La philosophie est quelque chose de merveilleux[4]. Elle a des bases et
des sommets ; c’est dans ces deux extrêmes qu’elle est la plus facile.
Les contours sont plus difficiles, car ils ne sont pas la Vérité tout
entière, mais des chemins qui y mènent ; il faut donc toujours la
prendre dans ses bases et ses sommets. Exemple : vous n’avez jamais
vu de la matière pure se déplacer sous vos yeux, parce que vous la
voyez se déplacer dans la nature, mais revêtue de l’intérieur par une
forme ; la forme humaine. Si on touche son semblable, on touche une
matière qui a forme humaine. On voit une matière spéciale se
déplacer. On voit une mouche, une plante, un atome : c’est toujours
de la matière, seule la forme change. Mais une matière pure, sans
forme, toute seule, on ne peut pas la voir. Il n’y a que le Verbe de
Dieu qui la voit sans forme. Quand Il se l’intègre et quand Il disparaît
dans l’unité des deux, là commence le Bereshit [5] de la création. Cet
exemple est du bon sens et tout le monde peut le comprendre. Ce qui
est matériel en fait, ne l’est pas. Il existe pourtant, si on ne le voit pas
se déplacer, c’est que sa forme est intérieure. Voyons cet exemple :
un être humain est une matière vivante, et la forme qui est intérieure
à la matière qui fait que ce soit un être humain est l’âme. L’âme est la
forme substantielle du corps. C’est du bon sens ! Nous ne sommes pas
des éléphants. Il faut revenir à des choses simples, à la simplicité[6].
Si par exemple, je m’approche de mon interlocuteur et que je le
touche, je me dis : « Tiens, il a du muscle, de la chaleur ; je le vois et
il a une odeur, il vit » ; quant à dire il existe c’est tout à fait différent.
Je ne vois pas qu’il y a quelque chose, mais qu’il existe ; je touche