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Photo Alice BENOIT
Communiqué
Dijon, Mars 2012
Diabète
La Bourgogne pionnière dans la prévention
de
la cécité provoquée par le diabète
En 2011, la campagne itinérante de dépistage de
la rétinopathie diabétique de l’URPS-Médecins
Libéraux de Bourgogne a permis à 280 patients
– sur 56.000 diabétiques en Bourgogne - d’être
pris en charge à temps auprès de leur ophtalmo-
logiste.
La grande campagne de dépistage gratuite et iti-
nérante de la rétinopathie diabétique, une action
unique et pionnière initiée en 2004, reprend en
Bourgogne : le camion de dépistage sillonnera le
département de l’Yonne du 12 mars au 18 avril.
Souvent qualifié de “tueur silencieux”, le diabète
est une épidémie mondiale, qui touche 2,5 mil-
lions de personnes, soit 4 % de la population, un
nombre qui a doublé en dix ans.
En France, l’Assurance-Maladie prend en charge à
100 % huit diabétiques sur dix. Au total, près de 9
milliards d’euros de soins et de traitements sont
ainsi remboursés chaque année, soit en moyenne
5.910 euros par patient.
L’une des complications du diabète, la rétinopa-
thie, est l’une des premières causes de cécité en
France. Des centaines de cas de cécité pourraient
être évités chaque année grâce au dépistage, mal-
heureusement de trop nombreux patients diabé-
tiques ne sont pas encore conscients du suivi né-
cessaire. C’est pourquoi l’URPS-Médecins Libéraux
de Bourgogne, aidée de plusieurs autres partenai-
res, reconduit chaque année depuis 8 ans sa cam-
pagne de dépistage itinérante de la rétinopathie
diabétique. Le projet a pu voir le jour grâce à la col-
laboration du CHU de Dijon, de la Fédération des
Associations de Diabétiques en Bourgogne (FADB),
de l’ARS Bourgogne, et des organismes de santé.
Plus d’un patient sur deux
n’effectue aucun dépistage
Avec la découverte d’une rétinopathie chez plus de
28% des diabétiques examinés en 2009-2010, la 6ème
campagne de dépistage de la rétinopathie diabétique
avait confirmé son efficacité. Sur les 56.000 diabéti-
ques en Bourgogne, plus de 280 patients atteints de
rétinopathie diabétique et menacés de cécité ont pu
être redirigés vers les ophtalmologistes de ville pour
y être pris en charge. Outre le bénéfice pour les mala-
des, la réduction des coûts induits est conséquente,
de l’ordre de 4.500 euros pour chaque patient*, soit
1,26M d’euros. Mais ces résultats restent encore insuf-
fisants. De nombreux malades du diabète n’ont pas
consulté un ophtalmologiste depuis des années – pas
de moyens de locomotion, pas d’accès aux spécialis-
tes en zone rurale, méconnaissance des conditions de
remboursement…-
* Anne-Claire BERTAUX, économiste de la santé : étude réalisée
en 2010 dans le cadre d’un stage Master MEOSE
La Bourgogne, région-pilote
dans la prévention itinérante
Comme le rappelle Dominique Petit-Perrin, Président
de l’URPS-Médecins Libéraux de Bourgogne, “notre
campagne de dépistage a pour but de tirer la sonnette
d’alarme sur les risques potentiels et de permettre aux
personnes atteintes de diabète, vivant dans des zones
géographiques en manque de médecins, de déceler à
temps les symptômes non visibles de la maladie et pré-
venir son évolution. L’URPS-Médecins Libéraux de Bour-
gogne est la seule URPS en France à établir une telle rela-
tion de proximité dans ce dépistage essentiel, et à inviter
les patients individuellement à effectuer leur suivi. D’où
ces bons résultats, que nous souhaitons encore amélio-
rer”
Comment les choses se
passent-elles sur le terrain ?
Grâce aux informations croisées de l’URPS-Médecins
Libéraux de Bourgogne et de la CPAM, Karima Brassac,
orthoptiste et coordinatrice du dépistage à l’URPS ef-
fectue une tournée d’une vingtaine de dépistages par
jour en moyenne. Le petit camion laboratoire, équipé
d’un matériel médical perfectionné, sillonne depuis
sept ans les quatre départements de Bourgogne.
“Les mairies nous prêtent un local qui fait office de salle
d’attente et dans lequel les associations bénévoles ac-
cueillent les patients. L’auscultation se fait par mes soins
dans le camion équipé d’un matériel performant. Une
plateforme informatique permet ensuite la télétrans-
mission des clichés vers les ophtalmologistes du CHU
chargés de l’interprétation.
Grâce à une collaboration étroite avec les médecins
généralistes et les diabétologues, les patients à risque
sont orientés vers un ophtalmologiste plus proche qui
va assurer le suivi du patient, et si besoin, initier un trai-
tement”.