Deux exemples de moyens d’action pour lutter contre ces violences
1. Les médiatrices interculturelles : Elise Lemercier
Selon Elise Lemercier, maître de conférences en sociologie à l’Université de Rouen, a
participé avec notre équipe de Lyon lundi à un chat. Pour elle, les associations et les lois ne
sont pas les seuls remparts contre les discriminations et les violences à l’encontre des
femmes. Il faudrait accompagner leur action de la présence de médiateurs interculturels. Ces
derniers sont le lien entre les victimes, les institutions publiques et les associations d’aides
aux victimes. Pour elle, l’action des associations est indissociable de celle des médiateurs.
Elle nous a donné l’exemple du travail de médiatrices culturelles. Trois jeunes filles
souhaitaient se faire reconstituer chirurgicalement le clitoris. « Elles s'adressent donc à une
éducatrice de rue pour couvrir leurs allers-retours pour Paris, pour des rendez-vous
médicaux. Le GAMS (association luttant efficacement contre les mutilations sexuelles)
s'empare de la question et exige qu'elles portent plainte sans quoi l’association les
dénoncera. » Affolées, les jeunes filles interrompent leur démarche. C’est là qu’entrent en jeu
les médiatrices qui négocient avec le GAMS des rendez-vous individuels avec chacune des
familles, « pour expliquer la loi française interdisant l'excision, sans préciser que ces jeunes-
filles ont choisi de se faire opérer. Ainsi, elles ne seront pas sanctionnées par leur famille, et
en même temps on prévient le fait que leurs sœurs et cousines soient elles aussi excisées.
D'où l'importance de la négociation familiale sur la médiatisation d'une affaire judiciaire qui
ne ferait que braquer les parents et briser des familles sans changer leur pratique»
2. Le 39 19
Le gouvernement français a mis en place, en mars 2007, un numéro de téléphone unique pour
lutter plus efficacement contre les violences faites aux femmes. Le but affiché est de les aider
à s’émanciper de leurs bourreaux. Les écoutantes leur rappellent systématiquement que la loi
interdit de telles maltraitances, et leur expliquent que la situation qu’elles vivent n’est pas
normale. Les horaires se veulent le plus large possible puisque le standard reste disponible du
lundi au samedi de 8h à 22h.