MESURES 837 - SEPTEMBRE 2011 - www.mesures.com
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S
olutions
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INFORMATIQUE INDUSTRIELLE
L’offre en mezzanines d’ entrées/sorties
se simplifie
H
Parmi les nombreux formats de cartes mezzanines lancés ces quinze dernières
années, les standards PMC (PCI Mezzanine Card) et XMC (Switched Mezzanine
Card) ont fini par s’imposer. L’offre très vaste couvre pratiquement tous les
besoins en acquisition de données et en communication, et ces mezzanines sont
compatibles avec la plupart des systèmes en rack (VME, CompactPCI, MicroTCA,
VPX, etc.). Quant aux utilisateurs de circuits FPGA, autrefois obligés de développer
des cartes spécifiques, ils profitent eux aussi des avantages des mezzanines grâce
aux modules d’entrées/sorties FMC (FPGA Mezzanine Card).
Il est fini le temps où chaque type
d’entrée/sortie était géré par une
carte électronique dédiée. Grâce aux
cartes mezzanines, les industriels peu-
vent rendre leurs systèmes plus compacts et
plus intégrés. Pour les fabricants de cartes
industrielles, c’est l’occasion de faire des
économies d’échelle
en vendant une même
carte à un grand
nombre de clients (on
prendra l’exemple de
Motorola
et de sa carte
MVME162, équipée
de quatre emplace-
ments pour mezza-
nines “
Industry Pack
”,
qui reste encore à ce
jour la carte VME la
plus vendue au
monde). Et pour le
client, c’est entre
autres la possibilité de
tester son application
sur un PC de bureau
sans attendre que le
prototype soit dispo-
nible, car la plupart
des mezzanines d’entrées/sorties indus-
trielles peuvent être montées sur des cartes
PCI standard.
Le format PMC (
PCI Mezzanine Card
) repré-
sente à ce jour la majorité des ventes de
cartes mezzanines en France, en Europe et
dans le monde. A son lancement, au milieu
des années quatre-vingt-dix, il s’agissait du
premier format de mezzanines industrielles
à exploiter le bus PCI. Les industriels, qui
utilisaient encore largement le bus ISA pour
la gestion des entrées/sorties, ont d’abord
réservé les PMC aux applications de commu-
nication, qui demandaient de plus hauts
débits. Mais la simplicité de conception du
PMC (la connectique reprend intégralement
les couches physiques et logiques du bus
PCI) ainsi que son statut de standard inter-
national (IEEE P1386.1) ont favorisé son
adoption. Les mezzanines PMC ont rapide-
ment éclipsé tous les autres formats, à savoir
les Industry Pack (ANSI/VITA 4-1995, aussi
connus sous le nom de IP-Module), les
M-Module (ANSI/VITA 12-1996, format
lancé par
Men Mikro Elektronik
) et les PC-MIP
(projet de standard VITA 29, initié par
GreenSpring Computer
). «
Malgré le fait que ces
trois formats étaient conçus spécifiquement pour le
monde des entrées/sorties industrielles, on ne voit
plus aujourd’hui de nouveaux projets qui démarrent
avec eux
, commente Michel Goujet, directeur
de
Men Mikro Elektronik
.
Le PMC, qui était au
départ plutôt orienté “communications”, a réussi à
s’imposer pour la majorité des applications.
»
L’histoire est en train de se répéter avec l’ar-
rivée dans l’industrie du bus PCI Express. De
la même manière que les mezzanines PMC
ont gagné la partie lors du passage du bus
ISA au bus PCI, le format XMC (
Switched
Mezzanine Card
, standard ANSI/VITA 42 lancé
en 2006) fait aujourd’hui office de référence
sur le marché des mezzanines PCI Express.
La seule différence est dans la vitesse d’adop-
tion, car le PMC est encore bien présent cinq
ans après l’arrivée de son “remplaçant”. «
De
nombreux industriels n’éprouvent pas encore le be-
soin de passer à des liaisons PCI Express, les perfor-
mances du bus PCI étant pour eux amplement
suffisantes
, explique Elie Gasnier, directeur
commercial et marketing chez
Ecrin Systems
.
L’offre en mezzanines XMC se développe, mais ces
dernières sont le plus souvent réservées aux applica-
tions d’acquisition à très haut débit, et pour les
communications en Gigabit Ethernet. A terme, bien
sûr, les mezzanines XMC devraient rattraper les
PMC en volume de ventes (la tendance est d’ailleurs
amorcée), mais il faudra attendre quelques années
encore pour que le format XMC s’impose véritable-
ment et remplace l’énorme base installée en mezza-
nines PMC
».
L’état du marché
Même si les industriels ne sont pas tous prêts
à passer au PCI Express, les fabricants de
cartes porteuses mettent fortement en avant
les mezzanines XMC. On est d’abord passé
de cartes mères avec deux emplacements
PMC à des cartes mères avec un site PMC et
un site XMC, et aujourd’hui la majorité des
cartes porteuses du marché dispose de deux
emplacements XMC. Les connecteurs PMC
et XMC sont différents, mais comme les
deux formats de mezzanines sont compa-
tibles mécaniquement, les utilisateurs de
PMC peuvent continuer de les utiliser sur
une carte porteuse équipée d’emplacements
mixtes PMC/XMC. Et certains constructeurs
comme
Dynamic Engineering
se sont spéciali-
sés sur le marché des accessoires et adapta-
teurs pour cartes PMC, de ce fait les PMC ne
sont pas prêtes de disparaître.
PMC et XMC se partagent donc l’essentiel
des ventes de mezzanines tous formats de
cartes confondus. Principale raison de ce
succès : l’interopérabilité est assurée d’un
fabricant à l’autre, bien sûr, mais aussi d’un
format de carte porteuse à l’autre. «
En effet,
une même mezzanine pourra être utilisée indiffé-
remment sur des cartes VME, VXS, CompactPCI,
CompactPCI Express, PCI, PCI Express, VPX et tous
leurs dérivés
, indique Nicolas Stenko, spécia-
liste de l’activité “cartes” chez
NeoMore
.
Il est
donc possible de faire évoluer un système sans chan-
ger ses entrées/sorties, un aspect non négligeable
quand on connaît les contraintes de coût, de pérennité
et de disponibilité auxquelles sont confrontés les
industriels. Mais ce n’est pas tout. Contrairement à
la plupart des autres formats qui font le choix de
positionner les entrées/sorties en face avant ou en
face arrière, PMC et XMC laissent la possibilité à
l’utilisateur de faire sortir les signaux où il le sou-
haite.
» En outre, comme ces deux formats
existent depuis longtemps, l’offre s’est
considérablement enrichie au fil des années
et différents constructeurs proposent des
mezzanines PMC ou XMC munies d’un sys-
tème de refroidissement par conduction et/
ou d’une plage de températures étendues.
Les industriels de l’embarqué sont très de-
mandeurs de ce type de mezzanines durcies
car elles permettent de spécialiser des équi-
pements à moindre coût sans en diminuer
la robustesse.
Pour quelles applications ?
On trouve aujourd’hui de tout en matière de
mezzanines PMC/XMC : des liaisons série,
des contrôleurs pour tous types de réseaux
Ethernet ou bus de terrain, des compteurs,
des horloges, des disques de stockage ainsi
qu’un éventail considérable de convertis-
seurs analogiques/numériques et analo-
giques/numériques. Et malgré un âge rela-
tivement avancé pour le monde de
l’informatique (quinze ans d’existence pour
le PMC, cinq ans pour le XMC), les volumes
de ventes sont tels que les fabricants conti-
nuent d’étoffer leurs gammes de produits.
On a vu ainsi apparaître, il y a deux ans en-
viron, des mezzanines PMC avec contrôleurs
Gigabit Ethernet, comme par exemple la
carte PMC240 de
Kontron
.
Parallèlement à ces fonctions d’entrées/sor-
ties, nombreux sont les constructeurs à
P
Le marché des mezzanines
d’entrées/sorties est dominé
par deux formats : le PMC,
basé sur le bus PCI, et le XMC,
qui utilise des liens PCI
Express.
P
Ces deux standards séduisent
avant tout par leur forte
interopérabilité. Ils peuvent
être installés indifféremment
sur tout type de système
industriel (VME, VXS, VXI,
CompactPCI, ATCA, VPX, etc.).
P
L’arrivée des mezzanines PMC
et XMC à base de FPGA
a conduit à la création du
format FMC, une “mezzanine
de mezzanine”.
L’essentiel
➜
Les mezzanines au format PMC sont particulièrement adaptées aux applications d’acquisition de données et de gestion d’entrées/
sorties qui ne demandent pas des vitesses très élevées. La plupart des cartes d’entrées/sorties numériques intègrent également
des compteurs, comme les modèles présentés sur la photo.
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