se caractérise par de volumineux œdèmes symétriques d’apparition
brutale - prenant le godet - au dos des mains ou aux pieds, une ténosynovite des fléchisseurs,
un syndrome inflammatoire et l’absence de facteurs rhumatoïdes. Elle répond habituellement
bien au traitement par cortisone, assurant une guérison sans rechute en moins de 2 ans.
Il faut donc rester vigilant en cas de résistance au traitement par cortisone habituellement très
efficace. Il peut s’agir de formes révélatrices de tumeurs (endomètre, prostate, colon, estomac,
pancréas, rein ou ovaire) ou de leucémies (syndrome paranéoplasique).