ETP : Eduquer le patient à l`hôpital aussi

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Industrie Santé publique
ETP
Depuis trois ans, le laboratoire Wyeth forme les équipes
hospitalières à l’éducation thérapeutique des patients
(ETP).
L
’éducation thérapeutique à l’hôpital constitue une «priorité»
du ministère de la Santé depuis
juillet 2008. Le poids des maladies chroniques aidant, le modèle médical traditionnel centré sur la maladie plutôt que sur le patient a montré
ses limites. Pour autant, adopter de
nouveaux comportements et mettre
en œuvre de nouvelles compétences
n’est pas chose aisée. Les programmes
d’éducation thérapeutique délivrés
par des professionnels de santé et soutenus par certains industriels du médicament interviennent pour délivrer
ces savoir-faire. « Il y a actuellement
un engouement pour l’ETP dans les
services hospitaliers, confie Laurence
Schadtler Law, chef de projet environnement, responsable de l’ETP en
Edusanté mise sur les malades
chroniques
Depuis 13 ans, éduSanté se fixe pour mission la
promotion et le développement de l’éducation
thérapeutique des patients souffrant de maladies
chroniques. Elle est à l’origine de nombreux programmes d’ETP validés par des études scientifiques : éduSouffle – destiné aux patients atteints de
BPCO, pour la SPLF -, « Fil Mauve » - pour l’accompagnement des aidants familiaux dans la maladie d’Alzheimer, déployé par la Mutualité française
– « éduCœur » – destiné aux patients coronariens,
pour le groupe de rééducation de la Société française de cardiologie… Organisme de formation agréé
en ETP, éduSanté intervient dans le cadre de marchés publics et dans des programmes mis en place
par des laboratoires pharmaceutiques.
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PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009
dermatologie et rhumatologie chez
Wyeth. C’est une évolution naturelle,
un besoin de prendre plus en considération le patient. L’ETP est un thème
fédérateur au sein d’un service, car il
oblige à un changement de mentalité,
à revoir son approche du patient. »,
En amont des pathologies
Une enquête nationale, réalisée par la
DHOS1 a montré que, sur le terrain,
de nombreuses équipes développent
des programmes d’ETP. Mais elle a
aussi mis en évidence une grande hétérogénéité dans l’offre éducative, en
termes de contenus comme de modalités. Elle a également montré la faible
structuration de l’activité d’ETP, qui
tiendrait notamment à l’absence de
programme écrit formalisé, au manque de professionnels de santé formés
et à l’absence d’évaluation. Une des
difficultés majeures rencontrées par
les services proposant l’ETP est l’insuffisance, voire l’absence totale de
financement. « Peu de services ont des
financements pour l’ETP, constate
Catherine Camara, responsable des
relations institutionnelles et économie de santé chez Wyeth. Notre volonté est d’accompagner, de soutenir
les professionnels de santé dans cette
démarche pour une meilleure prise en
charge des pathologies chroniques. »
Les évolutions législatives récentes2
laissent penser que la situation pourrait bientôt changer. En effet, les services offrant aux patients des séances
éducatives pourront obtenir une reconnaissance de leur pratique, avec les
financements qui en découlent, s’ils
obtiennent un agrément des ARS. Ce
DR
Eduquer le patient
A l’hôpital aussi !
LAURENCE SCHADTLER LAW (WYETH),
NOTE L’ENGOUEMENT POUR L’ETP DANS
LES SERVICES HOSPITALIERS.
dernier sera conditionné par la présence de critères de qualité : existence
d’un programme structuré d’ETP, établi et dispensé par des professionnels
de santé formés, privilégiant les prises
en charges ambulatoires, faisant l’objet d’une évaluation de processus au
minimum et si possible d’une évaluation de résultats. Dans cette optique,
« édusanté », organisme de formation
agréé, forme des équipes hospitalières
multidisciplinaires dans une trentaine
de centres, afin de répondre à un tel
cahier des charges. Yves Magar, son
directeur et fondateur estime que l’industrie peut être un partenaire facilitant dans cette démarche. « Même si
les laboratoires ne peuvent pas créer
de programmes d’ETP, ils ont vocation à accompagner les experts et les
associations de patients en termes
d’organisation, de logistique et de
diffusion ». « Nous nous situons en
amont des pathologies, note encore
Laurence Schadtler Law. Notre soutien permet aux équipes de formaliser
leur programme par l’apprentissage du
diagnostic éducatif suivant les recommandations de la HAS ». L’expérience
menée à l’hôpital est concluante. Aussi Catherine Camara envisage-t-elle
de poursuivre son engagement sur le
long terme, « dans le cadre imposé par
l’article 84 de la loi HPST. » ■
Emilie Li AH Kim
(1) Direction de l’hospitalisation et de
l’organisation des soins.
(2) La loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires (HPST) ouvre une voie nouvelle à
l’ETP.
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