LA
MÉDIATION
CULTUREUE
EN
MILIEU
URBAIN
PAR
Marie-Caroline V
ANBREMEERSCH
CEFRESS,
Université de Picardie Jules Verne
Comment
la
culture
légitime officielle
s'intègre-t-elle
à
un
patrimoine
social
et
symbolique
dans
un
espace
dévalorisé?
Comment
les
espaces
urbains
hiérar-
chisés
génèrent-ils
des
catégories
typiques
de
médiateurs
culturels
?
Comment
les
réussites
des
médiateurs,
malgré
toutes
les
différences
qui
divisent
le
monde
des
médiateurs
culturels,
sont-elles
portées
par
des
inscriptions
dans
les
"vieilles
familles"
de
la
ville?
Comment
enfin
la
durée
d'existence
des
média-
teurs
pose-t-elle
la
question
du
savoir-vivre
social
qui
les a
portés
et
légitimés?
MÉDIATEURS
VISIBLES
ET
MÉDIATEURS
INVISIBLES
On
sait
combien
les
politiques
culturelles,
à
l'échelon
urbain
local,
dépla-
cent
d'enjeux,
objets
d'une
compétition
entre
villes
concurrentes
extrêmement
soutenue,
compte
tenu
de
leurs
retombées
multiples,
aussi
bien
économiques,
que
sociales,
ou
encore
symboliques
l.
En
les
évoquant
très
rapidement,
citons
pour
exemple
quelques
aspects
parmi
les
plus
appréciés.
Ainsi
la
valorisation
de
l'image
urbaine
à
travers
la
mise
en
valeur
d'une
identité
propre
constitue
un
potentiel
distinctif
reconnu
à
l'intérieur
des
politiques
municipales
;
un
potentiel
distinctif
qui
bénéficie
à
l'image
de
la
ville
par
rapport
à
l'extérieur,
mais
qui
bénéficie
également
à
la
régulation
urbaine
par
l'identification
positi-
ve
que
les
habitants
peuvent
développer
grâce
à
cette
construction
culturelle
1.
Voir
par
exemple
l'évocation
qu'en
donne
Mollard
(C.)
dans
L'ingénierie culturelle,
Paris,
P.U.F,
1994.
CURAPP
-Questions sensibles,
PUF,
1998.
316 QUESTIONS SENSIBLES
interne.
D'autres
modes
de
valorisation
et
d'autres
retombées
comme
les
béné-
fices
financiers
directs
-
le
tourisme
culturel
notamment
-
sont
aussi
large-
ment
importants;
ou
encore,
les
bénéfices
en
termes
de
création
d'emploi,
très
sensibles;
l'amélioration
du
bien-être
urbain
résultant
de
l'activité
culturelle
apporte
sa
contribution
en
termes
de
qualité
de
vie ;
enfin,
le
développement
et
l'entretien
d'un
patrimoine
culturel
à
fonction
identitaire
constituent
une
source
de
prestige
qui
peut
être
valorisé
lui
aussi
en
effets
d'image.
A
travers
ces
valorisations
diverses
s'expliquent
ainsi
un
certain
nombre
d'enjeux
qui
traversent
les
investissements
culturels
assez
importants
réalisés
par
les
muni-
cipalités
dans
le
cadre
d'une
différence
et
d'une
concurrence
affrontant
les
différentes
villes à
l'intérieur
de
l'espace
régional.
Qui
sont
les
médiateurs
parmi
les
acteurs
de
ces
politiques
culturelles
?
Claude
Mollard
2
distingue
quatre
groupes
de
partenaires,
"quatre
familles"
d'acteurs
dans
le
système
culturel.
Entre
elles se
jouerait
un
"jeu
des
quatre
familles",
à
la
fois
un
''jeu
de
pouvoirs"
et
un
"jeu
de
frontières"
déterminant
infine
les
figures
de
la
culture
contemporaine.
Les
deux
premières
familles
sont
les
"Artistes-Créateurs"
et
les
"Publics"
qui
déterminent
"un
système
artis-
tique"
;
entre
eux
se
noue
une
relation
affective
privilégiée,
"brûlant
l'amour
et
la
haine",
"relation
intense;
unique,
passionnée",
formant
un
"axe"
qui
struc-
ture
finalement
"l'ensemble
des
échanges
et
des
transactions
qui
constitue
le
marché
de la
culture".
La
troisième
famille
est
celle
des
"Décideurs"
:ce
sont
les
dépositaires
du
pouvoir
politique
et
du
pouvoir
financier
(Etat,
collectivités
locales,
banques,
entreprises
culturelles).
Enfin,
la
quatrième
famille,
qui
nous
intéresse
plus
particulièrement
ici,
est
celle des
"Médiateurs".
"Constituée
des
universitaires,
des critiques, des
journalistes,
une
espèce dérivée de
la
famille
des publics,
une
sorte
de
public
privilégié",
sa
fonction
principale
est
de
pro-
duire
les
normes
du
"bon
goût",
et
en
conséquence
de
jouer
le
rôle
du
relais
pour
diffuser
la
culture
auprès
des
publics
moins
favorisés
sur
le
plan
culturel.
Autour
des
médiateurs
et
des
décideurs
intervenant
constamment
dans
les
rela-
tions
entre
les
créateurs
et
les
publics,
se
construit
ainsi
la
politique
culturelle
ou
le
développement
culturel
entendu
comme
politique
globale
de
la
culture.
Cette
définition
d'un
sur-public
de
médiateurs
constitué
presque
exclusive-
ment
de
composantes
intellectuelles
ne
me
paraît
toutefois
rendre
compte
suf-
fisamment
des
pratiques
du
système
culturel
tel
qu'il
s'exerce
à
l'intérieur
des
espaces
urbains
différenciés.
L'approche,
plus
microsociale,
qui
est
celle
de
l'observation
et
de
l'
enquête
3,
fait
apparaître
d'autres
catégories
de
média-
teurs,
que
j'appellerai,
par
opposition
aux
précédents,
"médiateurs
invi-
sibles".
En
effet,
contrairement
à
ceux-là
dont
la
visibilité
la
plus
"publique"
possible
est
une
des
propriétés
dominantes
nécessaire
à
leur
mission
culturelle,
les
médiateurs
invisibles
se
caractérisent
par
leur
très
faible
visibilité
au
regard
de
la
diffusion
de
la
culture
légitime.
Moins
"nobles"
certainement
au
2. Ibid.,
pp.
12-16.
3.
Cette
contribution
s'inspire
des
premiers
résultats
d'une
enquête
comparative
en
cours
meuée
actuellement
à
Amiens.
LA MÉDIATION CULTURELLE EN MILIEU URBAIN
317
sens
de
leur
position
sociale,
mais
plus
décisifs
peut-être
en
ce
qui
concerne
les
pratiques
réelles
de
la
culture
et
de
la
diffusion
culturelle
à
l'intérieur
de
l'espace
urbain,
notamment
périphérique,
ils
représentent
le
maillon
man-
quant
qui
relie
effectivement
les
publics
à
l'échelon
microlocal
aux
offres
cul-
turelles
proposées.
Acteurs
éloignés
de
cette
diffusion
culturelle
qui
est
toujours
envisagée
en
termes
de
démocratisation
culturelle,
c'est-à-dire
d'élar-
gissement
croissant
des
publics
à
des
catégories
de
plus
en
plus
excentrées
par
rapport
à
la
culture
légitime,
les
médiateurs
invisibles
membres
de
la
commu-
nauté
locale,
assurent
la
valorisation
des
normes
culturelles
proposées
en
les
érigeant
en
marqueurs
sociaux
désirables
pour
les
habitants.
Par
leur
fait,
la
norme
culturelle
devient
norme
sociale.
Dans
la
perspective
des
politiques
culturelles
élargies
aux
quartiers
défavo-
risés,
ici
quartiers
périphériques
de
la
ville,
le
social
et
le
culturel
sont
liés
par
d'étroites
connivences.
Si
l'enjeu
esthétique,
conçu
comme
le
bon
goût,
n'est
pas
négligeable,
la
norme
du
bon
goût
- à
laquelle
contribuent
activement
les
médiateurs
culturels
très
officiels,
spécialistes
de
sa
diffusion
-
intéresse
par-
ticulièrement
ceux
en
charge
du
social,
alliant
les
préoccupations
du
contrôle
social
avec
des
préoccupations
éducatives,
de
formation,
etc.
En
créant
les
conditions
d'une
appropriation
sociale
de
la
culture
légitime
-
dans
certaines
de
ses
formes,
privilégiées
localement
-,
les
médiateurs
invisibles
construisent
de
nouveaux
publics.
Déplaçant
la
frontière
hiérarchique
entre
public
et
auto-
rités
culturelles,
ils
re-fondent
la
norme
de
la
culture
en
relation
avec
des
valo-
risations
sociales
propres
à
la
communauté
de
quartier.
Dans
l'espace
micro-local
du
territoire
urbain
qui
est
la
forme
la
plus
com-
munément
pratiquée
par
les
habitants
des
quartiers
excentrés
et
socialement
défavorisés,
les
médiateurs
de
la
culture
relèvent
ainsi
de
deux
types
distincts,
chacun
doté
d'une
efficacité
spécifique.
Les
médiateurs
visibles
-
c'est-à-dire
les
responsables
culturels
sur
place,
les
animateurs
culturels
et
finalement
tout
le
secteur
associatif
de
la
culture,
y
inclus
les
artistes
qui
gèrent
eux-mêmes
la
diffusion
de
leurs
oeuvres
-
déve-
loppent
deux
modes
de
relation:
d'une
part
des
relations
avec
les
politiques-
les
"décideurs"
-,
et
en
ce
sens
ils
apparaissent
en
médiateurs
politiques
dont
l'essentiel
du
travail
se
fait
avec
la
municipalité,
d'autre
part
les
relations
avec
les
publics
qui
constituent
le
champ
local
de
leur
activité.
La
deuxième
catégorie
est
constituée
du
réseau
des
médiateurs
non
officiels,
les
médiateurs
invisibles.
Ce
sont
tous
ceux
qui
se
constituent
en
interlocuteurs
et
en
médiateurs
hors
fonction
officielle ès
qualité,
pour
favoriser
la
rencontre
de
l'offre
culturelle
avec
la
demande,
ou
en
d'autres
termes
la
rencontre
des
actions
culturelles
proposées,
mises
sur
le
marché
de
la
culture,
avec
un
public
territorialisé,
forcément
un
public
local
caractérisé
par
ses
propriétés
dis-
tinctives.
Ici,
le
jeu
est,
principalement,
entre
les
médiateurs
invisibles
et
les
publics,
c'est-à-dire
la
population
du
quartier,
public
potentiel
et
public
réel.
318 QUESTIONS SENSIBLES
Pour
autant,
le
monde
des
médiateurs
visibles
et
le
réseau
des
médiateurs
invisibles
ne
sont
pas
totalement
séparés
et
ne
restent
pas
indépendants.
Il
est
de
fait
qu'un
certain
nombre
de
relations
se
jouent
entre
ces
médiateurs
visibles
-
officiels,
reconnus,
professionnalisés
pour
la
plupart
-
et
ces
médiateurs
invisibles
qui
n'ont
pas
de
fonction
officielle
mais
qui
agissent
comme
intermédiaires
entre
un
public
possible
-
une
population
territoriali-
sée
dans
son
usage
réel
et
imaginaire
de
l'espace
-,
et
par
ailleurs,
les
propo-
sitions
qui
émanent
des
institutions
culturelles
de
tous
ordres
à
l'intérieur
de
cet
espace
local.
Pour
rendre
compte
de
l'ensemble
du
système
culturel
et
de
l'ensemble
de
l'application
d'une
pratique
culturelle
à
l'échelon
d'un
quar-
tier,
il
faudra
dès
lors
également
considérer
le
jeu
des
interrelations
média-
teurs
visibles/médiateurs
invisibles.
APPROPRIATIONS
FAMILIALES
DE
L'URBAIN
ET
"TERRITOIRES
DE PAROLES,,4
Pour
éclairer
les
mécanismes
de
ces
relations,
un
premier
jalon
réside
dans
l'importance
du
micro-social.
Les
médiations
qui
se
nouent
à
l'échelon
de
cet
espace
limité
du
quartier
en
tant
qu'espace
vécu
et
pratiqué
quotidiennement,
sont
d'abord
microsociales,
pour
ne
pas
dire
microscopiques
bien
souvent.
Leur
ressort
essentiel
étant
l'interconnaissance,
celle-ci se
révèle
opérationnel-
le
à
deux
niveaux
-
pour
ce
qui
nous
intéresse
ici.
Un
premier
jeu
d'interconnaissance
permet
une
politique
de
clientélisme,
entre
la
ville
et
les
médiateurs
visibles
-
salariés,
ou
personnalités
locales
ayant
été
investies
pour
des
raisons
charismatiques,
ou
des
raisons
d'histoire
personnelle,
de
cette
fonction
médiatrice,
non
salariée,
mais
effectivement,
d'une
certaine
façon,
officielle.
Le
deuxième
lieu
opérationnel
concerne
l'interconnaissance
à
l'intérieur
du
fonctionnement
ordinaire
-
ou
extraordinaire
-
de
la
communauté
des
habi-
tants,
une
communauté
organisée
en
territoire,
avec
ses
distinctions,
ses
subtili-
tés,
ses
nuances
même,
et
bien
entendu
avec
son
poids
de
complexités
et
ses
enchevêtrements
qui
sont
non
négligeables.
Martine
Segalen,
dans
le
travail
d'ethnologie
qu'elle
a
mené
à
propos
de
la
ville
de
Nanterre
5,
montre
comment
la
ville
est
vécue
et
pratiquée
pour
la
plupart
des
habitants
à
travers
des
"lec-
tures familiales".
"Le
fait
urbain
comme
fait
familial"6
s'exerçe
à
travers
les
parentèles
soudées,
les
distances
et
les
alliances,
ou
encore
les
jeux
de
valorisa-
tion
distinctives
qui
définissent
pour
chacun
sa
position
et
sa
valeur
à
l'inté-
rieur
de
l'espace
commun.
De
sorte
que
l'appropriation
urbaine
est
moins
4.
Je
m'inspire
ici
de
l'expression
de
Marié (M.), Les terres
et
les
mots,
Paris,
Méridiens
Klincksieck, 1989.
5.
Segalen
(M.),
Nanterriens,
les
familles
dans
la
ville.
Une
ethnologie
de
l'identité,
Toulouse,
Presses
universitaires
du
Mirail,
1990.
6. Ibid.
LA MÉDIATION CULTURELLE EN MILIEU URBAIN 319
individualiste
qu'une
appropriation
familiale à
travers
tout
un
décryptage
rela-
tionnel,
celui
des
échanges
croisés,
à
l'intérieur
des
familles
et
entre
familles,
tout
ceci
dans
le
tissu
de
l'interconnaissance.
Le
territoire
devient
cette
appro-
priation
croisée
de
l'espace
dans
lequel
l'on
est
amené
à
vivre.
L'ethnologue
ajoute
la
question
de
la
légitimité
dans
l'analyse
des
proces-
sus
identitaires
d'appropriation
de
l'espace
urbain
territorialisé.
Les
lectures
familiales
vont
construire
du
sens
et
en
ceci
vont
être
fondatrices
du
quoti-
dien,
mais
plus
particulièrement
des
légitimités à
l'intérieur
de
ce
quotidien.
Ce
sont
ces légitimités
élaborées,
vécues
et
représentées
que
nous
retrouvons
au
principe
des
médiations
et
de
la
fonction
des
médiateurs.
C'est
que
pren-
nent
existence
les
médiateurs
invisibles,
désignés
par
la
communauté.
Les légi-
timités
construites
dans
la
lecture
familiale
de
la
ville
constituent
ainsi
un
des
ressorts
nécessaires
de
ces
médiations
de
l'action
possible,
en
l'occurrence,
culturelle.
En
interrogeant
le
fait
urbain
comme
fait
familial
à
travers
les
jeux
des
valorisations
distinctives
entre
les
familles
inégalement
situées
dans
des
hiérarchies
sociales
dans
cet
espace
7,
on
arrive
à
avoir
une
base
d'ohservation
de
terrain
pour
découvrir
les
légitimités
en
acte
qui
constituent
le
rouage
nécessaire
pour
rendre
possibles
ces
actions
médiatrices
entre
des
propositions
qui
viennent
d'une
culture
légitime,
mais
restent
le
plus
souvent
totalement
étrangères
aux
populations
locales
qui
appartiennent
à
tout
un
autre
univers
socioculturel,
et,
d'autre
part,
ces
populations
qui
ont
des
préoccupations
à
la
fois
d'urgence
et/ou
simplement
totalement
différentes,
qui
les
tiendraient
éloi-
gnées
des
propositions
culturelles.
Il
se
manifeste
une
appropriation
diversifiée
et
nuancée
de
la
culture,
davantage
collective
que
individuelle
dans
son
mode
d'élaboration.
Par
pas-
sent
les légitimités
de
la
culture
et
des
actions
culturelles
précisément
offertes,
bien
plus
que
par
les
instruments
techniques
de
la
communication
de
masse,
dont
Marie-Lise
Semblat
a
souligné
justement
combien
ils
s'opposent
en
obs-
tacle
à
la
communication
véritables.
En
ce
sens,
c'est
la
"voix
populaire"
du
quartier
qui
devient
l'auteur
de
la
véritable
démocratisation
culturelle,
bien
plus
que
la
politique
volontariste
menée
par
la
ville.
Comment
cette
interconnaissance
fondatrice
de
valeurs,
celle
des
actions
culturelles
en
particulier,
fonctionne-t-elle
?
Comment
permet-elle
justement
de
faire
passer
une
culture
non
légitime
au
regard
des
pratiques
locales
pour
une
pratique
légitime
et
utilisable
-
dont
on
pourrait
faire
usage?
La
commu-
nauté
d'habitants
y
apparaît
comme
"un
territoire
de
paroles".
C'est-à-dire
qu'elle
fonctionne
moins
par
l'écrit
que
par
la
parole.
Ce
concept
de
Michel
Marié
pourrait
être
tout
à
fait
opératoire
pour
analyser
les
échanges
verbaux
qui
vont
créer
des
demandes
à
l'endroit
des
propositions
culturelles,
et
donc
7. Ace
propos,
voir
Kaufmann
(J.-C.),
La
vie HLM. Usages
et
conflits,
Paris,
Economie
et
HumanismelLes
Editions
ouvrières,
1983.
8.
Semblat
(M.-L.),
Intervention
au
séminaire
de
formation
doctorale
du
CURAPP
sur
la
médiation,
Amiens,
28
mars
1997.
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