A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES 24 avril 2015 : 100e anniversaire du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement Jeune-Turc 100 ans de déni : ça suffit ! ------------------------------------------------------------------- VEILLE MEDIA Lundi 02 novembre 2015 Retrouvez les informations sur notre site : http://www.collectifvan.org Rubrique Info Collectif VAN : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 et Rubrique News (Revue de Presse) : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=4&page=1 SOMMAIRE Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] vous propose une revue de presse des informations parues dans la presse francophone sur les thèmes concernant le négationnisme, le racisme, l'antisémitisme, le génocide arménien, la Shoah, le génocide des Tutsi, les crimes perpétrés au Darfour, la Turquie, l'Union européenne, l'occupation de Chypre, etc... Nous vous suggérons également de prendre le temps de lire ou relire les articles mis en ligne dans la rubrique Info Collectif VAN et les traductions regroupées dans notre rubrique Actions VAN. Par ailleurs, certains articles en anglais, allemand, turc, etc, ne sont disponibles que dans la newsletter Word que nous générons chaque jour. Pour la recevoir, abonnez-vous à la Veille-Média : c'est gratuit ! Vous recevrez le document du lundi au vendredi dans votre boîte email. Bonne lecture! Législatives en Turquie : Les résultats de la terreur La démocratie : la grand perdante des élections en Turquie Turquie : Camp Armen/Un monument en mémoire du génocide arménien CEDH/Génocide arménien : Une approche anti-universaliste Pour une coalition gouvernementale! Législatives turques : Erdogan peut-il espérer gouverner seul ? Turquie. La lettre de cinquante médias internationaux à Erdogan La gauche démocratique est la cible du « système Erdogan » Le HDP : un parti d'opposition turc mis sous pression Turquie : "Les vieux démons ont resurgi sous de nouveaux traits" Pas plus de place aux génocides dans le nouveau cours d'histoire au secondaire Arméniens, un siècle après le génocide Arrêtons tout cynisme dans les relations entre Bruxelles et Ankara En Turquie, le triomphe d’Erdogan Economie, question kurde, Constitution… les chantiers de la nouvelle majorité turque Turquie : Erdogan appelle le monde à respecter le résultat des élections législatives Comment Erdogan a gagné son pari Erdogan s'impose aux législatives turques Il faudra compter avec Erdogan Turquie : Erdogan en passe de récupérer la majorité absolue au Parlement Turquie : la presse dans le viseur d’Erdogan Le parti d'Erdogan savoure son triomphe Turquie : l’AKP triomphe et reprend la majorité absolue au Parlement En Turquie, le contrôle des médias comme arme du pouvoir Le sud-est de la Turquie croyait en avoir fini avec la guerre En Turquie, le président Erdogan a gagné son pari Elections turques : à Diyarbakir, la majorité kurde dénonce des intimidations Turquie : les résultats improbables Turquie : Les islamo-conservateurs reprennent la majorité absolue au Parlement Chez les jeunes Kurdes, l’appel des armes Elections législatives en Turquie : Recep Tayyip Erdogan, ou la dérive autoritaire du président turc Elections législatives en Turquie : après l’impasse, l’implosion? Article du journal franco-turc Zaman - 1/11/2015 - 1 La Turquie a tué 2.000 "terroristes", dit le président Erdogan Législatives en Turquie : la stratégie de la tension d’Erdogan L’attentat d’Ankara, révélateur d’un «fiasco sécuritaire» Turquie : Daesh/Erdogan, liaisons dangereuses ? Allemagne: le sort des migrants divise les partenaires de la coalition Une étudiante de Sciences Po suspendue après des posts antisémites Jean Hatzfeld donne la parole aux enfants du génocide rwandais Turquie: l'UE s'engage à travailler avec le nouveau gouvernement Syrie : un groupe rebelle utilise des civils comme "boucliers humains" Les actes antisémites en légère baisse sur les neufs premiers mois de l'année 2015 Turquie: 50 médias internationaux écrivent au président Erdogan Azerbaïdjan: le parti au pouvoir remporte une large victoire aux législatives En Turquie, joie et angoisse après la victoire du parti d'Erdogan Turquie: vote "en faveur de l'unité" (Erdogan) Turquie: le fidèle Davutoglu a rempli sa mission Turquie: le parti d'Erdogan retrouve sa majorité absolue Turquie: après le triomphe de son parti aux élections, Davutoglu lance un appel à l'unité Turquie: le chef kurde Selahattin Demirtas, rival numéro 1 du président Erdogan En Turquie, la revanche d'Erdogan En Turquie, l'AKP d'Erdogan remporte une large victoire Ayşe Günaysu: It’s a Deeply Rooted Tradition of the Turkish State to Resort to Unlawful Practices (EXCLUSIVE) Berlin: une croix gammée au mémorial tzigane INFO COLLECTIF VAN Législatives en Turquie : Les résultats de la terreur Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous soumet ici le Communiqué de presse du PCF (Parti communiste français) mis en ligne le 1er novembre 2015. PCF Communiqué de presse - 01 novembre 2015 Pour parvenir à ses fins et obtenir coûte que coûte une majorité, le président turc Erdogan, usant de tous les moyens de l’Etat à sa disposition, a déployé toute une ingénierie électorale (clientélisme, violence, fraudes) après avoir plongé son pays dans le chaos en relançant notamment la guerre contre le peuple kurde. Le HDP dont des milliers de militants et responsables ont été arrêtés, menacés et harcelés a été empêché de mener sa campagne électorale librement. Dans ces conditions, l’AKP parvient à son objectif en absorbant une partie des voix de l’extrême droite du MHP. Ces résultats sont ceux de la terreur. La tactique d'Erdogan ne réussit pourtant pas à briser le HDP qui dépasse à nouveau la barre des 10% et obtiendrait 59 députés. Ce résultat n’invalide en rien le tournant qu’a représenté le scrutin du 7 juin. Le HDP demeure la force de l’espoir porteuse d’avenir sur laquelle le peuple turc pourra compter. Pour autant, l’avenir de la Turquie s’annonce sombre. Pour faire face à la tyrannie, les peuples de Turquie et le HDP vont avoir besoin de soutien et de solidarité. Ils peuvent compter sur le Parti communiste français. PCF ---------------------Lire aussi: Le PCF ne souhaite pas la bienvenue à monsieur Erdogan http://www.pcf.fr/75553 Attentat d'Ankara : "Paris doit cesser son soutien à la politique d'Erdogan" http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92047 C’est à la paix au Kurdistan qu’il faut travailler (PCF) http://www.pcf.fr/73365 URL originale : http://www.pcf.fr/77284 http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92366 La démocratie : la grand perdante des élections en Turquie Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose de lire cette information publiée sur le site des Amitiés kurdes de Bretagne le dimanche 1er novembre 2015. Amitiés kurdes de Bretagne La démocratie : la grand perdante des élections en Turquie dimanche 1er novembre 2015 Le couperet est tombé peu après le dépouillement : l’AKP?, parti islamiste (anciennement modéré) remporte la moitié des voix en Turquie. Cette progression de près de 10 points de pourcentage par rapports aux élections de juin lui assure une majorité absolue de sièges et laisse les mains libres au président Erdoğan. Que fera-t-il de sa nouvelle majorité ? S’en servira-t-il pour poursuivre la guerre contre les forces kurdes, notamment celles du Rojava?, faisant ainsi le jeu de l’État islamique ? Ou considérera-t-il qu’une fois sa majorité absolue assurée, il n’aura plus besoin faire monter la tension pour mobiliser ses électeurs ? Le HDP? (Parti démocratique des Peuples, démocrate de gauche pro-kurde) devrait maintenir son groupe parlementaire avec un peu plus de 10 % des voix. Le MHP (extrême-droite nationaliste) reste également représenté, légèrement devant le HDP. Le CHP? (centre-gauche étatiste) recueille un quart des suffrages. Cette image de l’électorat turc n’est pas encourageante, avec environ deux tiers des votants favorables aux islamistes ou à l’extrême-droite. Il faut cependant nuancer le tableau car la campagne et les conditions de vote ont été très inéquitables, en particulier au Kurdistan. Les Amitiés kurdes de Bretagne étaient présentes à Istanbul durant le scrutin : le HDP, craignant des fraudes, avait en effet fait venir 300 observateurs internationaux. Selon les derniers résultats (20h30 heure de Paris) : - AKP? 49,37% 316 sièges ; CHP? 25,42% 134 sièges ; MHP 11,95% 41 sièges ; HDP? 10,68% 59 sièges. http://www.akb.bzh/spip.php?article983 http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92362 Turquie : Camp Armen/Un monument en mémoire du génocide arménien Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose de lire cet entretien avec Sayat Tekir, responsable de l'ONG Nor Zartonk, publié sur Repair le jeudi 29 octobre 2015. Point de vue de Turquie Un monument en mémoire du génocide arménien existe déjà en Turquie, c'est Camp Armen Sayat Tekir, Responsable de l'ONG Nor Zartonk jeudi 29 octobre 2015 L’association Nor Zartonk, fondée par des jeunes Arméniens de Turquie, a été en première ligne dans la lutte pour sauver de la démolition l’orphelinat Camp Armen, qui a été restitué la semaine dernière à la communauté arménienne. Entretien avec Sayat Tekir, membre de Nor Zartonk, sur ce que la mobilisation en faveur du Camp Armen a démontré sur l’attitude de l’État turc et la société arménienne. **** Après 175 jours d’occupation, la mobilisation en faveur de la sauvegarde et la restitution du Camp Armen a finalement triomphé. L’orphelinat, saisi par l’État dans les années 1980 et menacé de destruction, a été restitué la semaine dernière à la Fondation de l’Église protestante arménienne de Gedikpacha. Comment réagissez-vous à cette nouvelle, à quelques jours des élections, alors que le dossier s’éternisait depuis des mois ? Le Camp Armen a été restitué à la communauté arménienne après 175 jours de mobilisation, à cinq jours des élections législatives. C’est donc la fin d’un long combat mené avec un enthousiasme qui n’a jamais failli. Le Camp Armen est désormais un lieu de mémoire. Cette lutte nous a renvoyés à toutes les injustices subies dans le passé. Je tiens à remercier les habitants de Tuzla [quartier situé à l’extrême-est d’Istanbul, sur la rive asiatique, NDT], les riverains ainsi que les camarades venus des quatre coins de Turquie et du monde nous apporter leur soutien. Ils sont là depuis début et nous ont soutenu 175 jours durant. C’est grâce à eux que nous sommes parvenus à nous faire entendre. Nous avons toujours dit que nous ne quitterions pas le camp avant d’avoir récupéré le titre de propriété. Aujourd’hui [27 octobre 2015, NDT], c’est chose faite. Nous avons bon espoir que les autres biens dont les Arméniens ont été dépossédés soient également restitués à leurs propriétaires légitimes. Quelles ont été les différentes étapes de la mobilisation pour la sauvegarde du camp Armen ? L’orphelinat arménien de Tuzla a été construit dans les années 60. Mais les lieux ont été saisis par l’État dans les années 80 [en 1974, la Cour Suprême a émis un arrêt considérant que les biens acquis par les fondations religieuses minoritaires après 1936 étaient nuls et non avenus. Différentes procédures d'expropriation s’en sont suivis, dont certaines se sont étalées sur plusieurs années. L’arrêt en question a été abrogé en 2007, mais entre-temps le terrain a changé plusieurs fois de mains, NDT]. Le titre de propriété a été invalidé et le terrain restitué à son ancien propriétaire. Comme il s’agit d’un orphelinat, le permis de démolir n’avait pu être obtenu, jusqu’à cette année où la décision de détruire le camp a finalement été prise. Tous les ans, les anciens pensionnaires de l’orphelinat organisaient un pique-nique sur place, le dernier dimanche d’avril. La nouvelle de la destruction programmée du camp nous est parvenue quelque temps avant, alors nous sommes allés là-bas pour discuter avec les anciens pensionnaires et avons décidé de nous engager au nom de Nor Zartonk pour empêcher cela. Notre initiative a rencontré un important écho médiatique, et c’est à ce moment que les travaux de démolition ont commencé. Des bulldozers ont été envoyés sur place. Alors les militants du Congrès démocratique des peuples [HDK, plateforme commune créée lors des élections de 2011 autour du parti kurde du BDP et d’un certain nombre de partis d’extrême-gauche, écologistes et/ou défenseurs des droits des minorités, devenue depuis le HDP, NDT], puis les membres de notre association ainsi que de nombreuses personnes qui se sentaient concernées par cette cause sont intervenus. Nous avons empêché la démolition et occupé le site en appliquant les leçons tirées des occupations et grèves précédentes, notamment lors de Gezi. Nous nous sommes constitués en comité et avons commencé à mettre en place un front commun. La mobilisation s’est poursuivie jusqu’à la décision de restitution de la semaine dernière. Entre-temps nous avons organisé trois conférences de presse et deux défilés et consulté l’ensemble des acteurs du dossier, c’est-à-dire le gouvernement, la municipalité d’Istanbul, la municipalité de Tuzla ainsi que les différentes instances juridiques concernées. Il avait déjà été question d’une restitution avant les élections législatives du 7 juin, mais cela n’avait pas abouti à l’époque, n’est-ce pas ? Oui, malheureusement l’AKP et le député [arménien] Markar Esayan se sont saisis de cette cause pour gagner des voix. Et ils ont échoué. Leur seul résultat concret, c’est d’avoir donné à l’opinion publique l’impression que le camp était sur le point d’être sauvé. Cela a plus desservi notre cause qu’autre chose. Mais le combat s’est poursuivi jusqu’à ce que nous ayons récupéré la propriété des lieux. La société détentrice du titre de propriété [Ulusoy] a-t-elle pesé d’une quelconque manière ? Le dossier ne la concernait pas directement. La société ou son gérant ne souhaitaient pas céder le Camp Armen sans être indemnisé financièrement ou par un bien d’une valeur équivalente. C’était une des clauses de l’accord. Il fallait trouver un arrangement légal par rapport à ça. Quels ont été vos soutiens durant l’occupation ? Et quels sont ceux qui vont ont fait défaut ? Disons que les autres fondations religieuses arméniennes auraient pu être plus présentes. Quant au Patriarcat [arménien de Constantinople], il a brillé par son absence. En revanche nous avons bénéficié d’un très large soutien de la part de la communauté arménienne ainsi que des riverains de Tuzla. Tous les jours ils venaient partager avec nous leurs beureks et nous ont raccordés à leur électricité durant les premiers jours. C’est un formidable exemple de solidarité. Notre dette à leur égard est immense. Nous n’aurions jamais pu tenir s’ils n’avaient pas été là. Qui vous a soutenu au sein de la société civile et du monde politique ? En ce qui concerne les partis politiques, le Parti Républicain du peuple (CHP) et le Parti démocratique des peuples (HDP) nous ont été d’une grande aide. Je dois dire que les élus ont pris l’affaire très au sérieux et nous ont épaulés à la fois par leurs discours et par leurs actions. Nous avons également eu le soutien des gens de différents pays ou de différentes religions qui sont venus nous prêter main-forte et nous ont fait parvenir de la nourriture, etc. C’est extrêmement important. Sans leur concours, nous n’aurions jamais pu tenir cinq mois comme nous l’avons fait. Les occupants du Camp Armen ont été agressés à deux reprises par des groupuscules, n’est-ce pas ? Oui, une première fois au centième jour de la mobilisation, la seconde fois au cent vingt-et-unièmes. Je pense qu’il s’agissait plutôt de groupuscules fascisants d’extrême-droite. Après les élections, l’atmosphère a radicalement changé, le nationalisme et le racisme sont montés d’un cran [en raison de la reprise des combats entre le PKK et l’armée turque, NDT], si bien que le Camp Armen a été pris pour cible. Mais nous avons su faire preuve du courage et de la présence d’esprit nécessaires pour nous défendre et nous nous en sommes tirés sans grands dommages. Pensez-vous que l’État porte une responsabilité là-dedans ? Absolument. L’État avait le devoir de nous protéger. L’État qui saisit le Camp Armen et revend le terrain... Les menaces de destruction puis, face aux réactions et protestations, on évoque la restitution mais celle-ci s’éternise des mois durant... Qu’est-ceque cela nous dit sur la Turquie d’aujourd’hui, d’après vous ? On parle du centième anniversaire du génocide et des lieux de mémoire, de lieux symboliques. Depuis le début, nous répétons que ce n’est pas la peine d’ériger un monument en mémoire du génocide arménien. Ce monument existe, c’est le Camp Armen. Comme vous savez, une partie du bâtiment est en ruine, celle que les bulldozers ont eu le temps de démolir avant notre arrivée. Une partie détruite, une partie intacte, c’està-dire où la vie continue et qui peut accueillir diverses activités. C’est comme un mémorial qui raconte l’histoire des victimes et des bourreaux, des Justes et des rescapés... Concernant les difficultés pour recouvrir la propriété des lieux, elles reflètent les mentalités qui ont toujours prévalu au sein de l’État. Le Camp Armen revêtait une importance particulière et a bénéficié d’un large écho médiatique parce que Hrant Dink a vécu là-bas. Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. L’orphelinat était désaffecté depuis trente ans, alors que l’école mékhitariste de Bomonti [à Istanbul, près de Kurtuluş NDT] qui accueille une trentaine d’étudiants se trouve en ce moment même menacée de fermeture, par exemple. Le nombre d’étudiants diminue de jour en jour car les parents sont conscients du risque de fermeture. Nous nous sommes battus de manière exemplaire pour trouver une porte de sortie dans le dossier du Camp Armen afin de montrer la marche à suivre concernant l’école de Bomonti et bien d’autres endroits. Ne considérez pas les biens spoliés comme des biens privés. Les bénéfices sont utilisés à des fins collectives pour financer les études des enfants pauvres ou leur permettre de se faire soigner. Pouvez-vous nous raconter dans quelles circonstances Nor Zartonk a été créé ? Nor Zartonk est un mouvement populaire fondé par des jeunes Arméniens de Turquie. Il s’agissait de primes abords d’une simple liste de diffusion par mail, ouverte en 2004, qui permettait aux jeunes Arméniens de réfléchir et de débattre des problèmes concernant la Turquie, les Arméniens ou la planète. En 2005, lors du quatre-vingt-dixième anniversaire du Génocide arménien, nous avons décidé d’en faire un mouvement et commencer à travailler en ce sens. S’agissait-il à l’origine d’un mouvement étudiant ? Disons un mouvement de jeunes, qui comptait des lycéens, des étudiants et même des anciens étudiants en son sein. Notre mouvement est un mouvement de jeunes et il est destiné à la rester. Avec Hrant Dink nous nous demandions souvent comment et par quels moyens agir. Malheureusement, à l’époque, nous étions trop peu nombreux pour faire masse. C’est le 19 janvier 2007, lors de l’assassinat de Hrant Dink, que nous avons décidé de sauter le pas. C’était une sorte d’engagement vis-àvis de Hrant Dink. Nor Zartonk signifie “réveil, renaissance”. Nous sommes un mouvement populaire rassemblant des Arméniens, qui a pour ambition de réfléchir, de s’engager, de militer sur toutes sortes de questions qui concernent la Turquie et le monde et pas seulement les Arméniens. Les obsèques de Hrant Dink nous ont remplis d’espoir. Depuis ce jour, nous poursuivons notre action dans le même état d’esprit. Il y a également la radio Nor Radyo, fondée en 2009. Notre première émission était un hommage à Hrant Dink. Nous sommes une association arménienne, mais nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas nous contenter de traiter seulement des problèmes des Arméniens, que cela ne nous ressemblerait pas. Nous voulions attirer à nous d’autres personnes souffrant de maux comparables, c’est-à-dire victimes de discriminations, ciblées par des discours de haine ou par les préjugés. Depuis six ans que cette radio existe, nous avons diffusé des émissions en quinze langues régionales de Turquie ainsi qu’en Arménien, dans ses trois variantes occidentale, orientale et hemchine [Arméniens islamisés du nord-est de la Turquie, NDT]. La vocation de Nor Radio est double : culturelle, qui passe par la volonté de faire vivre des langues menacées de disparition, et sociale. C’est la raison pour laquelle un certain nombre d’émissions ont été consacrées aux femmes, aux LGBTI, à l’écologie et aux droits des animaux. Nos programmes sont accessibles sur internet via le site norradyo.com. Il me semble que certaines émissions sont réalisées en collaboration avec d’autres radios, n’est-ce pas ? Nous avons réalisé deux saisons en collaboration avec Özgür Radio [Radio Libre, NDT]. Chez nous, tout le monde est bénévole, alors un réseau de solidarité a fini par se créer. Par exemple, lorsqu’il y a une fête grecque orthodoxe ou la journée de commémoration de la déportation des Tcherkesses du Caucase [deuxième moitié du XIXème siècle, NDT], nous sommes tous là. Et eux assistent également aux commémorations du Génocide arménien. Nous sommes tous ensemble, dans les bonnes occasions comme dans les mauvaises. Lorsqu’une attaque homophobe se produit, nous sommes là pour couvrir l’évènement. Nous relayons également toutes sortes d’initiatives militantes. De ce point de vue, Nor Radio est un média alternatif à part entière. Cela fait six ans que notre radio existe et émet en plusieurs langues. Maintenant il existe certains médias plurilingues comme TRT 6, par exemple, [chaîne publique émettant en kurde], mais à l’époque, en 2009, il n’y avait rien de tel, il faut le préciser. Nous avons dit ce que voulait dire Nor Zartonk. C’est aussi le nom donné à la Renaissance arménienne de 1850-1915 qui avait Istanbul pour capitale. Nor Zartonk signifie donc “réveil” mais également “nouvelle renaissance”. Durant cette période les Arméniens étaient au premier plan sur le plan artistique, politique ou social. C’est une référence à cette période. Tout s’est brusquement arrêté en 1915. Quelques personnes ont réussi à passer le flambeau, mais c’était difficile et elles étaient peu nombreuses. Enfin il y a l’Association arménienne de culture et de solidarité, créée en juillet de l’année 2010. C’est une plateforme ouverte à tous, à l’instar de Nor Zartonk ou de Nor Radyo. C’était une volonté explicite de notre part. En 2010, un rapport de l’UNESCO a placé l’arménien [occidental, NDT] dans la liste des langues en voie de disparition ; nous avons voulu faire quelque chose par rapport à ça. Nous avons donc fondé l’association pour proposer des cours d’arménien et projeter des films en arménien, et nous continuons aujourd’hui. Avez-vous un espace associatif ? Oui, nous avons un local à Beyoğlu [quartier européen d’Istanbul, NDT] financé grâce aux cotisations de nos membres. Nous avons fait paraître des livres sur le Génocide arménien, particulièrement un livre sur les justes qui ont sauvé des Arméniens du génocide, ainsi qu’un livre qui parle des discriminations à l’école. Nous avons également organisé un atelier pour enfants qui a débouché sur un livre. Ces ouvrages sont en turc, n’est-ce pas ? Où peut-on se les procurer ? Oui, ils en sont en turc. Pour le moment il faut passer par l’association pour se les procurer. Il y a aussi le livre “1965” [première année de commémoration du Génocide arménien, NDT] qui rend compte des répercussions des différentes actions et commémorations en Turquie et dans les médias turcs. C’est un ouvrage édifiant, qui nous prouve que rien n’a changé, même bien des années plus tard. Nor Zartonk se définit-il également comme un mouvement politique ? Nous nous considérons comme un mouvement populaire. Nor Zartonk a pour vocation d’être aux côtés de tous ceux qui sont victimes de discriminations et de toutes les communautés opprimées, comme le montrent l’association et la radio Nor. Notre engagement politique va dans le même sens. C’est la raison pour laquelle nous sommes membres du Congrès démocratique des peuples. Un membre de Nor Zartonk siège aux plus hautes instances représentatives du HDK. Nous croyons à l’importance de la lutte contre le fascisme et pour la démocratie et participons aux actions de protestation contre les divers massacres et oppressions qui ont touché d’autres communautés, comme le massacre de Roboski par exemple [le 28 décembre 2011 l’armée turque a bombardé en pleine nuit un groupe de contrebandiers du village kurde de RoboskiUludere dans la région de Şırnak, à la frontière irakienne, qui tentaient de passer par des cols de montagne, faisant 34 morts, NDT]. Vous étiez aussi présents lors de l’occupation du parc Gezi ? Oui, dès le premier jour. Le parc Gezi à Taksim est l’un des seuls lieux fréquentés par les gens du quartier et jouxte des quartiers à dominante arménienne [Les quartiers de Pangaltı, Feriköy, Kurtuluş, Bomonti au nord de la place Taksim, étaient très majoritairement peuplés par des Grecs, des Arméniens et des Levantins, et le sont encore partiellement]. À titre personnel, j’ai des attaches fortes avec cet endroit car j’y ai passé une partie de mon enfance. Gezi était un combat contre la destruction de l’environnement, l’affairisme et la spéculation foncière qui touchent la ville. À l’époque, les interdictions en tous genres avaient commencé à pleuvoir. Il y a eu un avant et un après Gezi, et nous étions là dès le premier jour, avec notre langue et nos couleurs. Beaucoup de gens nous ont rejoints en voyant des messages, des slogans en arménien. Nous avons eu le soutien de nombreux Arméniens de Turquie, de la Diaspora et d’Arménie. La présence de Nor Zartonk au moment de l’occupation de Gezi est venue rappeler que le parc était anciennement un cimetière arménien, n’est-ce pas ? Oui, c’est assez vrai, mais dans un deuxième temps seulement. Dans un premier temps la situation était délicate. Les Arméniens de Turquie vivent dans une atmosphère de peur et qu’on le veuille ou non, nous étions parties prenantes de cela. Celui qui connaît un tant soit peu l’histoire de la Turquie peut difficilement prétendre ne pas avoir peur, mais nous n’abandonnons pas la lutte pour autant. Le Premier ministre de l’époque [Erdoğan, NDT] avait accusé les manifestants d’ignorer l’histoire, car il disait vouloir reconstruire la caserne des Canonniers. En réalité, tout ce qu’il voulait, c’était construire un centre commercial ayant vaguement l’allure d’une caserne. Nous avons fait une déclaration pour dire que ceux qui ignoraient l’histoire n’étaient pas toujours ceux qu’on pensait. En effet, à l’époque, l’endroit abritait un cimetière arménien qui avait été saisi par l’État, comme beaucoup d’autres lieux [Le cimetière Surp Agop – Saint Jacques – désaffecté depuis l’épidémie de choléra il y a plus d’un demisiècle a été saisi en 1939 par la mairie de Beyoğlu au terme d’une procédure judiciaire de plusieurs années, NDT]. Nous avons rappelé cela, en leur disant : "Vous nous avez pris notre cimetière, nous ne vous laisserons pas notre parc”. Et nous ne l’avons pas laissé. Le parc Gezi est encore là. Évidemment, c’est le résultat d’une mobilisation collective. Il faut ajouter que beaucoup d’Arméniens ont participé au mouvement d’occupation de Gezi. Des militants politiques, des gens ordinaires se sont unis parce qu’ils avaient quelque chose à dire et l’ont fait savoir. Pour de nombreuses personnes qui ne s’étaient jamais engagées, ça a été l’occasion et l’endroit pour se faire entendre. -----------------------------Lire aussi: Turquie : Au 175e jour de résistance, un orphelinat rendu à une Fondation arménienne Turquie : Kamp Armen rendu à la communauté arménienne Turquie : Vers la restitution de Kamp Armen aux Arméniens? Turquie : De Suruç à Kamp Armen, une même mentalité génocidaire Le Camp Armen d’Istanbul attaqué Une communauté se mobilise pour sauver Kamp Armen Garo Paylan: "Kamp Armen est la preuve du génocide" Kamp Armen : Une deuxième manifestation a eu lieu à Istanbul Turquie : Pétition "Kamp Armen n'a toujours pas été rendu !" Kamp Armen : Première action citoyenne des Arméniens de Turquie Turquie : "Kamp Armen, l’histoire de notre perte et de notre douleur" Turquie : La lutte contre les spoliations des biens arméniens est en marche Stop à la démolition de l’orphelinat arménien d’Istanbul! A Istanbul, l'ancien orphelinat arménien de Kamp Armen détruit par les bulldozers "Mon esprit bouleversé - comme un pigeon inquiet", dernier article de Hrant Dink Dossier du Collectif VAN : les spoliations des biens des minorités en Turquie URL originale : http://repairfuture.net/index.php/fr/genocide-armenien-reconnaissanceet-reparations-point-de-vue-de-turquie/un-monument-en-memoire-dugenocide-armenien-existe-deja-en-turquie-c-est-camp-armen http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92363 CEDH/Génocide arménien : Une approche antiuniversaliste Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire cet article de Emmanuel Daoud, avocat au barreau de Paris publié sur le site l'Obs avec Rue89 le 29 octobre 2015. L'Obs avec Rue89 Le génocide arménien mis KO par la Cour européenne des droits de l’homme Par Emmanuel Daoud, avocat au barreau de Paris. Publié le 29/10/2015 à 21h55 La décision rendue par la grande chambre de la CEDH le 15 octobre 2015 dans l’affaire Perincek c. Suisse était très attendue. Lorsque Dogu Perincek, le président général du Parti des travailleurs de Turquie, parti d’extrême gauche, à l’occasion de trois discours prononcés publiquement en Suisse, a explicitement nié le génocide arménien (« Les allégations de “génocide arménien” sont un mensonge international »), il a été condamné sur le fondement du fameux article 261 bis du code pénal suisse réprimant l’infraction de discrimination raciale. Mais cela, c’était avant que la Cour européenne des droits de l’homme ne mette au tapis la décision des juridictions suisses. Quel « cadeau » plus amer pouvait-elle faire à la communauté arménienne pour la commémoration du centenaire du génocide arménien ? Comment la Cour a-t-elle pu oublier à ce point l’attente suscitée par la décision à venir pour tout un peuple, la communauté internationale et les défenseurs des droits de l’homme en cette date anniversaire ? L’affaire Perincek c. Suisse devait permettre à la haute juridiction de juger qui, de la liberté d’expression au regard des débats historiques ou de la lutte contre les discours d’incitation à la haine (négationnisme en l’occurrence), devait prévaloir et donc être protégée ? Par dix voix contre sept, la liberté d’expression l’a remporté, sur des critères discutables, ce dont nous allons tenter de vous convaincre. Une comparaison malvenue Ce n’est pas sans surprise que l’on peut lire, en appréciant si les propos tenus par monsieur Perincek constituaient une forme d’incitation à la haine ou à l’intolérance à l’encontre des Arméniens, que la Cour considère : « Dans les affaires portées devant l’ancienne Commission et devant la Cour concernant des propos relatifs à l’Holocauste, pour des raisons tenant à l’histoire et au contexte, ces propos ont invariablement été présumés pouvoir l’être (paragraphes 209 et 211 ci-dessus) [une incitation à la haine]. La Cour n’estime cependant pas qu’il puisse en aller de même dans le cas d’espèce, où le requérant s’est exprimé en Suisse au sujet d’événements survenus sur le territoire de l’Empire ottoman quelque 90 ans auparavant. » La comparaison malvenue avec l’Holocauste ne s’arrête malheureusement pas là. La Cour la réitère : « Cela est particulièrement pertinent s’agissant de l’Holocauste. Pour la Cour, en criminaliser la négation ne se justifie pas tant parce qu’il constitue un fait historique clairement établi que parce que, au vu du contexte historique dans les Etats […], sa négation, même habillée en recherche historique impartiale, traduit invariablement une idéologie antidémocratique et antisémite. » A contrario, la négation du génocide arménien ne traduirait donc pas invariablement une idéologie raciste, quand bien même la personne tenant de tels propos se réclamerait ouvertement de Talaat Pacha, considéré comme l’un des ordonnateurs du génocide arménien. En tout état de cause, il semble inapproprié de comparer la gravité, l’impact des différents génocides ou bien encore les souffrances générées par eux. Quelle est l’unité de mesure retenue par la Cour ? Quelle est l’échelle de comparaison pertinente ? Poser ces questions souligne le caractère absurde et injustifiable de la motivation de la Cour européenne des droits de l’homme. La Cour accorderait-elle un régime exclusif à l’Holocauste, créant ainsi l’apparence d’une hiérarchie des génocides ? Une approche anti-universaliste Il peut sembler obsolète de s’attacher à un critère géographique quant à la mesure de l’impact de tels propos dans un monde où l’information circule à la vitesse de la lumière. Pourtant, la Cour n’hésite pas à considérer en l’espèce que les propos ayant été tenus sur le territoire suisse, Etat où le climat sociopolitique n’est, selon elle, pas enflammé par les débats sur le génocide arménien, leur impact n’est que limité. Outre le fait que cette appréciation fait totalement abstraction de l’ère de communication dans laquelle nous évoluons, celle-ci remet surtout en cause le principe fondamental de la « portée universelle et erga omnes des droits de l’homme, qui constitue la quintessence de leur acception contemporaine », comme l’ont si bien souligné les sept juges dissidents. N’est-il pas du devoir de chaque Etat d’assurer le respect des droits de l’homme vis-à-vis de ses semblables sans aucune distinction géographique ? Si l’on allait au bout du raisonnement adopté par la majorité, la négation du génocide rwandais, par exemple, serait protégée par la liberté d’expression dès lors que les propos seraient tenus sur le continent européen… On imagine que demain, les négationnistes du génocide rwandais [Nota CVAN : Génocide des Tutsi du Rwanda] s’en donneront peut-être à cœur joie lorsqu’il s’agira de commenter les procès à venir sur le territoire français... Lire la suite sur le site L'Obs avec Rue89 ----------------Lire aussi: Dossier du Collectif VAN : Affaire Perinçek http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=77468 URL originale : http://rue89.nouvelobs.com/blog/oh-my-code/2015/10/29/le-genocidearmenien-mis-ko-par-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-235069 http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92360 Collectif VAN : l'éphéméride du 2 novembre Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique Ephéméride est à retrouver quotidiennement sur le site du Collectif VAN. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée). Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN dans la Rubrique Actions VAN, en cliquant sur ces liens: Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673 Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) http://collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304 Ça s’est passé un 2 novembre (les événements sont classés du plus ancien au plus récent) : 2 novembre 1895 -- Empire ottoman : Les événements de 1895. Dans les grandes villes, le climat d'insécurité, largement entretenu jusque là par la passivité des autorités ottomanes, se dégrada très vite, et à partir de 1894 prit l'allure d'une véritable guerre civile. Cette nouvelle situation sortit du cadre de la stricte « Question arménienne » en devenant plus généralement « une Question chrétienne ». Les propos du vice-consul de France à Diyarbakir, Gustave Meyrier, étaient en ce sens sans ambiguïté. Cet état de choses s'applique à tous les chrétiens sans distinction de race, qu'ils soient Arméniens, Chaldéens, Syriens ou Grecs. La tuerie débuta le samedi 2 novembre : Ce jour-là au lever du soleil, le carnage a commencé et a duré jusqu'au dimanche soir. Ils s'étaient divisés par bandes et procédaient systématiquement maison par maison, en ayant bien soin de ne pas toucher à celles des musulmans. On défonçait la porte, on pillait tout et, si les habitants s'y trouvaient, on les égorgeait. On a tué tout ce qui se présentait sous la main, hommes, femmes et enfants ; les filles étaient enlevées. Presque tous les musulmans de la ville, les soldats, les zaptiés et les Kurdes du pays ont pris part à cette horrible boucherie. Un peu plus loin, dans cette même dépêche, Gustave Meyrier précisa que les Kurdes des tribus ne sont pas entrés, ce qui voulait dire que les portes de la ville avaient été volontairement fermées par les autorités, car on savait fort bien que ces hordes de sauvages ne font pas de distinction entre les religions et que, si on déchaînait leurs instincts de pillage et de meurtre, toute la ville, les musulmans comme les chrétiens, y serait passée. Lettre de M. Meyrier, vice-consul de France à Diarbekir, à M. P. Cambon, ambassadeur de la République française à Constantinople. Diarbekir, 2 novembre 1895, 4 h 30 du matin, arrivée 8 h 30 du matin. « La ville est à feu et à sang. »Meyrier Lettre de M. P. Cambon, ambassadeur de la République française à Constantinople, à M. Meyrier, vice-consul de France à Diarbekir. Péra, 2 novembre 1895, 9 h 15 du matin. « La protection du Consulat et de l'établissement catholique est-elle assurée par le vali ? Si elle ne l'est pas, faites réquisition énergique. Donnez à tous l'exemple du sang-froid. Sur la communication de vos précédents télégrammes, le Grand-Vizir avait promis de prendre des dispositions pour le maintien de l'ordre. En attendant l'arrivée des troupes, bornez-vous à assurer la sécurité de nos établissements et de nos nationaux et protégés. Faites-moi savoir d'urgence d'où est venue la première provocation. Les Arméniens seuls sont-ils menacés ? » P. Cambon Imprescriptible.fr : 1895,Correspondances diplomatiques françaises relatives aux événements de Diarbekir http://www.imprescriptible.fr/carzou/annexes2 Imprescriptible.fr : Autopsie d'un massacre : n'oublions pas 1895 ! http://www.imprescriptible.fr/seyfo/autopsie-1895/ 2 novembre 1914 -- La Russie déclare formellement la guerre contre l'Empire ottoman. ANI: Chronology of the Armenian Genocide -- 1914 http://www.armenian-genocide.org/1914.html 2 novembre 1914 -- Empire ottoman : un Conseil politique élargi se tient à Galata, en présence des principales personnalités arméniennes de la capitale. L’assemblée décide de publier une circulaire qui est envoyée dans toutes les provinces pour que « chacun accomplisse ses obligations et renouvelle sa fidélité à la patrie ottomane ». Elle décide aussi de fonder, « aux frais de la nation », un hôpital de campagne. ** (Zaven Der Yéghiayan, 1947 :74). Mass Violence - par Raymond Kévorkian http://www.massviolence.org/IMG/pdf/Chronologie-de-l-exterminationdes-Armeniens-de-l-Empire-ottoman-par-le-regime-jeune-turc-1915- 1916.pdf 2 novembre 1915 -- Empire ottoman : Mamouret-ul-Aziz. - Récit d'une dame arménienne de C. {Husseinig} (une ville située aune demi-heure de H. {Kharpout}), décrivant son voyage de C. {Husseinig} à Ras-Ul-Ain, écrit après son évasion de Turquie et daté d'Alexandrie 2 novembre 1915 ; publié par le journal arménien « Gotchnag » de New-York, du 8 janvier 1916. Extrait : « Peu après Pâques de cette année (1915), les fonctionnaires turcs firrent des perquisitions dans les églises et écoles arméniennes de {Mezré} de {Kharpout}, de {Husseinig}, de {Morinig}, de {Keisirig}, de {Yeghek}, et des villages environnants, mais sans rien y trouver de suspect. Ils prirent alors les clés de ces bâtiments et les remplirent de soldats. Ils perquisitionnèrent également dans les maisons privées, sous prétexte d'y chercher des armes et des munitions, mais ils ne trouvèrent rien. Puis les crieurs publics annoncèrent que toutes les armes devaient être livrées au Gouvernement ; et c'est ainsi qu'un certain nombre d'armes fut ramassé… » Imprescriptible.fr : Vilayet de Mamouret-ul-Aziz http://www.imprescriptible.fr/documents/livre-bleu/g7.htm 2 novembre 1919 -- Empire ottoman/Syrie : Jelal Bey (l'ancien gouverneur général de la province d'Alep jusqu'en mai 1915, quand il avait démissionné en signe de protestation contre l'ordre d'exterminer les Arméniens, après quoi il avait été transporté à Konia (Konya), où il était resté en fonction jusqu'à la fin de 1916) a été nommé gouverneur général d'Alep province de nouveau. ANI: Chronology of the Armenian Genocide -- 1919 http://www.armenian-genocide.org/1919.html 2 novembre 1927 -- Empire ottoman : début du mandat de Şükrü Kaya. Il dévient Secrétaire Général du Parti Républicain du Peuple, parti unique de Mustafa Kemal du 2 novembre 1927 au 11 novembre 1938. Durant le genocide, il avait le titre officieux de Directeur Général de la Déportation (Sevkiyat Reis-i Umumisi) au Ministère de l'Intérieur. Son titre officiel a d'abord été Directeur à l'Installation des Tribus et Réfugiés du 20 novembre 1914 au 2 mars 1916 puis Directeur Général aux Tribus et Réfugiés du 2 mars 1916 au 20 décembre 1916: Le consul allemand Rossler rapporte un entretien qu'il eut avec lui. II avait cru innocemment que Şükrü était venu organiser le ravitaillement des déportés et il s'était adressé à lui pour le prier de libérer quelques Arméniens qui avaient travaillé dans des administrations allemandes. II fut éconduit brutalement par Şükrü qui lui dit en français : « Vous ne comprenez pas ce que nous voulons. Nous voulons une Arménie sans Arméniens. » L'ingénieur allemand du Bagdadbahn, Bastendorff, rapporte que Şükrü lui avait déclaré qu'il était temps de résoudre une fois pour toute le vieux conflit avec les Arméniens « par l'extermination de la race arménienne » (Die Ausrottung der armenischen Rasse). Imprescriptible.fr : Sükrü Kaya (1882-1959) http://www.imprescriptible.fr/turquie-memoire/Sukru_Kaya.html 2 novembre 1933 -- Empire ottoman : un dirigeant de l'O.S., Djemal Ferid, qui était un des cinq secrétaires responsables de Constantinople, publia pendant six mois, à partir du 2 novembre 1933, dans le journal turc Vakit ses mémoires, sous le pseudonyme de A. Bil. Il y mentionne la conférence tenue à Erzeroum en février 1915 par Chakir et révèle que c'est au cours de cette conférence qu'il fut décidé de faire de l'O.S. un corps autonome replié du front extérieur vers le front intérieur. Des médecins turcs participèrent à la formation des unités de l'O.S. ou les dirigèrent: le docteur Ibrahim Tali, qui avait le grade de lieutenant-colonel, assista Chakir à Erzeroum en décembre 1914 dans l'organisation des bandes de brigands ; le docteur Fouad Sabit était le chef de section de l'O.S. à Erzindjan ; le docteur Hussein Riza, organisa les bandes d'Ardahan ; le docteur Hilmi était le médecin du détachement commandé par Yacoub Djemil. Ternon, Yves. Enquête sur la négation d'un génocide, Marseille, Parenthèses, 1989 Imprescriptible.fr : L'Organisation Spéciale http://www.imprescriptible.fr/ternon/3_chapitre4 2 novembre 1941 -- 998 juifs de Vienne (Autriche) et plusieurs centaines de juifs de Prague sont déportés au ghetto de Lodz (Pologne). Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendnovembre.htm 2 novembre 1941-- Loi portant interdiction pour les Juifs d'acquérir un fonds de commerce sans autorisation préfectorale. ajpn http://www.ajpn.org/1941.html 2 novembre 1942 -- 3 000 juifs sont assassinés par les SS lors de la dernière Aktion contre la communauté de Kamien Koszyrski (Volhynie, R.S.S. d'Ukraine). 7 000 juifs du camp de Wolkowysk (province de Grodno, U.R.S.S.) sont déportés aux camps d'extermination de Treblinka et d'Auschwitz. Tous les internés du ghetto de Rozana (district de Brest-Litovsk, R.S.S. de Biélorussie) sont déportés à Wolkowysk. Beaucoup meurent au cours d'un trajet interminable. Fin novembre, les survivants seront déportés de Wolkowysk au camp d'extermination de Treblinka pour y être assassinés. Les SS assassinent 500 juifs à Krzeszov (Pologne). Première déportation des juifs de Siemiatycze (province de Bialystok, Pologne) au camp d'extermination de Treblinka : elle concerne 7 000 juifs environ. Un mouvement de résistance juive s'organise, qui parvient à aider 200 personnes à fuir dans les bois où elles rejoignent les partisans. 80 juifs de Siemiatycze seulement survivront. Les juifs de Marcinkowce (district de Bialystok, Pologne) résistent aux nazis, qui les arrêtent pour les déporter vers les camps d'extermination. 360 juifs sont assassinés sur place. 7 000 juifs du ghetto de Lomza (Pologne) sont conduits au camp de Zambrov. Les autres sont exécutés dans la forêt voisine de Galczyn. Lomza est déclaré « purifié de ses juifs ». A Ciechanov (Pologne), 2 juifs sont pendus par la Gestapo. 954 juifs sont déportés du camp de regroupement de Westerbork au camp d'extermination d'Auschwitz. 8 000 juifs du ghetto de Sokolka, 1 000 juifs de Goniadz, 5 000 juifs du ghetto de Krynki, 3 500 juifs du ghetto de Wysokie, 1 500 juifs de Szczuczin, 4 000 juifs du ghetto de Grodno, 2 500 juifs du ghetto de Grajevo, 3 000 juifs du ghetto de Skidel, 2 000 juifs de Zabludow, 5 000 juifs de Bielsk-Podlaski et d'autres cachettes, 2 500 juifs du ghetto de Wolkowysk et 2 000 juifs du camp de travail forcé de Zambrow (tous situés dans le district de Bialystok, Pologne) sont déportés au camp d'extermination de Treblinka. 2 000 juifs de Prampol (district de Lublin), 600 juifs de Josefov, 2 500 juifs de Zloczov (Galicie orientale, R.S.S. d'Ukraine), 2 000 juifs du ghetto de Brody (district de Lvov, R.S.S. d'Ukraine), 3 000 juifs de Tarnogrod (Pologne), 4 000 juifs du ghetto de Bilgoraj (district de Lublin) et 3 200 juifs de Novy Korczyn (district de Kielce, Pologne) sont déportés au camp d'extermination de Belzec. Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendnovembre.htm 2 novembre 1943 -- Liquidation du ghetto de Riga (capitale de la R.S.S. de Lettonie) : les vieillards et les enfants juifs sont tués sur place. Les autres sont déportés au camp de concentration de Kaiserwald, près de la ville. Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendnovembre.htm 2 novembre 1943 -- Au camp de Riga, 1 000 Juifs sont envoyés à Birkenau. ajpn http://www.ajpn.org/1943.html 2 novembre 1943 -- Les allemands commencent une opération de destruction des survivants du ghetto de Varsovie, pour la plupart détenus à Majdanek. En quelques jours, 50 000 Juifs sont assassinés par balle à Majdanek. ajpn http://www.ajpn.org/1943.html 2 novembre 1944 -- 76 000 juifs de Budapest sont conduits en cinq jours par les SS, les fascistes hongrois et la gendarmerie en direction de Vienne, vers l'ouest. Près de 10 000 juifs mourront en route. Israelvivra.com http://israelvivra.com/calendnovembre.htm Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=58373 Les textes qui suivent constituent une Revue de Presse des articles parus dans les médias sur les sujets que le Collectif VAN suit au quotidien. A ce titre, s'ils ne représentent pas toujours (hélas) l'opinion de notre association, il est utile d'en prendre connaissance pour éventuellement y réagir de manière appropriée. GENOCIDE ARMENIEN Pas plus de place aux génocides dans le nouveau cours d'histoire au secondaire ICI RADIO-CANADA Mise à jour le dimanche 1 novembre 2015 à 8 h 42 HNE Selon toute vraisemblance, la refonte du programme d'histoire au secondaire donnera une place plus large à l'histoire des Autochtones, mais les élèves n'auront pas à en apprendre davantage sur les génocides de l'histoire contemporaine, comme le génocide arménien ou l'Holocauste. Un article de Bahador Zabihiyan Heidi Berger est la présidente de la Fondation pour l'étude obligatoire des génocides dans les écoles secondaires. Depuis plusieurs années, elle effectue des présentations dans les écoles du Québec, pour expliquer les génocides qui ont marqué l'histoire contemporaine. « Je fais des présentations sur le génocide qui sont basées sur les témoignages de ma mère qui était survivante de l'Holocauste », expliquet-elle. Au fil des ans, elle dit avoir remarqué que les élèves avaient parfois certaines lacunes. « Quand je suis rentrée dans les écoles secondaires, en dixième et onzième année, j'ai remarqué que les élèves, ils ne savaient même pas ce que le mot génocide veut dire. » — Heidi Berger, présidente de la Fondation pour l'étude obligatoire des génocides dans les écoles secondaires Elle souhaiterait que les nouveaux programmes d'histoire du secondaire, qui doivent entrer en vigueur progressivement à partir de 2016, incluent un chapitre obligatoire sur les génocides, comme l'Holocauste ou le génocide arménien. Mais selon toute vraisemblance, ce ne sera pas le cas. Raymond Bédard, le président de la Société des professeurs d'histoire du Québec, a été consulté par le ministère de l'Éducation pour la rédaction des programmes. « J'ai vu les programmes [...] Pour le secondaire [...], c'est déjà terminé. Ils travaillent à toutes fins pratiques sur le quatrième secondaire présentement », dit M. Bédard. L'histoire des Autochtones, incluant les pensionnats, y sera abordée plus largement, dit-il. Mais pas la question des génocides contemporains. « Dans le nouveau programme, la question amérindienne, la question des Autochtones, c'est une préoccupation, on en traite à toutes les périodes. » — Raymond Bédard, président de la Société des professeurs d'histoire du Québec Heidi Berger est satisfaite que les nouveaux programmes donnent plus de place à l'histoire des Autochtones. Elle aimerait qu'à terme, le ministère fasse de même avec la question des génocides. Avec sa fondation, elle a lancé une pétition en ce sens, qui est disponible sur le site de l'Assemblée nationale. Aram Elagoz, du Comité national arménien, soutient l'initiative de Mme Berger. Il estime que les élèves doivent en apprendre davantage sur l'histoire des génocides, car le Québec a servi de refuge à plusieurs peuples qui en ont été victimes. « Avec cette pétition, on va donner un aspect politique à cette question. À la longue, nous allons, je pense, pouvoir au moins introduire un des aspects des cours de génocide dans le curriculum du Québec. » — Aram Elagoz, Comité national arménien Présentement, les programmes d'histoire ne consacrent pas de chapitre spécifique à l'Holocauste, et encore moins au génocide arménien. « Le génocide arménien n'est pas réellement abordé. Pour l'Holocauste, c'est un peu par la bande, parce que le Canada a participé [...] à la Deuxième Guerre mondiale, mais sinon, ce n'est pas dans le programme officiellement », dit M. Bédard. Ce professeur d'histoire, qui enseigne depuis 33 ans, estime que les aspects liés aux génocides pourraient être inclus dans un cours d'histoire spécifique en secondaire 5. « Je pense qu'éventuellement, on pourrait faire un cours obligatoire d'histoire [au secondaire 5], parce que présentement, ce n'est pas un cours d'histoire », dit-il. http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2015/11/01/001-holocaustearmenie-genocide-histoire-secondaire-quebec-cours-autochtone.shtml Arméniens, un siècle après le génocide Le 02 Novembre 2015 par Vicken Cheterian Dans le combat pour la justice mené par les survivants du génocide arménien de 1915, l’écriture a joué un rôle essentiel. Difficile, en effet, de représenter l’événement par la photographie ou le documentaire : non seulement les images manquent, mais surtout, comme le génocide a fait l’objet d’un déni, les tentatives visant à en rendre compte dans la culture populaire — au cinéma, par exemple — ont été censurées. Un siècle plus tard, les livres demeurent le principal moyen de se souvenir, et surtout d’essayer de comprendre les conditions dans lesquelles s’exerce la destructivité humaine. Les publications en langue française y contribuent fortement. Hamit Bozarslan, Vincent Duclert et Raymond H. Kévorkian proposent un ouvrage unique, qui parcourt le cycle entier du débat historiographique (1). Kévorkian en signe la première partie, où le récit se place dans la perspective des victimes : la déchéance du statut de la communauté arménienne ottomane, les massacres commis sous le sultan Abdul Hamid II en 1894-1896, les nouvelles tueries perpétrées à Adana en 1909, après la révolution des Jeunes-Turcs, jusqu’à la radicalisation de ces derniers après les guerres des Balkans, la décision d’annihiler les Arméniens ottomans, puis les étapes du génocide lui-même. La deuxième partie, sous la plume de Bozarslan, passe du côté des auteurs du crime. Elle montre comment les Jeunes-Turcs mettent fin à la tradition ottomane qui, tout en accordant aux minorités un statut de citoyens de seconde zone, s’engageait néanmoins à les protéger. Enfin, Duclert propose un récit approfondi du génocide du point de vue de l’histoire globale, qui rappelle que, si les grandes puissances promirent bien souvent aux civils de les défendre, elles se montrèrent systématiquement incapables d’arrêter les crimes contre l’humanité — quand elles n’en furent pas à l’origine. Kévorkian signe également un autre essai, en collaboration avec Yves Ternon (2). Tous deux y rassemblent des documents historiques — échanges diplomatiques, témoignages de première main et même photographies — qui contextualisent les événements. On a ainsi l’impression de détenir une réponse indirecte aux autorités turques, qui réclament des preuves que les déportations et les massacres ont bien été planifiés. Le lecteur dispose des éléments nécessaires pour parvenir à ses propres conclusions. L’âpre combat mené par les militants de la diaspora pour que le génocide soit reconnu a toutefois eu un prix : l’histoire et l’identité contemporaines arméniennes subissent un réductionnisme de plus en plus prononcé. Ainsi, Gaïdz Minassian (3), qui part du débat de 2012 sur les lois dites mémorielles en France, invite à redécouvrir l’histoire et l’héritage culturel d’avant le génocide, dans le cadre d’un projet émancipateur pour l’avenir. C’est enfin un récit à la première personne que livre Pinar Selek, apportant le point de vue d’une intellectuelle turque qui « découvre » la question arménienne dans son pays (4). Elle entreprend un voyage au fil de sa propre biographie, où les souffrances d’une communauté entrent en résonance avec les siennes. Militante de gauche, cette sociologue représente la génération de l’après-coup d’Etat militaire de 1980, à la suite duquel jusqu’à cinq cent mille personnes furent emprisonnées. Elle explique les raisons de l’absence des Arméniens dans la sphère publique turque : leur stigmatisation par les autorités, qui les désignent comme l’ennemi, l’incapacité idéologique de la gauche à prendre leur cause en considération... Ce voyage, d’autres penseurs turcs l’ont entrepris ces dernières années, permettant l’ouverture d’un débat interne. (1) Hamit Bozarslan, Vincent Duclert et Raymond H. Kévorkian, Comprendre le génocide des Arméniens. 1915 à nos jours, Tallandier, Paris, 2015, 496 pages, 21,50 euros. (2) Raymond H. Kévorkian et Yves Ternon, Mémorial du génocide des Arméniens, Seuil, Paris, 2014, 498 pages, 30 euros. (3) Gaïdz Minassian, Arméniens. Le temps de la délivrance, CNRS Editions, Paris, 2015, 530 pages, 25 euros. (4) Pinar Selek, Parce qu’ils sont arméniens, Liana Levi, Paris, 2015, 96 pages, 10 euros. http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/CHETERIAN/53950 UE/TURQUIE Arrêtons tout cynisme dans les relations entre Bruxelles et Ankara LE MONDE | 30.10.2015 à 12h36 | Par Anne-Marie Le Gloannec (Directrice de recherche au CERI, Sciences Po, Paris) Fallait-il que la chancelière allemande se précipite à Ankara, le 18 octobre et que les Européens multiplient les ouvertures au président turc Recep Tayyip Erdogan alors que les négociations d’adhésion, entamées en 2005, étaient, pour le moins qu’on puisse dire, au point mort depuis quelques années ? L’enjeu immédiat : obtenir du gouvernement turc, au mieux et au plus vite, qu’il « coopère » à la gestion des passages frontaliers, telle que l’Union européenne (UE) la conçoit, et contenir les arrivées d’immigrants, notamment syriens, dont l’Europe ne sait plus comment les recevoir décemment, sans parler, pour certains pays, de les intégrer à long terme. Depuis des années, l’UE n’a eu de cesse que de s’entourer de pays dits « amis » et de repousser à leurs frontières externes le contrôle des migrants et réfugiés pénétrant sur leurs territoires pour gagner l’Europe. Et dans l’affolement qui suivit l’offre généreuse d’accueillir les réfugiés syriens en Allemagne, la chancelière allemande et, avec elle, le président de la Commission et une bonne partie des chefs d’Etat et de gouvernement, ont ignoré ce qui leur a paru primordial durant toutes ces dernières années : le mépris des droits de l’homme, le non-respect de la règle de droit et l’autoritarisme grandissant de l’ancien premier ministre devenu président de la République, M. Erdogan. La Turquie, pays sûr ? Car, outre l’octroi de 3 milliards d’euros destinés à mettre en œuvre le plan... En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/10/30/arretons-tout-cynismedans-les-relations-entre-bruxelles-etankara_4800175_3232.html#8Y0dDF4WtuZVYqyg.99 TURQUIE En Turquie, le triomphe d’Erdogan Le Monde.fr | 02.11.2015 à 01h25 • Mis à jour le 02.11.2015 à 06h56 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Contre toute attente, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a remporté les élections législatives de dimanche 1er novembre en Turquie, regagnant la majorité parlementaire perdue lors du précédent scrutin du 7 juin. Les principaux instituts de sondage, prompts à prédire à l’AKP un score médiocre (entre 37 et 43 %) se sont fourvoyés. Gratifiée de 49,3 % des suffrages, la formation du président Recep Tayyip Erdogan enverra 316 députés au parlement (sur 550), assez pour gouverner seule, trop peu, en revanche, pour modifier la Constitution dans le sens du régime présidentiel fort voulu par le chef de l’Etat. Ce résultat est un triomphe pour M. Erdogan, dont le parti récupère, en un tournemain, les 3 millions de voix qui lui avaient échappé en juin. « Aujourd’hui est un jour de victoire pour la démocratie », a déclaré le premier ministre sortant et chef de l’AKP, Ahmet Davutoglu, depuis sa ville natale de Konya au centre de l’Anatolie, où il s’est recueilli sur le tombeau du poète soufi Jalal Ud Din Rumi (1207-1273), adepte de la tolérance. « Aujourd’hui, il n’y a pas de perdants, que des gagnants », at-il précisé à l’adresse de ses rivaux. Le parti kurde se maintient in extremis Selon des résultats quasiment définitifs, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) arrive en deuxième position avec 25,4 % des voix, un résultat semblable à celui de juin (25 %). Les deux grands perdants du scrutin sont le Parti de l’action nationaliste (MHP, droite nationaliste) et le parti de la Démocratie des peuples (HDP, gauche pro kurde) qui cèdent respectivement 4 et 3 points par rapport à leur score de juin. Doté de 10,4 % des suffrages, le HDP a franchi in extremis le seuil nécessaire pour être représenté au parlement avec 56 députés. Son score a été inférieur à celui de juin dans toutes les villes du sud-est à majorité kurde, à l’exception d’une seule ville, Sirnak. Dénonçant « une élection ni équitable, ni juste », le co-président du parti pro kurde Selahattin Demirtas a rappelé qu’il avait préféré renoncer aux rassemblements électoraux après le double attentat suicide perpétré contre des manifestants pacifiques, dont beaucoup de militants du HDP, à Ankara le 10 octobre (102 morts). Alors que la campagne électorale était inexistante dans la rue, l’AKP a tiré parti de sa position au pouvoir en multipliant les apparitions à la télévision. Rien qu’en octobre, M. Erdogan a bénéficié de 29 heures de temps d’antenne sur la chaîne TRT, et de 30 heures pour son parti, contre cinq heures pour le CHP, une heure et dix minutes pour le MHP, dix-huit minutes pour le HDP. La reprise des affrontements avec le PKK Entre le 7 juin et le 1er novembre, le HDP a perdu un million de voix, celles des conservateurs. Les rigoristes religieux et les chefs de clans qui s’étaient laissés séduire par le discours novateur et pacifiste du HDP en juin, ont décidé, cinq mois plus tard, de revenir vers l’AKP, pour lequel ils avaient toujours voté par le passé. La reprise des affrontements entre les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie) et les forces turques, n’est sans doute pas étrangère à ce choix. En revendiquant l’assassinat de deux policiers turcs à Ceylanpinar (frontière turco-syrienne), le 22 juillet, le PKK a mis le feu aux poudres. Au moment où le HDP gagnait en légitimité, fort de son bon score (13 %) aux législatives de juin, la rébellion kurde tombait dans le piège tendu par l’AKP, celui du recours à la violence. La rhétorique du tandem au pouvoir – le président Erdogan et son premier ministre, Ahmet Davutoglu –, prompt à présenter le HDP comme une succursale du PKK, a fait le reste. Un discours de menaces et de terreur Deuxième bon point pour M. Erdogan : la chasse lancée sur les terres des nationalistes du MHP s’est révélée payante. En déclarant « la guerre jusqu’au bout » contre les rebelles kurdes, en bombardant leurs positions en Turquie et dans le nord de l’Irak, le président turc s’est acquis la sympathie de la droite nationaliste, farouchement opposée à toute concession envers la minorité kurde. Son discours de chef à poigne, capable de mener une guerre « synchronisée » contre l’organisation Etat islamique (EI) et contre le PKK, a flatté l’imaginaire de la droite nationaliste. Enfin, le retour en grâce des islamo-conservateurs prouve que les discours de menace distillés par le président et son premier ministre ont été compris. Après l’attentat de Daglica perpétré le 6 septembre par le PKK contre un convoi de soldats turcs (16 morts), les locaux du quotidien Hürriyet ont été attaqués à deux reprises par une foule déchaînée, emmenée par le député de l’AKP Abdurahim Boynukalin. La foule reprochait au journal d’avoir rapporté que Recep Tayyip Erdogan avait déclaré : « Ça ne se serait pas passé ainsi si vous m’aviez donné 400 députés ». Entre le 8 et le 9 septembre, des équipées punitives ont eu lieu de nuit dans plusieurs villes de Turquie contre les bureaux du HDP. Dans la foulée, des centaines de commerces tenus par des Kurdes ont été ravagés, parfois même incendiés. Dans le quartier stambouliote de Besiktas, des manifestants scandaient : « Nous ne voulons pas d’opérations militaires [contre les rebelles du PKK], nous voulons des massacres ». Récemment, lors d’une tournée électorale à Van (Est), le premier ministre, Ahmet Davutoglu, a mis en garde contre « le retour des Renault 12 blanches », le type de voitures utilisées par les escadrons de la mort à la fin des années 1990 pour enlever et faire disparaître les Kurdes soupçonnés de sympathies envers le PKK. « Les forces du mal savent que si l’AKP faiblit, les bandes terroristes regagneront en puissance, et le processus de règlement du problème kurde va se terminer. Et les crimes non élucidés recommenceront… », a-t -il menacé. Son message a été entendu. Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Journaliste au Monde http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/11/02/turquie-m-erdoganretrouve-sa-majorite-absolue-au-parlement_4801062_3214.html Economie, question kurde, Constitution… les chantiers de la nouvelle majorité turque LE MONDE | 02.11.2015 à 11h05 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Une fois les premiers vertiges de la victoire passés, le Parti de la justice et du développement (AKP) se retrouve confronté à un défi majeur : comment ramener la paix et la prospérité dans une Turquie affaiblie économiquement, divisée et déstabilisée par le conflit kurde et la guerre en Syrie ? Dans son traditionnel discours depuis le balcon du quartier général du parti à Ankara, le premier ministre Ahmet Davutoglu a promis de préserver le pays « de toute sorte de polarisation, de confrontation et de tension ». La violence et l’instabilité politique qui ont suivi les législatives du 7 juin avaient contribué à faire de la livre turque (TL) une des monnaies les plus faibles et les plus instables de la planète, au même rang que le real, la devise brésilienne. Avant même que les résultats ne soient annoncés, la devise turque avait commencé à s’apprécier. Dimanche, jour du vote, elle a gagné 2 % par rapport au dollar, retrouvant son niveau de mars 2014. Lundi matin, la Bourse d’Istanbul a ouvert en hausse de plus de 5 %. http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/11/02/economie-questionkurde-constitution-les-chantiers-de-la-nouvelle-majoriteturque_4801306_3214.html Turquie : Erdogan appelle le monde à respecter le résultat des élections législatives Le président turc a réagi aux critiques qui visent les résultats des législatives largement remportée par son parti l'AKP, sur fond de tensions sécuritaires. Par Francetv info avec Reuters Mis à jour le 02/11/2015 | 09:30 , publié le 02/11/2015 | 09:14 Recep Tayyip Erdogan a décidé de hausser le ton en réaction aux critiques qui ont visé les résultats des élections législatives en Turquie. Ces dernières ont été remportées, dimanche 1er novembre, par l'AKP, le parti du chef de l'Etat, avec un score avoisinant 50% des voix. Lundi matin, à la sortie d'une mosquée d'Istanbul, le président turc a appelé le monde entier à "respecter le résultat de l'élection". "La nation s'est manifestée, le 1er novembre, en faveur de la stabilité, a déclaré le chef de l'Etat turc. Soyons unis, soyons frères et que la Turquie soit unie." Il a ensuite pointé du doigt les médias mondiaux qui ont critiqué la victoire de l'AKP à l'ampleur inattendue. "Est-ce votre conception de la démocratie ? Désormais un parti comptant 50% des voix détient le pouvoir. Ce devrait être respecté par le monde entier, mais je n'ai pas constaté une telle maturité." "Un important message pour le PKK" Plus tôt dans la nuit, Recep Erdogan a également déclaré que cette élection était "un important message" adressé aux séparatistes kurdes du PKK. "L'oppression et l'effusion de sang ne peuvent coexister avec la démocratie" a affirmé le président turc dans un communiqué. Dans la soirée, le faible score obtenu par le parti pro-kurde HDP a provoqué des scènes de violence dans le sud-est du pays, notamment à Diyarbakir, ville majoritairement kurde dimanche soir. La police a dû faire usage de gaz lacrymogène dimanche soir pour disperser des manifestants qui ont donné libre cours à leur colère à l'annonce des résultats. http://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/turquie-erdogan-appelle-lemonde-a-respecter-le-resultat-des-elections-legislatives_1155793.html Comment Erdogan a gagné son pari Boris Mabillard, envoyé spécial à Diyarbakir Publié dimanche 1 novembre 2015 à 17:25, modifié dimanche 1 novembre 2015 à 17:36. Pour convaincre ses électeurs, le président turc n’a pas hésité à lancer son pays dans la guerre et à tourner le dos au processus de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Surtout, il a divisé le pays et stigmatisé les Kurdes Recep Tayyip Erdogan a gagné son pari: en convoquant des élections législatives anticipées, quatre mois seulement après un premier scrutin, il parvient à améliorer son score. Il avait obtenu 40,7% ce qui le contraignait à former un gouvernement de coalition, selon les résultats partiels, il obtiendrait près de 50% cette fois-ci, ce qui lui permettrait de gouverner seul et d’asseoir ses prérogatives présidentielles que ne prévoit pas la Constitution mais qu’un gouvernement monocolore issu de son parti ne lui contestera pas. Cette victoire, il ne l’a pas gagnée de manière régulière. Pour convaincre les électeurs de changer d’avis, il n’a pas hésité à lancer son pays dans la guerre, il a tourné le dos à un processus de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et, surtout, il a divisé le pays et stigmatisé les Kurdes. Autant de plaies qu’il a ouvertes et qu’il sera difficile de refermer. Comment a-t-il fait? En jouant avec les peurs qu’a provoqué l’attentat de Suruç, qui a fait 33 morts le 20 juillet dernier, il a lancé sa guerre contre les terroristes de l’État islamique (EI) et du PKK, dans les faits une guerre contre le PKK surtout. Ce faisant, il a appelé à l’union sacrée derrière lui. Un slogan qui a porté chez les patriotes de droite du Parti d’action nationaliste (MHP), très hostiles aux Kurdes. Aujourd’hui, le MHP est le grand perdant du scrutin. Les slogans nationalistes de Recep Erdogan lui ont volé ses suffrages. Le président a aussi réussi à minimiser le vote en faveur du Parti démocratique des peuples (HDP), pro-kurde. En se présentant comme moderniste, réformateur et défenseur de la cause des femmes, ce dernier avait réussi la prouesse d’élargir son électorat à des non-Kurdes. Une stratégie qui a porté ses fruits le 7 juin dernier, puisqu’avec 13%, le HDP franchissait le seuil fatidique des 10% obligatoires pour entrer au parlement. En insinuant que le HDP était lié aux terroristes du PKK, en posant même une égalité entre PKK et HDP, il a ravalé ce dernier à son identité ethnique kurde, exclusivement. Enfin, les piètres conditions sécuritaires du scrutin ont fait le reste. Impossibilité pour le HDP de faire campagne, en raison des risques d’attentats qui le visaient directement. En outre, dans certaines localités kurdes, sous le coup de restrictions de mouvement en raison des opérations militaires et de l’insurrection du PKK, les électeurs qui traditionnellement votent HDP n’ont pu se déplacer pour voter. Et demain? Fort de son éclatante, l’AKP appelle à l’unité. Dès les premiers résultats, le premier ministre Ahmet Davutoglu a tendu la main aux perdants en leur annonçant: «Aujourd’hui, il n’y a que des gagnants.» Mais les divisions dans la société turque sont plus criantes que jamais. D’abord, entre l’est kurde et pauvre et l’ouest prospère. Entre les kémalistes, laïcs et modernistes et les conservateurs islamistes qui ont voté pour l’AKP. Entre les musulmans sunnites majoritaires et les membres des autres religions, les chrétiens et les alévis notamment. Réconcilier la nation sera une gageure, d’autant que la Turquie est sous tension en raison des crises qui secouent la région. http://www.letemps.ch/monde/2015/11/01/erdogan-gagne-pari Erdogan s'impose aux législatives turques Le Figaro Par Delphine Minoui Publié le 01/11/2015 à 21:11 L'AKP, le parti du président islamo-conservateur, a regagné, dimanche, la majorité absolue qu'il avait perdue en juin. Erdogan a gagné son pari. Le parti islamo-conservateur du président turc l'a emporté haut la main lors des législatives anticipées de ce dimanche. Une majorité absolue qu'il avait perdue en juin et qu'il s'était promis de récupérer. Sur la base de 97 % des bulletins dépouillés en fin de journée, le Parti de la justice et du développement (AKP) a recueilli plus de 49 % des voix et 320 des 550 sièges au Parlement turc. Le CHP, principal parti d'opposition, obtient de son côté 25 % des voix, contre 12 % aux ultranationalistes du MHP. Quant au parti pro-kurde HDP, il aurait recueilli 10,5 % des voix, conservant ainsi le seuil des 10 % qui lui permet de rester présent au Parlement. Alors que ces chiffres, non définitifs, pouvaient encore évoluer dans la soirée, ils ont aussitôt suscité des cris de victoire au sein de l'AKP. «Le peuple turc a choisi la stabilité pour le pays et pour son économie. (…) La Turquie souhaite rester éloignée de la guerre et des conflits», estime, par téléphone, Haroun Armagan, un des porte-parole du parti gouvernemental. Derrière lui, on pouvait entendre une foule euphorique célébrer les résultats. «Nous allons maintenant pouvoir présenter le projet de système présidentiel, car nous considérons que c'est un bon projet», a-t-il ajouté. Mais la majorité forte obtenue ce dimanche ne devrait pas permettre au parti du chef de l'État de changer la Constitution et de doter la Turquie d'un régime présidentiel - projet vivement controversé au sein de l'opposition, mais soutenu par l'AKP. En cette journée de législatives anticipées, placée sous haute surveillance, les bureaux de vote n'ont pas désempli. En tout, quelque 54 millions d'électeurs ont été appelés à se rendre aux urnes pour la deuxième fois en cinq mois. Partout, un seul mot d'ordre: «le retour de la stabilité». Un mot sur lequel l'AKP, mais également les différents partis, toutes tendances confondues, ont fait campagne dans un contexte particulièrement tendu. Depuis l'élection du 7 juin, le climat politique s'est en effet considérablement alourdi en Turquie. En juillet, le conflit armé qui oppose depuis 1984 les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de sécurité turques a repris dans le Sud-Est à majorité kurde du pays et enterré le fragile processus de paix engagé il y a trois ans. Stratégie de la peur Par ailleurs, la guerre qui sévit depuis quatre ans en Syrie a débordé sur le sol turc. Après celui de Suruç (Sud) en juillet, un attentat suicide perpétré par deux militants du groupe djihadiste État islamique (EI) a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara. Visé par ces actes terroristes - mais également par diverses attaques contre ses bureaux -, le parti prokurde, qui avait fait une percée inédite en juin dernier, accuse le pouvoir d'avoir «facilité», voire «provoqué» ce climat d'insécurité pour regagner des voix en jouant la carte du «nous» ou le «chaos». Mais si cette stratégie de la peur a porté ses fruits dans les urnes, elle risque de diviser encore plus le pays, selon les experts. «L'AKP a créé un climat de peur et d'incertitude qui a poussé les électeurs à n'avoir d'autre choix que de voter en sa faveur. C'est une victoire sur le court terme. Sur le long terme, ça va coûter cher à la Turquie et à la région. Le jeu d'Erdogan a annihilé le processus de paix avec le PKK et la population kurde. Cela risque de renforcer la guérilla kurde, et de donner raison à sa frange radicale, qui préfère la contestation par les armes au processus politique», observe le chercheur Ranj Alaaldin. Hier soir, la tension était déjà palpable dans les rues de Diyarbakir. Dans cette ville du Sud-Est du pays, majoritairement kurde, de slogans antiErdogan ont aussitôt fusé près du siège du HDP à l'annonce des premiers résultats, racontent les témoins présents sur place. Des affrontements ont éclaté dans la foulée entre la police et de jeunes manifestants kurdes. Signe de la volatilité qui prévaut, des heurts avaient déjà opposé, à la mijournée, des partisans pro-HDP et pro-AKP dans un bureau de vote du quartier Kocaeli, à Istanbul. La police est intervenue en dispersant la foule avec du gaz lacrymogène. Delphine Minoui http://www.lefigaro.fr/international/2015/11/01/0100320151101ARTFIG00175-erdogan-s-impose-aux-legislatives-turques.php Il faudra compter avec Erdogan Tribune de Genève Par Alain Jourdan Mis à jour à 20h41 Celui qu’on donnait fragilisé a réussi un coup de force en déjouant tous les pronostics. Son parti, l’AKP est le grand vainqueur des législatives de ce dimanche. A 61 ans, Recep Tayyip Erdogan, le «sultan» de la Turquie, s’est remis en selle en jouant sur la peur. C’était lui ou le chaos… C’est une mauvaise nouvelle pour les journalistes et les intellectuels turcs qui sont déjà dans le collimateur du régime. C’est une mauvaise nouvelle pour l’opposition et les Kurdes, évidemment. Mais c’est surtout une très mauvaise nouvelle pour l’Europe et le reste du monde. Car il n’est pas sûr que le retour en force d’Erdogan aide à trouver une solution au conflit syrien et à résoudre la crise des migrants. Depuis le début, Ankara joue un double jeu. La manière dont Erdogan s’y est pris pour laisser le champ libre aux islamistes de Daech tout en s’associant aux frappes de la coalition relève du cynisme absolu. C’est avec cet homme-là qu’il va falloir discuter et aussi négocier les contours d’un retour à la paix dans la région. L’Europe sait à qui elle a affaire. Russes et Américains sont sans illusion. L’ONU le devine. Reste maintenant à savoir comment convaincre Erdogan de jouer collectif et de ne plus se lancer dans des manœuvres à double tranchant. Pas sûr que la cacophonie du moment autour de la question syrienne, des rapports avec la Russie, l’Iran ou encore l’Arabie saoudite aide à ramener le pouvoir turc dans le camp de la raison. (TDG) (Créé: 01.11.2015, 20h47) http://www.tdg.ch/signatures/editorial/Il-faudra-compter-avecErdogan/story/14192226 Turquie : Erdogan en passe de récupérer la majorité absolue au Parlement Le Monde.fr | 01.11.2015 à 11h04 • Mis à jour le 01.11.2015 à 22h14 Recep Tayyip Erdogan tient presque sa revanche. Selon les résultats quasi définitifs, son Parti de la justice et du développement (AKP) remporte très largement les élections législatives en Turquie, dimanche 1er novembre, et assure la majorité absolue au président islamo-conservateur. Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) arrive en deuxième place, suivi du Parti de l’action nationaliste (MHP, droite nationaliste), tous deux en fort recul par rapport au scrutin législatif de juin. Patience avant les résultats définitifs Dans la soirée, le président de la commission électorale a tenu une conférence de presse pour préciser que les résultats définitifs du scrutin seront connus d’ici onze à douze jours. Ce délai permettra à la commission d’examiner d’éventuelles protestations, a précisé Sadi Guven. Plus tôt, les médias turcs, sur la base de 99 % des bulletins de vote dépouillés, ont donné une victoire pour l’AKP sur une base de 49,3 % des suffrages remportés. Ces résultats permettraient au parti du président Erdogan de rafler 316 des 550 sièges de députés. Pour gouverner seul, il lui fallait en remporter 276 : ce score devrait donc lui permettre de retrouver la majorité absolue au Parlement turc, dont il avait été privé à l’issue du scrutin de juin. Les sondages avaient vu faux L’issue de ce scrutin anticipé contredit la plupart des sondages d’avantvotes : la quasi-totalité d’entre eux ne créditaient le parti AKP que de 40 à 43 % des intentions de vote. Seul au pouvoir depuis treize ans, M. Erdogan avait perdu la majorité absolue qu’il détenait au Parlement lors du scrutin législatif du 7 juin, ce qui avait enterré provisoirement le rêve de « superprésidence » aux prérogatives renforcées du chef de l’Etat turc. Lire le portrait : Elections législatives en Turquie : Recep Tayyip Erdogan, ou la dérive autoritaire du président turc L’AKP était alors certes arrivé en tête avec 40,6 % des suffrages, mais avait également signé sa défaite la plus importante en ne remportant que 258 sièges de députés sur 550. Après quarante-cinq jours de vains pourparlers avec les autres partis présents au Parlement, le premier ministre, Ahmet Davutoglu, avait échoué à former une coalition. Les 54 millions d’électeurs turcs ont donc été invités à revenir voter dimanche pour les deuxièmes élections législatives en cinq mois. Entré en juin dernier, le parti pro kurde HDP (Parti démocratique des peuples) reste quant à lui de justesse au Parlement. La crainte de ne pas passer la barre des 10 % qui conditionne l’entrée des partis politiques au Parlement turc avait réveillé la colère des partisans pro-kurdes à Diyarbakir, la « capitale » kurde du sud-est du pays La tension est montée quelques heures devant le siège du HDP. Après de nombreux tirs en l’air et avoir scandé des slogans anti-Erdogan, les partisans pro-kurdes ont allumé des feux. La police a répondu aux premiers heurts en faisant usage de gaz lacrymogènes, selon l’envoyé spécial du Monde sur place : Avec ses 13 % obtenus en juin, le parti prokurde était parvenu à entrer au Parlement en perçant dans les régions kurdophones du sud-est du pays, qui avaient toujours été, jusque-là, des réservoirs de voix pour l’AKP. Lire le reportage : Elections turques : à Diyarbakir, la majorité kurde dénonce des intimidations Un scrutin sous tension Le scrutin s’est déroulé dans un pays sous tension, confronté à la reprise du conflit kurde, la violence djihadiste venue de Syrie et la dérive autoritaire de son gouvernement. Près de 400 000 policiers et gendarmes ont d’ailleurs été mobilisés pour assurer la sécurité du scrutin. Dans l’est du pays, les bureaux de vote étaient sous protection policière toute la journée. Selon le quotidien turc Hürriyet, la police est également intervenue en début d’après-midi dans un bureau de la province de Kocaeli, à l’est d’Istanbul, usant de gaz lacrymogène pour séparer des partisans de l’AKP et du HDP. http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/11/01/debut-du-scrutinlegislatif-anticipe-en-turquie-dans-un-climat-de-tensions-et-dedivisions_4800940_3214.html Turquie : la presse dans le viseur d’Erdogan Libération Par Marc Semo, Envoyé spécial à Istanbul — 1 novembre 2015 à 19:46 Accusations de blasphème, d’offense au chef de l’Etat ou de trahison… le pouvoir, qui a triomphé dimanche dans les urnes, intensifie ses efforts pour intimider les journalistes. En cette soirée du 31 mai, Can Dündar, 54 ans, le directeur du prestigieux quotidien de centre gauche turc Cumhuriyet («la République», 50 000 exemplaires) était à Londres quand les messages ont commencé à affluer sur son portable. En direct sur l’une des nombreuses chaînes de télévision à sa botte, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan le menaçait directement : «Il paiera pour cela, je le traquerai jusqu’au bout.» Le journal venait de publier des photos et une enquête sur des livraisons d’armes organisées par le MIT, les services secrets turcs, à des groupes jihadistes en Syrie. «Je ne savais pas trop comment répondre, alors j’ai tweeté avec exactement les mêmes mots en m’adressant à Erdogan : "Il paiera pour cela, je le traquerai jusqu’au bout"», raconte le journaliste, dans son bureau à Cumhuriyet. Les mesures de sécurité autour du petit immeuble du quartier stambouliote de Sisli ont été renforcées. Le quotidien, qui avait publié en janvier l’essentiel des caricatures de Charlie Hebdo, est une cible évidente pour les islamistes radicaux. Mais il l’est aussi pour le pouvoir et ses affidés. Quelques jours plus tôt, un homme hurlait sous les fenêtres : «Traîtres ! On vous fera la peau !» Prison à vie Les insultes et les messages de menaces sont fréquents, comme pour tous les médias d’opposition. Un mois auparavant, des manifestants pro-AKP avaient attaqué le siège du quotidien Hürriyet, deuxième tirage du pays avec un demi-million d’exemplaires. Quelques jours plus tard, l’un de ses chroniqueurs vedettes, Ahmet Hakan, était tabassé par des inconnus. Pour un tweet jugé insultant pour le chef de l’Etat, Bülent Kenes, rédacteur en chef de Today’s Zaman, a passé cinq jours derrière les barreaux à la mioctobre. Le directeur de l’hebdo Nokta a, lui, été mis en garde à vue pour sa une avec un photomontage du président Erdogan prenant un selfie devant le cercueil d’un soldat tombé au combat avec la guérilla kurde. «Pour le moment, il n’y a eu aucune suite judiciaire aux menaces d’Erdogan, mais cela risque d’arriver après les élections s’il gagne [lire cicontre, ndlr]», soupire Can Dündar. Qui ne compte plus les procédures ouvertes à son encontre - au moins une vingtaine - pour avoir dénoncé telle ou telle décision du gouvernement et critiqué le leader charismatique de l’AKP. Les avocats du parti au pouvoir depuis 2002 usent et abusent de l’article 299 du code pénal sanctionnant «les insultes au chef de l’Etat». Plus de 200 poursuites ont été lancées à ce titre contre des journalistes. Mais les chefs d’inculpation potentiels pour la publication de l’enquête sur les trafics d’armes du MIT sont beaucoup plus graves : «trahison» et «espionnage», deux crimes passibles chacun de la prison à vie. La rédaction a fait bloc, barrant sa une, au lendemain des menaces présidentielles contre leur directeur, d’un immense titre «Nous sommes tous responsables», avec les noms et les photos de tous les journalistes du quotidien. Des intellectuels de renom, dont le romancier et Prix Nobel Orhan Pamuk ou la célèbre chanteuse Sezen Aksu, ont écrit des messages de solidarité. Les autorités hésitent, à cause du prestige du titre fondé en 1922 par Mustapha Kemal lui-même, le père de la République laïque et d’inspiration jacobine créée sur les décombres de l’empire Ottoman après la Première Guerre mondiale. «Les tabous et les lignes rouges ont bougé en quelques années : avant, c’était l’armée, aujourd’hui, ce sont la police, l’AKP et surtout Erdogan luimême», explique le directeur de Cumhuriyet. Le journal appartient à une fondation, ce qui le met un peu à l’abri. Mais, bien décidé à faire taire les voix dissonantes, le pouvoir exerce ouvertement des pressions sur les propriétaires des groupes de médias, pour la plupart de grands industriels et financiers dépendant d’une manière ou d’une autre de la bienveillance de l’Etat AKP pour leurs affaires. Des centaines de journalistes, certains de grand renom comme Kadri Gürsel, éditorialiste de politique étrangère du quotidien libéral Milliyet, ont été licenciés de but en blanc pour un article qui a déplu en haut lieu. «Esprit de Gezi» Jugé par trop indépendant, le groupe d’Aydin Dogan, qui contrôle notamment Hürriyet et la télé d’info en continu CNN-Turk, a été visé il y a huit ans par un redressement fiscal colossal de 5 milliards de livres turques (1,6 milliard d’euros) dont il conteste toujours la légalité. Erdogan s’acharne tout particulièrement sur les médias liés à la confrérie islamique de Fethullah Gülen, imam septuagénaire réfugié depuis seize ans aux Etats-Unis, longtemps son allié avant de devenir son plus farouche adversaire. Trois jours avant le scrutin de ce dimanche, la police a fermé les chaînes Bugün TV et Kanaltürk, intervention qui faisait suite à la mise sous tutelle du holding Koza-Ipek, réputé proche de la confrérie. «C’est un avertissement pour nous tous», relève Can Dündar, qui a participé aux manifestations de solidarité. Même s’il n’a pas oublié que, pendant des années, avant leur rupture avec l’AKP, les «gülenistes» massivement infiltrés dans la police et la magistrature étaient le fer de lance des opérations lancées contre l’armée et le camp laïc pour de prétendus complots. Cumhuriyet fut l’une de leurs cibles privilégiées. Mustapha Balbaj, patron de la rédaction d’Ankara, a ainsi passé près de quatre ans derrière les barreaux avant d’être relaxé. Chroniqueur à l’hebdomadaire Nokta dans les années de sa splendeur, brillant journaliste de télé, Can Dündar avait hésité avant d’accepter, il y a deux ans, de prendre la direction de ce quotidien historique qui s’était peu à peu encroûté dans un intransigeant jacobinisme laïcard. «La tragédie de l’histoire turque est qu’à la différence de la France, la république et la démocratie n’ont pas marché de pair, explique-t-il. Mais les immenses manifestations du printemps 2013 pour la défense du parc Gezi d’Istanbul ont montré que les choses bougeaient dans la société civile et qu’il était possible de combattre ensemble dans le respect de nos différences.» Il a commencé à transformer le journal, en l’ouvrant «à l’esprit de Gezi». Cumhuriyet s’est mis à raconter le pays tel qu’il est. Les ventes ont augmenté, même si cela grince parfois en interne, notamment sur les sujets sensibles comme la question kurde. Le journal n’hésite pas aussi à prendre des risques, comme en publiant en janvier l’intégrale des caricatures du numéro de Charlie qui avait suivi le carnage. Après d’intenses discussions, Can Dündar décide de ne pas reproduire la une de l’hebdo satirique montrant Mahomet. La police fait une perquisition dans la nuit à l’imprimerie, un juge ayant ordonné la saisie pour «insulte à la religion». Le dessin blasphémateur n’y figurant pas, le journal a pu sortir dans les kiosques. Mais deux éditorialistes qui l’ont reproduit en petit dans leurs chroniques ont été inculpés. Dans une République turque théoriquement laïque, ils risquent plusieurs années de prison. Lors de la deuxième audience de leur procès, à Istanbul il y a quinze jours, une foule hurlait devant le tribunal «punissez-les ou donnez-les nous pour qu’on s’en charge». Can Dündar ne jette pas pour autant l’éponge : «Il est encore possible de faire son métier de journaliste en Turquie, mais il faut aussi être prêt à en assumer le risque.» Marc Semo Envoyé spécial à Istanbul http://www.liberation.fr/planete/2015/11/01/turquie-la-presse-dans-leviseur-d-erdogan_1410496 Le parti d'Erdogan savoure son triomphe 01 novembre 2015 06:22; Act: 01.11.2015 21:46 Le parti du président islamo-conservateur a très largement remporté les élections législatives cruciales disputées dimanche en Turquie. Le parti de Recep Tayyip Erdogan a remporté haut-la-main les élections législatives. Contre tous les pronostics, l'AKP a réussi son pari de reprendre la majorité absolue qu'il avait perdue il y a cinq mois. Les Turcs de Suisse plébiscitent le HDP Les citoyens turcs qui ont participé en Suisse aux législatives turques ont voté à 50,52% pour le Parti démocratique des peuples (HDP), pro-kurde, indique l'agence turque Anadolu. Seuls 27% ont choisi l'AKP du président turc Erdogan, grand vainqueur du scrutin. Le CHP (parti social-démocrate d'inspiration kémaliste), principal parti d'opposition, obtient 17,28% et les ultra-nationalistes du MHP 3,94%, selon des résultats provisoires. En Autriche voisine, c'est l'AKP qui a eu les faveurs de la majorité: 69% ont voté pour le parti du président Erdogan. Le HDP pro-kurde a obtenu 12,36%, le CHP 10,42% des voix et le MHP 6,73%. En Allemagne, c'est aussi le parti islamo-conservateur AKP qui l'emporte, avec 59,3% des suffrages. Le HDP atteint 16,72% et le CHP 15,13%. Le MHP arrive en queue de peloton avec 7,17%. Quelque 2,9 millions d'électeurs turcs résidant à l'étranger pouvaient voter à l'avance dans les ambassades et consulats de leur pays d'origine. Quarante pourcent d'entre eux ont fait usage de ce droit. Sur la base de la quasi-totalité des bulletins dépouillés, le Parti de la justice et du développement (AKP) a recueilli 49,2% des suffrages. Il rafle ainsi 316 des 550 sièges de députés, ont annoncé les chaînes NTV et CNN-Türk. Ce résultat sonne comme une revanche pour M. Erdogan, 61 ans. Le 7 juin, son parti avait perdu le contrôle total qu'il exerçait depuis treize ans sur le Parlement. Il avait dû aussi remiser son rêve d'instaurer une «superprésidence» à sa main dans le pays. L'homme fort du pays avait toutefois reconvoqué des élections anticipées, persuadé de pouvoir renverser les résultats. «Aujourd'hui est un jour de victoire», s'est réjoui le Premier ministre sortant et chef de l'AKP, Ahmet Davutoglu, dans son fief de Konya (centre). «Aujourd'hui il n'y a pas de perdants mais que des gagnants», at-il ajouté en tendant la main à ses rivaux. Le HDP pro-kurde sauve sa place Autre surprise de la soirée, le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), qui avait fait une entrée triomphale au Parlement en juin dernier, n'y a sauvé sa place que d'extrême justesse. Avec un score de 10,4% au niveau national, il a tout juste franchi le seuil nécessaire pour être représenté sur les bancs de l'assemblée. Cette incertitude a provoqué de brefs affrontements en soirée entre forces de l'ordre et jeunes militants kurdes à Diyarbakir, la grande ville du sudest à majorité kurde de la Turquie, ont constaté des journalistes de l'AFP. Selon les résultats partiels, le Parti républicain du peuple (CHP, socialdémocrate) arrivait en deuxième place avec 24,5% des voix, suivi du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec près de 12%. Tous deux sont en fort recul par rapport à juin. La quasi-totalité des sondages avant le scrutin ne créditaient l'AKP que de 40 à 43% des intentions de vote, un score insuffisant pour gouverner seul. Peur de l'instabilité «Je suis complètement effondré, mais ces résultats signifient que le peuple s'accommode très bien de la situation actuelle», a réagi Sevim, un étudiant en droit de l'université d'Istanbul. «Le peuple a le gouvernement qu'il mérite». «La peur de l'instabilité en Turquie, ajoutée à la stratégie d'Erdogan se posant en 'homme fort qui peut vous protéger' l'ont emporté», a pour sa part commenté l'analyste Soner Cagaptay, du Washington Institute, sur son compte Twitter. Dans un climat de tensions, marqué par la reprise du conflit kurde et la menace djihadiste venue de Syrie, MM. Erdogan et Davutoglu se sont posés en seuls garants de l'unité et de la sécurité du pays. C'était «l'AKP ou le chaos». Depuis l'élection du 7 juin, le climat politique s'est considérablement alourdi en Turquie. En juillet, le conflit armé qui oppose depuis 1984 les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de sécurité a repris dans le sud-est du pays, et a enterré le fragile processus de paix engagé il y a trois ans. «La violence du PKK semble avoir beaucoup coûté au HDP et porté Erdogan à la victoire», a regretté l'ancien député CHP Aykan Erdemir. L'attaque-suicide perpétrée il y a trois semaines à Ankara par deux kamikazes proches du groupe Etat islamique (EI), qui a fait 102 morts, a en outre ravivé dans le pays la peur de la violence djihadiste venue de Syrie. Encore très populaire Face au discours du pouvoir, les rivaux de M. Erdogan avaient appelé les électeurs à sanctionner sa dérive autoritaire. Une dérive qui s'est illustrée cette semaine encore par un raid spectaculaire de la police contre le siège de deux chaînes de télévision proches de l'opposition. «Il se voit comme le chef religieux d'un califat», avait raillé avant le scrutin le chef de file du HDP Selahattin Demirtas. «Certains veulent rétablir le sultanat dans ce pays, ne les y autorisez pas!», avait exhorté son homologue du CHP, Kemal Kiliçdaroglu. Longtemps salué comme l'homme du miracle économique turc, le chef de l'Etat est, depuis les émeutes de Gezi en 2013, dénoncé pour ses manières fortes. Mais il reste très populaire dans le pays. «Nous croyons en lui, nous lui faisons confiance et, avec l'aide de Dieu, nous pouvons tout réussir», s'est réjoui Yasin Aslan, un des partisans en liesse dans les rues d'Istanbul. (nxp/ats) http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Le-parti-d-Erdogan-savoureson-triomphe-23911062 Turquie : l’AKP triomphe et reprend la majorité absolue au Parlement euronews 01/11 15:54 CET | mise à jour il y a 03:24 mn | mise à jour le xx L’AKP, parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, a remporté très largement les élections législatives de ce dimanche en Turquie. Contre tous les pronostics, le parti du chef de l’Etat et du Premier ministre reprend la majorité absolue au Parlement qu’il avait perdu il y a cinq mois. Sur la base de plus de 98% des bulletins dépouillés, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) recueillait 49,36% des suffrages et raflait plus de 330 des 550 sièges de députés, d’après l’agence de presse Anadolu. Il fallait 276 sièges pour atteindre la majorité absolue. Recep Tayyip Erdogan a donc gagné son pari. Le parti pro-kurde, le HDP, avec 10,64% des voix, devrait conserver une présence au Parlement. Néanmoins, à Diyarbakir, la grande ville du sudest à majorité kurde de la Turquie, des incidents ont éclaté en soirée entre forces de l’ordre et jeunes manifestants kurdes. D’après les résultats partiels, le CHP, principale force d’opposition, laïque, obtiendrait un peu plus de 25 % des suffrages. Les nationalistes du MHP enregistrent le plus fort recul depuis le mois de juin. Avec moins de 12 % des voix, ils passent derrière leurs ennemis jurés du HDP, qui devient la troisième force politique turque. http://fr.euronews.com/2015/11/01/en-direct-suivez-les-electionslegislatives-en-turquie/ En Turquie, le contrôle des médias comme arme du pouvoir Le Journal du Dimanche 1 novembre 2015 La campagne des législatives en Turquie a été marquée par un musèlement des médias. Chaînes de télévisions, journaux... Erdogan ne fait aucune concession. Les blindés antiémeutes positionnés devant les accès, la police turque a pris d'assaut, mercredi, un groupe d'organes de presse critiques à l'égard du pouvoir. Le faisceau de deux chaînes de télévision, Kanaltürk et Bugün TV, a été coupé sur-le-champ. Et, à quelques jours des élections législatives de ce dimanche, deux quotidiens d'opposition, Bugün et Millet, sont devenus en moins de vingt-quatre heures des tracts de campagne pour le parti AKP du président Recep Tayyip Erdogan. "Il n'y a plus d'État de droit, il a annihilé la justice. Il veut le pouvoir pour lui tout seul", hurle une manifestante devant les locaux assiégés du groupe Koza-Ipek. "J'ai voté deux fois pour l'AKP. C'était une erreur… Je le regrette", poursuit cette musulmane conservatrice qui brandit un écriteau : "Le dernier dictateur". Médias proches de la confrérie de Gülen Cette reprise en main est la dernière attaque du gouvernement contre les médias jugés proches de l'opposition. Depuis plusieurs années, les journalistes sont régulièrement pris pour cibles : assassinats, procès, emprisonnements, limogeages et censure ont peu à peu fait taire toute voix dissidente dans la presse et à la télévision. Mercredi, ce sont des médias proches de la confrérie de Gülen, un groupe religieux en guerre avec Erdogan, très influent également dans le secteur éducatif, qui ont été réduits au silence. Depuis des mois, le président accuse Fethullah Gülen, un intellectuel en exil aux États-Unis, de gangrener la société civile avec pour objectif de renverser le pouvoir. Le mois dernier, des télévisions kurdes ont aussi été censurées et des bouquets satellitaires supprimés. Une centaine de sites Internet et des agences de presse, ont été interdits. Guillaume Perrier (à Istanbul) - Le Journal du Dimanche dimanche 01 novembre 201 http://www.lejdd.fr/International/Europe/En-Turquie-le-controle-desmedias-comme-arme-du-pouvoir-757915 Le sud-est de la Turquie croyait en avoir fini avec la guerre La Croix Alors que les Turcs étaient appelés aux urnes, dimanche 1er novembre, l’état d’urgence décrété depuis juillet dans le sud- est du pays rappelle les souvenirs d’un long conflit, entre l’État et la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan. 1/11/15 - 17 H 12 - Mis à jour le 1/11/15 - 17 H 14 C’est un paysage de désolation. Sur des hectares, les arbres sont calcinés. « En juillet dernier, l’armée a lancé des bombes incendiaires. Ils ont tout brûlé, nous n’avons plus de blé, plus de paille pour nourrir nos bêtes, raconte Faïk Majar, un paysan de 65 ans. Les affrontements ont été très violents. » Depuis, toute la commune de Lice est considérée comme une zone de sécurité par l’armée, entravant de fait la liberté de faire campagne pour les élections législatives. Après l’attentat du 20 juillet contre un rassemblement kurde à Suruç, attribué à Daech, le président Erdogan a relancé la guerre contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interrompant du même coup des négociations de paix en cours et espérant ainsi récupérer les voix des nationalistes. À quelques kilomètres de là, le village de Sise ou plutôt ce qu’il en reste. Dans les années 1990, ce fief du PKK a été vidé de sa population. Il ne reste plus que quelques fermes, comme celle de Mohammed, un Kurde de 43 ans, dans laquelle il cultive des pastèques, des vignes et élève quelques bêtes. Des obus pour éliminer des combattants du PKK « Vendredi (le 30 octobre), des drones de l’armée ont repéré des combattants du PKK, dit-il en montrant une zone boisée juste au-dessus de sa maison. L’armée a tiré des obus à huit reprises. On aurait cru un tremblement de terre. » Quinze jours auparavant des accrochages ont aussi eu lieu au cimetière des martyrs du PKK. Huit de ses combattants, dont deux femmes, ont été tués. Perchées au sommet de la colline, 228 tombes de chahid (martyrs) y sont alignées sur un terrain entouré d’un muret peint aux couleurs (jaune, rouge et vert) du mouvement kurde. Des tombeaux en pierre blanche, ornés d’un plant de romarin et de quelques fleurs. Sur chaque stèle est inscrit le nom et le lieu où a été tué le combattant. Certains l’ont été à Kobané, au Kurdistan syrien, d’autres il y a plusieurs années. « Leurs parents ont voulu qu’ils soient inhumés sur cette terre », explique un jeune « patriote » du PKK. « C’est la politique du Palais, pas celle du peuple turc ou kurde », L’armée, qui suspectait le mouvement d’y avoir enfoui des armes et des munitions, a posé des explosifs tout autour du cimetière et fait sauter la mosquée. L’opération a duré quatre jours, avec un blocus de toute la région. « L’AKP (Parti de la justice et du développement, du président Erdogan) a dit qu’il continuerait à combattre. C’est la politique du Palais, pas celle du peuple turc ou kurde », affirme le jeune homme qui rend le gouvernement responsable de la rupture des négociations de paix. À une centaine de kilomètres de là, dans la commune de Dicle, le village de Tepebasi paraît beaucoup plus serein. En apparence seulement. Un homme armé d’un fusil de chasse assure la garde de la maison de Mehmet Yasar Bozkurt, mokhtar (élu) du village kurde qui vote majoritairement pour l’AKP. Agnès Rotivel Un élu du village de Dicle assure la garde de la maison de Mehmet Yasar Bozkurt. Difficile d’être neutre à Tepebasi où les voix des 600 électeurs se répartissent entre l’AKP, un candidat indépendant qui n’est autre que l’oncle de ce député et le HDP (parti pro-kurde). Un contexte tendu qui rappelle celui du début des années 1990 « Nous subissons des pressions en permanence, de ceux de la montagne (le PKK) et des autres partis », explique le mokhtar qui rappelle les attaques de la rébellion dans les années 1990-1992. « Ils ont tué dix habitants et en ont kidnappé d’autres qui ont été libérés après paiement d’une rançon. » À l’époque, le village avait été armé par l’État et ses habitants considérés comme des traîtres à la solde d’Ankara. Les temps ont changé certes, mais pas la philosophie de Mehmet Yasar Bozkurt qu’il résume d’un proverbe kurde : « Pendant la journée tu dois te taire, pendant la nuit tu dois fermer les portes. » Autrement dit ne rien dire pour avoir la paix. Agnès Rotivel (Sise, Tepebasi, sud-est de la Turquie) 1/11/15 - 17 H 12 - Mis à jour le 1/11/15 - 17 H 14 http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Le-sud-est-de-la-Turquiecroyait-en-avoir-fini-avec-la-guerre-2015-11-011375225?utm_medium=Social&utm_source=Twitter&utm_campaign=Ech obox&utm_term=Autofeed#link_time=1446394494 En Turquie, le président Erdogan a gagné son pari Ce 1er novembre son parti l'AKP, est sorti vainqueur des élections législatives. Il retrouve la majorité absolue au Parlement turc. France 3 fait le point. FRANCE 3 Francetv info Mis à jour le 02/11/2015 | 01:47 , publié le 02/11/2015 | 01:47 Recep Tayyip Erdogan peut avoir le sourire. Ce dimanche 1er novembre, son parti l'AKP, est sorti vainqueur des élections législatives. Il retrouve la majorité absolue au Parlement turc. Comment expliquer ce vote ? La journaliste Constance de Bonnaventure fait le point. "Visiblement, le vote AKP de ce soir, c'est une sorte de vote refuge. Il faut savoir qu'en cinq mois depuis les dernières élections législatives de juin dernier, la situation s'est fortement détériorée(...). Le contexte tendu a favorisé le vote AKP puisque 50% des électeurs ont préféré se réfugier derrière ce parti qui gouverne la Turquie depuis plus de 13 ans maintenant", explique la journaliste. Pas de coalition Comment ce vote va-t-il redessiner la vie politique en Turquie ? "D'une part ce vote va conforter le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et de son parti l'AKP puisqu’en atteignant quasiment 50%, ils vont pouvoir gouverner seuls, pas de formation de coalition avec d'autres partis politiques. En revanche Recep Tayyip Erdogan n'a pas atteint la majorité nécessaire qui lui aurait permis d'instaurer sa mesure phare à savoir le régime présidentiel. Légalement, le leader turc ne pourra pas modifier la constitution comme bon lui semble", souligne Constance de Bonnaventure. http://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/en-turquie-le-presidenterdogan-a-gagne-son-pari_1155713.html Elections turques : à Diyarbakir, la majorité kurde dénonce des intimidations Le Monde.fr | 01.11.2015 à 15h39 • Mis à jour le 01.11.2015 à 17h03 | Par Allan Kaval (Diyarbakir (Turquie), envoyé spécial) Dans le quartier de Sur, le centre-ville historique de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, les électeurs se rendent aux urnes en longeant dimanche 1er novembre les parois par endroit criblées de balles de leurs maisons et de leurs commerces. Témoignages de la violence des combats qui ont opposé ici les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de police, du 10 au 12 octobre, les impacts de balles voisinent avec des graffitis à la gloire de la guérilla kurde et d’autres, moins fréquents, laissés par les forces de police lors des affrontements. L’un d’entre eux écrit à la peinture noire sur toute la longueur d’une maison abandonnée par ses habitants après les combats prévient la population de ce quartier populaire largement acquis au mouvement kurde : « Nous vous ferons sentir la force turque, le pouvoir de Dieu est infini. » « Je n’attends plus rien » L’atmosphère est lourde autour de l’école primaire Yavuz Sultan Selim, où les habitants du quartier sont appelés à voter. Elham Cosanak, étudiant à l’université de Diyarbakir et habitant de Sur, ne fonde plus beaucoup d’espoir dans les élections législatives anticipées qui se tiennent aujourd’hui dans toute la Turquie : « Ces nouvelles élections n’ont pas de sens pour moi, je n’attends plus rien de la démocratie turque. » Après les élections législatives du 7 juin, le Parti de la justice et du développement (AKP), formation islamiste et conservatrice au pouvoir depuis 2002, n’est pas parvenu à recueillir les suffrages nécessaires pour gouverner seul le pays, affecté par la percée historique du Parti démocratique des peuples (HDP) dans le sud-est du pays. Franchissant avec 13,3 % des voix le barrage constitutionnel de 10 % qui conditionne l’entrée des partis politiques au Parlement turc, le HDP transformait le mouvement kurde en un acteur politique légitime tout en remettant en cause l’hégémonie de l’AKP sur les institutions du pays. Lire aussi le cadrage : Législatives turques : Erdogan peut-il espérer gouverner seul ? Dans le contexte de crise politique liée à l’échec des tentatives de formation d’une coalition gouvernementale et à l’organisation de nouvelles élections, la reprise des affrontements entre les forces de sécurité turques et le PKK ont porté la Turquie au bord du chaos, tandis que les attentats attribués à l’Etat islamique contre des manifestants d’opposition à Ankara le 10 octobre achevait de faire plonger le pays dans un climat de peur et de violence. « Tout a changé depuis le 7 juin. Nous étions remplis d’attentes, d’espérances, nous attendions la paix et la naissance d’une Turquie unie et démocratique, aujourd’hui tout cela appartient au passé », regrette Ilham. Police et intimidation Au bureau de vote de l’école Yavuz Sultan Selim, on constate une nette baisse de la participation à la mi-journée. « A cause des violences qui ont lieu, les gens ont peur de venir voter à Sur, ils craignent que le vote dégénère à nouveau », analyse Mehmet, un assesseur. Dans la cour de récréation de l’école, un véhicule blindé des forces spéciales de la police, celles-là même qui ont affronté la jeunesse du quartier et les militants armés du PKK en octobre dans les rues voisines a pris position. Six policiers armés de fusils d’assauts sont en faction, une mitrailleuse est posée sur le sol à proximité des enfants qui jouent au football en attendant leurs parents. « Je ressens de la haine quand je vois ces hommes dans notre école. Ils nous tuent et ils viennent ici pour empêcher les gens de voter », déplore Emine, une mère de famille du quartier. Ces policiers lourdement armés ont tenté d’empêcher le photographe du Monde de prendre des clichés en lui faisant savoir que le quartier de Sur était une « zone terroriste ». Pour Feleknaz Ucan, ancienne membre turco-allemande du Parlement européen, aujourd’hui députée HDP, la présence des forces spéciales dans l’enceinte des écoles de ce quartier sensible en ce dimanche d’élection est une grave atteinte au bon déroulement du scrutin : « Il ne peut pas y avoir de vote démocratique quand des hommes armés sont présents près des bureaux de vote. C’est une mesure d’intimidation de la part du pouvoir. » Si certains électeurs s’en accommodent pour des « raisons de sécurité », leur déploiement dans les rues de Sur ajoute à la polarisation qui caractérise le scrutin et à un climat de tension palpable dans d’autres quartiers populaires de la ville. « Sous pression » Depuis le siège du parti où une dizaine de policiers ont pris leurs quartiers dans la salle de réunion, le directeur du centre de coordination électorale de l’AKP, Mehmet Ihsan Aytekin, dénonce quant à lui les pressions que subissent les volontaires affiliés à l’AKP présents dans les bureaux de vote, forcés de fermer les yeux devant les irrégularités, qu’il accuse les assesseurs appartenant au HDP de commettre pour gonfler le score de leurs partis : « Nous voulons participer à cette élection démocratiquement mais en face de nous se trouvent une organisation terroriste qui nous empêche de travailler normalement. » Dans l’école Turgut Özal du quartier de Sehitlik, un assesseur dépêché par l’AKP, visiblement apeuré, a cependant pu confirmer au Monde les pressions qui s’exerçaient sur lui avant de mettre fin à notre entretien, des membres du HDP nous invitant à quitter les lieux. Dans un quartier plus cossu de la ville nouvelle — où la participation à la mi-journée était jugée équivalente à celle du dernier scrutin par les membres du bureau de vote établi dans l’école de Yenisehir et l’atmosphère moins tendue qu’ailleurs — les craintes devant l’avenir incertain qui s’ouvre pour la Turquie sont les mêmes. « Nous sommes sous pression. La dernière élection s’est très bien passée. J’ai toujours l’espoir que la paix arrive enfin en Turquie mais je ne fais pas confiance à ce gouvernement, j’ai peur de ce qui pourrait se passer après les élections, » explique Hamdiye Aktas, comptable à Diyarbakir. Au même moment au-dessus de la ville, le vacarme de deux avions de chasse au décollage depuis la base aérienne militaire de Diyarbakir se fait entendre. Egalement venu voter à Yenisehr, Idris Baluken, candidat du HDP à Diyarbakir en appelle au pouvoir en place à Ankara : « L’AKP doit respecter la volonté du peuple, sinon les violences vont reprendre et nous courons le risque d’une guerre. Je souhaite que nous recueillions encore plus de vote aujourd’hui que lors de la dernière élection. Nous allons faire comprendre à ce gouvernement que la logique de guerre n’est pas possible et c’est à nous [l’opposition] que reviendra la tâche de construire un gouvernement démocratique en Turquie. » Firhat, étudiant venu voter à l’école de Yenisehir est pessimiste : « J’ai peur qu’une grande guerre éclate dans les villes de Turquie car ce gouvernement peut tout faire pour se maintenir au pouvoir. Je pense déjà à émigrer vers l’Europe si c’est le cas. » Tandis que l’après-midi avance, dans l’attente des résultats qui seront officiellement déclarés à 21 heures, Diyarbakir avance vers l’inconnu dans un concert de klaxons et de slogans émaillé de rares tirs d’armes automatiques. Allan Kaval (Diyarbakir (Turquie), envoyé spécial) Journaliste au Monde En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2015/11/01/electionsturques-a-diyarbakir-la-majorite-kurde-denonce-desintimidations_4800977_3210.html#TPXzq6zjuP3oJ9xj.99 Turquie : les résultats improbables Chroniques de Daniel Fleury novembre 1, 2015novembre 1, 2015 Daniel Fleury Les élections sous pressions multiples ont vu une forte affluence dans les bureaux de vote, fermés depuis peu maintenant. On attend les premiers résultats. Un peu partout, l’armée, la police, des polices « occultes » ou des groupes ultra nationalistes ont tenté d’intimider les électeurs, voire de les dissuader d’aller voter, dans les endroits où l’AKP est sûre d’être perdante. À Izmir, les électeurs qui votaient dans l’école du quartier d’Asarlik ont remarqué des véhicules sans immatriculation dans la cour. Le genre de voitures utilisées dans les coups tordus de la police. Ces véhicules, après protestations, ont été « éloignés ». Dans des quartiers et localités comme Cizre, Gewer, Şemzinan ou Çolemerg, les militaires contrôlent, menacent, patrouillent avec leurs armes ostensiblement à la main, soit disant pour la « sécurité du vote ». Mêmes comportements signalés dans le district d’Amed Sur. Des équipes de la police portant des masques circulent dans et autour de Yavuz Selim , Süleyman Nazif , Cemal Yılmaz Alparslan et Mardinkapı, près des bureaux de vote. À Beyoglu, c’est pire, pendant le vote les pro-akp ont attaqués des proHDP , allant jusqu’à tirer. A Trabzon, Ortahisar, 2 scrutateurs de l’AKP ont été suspendus de leurs fonctions pour avoir voté plusieurs fois. On a trouvé aussi cette liste de signalements d’irrégularités, sur différents sites qui surveillent de près le déroulement des élections. – À Amed, Çermik, le candidat d’AKP et son garde ont menacé la délegation d’observateurs anglais. – À Amed, Sur,dans le village de Karabaş, la délégation des parlementaires européens a été tabassée et expulsée du bureau de vote par le candidat d’AKP Safak Senturk et ses proches. – À Istanbul, Güngören, suite à une explosion d’un transformateur dans 4 quartiers il n’y a plus d’électricité. – À Sakarya, Guneslikaya, plus de 50 enveloppes de vote non-cachetées ont été découvertes. – À Şırnak, les paramilitaire et les membres du HUDA PAR ont forcé les gens au vote ouvert. – À Siirt Kurtalan, dans le village de Teliba les militaires ont suspendu les votes. Ils prétendaient qu’il y ait eu deux votes sans pièce d’identité. Il est compliqué de vérifier l’exactitude annonceraient une très forte participation. des « sondages » qui En tout état de cause, on peut attendre un résultat final faussé par les conditions mêmes de ce vote. Si celui-ci se rapproche de celui des élections de juin, ce sera le signe d’une opposition accrue, quels que soient les chiffres manipulés qui sortiront. On peut presque penser que ces irrégularités se font au grand jour, pour préparer une non reconnaissance des résultats par l’AKP, Erdogan et les ultra nationalistes, qui savent parfaitement que ce qui sortira des urnes ce soir, sera une accentuation visible et attestée de la crise politique, des résultats de la division entretenue. Le dépouillement qui a commencé est loin d’être fini, et des incidents plus graves encore ne peuvent être exclus. Une première réflexion de bon sens, amène à penser qu’Erdogan, qui se contrefout califement des règles constitutionnelles verrait d’un bon oeil se répandre dans le Pays une défiance par rapport aux votes, une lassitude, un écoeurement, à la suite de cette journée. Faute de pouvoir affaiblir les opposants, les intimider, donner le sentiment que tout cela est une « comédie » l’arrangerait bien, pour présenter son visage « de représentant de la stabilité », de la nécessité d’un parti unique et d’une poigne de fer pour mettre fin aux « errements ». Provoquer un sentiment d’impuissance et de désarroi, dans la population la moins combative, bien qu’opposée à sa politique, peut lui permettre de présenter des mesures de retour à l’ordre qui ne seraient peut être pas totalement dans les clous des fonctionnements constitutionnels. Par là dessus, une nième élection dans quelques mois, serait une mascarade finale. Où l’ont voit que l’arme de « l’élections piège à cons » pourrait parfaitement tenter un populiste bigot comme Erdogan, quand il s’agit de maintenir son pouvoir et de le renforcer, dans une situation où le rapport des forces est encore loin d’être réellement en faveur de la dynamique populaire enclenchée contre lui. Les premiers résultats vont tomber d’ici peu. Mais c’est la suite qui va compter. Les résultats provisoires dépouillements : à 17hoo donneraient sur les premiers AKP autour de 52% CHP autour de 23% HDP autour de 11,5 % MHP autour de 11% …. Soit des projections en députés de 327, 123, 55 et 45 sièges. La participation s’établirait autour de 87%. Ces chiffres sont basés sur la moitié du dépouillement. Ces premiers résultats, fortement gonflés, se retrouvaient déjà fort à la baisse pour l’AKP à 17h30… puis à 19h00, où elle n’était plus comptée qu’à 49,30. On peut constater sans se tromper, que les ultra nationalistes se sont pour près de moitié depuis juin reportés sur le vote AKP, sorte de vote « utile » pour eux, ce qui ne présage rien de bon et confirme l’alliance de fait passée entre bigots et « fascistes » activistes . Vous pouvez suivre éventuellement ici la progression des résultats, même si cette chaîne n’est pas notre tasse de thé. Elle passait durant Gezi des documentaires sur les pingouins, rappelons-le. Pour comparaison Résultats de juin, avec 86,43% de participation d’aujourd’hui chiffres à 21h00 AKP 18 343 747 40,66% 258 sièges 23.333.163 CHP 11 338 681 25,13% 132 sièges 12.016.524 MHP 7 423 555 16,45% 80 sièges HDP 5 847 134 12,96% 80 sièges 49,37% sous réserve 316 25,42% 134 5.647.978 11,95% 5.050.742 10,68% 41 59 Ces chiffres de dépouillement qui seraient dits quasi terminés d’aujourd’hui sont ceux donnés par les TV turques. La réserve est donc de mise…. Il reste 200 000 voix à dépouiller à ce stade… Et la commission officielle est injoignable, alors que des informations circulent sur des manipulations de résultats. Voir les résultats quasi définitifs ici http://www.kedistan.net/2015/11/01/turquie-les-resultats-improbables/ Turquie : Les islamo-conservateurs reprennent la majorité absolue au Parlement Le Monde.fr | 01.11.2015 à 11h04 • Mis à jour le 02.11.2015 à 08h19 Recep Tayyip Erdogan tient presque sa revanche. Selon des résultats quasi définitifs, son Parti de la justice et du développement (AKP) remporte très largement les élections législatives anticipées de dimanche 1er novembre en Turquie. Il retrouve une majorité absolue au Parlement, perdue pour la première fois depuis 13 ans lors des législatives du 7 juin. Ce résultat a pris de cours les sondeurs, qui prévoyaient une victoire plus courte, sans majorité absolue. Le parti pro-kurde HDP se maintient de justesse. L’AKP a su ponctionner les électorats nationaliste et kurde conservateur, notamment en rouvrant la guerre avec la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La campagne s’est déroulée dans un climat de grande violence, culminant dans le double attentat d’Ankara, revendiqué par l’Etat islamique, qui a tué 102 personnes le 10 octobre. L’AKP reprend le pouvoir Selon des résultats portant sur 99 % des bulletins dépouillés, l’AKP emporte 49,3 % des suffrages et gagne 316 sièges sur 550 au Parlement. Les résultats définitifs seront connus d’ici onze à douze jours. Il fallait au parti 276 sièges pour retrouver sa majorité absolue. Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) arrive en deuxième position avec 25,4 % des voix (134 sièges), un résultat égal à celui du mois de juin. La droite nationaliste (Parti de l’action nationaliste, MHP) perd la moitié de ses sièges (41 contre 80 en juin). Après les législatives du 7 juin, l’AKP avait échoué à former un gouvernement de coalition et convoqué des élections anticipées. La quasitotalité des sondages lui accordaient au terme de la campagne entre 40 et 43 % des intentions de vote. Cependant, le parti reste sous la barre des 330 sièges dont il aurait besoin pour voter seul une modification de la constitution, voulue par M. Erdogan, qui lui accorderait des pouvoirs étendus à la présidence. Ce dernier se retrouve donc dans sa position d’avant les élections du mois de juin, qui avaient notamment porté sur l’extension de ses pouvoirs. Le parti pro-kurde reste au Parlement Le HDP (Parti démocratique des peuples) obtient 59 sièges contre 80 au mois de juin. Ses partisans ont craint dimanche de ne pas passer la barre des 10 % qui conditionne l’entrée à la chambre. Des heurts ont eu lieu devant le siège du HDP entre des sympathisants du parti et la police, selon l’envoyé spécial du Monde sur place. Le parti avait passé ce seuil pour la première fois en juin en rassemblant largement dans les zones kurdes du sud-est ainsi qu’au sein de la gauche turque. L’AKP lui a ravi dimanche une partie de l’électorat kurde qu’inquiète le nouveau cycle de violence en cours entre l’Etat et les rebelles du PKK. Dénonçant « une élection ni équitable, ni juste », le co-président du parti, Selahattin Demirtas, a rappelé qu’il avait préféré renoncer aux rassemblements électoraux après le double attentat suicide d’Ankara contre des manifestants pacifiques, dont beaucoup de militants du HDP. Le parti a reçu une exposition minimale à la télévision durant la campagne. Un discours apaisant Dans la soirée, M. Erdogan a estimé, dans un communiqué, que les électeurs avaient voté « en faveur de l’unité et de l’intégrité » du pays. « Notre peuple a clairement exprimé qu’il préférait le service et les projets à la polémique », disait-il. Auparavant, le premier ministre Ahmet Davatuglu avait tenu un discours apaisant à Konya, en Anatatolie centrale : « Aujourd’hui il n’y a pas de perdants, que des gagnants ». Ce discours tranchait avec la stratégie de tension de l’AKP durant la campagne, qui a fait craindre le débord de la guerre civile syrienne en Turquie et le retour aux années noires de la guerre civile au Kurdistan. Les locaux du quotidien Hürriyet ont été attaqués à deux reprises début septembre par une foule emmenée par un député de l’AKP. Entre le 8 et le 9 septembre, des équipées punitives ont eu lieu de nuit dans plusieurs villes de Turquie contre les bureaux du HDP. Dans la foulée, des centaines de commerces tenus par des Kurdes ont été ravagés, parfois incendiés. Près de 400 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés dimanche pour assurer la sécurité du scrutin, notamment dans l’est. La livre turque et la Bourse d’Istanbul ont salué lundi d’une très forte hausse la large victoire du parti du président islamo-conservateur turc aux législatives. En début de matinée, la devise turque progressait de plus de 4 % et s’échangeait autour de 2,78 livres pour un dollar et de 3,06 livres pour un euro. Dans la foulée, le principal indice de la Bourse stambouliote (BIST 100) a ouvert sa séance sur un bond de 5,4 % à 83 735 points. http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/11/01/debut-du-scrutinlegislatif-anticipe-en-turquie-dans-un-climat-de-tensions-et-dedivisions_4800940_3214.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=S ocial&utm_source=Twitter#link_time=1446406834 Chez les jeunes Kurdes, l’appel des armes Par Luc Mathieu, Envoyé spécial à Diyarbakir — 30 octobre 2015 à 18:56 Des manifestants contre l'attentat d'Ankara sont dispersés par la police, le 12 octobre à Diyarbakir. Photo Sertac Kayar. Reuters A Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, la jeune génération n’attend rien des élections et se dit prête à se battre pour l’indépendance. Chez les jeunes Kurdes, l’appel des armes Besra, 24 ans, a tout de l’étudiante polie et posée. Chemisier blanc et jean slim, elle reçoit dans les bureaux bien rangés de Tevger, une association de la jeunesse kurde à Diyarbakir. Sur les murs, des photos de Nelson Mandela, Gandhi et Malcom X. Dans les armoires, des fascicules qui dénoncent «l’invasion du Kurdistan» et «la légitimité de la lutte, sous n’importe quelle forme». Besra n’espère rien de ce scrutin du 1er novembre en particulier, ni des élections en général. «Gagner des sièges au Parlement signifie que vous intégrez le système, que vous travaillez pour lui, même si vous êtes dans l’opposition. La Turquie n’est une démocratie que sur le papier. Les élections précédentes ne nous ont rien apporté, les Kurdes n’ont obtenu aucun droit en intégrant le Parlement.» Cette défiance ne surprend pas Enise Güneyli, députée du Parti démocratique des peuples (HDP), prokurde. Agée de 28 ans, la jeune femme a été élue dans la province de Mardin lors des législatives de juin. Pour la première fois, le HDP avait obtenu plus de 10 % des voix au niveau national, privant de la majorité absolue le Parti de la justice et du développement (AKP), islamo-conservateur. Défait et incapable de former une coalition, le président Recep Tayyip Erdogan a convoqué un nouveau scrutin le 1er novembre. «Mais bien avant cela, dès la défaite de l’AKP en juin, nous nous attendions à des provocations et à des heurts. Et nous savons qu’ils ne toléreront pas de ne pas récupérer la majorité absolue, quitte à aggraver la crise», explique la députée. Méfiants. Depuis fin juillet et l’attentat de Suruç, perpétré par l’Etat islamique (EI) selon le gouvernement et où 32 Kurdes ont été tués, les affrontements entre militants et forces de sécurité sont quasi quotidiens dans le sud-est de la Turquie. Le processus de paix lancé à l’automne 2012 est brisé. «Nous avons tenté de le rétablir mais l’AKP ne nous suit pas, il ne répond même pas à nos demandes», poursuit Enise Güneyli. Déterminés, méfiants vis-à-vis de la démocratie turque, les jeunes militants kurdes se radicalisent. Eux qui ont grandi lors de la guerre démarrée en 1984 entre le PKK et l’armée, sont aujourd’hui plus revendicatifs que leurs parents. Les membres de Tevger ne veulent pas de l’autonomie pour laquelle se sont battus leurs aînés : ils réclament l’indépendance. «Nous devons réveiller notre nation. Tous les Kurdes devraient être favorables au séparatisme. L’autonomie n’est pas suffisante et c’est de toute façon une question qui aurait dû se régler au Parlement. Nous sommes prêts à prendre les armes, mais pour l’indépendance», explique Roger Çaxer, 25 ans, l’un des responsables de Tevger. Omer (1), 18 ans, tee-shirt sale et bras tatoués, est déjà passé à la rébellion armée. Il est sorti de prison au printemps après avoir purgé une peine de neuf mois pour «appartenance à un groupe terroriste». «Je pourrais bien y retourner bientôt, je dois encore passer en jugement», explique-t-il dans un café du centre de Diyarbakir. Omer ne le revendique pas, mais ne le nie pas non plus : il appartient au Mouvement de la jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H), affilié au PKK. Les membres de ce groupe clandestin, parfois âgés de 14 ans, sont aux avant-postes lors des affrontements avec la police ou l’armée kurde. Ils creusent des tranchées, montent des barrages et ouvrent parfois le feu dans les ruelles de Diyarbakir, Cizre ou Nusaybin. «L’Etat nous attaque, nous nous défendons, rien de plus», dit Omer. Ils n’ont plus besoin «d’aller dans les montagnes», l’expression consacrée pour signifier qu’ils rejoignent le PKK : le combat s’est déplacé dans les villes. «Manipulés». «Je les appelle la génération Mad Max, explique le poète Reha Ruhavioglu, l’un des responsables de Mazlumder, une organisation de défense des droits de l’homme. Les jeunes du YDG-H n’ont rien à perdre. Ils sont dans l’escalade. Quand ils bouclent un quartier, quand ils utilisent des armes lourdes comme des lance-roquettes, ils savent que la police répondra et les attaquera. Ils utilisent la violence pour la violence, mais ce n’est pas une violence politique. Ils ne sont pas réceptifs aux discours des organisations civiles. Seul le PKK les contrôle. Ils sont manipulés.» L’affirmation ulcère Omer : «C’est complètement faux. Notre mouvement n’est pas hiérarchisé. Nous sommes simplement de jeunes Kurdes et nous savons ce que nous voulons : l’indépendance. Personne ne nous manipule. Si les affrontements reprennent, je retournerai me battre, mais c’est moi qui le déciderai, personne ne me donnera d’ordre.» Comme d’autres, Omer dit que sa détermination est née de son enfance. Son père, combattant du PKK, a été arrêté plusieurs fois, tout comme certains de ses oncles. «Je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir été une enfant, je ne sais pas ce que c’est, dit Besra.J’ai grandi dans la peur constante de perdre mes parents, de voir disparaître mes proches. Mon père, mon frère, ont été jetés plusieurs fois en prison sans avoir eu droit à un procès. Aujourd’hui encore, si l’on sonne à ma porte le soir, j’ai peur que ce soit la police. Mais cette peur me pousse à agir et à demander plus que mes parents. Le monde a changé, ce n’est plus la guerre froide, des dizaines d’Etats se sont créés. Ils ont obtenu l’indépendance et la liberté. Pourquoi les Kurdes n’y auraient-ils pas droit ?» «Notre victoire». Les revendications de la jeunesse kurde se nourrissent aussi de la guerre dans la Syrie voisine et de la lutte contre l’Etat islamique. «La bataille de Kobané a marqué un tournant. Elle a changé l’état d’esprit des jeunes», affirme la députée Enise Güneyli. Alors que la ville menaçait d’être prise par les jihadistes à l’été 2014, des milliers de Kurdes de Turquie se sont mobilisés et ont rejoint les rangs des Unités de protection du peuple (YPG), le pendant syrien du PKK, qui combattent dans le nord de la Syrie. «Mon frère de 22 ans est mort à Kobané, confie Besra. Mes parents ont tenté de l’empêcher de partir, ils voulaient qu’il termine ses études. Mais il leur a dit qu’il n’était pas utile s’il restait à l’université, qu’il devait réagir et se battre.» Kobané ne fut finalement pas pris par les jihadistes. Après six mois de combat, les Kurdes du YPG et leurs alliés sunnites syriens, aidés par la coalition internationale, les ont repoussés. «Le monde entier a observé notre victoire. Cela a entraîné une immense vague de sympathie à notre égard. Car même vous, en France, êtes menacés par l’EI. Mais nous ne devons pas nous contenter de cette sympathie, nous devons l’utiliser pour établir de nouvelles relations avec les pays étrangers», explique Roger Çaxer, de Tevger. Dans le café de Diyarbakir, Omer dit qu’il n’a pas l’intention de combattre en Syrie. Son rêve est toujours «d’aller dans les montagnes» : «C’est ce que je veux faire depuis que je suis enfant. Mais ce n’est pas le moment. Pour l’instant, le combat est ici, dans ma ville. Hors de question que je n’y participe pas.» (1) Le prénom a été modifié. Luc Mathieu Envoyé spécial à Diyarbakir http://www.liberation.fr/planete/2015/10/30/chez-les-jeunes-kurdes-lappel-des-armes_1410171 Elections législatives en Turquie : Recep Tayyip Erdogan, ou la dérive autoritaire du président turc LE MONDE | 30.10.2015 à 11h39 • Mis à jour le 01.11.2015 à 09h54 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante) A trois jours des avant les élections législatives, le président Recep Tayyip Erdogan est sorti, jeudi 29 octobre, sur le balcon de son gigantesque palais, à Ankara, pour célébrer le 92e anniversaire de la République turque : « Après 2023, nous allons entrer dans la catégorie des dix pays les plus puissants de la planète. Votre marche est celle de la liberté. Tous ensemble nous allons faire la Turquie ! » 2023 est une date-clé. Dans l’imaginaire du chef de l’Etat, il s’agit de célébrer le centième anniversaire de la République fondée par Atatürk, afin de mieux la fossiliser et de créer à sa place la « République d’Erdogan ». L’homme aime à s’approprier l’Histoire. Pendant le scrutin présidentiel d’août 2014, trois dates vertigineuses figuraient sur ses affiches de campagne : 2023, centenaire de la République, 2053, 600e anniversaire de la prise de Constantinople et 2071, millénaire de l’arrivée des Seldjoukides en Anatolie. Pour les islamo-conservateurs, ces dates préfigurent les grands rendezvous d’une Turquie forte. « Dans le contexte des grands bouleversements mondiaux, le pays a une occasion historique devant lui. L’émergence d’une grande Turquie sera favorisée en 2023 », écrivait Yigit Bulut, le conseiller du président, le 7 septembre 2014, dans un texte intitulé Doctrine pour la Grande Turquie 2023 et le nouveau monde. Selon lui, grâce à Recep Tayyip Erdogan, le pays a réussi à se débarrasser de la « laisse » imposée jadis par l’Occident. Devenu le premier président élu au suffrage universel en août 2014, « Tayyip bey », comme le surnomment ses partisans, a voulu passer à la vitesse supérieure, ne plus être un président « protocolaire », comme le suppose l’actuelle Constitution, mais un chef de l’Etat doté de larges pouvoirs. « Environ 80 % des pays du G20 connaissent un régime présidentiel (…) nous sommes obligés de reconnaître les nouvelles réalités du monde », plaidait-il en 2013. Censées donner à son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) la majorité nécessaire pour faire basculer le pays vers un régime présidentiel à poigne, les législatives du 7 juin ont ruiné son projet. Son étoile à pâli Pour la première fois en treize ans, son parti a perdu sa majorité parlementaire. Avec 41 % des suffrages, soit 258 députés sur 550, l’AKP a beau rester la première formation politique du pays, il accuse la défaite électorale la plus cinglante de son histoire. Incapable de former une coalition gouvernementale, le premier ministre, Ahmet Davutoglu, a jeté l’éponge et, comme le fixe la Constitution, après quarante-cinq jours de vains pourparlers avec les autres partis présents au Parlement, un nouveau scrutin législatif a été convoqué pour le 1er novembre. Si, comme le prévoient les principaux instituts de sondage (Gezi, Metropol), les résultats ne donnent toujours pas la majorité parlementaire à l’AKP, M. Erdogan verra son projet d’hyperprésidence définitivement enterré. Il risque alors de mesurer combien son étoile a pâli. L’homme « providentiel » semble avoir perdu sa magie auprès d’une bonne partie de l’électorat. Quel contraste avec 2002, quand les islamo-conservateurs prirent les commandes du pays. M. Erdogan était alors en parfaite résonance avec son peuple. Il parlait d’or : pluralisme, liberté, prospérité, réformes. Empreints de pragmatisme, ses discours étaient dénués d’idéologie. Le peuple d’Anatolie n’avait aucun mal à se reconnaître dans ce fils d’un capitaine de bateau du quartier populaire de Kasimpasa, à Istanbul, parvenu à se hisser au poste de premier ministre par les urnes. Il joua la carte pragmatique, gagna les sympathies de la gauche et des intellectuels, brisa les tabous – question kurde, chypriote, arménienne –, fit rentrer l’armée dans les casernes. Posture de victime Son charisme commença à s’estomper au printemps 2013, au moment des événements de Gezi, lorsque des centaines de milliers de Turcs se dressèrent contre un projet d’aménagement urbain au centre d’Istanbul. Violemment réprimée – les affrontements avec la police firent huit morts –, la protestation du parc Gezi se retourna rapidement contre le premier ministre d’alors, taxé d’autoritarisme. La presse, la justice, la police ont été placées sous son étroit contrôle. Engagé, depuis décembre 2013, dans une vaste purge contre la confrérie de son ancien mentor, l’imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, il a fait muter, destituer ou arrêter policiers, juges et procureurs. Vécue comme une trahison – « un coup de poignard dans le dos », dira-til un jour –, la rupture avec les gülenistes va renforcer sa posture de victime. Son entourage échappe de peu à une enquête pour corruption, diligentée par les adeptes de l’imam. Sa blessure narcissique est à vif. A partir de là, tous ses opposants deviennent des « traîtres ». Selahattin Demirtas, le chef du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), qui, le 7 juin, a recueilli les voix kurdes allant d’ordinaire à l’AKP, est décrit par lui comme un suppôt du terrorisme. L’installation dans un palais de 200 000 mètres carrés à Ankara, après son élection à la présidence en août 2014, renforce sa perte de contact avec la réalité. Sa folie des grandeurs lui vaut alors le surnom de « sultan ». Ses discours deviennent plus idéologiques. Il utilise à l’envi la rhétorique populiste, religieuse et nationaliste. L’installation dans un palais de 200 000 mètres carrés à Ankara a renforcé sa perte de contact avec la réalité Dans une obsession du complot, il mettra un point d’honneur à recevoir dans son palais, de janvier à août, des dizaines de milliers de maires de villages et de quartiers (mukhtars). « Les maires devraient savoir qui vit dans quelle maison, qui sont les terroristes. Ils devraient rapporter ces informations aux services de sécurité les plus proches », dira-t-il le 19 août. A cette occasion, un système informatique a été mis sur pied qui permet aux maires d’envoyer leurs informations aux services. « Non seulement le président tente de polariser la société, mais il veut créer ses propres moukhabarat [les services de renseignement de Bachar Al-Assad] », protesta alors Levent Gok, député du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). Jamais la Turquie n’aura été aussi divisée. « Ceux qui professent le séparatisme ethnique, religieux, vestimentaire sont les traîtres de la République », a déclaré le président lors d’une réception en l’honneur de la fête de la République. Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Journaliste au Monde En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2015/10/30/recep-tayyiperdogan-ou-la-derive-autoritaire-du-presidenttruc_4800116_3210.html#fPP0hKWV4klSq5lx.99 Pour une coalition gouvernementale! LE MONDE | 30.10.2015 à 15h00 | Par Ali Kazancigil (Politologue et codirecteur de la revue de géopolitique « Anatoli », CNRS Editions) La trajectoire de la Turquie sous le gouvernement de l’AKP comporte deux périodes. La première, entre 2002 et 2010, est celle des progrès de la démocratie et des avancées économiques et sociales. La seconde s’ouvre avec la troisième victoire électorale de l’AKP, en 2011, à l’issue de laquelle le premier ministre de l’époque, M. Erdogan, a pris un tournant autoritaire. Depuis, incapable de comprendre l’émancipation de la société civile, il s’en prend à l’Etat de droit et tente l’impossible pour que l’AKP emporte largement le scrutin du 1er novembre, en s’appuyant sur une stratégie de la tension aux méthodes fascisantes : locaux de journaux indépendants (Cumhuriyet ou Hürriyet) attaqués et journalistes tabassés. La vague d’attentats qui a endeuillé la Turquie ces derniers mois a été attribuée... En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/10/30/pour- une-coalitiongouvernementale_4800232_3232.html#XVbZu6XOhm5B1BOg.99 Législatives turques : Erdogan peut-il espérer gouverner seul ? Le Monde.fr | 30.10.2015 à 17h02 • Mis à jour le 31.10.2015 à 11h42 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Le 1er novembre, les électeurs turcs se rendront aux urnes pour la deuxième fois en cinq mois. Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) espère retrouver sa majorité parlementaire perdue lors des législatives de juin. Après le scrutin, le premier ministre Ahmet Davutoglu avait échoué à former une coalition, de nouvelles élections avaient été convoquées. Pour l’AKP, le scrutin de juin fut une grande déconvenue. Pour la première fois en treize ans de pouvoir, le parti fondé par Recep Tayyip Erdogan obtenait 41% des voix (258 députés sur 550), bien loin des scores prodigieux des années précédentes (45,6% aux municipales de mars 2014 ; 49,9% aux législatives de novembre 2011). Fort de 13 % des suffrages, le petit Parti de la démocratie des peuples (HDP, gauche, pro-kurde) avait volé la victoire aux islamo-conservateurs. Par le passé, les régions kurdophones du sud-est du pays avaient toujours été des réservoirs de voix pour l’AKP. En juin, tout a basculé. Objectif irréalisable Cette nouvelle donne a douché les espoirs de l’homme fort de Turquie, avide d’instaurer un régime présidentiel à la mesure de ses ambitions. Premier président élu au suffrage universel en août 2014, M. Erdogan rêvait d’un pouvoir aussi étendu que son nouveau palais à Ankara, d’une superficie de 200 000 mètres carrés. Pour le numéro un turc, la « répétition » du scrutin ne peut que lui être favorable. Il a d’ailleurs prié les électeurs de lui donner « 400 députés », de quoi réaliser le changement de Constitution tant espéré. C’est faisable si l’AKP a 367 des 550 sièges du Parlement. Avec 330, il est possible de convoquer un référendum. Pour gouverner seul, il faut à l’AKP 276 députés. Cet objectif apparaît aujourd’hui irréalisable. Les résultats ont peu de chance de varier à cinq mois d’écart. D’ailleurs, les principaux instituts de sondage (Gezici, Metropoll, Sonar, Konda) dessinent pour le 1er novembre un score quasiment identique à celui de juin. Un sondage, publié jeudi 29 octobre par Metropoll, attribue à l’AKP 43,3 % des intentions de vote, soit 2,5 points de plus qu’en juin. Un autre sondage, publié le même jour et réalisé par l’institut A&G Research, donne au « parti de l’ampoule » (le surnom de l’AKP) 47 % des suffrages, mais il est le seul à être aussi optimiste. Avec 43 % des voix, l’AKP se retrouverait dans la même situation qu’en juin, obligé de composer avec l’un des trois partis de l’opposition parlementaire pour former une coalition. Selon une étude réalisée par la fondation Carnegie, le scénario le plus vraisemblable serait que l’AKP et le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), le vieux parti d’Atatürk s’entendent pour former un gouvernement. Pressés d’en finir avec l’incertitude politique et l’économie qui chancelle, les hommes d’affaires misent sur cet attelage. Vers une troisième élection Comme tout les oppose, les deux partis risquent de former une coalition bancale. Le CHP réclame pour sa part une enquête sur les accusations de corruption révélées en 2013 dans l’entourage de M. Erdogan, ce que ce dernier ne saurait accepter. A terme, la coalition pourrait craquer, ouvrant la porte à de nouvelles élections. « Erdogan semble avoir peu d’enthousiasme pour cette formule. Il jouit encore d’une position hégémonique au sein du parti quand bien même, en tant que président, il devrait être politiquement neutre. Une coalition pourra émerger si Erdogan peut être convaincu qu’une nouvelle élection sera néfaste au pays et à ses ambitions politiques personelles », écrit Sinan Ulgen, co-auteur de l’étude publiée par Carnegie. L’idée d’une troisième élection fait son chemin. « Si le résultat est semblable à celui du 7 juin, je crains qu’on envisage une nouvelle élection. Voilà pourquoi il est important qu’un seul parti gouverne », a déclaré récemment Mehmet Ali Sahin, vice-président et député de l’AKP. En attendant, l’AKP a largement abusé de sa position dominante pendant la campagne. En octobre, la chaîne publique TRT a accordé vingt-neuf heures de diffusion à M. Erdogan et trente heures à son parti l’AKP. Le CHP a eut droit à cinq heures, contre une heure et dix minutes pour le Parti de l’action nationaliste (MHP, droite nationaliste) et dix-huit minutes pour le HDP. Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Journaliste au Monde http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/30/legislatives-turques-merdogan-peut-il-esperer-gouverner-seul_4800366_3214.html Turquie. La lettre de cinquante médias internationaux à Erdogan Ouest-France Turquie - 30 Octobre Une cinquantaine de médias internationaux ont envoyé une lettre au président Erdogan, à propos des atteintes à la liberté de la presse avant les législatives de dimanche. Parmi les signataires de la lettre, rendue publique vendredi, figurent les rédacteurs en chef du New York Times, de l'AFP, de La Stampa, du Süddeutsche Zeitung, de VICE Media, du New Yorker et du Washington Post. La lettre cite une série d'événements survenus ces deux derniers mois, notamment deux attaques contre le siège du quotidien Hurriyet, l'agression dont a été victime le journaliste Ahmet Hakan Coskun, l'assaut de la police contre le siège du groupe de Koza Ipek Media cette semaine et la détention de trois journalistes travaillant pour Vice News, dont Mohammed Ismael Rasool, toujours en prison, ainsi que d'autres poursuites et arrestations. « Une culture de l'impunité » « Nous vous appelons à employer toute votre influence pour vous assurer que les journalistes, qu'ils soient citoyens turcs ou membres de la presse internationale, sont protégés et autorisés à faire leur travail sans encombre », écrivent les responsables des médias au président turc, soulignant l'impact négatif pour l'image de la Turquie de toute atteinte à la liberté de la presse. Les rédacteurs en chefs mettent en garde contre une « culture de l'impunité » et sur l'absence de condamnation par le gouvernement turc des attaques contre les journalistes indépendants. http://www.ouest-france.fr/turquie-la-lettre-de-cinquante-mediasinternationaux-erdogan-3805404 La gauche démocratique est la cible du « système Erdogan » LE MONDE | 30.10.2015 à 12h10 • Mis à jour le 30.10.2015 à 12h37 | Par Hamit Bozarslan (Historien et sociologue) La stratégie de terreur et de peur que Recep Tayyip Erdogan poursuit avec ténacité depuis les élections législatives du 7 juin, qui l’ont privé de sa majorité absolue à l’Assemblée, a transformé la Turquie en une maison endeuillée. La défaite estivale que le président subissait alors l’empêchait de présidentialiser le système politique comme il le souhaitait et balayait ses ambitions de faire de son pays une puissance mondiale, turque et sunnite, avant le centenaire de la République en 2023. Deux autres échéances, situées au-delà de son temps générationnel – le 600e anniversaire de la conquête d’Istanbul (2053) et le millénaire de l’arrivée des Turcs en Asie mineure (2071)–, devaient succéder à cette date pour ancrer l’« erdoganisme » dans l’éternité. Certes, intégrant une bourgeoisie d’origine anatolienne de moins en moins puritaine, des couches défavorisées dépendant de sa charité, une puissante confédération syndicale et une Anatolie turque et sunnite profondément conservatrice, le « système Erdogan » disposait encore de la confiance de 41 % des électeurs. Mais les complaisances d’Ankara à l’égard de l’organisation Etat islamique et sa profonde hostilité à l’encontre des Kurdes syriens lui avaient fait perdre une bonne partie de son électorat kurde. La mue d’Erdogan en « homme unique » du pays entre les législatives de 2011 et celles de 2015 était allée de pair avec une réelle désinstitutionnalisation de l’Etat Venant après des scandales de corruption à répétition, la construction d’un palais présidentiel somptueux avait... En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/10/30/lagauche-democratique-est-la-cible-du-systemeerdogan_4800157_3232.html#u5jCg3DvWl5Gr9kl.99 Le HDP : un parti d'opposition turc mis sous pression Aurélie Didier, envoyée spéciale à Istanbul Publié à 17h18 Qui sont les membres du HDP, le parti démocratique des peuples? Une épine dans le pied du parti islamo-conservateur AKP ! Ce parti d'opposition veut représenter la diversité et les minorités turques : Kurdes, féministes, gays, Arméniens ou encore jeunes progressistes. Mais le HDP est aussi régulièrement mis sous pression et affirme défendre la liberté d'expression face au président turc Recep Tayyip Erdogan. Découverte de ce nouveau parti à travers les portraits croisés d'une candidate écologiste et de jeunes militants universitaires. La sécurité est renforcée et les fouilles sont devenues systématiques lors des événements organisés par le HDP. Les membres de ce parti d'opposition se sentent menacés. Leurs idées dérangent certains en Turquie. Beyza Üstün, candidate et députée HDP, est invitée pour un dernier meeting dans un faubourg à Istanbul avant les élections. C'est une professeur d'université, écologiste et féministe. "le président Erdogan dit que les femmes doivent d'abord être mariées, et elles doivent avant tout élever beaucoup d'enfants. Il a des idées de dictateur. Ce mode de pensée dictatoriale vient d'une mentalité machisme. Ici, nous sommes des femmes, et notre parti défend les femmes". Ce parti veut rassembler toutes les minorités en Turquie. Et cela fonctionne. Le HDP est entré pour la première fois au parlement aux élections de juin dernier. Il a fait perdre la majorité absolue à l'AKP, le parti islamoconservateur qui était au pouvoir depuis 13 ans. Mais le HDP est mis sous pression. Il a été plusieurs fois visé par des attaques violentes et meurtrières, comme lors d'une marche pour la paix à Ankara le 10 octobre dernier. Plus de 100 personnes sont décédées lors d'un double attentat, la grande majorité des participants étaient des sympathisants du HDP. La députée Beyza Üstün refuse de céder à la panique: "Je n'ai pas peur. Nous voulons construire une vie meilleure dans notre pays, la liberté est très importante pour moi." "Écouter de la musique kurde, c'est une activité criminelle" Elle ne veut pas avoir peur. Mais elle est en colère en participant à une autre conférence dans le centre d'Istanbul. Les organisateurs de l'événement affirment que 200 étudiants ont été emprisonnés depuis le mois de mai. Leur faute, avoir insulté le président turc, entre-autre. L'un d'eux , Hakan Demir, a envoyé une lettre depuis la prison à son ami Derya Baris, étudiant en langue et littérature turque à lUniversité du Bosphore à Istanbul. Il lit quelques extraits devant l'audience : "Ils ont un dossier contre moi, ma musique, mes livres. Mais ce sont des soit-disants preuves." Plusieurs amis du jeune étudiant emprisonné étaient présents à la conférence et militent pour le HDP. A la sortie, ils se dirigent vers le quartier de l'Université du Bosphore. Tous affirment que le parti au pouvoir en Turquie est plus en plus autoritaire. leur ami en a fait les frais. Dans le bus, leur dialogue est révélateur de la confusion qui règne au sujet de la liberté d'expression : "-En Turquie, lire des livres politiques, écouter de la musique kurde ou folklorique, c'est une activité criminelle. - Non non, ce n'est pas un crime selon la loi! - C'est un crime selon le gouvernement... Un homme intervient: Oui c'est cela" Le HDP, le parti de toutes les minorités Ces jeunes veulent en finir avec les idées de l'AKP et du président Erdogan. Dans leur quartier général, un café proche de l'université, ils rassemblent les tracts à distribuer. Pour Asli Azarpa, étudiante en didactique, le HDP est une vrai alternative."En Turquie, c'est la première fois qu'il y a une femme co-présidente dans un parti. Nous avons deux co-présidents. En fait le HDP, ce n'est pas seulement le parti des Kurdes, c'est le parti de toutes les minorités. Arméniens, Kurdes, féministes ou encore homosexuels." Ils sont tous volontaires pour la distribution des tracts en rue et se séparent en petits groupes. Mais deux d'entre-eux, Derya et Deniz, se retrouvent seuls dans quartier, et la situation s'envenime. Des militants nationalistes les menacent et leur ordonnent de quitter le quartier. Les deux jeunes militants du HDP hésitent, puis Derya explique à son camarade qu'elle préfère ne pas envenimer la situation : "Je ne veux pas avoir de problème alors qu'on est si proches des élections." Ils quittent le quartier. Ces jeunes militants savent qu'ils doivent éviter certains districts d'Istanbul car la menace d'agression est réelle. http://www.rtbf.be/info/monde/detail_le-hdp-un-parti-d-opposition-turcmis-sous-pression?id=9124937 Turquie : "Les vieux démons ont resurgi sous de nouveaux traits" Par L' Obs Publié le 30-10-2015 à 10h55 Alors qu'Erdogan, mis en difficulté au Parlement, tente par tous les moyens de maintenir son pouvoir sur le pays, les indices du retour de la nébuleuse militaro-nationaliste se multiplient. "Si l'AKP perd les élections, les bandes criminelles resurgiront par ici et les Toros blanches feront leur retour". La menace de voir réapparaître des Renault 12, appelées "Toros" sur les routes de Turquie, pourrait faire sourire. Mais le Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui l'a proférée au cours d'un meeting dans la grande ville kurde de Van, à quelques jours des élections législatives, a glacé le sang d'une bonne partie du pays. Dans les régions de l'Est, nul n'ignore que ce véhicule populaire longtemps fabriqué localement reste encore largement associé aux escadrons de la mort qui raflaient, torturaient et exécutaient des militants kurdes dans les années 90, aux pires heures de la "sale guerre". Des milliers de disparitions sont restées inexpliquées. Demandez à n'importe qui dans ces villes, tout le monde a une histoire à raconter avec les Renault blanches dans les années 90", confirme Muharrem Erbey, un avocat de Diyarbakir. "Mais on dirait qu'aujourd'hui, ils n'ont même plus besoin de se cacher." 250 civils tués en trois mois Depuis le 20 juillet, le conflit armé a repris de plus belle entre les forces de sécurité turques et les rebelles du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), mettant fin à deux ans d'armistice et de négociations de paix entre les belligérants. Plus de 250 civils ont été tués en trois mois, selon l'Association des droits de l'homme (IHD) qui note un retour rapide à un niveau de violence jamais vu depuis 20 ans. Des enfants, des personnes âgées, ont été abattus en pleine rue par des snipers. Les forces spéciales de la police ont imposé un couvre-feu total sur des dizaines de villes et de quartiers. A Cizre, à la frontière turco-syro irakienne, le siège a duré 10 jours et 10 nuits, et 23 civils ont été tués. Des slogans vengeurs, "la république turque est là", "vous allez voir notre force", ont été laissés sur les murs. Une punition collective pour tous les bastions électoraux du parti prokurde HDP (parti des peuples et de la démocratie). Si certains acteurs ont changé – la police a notamment remplacé l'armée – les méthodes utilisées par la contre-guérilla dans les années 90 pour mater l'insurrection kurde sont réapparues. L'attentat d'Ankara, commis par une cellule djihadiste proche de l'Etat islamique, le 10 octobre, a également révélé des failles dans la surveillance et nourri les soupçons de collusion entre l'Etat et Daech. "Les vieux démons ont resurgi sous de nouveaux traits. La rencontre entre 'l'Etat profond' et la 'Nouvelle Turquie' d'Erdogan", souligne le chercheur Karabekir Akkoyunlu, dans un article publié par le site Open Democracy. Le drame de Sirnak Une image plus qu'une autre a hanté les réseaux sociaux. Celle d'un corps, attaché par une corde au pare-choc d'un véhicule blindé des forces spéciales, traîné dans toute la ville de Sirnak comme un trophée de chasse. Ce bourg perché dans la montagne est un fief acquis à la rébellion, ses habitants ont fui des dizaines de village rasés et occupés par l'armée depuis les années 90. Le corps était celui de Haci Birlik. Un jeune comédien, passionné de théâtre et de cinéma, originaire de Sirnak, mais aussi un sympathisant de la cause kurde, beau-frère de Leyla Birlik, députée locale du HDP, vraisemblablement tué au cours d'affrontements armés à l'entrée de la ville. Une vidéo filmée depuis l'intérieur du blindé a accompagné cette macabre mise en scène. Ce sont les policiers euxmêmes qui ont diffusé les images sur Twitter, sur un compte au nom de "Jitem". Comme les commandos de gendarmerie fondés par le général Veli Küçük pour terroriser la base militante du PKK. Militaires, agents, barbouzes, trafiquants de drogue... Le Jitem était au cœur de "l'Etat profond", cette nébuleuse militaro nationaliste, réunissant militaires, agents, barbouzes, trafiquants de drogue, exécutant dans l'ombre, les basses œuvres de l'Etat. Une tradition plus ancienne que les années 90, souligne l'universitaire Karabekir Akkoyunlu. Il y a un siècle, la junte panturque qui contrôlait le gouvernement ottoman utilisait les services d'agents de renseignement et de tribus kurdes pour commettre des atrocités contre les populations arméniennes". L'éradication de ces cellules nationalistes étaient l'un des objectifs de l'affaire Ergenekon, ouverte par la justice en 2008. Le général Küçük en était l'une des têtes d'affiche. Mais après 2013, pour régler ses comptes avec son ancien allié, le prédicateur islamiste Fethullah Gülen, le gouvernement AKP de Recep Tayyip Erdogan a fait libérer de prison tout ce beau monde. Pour le réutiliser à son profit ? Symbolique de cette époque, le parrain mafieux Sedat Peker est remonté sur scène juste avant les législatives du 7 juin. Condamné deux fois pour meurtre et association de malfaiteurs dans les années 90, baron des casinos et des parkings clandestins, membre des fameux Loups Gris, milice ultranationaliste, il a été libéré en 2014. Pour se muer aussitôt en supporter inconditionnel d'Erdogan, originaire comme lui de la ville de Rize, sur la Mer Noire. Guillaume Perrier http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20151027.OBS8357/turquie-lesvieux-demons-ont-resurgi-sous-de-nouveaux-traits.html Elections législatives en Turquie : après l’impasse, l’implosion? LE MONDE | 30.10.2015 à 15h27 • Mis à jour le 01.11.2015 à 09h53 Service « Débats » Incapables de former un gouvernement stable depuis les élections législatives du 7 juin, les Turcs sont de nouveaux appelés aux urnes le 1er novembre pour renouveler leur Assemblée nationale. Contrarié par le vote des électeurs qui l’ont privé d’une majorité absolue au Parlement, le président Recep Tayyip Erdogan a montré qu’il était prêt à tout pour monopoliser le pouvoir, réformer la Constitution et imposer un régime présidentiel. Car au lieu d’apparaître comme un arbitre au-dessus de la mêlée, le leader de l’AKP, à la tête du pays depuis 2002, a multiplié les provocations et mis les Turcs sous pression, prenant le risque d’abîmer au passage le processus démocratique en Turquie et de bloquer la vie politique en rejetant toute idée de gouvernement de coalition. L’avenir suspendu à trois défis Pour sortir de cette impasse, ce qui se joue actuellement à Ankara n’est rien d’autre que l’avenir de la démocratie, suspendu à trois défis. Le premier défi est institutionnel. Les Turcs donneront-ils cette fois-ci une majorité absolue à M. Erdogan ? Rien n’est moins sûr. La société turque a changé en une génération. Les classes moyennes se sont enrichies et les Turcs sont ouverts à la mondialisation. Or, au moment où les citoyens turcs semblent se libérer de la domination paternaliste imposée par M. Erdogan, ce dernier se prend pour le successeur du dernier sultan ottoman et entend cadenasser le pays à tous les échelons du corps social. Le deuxième défi est politique. Singularité turque, la Constitution a fixé à 10 % le seuil d’entrée au Parlement. M. Erdogan n’a toujours pas digéré le fait que le Parti démocratique des peuples (gauche et prokurde) l’ait déjà franchi une première fois en juin. Il n’est pas le seul, les élites turques ont du mal à accepter l’idée de partager le pouvoir. Dans son histoire, impériale ou républicaine, la Turquie a toujours considéré que le pouvoir politique relevait du domaine réservé des élites turques centralisatrices. Il est arrivé dans l’histoire qu’un individu issu d’une minorité nationale ou religieuse non musulmane occupe des places prestigieuses dans l’appareil d’Etat. Métastases de la guerre en Syrie et en Irak Mais le fait d’entrer en force au Parlement en tant que groupe constitué – en l’occurrence en tant que parti de la gauche démocratique prokurde – représente pour la nouvelle « Sublime Porte » une sorte de crime de lèseturcité. Peu d’observateurs en Turquie ou à l’étranger relèvent cette pratique arbitraire et antidémocratique proprement turque. Enfin, le dernier défi est stratégique et soulève de graves questions pour le développement économique de la Turquie en toute sécurité : quelle que soit l’issue du scrutin, rien ne dit que les fractures ouvertes entre le régime et le PKK, mais aussi les tensions entre Ankara et les djihadistes de Daech, qui multiplie les attentats sur le sol turc, se refermeront. D’autant que les métastases de la guerre en Syrie et en Irak peuvent à tout moment ronger le territoire turc et la stabilité du régime. Ce qui ne sera pas sans effet sur la position de la Turquie par rapport à ces conflits périphériques, ni sans incidence sur le processus d’adhésion – déjà bien compromis – d’Ankara à l’Union européenne. En juin, les électeurs ont dit non à l’ambition ultraprésidentielle de M. Erdogan. En véritable ingénieur du rapport de force, il a riposté en bloquant la vie des institutions républicaines. Le 1er novembre, les électeurs peuvent sortir le pays de l’impasse, satisfaire ou non le projet de leur président et se réveiller au lendemain du scrutin dans une Turquie au bord de l’implosion. A lire sur le sujet: - La gauche démocratique est la cible du « système Erdogan », par Hamit Bozarslan, historien, sociologue, directeur d’études à l’EHESS. Au-delà des Kurdes, le président turc s’en prend à tout ce que la société civile compte de libertés et de pluralisme - Arrêtons tout cynisme dans les relations entre Bruxelles et Ankara, par Anne-Marie Le Gloannec, directrice de recherche au CERI, Sciences Po. On ne peut pas relancer les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne sans tenir compte de l’autoritarisme de M. Erdogan - Monsieur le Président, les Turcs ne veulent pas de votre culte du « Baba », par Elif Shafak, écrivaine turque et politologue. Dominée par la peur et les désillusions, la société turque doit se délivrer du carcan et de la tyrannie paternaliste imposés par Recep Tayyip Erdogan. - Pour une coalition gouvernementale!, par Ali Kazancigil, politologue et codirecteur de la revue de géopolitique « Anatoli ». Les Turcs ne veulent pas donner tous les pouvoirs à M. Erdogan. Il sera contraint au compromis Service Débats En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/10/30/turquie-apres-l-impassel-implosion_4800277_3232.html#wdBIW2DS4pUeco3J.99 Article du journal franco-turc Zaman - 1/11/2015 - 1 Le Collectif VAN relaye ici les articles du journal franco-turc Zaman (équivalent du Today's Zaman en langue anglaise, diffusé en Turquie). Attention : ces articles ne sont pas commentés de notre part. Il s'agit pour l'essentiel de traductions des versions turque et anglaise du Zaman, journal anciennement proche du parti au pouvoir (AKP) mais dont le propriétaire, le prédicateur musulman Fetullah Gülen, est désormais en guerre ouverte avec Erdogan. Zaman France Elections législatives : Les nationalistes et les conservateurs offrent le pouvoir à l'AKP L'AKP remporte la majorité absolue alors que les nationalistes et les Kurdes connaissent un grave revers. Plus que le Premier ministre Ahmet Davutoglu, c'est le chef de l'Etat, Tayyip Erdogan, qui sort grand vainqueur du scrutin. Dimanche, Novembre 1, 2015 - 18:49 Sami Kiliç Paris C'est une grande victoire pour l'AKP, le parti de la justice et du développement, qui frôle à nouveau les 50% après avoir obtenu 41% il y a 5 mois. Un bond de 9 points qui lui offre corrélativement près de 315 députés soit plus de 50 élus par rapport à juin dernier. Les kémalistes et les sociaux-démocrates du CHP (parti républicain du peuple) stagnent avec 25% et 132 élus. Les partis d'opposition sanctionnés Ce sont les nationalistes du MHP (parti du mouvement nationaliste) et les Kurdes du HDP (parti démocratique des peuples) qui reculent fortement avec respectivement 12% et 10%. C'est un énorme retournement. Les partis d'opposition qui avaient la possibilité de former une coalition contre l'AKP en juin accusent une réelle baisse. L'intransigeance du leader nationaliste, Devlet Bahçeli, devenu rapidement le "Monsieur Non", explique en grande partie le score obtenu. La province d'Osmaniye, le seul bastion du MHP et circonscription de Bahçeli, offre la première place à l'AKP, c'est dire le désastre électoral. De leur côté, les conservateurs kurdes du HDP (parti démocratique des peuples) ainsi que les conservateurs des deux partis religieux SP (parti de la félicité) et BBP (parti de la grande union) ont préféré voter pour l'AKP. La reprise des combats entre l'Etat et le groupe terroriste autonomiste PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) ainsi que la menace djihadiste ont poussé les conservateurs à serrer les rangs derrière le gouvernement en place. Tayyip Erdogan en position de force Même si l'AKP n'obtient pas les 3/5e au Parlement, ce qui lui permettrait de soumettre un référendum constitutionnel, il n'en demeure pas moins que le chef de l'Etat, Tayip Erdogan, a désormais les mains libres pour imposer une pratique présidentialiste. Son Premier ministre, Ahmet Davutoglu, est un fidèle et même s'il est théoriquement le grand vainqueur, il ne devrait pas faire de l'ombre au président de la République. C'est donc vers un régime présidentiel de facto que la Turquie se dirige. En outre, la marginalisation du MHP et l'affaiblissement du HDP permettent à l'AKP de relancer le processus de réconciliation avec les Kurdes. Erdogan peut encore une fois se présenter comme le véritable représentant de l'électorat kurde, composé majoritairement de conservateurs. Enfin, ce score est de nature à calmer l'ardeur des dissidents au sein de l'AKP. Récemment, l'émergence d'un nouveau parti, sorti des entrailles de l'AKP, était largement discutée. C'est désormais un scénario improbable tant la confiance accordée au duo Erdogan-Davutoglu est sans appel. http://www.zamanfrance.fr/article/elections-legislatives-nationalistesconservateurs-offrent-pouvoir-a-lakp-18359.html La Turquie a tué 2.000 "terroristes", dit le président Erdogan Zonebourse 30/10/2015 | 18:51 La Turquie a tué environ 2.000 activistes lors de récentes opérations sur son sol et à l'étranger et celles-ci vont se poursuivre, a déclaré vendredi son président Recep Tayyip Erdogan. La Turquie a mené ces derniers mois des raids contre les djihadistes de l'Etat islamique en Syrie et contre les positions de Kurdes du PKK en Turquie et dans le nord de l'Irak. "Pour l'instant, 2.000 terroristes ont été tués à l'intérieur et à l'extérieur du pays", a déclaré le chef de l'Etat turc dans des commentaires diffusés par la chaîne de télévision AHaber. Il a aussi dit que les forces de sécurité turques avaient interpellé vendredi des personnes qui tentaient de se rendre en Syrie avec sept kilogrammes d'explosifs. (Melih Aslan et Tulay Karadeniz; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Marc Angrand) https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/La-Turquie-a-tue-2000terroristes-dit-le-president-Erdogan--21318363/ Législatives en Turquie : la stratégie de la tension d’Erdogan Publié le 28 octobre 2015 à 18h54 Par Joséphine Dedet Autoritarisme croissant, interruption du processus de paix avec les Kurdes… Pour tenter de conquérir le 1er novembre la majorité absolue qui lui avait été refusée en juin, Recep Tayyip Erdogan ne fait pas dans la dentelle. C’est l’histoire, banale, d’un chef d’État qui voulait modifier la Constitution pour faire basculer son pays dans un régime présidentiel où il s’arrogerait des pouvoirs très élargis, et qui pour cela sommait son peuple de lui donner « 400 députés ». Aux législatives du 7 juin, il n’en obtint « que » 258 (sur 550), et l’AKP, son parti, perdit la majorité absolue qu’il détenait depuis treize ans. Impossible désormais de gouverner seul. Ulcéré de cette mésaventure, Recep Tayyip Erdogan convoqua de nouvelles élections pour le 1er novembre. Pas question de former une coalition avec un parti d’opposition, car aussi bien le CHP (centre gauche, laïc) que le MHP (ultranationaliste) lui posaient deux conditions : un, qu’il renonce à instaurer un régime présidentiel et respecte la neutralité de sa fonction ; deux, qu’il accepte que la justice rouvre le dossier du scandale de corruption qui, avant d’être enterré, contraignit quatre de ses ministres à démissionner. Afin de gagner ce match retour, le président, qui fut dans sa jeunesse un footballeur émérite et passe, en politique, pour un joueur rugueux, tacle de plus en plus violemment ses adversaires. Une fuite en avant qui inquiète les chancelleries occidentales et, plus grave pour lui, une part croissante de l’opinion. « Désormais, la moitié du pays nous déteste », s’inquiétait déjà en février Bülent Arinç, qui cofonda avec lui l’AKP et fut son vice-Premier ministre. Les opposants d’Erdogan : des chiites alevis aux Kurdes La moitié du pays ? Ce sont bien sûr ses opposants « naturels » : le camp laïc, les chiites alevis. Mais depuis le mouvement de contestation de Gezi, durement réprimé en 2013, s’y ajoutent d’autres couches de la population. Des libéraux, jadis sensibles à ses premières réformes démocratiques, aujourd’hui choqués par son autoritarisme. Des femmes et des jeunes, excédés par les relents machistes et la bigoterie du discours d’un pouvoir enclin à s’immiscer dans leur vie privée. Des écologistes et des ouvriers, indignés de voir l’AKP faire passer le profit et le béton armé avant la protection de l’environnement et la sécurité au travail. Des journalistes, traduits en justice pour insulte au président à la moindre critique, quand ils ne sont pas menacés, voire tabassés par des zélotes du pouvoir. Des partisans de l’imam Fethullah Gülen, ex-allié d’Erdogan devenu son ennemi juré, soit une palanquée de policiers et de magistrats objets d’une chasse aux sorcières. Certains de ces mécontents ont même rejoint le HDP, un parti prokurde, séduits par son discours rassembleur. Les Kurdes, justement… La moitié d’entre eux votaient jusqu’ici AKP. En juin, la plupart ont choisi le HDP, permettant à ce parti de recueillir 13,1 % des voix et empêchant l’AKP d’obtenir la majorité absolue. Une trahison qu’Erdogan a du mal à digérer, lui qui, en 2012, avait courageusement entamé un processus de négociations avec le mouvement politique kurde, apportant trois ans de paix à un pays meurtri par la sale guerre de 19841999 (40 000 morts), puis régulièrement endeuillé par des combats sporadiques avec la guérilla du PKK. Qui vote pour l’AKP ? Erdogan a alors fait le choix de consolider sa base en radicalisant son discours. Quitte à couper le pays en deux en attisant les antagonismes (sunnites contre alevis, Turcs contre Kurdes, etc.). « Ce sont au contraire ceux qui ont détenu le pouvoir avant nous qui, sentant qu’ils perdent du terrain, sont de plus en plus agressifs. Ils sont minoritaires mais bruyants », objecte Kani Torun, député AKP de Bursa. De fait, après treize ans de pouvoir, le parti garde de beaux restes, autour de 38 % -40 %. Même lassée par sa rhétorique belliqueuse ou déçue par le ralentissement économique, la frange conservatrice et pieuse qui lui doit son ascension sociale et son enrichissement continue de voter pour lui. Erdogan a créé un climat de tension pour conditionner les électeurs. Il espère que la peur du chaos les ramènera dans son giron, dénonce Hisyar Özsoy Le président compte aussi puiser dans le vivier de voix du MHP (16,4 % en juin). Les électeurs de ce parti étant farouchement hostiles à toute concession aux Kurdes, le processus de paix a été interrompu dès le mois de mars. Au détriment de tous : policiers et militaires, d’un côté ; membres du PKK et civils kurdes, de l’autre. Les premiers assassinés d’une balle dans la tête ou attirés dans des guets-apens. Les seconds visés indistinctement par des opérations de ratissage ou abattus comme des lapins. L’image de ces villes du Sud-Est sous couvre-feu, coupées du monde, ou encore celle du beau-frère d’une députée HDP, dont le cadavre a été traîné par un blindé de la police, ne sont pas près de s’effacer des mémoires. « Erdogan a créé un climat de tension pour conditionner les électeurs. Il espère que la peur du chaos les ramènera dans son giron », dénonce Hisyar Özsoy, député HDP de Bingöl (Sud-Est). Une haine féroce à l’encontre de Bachar al-Assad Résultat : 701 morts entre le 7 juin et le 10 octobre, selon le quotidien Cumhuriyet. Un bilan qui inclut les victimes des attentats-suicides de Diyarbakir (4 morts, en juin), Suruç (33 morts, en juillet) et Ankara (102 morts, le 10 octobre) dirigés contre des meetings du HDP ou des rassemblements pour la paix organisés par des collectifs de gauche. Trois attaques attribuées à Daesh, mais à propos desquelles l’opposition incrimine la politique syrienne d’Erdogan – lequel hait littéralement Bachar al-Assad. La Turquie a donc longtemps fermé les yeux sur les va-et-vient des jihadistes à sa frontière et sur l’acheminement d’armes à des groupes radicaux. Laxisme coupable ? Défaillance du renseignement ? Politique du deux poids, deux mesures (les positions du PKK en Irak du Nord sont bien plus souvent bombardées que celles de Daesh en Syrie) ? Ces questions se posent avec suffisamment d’acuité pour que le Premier ministre ait chargé une équipe dirigée par Cemalettin Hasimi, issu d’une grande famille kurde et parfait anglophone, d’informer la presse étrangère des mesures prises en matière de sécurité. Un chaos politique et sécuritaire Feu à l’intérieur, feu aux frontières… Ce chaos bénéficiera-t-il électoralement à l’AKP ? « Très difficile à dire, estime l’universitaire Emre Erdogan (sans lien de parenté avec le président), fondateur à Istanbul de Infakto RW, une société d’études indépendante. Le HDP, qui se présente comme une victime, attirera de nouveaux électeurs, qui tiennent le gouvernement pour responsable des attentats. Mais, dans le même temps, l’AKP pourrait gagner des voix dans les milieux nationalistes et conservateurs, déjà très soupçonneux à l’égard des « puissances étrangères » [la Syrie] et de leurs « agents séparatistes » [le PKK]. » Un sentiment que partage Samil Altan, membre du comité exécutif du HDP à Istanbul, qui s’exprime ici à titre personnel : « La division du pays est telle que ces événements pourraient aussi bien jouer en notre faveur qu’en notre défaveur, et pareillement pour l’AKP. » Les sondages montrent à quel point le climat est devenu anxiogène. Alors qu’en mai la situation économique et l’emploi venaient en tête des préoccupations des Turcs (53 %) et que la menace terroriste et la paix n’étaient évoquées que par 14 % d’entre eux, cette proportion s’est inversée en septembre, avec respectivement 14 % et 72 %. Compte tenu de la situation, les gens veulent la stabilité. Ceux qui avaient sanctionné l’AKP en juin ne le feront pas cette fois-ci, et nous pouvons regagner la majorité absolue, assure Kani Torun Quant aux dernières projections pour le scrutin, elles donnent des résultats identiques à celui de juin. Kani Torun n’y croit pas une seconde : « Compte tenu de la situation, les gens veulent la stabilité. Ceux qui avaient sanctionné l’AKP en juin ne le feront pas cette fois-ci, et nous pouvons regagner la majorité absolue », assure-t-il en refusant « pour le moment » d’évoquer la possibilité d’une coalition. C’est pourtant cette perspective qui se profile. « Il est quasi certain que l’AKP en sera le parti clé, les estimations les plus pessimistes le créditant de 250 sièges [sur 550] », affirme Emre Erdogan, pour qui « aussi bien le MHP que le CHP pourraient participer à un gouvernement dominé par l’AKP, après avoir fait des compromis pour le bien de la nation ». « L’engagement de l’AKP dans un conflit avec le PKK pourrait toutefois donner l’avantage à une coalition avec le MHP », ajoute-t-il. « D’ici à deux ans, il y aura probablement de nouvelles élections. En attendant, s’il veut rester au pouvoir, le président devra faire lui aussi des concessions, faute de quoi tout le système serait en danger et l’armée pourrait intervenir », résume Samil Altan. http://www.jeuneafrique.com/mag/274170/politique/legislatives-enturquie-la-strategie-de-la-tension-derdogan/ L’attentat d’Ankara, révélateur d’un «fiasco sécuritaire» Libération Par Marc Semo — 30 octobre 2015 à 18:56 Malgré les avertissements, le régime n’a pas su éviter le massacre du 10 octobre et paie aujourd’hui son double-jeu face à la question jihadiste. L’attentat d’Ankara, révélateur d’un «fiasco sécuritaire» Pénaliste habituée des cas difficiles, Senem Doganoglu a déjà été confrontée à «la restriction d’accès au dossier au nom de la sécurité nationale», toujours plus souvent imposée aux défenseurs ou aux parties civiles par les procureurs dans les affaires considérées comme «sensibles». Mais jamais les entorses au travail des avocats n’ont été aussi évidentes et caricaturales. «Plus de quinze jours après le massacre de la gare d’Ankara, les seuls éléments à notre disposition sont des coupures de presse et les engueulades d’un parquet plus habitué à considérer les militants kurdes ou de la gauche comme des accusés que comme des victimes», s’indigne cette juriste et activiste de la Fondation des droits de l’homme. Elle représente quatre des 102 morts du double attentat-suicide perpétré le 10 octobre par deux kamikazes de l’Etat islamique (EI). Ciblant une manifestation pour la paix du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) et de la gauche, ce carnage, le plus important commis dans le pays, pèse sur les élections législatives anticipées de dimanche. Il est le révélateur de l’incompétence autant que des dérives autoritaires de «l’Etat AKP» imposé par le parti islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan. «Comment a-t-il été possible de mener une attaque d’une telle ampleur, en plein cœur de la capitale, sans qu’il y ait eu des défaillances des organes de sécurité, voire des complicités, ce qui est encore plus grave ?» accuse Murat Emir, député du Parti républicain du peuple (CHP), principale force de l’opposition de gauche. Cet élu avait créé, avec une poignée de collègues de son mouvement et d’autres forces d’opposition, une commission d’enquête après l’attentat suicide de Suruç (33 morts), le 20 juillet, dont la cible - un meeting des Kurdes et de la gauche - comme le modus operandi étaient identiques à celui d’Ankara. Il veut notamment faire la lumière sur les tolérances dont a longtemps bénéficié l’Etat islamique en Turquie. Confusion. Le gouvernement, lui, met en cause un absurde «acte terroriste collectif» mêlant jihadistes de l’EI, rebelles kurdes du PKK et services syriens. Une bonne partie de l’opinion doute encore. Si pour un quart des personnes interrogées dans un sondage de l’institut Gezici, l’EI est le probable responsable, un autre quart accuse le PKK et 10 % le parti prokurde HDP… principale victime du carnage. Des œillets rouges et des panneaux portant les noms des personnes tuées s’entassent en face du grand parvis de la gare d’Ankara sur les lieux de la double explosion. De petits groupes s’arrêtent pour une prière muette ou un selfie. Un anonyme a déposé une pancarte avec une phrase manuscrite : «Ne laissons pas parler la haine.» Senem Doganoglu était arrivée sur les lieux quarante minutes après l’explosion. Les policiers chargeaient avec matraques et gaz lacrymogène pour disperser la foule hurlant «Erdogan assassin». Les secouristes s’activaient dans la confusion pour amener les 500 blessés vers les hôpitaux et ramasser les corps. «Une telle panique est compréhensible, vu l’ampleur du carnage. Mais je m’étonne quand même qu’il ait fallu plus d’une heure pour isoler la scène du crime, c’est-à-dire les lieux des deux explosions, qui entre-temps ont été piétinés, faisant disparaître de possibles indices», soupire l’avocate, troublée par ce manque de professionnalisme. En revanche, le parquet avait décrété aussitôt le black-out pour les médias sur toutes les informations concernant l’enquête. Les journaux indépendants et d’opposition avaient annoncé qu’ils ne respecteraient pas cette décision liberticide. Puis nombre de médias proches du régime avaient suivi. La mesure avait été levée une semaine plus tard. Arrestations. Les analyses ADN du pied d’un des deux kamikazes ont permis de l’identifier : Yunus Emre Alagöz, frère d’Abdurrahman, luimême auteur présumé de l’attentat de Suruç. Ces deux jeunes Kurdes sont originaires d’Adiyaman, petite ville conservatrice du sud et réservoir de candidats pour le jihad en Syrie. Les images des caméras de surveillance à Ankara et dans d’autres localités ont permis de reconstituer l’itinéraire du kamikaze présumé. Il avait été pris en charge à Gaziantep, la grande ville limitrophe de la frontière syrienne, par Yakup Sahin, un sympathisant de l’Etat islamique qui loua les deux voitures utilisées pour aller à Ankara. Arrêté, ce dernier s’est mis à table dans l’espoir de bénéficier des mesures d’allégement de peine prévues pour les «repentis». Trois de ses complices présumés sont depuis sous les verrous ; mais les deux autres membres du commando, dont celui qui en serait le chef, Yunus Durmaz, surnommé Ebu Ali, sont toujours en fuite. Les exécutants présumés du carnage ont ainsi été identifiés en un temps record, mais les éléments recueillis par les enquêteurs sont pour le moins troublants. Ils révèlent des dysfonctionnements en chaîne. Les frères Alagöz avaient été identifiés comme jihadistes. Leur père était même allé les dénoncer. Mais la police et le parquet de la ville n’ont pas agi, et ils ont pu continuer à faire des va-et-vient avec la Syrie sans être appréhendés. Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a même reconnu qu’il existait une liste de 21 personnes qui pourraient être des kamikazes, tout en affirmant qu’il était impossible d’arrêter des gens «sur de simples suspicions». La police et la justice n’ont pas ces pudeurs quand il s’agit de faire des rafles dans les milieux kurdes. «Les autorités ont longtemps sous-estimé le risque représenté par les groupes jihadistes qu’elles considéraient comme d’efficaces combattants contre le régime d’Al-Assad et les Kurdes», accuse le député Murat Emir. Les armes et les volontaires passaient sans problème la frontière. Des groupes revendiquant leur soutien au jihad armé syrien s’activaient dans de nombreuses villes du pays, y compris à Ankara. Jusqu’à l’attentat de Suruç, des propagandistes de l’EI, voire des recruteurs comme Halil Bayancuk, organisaient des meetings publics sans être inquiétés. Tout cela n’explique pourtant qu’en partie la stupéfiante impréparation de l’Etat, alors même que depuis le massacre de Suruç et la très théorique entrée en guerre de la Turquie contre l’EI, les signaux et les notes internes des services sur «l’imminence d’attentats majeurs» se multipliaient. «Le massacre d’Ankara est un fiasco sécuritaire sans précédent, un tsunami qui montre à quel point les services de sécurité sont aujourd’hui désorganisés et comme jamais à la botte du pouvoir», explique Ercan Tastekin. Flic en pointe de la lutte antiterroriste pendant vingt ans, il a quitté la police en 2014 pour créer Güsam, un institut privé d’études sur la sécurité. Comme lui, des milliers de cadres de la police ont été mis à pied ou contraints de partir parce qu’ils étaient soupçonnés par le pouvoir d’être proches de la confrérie islamiste de Fethullah Gülen, longtemps alliée d’Erdogan avant de devenir l’un de ses plus farouches adversaires. Les «gülenistes» étaient infiltrés dans l’appareil judiciaire, notamment les cours spéciales, et dans les organes de lutte antiterroristes de la police d’où ils menèrent nombre d’opérations fondées souvent sur de fausses preuves pour intimider l’opposition laïque et mettre au pas l’armée. Les purges ordonnées par Recep Tayyip Erdogan, éclaboussé par des affaires de corruption, ont été implacables. «Elles n’ont pas visé simplement les gülenistes ou présumés tels, mais tous ceux suspects de n’être pas d’une fidélité absolue», renchérit l’ancien flic, en soulignant que «les nouveaux promus sont le plus souvent sans expérience et paniqués à l’idée de déplaire». Le nettoyage ordonné par le pouvoir a été tout aussi dévastateur dans la justice, avec plusieurs centaines de mutations et une dizaine d’arrestations. «Les magistrats turcs n’ont jamais été indépendants. Mais aujourd’hui, ils sont encore plus tétanisés, surtout à l’idée de prendre des initiatives dans des dossiers sensibles regardant la sécurité nationale», note un ancien juge. Le black-out imposé sur les investigations judiciaires alimente toutes les théories du complot. Les ratés en séries qui ont permis le carnage posent question, même s’il n’y a aucun élément permettant d’accuser le pouvoir. Ce dernier n’en a pas moins créé le climat de tension en interrompant le processus de paix avec les Kurdes et en désignant le HDP comme une cible. «Etat profond». La non-revendication par l’Etat islamique nourrit aussi toutes les interrogations. D’aucuns évoquent donc la piste - comme dans de nombreuses affaires passées - de «l’Etat profond», ces structures occultes où se retrouvent mafieux, services secrets, ex-militaires et ultranationalistes. Il faudrait plutôt parler «d’Etats profonds», tant ces cliques s’entre-déchirent. Elles peuvent avoir aussi un intérêt commun : créer un climat d’intimidation, notamment face à ce qu’elles perçoivent comme le danger kurde. «L’Etat veut, par la peur, reprendre son pouvoir sur la société», accuse Kemal Göktas, journaliste d’investigation au grand quotidien de gauche Cumhuriyet, qui a longuement évoqué dans ses articles les dysfonctions des services de sécurité. Et qui soupire : «Dans ce climat, nous avons des raisons légitimes de craindre une attaque du siège du journal par des jihadistes ou par des militants fanatisés du pouvoir, ou une nouvelle descente de police. La peur est bien revenue et c’était probablement le but de ceux, quels qu’ils soient, qui ont manipulé les tueurs ou les ont laissés faire.» Marc Semo http://www.liberation.fr/planete/2015/10/30/l-attentat-d-ankararevelateur-d-un-fiasco-securitaire_1410169 TURQUIE/EI Turquie : Daesh/Erdogan, liaisons dangereuses ? 29 octobre 2015 ARTE Reportage - lundi, 2 novembre, 2015 - 06:40 Revoir Pays : Turquie La Turquie a subi le 10 octobre dernier à Ankara l’attentat le plus meurtrier de son histoire. 102 morts, plus de 500 blessés. C’est le troisième attentat commis depuis début juin par de jeunes djihadistes venus d’Adiyaman. Une ville de 200 000 habitants, située au sud-est de la Turquie. Un groupe de 21 bombes humaines en puissance est aujourd’hui recherché par la police. Les familles de quatre de ces jeunes racontent avoir alerté pendant des mois les autorités pour dénoncer leurs propres enfants. En vain. Comment ce groupe terroriste a-t-il pu s’implanter et recruter en Turquie ? Comment ses membres ont-ils pu aller et revenir de Syrie sans être repérés par les services turcs ? Le pouvoir turc est accusé au mieux d’inaction, au pire de complicité. Le Président Erdogan a exploité ces attentats pour justifier la répression des kurdes dans le sud du pays. Les affrontements ont fait 250 morts civils en trois mois. Une stratégie du chaos pour gagner aux élections législatives du 1er novembre la majorité absolue perdue en juin. Mais à quel prix ? Turquie : Daesh Erdogan, liaisons dangereuses ? de Guillaume Perrier et Marc Garmirian – ARTE GEIE / Agence Capa France 2015 Erdogan et l’Etat islamique Selon toute vraisemblance, Recep Tayyip Erdogan a depuis longtemps mis Daech au cœur de sa stratégie pour asseoir son pouvoir. L’opposition l’accuse même une complicité avec l’Etat islamique même si depuis le mois de juillet, l’armée turque bombarde les positions de Daech. Erdogan : le pouvoir à tout prix Notre dossier sur les élections en Turquie http://info.arte.tv/fr/leselections-legislatives-en-turquie Soutenir la terreur Il ne fait plus aucun doute qu’Erdogan a d’abord laissé faire Daech sans intervenir directement dans le conflit qui oppose les troupes de Bachar ElAssad, rebelles et djihadistes. Pour le chef de l’Etat turc, ces affrontements devaient mener à la chute du président syrien. En 2014, Ankara n’a pas soutenu les combattants Kurdes lors des affrontements contre Daech dans la ville de Kobane. Pour les Kurdes de Turquie, la bataille de Kobane a donc mis fin au processus de paix avec Ankara. Erdogan espérait que les forces kurdes s’épuisent dans la lutte pour Kobane, renvoyant ainsi aux calendes grecques la formation d’un état kurde. La zone frontière turque est depuis longtemps un passage important par lequel transitent sans difficulté les djihadistes allant et venant de Syrie pour rejoindre l’Europe. Suruc, le tournant Avec l’attentat de Suruc, qui a fait 32 morts, Erdogan doit revoir sa position face à Daech. Cette tuerie non revendiquée porte la signature de l’Etat islamique, selon le premier ministre turc Ahmet Davutoglu. C’est le premier attentat perpétré par Daech sur le sol turc, c’est pourquoi Ankara a demandé, dans le cadre de l’Otan, le bombardement des positions djihadistes de l’EI en Syrie. La Turquie faisait déjà partie de la coalition internationale de lutte contre Daech. Mais son rôle se voulait surtout humanitaire, accueillant sur son sol les réfugiés fuyant la guerre en Syrie. Parallèlement, le président turc accusait publiquement Daech, le PKK ainsi que les services secrets syriens d’être responsables des attentats commis en Turquie. Des armes pour les djihadistes Pour l’Opposition, le revirement d’Erdogan n’est qu’une manœuvre électorale. Elle reproche au président turc d’avoir soutenu les groupes djihadistes et de leur avoir livré secrètement des armes. Quelques mois avant l’attentat de Suruc, on pouvait voir sur les réseaux sociaux une vidéo qui a suscité l’émoi. Les images montraient un convoi de camions turcs immobilisés à la frontière avec la Syrie, apparemment pour apporter de l’aide humanitaire aux populations victimes de la guerre civile. Ce sont pourtant des armes qui ont été découvertes à la douane. Parmi les personnes qui ont été arrêtées, se trouvaient des membres des services secrets turcs. Les véhicules avaient terminé leur périple sur une route contrôlée par Al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Les Turcs voteront-ils pour des hommes forts? Après l’attentat d’Ankara, qui semble confirmer la piste de Daech, de nouveaux éléments ont fait leur apparition : Selon l’Opposition, les services secrets turcs auraient noyauté la branche turque de Daech et organisé l’attentat. Daech n’avaient jusqu’à présent ciblé que les adversaires d’Erdogan, le parti des travailleurs kurdes (PKK) mais le 26 octobre lors d’un échange de tirs entre la police turque et des membres de Daech à Diyarbakir deux policiers ont trouvé la mort. Dans un contexte particulièrement confus, le gouvernement ainsi que le président Erdogan espèrent maintenant se présenter comme la seule force possible pour lutter contre l’insécurité, apporter la stabilité, et maintenir l’unité de la Turquie. Une stratégie risquée et dangereuse dans la lutte pour le pouvoir. Reste à voir si ces manœuvres politiques apporteront de nouvelles voix à l’AKP. Daech D’où viennent-ils ? Daech, armée djihadiste désignée aussi EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant), est une organisation terroriste originaire du nord de l’Irak et issue de l’insurrection sunnite après la guerre d’Irak et la chute du régime de Saddam Hussein. Composé d’anciens militaires des armées de Saddam Hussein et rejoint en 2011 par d’anciens prisonniers salafistes des geôles de Bachar El-Assad, Daech profite des divisions confessionnelles et ses effectifs ne font que grossir. Leur première conquête significative a été la prise de Mossoul en 2014, une ville de 2 millions d’habitants qui s’impose aujourd’hui comme la « capitale » de l’organisation, ainsi que Raqqa plus à l’ouest en Syrie. Les chiffres sont difficiles à vérifier mais on estime que Daech compterait plus de 5000 combattants en Irak et entre 6000 et 12000 recrues en Syrie. Une partie de ses effectifs vient de l’étranger, pays arabes, europe, caucase. Qui en est le chef ? Le chef de l’organisation est l’Irakien Abou Bakr al-Baghdadi. On ne connaît que peu de choses sur lui. Ancien prisonnier de l’armée US, arrêté à Fallujah en février 2004, c’est au sein des camps de prisonniers de l’armée américaine qu’il a croisé l’essentiel des futurs membres et cadres de l’organisation. Libéré fin 2004 ce n’est qu’en 2010 qu’il devient le chef de l’organisation islamiste après avoir « fait ses preuves » en organisant plusieurs attentats contre des chiites entre 2007 et 2009. Enigmatique et secret, il reste un mentor pour les musulmans candidats au djihad et les jeunes en perdition venus d’Europe en mal d’une illusoire et nouvelle identité. Qui finance l’organisation terroriste ? Daech est riche, très riche. Sa fortune est estimée à environ 2000 milliards de dollars. Ses revenus sont assurés par la prise de contrôle des banques des territoires conquis, de la collecte de l’impôt révolutionnaire, du trafic de drogue, du rançonnage et du trafic d’êtres humains. Daech bénéficie également de dons privés. Mais c’est le pétrole qui constitue la principale source de financement de l’organisation. Daech contrôlerait une douzaine de champs de pétrole. Une fois raffiné, le pétrole est vendu au marché noir, notamment en Turquie et en Syrie où Daech assure également le "commerce du coton". Environ 10% du coton en Turquie proviendrait de champs de coton contrôlés par des djihadistes. Un tee-shirt sur cinq fabriqué en Turquie le serait avec du coton "daech". Enfin l’organisation terroriste contrôle une importante zone de production céréalière entre le Tigre et l’Euphrate ce qui lui permet d’en tirer des bénéfices importants. La grande diversité des revenus est un atout pour Daech dont l’existence ne dépend pas d’une seule source de financement. Quels nouveaux territoires ont-ils conquis ? Un Etat c’est d’abord un territoire. Celui de Daech ne connaît pas de frontières précises. Bien au contraire, installé à la fois en territoire irakien et syrien, il est un « Etat dans les Etats ». Si son berceau d’origine est l’Irak, plus précisément le nord du pays, zone sunnite, Daech va profiter d’une Syrie affaiblie par la guerre pour étendre son influence jusqu’à Alep et Palmyre et prendre possession de tout l’est du pays. Le mode opératoire de Daech est la conquête ville par ville pour asseoir son autorité. Son projet est d’instaurer un « Etat islamique », un Califat, de la frontière turque aux portes de Bagdad. Dossier : Uwe-Lothar Müller, Christophe Huber, Judith Kormann http://info.arte.tv/fr/turquie-daesh-erdogan-liaisonsdangereuses#sthash.eryeGx6W.dpuf LES MIGRANTS Allemagne: le sort des migrants divise les partenaires de la coalition Par RFI Publié le 02-11-2015 Modifié le 02-11-2015 à 07:41 Malgré l'entrée en vigueur, il y a une bonne semaine, d'une loi renforçant le droit d'asile, les chrétiens-sociaux bavarois font le pressing pour obtenir des contrôles plus stricts, notamment la création de zones de transit aux frontières et une limite maximum du nombre de réfugiés. Or le Parti social-démocrate (SPD) rejette les zones de transit. Un compromis entre l’Union chrétienne-sociale bavaroise (CSU) et l'Union chrétiennedémocrate (CDU) sur cette question hier met les sociaux-démocrates sous pression pour accepter ou non cette proposition. Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut Il y aura une fermeture des frontières avec Merkel ou bien une fermeture des frontières sans Merkel. La menace d’un vote sanction contre la chancelière d’un responsable des chrétiens-sociaux bavarois était des plus directes. Il faut remonter aux années 70 pour trouver un conflit aussi ouvert entre la CSU et la CDU d’Angela Merkel. Les premiers reprochent à la chancelière d’avoir ouvert trop généreusement les frontières aux réfugiés. Leur région est la première confrontée à l’arrivée de nombreux migrants et les élus locaux tirent la sonnette d’alarme. Zones de transit Après des heures de discussions, les deux partis conservateurs ont accouché d’un compromis prévoyant la mise en place de zones de transit. En clair, des centres d’enregistrement directement à la frontière où les demandes d’asile devraient être traitées très rapidement, les personnes obtenant une réponse négative étant renvoyées. Mais ce compromis a minima constitue pour l’instant un chiffon rouge pour les sociaux-démocrates, alliés des conservateurs. Pour le SPD, cette proposition consisterait à créer des camps d’internement, jugés contraires aux droits fondamentaux. La prochaine rencontre, jeudi soir, ne sera sans doute pas de tout repos. http://www.rfi.fr/europe/20151102-allemagne-le-sort-migrants-divisepartenaires-coalition ANTISEMITISME Une étudiante de Sciences Po suspendue après des posts antisémites Le Monde.fr | 29.10.2015 à 13h18 • Mis à jour le 29.10.2015 à 13h29 | Par Claire Ané et Adrien de Tricornot La scolarité d’une étudiante koweïtienne de Sciences Po Paris a été suspendue « à titre conservatoire », a fait savoir l’administration de l’école, mercredi 28 octobre. Cette étudiante a été renvoyée de son stage au sein des services culturels de l’ambassade de France aux Etats-Unis, après la découverte d’insultes et propos antisémites postés sur Facebook. L’alerte a été donnée par un collectif baptisé « The Inglorious Basterds », qui se présente comme un « groupe de lutte (non violente) contre les antisémites du Web ». Il donne à voir des captures d’écran de commentaires que la jeune femme aurait postés sur Facebook, sur lesquelles on peut lire : « Vous [les juifs] n’êtes à votre place nulle part dans ce monde - c’est pour ça que vous êtes des raclures, des rats et que vous êtes l’objet de discrimination où que vous soyez ». Son interlocuteur l’ayant taxée de racisme, elle aurait répondu : « D’abord, espèce de rat dispersé, je ne suis pas une immigrée venue de France. Je viens du Koweït et mon pays peut vous acheter, vous et vos parents, et vous mettre dans des fours ». La page Facebook a été fermée depuis. « Consternation » du Quai d’Orsay Convoquée par sa responsable de stage, l’étudiante a confirmé avoir écrit certains des commentaires, mais a notamment nié être à l’origine du passage sur les « fours », a précisé l’ambassade de France à l’AFP. La jeune fille a également dit avoir présenté ses excuses à l’internaute avec lequel elle avait échangé, avant que les Inglorious Basterds ne signalent ses propos. « Le ministère des affaires étrangères et du développement international a appris avec consternation les propos antisémites tenus » par la jeune femme et il « a immédiatement été mis fin à son stage », selon un communiqué posté sur la page Facebook du service culturel de l’ambassade. L’ambassadeur Gérard Artaud a lui aussi commenté l’affaire, sur le réseau social Twitter. L’étudiante sera convoquée dans les prochaines semaines devant la section disciplinaire de Sciences Po Paris, composée de cinq étudiants et cinq enseignants, une fois qu’une commission d’instruction aura étudié le dossier. « Il n’existe aucun cas précédent de cette nature », assure l’administration de Sciences Po Paris, selon laquelle « on peut imaginer que l’exclusion est l’une des sanctions envisageables ». Claire Ané Journaliste au Monde.fr http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/10/29/une-etudiante-desciences-po-suspendue-apres-des-postsantisemites_4799480_4401467.html?utm_medium=Social&utm_source=T witter&utm_campaign=Echobox&utm_term=Autofeed#link_time=144612 2896 GENOCIDE DES TUTSI Nota CVAN : Nous ne commentons pas les informations de la presse francophone que nous relayons sur notre site. Lorsqu'ils traitent du génocide des Tutsi, certains journalistes utilisent le terme simplificateur de "génocide rwandais". Or, l'expression "génocide rwandais" réhabilite le négationnisme et son double génocide (celui des Tutsi par les Hutu et des Hutu par les Tutsi). C'est aussi la thèse des autres négationnistes qui justifient le crime des Jeunes-Turcs contre le peuple arménien par des crimes d'Arméniens contre des Turcs. Le négationnisme se combat par la rigueur des mots d'histoire. Au lecteur d'avoir cet avertissement en mémoire, pour mieux analyser les articles de notre Revue de Presse. En revanche, nous remercions les journalistes qui mettent en pratique la rigueur nécessaire à ces thématiques sensibles. RFI Invité Afrique Jean Hatzfeld donne la parole aux enfants du génocide rwandais Par Anthony Lattier Diffusion : samedi 31 octobre 2015 Dans son dernier livre sur le génocide rwandais, Jean Hatzfeld donne la parole à des adolescents. Ils ont autour de 20 ans. Ils sont nés au moment des tueries ou étaient trop jeunes pour s’en souvenir. Ils portent le poids de ce passé, mais n’en sont pas responsables. Fils de ou filles de rescapés ou de tueurs. Ils vivent aujourd’hui côte à côte. Un papa de sang, publié aux éditions Gallimard, décrient leur quotidien, leurs sentiments et leurs espérances. Jean Hatzfeld est l'invité d'Anthony Lattier. RFI : En parlant de cette génération, de ces jeunes, vous écrivez « chacun s’est débrouillé chacun à sa manière de cette histoire qui est devenue la sienne ». Ce sont des victimes à retardement du génocide, on pourrait dire ? Jean Hatzfeld : D’une certaine façon, oui parce qu’ils n’ont pas vu le sang sur les machettes eux-mêmes, mais ils ont grandi avec ça. Ils ont traversé leur enfance, puis leur adolescence avec le poids de ces tueries sur les épaules, des petites épaules. Et donc ils ont grandi de différentes façons de cette manière-là, c’est-à-dire avec cet héritage. On a l’impression qu’ils sont devenus adultes avant l’heure ? Ils le disent d’ailleurs et c’est très émouvant. A un moment donné, il y en a une qui dit : « L’enfance n’a pas voulu me garder dans son étourderie », c’est une très jolie phrase. Elle dit : « J’ai perdu ma naïveté ». De son côté, Fabrice dit : « On ignore les malfaisances de ses parents et néanmoins on subit la punition pour le mal commis »... Voilà, tout est dit là. Quand on est fils de tueur... Fabrice est un cas un peu particulier puisque son père était [Joseph Désiré] Bitero, le grand chef Interahamwe pour toute la région, qui est toujours en prison, qui n’a jamais été libéré. Donc il y a cette attitude aussi de « mon papa est mon papa, je l’aime plus que tout au monde pour une seule bonne raison, c’est qu’il m’a fait le don le plus extraordinaire qu’on puisse imaginer sur terre, celui de la vie, et à la fois, je sais qu’il a tué à s’en casser les bras, que tout ce qu’on raconte sur lui est vrai. » Et il ne sait pas quoi faire de cela parce que c’est quand même très compliqué pour un enfant. Et les enfants de rescapés tutsis parviennent-ils, au fil des années, à faire parler leurs parents ? Alors c’est beaucoup plus simple. C’est assez extraordinaire et je n’avais pas mesuré à quel point l’histoire de la famille pouvait être différente d’une famille à l’autre. Ça explique tous les problèmes qui s’annoncent, tous les nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus de leur tête dans le ciel. C’est-à-dire qu’a l’âge de 7-8 ans, ou 10-11 ans, dans les familles tutsis, on répond assez franchement. Ce qui est exactement l’inverse dans les familles hutus. Dans les familles hutus, quand vers 8-9 ans ou 10 ans, l’enfant vient voir sa maman et dit « pourquoi papa est en prison ? », la maman est incapable de répondre. Elle ne peut pas dire « voilà ton papa est parti tous les matins en expédition avec une machette bien aiguisée. Il a tué jusqu’à trois heures de l’après-midi ». C’est impossible à dire. Donc elle va mentir ou elle va se taire. Et qu’est-ce qui va se passer alors ? Les enfants sont toujours très débrouillards. L’enfant va essayer de faire avec cela, il va essayer de construire sa propre vérité d’enfant à partir de choses qu’il va glaner à droite, à gauche. Donc en fait, les deux récits familiaux, dans les familles tutsis et familles hutus sont radicalement différents. Ce qui explique un peu qu’à un moment donné, quand ces jeunes se rencontrent vers 16-17-18 ans, ils n’ont pas du tout la même histoire et ça rend le dialogue très difficile. Est-ce que ça n’est pas inquiétant ? C’est de toute façon inquiétant. C’est de toute façon assez vertigineux, mais c’est surtout très douloureux parce que vous avez 18 ans, vous êtes garçon et fille, et vous vous rencontrez autour du stade de foot ou le soir pour aller danser, et vous ne partagez pas du tout la même histoire alors que vous vivez sur les mêmes collines. Vous êtes dans le même pays qui a la même histoire et vous ne la partagez pas du tout. Et ça c’est douloureux pour les enfants. Les enfants de tueurs ont toujours un sentiment de frustration, un sentiment d’être nés dans la mauvaise ethnie, et aussi d’injustice, ils ont dû fuir le Congo, ils ont dû revenir sur leurs terres dans des conditions très difficiles. Est-ce qu’il n’y a pas là en germe la fabrique d’un nouveau ressentiment ethnique ? Il y a de toute façon un sentiment d’injustice et de ressentiment, vécus en ce moment par les enfants pour les raisons que vous dites et aussi parce que, à un moment donné, du fait de l’appauvrissement de la famille, la famille est trop pauvre puisque le papa est en prison, le grand frère est parti à droite et à gauche, et il faut aider la maman à cultiver les deux hectares de la parcelle. Donc à 14 ans, là où on lui tend les bras, il la prend, il s’en va cultiver. Il renonce à l’école. Ça, c’est un sentiment d’injustice très fort. Il ne mesure pas très bien ce qu’il dit, quelque fois en disant, « il faut mieux naître tutsi parce que, dans la famille tutsi, le papa lui a été tué. Il n’est pas en prison, souvent il a été tué ». Ils ne mesurent pas ça mais ils le ressentent, ils le disent comme ils le ressentent. Et ils ressentent un sentiment d’injustice et aussi du mauvais regard. Beaucoup de jeunes sont très croyants et trouvent des réponses en convoquant Dieu. « Le pardon chrétien atténue l’amertume », dit l’un des adolescents. La religion est-elle à la réconciliation nationale aujourd’hui au Rwanda ? Peu. A la fois, ils sont très croyants, mais c’est une foi que je trouve assez intéressante parce qu’elle est assez mâture. Ils ont réfléchi au pourquoi de cette foi. Ils disent « non, ce n’est pas pour oublier, ce n’est pas pour se désangoisser, ce n’est pas pour activer le pardon et se réconcilier ». Je pense qu’ils ont besoin - je n’en sais trop rien pourquoi ils sont si croyants -, d’une relation franche, amicale, et dénuée de choses négatives avec quelqu’un. Et avec Dieu, c’est ce qu’il y a de plus facile. Je pense qu’ils ont besoin de cette relation, de relations difficiles avec leurs parents, qui soit étaient traumatisés, soit étaient menteurs, avec leur environnement, avec les camarades de classes… avec tout ça. Avoir une relation limpide et unique avec Dieu est quelque chose qui leur est probablement nécessaire. http://www.rfi.fr/emission/20151031-jean-hatzfeld-son-livre-donneparole-enfants-genocide-rwandais RUBRIQUE EN ANGLAIS Ayşe Günaysu: It’s a Deeply Rooted Tradition of the Turkish State to Resort to Unlawful Practices (EXCLUSIVE) 10.31.2015, 13:42 "Armedia" IAA presents an exclusive interview with a human rights advocate, a feminist, a member of the Committee Against Racism and Discrimination of the Human Rights Association of Turkey (Istanbul branch), Ayşe Günaysu. - How would you assess the political pre-election situation in Turkey? What can you say about public moods? - There is a fascist dictatorship in Turkey now. No democracy, no human rights, no fundamental freedoms. Turkish army is not fighting the PKK. Turkish army is fighting against Kurdish people. Army and “special unit” forces (very different from regular police force) literally shell the houses with people inside. They kill civilians. They siege towns, declare curfew and leave people in their homes without water, electricity and communication means, dead bodies of children are kept in deep freezers in hot weather. They strip the female guerilla after injuring her, torturing her, and throw her naked body on the street, to take her photograph and service the social media. They injure a young man, then kill him, then tie him to an armored vehicle and drag through the street. They video record from inside the vehicle and we hear insidious curses and insults on the dead body, then service this video to the social media. They let ISIS members massacre innocent people demonstrating for peace, as is the case with the Ankara massacre on October 10, 2015. They let fascist mobs put HDP buildings on fire and organize lynches against innocent seasonal Kurdish workers who have nothing to do with PKK. They arrest local HDP leaders, workers, activists for nothing. Just before the elections Turkey is a vast area of state violence. - Recently we very often here about human rights violations and pressures on media in Turkey. How serious is it and what influence it can have on the results of the elections? - It is extremely serious. Recently, something unprecedented happened. Police raided into the premises of a media group owned by the Gülen Movement, once the ally of AKP, now one of the biggest enemies. The police attacked people protesting the raid and the employees of a number of newspapers and TV channels of this group, injured and arrested some of them. This means that there is no press freedom in Turkey and all media outlets are under danger of closure, attack, and forcibly stop publication/broadcasting. - Is it possible that Turkey this time also will face the same situation as after the previous election and it will be impossible to form a coalition? - I am very pessimistic about the situation in Turkey. In Kurdish provinces the election results may be declared invalid, or the elections may be cancelled at the last moment. Because President Erdoğan is ready to run all the risks just not to lose the power. The reason is, there are huge corruption cases and huge investigations about all their unlawful activities. If AKP loses power it will be their end. So AKP, more specifically Erdoğan, may do everything not to leave the ruling power. Everything. This includes a literal chaos and a civil war in the Kurdish provinces and big riots in the West. Turkish Constitution provides that if the elections are cancelled, or results declared invalid, due to some kind of necessity, the existing government will continue for another one year. They will do everything to make this happen. If nothing happens and the elections are completed without any mess, and if no coalition is formed, there will be chaos again. Why such an irrational, horrible, scary situation in Turkey? Simple: because it’s the deeply rooted tradition of the Turkish state to resort to unlawful practices, because the foundation of the Turkish state was laid with the crimes committed by the state itself: the genocides of Armenians, Assyrians and Anatolian Greeks; because the official policy of Turkey is destruction and denial. Justice never came to Turkey. It knows no justice. No democratic state tradition in Turkey, no respect for human rights, and fundamental freedoms. As long as the Turkish state refuses to confront the crimes committed against humanity, refuses to recognize, restitute, compensate for the Armenian Genocide and thus start a new era of justice, this country will continue to see this bloodshed and injustice. http://armedia.am/eng/news/25690/ay%C5%9Fe-g%C3%BCnaysu-its-adeeply-rooted-tradition-of-the-turkish-state-to-resort-to-unlawfulpractices-exclusive.html AGENDA TV ET RADIO Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions mars-juillet 2015 Le Collectif VAN réunit ici un listing des émissions télévision et radio, de mars à juin 2015, ainsi que les numéros spéciaux de la presse magazine, à propos du génocide arménien dont on commémore le centenaire le 24 avril 2015. Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions août, septembre 2015 http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=91060 Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions juillet 2015 http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=90396 Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions juin 2015 http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=89087 Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions mai 2015 http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=87488 Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions avril 2015 - I http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=87486 Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions avril 2015 - II http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=87489 Agenda TV/Radio et Magazines : programmes et parutions mars 2015http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=87487 URL : http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=86426 RUBRIQUE AGENDA RASSEMBLEMENTS-COLLOQUES-EXPOSITIONS- SPECTACLESPARUTIONS Agenda - Paris : Le 9 novembre, commémorons les victimes de la Nuit de Cristal Agenda - Paris : Le 9 novembre, commémorons les victimes de la Nuit de Cristal - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le 9 novembre et pour la 2e année consécutive, le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] participera - à l'invitation de ses partenaires de Memorial 98 - au rassemblement commémoratif de la « Nuit de Cristal », pogrom d'Etat commis par les nazis le 9 novembre 1938 contre les Juifs d’Allemagne et d’Autriche. Ce rassemblement se tiendra à 18h à Paris, devant le gymnase Japy, lieu symbolique dans lequel furent parqués en 1942, les Juifs raflés par la police française au service des nazis. Le Collectif VAN publie ici le communiqué de presse de Memorial 98 annonçant la commémoration. Memorial 98 21 octobre 2015 Le 9 novembre, commémorons les victimes de la Nuit de Cristal Le 9 novembre, Memorial 98, avec ses partenaires du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], vous invite à commémorer la « Nuit de Cristal », pogrom d'Etat commis par les nazis le 9 novembre 1938 contre les Juifs d’Allemagne et d’Autriche. Pour la 2e année consécutive, nous nous rassemblerons à Paris devant le gymnase Japy, lieu symbolique dans lequel furent parqués en 1942, les Juifs raflés par la police française au service des nazis. Dans la montée du nazisme et du fascisme en Europe, la Nuit de Cristal représente un jalon important: les nazis au pouvoir depuis 1933 franchissent une nouvelle étape dans la violence, celle de massacres antisémites commis au vu et au su de toute l'Europe. Les images des synagogues incendiées, des enfants, des femmes et des hommes assassinés, arrêtés en masse, frappés et humiliés en public ne pouvaient être ignorées, et pourtant en France elles ne changèrent pas la situation: ni à la politique de refoulement des Juifs qui tentaient de fuir l'Allemagne, ni à la politique de laissez faire face à Hitler. Quelques mois plus tôt, en juillet 1938, s’était tenue la conférence internationale sur les réfugiés d'Évian de juillet 1938, dont le but affiché était de de trouver des lieux d'asile notamment pour les réfugiés juifs et qui se termina par un échec. Le gouvernement français y avait exposé sa position: la France n’accueillerait plus de réfugiés. Deux mois plus tard, lors des accords de Munich le 30 septembre de la même année, le gouvernement français cède aux exigences nazies. Une partie de la Tchécoslovaquie (la région des Sudètes) est annexée au Reich nazi, la paix est « sauvée ». La France tourne ainsi ouvertement le dos à ses principes de pays de droits de l'homme, car le gouvernement recherche à tout prix l'apaisement avec son voisin allemand, notamment à travers des négociations secrètes menées par Georges Bonnet, ministre des affaires étrangères, depuis le 10 avril 1938. Bonnet ne veut pas que les évènements de la Nuit de Cristal compromettent sa politique. Il choisit d'ignorer le rapport de George Von, ambassadeur de France à Berlin, qui lui écrit ainsi au lendemain des évènements : "Le traitement infligé aux Juifs en Allemagne que les nazis tentent d'extirper complètement comme des bêtes malveillantes, éclaire la grande distance qui sépare la conception hitlérienne du monde du patrimoine spirituel des nations démocratiques". Bonnet sera ensuite pétainiste, membre du Conseil national de Vichy. La France est ainsi la seule grande démocratie à ne pas avoir dénoncé officiellement les massacres perpétrés dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938. De plus, le 12 novembre 1938, deux jours seulement après la Nuit de Cristal, une loi autorisait en France l'internement des "indésirables" dans des camps de concentration dont ceux des Milles et de Rivesaltes. Les réfugiés juifs allemands et autrichiens entrés non légalement en France étaient désormais directement menacés et seront internés puis plus tard livrés aux nazis. Soixante-dix ans après la défaite du nazisme, rappeler que l'Europe est de nouveau en proie à « ses vieux démons » peut apparaître comme un cliché mais rend compte d’une réalité. Ainsi, l'antisémitisme, que d'aucuns disaient « disparu » est bien là: les victimes de l'attentat de l'Hyper cacher de Vincennes ont été tuées par un assassin qui avait choisi un lieu d'attentat uniquement parce qu'il était fréquenté par des personnes juives. D'aucuns ont choisi de lier sa haine à la religion qu'il revendiquait, mais c'est bien dans le pays de Jean-Marie le Pen, Dieudonné Soral, et que le jeune tueur avait grandi, bercé par une haine diffusée par des médias fascistes extrêmement puissants. En témoigne l'adhésion très large aux théories du « complot juif » qui ont essaimé dès le lendemain des attentats de janvier et qui influencent toutes les couches de la population française. Dans la bonne ville de Versailles, fortement marquée par l’extrême-droite et l’intégrisme catholique, l’œuvre d'art d'Anish Kapoor est dégradée à plusieurs reprises avec des inscriptions contre les « Juifs déviants » La violence pogromiste touche toutes les minorités : l'année 2015 aura aussi été marquée en France par les incendies contre les mosquées, les attaques menées contre les personnes musulmanes dans la rue où à leur domicile, le tout dans une atmosphère de surenchère islamophobe, à laquelle participent des voix venues de tout le champ politique. À Calais, des commandos agressent les migrants et les tabassent. Les Roms qui ont été victimes des génocidaires nazis sont particulièrement visés : dans toute la France, les bidonvilles où survivent les Roms, victimes du racisme d'Etat, sont ciblées aussi bien par des attaques individuelles que par des rassemblements de foules haineuses, très souvent entraînées par des élus d'extrême-droite et aussi de droite. La cacophonie raciste et antisémite ne semble avoir aucune limite : les déclarations racistes des responsables politiques se multiplient si vite que leur dénonciation finit par paraître vaine. Apologie de la « race blanche », dénonciation de l’« invasion » des gens du voyage, éloge du fichage des enfants musulmans, chaque semaine apporte son lot d'excréments verbaux sortis des poubelles de l'Histoire. Face à cette marée, un grand espoir s'est levé, dans cette Europe où presque partout l'extrême-droite parlementaire explose les compteurs électoraux, où les mouvements néo-nazis sont devenus une réalité quotidienne et de plus en plus représentée dans les exécutifs nationaux ou locaux. Car l'année 2015 aura aussi été celle du mouvement de solidarité avec les migrants : partout en Europe, de Vienne à Londres, de Copenhague à Budapest, mais aussi dans de petites villes comme Sérent (Morbihan) des centaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues pour exiger accueil et solidarité. Partout, des gens ordinaires ont décidé de s'engager au quotidien, multipliant les initiatives, du simple don à l'accompagnement administratif en passant par les défenses collectives contre la répression malheureusement quotidienne des migrants à toutes les frontières européennes. Une autre Europe a brusquement émergé, une Europe qui rêve d'égalité, d'ouverture, de coexistence. Une autre opinion publique a donné de la voix par les actes, ensemble des gens de cultures, de religions, de sensibilités différentes, ont répondu ensemble au fascisme montant, et commencé à construire enfin, l'idée d'un autre monde possible. Nous ne sommes pas dans les années 30, mais il n'est jamais trop tôt pour dire « Plus jamais ça » aux héritiers nombreux des pogromistes de ces années-là. Dans nos combats d’aujourd’hui, il n’est jamais trop tard pour faire de nos mémoires une arme . Il y a cent ans, les logiques racistes de l'Etat turc conduisaient au génocide des Arméniens: le négationnisme maintenu de l’Etat turc se trouve renforcé par une décision récente de la cour européenne des droits de l’homme (CEDH) autorisant ce négationnisme à s'exprimer en toute liberté. En France, la loi pénalisant le déni du génocide des Arméniens est renvoyée aux calendes grecques. Nous serons là pour dire la vérité historique, parce que sans reconnaissance de cette vérité, les dérives autoritaires et oppressives en Turquie continueront contre la minorité kurde et contre tous les progressistes. Il y a vingt et un ans, des rhétoriques similaires à celles développées par les nazis étaient utilisées pour préparer et exécuter le génocide contre les Tutsi au Rwanda. La justice n’est toujours pas réalisée: un génocidaire présumé vient d'être relaxé sans procès par la justice française, l’inauguration d’un lieu de mémoire à Dijon a été annulé par le maire et ancien ministre, alors que des députés ont fait pression pour qu'un colloque sur ce génocide n'ait pas lieu à l'Assemblée Nationale. Nous serons aux côtés des Rwandais qui se battent pour que les génocidaires ne restent pas impunis et pour que la responsabilité de l'Etat français soit enfin reconnue. Parce que cette reconnaissance est nécessaire pour que soit combattues toutes les complicités et les complaisances de notre Etat avec des dictateurs ou des tortionnaires, à l'heure où des avions de guerre sont vendus à la junte militaire égyptienne et des bateaux militaires à l'Arabie Saoudite qui décapite ses opposants. Il y a 77 ans, les gouvernements européens refusaient de regarder la réalité nazie en face et fermaient leur frontière à ceux qui fuyaient Hitler, et laissaient commencer le massacre des Juifs, qui allait finir en génocide. Aujourd'hui, les discours prétendûment "réalistes" qui ont laissé Bachar Al Assad massacrer sa propre population vont désormais jusqu'à prôner une alliance avec le dictateur sanguinaire ou au mieux, à le considérer comme un "moindre mal" et un "facteur de stabilité". Au nom du même prétendu "réalisme", l'Union européenne regarde avec indifférence l'un de ses membres, la Hongrie, basculer dans la persécution ouverte contre les migrants; elle refuse toute sanction contre un gouvernement de droite extrême qui favorise des milices racistes antisémites. Mais le réalisme, c'est de regarder l'Histoire en face: celle du 20ème siècle nous a montré que les pogroms, les massacres, voire les génocides dirigés contre une partie de la population dans une aire locale et considérés ailleurs avec indifférence aboutissent toujours à l'extension de la guerre et de la haine au niveau mondial. Nous serons ces Européens qui n'oublient aucune victime de la violence fasciste du passé, parce que l'oubli est la meilleure arme des héritiers des bourreaux. Retrouvons nous le 9 Novembre à 18 H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011, métro Voltaire ou Charonne) Memorial 98 http://www.memorial98.org/2015/10/le-9-novembre-commemorons-lesvictimes-de-la-nuit-de-cristal.html http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=92266 Agenda - Pétition pour sauver le Musée arménien de France Agenda - Pétition pour sauver le Musée arménien de France www.collectifvan.org - Inauguré à Paris en 1953 en présence du Président de la République Française, le Musée Arménien de France abrite des œuvres inestimables, dont certaines furent exposées au Musée du Louvre. Ses collections, réunies par les descendants des victimes du Génocide de 1915, ont été léguées à l’État Français en 1978 et reconnues d’utilité publique. Aujourd’hui, le Musée Arménien va disparaître à cause du Ministère de la Culture. "Monsieur Hollande, Madame Pellerin, au nom de l’Histoire, au nom de la Culture, au nom du respect du legs que la France a reçu et accepté, permettez la réouverture du Musée Arménien de France" demande une Pétition en ligne sur le site Change.org. Sauvez le Musée Arménien de France Inauguré à Paris en 1953 en présence du Président de la République Française, le Musée Arménien de France abrite des œuvres inestimables, dont certaines furent exposées au Musée du Louvre. Ses collections, réunies par les descendants des victimes du Génocide de 1915, ont été léguées à l’Etat Français en 1978 et reconnues d’utilité publique. Aujourd’hui, le Musée Arménien va disparaître. Nous demandons que l’Etat respecte l’héritage qu’il a reçu et permette la réouverture du Musée Arménien de France. Des salles d’exposition très convoitées… En août 2011, projetant des travaux dans l’immeuble parisien qu’il occupe, le Ministère de la Culture demande au Musée Arménien de France de déplacer temporairement ses collections, tout en lui assurant un retour à l’identique dans ses salles à l’issue des travaux, en mai 2012. Mais une fois les travaux terminés, le Musée Arménien se voit interdire son retour, le Ministère de la Culture refusant de libérer les salles qui servent désormais de débarras. Le musée se lance alors dans un véritable combat, alerte tous les services de l’Etat, demande au Ministère le respect de ses engagements, mais aucune réponse n’est apportée. Plus inquiétant, début 2014, les serrures de l’immeuble parisien sont soudainement changées : l’accès au Musée Arménien est donc maintenant totalement impossible, et nul ne sait ce qu’il est advenu d’une partie de ses collections restées à l’intérieur de l’immeuble. Le Musée Arménien de France, témoin du parcours d’un Peuple. Ce témoignage culturel unique, illustrant 3 000 ans d’Histoire, et regroupant près de 1 200 œuvres, certaines transmises au péril de leur vie par les survivants du génocide, va s'éteindre. Aujourd'hui, cet héritage culturel va disparaître. L’Etat en est le fossoyeur silencieux, alors même qu’il s’apprête à commémorer en 2015, le centenaire du génocide arménien. Monsieur Hollande, Madame Pellerin, au nom de l’Histoire, au nom de la Culture, au nom du respect du legs que la France a reçu et accepté, permettez la réouverture du Musée Arménien de France. Comité de soutien au Musée Arménien de France Pour la pétition cliquez sur https://www.change.org/p/fleur-pellerin-sauvez-le-muséearménien-de-france http://www.le-maf.com Facebook : https://www.facebook.com/ArmenianMuseumOfFrance Twitter : Armenian Museum (@Musarmen) | Twitter https://twitter.com/Musarmen https://www.change.org/p/fleur-pellerin-sauvez-le-mus%C3%A9earm%C3%A9nien-de-france http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=85946 Agenda - EHESS - Turquie : quel avenir après les élections générales ? Agenda - EHESS - Turquie : quel avenir après les élections générales ? - Collectif VAN - www.collectifvan.org - À la suite des élections qui se tiennent le 1er novembre en Turquie, une rencontre est organisée par Hamit Bozarslan et Vincent Duclert, le mercredi 4 novembre 2015, de 16h à 19h30, à l’École des hautes études en sciences sociales, Amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail, 75006 Paris, avec de nombreux universitaires spécialistes du monde turc. Publié le 26 octobre 2015 Turquie : quel avenir après les élections générales ? Rencontre organisée à l’École des hautes études en sciences sociales Amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail, 75006 Paris Le mercredi 4 novembre 2015, 16h – 19h30 16h - 16h15 - Riva Kastoryano (CERI) : Présidence 16h15 - Elise Massicard (CERI) : Elections du 1er novembre : quelques clefs de lecture 16 h30 - Ali Kazancigil (Revue Anatolia) : Du kémalisme à l’AKP : Paysages idéologiques dans la Turquie de l’AKP. 16h45 - Nilüfer Göle (EHESS) : 2002-2015 : La Turquie post AKP est-elle possible ? 17h - Hamit Bozarslan (EHESS) : Le HDP et la nouvelle donne de la question kurde 17h15 - 17h45 Débat 17h45 - 18h Pause 18h - Büsra Ersanli (Université de Marmara) : The nature and the culture of politics in Turkey today 18h15 - Vincent Duclert (EHESS) : Résistances intellectuelles et civiles en Turquie 18h30 - Ferhat Taylan (Université de Nanterre) : La position de l'Europe et de la France face à la Turquie d'Erdogan 18h45 – 19h15 Débat 19h15 – 19h30 Conclusions, sous la présidence de Riva Kastoryano (CERI) Organisation : Hamit Bozarslan (CETOBAC, [email protected]), Vincent Duclert (CESPRA, [email protected] ) http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=92300 Agenda - Alfortville : Exposition "Je me souviens" Agenda - Alfortville : Exposition "Je me souviens" - Collectif VAN www.collectifvan.org - Pour faire écho à une année 2015 riche en commémorations – celle du 70ème anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, du centenaire de la Grande Guerre et du centenaire du génocide arménien – le centre d’art contemporain La Traverse présente du 17 septembre au 21 novembre à Alfortville l’exposition "Je me souviens", ou l’art contemporain face à l’Histoire. Culture.fr Publié le 18 septembre 2015 Je me souviens. L’exposition présente une sélection d’oeuvres qui prolongent la réflexion sur l’identité et la mémoire à travers la création de nouvelles images véhiculant le souvenir d’événements historiques, en particulier celui du génocide arménien. La mémoire est certes un devoir pour les descendants, mais elle est surtout un outil d’insoumission symbolisant la victoire de la liberté sous le joug de l’oppression. Les artistes ont décidé d’aborder cette problématique sous des angles différents avec des œuvres souvent inédites réalisées pour l’exposition. Préambule de Patricia Kishishian, commissaire de l’exposition (extraits). "Pour soutenir la commémoration du centenaire du génocide arménien, l’ai ressenti la nécessité de mettre en place un projet à la croisée de l’histoire de ce peuple et de l’art contemporain […] Frappée par les discours négationnistes et indignée par le révisionnisme encore associé à des faits historiques pourtant avérés, j’ai compris combien la somme d’initiatives individuelles agit comme un garde-fou à l’encontre des dérives mémorielles. Le soutien spontané témoigné par les artistes a achevé de consolider le projet en le formalisant rapidement en une exposition collective dédiée. […] S’appuyant sur la prégnance du lien entre image et mémoire, les artistes ont tenté de renouveler les représentations visuelles de ce génocide par les angles de traitement que sont l’identité, le négationnisme, le monument, la transmission, l’éducation… Éveiller, informer et éduquer sont les pions incontournables à disposer sur l’échiquier mémoriel pour arrimer la mémoire des paquebots de la diaspora arménienne et nouer les cordages de la sagacité". Les artistes : Sophie Bouvier Auslander, Mounir Fatmi, Aikaterini Gegisian, Ozlem Günyol & Mustafa Kunt, Dejan Kaludjerovic, Jonathan Monk, Pierre Petit, Viet Bang Pham, Triny Prada, Lorenzo Puglisi, Esther Shalev-Gerz, Lawrence Weiner, Georgios Xenos. Commissariat : Patricia Kishishian et Jean-Claude Ghenassia Infos pratiques Exposition du 17 septembre au 21 novembre 2015. Centre d’art contemporain La Traverse, 9 rue Traversière – 94140 Alfortville. Ouverture du mercredi au samedi de 14h à 18h, nocturne le mercredi jusqu’à 20h. http://www.culture.fr/Actualites/Musee-Expos/Je-me-souviens http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=91519 Agenda - Atrium de Chaville /7 novembre : Papiers d’Arménie ou sans retour possible Agenda - Atrium de Chaville /7 novembre : Papiers d’Arménie ou sans retour possible - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous annonce une Pièce de Théâtre "Papiers d’Arménie ou sans retour possible" de Caroline Safarian mis en scène par Sévane Sybesma à l'Atrium de Chaville le samedi 7 novembre à 20h45. "C'est d'abord l'histoire de deux jeunes hommes. Levent et Azad : l'un est turc et l'autre est arménien. L'action se déroule aujourd'hui. Ils se rencontrent dans un train, ils sont tous les deux jeunes comédiens et ont tous les deux le même but : ils vont passer la même audition de théâtre. Levent n'a pas ses papiers. Face au contrôleur qui le menace de l'expulser du train, Levent prend l'identité d'Azad. Comment, aujourd'hui. un jeune turc et un jeune arménien vont-ils se rencontrer et pourquoi la rencontre est-elle toujours aussi complexe et difficile ? En échangeant leur identité, le passé va ressurgir comme un boulet de canon." Publié le 22 octobre 2015 Pièce de Théâtre Le 7 novembre à l'Atrium de Chaville à 20h45. Papiers d’Arménie ou sans retour possible de Caroline Safarian mis en scène par Sévane Sybesma Atrium de Chaville 3 Parvis Robert Schuman, 92370 Chaville Billets en vente à la billetterie de l'Atrium L'HISTOIRE... C'est d'abord l'histoire de deux jeunes hommes. Levent et Azad : l'un est turc et l'autre est arménien. L'action se déroule aujourd'hui. Ils se rencontrent dans un train, ils sont tous les deux jeunes comédiens et ont tous les deux le même but : ils vont passer la même audition de théâtre. Levent n'a pas ses papiers. Face au contrôleur qui le menace de l'expulser du train, Levent prend l'identité d'Azad. Comment, aujourd'hui. un jeune turc et un jeune arménien vont-ils se rencontrer et pourquoi la rencontre est-elle toujours aussi complexe et difficile ? En échangeant leur identité, le passé va ressurgir comme un boulet de canon. NOTE D'INTENTION DU METTEUR EN SCENE Papiers d'Arménie ou sans retour possible parle avant tout de deux jeunes hommes, presque semblables. bien qu'un fossé les sépare toujours : La mémoire. La transmission d'un héritage comme celui d'un génocide n'est pas évident surtout si celui-ci n'est pas reconnu. Nous existons à travers l'autre : si on nie mon histoire, si on ne me regarde pas. on ne me reconnait pas, alors je n'existe pas. Ce sujet délicat est malheureusement toujours d'actualité. En transmettant l'Histoire. il y a l'espoir que la mémoire se restabilise pour que mes ancêtres existent. Pour cela il faut se relayer. relancer la machine de l'Histoire pour ne pas oublier. C'est ce que je vais tenter de faire en montant cette pièce. Papiers d'Arménie ou sans retour possible, laisse une grande place à l'imaginaire en réunissant deux espaces temporels, celui du souvenir et celui du présent. Azad et Levent vont se rencontrer et s'affronter dans un train, aujourd'hui. C'est dans l'espace du présent que ces deux jeunes protagonistes vont nous interroger sur le déni de mémoire et sur les conséquences que ce déni peut avoir sur les générations actuelles cent ans après les faits. Le contrôleur de billet de train est le troisième personnage du présent, il déterre le passé et déclenche le débat entre Azad et Levent. Ce meneur de jeu. plein de fantaisie, fait le lien entre le présent et le passé. L'espace du souvenir est l'endroit où le personnage d'Hélène Bergonian évolue. Hélène est à la fois l'aïeule inconnue, l'histoire occultée et la conscience d'un peuple. Dans Papiers d'Arménie ou sans retour possible. Hélène est la voix qui questionne et réveille les vivants pour ne pas que l'on oublie. Il m'a semblé évident de représenter Hélène par un choeur de femmes car c'est la voix collective de mes ancêtres. Il fallait un collectif pour représenter une entité : La voix d'un peuple. À travers son récit, Hélène témoigne de son vécu d'un génocide et porte la mémoire des Arméniens. J'imagine un choeur avec quatre individualités pouvant représenter à la fois tous ces visages massacrés et aussi une mémoire ne pouvant pas mourir. Ces quatre visages, ces quatre voix et ces quatre corps réunis donnent une force et une puissance au témoignage d'Hélène. Le lieu du souvenir est « une zone de jeu» où tout est permis et où chaque vivant peut exprimer ses rêves et ses fantasmes. Au cours du spectacle parce que la parole se délie, le souvenir prend progressivement le pas sur le présent pour rétablir la vérité. Mon ambition est de questionner la réalité de ce texte par le biais de l'imaginaire pour pouvoir transmettre aux spectateurs cette mémoire : Qui se rappellera d'un génocide quand il n'est pas reconnu ? Quel impact ont les douleurs et souffrances des grands parents sur leurs petits-enfants ? Que représentent, presque cent ans plus tard, les événements de 1915 pour ces petits-enfants ? De quelle manière le communiquer ? Comment peut-il y avoir une réconciliation entre deux générations héritières de ce passé ? Sévane Sybesma Voir l’annonce : https://youtu.be/zZbiM1eXujc COMPAGNIE RÊVE MOBILE Rêve mobile est une compagnie de théâtre qui réunit comédiens, metteurs en scène et plasticiens. http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=92269 Agenda - Paris/Amnésie internationale : Festival contre l'oubli des génocides Agenda - Paris/Amnésie internationale : festival contre l'oubli des génocides avec Tigran Hamasyan - Collectif VAN www.collectifvan.org - Amnésie internationale cette année débarque à Paris. Pour sa première édition parisienne, Amnésie Internationale pose ses valises au Trabendo (Parc de la Villette) le 10 novembre! Au menu de ce festival contre l'oubli des génocides : concerts, espace de débats, village participatif, exposition, streetfood.... Autant d'ingrédients réunis pour créer un cadre de réflexion apaisé, citoyen et évidemment festif. Venez nombreux pour écouter Tigran Hamasyan et Faada Freddy et participer à la lutte contre l'oubli des génocides! Publié le 02 octobre 2015 Amnésie internationale débarque à Paris !!! mardi 10 novembre à 19:00 Pour sa première édition parisienne, Amnésie Internationale pose ses valises au TRABENDO (Parc de la Villette) le 10 novembre ! Au menu de ce festival contre l'oubli des génocides : concerts, espace de débats, village participatif, exposition, street-food.... Autant d'ingrédients réunis pour créer un cadre de réflexion apaisé, citoyen et évidemment festif. Avec Tigran Hamasyan trio (jazz-rock), Faada Freddy solo (soulpop) et bien d'autres invités ! -----------------------------------------------Charles Aznavour est le parrain officiel de la première édition parisienne d'Amnésie Internationale ! ------------------------------------------------ Un événement inédit, à ne pas manquer ! Réservez vos places sans plus attendre sur Digitick ou sur FNAC Site officiel d'Amnésie Internationale : http://amnesieinternationale.com/paris/ ********************** *Assistez à la table ronde « Génocides : détruire la culture, reconstruire l’identité ? », *admirez des expositions de qualité, *Concerts de soutien vibrez aux sons de Tigran Hamasyan et Faada Freddy, laissez-vous porter par le flamenco endiablé de Lori La Armenia, *Entrez dans l’univers humoristique de nos deux animateurs : Mathieu Madenian et Thomas VDB, *Dansez sur les rythmes de nos DJs jusqu’à 1H30 du matin : Pierre Wax (Le Mellotron/22 Tracks) et Kawika (Collectif Wunder), *Laissez-vous porter par le flamenco endiablé de Lori La Armenia Dégustez des spécialités de nos mamans arméniennes, et surtout, venez découvrir toutes les autres surprises que nous vous réservons pour l’occasion ! ********************** AMNÉSIE INTERNATIONALE 1915 - 2015 : Un siècle de Génocides Des histoires dramatiques, à l'ampleur innommable, ont ponctué le XXe siècle, depuis maintenant 100 ans. Des histoires particulières et intimes à l'Histoire collective, impossible d'oublier le destin tragique des Arméniens de l'Empire Ottoman, des Juifs et Tziganes de la Seconde Guerre Mondiale, des Cambodgiens et des Rwandais. Face à la fêlure irréparable, à l'oubli qui annihile l'existence, la prise de conscience collective est plus que jamais nécessaire face à cette problématique universelle, et toujours d'actualité. Depuis 2001, Amnésie internationale anime le paysage culturel français d'une manière citoyenne et engagée. Cet événement, organisé sous l'impulsion de la Jeunesse Arménienne de France, s'organise autour de trois axes : ◊ Le travail de mémoire, pour les rescapés de ces tragédies dont la reconnaissance est une nécessité vitale, mais également pour les générations suivantes, dont la construction identitaire ne peut être effective. ◊ La résistance face au négationnisme, cette deuxième mort, créatrice de l'amnésie collective. ◊ La prévention de ces crimes contre l'humanité, qui prennent une résonance toute particulière dans la géopolitique actuelle. Depuis sa création, l’événement Amnésie Internationale a réuni plus de 20 000 personnes au Dock des Suds à Marseille. Après 7 éditions phocéennes réussies, l'heure est venue de lancer l'aventure Amnésie internationale à Paris... **************** RESERVATIONS : Les billets sont enfin en vente ! Pour plus d'information cliquer ICI http://www.digitick.com/amnesie-internationale-festival-le-trabendoparis-10-novembre-2015-css4-digitick-pg101-ri3455738.html ----------------Le Trabendo 211 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=91841 Agenda - Paris/Colloque : "Crise au Moyen-Orient, les Kurdes et la résistance contre Daech" Agenda - Paris/Colloque : "Crise au Moyen-Orient, les Kurdes et la résistance contre Daech" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Parti de l'Union Démocratique (PYD), le Congrès National du Kurdistan (KNK) et le Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) ont l'honneur de vous inviter au colloque "La crise au Moyen-Orient, les Kurdes et la résistance contre Daech" qui se tiendra le jeudi 12 novembre 2015 de 9h30 à 18 h à l’Assemblée Nationale, salle Victor Hugo, 101 rue de l’Université, Paris 7e. Publié le 27 octobre 2015 Parti de l'Union Démocratique (PYD), Congrès National du Kurdistan (KNK) Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) INVITATION Colloque La Crise au Moyen-Orient, les Kurdes et la Résistance contre DAECH Jeudi 12 Novembre 2015 de 9h30 à 18 h Salle Victor Hugo, 101 rue de l’Université Paris 7e ----------------------------Inscription obligatoire : adresser à colloquekurde2015 [at] gmail.com avant le 8 novembre un mail comportant nom, prénom, date et lieu de naissance (informations exigées par le plan Vigipirate). Seules les personnes inscrites préalablement seront admises dans la salle. Une pièce d’identité sera demandée à l’entrée. ----------------------------Programme 9h30 : Accueil et discours d’ouverture François PUPPONI, Député-Maire de Sarcelles, et Cemile RENKLICAY, coprésidente du CDKF Introduction (13 minutes) : "Kurdistan, Rêve de Printemps", un film de Mikael BAUDU réalisé pour FR3 Bretagne, au Rojava, au plus près des combattant[e]s kurdes, avec la participation d'AKB. 10h – 12h : I - PREMIERE TABLE RONDE : Le Moyen Orient en crise Modérateur : Renée LE MIGNOT, Co-présidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). 1 – Situation politique et militaire au Moyen-Orient. Patrice FRANCESCHI, écrivain 2 – Situation des Kurdes et des autres peuples en Irak et Syrie. 3 – Responsabilités des forces internationales et stratégies pour sortir de cette crise. Eric COQUEREL, coordinateur politique du Parti de Gauche et conseiller régional d’Ile de France QUESTIONS DU PUBLIC Déjeuner : 12h à 13h30 13h30 – 15h30h : II - DEUXIEME TABLE RONDE : "La question kurde" vue par : Modérateur : Guillaume PERRIER, journaliste. 1 – Les forces internationales - Bernard KOUCHNER, ancien Ministre des Affaires étrangères. 2 – Les États de l'Union-Européenne. – Cécile DUFFLOT, Députée, Coprésidente du groupe EELV. 3 – La France. - Virginie DUSEN, avocate. QUESTIONS DU PUBLIC 15h30 – 15h45 : Pause 15h45 – 17h45 : III - TROISIEME TABLE RONDE : propositions kurdes pour construire une démocratie au Moyen-Orient Modérateur : Yves-Jean GALLAS, Mouvement de la Paix. 1 – Le programme de gouvernement du Parti Démocratique des Peuples (HDP) en Turquie. - Selahattin DEMIRTAS, Co-président du HDP - Gültan KIŞANAK, Co-maire de Diyarbakir. 2 – Le PKK, défenseur de la démocratie au Moyen-Orient. - Adem UZUN, Membre du KNK (Congrès National du Kurdistan). 3 – L'autonomie démocratique, pluriethnique, écologiste, féministe, un modèle de gouvernance pour tout le Moyen-Orient. - Sinem MOHAMED, Co-présidente des cantons de Rojava. 17h45 – 18 h : Résolution Finale http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=92314 Agenda - Gardanne/Projection : "Les chemins Arides" et "Une histoire de fou" Agenda - Gardanne/Projection : "Les chemins Arides" et "Une histoire de fou" - Collectif VAN - www.collectifvan.org – Dans le cadre du Festival de Gardanne, projection du film "Les chemins Arides" d'Arnaud Khayadjanian le 17 octobre à 10h, 18h et 20h45. Projection du film "Une histoire de fou" de Robert Guédiguian le 17 octobre à 13h45. En présence des réalisateurs ! Publié le 5 octobre 2015 Projections du film "Les chemins Arides" 18 novembre à Sarcelles 27 novembre Salle Agora Guilherand Granges à Guilherand http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=91896 Agenda - Paris : Sirba Octet, une envolée musicale virtuose klezmer et tzigane Agenda - Paris : Sirba Octet, une envolée musicale virtuose klezmer et tzigane - Collectif VAN - www.collectifvan.org - À l'instar du génocide arménien de 1915 qui a éradiqué la culture arménienne présente en Anatolie depuis des millénaires, le génocide perpétré contre les Juifs et les Tziganes a eu pour conséquence de porter un coup qui aurait pu être fatal aux cultures des communautés juives et tziganes d'Europe de l'Est. Fort heureusement, des musiciens ont repris le flambeau et se battent pour préserver leur patrimoine qui est aussi celui de l'Humanité. Parmi eux, ceux du groupe Sirba Octet à découvrir du 20 au 22 novembre 2015 à l'Espace Pierre Cardin de Paris. Publié le 26 octobre 2015 fnac SIRBA OCTET Musiques de France & Europe Du 20/11/15 au 22/11/15 - ESPACE PIERRE CARDIN - PARIS 08 Les places de 3ème catégorie sont en "Balcon/Gradin - placement libre". TANTZ !, 5ème album du Sirba Octet est une envolée musicale virtuose, expressive et dansante. Cet ensemble singulier à mi-chemin entre l’académisme classique et la musique klezmer fait revivre la tradition musicale de l’Europe de l’est en la réarrangeant selon les règles de la musique savante. Des arrangements uniques pour huit musiciens exceptionnels de l’Orchestre de Paris qui jouent dans une liberté d’interprétation éblouissante ! Ce véritable trésor musical puisé dans le répertoire traditionnel entraîne le public au gré des Doina, Hora, Sirba et autres danses populaires klezmer et tziganes. Tantz !, passerelle entre la Roumanie, la Moldavie, la Russie et la Hongrie, se vit comme un voyage virevoltant et poétique, traversant les frontières et l’imagination. Après l’Européen, la Cigale et le Théâtre des Champs-Elysées, le Sirba Octet nous ouvre les portes de son univers inédit pour 5 concerts exceptionnels et jubilatoires à l’espace Pierre Cardin. À ne pas manquer ! « Le nouvel opus du Sirba Octet, Tantz !, prend son origine dans les pays de l’Est où ont vécu mes grands-parents avant d’émigrer il y a presque cent ans. J’ai souhaité retrouver un peu de cette histoire constitutive de ma culture et de ma sensibilité en choisissant de faire revivre ces musiques dans le présent de musicien classique que je suis aujourd’hui. J’ai construit ce programme en m’inspirant de l’itinérance, de la migration de la musique et des hommes en reliant en quelque sorte des « ponts » entre la Roumanie, la Moldavie, la Russie et la Hongrie riches d’un répertoire métissé de musiques traditionnelles, klezmer et tziganes. Chacun des titres soigneusement choisis conserve l’authenticité et l’identité dont nous sommes les porteurs, les transmetteurs au service d’un voyage musical qui s’écrit tout naturellement comme un hymne à la vie, sensible et poétique, teinté d’humour et exaltant ! »Richard Schmoucler, violon et directeur artistique. Pour réservation cliquer ICI http://www.fnacspectacles.com/placespectacle/manifestation/Musiques-de-France---Europe-SIRBA-OCTETSIRBA.htm#/disponibilite/36dca7d9c0a8280cab03c17cda871dd9/normale http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92301 Agenda - Paris Xe : 11e Salon du Livre arménien les 21 et 22 novembre (UCFAF) Agenda - Paris Xe : 11e Salon du Livre arménien les 21 et 22 novembre (UCFAF) - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Les 21 et 22 novembre 2015, de 11h à 19h, l'UCFAF - en partenariat avec la Mairie du Xe arrondissement - organise le 11e Salon du Livre arménien dans ses locaux du 6, Cité du Wauxhall, Paris 75010. Le salon du livre sera précédé et suivi d'autres événements à découvrir ci-dessous. L'ensemble constitue le programme de clôture de l'UCFAF, concernant l'année du centenaire du génocide arménien. Publié le 29 octobre 2015 21 et 22 novembre 2015, de 11h à 19h, l'UCFAF - en partenariat avec la Mairie du Xe arrondissement organise le 11e Salon du Livre arménien 6, Cité du Wauxhall, Paris 75010 Le salon du livre sera précédé et suivi d'autres événements à découvrir cidessous (en pdf) L'ensemble constitue le programme de clôture de l'UCFAF, concernant l'année du centenaire du génocide arménien. TÉLÉCHARGER : 11e Salon du Livre arménien http://www.collectifvan.org/pdf/02-39-06-29-10-15.pdf http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92345 Agenda - Université populaire du CM98 : Traites, esclavages, révolutions, émancipations Agenda - Université populaire du CM98 : Traites, esclavages, révolutions, émancipations - Collectif VAN - www.collectifvan.org L'Association CM98 vous invite à participer, d'octobre 2015 à février 2016, à l'une ou plusieurs des séances du module Histoire de l'Université populaire du CM98, traites, esclavages, révolutions, émancipations. L'objectif de ce module est de diffuser auprès de tous les publics les connaissances les plus pointues et les plus récentes concernant les différentes formes d'esclavage et de lutte contre celles-ci au cours de l'histoire. Les cours sont assurés par des enseignants-chercheurs de l'Université Paris 1-PanthéonSorbonne et coordonnés par l'Institut d'Histoire de la Révolution Française (IHRF, CNRS, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne). Publié le 9 octobre 2015 Programme du Module Histoire de l'Université populaire du CM98, Traites, esclavages, révolutions, émancipations Samedi 28 novembre 2015 de 15h à 17h : « Être esclave dans l’Egypte de Cléopâtre » par Bernard LEGRAS, Professeur des universités en histoire grecque, à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Samedi 12 décembre 2015 de 15h à 17h : « Les deux abolitions françaises de l’esclavage » par Frédéric REGENT, maître de conférences en histoire de la Révolution, à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Samedi 16 janvier 2015 de 15h à 17h « Les acteurs non européens de la traite. Ouidah et Zanzibar, deux grands ports négriers africains », par Thomas VERNET, maître de conférences en histoire de l’Afrique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Samedi 13 février 2015 de 15h à 17h : « L’esclavage dans l’empire byzantin », par Michel Kaplan, Professeur des Universités en histoire de l’Orient médiéval à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Samedi 19 mars 2015 de 15h à 17h : « Esclavage et captivité en Méditerranée à l'époque moderne », par Guillaume Calafat, maître de conférences en histoire moderne à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Lieu des cours : amphithéâtre Richelieu (Sorbonne), Université Paris 1 Panthéon–Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris. RER B, station Luxembourg ou Saint-Michel, métro Cluny-La Sorbonne. Public concerne : Tous publics. Critères d'admission : Pas d’âge requis, pas de niveau d’étude exigé. Pas d’inscription. Accès libre. secré[email protected] http://ihrf.univ-paris1.fr http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92038 Agenda - Ile-de-France et Région Nord : Commémoration du Centenaire du génocide arménien Agenda - Ile-de-France et Région Nord : Commémoration du Centenaire du génocide arménien - Collectif VAN www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose le programme des événements commémoratifs marquant le centième anniversaire du génocide arménien qui auront lieu en Ile-deFrance et Région Nord. Commémoration du Centenaire du génocide en Ile-de-France et Région Nord Antony Conservatoire d’Antony Chorale CFAA et Chorale Koghtan : 28 novembre, organisé par le Club Franco Arménien d’Antony et la mairie ***** Issy les Moulineaux Timbre spécifique de la Mairie Exposition de sanguines sur le génocide, de DirVahaken - A partir de : mardi 21 avril 2015 13:00 Génocide arménien 100 ans de mémoire 100 ans de négation Médiathèque centre-ville 33, rue du Gouverneur Général Eboué. Entrée libre. ***** Meudon Spectacle à définir (Ballet EGAYAN ou troupe de danse Ararat) à l’espace culturel Robert-Doisneau (automne 2015) ***** Livry Gargan Cycle de films et documentaires avec débats au cinéma Montand (de février à mai) Salon du livre arménien (28 et 29 novembre) ***** TÉLÉCHARGER : Commémoration du Centenaire du génocide arménien : Le programme http://www.collectifvan.org/pdf/03-58-18-7-04-15.pdf http://www.armenews.com/article.php3?id_article=108814 http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=87056 Agenda - Paris/Exposition au Mémorial de la Shoah « Le génocide des Arméniens en 1915» Agenda - Du 3 avril 2015 au 3 janvier: Paris/Exposition au Mémorial de la Shoah « Le génocide des Arméniens en 1915» Collectif VAN - www.collectifvan.org - À l’occasion du Centième anniversaire du génocide des Arméniens, le Mémorial de la Shoah a décidé de dédier une exposition à ces événements qui préfigurent les meurtres de masse qui se sont produits au cours du XXe siècle, en mettant également en exergue le déni dont il continue à faire l’objet. Mémorial de la Shoah Le génocide des Arméniens en 1915 stigmatiser, exclure, détruire Du vendredi 3 avril 2015 au mercredi 3 janvier 2016 Exposition DOSSIER Durant la Première Guerre mondiale, le comité Union et Progrès, partiÉtat au nationalisme exclusif gouvernant l’Empire ottoman, a mis en oeuvre la destruction systématique de ses sujets arméniens et syriaques, rompant ainsi avec la tradition impériale multiethnique. Le contexte de guerre a constitué la condition nécessaire, propice à ces violences de masse planifiées qui ont été menées en deux étapes : massacres des hommes adultes et des conscrits d’avril à octobre 1915, puis déportation des femmes et des enfants ; élimination progressive des déportés dans les camps de concentration établis dans le désert syrien et en Mésopotamie. Interdits de retour par la république kémaliste, les rescapés et leurs descendants forment aujourd’hui une diaspora mondiale. À l’occasion du Centième anniversaire du génocide des Arméniens, le Mémorial de la Shoah a décidé de dédier une exposition à ces événements qui préfigurent les meurtres de masse qui se sont produits au cours du XXe siècle, en mettant également en exergue le déni dont il continue à faire l’objet. Entrée libre niveau Crypte et entresol Comissariat Claire Mouradian, directrice de recherche, CNRS, Raymond Kévorkian, directeur émérite de recherche, Institut français de géopolitique, université Paris 8, et Yves Ternon, docteur en histoire à l’université Paris 4. Coordination Caroline François, assistée de Marlène Ayala, Mémorial de la Shoah Recherches et documentation LiorLalieu-Smadja, Ariel Sion, Karen Taieb, et le centre de documentation du Mémorial de la Shoah L’exposition bénéficie du soutien de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) du ministère de la Défense, du Service historique de la Défense, du Musée de la Légion étrangère, de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), de l’Union des engagés volontaires, anciens combattants juifs 1939-1945, leurs enfants et amis (UEVACJ-EA), et des Archives nationales. Adresse : 17 Rue Geoffroy l'Asnier, 75004 Paris, France http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/calendrier-desevenements/expositions/event/250-le-genocide-des-armeniens-en-1915 http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=86406 Agenda - Le film de Robert Guédiguian : "Une histoire de fou" Agenda - Le film de Robert Guédiguian : "Une histoire de fou" Collectif VAN -www.collectifvan.org - Découvrez l'affiche teaser du film UNE HISTOIRE DE FOU de Robert Guédiguian, avec Simon Abkarian, Ariane Ascaride, Grégoire Leprince-Ringuet, SyrusShahidi. Sortie au cinéma le 11 novembre 2015. "BERLIN 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien est exécuté dans la rue par SoghomonThelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte." Le film "Une histoire de fou", de Robert Guédiguian Sortie au cinéma le 11 novembre 2015. Résumé BERLIN 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien est exécuté dans la rue par SoghomonThelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte. SOIXANTE ANS PLUS TARD, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, fait sauter à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie. Un jeune cycliste qui passait là par hasard, Gilles Tessier, est gravement blessé. Aram, en fuite, rejoint l’armée de libération de l’Arménie à Beyrouth, foyer de la révolution internationale dans les années 80. Avec ses camarades, jeunes arméniens du monde entier, il pense qu’il faut recourir à la lutte armée pour que le génocide soit reconnu et que la terre de leurs grandsparents leur soit rendue. Gilles, qui a perdu l’usage de ses jambes dans l’attentat, voit sa vie brisée. Il ne savait même pas que l’Arménie existait lorsqu’Anouch, la mère d’Aram, fait irruption dans sa chambre d’hôpital : elle vient demander pardon au nom du peuple arménien et lui avoue que c’est son propre fils qui a posé la bombe. Pendant que Gilles cherche à comprendre à Paris, Anouch devient folle de douleur à Marseille et Aram entre en dissidence à Beyrouth… jusqu’au jour où il accepte de rencontrer sa victime pour en faire son porte parole. http://www.leblogtvnews.com/2015/05/affiche-teaser-du-film-unehistoire-de-fou-de-robert-guediguian.html http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88584 Agenda - Les DVD du film "Les chemins arides" sont arrivés Agenda - Les DVD du film "Les chemins arides" sont arrivés Collectif VAN - www.collectifvan.org Les DVD du film "Les chemins arides" sont arrivés. Synopsis : Arnaud Khayadjanian entame un périple en Turquie, sur la terre de ses ancêtres, rescapés du génocide arménien. À partir d’un tableau, de ses rencontres et de témoignages familiaux, il explore la situation méconnue des Justes, ces anonymes qui ont sauvé des vies en 1915… Pour commander, c'est facile, envoyez un mail à : arnaudkhayadjanian [at] gmail.com (12€ remise en main propre à Paris/Valence, ou 15€ frais de ports inclus) Publié le 02 octobre 2015 DVD du film "Les chemins arides" de Arnaud Khayadjanian Pour commander c'est facile, envoyez un mail à : [email protected] (12€ remise en main propre à Paris/Valence, 15€ frais de ports inclus) Lire aussi : Les chemins arides, un film d’Arnaud Khayadjanian : critique http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=91061 http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=91849 Agenda - Parution : La France & l'imprescriptibilité des crimes internationaux Agenda - Parution : La France & l'imprescriptibilité des crimes internationaux - www.collectifvan.org - Les Editions Pedonne ont le plaisir de présenter l’ouvrage de Philippe (Raffi) Kalfayan au 7e salon du livre juridique qui se tient au Conseil Constitutionnel à Paris, ce samedi 10 octobre de 10h à 18h. Publié le 9 octobre 2015 Au salon du livre juridique au Conseil Constitutionnel ce samedi 10 octobre La France & l'imprescriptibilité des crimes internationaux Avant propos de WilliAm Bourdon Préface de Mathias Forteau Les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre sont-ils imprescriptibles ? L’opinion commune le pense sans doute. Pourtant, ce que certains pensent constituer une évidence n’est pas nécessairement acquis dans le droit international contemporain. La France n’a ratifié aucune des deux conventions, internationale et régionale, prévoyant cette imprescriptibilité car elle refuse d’étendre celleci aux crimes de guerre. La France s’est ainsi forgée depuis plus de cinquante ans une véritable « doctrine » nationale qui réserve cette règle aux seuls crimes contre l’humanité. Le présent ouvrage analyse de manière objective les fondements substantiels de cette doctrine sur le terrain juridique, en mettant en lumière les motifs politiques qui se cachent derrière elle. Il passe en particulier les arguments de cette doctrine au crible des traités et conventions en vigueur, de la pratique des États en la matière et de la pratique des tribunaux en relation avec l’imprescriptibilité des crimes internationaux. Le Parlement français est appelé à l’automne 2015 à débattre une nouvelle fois de la question : la règle de l’imprescriptibilité doit-elle s’appliquer aux crimes de guerre en droit interne ? La présente monographie fournit à cet égard de nombreux outils d’évaluation et arguments pour se faire une opinion sur une question qui reste pleinement d’actualité, en france comme dans d’autres pays. Philippe Kalafyan est juriste internationaliste, chercheur au CRDH (Paris II Panthéon-Assas), et ancien secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH). ISBN 978-2-233-00775-9 24 € Editions Pedone 13 rue Soufflot http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92039 Agenda - Parution : "Van 1915, Les grands événements du Vaspourakan" Agenda - Parution : "Van 1915, Les grands événements du Vaspourakan" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - En cette année symbolique du centenaire du génocide arménien, la Société Bibliophilique Ani publie la première traduction en français du récit de Hovhannès Ter Martirossian, dit A-Do, témoin privilégié de la résistance arménienne à Van en 1915 et des massacres perpétrés par le gouvernement turc dans cette province arménienne du Vaspourakan. L'ouvrage bénéficie jusqu'au 30 octobre 2015 d'une offre de souscription au tarif privilégié de 48€ au lieu de 62€. Parution prévue en novembre 2015. Publié le 2 octobre 2015 Parution Van 1915, Les grands événements du Vaspourakan A-Do (Hovhannès Ter Martirossian) Parution prévue en novembre 2015. Présenté par Jean-Pierre Kibarian QUI EST A-DO ? Né à Nor-Bayazid en Arménie russe en 1867, Hovhannès Ter Martirossian, dit A-Do, est le troisième d’une fratrie de huit enfants. La publication d’une brochure contre le gouvernement tsariste le mènera en prison. Il publie son premier livre important en 1912 dans lequel il présente un état des lieux des provinces habitées par les Arméniens dans l'Arménie historique. Amoureux de son peuple, il livre à travers son second ouvrage Les événements importants du Vaspourakan en 1914-1915 un témoignage de première main sur le mécanisme génocidaire des Turcs à l’encontre des Arméniens. Père de deux filles, il meurt en 1954 à Erevan. Quand A-Do, se rend à Van en 1915, il sait que l’une des pages les plus tragiques de l’Histoire est en train de s’écrire dans cette partie de l’Empire ottoman. Observateur judicieux et perspicace, il devient le témoin oculaire de la résistance héroïque menée par les Arméniens durant trois semaines dans la ville assiégée de Van. De retour à Erevan, il décide de publier son témoignage afin de décrire comment une poignée d’hommes et de femmes se sont défendus corps et âme face à la barbarie turque et kurde, avec pour devise : « Mieux vaut connaître dix jours de liberté avant la mort que de mourir esclave. » C’est en 1917 à Erevan que sera édité pour la première fois le livre Van 1915, les grands événements du Vaspourakan. Témoin privilégié, A-Do y raconte comment 1 300 combattants arméniens insuffisamment armés, encerclés à l’intérieur de la citadelle et dans l’Ayguestan, ont tenu tête, jour et nuit, sous le feu incessant des canons, à 12 000 soldats turcs entraînés et épaulés par plusieurs bataillons de miliciens, de Tcherkesses et de Kurdes. À travers ses témoignages riches et détaillés, il explique comment le docile raya arménien a fini par prendre les armes à Van et dans d’autres localités du Vaspourakan afin de résister aux exactions inouïes et impunies commises sur la population arménienne. Dans ce récit, A-Do rapporte aussi, avec un rare esprit analytique, les événements tragiques et génocidaires de 1915 qui se déroulent dans cette région appelée Arménie occidentale et située à l’est de la Turquie actuelle. À l’aide de tableaux statistiques précis, il démontre comment le gouvernement turc profita de l’opportunité de la Première Guerre mondiale pour perpétrer ces massacres dans la province arménienne du Vaspourakan. Écrit à l’origine en arménien, le livre d’A-Do est pour la première fois intégralement traduit en français et édité par la Société Bibliophilique Ani qui souhaitait, ainsi, donner au plus grand nombre accès à ce récit majeur. Un ensemble de 8 cartes très détaillées appartenant au livre d’origine, complète utilement la lecture et la compréhension de l’ouvrage. Une nouvelle carte du vilayet de Van a été ajoutée à l’ensemble ainsi que 6 croquis annexes réalisés en 1926 par le commandant Larcher. Les photographies de l'édition originale n'ayant pu être reproduites, du fait de leur mauvaise qualité, celles-ci ont été avantageusement remplacées par près d’une centaine de photographies de la même période émanant de plusieurs fonds, résultat d’une recherche iconographique active. En cette année symbolique du centième anniversaire du génocide, la Société Bibliophilique Ani apporte ainsi, à sa manière, une contribution supplémentaire à la compréhension de l’histoire du génocide des Arméniens qui reste, encore à ce jour, nié par la Turquie. Témoin privilégié des événements de 1915, A-Do raconte dans ce livre comment une poignée d’hommes et de femmes se sont défendus corps et âme face à l’armée turque secondée par les bouchers tchété et kurdes. Les autorités turques, aveuglées par la haine de l’élément arménien, se sont empressées de parler de traîtrise, oubliant les 120 000 Arméniens mobilisés dans l’armée ottomane et presque tous liquidés par ce même gouvernement. Ces événements seront aussi pour eux le prétexte idéal pour commettre le premier génocide du XXe siècle. Ce récit, traduit pour la première fois en français, est le tout premier témoignage dont la valeur documentaire est telle qu’il a été repris par de nombreux auteurs renommés. ----------------------Beau livre relié - 400 pages, - Format 210 mm x 270 mm - Richement illustré de photographies d’époque comprenant - Une biographie de l’auteur - Des notes explicatives - Des annexes - Un index - 9 cartes reproduites et translittérées en français dont 4 cartes en couleurs hors-texte dépliantes Parution prévue en novembre 2015 au prix public de 62 € Pour tout renseignement complémentaire, merci de vous adresser à : Société Bibliophilique Ani 163, rue du Faubourg Saint-Antoine 75011 PARIS [email protected] Association loi de 1901 à but non lucratif OFFRE SPÉCIALE DE SOUSCRIPTION Valable jusqu’au 30 octobre 2015 au prix de 48 € au lieu de 62 € Pour toute expédition, prévoir un supplément de 11€ par exemplaire commandé pour frais d’emballage et d’envoi par Colissimo. Télécharger le bon de souscription en pdf ci-dessous TÉLÉCHARGER : Bon de souscription http://www.collectifvan.org/pdf/08-49-30-2-1015.pdf http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=91835 Agenda - Parution "Dans les yeux d'Anouch" : Roman jeunesse sur le génocide arménien Agenda - Parution "Dans les yeux d'Anouch" : Roman jeunesse sur le génocide arménien - Collectif VAN - www.collectifvan.org Ce jeudi 24 septembre 2015 le livre de Roland Godel "Dans les yeux d'Anouch. Arménie, 1915" (Gallimard Jeunesse), a été consacré par le jury du Prix Gulli. Ce roman jeunesse, paru en mars 2015 à l'occasion du centenaire du génocide arménien, raconte l'histoire d'Anouch, treize ans, Arménienne qui vit en Turquie. En 1915, la population arménienne est chassée de chez elle, entassée dans des camps et exterminée massivement. Pour Anouch et sa famille commence un long et terrible exode... Publié le 29 septembre 2015 Gallimard Jeunesse Dans les yeux d'Anouch Arménie, 1915 De Roland Godel Anouch, treize ans, est Arménienne et vit en Turquie. En 1915, la population arménienne est chassée de chez elle, entassée dans des camps et exterminée massivement. Pour Anouch et sa famille commence un long et terrible exode. Elles parviennent à demeurer clandestinement en Turquie et s'organisent tant bien que mal pour survivre. Seul rayon de lumière dans cette terrible épreuve, Anouch rencontre Dikan, un garçon avec lequel elle se lie. Mais les deux amoureux sont bientôt séparés : Dikan et les siens sont arrêtés et déportés... Anouch s'accroche au fol espoir qu'il est toujours vivant et qu'elle le reverra un jour. Il y a cent ans, le génocide arménien : le récit bouleversant d'une adolescente dans les drames de l'Histoire. À partir de 11 ans Thèmes : Amour, Famille, Génocide, Guerre Catégorie : Romans & nouvelles, Romans historiques Nota CVAN : Le jeudi 24 septembre 2015 le livre de Roland Godel, Dans les yeux d'Anouch. Arménie, 1915 (Gallimard jeunesse), a été consacré par le jury du Prix Gulli. Le jury, dont le parrain était Antoine de Caunes, était composé de Timothée de Fombelle, Jiann-Yuh Wang, Caroline Eliacheff, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Caroline Cochaux, Natacha Polony et la chanteuse Joyce Jonathan. ********* Autour du livre «Roland Godel n'a pas voulu refaire l'histoire du génocide, mais évoquer, à hauteur d'adolescence, une poignée de destins jetés dans l'horreur des déportations, des privations et des haines. Et il le fait avec un superbe talent de conteur: son livre est magnifique, à tout âge» (LMD). «Unique» (Elle). «Un roman bouleversant» (Page des Libraires). «Un roman poignant, qui mêle onirisme et tendresse sur fond de tragédie.» (La Vie) «Un témoignage touchant sur un génocide centenaire» (Notes Bibliographiques). ************* Extraits du roman : http://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2 Fpublications%2F51400.js&oid=41&c=&m=&l=&r=&f=pdf Lire aussi : 5e Prix Gulli : "Dans les yeux d'Anouch" est consacré http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=91689 http://www.gallimard-jeunesse.fr/Catalogue/GALLIMARDJEUNESSE/Grand-format-litterature/Romans-Junior/Dans-les-yeux-dAnouch http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=91746 Agenda - Vient de paraître : Ma grand-mère d’Arménie Agenda - Vient de paraître : Ma grand-mère d’Arménie - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Actrice, écrivain, traductrice, Anny Romand dirige, notamment, depuis plusieurs années Une Saison de Nobel. Jeudi 24 septembre, elle dédicacera à Paris son nouvel ouvrage, Ma grand-mère d’Arménie. Éditions Michel de Maule En rangeant des papiers de famille, Anny Romand découvre en 2014 un carnet inconnu. Écrit par sa grand’mère en arménien, français et grec, il retrace sur le vif la marche en 1915 d’un groupe de femmes et d’enfants arméniens sur les routes d’Anatolie, vers le désert et la mort. L’auteur a consigné l’indicible barbarie, ce qu’elle voit, ce qu’elle subit. Elle réussit à s’enfuir et après bien des aventures, elle finit par accoster à Marseille. À Anny, sa petite-fille qu’elle va élever, elle raconte indéfiniment la tragique aventure où ont été engloutis son bébé Aïda, son mari et tant d’autres membres de sa famille. Confrontant le souvenir de ces conversations et les terribles descriptions du carnet, Anny Romand revit l’infini malheur des Arméniens à travers l’œil de la gamine qu’elle fut et de la femme qu’elle est. Mais elle évoque aussi les leçons de tolérance et d’amour que sa grand-mère n’a cessé de lui donner en évoquant la splendeur de l’Eden, nom que les Arméniens avaient choisi pour leur patrie. C’est comment l’Eden ? C’est la question que posait Anny chaque soir à sa grand-mère. Ce livre est pour elle une manière d’y répondre à son tour. Afin que ceux qui suivent se souviennent. Rencontre avec Anny Romand, qui dédicacera son ouvrage Ma grand-mère d’Arménie (Éditions Michel de Maule) Jeudi 24 septembre, de 18h à 20h 30, rue Jacob - 75006 Paris à rencontrer http://www.micheldemaule.com/fr/Livres-Parus/Ma-grand-mere-darmenie/389.htm http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=91408 Agenda - Vient de paraître/Génocide arménien : en quête de mémoire Vient de paraître/Génocide arménien : en quête de mémoire Collectif VAN -www.collectifvan.org - Cent ans après le génocide, de plus en plus d'Arméniens de la diaspora se rendent en Turquie sur les traces de leurs ancêtres disparus. Entre attraction et répulsion, ils surmontent leurs peurs pour découvrir leur histoire et lutter contre le négationnisme orchestré par Ankara. Un négationnisme d'état qui se fissure car, depuis l'assassinat du journaliste arménien HrantDink en 2007, le voile se lève peu à peu sur le génocide arménien en Turquie. Génocide arménien : en quête de mémoire Daphné Gastaldi, Pierre GouyouBeauchamps , Mathieu Martinière Résumé Cent ans après le génocide, de plus en plus d'Arméniens de la diaspora se rendent en Turquie sur les traces de leurs ancêtres disparus. Entre attraction et répulsion, ils surmontent leurs peurs pour découvrir leur histoire et lutter contre le négationnisme orchestré par Ankara. Un négationnisme d'état qui se fissure car, depuis l'assassinat du journaliste arménien HrantDink en 2007, le voile se lève peu à peu sur le génocide arménien en Turquie. Ce recueil photographique est consacré au voyage mémoriel de sept Français d'origine arménienne, dans le contexte du centenaire du génocide commémoré dans le monde entier. De la "petite Arménie" de Lyon, en France, jusqu'à Diyarbakir dans le Kurdistan turc, trois journalistes ont suivi ces pèlerins de l'histoire. En avril 2015, ces enfants de rescapés ont foulé la terre de leurs aïeux en Anatolie, au Sud de la Turquie. Une région qu'ils appellent, entre eux, "l'Arménie historique". http://www.decitre.fr/livres/genocide-armenien-en-quete-de-memoire9782354722289.html http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=91288 DOSSIERS PERMANENTS Observatoire du Négationnisme du Collectif VAN Récapitulatif des principaux faits et articles négationnistes relevés depuis 2006. SOMMAIRE : http://www.collectifvan.org/article.php?id=21105 Ephémérides La rubrique "Ephéméride" du Collectif VAN a été lancée le 6 décembre 2010. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée). Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) Revue de Presse des dépêches AFP Le Collectif VAN répertorie sur cette page toutes les dépêches AFP en lien avec le génocide arménien et la Turquie. http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=60725 SITES INTERESSANTS Visitez notre page de liens : http://www.collectifvan.org/liens.php?r=7 QUELQUES INFORMATIONS SUR LE SITE DU COLLECTIF VAN Rubrique Info Collectif VAN Retrouvez toutes les traductions de la presse anglophone ou turcophone dans notre rubrique Info Collectif VAN http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Le Collectif VAN met en ligne régulièrement des traductions de la presse anglophone et turcophone. Oeuvres de militants, de sympathisants du Collectif VAN et de prestataires, ou émanant de sites externes (tel celui de la FEAJD), ces traductions visent à mettre à la disposition du plus grand nombre, les informations essentielles à la bonne compréhension de l'actualité. Vous retrouverez également dans la Rubrique Info Collectif VAN : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 - nos informations ou communiqués de presse, ainsi que ceux de certaines organisations externes. - le sommaire bi-quotidien de notre Revue de Presse du jour. - la Revue de la presse turque en français (ni traduite ni commentée de notre part). - la Revue de la presse arménienne préparée par l'Ambassade de France en Arménie. Rappel : Vous avez en haut de page, un module Recherche pour retrouver un article. Attention, le champ de saisie ne doit comporter qu'un seul mot. Essayer de cibler en choisissant plutôt des noms propres, pour éviter un trop grand nombre d'occurrences. Appel aux dons : Aidez-nous à poursuivre notre mission d'information et de vigilance ! 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Rubrique News Tous les articles de la presse française sont mis en ligne dans la Rubrique News (bandeau clignotant : "Toutes les News : cliquez ici pour accéder à la Revue de Presse". http://www.collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=4 Info Collectif VAN Toutes les traductions, résumés, informations propres au Collectif VAN sont en ligne à l'accueil dans la Rubrique Info Collectif VAN http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Tout sur VAN Mieux connaître le Collectif VAN : rendez vous à la rubrique Tout sur VAN. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=1&page=1 Tout sur VAN : vous y trouverez également les courriers des lecteurs Les courriers des sympathisants du Collectif VAN nous font chaud au coeur et nous confortent dans la certitude que notre approche du combat que nous menons, est juste. Et comme ça fait toujours du bien de relire de temps en temps leurs encouragements et dans la mesure du possible, nous mettons en ligne les mails reçus, du plus récent au plus ancien (en ne gardant que les initiales des sympathisants) : http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=6137 http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=2203 http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=538 Salle de Presse Tous les articles de la presse française rendant compte des actions réalisées par le Collectif VAN sont en ligne dans la rubrique Salle de presse. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=2&page=1 Communiqués Les Communiqués du Collectif VAN se trouvent dans la rubrique Communiqués. http://collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=9 Actions VAN Tous les articles présentant les actions organisées et réalisées par le Collectif VAN sont mis en ligne dans la rubrique Actions VAN. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=3&page=1 Agenda Les annonces parlant des événements culturels à venir (réunions publiques, manifestations, conférences, concerts, projections de films, expositions, parution d'ouvrages, etc.), sont mises en ligne dans la rubrique Agenda. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=5&page=1 Photothèque De nombreux photos-reportages sont disponibles en ligne dans la rubrique Photothèque http://collectifvan.org/rubrique_photo.php?r=6 Veille-Media Toutes les Veilles-Media à télécharger sur : http://www.collectifvan.org/rubrique_veille.php?r=9&page=1 MEDIAS Quelques émissions TV & radios où les citoyens peuvent intervenir Soyez un citoyen actif et participez aux débats dans les médias. 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Charles de Gaulle 92575 Neuilly/Seine cedex Tel : 0825 06 66 66 - Fax : 01 41 92 66 10 Internet : www.m6.fr iTélé - 6 allée de la Deuxième DB 75015 Paris Tel : 01 53 91 50 00— Fax : 01 53 91 50 01 Internet : www.itelevision.fr LCI - 54 av. de la Voie Lactée 92656 Boulogne cedex Tel : 01 41 41 23 45— Fax : 01 41 41 38 50 Internet : www.lci.fr Quelques émissions TV : France2 : Relations.france2 Participez "On n'est pas couché" Chaque samedi soir, en deuxième partie de soirée, retrouvez Laurent Ruquier entouré de Natacha Polony et Aymeric Caron. Vous voulez donner votre avis ? Contactez l'émission au 01 41 11 11 11 On n'est pas couché Participez au débat sur le Forum. Ce soir (ou jamais !) de Frédéric Taddéï. Tous les vendredis, en direct à 22h30 Participez au débat sur le Forum. Mots croisés avec Yves Calvi Tous les lundis, en deuxième partie de soirée, Mots croisés provoque et nourrit le débat citoyen avec ceux qui font l’actualité. Une fois l'émission terminée, continuez le débat sur le Forum. Quelques émissions Radio : Europe 1www.europe1.fr Semaine de 10h30 à 12h00 Jean-Marc Morandini Coup de pied dans le PAF chaque matin : Jean-Marc Morandini nous dit tout sur le monde du petit écran au travers de reportages et d’enquêtes dans les coulisses de la télé. Egalement en studio chaque matin, une star du petit écran ou un patron de chaîne répondra aux questions de JeanMarc Morandini et des auditeurs. A découvrir aussi, le zapping de la télé de la veille et les commentaires des auditeurs qui donnent leurs coups de cœur et leurs coups de gueule sur le répondeur de l’émission au 01 42 32 42 32 ou en direct au 01 42 32 15 15. RTLwww.rtl.fr En semaine de 13h00 à 14h00 Pierre-Marie Christin"Les auditeurs ont la parole" Pierre-Marie Christin présente de 13h00 à 14h00, “Les Auditeurs ont la Parole”. Réagissez à l'actualité par téléphone (32 10) ou sur internet. Entre 10H et 14H, une standardiste prend votre témoignage. Avant 10H et après 14H, vous pouvez laisser vos messages sur le répondeur, sans oublier de laisser vos coordonnées téléphoniques si vous voulez participer à l'émission. France Interwww.radiofrance.fr Le téléphone sonne En semaine de 19h20 à 20h00 Si vous voulez poser une question, témoigner et/ou intervenir à l'antenne... - le téléphone 01.45.24.70.00 dès 17h - Internet, en utilisant le formulaire de la page "Pour intervenir". - le SMS+ pour réagir pendant l'émission, de 19h20 à 20h : sur votre téléphone mobile, saisir le code " TEL " suivi d'un espace, votre question puis valider et envoyer au 6 20 30. (0.35€ par message plus le prix du sms) Le lundi, mardi, jeudi et vendredi à 19h20, nous vous invitons à réagir sur un thème de l'actualité, à poser vos questions aux invités du téléphone sonne. Vous pouvez également, après la diffusion, réécouter l'émission dans son intégralité. Là-bas si j'y suis En semaine, à 15h Exprimez-vous sur le répondeur de « Là-bas si j’y suis » : 01 56 40 37 37 ou par mail : [email protected]. RMCwww.rmcinfo.fr BOURDIN & Co Le 1er show radio d'info Du lundi au vendredi de 6h à 10h. Découvrez une nouvelle façon de traiter l'info du matin avec "Bourdin &Co" ! Finis les journaux austères et redondants. Voilà enfin un espace de liberté où auditeurs, politiques et journalistes sont logés à la même enseigne. Jean-Jacques Bourdin agite, provoque, polémique, et vos réactions ne se font jamais attendre! Un ton débridé et sincère pour des échanges parfois musclés mais toujours respectueux. Pour intervenir : Appelez le 3216 (0,34€/min). ============================================= L'association des auditeurs de France Culture L'association des Auditeurs de France Culture (aafc), créée en 1984, rassemble les personnes qui veulent manifester leur intérêt pour cette chaîne de radio dont les émissions sont écoutées et appréciées au delà de nos frontières. L'objet de l'association est de regrouper les auditeurs de France Culture pour favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à : - l'évolution de la chaîne dans le maintien de sa qualité ; - la préservation de son identité et de sa spécificité ; - l'amélioration de sa technique et de son confort d'écoute ; - son ouverture aux différents aspects de la culture ; - son rayonnement et développement de son influence ; - sa pérennité. L'Association se déclare attachée au caractère de service public de France Culture et ne saurait en aucun cas se substituer à lui. Elle se veut pluraliste et indépendante de tout engagement politique, confessionnel, syndical et philosophique. Association des auditeurs de France Culture 83 boulevard Beaumarchais 75003 Paris Téléphone : 01 42 09 03 67 Courriel : [email protected] ============================================= ----------------------------------------------------------------------------------Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] BP 20083, 92133 Issy-les-Moulineaux - France Boîte vocale : +33 1 77 62 70 77 - Email: [email protected] http://www.collectifvan.org Les Infos Collectif VAN sur : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=0