124
PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009
L’éducation thérapeutique à l’hô-
pital constitue une «priorité»
du ministère de la Santé depuis
juillet 2008. Le poids des mala-
dies chroniques aidant, le modèle mé-
dical traditionnel centré sur la mala-
die plutôt que sur le patient a montré
ses limites. Pour autant, adopter de
nouveaux comportements et mettre
en œuvre de nouvelles compétences
n’est pas chose aisée. Les programmes
d’éducation thérapeutique délivrés
par des professionnels de santé et sou-
tenus par certains industriels du mé-
dicament interviennent pour délivrer
ces savoir-faire. « Il y a actuellement
un engouement pour l’ETP dans les
services hospitaliers, confi e Laurence
Schadtler Law, chef de projet envi-
ronnement, responsable de l’ETP en
dermatologie et rhumatologie chez
Wyeth. C’est une évolution naturelle,
un besoin de prendre plus en considé-
ration le patient. L’ETP est un thème
fédérateur au sein d’un service, car il
oblige à un changement de mentalité,
à revoir son approche du patient. »,
En amont des pathologies
Une enquête nationale, réalisée par la
DHOS1 a montré que, sur le terrain,
de nombreuses équipes développent
des programmes d’ETP. Mais elle a
aussi mis en évidence une grande hé-
térogénéité dans l’off re éducative, en
termes de contenus comme de moda-
lités. Elle a également montré la faible
structuration de l’activité d’ETP, qui
tiendrait notamment à l’absence de
programme écrit formalisé, au man-
que de professionnels de santé formés
et à l’absence d’évaluation. Une des
diffi cultés majeures rencontrées par
les services proposant l’ETP est l’in-
suffi sance, voire l’absence totale de
nancement. « Peu de services ont des
nancements pour l’ETP, constate
Catherine Camara, responsable des
relations institutionnelles et écono-
mie de santé chez Wyeth. Notre vo-
lonté est d’accompagner, de soutenir
les professionnels de santé dans cette
démarche pour une meilleure prise en
charge des pathologies chroniques. »
Les évolutions législatives récentes2
laissent penser que la situation pour-
rait bientôt changer. En eff et, les ser-
vices off rant aux patients des séances
éducatives pourront obtenir une re-
connaissance de leur pratique, avec les
nancements qui en découlent, s’ils
obtiennent un agrément des ARS. Ce
dernier sera conditionné par la pré-
sence de critères de qualité : existence
d’un programme structuré d’ETP, éta-
bli et dispensé par des professionnels
de santé formés, privilégiant les prises
en charges ambulatoires, faisant l’ob-
jet d’une évaluation de processus au
minimum et si possible d’une évalua-
tion de résultats. Dans cette optique,
« édusanté », organisme de formation
agréé, forme des équipes hospitalières
multidisciplinaires dans une trentaine
de centres, afi n de répondre à un tel
cahier des charges. Yves Magar, son
directeur et fondateur estime que l’in-
dustrie peut être un partenaire facili-
tant dans cette démarche. « Même si
les laboratoires ne peuvent pas créer
de programmes d’ETP, ils ont voca-
tion à accompagner les experts et les
associations de patients en termes
d’organisation, de logistique et de
diff usion ». « Nous nous situons en
amont des pathologies, note encore
Laurence Schadtler Law. Notre sou-
tien permet aux équipes de formaliser
leur programme par l’apprentissage du
diagnostic éducatif suivant les recom-
mandations de la HAS ». L’expérience
menée à l’hôpital est concluante. Aus-
si Catherine Camara envisage-t-elle
de poursuivre son engagement sur le
long terme, « dans le cadre imposé par
l’article 84 de la loi HPST. »
Emilie Li AH Kim
(1) Direction de l’hospitalisation et de
l’organisation des soins.
(2) La loi Hôpital, Patients, Santé, Terri-
toires (HPST) ouvre une voie nouvelle à
l’ETP.
ETP
Eduquer le patient
A l’hôpital aussi !
Depuis trois ans, le laboratoire Wyeth forme les équipes
hospitalières à l’éducation thérapeutique des patients
(ETP).
Industrie Santé publique
Edusanté mise sur les malades
chroniques
Depuis 13 ans, éduSan se xe pour mission la
promotion et le développement de l’éducation
thérapeutique des patients sou rant de maladies
chroniques. Elle est à l’origine de nombreux pro-
grammes d’ETP validés par des études scientifi -
ques : éduSouffl e – destiné aux patients atteints de
BPCO, pour la SPLF -, « Fil Mauve » - pour l’ac-
compagnement des aidants familiaux dans la mala-
die d’Alzheimer, déplo par la Mutualité fraaise
– « éduCœur » – destiné aux patients coronariens,
pour le groupe de rééducation de la Société françai-
se de cardiologie… Organisme de formation agé
en ETP, éduSanté intervient dans le cadre de mar-
chés publics et dans des programmes mis en place
par des laboratoires pharmaceutiques.
LAURENCE SCHADTLER LAW (WYETH),
NOTE L’ENGOUEMENT POUR L’ETP DANS
LES SERVICES HOSPITALIERS.
DR
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !