Le dépistage de la rétinopathie diabétique en Bourgogne se fait par rétinographe non
mydriatique (photographie du fond d’œil sans dilatation), avec des sites de dépistage
délocalisés et itinérants, majoritairement en zones rurales, reliés à un centre de lecture
ophtalmologique informatisé. Il nécessite une coopération étroite entre l’ophtalmologiste,
l’orthoptiste, le diabétologue et le médecin traitant.
Le programme de dépistage en Bourgogne est pertinent pour cinq raisons :
- Le programme suit la recommandation de la HAS d’une consultation ophtalmologique
annuelle de tous les patients diabétiques. Les résultats des dépistages sont éloquents,
puisque en 4 ans, parmi les dépistages chez 4373 patients, 1,7% en 2008, 4,8% en
2007 et 6% en 2006 n’avaient jamais eu de fond d’œil, pour 25,4% en 2008, 32,1% en
2007 et 30,6% en 2006 il datait de plus de 2 ans, et 7,6 % en 2008, 11,8% en 2007 et
14,6% en 2006 n’en avaient pas eu depuis plus de 5 ans. En moyenne, la dernière
consultation ophtalmologique des patients, se situe majoritairement entre 2 ans et 5
ans!
- Il permet de pallier la réduction du nombre d’ophtalmologistes : le dépistage par une
rétinographie non mydriatique rend possible l’intervention d’une orthoptiste qui accueille
les patients, prend les photos du fond d’œil et transmet les clichés au centre de lecture.
- Le dépistage permet de couvrir un vaste territoire, d’informer, de sensibiliser et
d’alerter une population souvent très éloignée de l’offre de soin. Depuis 2004, plus de
100 cantons ont ainsi été visitées ce qui a permis de drainer les patients de près de 900
communes.
Près de 1100 consultations ont été recommandées auprès des ophtalmologistes de la
région. Notons que 80% des ophtalmologistes se sont engagés à examiner rapidement
(en moins d’un mois) les personnes révélant une atteinte.
Une des principales raisons avancées par les patients pour n’avoir pas consulté un
ophtalmologiste sont la distance et le coût du déplacement.
- Le programme encourage la coopération entre le privé (médecins) et le public (CHU de
Dijon) et permet ainsi une information et une sensibilisation au plus près du patient, un
meilleur recueil des données et une meilleure prise en charge ophtalmologique des
diabétiques.
- Le programme s’inscrit entièrement dans la réforme du système de soins et
l’importance attribuée à toutes actions de prévention, et il répond à la volonté politique
d’étendre à d’autres maladies les campagnes organisées pour le dépistage des cancers.
En effet, la prévention dans le domaine de la rétinopathie diabétique par les campagnes
menées est aussi financièrement plus rentable.
Pourriez-vous nous éclairer sur ce dernier paragraphe. Pour nous, il aborde en même
temps 3 axes très différents :
1/ l’inscription à la réforme du système de soins
2/ la prévention, mais on ne comprend pas trop l’idée du dépistage du cancer…
3/La rentabilité financière de l’action