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QUELLES ORIGINES AUX CHOIX ÉCONOMIQUES
Le capitalisme d’État ?
L’idée du socialisme comme solution aux problèmes nés du capitalisme a émergé au 19e siècle.
À vrai dire, la stratégie économique du socialisme trouve sa source dans la stratégie du capitalisme d’État qui a
servi au lancement du développement industriel en Europe occidentale : en Allemagne et en Russie tsariste ; et
au Japon à l’époque du MEIJI. Lorsqu’elle a été adaptée par l’Union des Républiques soviétiques socialistes
(URSS) et les autres pays de l’Europe de l’Est, cette stratégie s’est appuyée sur les plans quinquennaux, le
transfert du surplus de l’agriculture vers l’industrie et le démarrage du processus d’industrialisation par
l’industrie lourde (industries de base). Ainsi est née la théorie du socialisme comme période de transition du
capitalisme vers le communisme.
Ce qu’il faut noter, c’est que cette transition s’appuyait sur une idéologie bien conceptualisée qui touche
l’ensemble des dimensions de l’organisation de la société et de l’État, comme le prouve la citation suivante. Au
contraire, aujourd’hui la transition vers l’économie de marché ne s’appuie pas sur une idéologie clairement
établie. D’où sa fragilité et les difficultés dans sa mise en œuvre.
Voici la citation : “Les rapports de production socialistes, qui sont une négation de la propriété privée,
n’apparaissent qu’après le renversement de la domination politique et économique des exploiteurs, et lorsque
les moyens de production décisifs sont devenus propriété de la société tout entière. Ils ne peuvent donc
apparaître au sein du capitalisme. Un bouleversement révolutionnaire s’impose à la suite duquel le pouvoir
politique passe au peuple travailleur, la classe ouvrière assumant le rôle dirigeant.
L’expérience de tous les pays socialistes montre que la construction du socialisme dans la période transitoire ne
remporte des succès que dans la mesure où elle s’appuie sur l’utilisation consciente des lois générales de
l’édification de la société nouvelle et tient compte des particularités propres à chaque pays. Ces lois générales
sont les suivantes : direction des masses laborieuses assumée par la classe ouvrière, dont le noyau est le parti
marxiste-léniniste, durant la révolution socialiste sous telle ou telle forme ; alliance de la classe ouvrière avec la
grande masse de la paysannerie et les autres couches de la population laborieuse ; élimination de l’oppression
nationale et établissement de l’égalité en droits et des rapports amicaux entre les peuples ; défense des
conquêtes de la révolution contre les attaques des ennemis extérieurs ; solidarité de la classe ouvrière avec
celle des autres peuples — internationalisme prolétarien ; suppression de la propriété privée capitaliste et
instauration de la propriété collective socialiste des principaux moyens de production ; transformation socialiste
graduelle de l’agriculture ; développement planifié de l’économie nationale en vue de la construction du
socialisme et de l’élévation du niveau du bien-être du peuple ; révolution socialiste dans l’idéologie et la culture,
promotion d’une intelligentsia nombreuse, dévouée à la classe ouvrière et au socialisme. Les lois générales du
passage du capitalisme au socialisme embrassent ainsi tous les aspects fondamentaux des transformations
sociales et la période de transition : politique, économique et vie culturelle. En même temps, dans chaque pays,
elles s’effectuent de façon différente selon les conditions historiques nationales.” (1)
Jusqu’au milieu des années 1960, ce système semblait enregistrer des résultats satisfaisants, aussi bien en
termes de croissance économique qu’en développement scientifique, sportif et culturel. Les taux de croissance
économique moyens annuels enregistrés se situaient, selon les chiffres officiels, à 15,3% entre 1922 et 1942,
4,7% entre 1941 et 1950 et 10,3% entre 1951 et 1960 (2). Ces chiffres sont contestés par les estimations
occidentales. Le capitalisme d’État n’a pas réussi à élever le niveau de vie, comparativement aux standards
enregistrés dans les pays industrialisés, malgré des taux d’investissement élevés durant plusieurs décennies.
Autrement dit, le projet de construction du socialisme s’est écroulé sous l’effet d’une crise de légitimité. Une
légitimité qui était bâtie sur l’élévation du niveau de vie et la prospérité pour le peuple. Le rêve ne s’est pas
réalisé.
Alors, a commencé la transition du socialisme vers le capitalisme, appelée transition d’une économie
administrée vers une économie de marché.
À jeudi prochain pour une autre question. Entre temps, travaillons tous et toutes à l’élargissement de la base du
dialogue sur l’avenir de l’Algérie.
A. B.
1) Economie politique, le socialisme. G. Kozlov. Sous la direction de G. Kozlov, Éditions du progrès, Moscou,
1977.
2) L’Europe de l’Est du plan au marché, Marie Lavigne, Éditions Liris, Paris, 1992.
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