UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ****************** ANNEE 2008 N° THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Nucléaire -----------Présentée et soutenue publiquement le 28 octobre 2008 à Paris -----------Par Laetitia Sika VERCELLINO Née le 17 août 1982 à Paris 12ème -----------TITRE : Rôle de la TEP/TDM au [18F]-FDG pour l’évaluation précoce de la réponse aux thérapies anti-angiogéniques dans le carcinome rénal métastatique PRESIDENT DE THESE : Mr Le Professeur Jean-Luc Moretti LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DIRECTEUR DE THESE : Mr Le Docteur Guilhem Bousquet Signature du Président de thèse Cachet de la bibliothèque universitaire REMERCIEMENTS A Monsieur le Professeur Jean-Luc MORETTI. Je vous remercie de m’avoir accueillie dans votre équipe, et de m’avoir fait confiance, notamment pour ce sujet qui vous tient à cœur. A Monsieur le Docteur Guilhem BOUSQUET. Je te remercie d’avoir toujours exigé le meilleur de moi-même, et de m’avoir encadrée de main de maître pour ce travail de longue haleine. Je te remercie également de ton suivi rigoureux des patients qui a grandement contribué à la qualité de l’étude. A Madame le Professeur Françoise MONTRAVERS. Merci de votre participation. J’ai apprécié votre sérénité,votre efficacité et votre gentillesse au cours des quelques mois passés à travailler avec vous. A Monsieur le Professeur Jean-Louis MISSET. Merci d’avoir accepté de faire partie de mon jury. A Emmanuelle, pour ton aide précieuse, ton dynamisme et le travail partagé à Saint-Louis. A Antoine, radiophysicien, qui allie compétence, humour et disponibilité. A toutes les secrétaires que j’ai pu embêter, tout particulièrement celles de l’Oncologie de Saint-Louis, Sabrina et Magali, de Médecine nucléaire de Saint-Louis, Marthe et Amable. A toute l’équipe de Médecine Nucléaire de Saint-Louis, qui m’a fait aimer la spécialité : Betty, Elif et Farid pour votre gentillesse, Jef et Georges pour votre bonne humeur du vendredi, toute l’équipe des manipulateurs. A Anne-Claire, Virginie, Jean-Marc et Khaldoun : vous m’avez beaucoup appris, toujours avec le sourire…et vous m’avez aidée à avancer par vos conseils et votre disponibilité. A mes amis en médecine, en particulier Camille, Soumya, Louise, Vincent, Guy et Aurélie, avec qui j’ai pu partager mon enthousiasme et mes doutes. A mes amis hors médecine, vous avez toujours été là pour moi : Sandrine, Mages, Ombeline, Stéphanie, Romain et Céline. Aux familles Emsalem, Adegnon et Avouyi-Dovi, vous êtes aussi ma famille. A ma grand-mère Céline, pour ta foi inébranlable. Last but not least, à mes parents sans qui je ne serais pas là. Vous m’avez tout donné, à commencer par tant d’amour. 2 TABLE DES MATIERES ABREVIATIONS 7 INTRODUCTION 9 PARTIE 1 : ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES 10 I Le cancer du rein 10 I.1 Epidémiologie 10 I.2 Cancer du rein métastatique 10 I.2.1 Prise en charge I.2.2 Classification et pronostic 10 11 I.3 Imagerie conventionnelle et cancer du rein 11 I.4 Cancer du rein et thérapies anti-angiogéniques 12 I.4.1 Physiopathologie du cancer du rein I.4.2 Mode d’action des anti-angiogéniques I.4.3 Le sunitinib I.4.4 Le sorafénib 12 12 14 14 II La TEP/TDM au [18F]-FDG 16 II.1 Principe de la tomographie par émission de positons 16 18 II.2 Métabolisme tumoral du [ F]-FDG 20 II.3 Mesure de la fixation tumorale du [18F]-FDG 21 II.3.1 Les différentes mesures II.3.2 Les SUV 21 22 II.4 Indications de la TEP au [18F]-FDG 23 II.5 TEP FDG et cancer du rein 24 II.6 Le FMISO 25 PARTIE 2 : EVALUATION PRECOCE DU TRAITEMENT PAR ANTIANGIOGENIQUES EN TEP [18F]-FDG 27 I Objectifs de l’étude 27 II Méthodologie 28 II.1 Patients 28 3 II.2 Schéma thérapeutique 28 II.3 Protocole d’imagerie 28 II.4 Evaluation de la réponse au traitement 29 II.5 Modalités d’imagerie 30 18 30 30 II.5.1 TEP/TDM au [ F]-FDG II.5.2 TDM II.6 Analyse des images 30 III Résultats 32 III.1 Caractéristiques des patients 32 III.2 Réponse au traitement 34 III.3 Résultats des examens TEP 35 III.3.1 Réponse métabolique III.3.2 Réponse TEP/TDM et devenir clinique 35 35 IV Discussion 41 CONCLUSION 48 ANNEXES 49 BIBLIOGRAPHIE 55 4 TABLE DES ILLUSTRATIONS Figures Figure 1 : Mode d’action des anti-angiogéniques : exemples du sunitinib et du sorafénib 13 Figure 2 : Formules du sunitinib et du sorafénib 13 Figure 3 : Phénomène d’annihilation, exemple du [18F]-FDG 17 Figure 4 : Principe de la détection en coïncidence 18 Figure 5 : Les différents types de coïncidence 19 Figure 6 : Du glucose au 2[F18] Fluoro-2-Desoxy-Glucose 20 Figure 7 : Mécanismes de l’accumulation du FDG dans la cellule néoplasique 21 Figure 8 : Le FMISO 26 Figure 9 : Calendrier des examens d’imagerie 29 Figure 10 : Variation de la moyenne des SUVmax sur les examens avant traitement, à J15 et J42, pour les différents patients Figure 11 : Réponse métabolique précoce et survie sans progression 39 40 Tableaux Tableau 1:Radioisotopes émetteurs β+ utiliés en médecine nucléaire (d’après Moretti et al. 2005) 16 Tableau 2 : Caractéristiques des principaux cristaux scintillateurs utilisés en TEP 18 Tableau 3 : Caractéristiques des patients 33 Tableau 4 : Devenir clinique et réponse scannographique et métabolique 37 5 ANNEXES Annexe 1: Critère RECIST d’après Therasse et al. 2000 49 Annexe 2 : Critères de réponse métabolique d’après les recommandations de l’EORTC (Stroobants et al. 2003) 49 Annexe 3 : Iconographie patient 1 50 Annexe 4 : Iconographie patient 2 51 Annexe 5 : Iconographie patient 6 52 Annexe 6 : Iconographie patient 11 53 Annexe 7 : Iconographie patient 13 54 6 ABREVIATIONS [18F]-FDG : [18F] –Fluorodésoxyglucose [18F]-FDG-6P : [18F]-Fluorodésoxyglucose-6-Phosphate [18F]-FETNIM : [18F]-Fluoroérythronitroimidazole [18F]-FMISO : [18F]-Fluoromisonidazole AMM : autorisation de mise sur le marché ASCO : American Society of Clinical Oncology Cu-ATSM: Cu(II)-diacetyl-bis(N(4)-methylthiosemicarbazone ATP : adénosine triphosphate EORTC: European Organization for Research and Treatment of Cancer FLT 3 : Fms-like tyroise kinase-3 GIST: Gastro Intestinal Tumor (tumours stromales gastro-intestinales) GLUT: Glucose Transporter (Transporteur du glucose) GSO : orthosilicate de gadolinium HIF : Hypoxia inducible factor IFN : interféron IL-2 : interleukine 2 IRM : Imagerie par Résonance Magnétique ITK : inhibiteur des tyrosines kinases LSO : orthosilicate de lutétium LYSO : orthosilicate de lutétium yttrium MAPK: Mitogen-activated protein kinase MSKCC: Memorial Sloan Kettering Cancer Center mTOR: mamalian target of rapamycin PDGF: Platelet derived growth factor PDGFR: Platelet derived growth factor receptor PHRC: Programme Hospitalier de Recherche Clinique RECIST: Response Evaluation Criteria In Solid Tumor RO: réponse objective ROI: Region Of Interest SSP: Survie sans progression SG : Survie globale SUV: Standardized Uptake Value 7 TDM: tomodensitométrie TEP : tomographie par émission de positons VEGF : Vascular endothelial growth factor VEGFR : Vascular endothelial growth factor receptor VHL : Von Hippel-Lindau 8 INTRODUCTION Les molécules anti-angiogéniques, au premier rang desquels les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) tels sunitinib et sorafénib, sont désormais le traitement de choix des cancers du rein métastatiques qui relevaient jusqu’alors d’une immunothérapie par interféron (IFN) et/ou interleukine-2 (IL2), peu efficace et souvent au prix d’importants effets secondaires. Ces nouvelles thérapeutiques sont essentiellement pourvoyeuses de stabilisations tumorales. De fait, les critères Response Evaluation Criteria in Solid Tumor (RECIST) utilisés pour l’évaluation morphologique de la réponse au traitement peuvent être pris en défaut, soit que la taille tumorale soit stable longtemps, soit que, paradoxalement, elle augmente suite à une nécrose tumorale. L’imagerie métabolique peut donc jouer un rôle dans l’évaluation précoce de l’efficacité des thérapies anti-angiogéniques. La Tomographie par Emission Positons (TEP) au [18F]-fluorodésoxyglucose([18F]FDG) couplée à la tomodensitométrie (TDM), désormais validée dans de nombreuses indications en oncologie et en hématologie, que ce soit pour la stadification initiale ou l’évaluation de la réponse tumorale aux différentes thérapies, apporte des informations sur le métabolisme tumoral et peut témoigner de l’activité des traitements même en l’absence de modification de taille tumorale. Si le rôle de la TEP/TDM [18F]-FDG est à présent parfaitement reconnu et qu’elle est implémentée dans la prise en charge du patient pour certaines affections, tel le lymphome, il n’en va pas de même pour toutes les pathologies. Malgré des données divergentes dans la littérature concernant le cancer du rein, la TEP au [18F]-FDG semble avoir une bonne sensibilité pour l’évaluation du cancer du rein métastatique. Par ailleurs, les études sur l’évaluation de la réponse thérapeutique dans le cancer du rein sont quasi inexistantes. Aussi semblait-il intéressant d’initier à l’hôpital SaintLouis une étude pilote sur l’évaluation précoce de la réponse métabolique aux thérapies antiangiogéniques dans le cancer du rein métastatique. Dans la première partie nous exposerons les données actuelles sur l’épidémiologie du cancer du rein et sa prise en charge thérapeutique au stade métastatique, puis sur la TEP/TDM au [18F]-FDG. Dans la seconde partie nous présenterons et discuterons les résultats de cette étude pilote menée conjointement entre les services de médecine nucléaire et d’oncologie médicale de l’hôpital Saint-Louis. Ce travail a d’ailleurs fait l’objet d’une présentation internationale sous forme de poster (Cancer Drugs and Angiogenesis Joint meeting Philadelphie 8 au 9 Février 2007), et d’une publication actuellement en cours de soumission. 9 PARTIE 1 : ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES I Le cancer du rein I.1 Epidémiologie Le cancer du rein représente 2,5 % de l’ensemble des cancers avec 8000 nouveaux cas par an en France, responsables de 2,4 % de la mortalité. Il est le 3ème cancer urogénital après les tumeurs de prostate et de vessie [72]. L’âge médian au diagnostic est de 67 ans pour les hommes, 70 pour les femmes avec un sex-ratio hommes-femmes de 2,5. L’incidence de cancer du rein a augmenté jusqu’au début des années 2000 et semble se stabiliser. La majorité des cancers du rein sont des carcinomes, l’histologie la plus fréquente étant le classique carcinome à cellules claires appelé désormais carcinome à cellules rénales (70-80%). Les autres types histologiques regroupent les carcinomes papillaires (10-15%), à cellules chromophobes (4-6%), des tubes collecteurs (<1%) et les tumeurs inclassables (4-5%) [3]. I.2 Cancer du rein métastatique I.2.1 Prise en charge Vingt-cinq à 30% des patients se présentent d’emblée au stade métastatique lors du diagnostic initial, et 50% des patients néphrectomisés pour une maladie de stade localisé développeront des métastases [12]. Les principaux sites métastatiques sont le poumon, l’os, le foie et le cerveau. Au stade de maladie avancée, le pronostic demeure très sombre, avec une probabilité de survie à 5 ans inférieure à 20% [12, 28]. Chimiothérapie et radiothérapie sont classiquement inefficaces [92, 45]. L’immunothérapie avec l’interleukine 2 (IL-2) et l’interféron α (IFN α) a longtemps été le seul recours des patients métastatiques, avec des taux de réponse objective au mieux de 15 à 20% dont 5% de réponses complètes durables chez les patients dits de « bon pronostic » [58]. Les nouvelles molécules ont bouleversé la donne, changeant radicalement la stratégie thérapeutique et améliorant le pronostic de la plupart des patients [59]. 10 I.2.2 Classification et pronostic Au stade métastatique, la classification pronostique la plus utilisée est celle du MSKCC (Memorial Sloan Kettering Cancer Center) [64]. Elle fut établie avant l’ère des nouvelles thérapeutiques, à partir de 670 patients pré-traités. En analyse multivariée, cinq facteurs pronostiques péjoratifs furent identifiés : un indice de Karnofsky de moins de 80%, l’absence de néphrectomie préalable, un taux d’hémoglobine inférieure à la normale, une calcémie corrigée supérieure à 10mg/dL, un taux de LDH supérieur à 1,5 fois la normale. On isole ainsi trois catégories pronostiques : favorable (aucun facteur de mauvais pronostic), intermédiaire (un ou deux facteurs) et défavorable (trois ou plus). La médiane de survie globale était de 30 mois pour les patients de pronostic favorable, 14 mois pour ceux de pronostic intermédiaire et 5 mois pour les pronostics défavorables. I.3 Imagerie conventionnelle et cancer du rein La stadification initiale est indispensable pour la prise en charge en raison de sa valeur pronostique, et la connaissance de l’extension de la tumeur rénale guidera le geste chirurgical [54]. Classiquement, la tomodensitométrie avec injection de produit de contraste fournit des données fiables sur la taille et l’extension locorégionale (T de la classification TNM) [68]. L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) peut être utile en cas de doute sur un envahissement de la veine cave inférieure. La TDM et l’IRM sont également performantes dans la détection des métastases, quelle que soit leur localisation [68, 32]. Au stade métastatique, la réponse tumorale est habituellement évaluée en TDM, se référant aux critères RECIST, fondés sur la somme des plus grands diamètres des lésions cibles [84]. Les principes des critères RECIST sont rappelés dans l’annexe 1. La TDM pose cependant plusieurs problèmes : tout d’abord, la prise en compte des dimensions de la tumeur primitive lorsqu´elle est en place influence l’évaluation de la réponse tumorale, car volontiers plus volumineuse que les métastases et variant peu de taille. Schwartz et al. ont proposé d’utiliser la moyenne des changements de taille de toutes les lésions pour éviter cet écueil [76]. Surtout, l’expérience nous montre que le critère de taille semble moins pertinent pour les inhibiteurs de tyrosine kinase dont le bénéfice se traduit par une amélioration de la survie sans progression, même en l’absence de régression tumorale significative. Outre les critères RECIST, la plupart des études utilisent désormais la notion de « tumor shrinkage» (« rétrécissement » tumoral). Des suggestions ont été faites pour modifier les critères RECIST, définissant la réponse tumorale par une diminution de la taille tumorale de 10%, ou 11 une diminution de la densité tumorale de 15% sur une TDM avec injection de produit de contraste [16]. Les premiers travaux dans ce sens ont concerné l’évaluation des tumeurs stromales gastro-intestinales traitées par imatinib : en effet, en imagerie morphologique les effets du traitement se manifestent souvent par des hémorragies ou nécroses intra-tumorales induisant parfois même des augmentations paradoxales de taille. La réponse déterminée par les modifications de densité tumorale était bien corrélée aux modifications du métabolisme évaluées par TEP/TDM au [18F]-FDG. I.4 Cancer du rein et thérapies anti-angiogéniques I.4.1 Physiopathologie du cancer du rein Quatre-vingt dix pourcent des formes sporadiques de carcinomes à cellules rénales présentent une mutation inactivatrice du gène suppresseur de tumeur Von Hippel-Lindau (VHL) situé sur le chromosome 3 [69, 3]. La protéine VHL, en se liant à Hypoxia Inducible Factor (HIF) α, régule la réponse à l’hypoxie : à l’état de normoxie, HIF-α est dégradé par le protéasome, tandis qu’en hypoxie ou en cas d’inactivation de pVHL, HIF-α s’accumule et forme avec HIF-β un hétérodimère activant la transcription de gènes cibles impliqués dans l’angiogénèse, la prolifération et la survie cellulaire (VEGF, PDGF, érythropoïétine) [19]. I.4.2 Mode d’action des anti-angiogéniques Le sunitinib et le sorafénib sont des molécules de petite taille, inhibiteurs multicibles de récepteurs à activité tyrosine kinase (RTKI) tels VEGFR1, 2, 3, PDGFRα,β, KIT et FLT3. Elles se lient aux récepteurs, au niveau du domaine tyrosine kinase, dans la portion intracellulaire, à la place de l’Adénosine triphosphate (ATP) [60]. Par ailleurs, le sorafénib inhibe b-raf, une kinase intracellulaire, impliquée dans une cascade de signalisation aboutissant à la prolifération et à la survie cellulaire [4]. 12 Growth factor (VEGF, EGF, TGFα) Sorafénib Sunitinib Ras PI3K Sorafénib Raf AKT MEK1,2 mTOR MAPK •Transcription de protéines de la progression du cycle cellulaire •Prolifération •↑HIFα ( rôle dans l’angiogénèse) •↑HIFα Figure 1. Mode d’action des anti-angiogéniques : exemples du sunitinib et du sorafénib CH3 N O H3C F CH3 F H3C Cl NH F O NH N OH O N H F CH3 O H HOOC COOH NH NH O N H Sunitinib Sorafénib Figure 2 : Formules du sunitinib et du sorafénib 13 I.4.3 Sunitinib (SU11248, Sutent ®) L’étude de phase I a permis la détermination du schéma d’administration, à savoir 50mg en une prise journalière par voie orale, indépendamment de l’heure des repas, pendant quatre semaines consécutives suivies de deux semaines d’arrêt [24]. Le sunitinib a montré une efficacité anti-tumorale avec des réponses partielles dans des cancers du rein, un GIST (Gastro Intestinal Stromal Tumor) résistant à l’imatinib et une tumeur neuro-endocrine. Dans le carcinome rénal, l’efficacité du sunitinib a été évaluée dans deux essais de phase II avec des résultats très similaires. L’un a porté sur 63 patients métastatiques en échec d´un traitement par cytokine, traités selon le schéma établi dans la phase I [66]. Une réponse partielle RECIST fut observée chez 40% des patients et une stabilité tumorale de plus de 3 mois chez 27% des patients. La médiane de la survie sans progression était de 8.7 mois et la médiane de survie globe de 16.4 mois. L’autre étude, menée pour confirmer ces premiers résultats, portait sur 106 patients et retrouvait un taux de réponse objective de 34% et 29% de patients avec une stabilité tumorale de plus de 3 mois [65]. La médiane de survie sans progression était de 8.3 mois. Enfin, une étude de phase III multicentrique portant sur 750 patients non prétraités avec carcinome rénal métastatique a confirmé la supériorité du sunitinib par rapport à l’IFNα, avec une médiane de survie sans progression de 11 mois pour le sunitinib versus 5 mois pour l’interféron (p<0.001), et des taux de réponse respectivement de 31% et 6% (p<0.001) [67]. Les résultats à plus long terme ont récemment été présentés à l’ASCO, et confirment également le bénéfice en survie globale du sunitinib comparé à l’IFN [25]. Le sunitinib a ainsi obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le cancer rénal au stade avancé. I.4.4 Sorafénib (BAY 43-9006, Nexavar®) Dans une étude de phase I unicentrique portant sur 69 patients avec tous types de tumeurs solides, une stabilisation tumorale a pu être observée dans 56% des cas avec le sorafénib. Le schéma thérapeutique a été établi à 800 mg par jour (en deux prises, par voie orale), en continu [82]. Dans une étude de phase II discontinue avec randomisation et contrôle placebo les 202 patients inclus ont reçu en ouvert le sorafénib à la dose de 400 mg 2 fois par jour pendant 12 semaines à l’issue desquelles les patients stables (moins de 25% de variations de la taille tumorale) ont été randomisés en double aveugle pour le sorafénib ou le placebo. Parmi les 65 14 patients randomisés, la survie sans progression 12 semaines après randomisation était de 50% pour le sorafénib et de 18% pour le placebo (p=0,0077). Par ailleurs, la médiane de survie sans progression était statistiquement plus longue dans le groupe sorafénib (24 semaines) que dans le groupe placebo (6 semaines) [70]. Dans une étude de phase III, 903 patients avec carcinome à cellules rénales métastatique en progression après traitement systémique recevaient soit du sorafénib, soit un placebo : la survie globale était de 19.3 mois dans le groupe sorafénib et 15.9 dans le groupe placebo, cette différence n’atteignant pas le seuil de significativité. En revanche, la survie sans progression était statistiquement plus longue dans le groupe sorafénib (5.5 mois) que dans le groupe placebo (2.8 mois) [22]. Récemment, et contrairement au sunitinib, le sorafenib n´a pu confirmer sa supériorité par rapport à l´IFN dans une étude de phase III en première ligne métastatique, avec une médiane de survie sans progression respectivement de 5,7 et 5,6 mois [83]. En France le sorafénib a l’AMM pour le carcinome rénal en deuxième ligne après échec des immunothérapies ou en cas de contre-indication à ces traitements. 15 II La TEP/TDM au [18F]-FDG II.1 Principe de la tomographie par émission de positons La TEP est une technique d’imagerie reposant sur la détection de rayonnements émis lors de désintégrations β+. Les radionucléides émetteurs de β+ sont des produits de cyclotrons, accélérateurs de particules. Tableau 1 : Radioisotopes émetteurs β+ utiliés en médecine nucléaire (d’après Moretti et al. 2005 – [61]) Isotopes Période Energie cinétique Parcours moyen du positon (minutes) maximum (keV) dans l’eau (mm) 15 2 1723 2,22 13 10 1190 1,44 20 981 1,12 F 109,8 635 0,6 76 Br 960 3440 5,0 68 Ga 68,2 1899 2,4 82 1,3 3350 4,7 O N 11 C 18 Rb Le noyau de l’émetteur β+ se transforme en un noyau stable en émettant un positon (ou électron positif) et un neutrino. Le positon parcourt quelques millimètres dans la matière et quand il est presque au repos il rencontre un électron avec lequel il va réaliser une réaction d’annihilation : l’énergie correspondant à la masse au repos des deux particules est convertie en énergie cinétique sous la forme de deux photons d’annihilation de 511keV, émis simultanément dans des directions opposées et formant le plus souvent un angle de 180° (figure 5). En effet, si au moment de l’annihilation, l’énergie cinétique du positon n’est pas nulle, l’angle formé par les photons sera légèrement différent de 180 degrés. Les principaux émetteurs de positons utilisés en médecine nucléaire sont regroupés dans le tableau 1. Ils 16 diffèrent par leur demi-vie, qui conditionne leur disponibilité : en effet grâce à sa demi-vie de presque deux heures, il n’est pas indispensable de disposer d’un cyclotron sur site pour le 18F, à la différence d’autres radioisotopes dont la demi-vie est plus courte. Par ailleurs, le lieu d’émission des positons n’est pas le lieu d’annihilation et le parcours moyen du positon sera plus ou moins long selon l’énergie cinétique maximale du positon, ce qui influera sur la résolution spatiale des images. Photon 511KeV CH2OH O H HO H OH H H H F E=mc2 + OH - 180° Photon 511KeV Figure 3: Phénomène d’annihilation, exemple du [18F]-FDG Le système de détection des caméras TEP dédiées est constitué de cristaux scintillateurs couplés à un ou plusieurs tubes photomultiplicateurs. Les caractéristiques des principaux cristaux scintillateurs utilisés actuellement sont regroupées dans le tableau 2. Ils permettent un taux de comptage important des photons. L’ensemble des détecteurs est organisé en anneaux complets couvrant de 15 à 20 cm dans la direction axiale. 17 Tableau 2. Caractéristiques des principaux cristaux scintillateurs utilisés en TEP Scintillateur BGO LSO GSO LYSO Densité (g/cm3) 7,13 7,40 6,71 7,1 Index de réfraction 2,15 1,82 1,85 1,82 max 480 420 440 420 300 40 60 41 0,901 0,819 0,674 0,793 13 11 10 9 44 34 26 34 Constante de décroissance (ns) Coefficient d’atténuation (cm-1) 511 keV Résolution en énergie (511 keV) Photofraction (511 keV) Couronnes de détecteurs Détecteur individuel (cristal + photomultiplicateur) Figure 4 : Principe de la détection en coïncidence 18 La détection en TEP est une détection en coïncidence. Un évènement est pris en compte si deux photons sont détectés dans une fenêtre temporelle de 6 à 10 nanosecondes. Il s’agit alors d’une coïncidence vraie. La ligne qui joint une paire de détecteurs est appelée ligne de réponse. La détection en coïncidence permet de s’affranchir des collimateurs. Il arrive que des photons soient diffusés, générant une direction fausse (la ligne de réponse ne passe pas par le point ayant émis le positon) ; on parle alors de coïncidence diffusée. Lorsque des photons issus de sources différentes arrivent en même temps sur les détecteurs, il s’agit alors de coïncidence fortuite. Ces coïncidences diffusées et fortuites génèrent du bruit de fond [61]. Coïncidence vraie Coïncidence diffusée Coïncidence fortuite Figure 5 : Les différents types de coïncidence La correction d’atténuation est indispensable pour prendre en compte les coïncidences atténuées par les tissus : celle-ci nécessite la connaissance de la distribution des coefficients d’atténuation au sein du patient, données obtenues grâce à une tomographie de transmission, autrefois avec des sources de 68Ge émettrices de positons ou des émetteurs mono photoniques de demi-vie longue, et à présent, avec les systèmes hybrides TEP/TDM grâce à l’examen tomodensitométrique qui fournit une image de transmission réalisée avec des rayons X. Par ailleurs l’image tomodensitométrique va permettre la localisation anatomique des lésions détectées en TEP. 19 II.2 Métabolisme tumoral du [18F]-FDG Le fluor 18 est un isotope du fluor, membre de la famille des halogènes. Le fluor 18 se désintègre par émission β+ (intensité de 97%) et capture électronique (intensité de 3%) avec une période physique de 109,8 minutes. L’énergie du positon est en moyenne de 249 keV et au maximum de 633 keV. Le fluor 18 est obtenu par irradiation d’une cible liquide d’eau enrichie en oxygène 18 (à plus de 95%) à l’aide d’un faisceau de protons selon la réaction 18 O (p, n) 18 F. Le contrôle de la pureté radionucléidique est réalisé par analyse spectrométrique et la mesure de la décroissance de la radioactivité se fait en chambre d’ionisation. Le fluor est ensuite fixé par une lésion covalente à une molécule de glucose aux dépens d’un atome d’oxygène (le fluor se substitue à un groupe hydroxyle). Par la suite le [18F]-FDG va subir les contrôles de pureté chimique, radiochimique et de pyrogénicité. Aucune toxicité ou allergie n’a jamais été mise en évidence suite à une injection de [18F]FDG. CH2OH CH2OH O H HO H OH H H OH H OH Glucose O H HO H OH H H OH H F 2-[F18] Fluoro-2-Desoxy-Glucose Figure 6 : Du glucose au 2[18F] Fluoro-2-Desoxy-Glucose Dans les années 1950, Warburg démontre l’augmentation de la consommation du glucose par les cellules cancéreuses [89]. Par ailleurs, dans la plupart des cancers existe une surexpression des transporteurs du glucose en particulier GLUT 1 et GLUT 3, facilitant l’entrée du glucose dans la cellule néoplasique [11], ainsi que de l’hexokinase 1 et 2 (cette dernière n’étant quasiment pas exprimée dans les cellules non tumorales) [10]. Le [18F]-FDG est un analogue du glucose transporté à l’intérieur de la cellule par diffusion facilitée, puis phosphorylé en position 6 par des hexokinases en fluoroglucose-6-phosphate ; ce dernier se 20 retrouve alors en impasse métabolique et s’accumule dans la cellule, en particulier dans la cellule tumorale. Transporteurs (GLUT) Transporteurs (GLUT) Cellule Cellule FDG FDG FDG FDG-6-P FDG FDG-6-P FDG-6-P FDG-6-P FDG-6-P FDG-6-P FDG-6-P Accumulation normale du FDG6P dans la cellule FDG-6-P FDG-6-P FDG-6-P FDG-6-P FDG-6-P Accumulation excessive du FDG-6P dans la cellule FDG-6-P Cellule normale Cellule tumorale Figure 7 : Mécanismes de l’accumulation du [18F]-FDG dans la cellule néoplasique Soulignons que le [18F]-FDG n’est pas spécifique des cellules néoplasiques et qu´il peut également s’accumuler dans les cellules des tumeurs bénignes, et celles impliquées dans les processus infectieux ou inflammatoires. Il a d’abord été utilisé dans l’étude du métabolisme cérébral et cardiaque avant de connaître le succès que l’on sait dans l’imagerie des tumeurs solides. II. 3 Mesure de la fixation tumorale du [18F]-FDG II.3.1 Les différentes mesures La mesure de la fixation du [18F]-FDG par les cellules tumorales est nécessaire pour permettre le suivi fiable des tumeurs et l´évaluation de la réponse thérapeutique [90]. 21 Actuellement, on distingue trois grandes méthodes de mesure de la fixation du [18F]-FDG: la méthode visuelle, la méthode semi-quantitative (SUV) et la méthode cinétique [27]. La méthode visuelle la plus simple est également la plus subjective, et ne peut être retenue pour les essais cliniques. Même dans le cas des pathologies où l´on attend une réponse complète sous traitement, le besoin d’une méthode quantitative se fait sentir. Ainsi dans la pathologie lymphomateuse, une étude a comparé la valeur pronostique d’une réponse évaluée en analyse visuelle ou avec le SUV, à l’avantage de ce dernier [55]. La méthode quantitative la plus exhaustive repose sur une analyse compartimentale avec acquisition dynamique et multiples prélèvements artériels. Cette méthode est longue, invasive, et présente l’inconvénient d’être centrée sur une zone d’intérêt [37]. La méthode semi-quantitative (SUV : Standardized Uptake Values ou valeurs standardisées de fixation) apparaît alors comme un bon compromis, plus fiable que l’évaluation visuelle, moins précise que la méthode quantitative absolue mais plus simple à mettre en œuvre, que ce soit pour les études cliniques ou la routine [80]. II.3.2 Les SUV Cette mesure semi-quantitative, sans unité, est largement utilisée. Elle prend en compte l’activité injectée et la masse du sujet. SUVw = (Ct ×P)/Ainj Ct Concentration en kBq/mL P Poids (kg) A Activité injectée (MBq) Celle-ci est classiquement évaluée par le poids, le SUV peut être normalisé à la surface corporelle totale ou la masse maigre, l’accumulation de FDG étant moindre dans le tissu adipeux [94, 44]. SUVLM = (Ct ×LM)/Ainj SUVSA = (Ct ×SA)/Ainj LM Masse maigre SA Surface corporelle. 22 Le SUV est également influencé par la glycémie, et doit être corrigé en fonction de celle-ci (SUVcorr = SUV x glyc, avec la glycémie en g/L), ainsi que par l’hyperinsulinisme qui augmente la fixation musculaire. Idéalement, l’examen doit être réalisé chez un patient à jeûn avec contrôle préalable de la glycémie. Les SUV varient aussi en fonction du délai entre l’injection du traceur et la réalisation de l’examen. En effet, la cinétique de fixation du [ 18F]FDG dans la tumeur est évolutive dans le temps et varie suivant les cancers, le plateau de SUV n’est donc pas toujours atteint au même moment pour toutes les tumeurs [34]. Par ailleurs la fixation dépend de la biodistribution du traceur, en particulier la fixation sur les cibles secondaires (cœur, muscles) qui peut également varier d’un examen à l’autre. En conséquence, pour un patient donné, les examens successifs doivent respecter rigoureusement les différents paramètres d’acquisition : délai après injection du traceur (généralement une heure après injection), durée de chaque pas (position de lit) et ordre des pas doivent être superposables pour que le suivi sur les SUV soit fiable. Il existe plusieurs indices de SUV, les plus utilisés étant le SUVmax et le SUVmoyen. Le choix du voxel (pixel volumétrique, le pixel étant l’unité de base d’une image numérique) est primordial pour un SUV maximum, et le voxel le plus « chaud » doit être recherché dans l’ensemble du volume tumoral. Il est reproductible, mais est sensible aux fluctuations statistiques [37]. Le SUVmoyen dépend de la région d’intérêt tracée ou ROI (Region of Interest), et est influencé par l’effet de volume partiel [43]. En effet, en raison de la résolution spatiale limitée du système (c’est-à-dire la capacité à discriminer deux structures différentes), il existe une contamination d’intensité entre des structures adjacentes ayant des concentrations radioactives différentes, ce qui conduit à sous-estimer la radioactivité présente dans les petites lésions. Pour s’affranchir de cet effet il convient de mesurer les SUV uniquement pour les lésions de taille suffisante (plus de 3 fois la résolution spatiale, soit 2 cm). Enfin, la mesure des SUV s’effectue toujours sur des images corrigées des coïncidences fortuites et de l’atténuation (même si l’analyse des images non corrigées demeure indispensable en oncologie) [21]. II.4 Indications de la TEP au [18F]-FDG A l’origine, la TEP au [18F]-FDG a été utilisée en cardiologie pour la recherche de viabilité myocardique et en neurologie pour l’étude du métabolisme du glucose en particulier dans l’épilepsie [13, 26]. Par la suite, la TEP [18F]-FDG s’est taillée une place de choix en oncologie, que ce soit : 23 - pour la caractérisation de lésions suspectes : nodule pulmonaire isolé, cancer d’origine inconnue, caractérisation d’une masse pancréatique. - la stadification initiale de nombreuses néoplasies ; voies aéro-digestives supérieures, primitifs pulmonaires, seins localement évolués, lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens - dans le suivi, avec l’évaluation thérapeutique pour les cancers des voies aérodigestives supérieures et les lymphomes - la détection de récidive et la restadification pour de nombreux cancers. Ces indications sont décrites dans l’AMM du [18F]-FDG. En France, des experts ont établi des recommandations pour la bonne pratique clinique [7, 8]. Pour chaque type de tumeur et chaque indication (bilan initial, évaluation des traitements, restadification), les données de la littérature sont examinées et permettent d’établir des Standards, Options et Recommandations (SOR). II.5 TEP au [18F]-FDG et cancer du rein Comme tous les autres cancers, le cancer du rein a fait l’objet de ces recommandations, avec une première mouture en 2003 et un bulletin de veille en 2006. Il existe peu d’études sur la TEP [18F]-FDG dans le cancer du rein, avec un nombre assez limité de patients inclus et des résultats parfois discordants. En outre, toutes ces études ont utilisé la modalité TEP seule, alors qu’à présent celle-ci est systématiquement associée à la TDM. En ce qui concerne la caractérisation des tumeurs rénales, il n’y a pas d’attitude standard, mais la TEP [18F]-FDG peut être proposée en dernière intention après un bilan morphologique (TDM et/ou IRM) non conclusif. L’étude de Kang et al. portant sur 17 tumeurs primitives retrouvait une sensibilité de 60% et une spécificité de 100% contre une sensibilité de 89% et une spécificité de 100% pour l’étude de Kumar et al. sur 10 tumeurs primitives [42, 46]. Ces données sont insuffisantes pour permettre l’élaboration de standards pour le bilan d’extension initial. L’étude d’Aide et al. retrouvait une efficacité diagnostique de la TEP FDG au moins égale, voire supérieure à la TDM pour la recherche de métastases au diagnostic initial, mais portait sur un effectif réduit (huit patients) [1]. Pour le diagnostic et le bilan d’extension des récidives, là encore il n’y a pas d’attitude standard, mais la TEP [18F]-FDG peut être indiquée en cas de point d’appel, sans qu’un examen négatif ne permette d’éliminer une récidive tumorale. En effet, dans les différentes études [42, 56, 40] la TEP apparaît moins sensible que la TDM, mais plus 24 spécifique pour la détection des métastases et des récidives. Elle n’aurait donc de valeur que positive. Quant à l’évaluation des traitements, le bulletin de synthèse mis à jour en 2006 fait état de l’absence de données suffisantes, ne permettant pas de définir des standards ou des options. Déjà, en 2003, un accord d’experts concluait à la nécessité d’évaluations prospectives de l’intérêt de la TEP au [18F]-FDG pour l’évaluation de la réponse aux nouvelles thérapeutiques. II.6 Le FMISO L’hypoxie confère aux tumeurs une résistance à la radiothérapie (en empêchant la formation de radicaux libres, elle compromet les effets létaux des radiations), et vraisemblablement à la chimiothérapie (parmi les explications avancées : les modifications dans l’environnement de la tumeur, une moindre diffusion des cytotoxiques, une expression différente du génome dans les cellules hypoxiques) [30, 33]. Par ailleurs l’hypoxie pourrait avoir une valeur pronostique péjorative, par exemple dans les tumeurs ORL. Il s’agit d’un paramètre important pour adapter la stratégie thérapeutique [9]. L’étalon or pour l’évaluation de l’hypoxie est la mesure de la pression partielle en oxygène (pO2) grâce à des électrodes polarographiques ou via des techniques immunohistochimiques utilisant par exemple le pimonidazole, mais il s’agit de techniques invasives. Aussi le besoin de marqueurs non invasifs de l’hypoxie s’est avéré nécessaire [77]. Le FMISO est un dérivé fluoré du misonidazole, un composé nitro aromatique qui est réduit en condition hypoxique et se lie alors de façon covalente aux molécules intra et extracellulaires et s’accumule dans la cellule hypoxique [77]. Le [18F]-fluoromisonidazole ([18F]-FMISO) est donc un émetteur de positons, traceur de l’hypoxie. Le [18F]-FMISO a été utilisé pour la recherche d’hypoxie cérébrale après les accidents vasculaires cérébraux, et dans de nombreuses tumeurs, en particulier ORL, dans les cancers pulmonaires non à petites cellules, le cancer rectal et le cancer du col de l’utérus [51]. En effet le [18F]-FMISO a une valeur prédictive pour la réponse à la thérapie, et en cours de traitement la captation de [ 18F]FMISO peut être modifiée [73]. D’autres traceurs de l’hypoxie sont également développés, par exemple le [18F]-FETNIM, et différents radiosotopes du Cu-ATSM [52,53]. 25 NO 2 N N F HO Figure 8 : Le FMISO Lawrentschuk et al. (2005) ont étudié la fixation en [18F]-FMISO dans le cancer du rein avant néphrectomie, puis ont confronté les résultats à la mesure invasive de l’oxygénation tumorale, ainsi qu´à l’étude immunohistochimique de la densité des microvaisseaux sur les pièces opératoires [50]. Alors que l’hypoxie était prouvée par la sonde polarographique et l’angiogénèse accrue, les tumeurs n’ont pas montré de fixation en [18F]-FMISO plus élevée que le parenchyme rénal normal. 26 PARTIE 2 : EVALUATION PRECOCE DU TRAITEMENT PAR ANTI-ANGIOGENIQUES EN TEP/TDM [18F]-FDG I Objectifs de l’étude Les nouvelles thérapies ciblées constituent une avancée majeure pour le traitement des cancers rénaux métastatiques. Ainsi que nous l’avons rappelé, l’évaluation conventionnelle de ces traitements par imagerie morphologique utilisant les critères RECIST est peu adaptée. Par ailleurs, les études prospectives d’évaluation thérapeutique par imagerie métabolique dans le cancer du rein métastatique font défaut. Aussi paraissait-il intéressant d’apporter de nouveaux éléments dans ce domaine, d’autant que dans un futur proche, le clinicien aura à choisir entre plusieurs de ces traitements et aura besoin d’outils fiables pour affiner sa stratégie thérapeutique. En outre, deux problèmes vont se poser sur le plus long terme : la toxicité et le coût de ces molécules. En effet et contrairement à ce qui avait été imaginé, ces thérapeutiques sont loin d’être dénuées d’effets secondaires, en particulier pour les toxicités cumulatives des administrations prolongées, initialement sous-estimées, comme en témoignent, par exemple, les données récentes sur la cardiotoxicité [29, 18]. Par ailleurs, le poids économique du sunitinib demeure non négligeable, même si son rapport coût efficacité semble satisfaisant (entre 30000 et 80000 euros par année de vie gagnée ou année de vie gagnée pondérée de la qualité) [5]. Pour ces raisons, la détermination précoce de l’efficacité ou non de tels traitements semble primordiale. Dans de nombreuses pathologies, la TEP [18F]-FDG constitue un outil de stadification et d’évaluation thérapeutique. Dans plusieurs études, en particulier celles concernant l’imatinib, les modifications métaboliques apparaissent très précocement, dès 24h [81]. Dans notre étude, nous avons évalué précocement la réponse aux anti-angiogéniques en TEP [18F]FDG chez des patients avec cancer du rein métastatique, et nous avons confronté les résultats obtenus à ceux de l’imagerie morphologique ainsi qu’au devenir clinique à long terme. 27 II Méthodologie II.1 Patients Entre avril 2006 et janvier 2008, les patients avec un carcinome rénal prouvé histologiquement, au stade métastatique documenté par l’imagerie conventionnelle (TDM, échographie, IRM, scintigraphie osseuse) et relevant d’un traitement par sunitinib ou sorafénib ont été référés en médecine nucléaire pour la réalisation d’une TEP/TDM au [18F]FDG, avant mise en place du traitement. Pour être inclus dans ce travail prospectif, les patients devaient justifier d’un traitement par sunitinib ou sorafénib, et présenter au moins une lésion évaluable par l’analyse semi-quantitative (SUV), afin de permettre le suivi. Etaient exclus les patients avec une TEP/TDM initiale négative ou un diabète déséquilibré. Les patients ont tous donné leur consentement oral. II.2 Schéma thérapeutique Pour le sunitinib, les patients ont reçu le traitement selon le schéma classique d’autorisation de mise sur le marché (AMM), à savoir 50 mg par jour pendant 4 semaines consécutives, suivi d’une fenêtre thérapeutique de deux semaines, les cycles de traitement étant de 6 semaines. La posologie pouvait être diminuée à 37,5 mg par jour en cas d’effets secondaires majeurs. Pour le sorafénib, les patients ont également reçu le schéma de l’AMM, à savoir 800mg/jour en deux prises, en continu, les cycles étant également de six semaines. Le traitement était arrêté en cas de progression tumorale définie selon les critères RECIST classiques [84], de toxicité importante ou de refus du patient de poursuivre le traitement. II.3 Protocole d’imagerie La chronologie prévue des examens d’imagerie (résumée sur la Figure 9) était : une TEP/TDM au [18F]-FDG réalisée dans les deux semaines précédant le début du traitement, répétée au 15ème jour (J15) puis à J42, à la fin du premier cycle. Une TDM était réalisée avant mise en route du traitement, puis à J84, au terme de deux cycles complets, comme il est coutume de le faire dans la pratique clinique courante. Le suivi à long terme a été réalisé par imagerie conventionnelle et la meilleure réponse scannographique a été rapportée. 28 TEP#1 TEP#2 TEP#3 SUNITINIB 1 TDM SUNITINIB 2 OFF OFF SORAFENIB J - 10 J1 J15 J30 SORAFENIB J42 J84 Figure 9 : Calendrier des examens d’imagerie II.4 Evaluation de la réponse au traitement La réponse objective (RO), la survie sans progression (SSP) et la survie globale (SG) ont été calculées pour chaque patient. La réponse objective correspond aux réponses partielles et complètes, évaluées en TDM avec les critères RECIST. La survie sans progression est définie comme la durée entre le début du traitement et la progression documentée ou le décès (quel que soit la cause) et la survie globale comme la durée entre le début du traitement et le décès. Le bénéfice clinique, notion maintenant validée dans la littérature pour les thérapies ciblées, regroupe les réponses objectives et les stabilités supérieures à 24 semaines [36]. Une analyse statistique a confronté le résultat de la TEP/TDM à J42 et la survie sans progression, en utilisant un test de log-rank. 29 II.5 Modalités d’imagerie II.5.1 TEP/TDM au [18F]-FDG Conformément aux recommandations du National Cancer Institute (NCI), les patients étaient à jeûn depuis au moins six heures [78]. Après hydratation par sérum physiologique les patients étaient injectés avec une activité de 5MBq/kg de [18F]-FDG, après vérification de la glycémie. Les images étaient réalisées après une heure où les patients étaient allongés dans une pièce sombre et calme. Les images ont été acquises sur une caméra TEP/TDM dédiée Gemini XL (Philips Systèmes médicaux) associant une caméra TEP avec un cristal GSO et un scanner hélicoïdal 16 coupes. L’examen TDM (120kV, 100mAs, épaisseur de coupes 2.5 mm) était suivi immédiatement par l’examen TEP avec une acquisition de 2 minutes par pas, la longueur du champ du vue axial de chaque pas étant de 180mm. L’acquisition allait de la moitié du crâne jusqu’à la moitié des cuisses. Les données TEP ont été corrigées de l’atténuation à partir de l’examen TDM segmenté et reconstruit avec un algorithme tridimensionnel itératif LORRAMLA (Line Of Response-Row Action Maximization Likelihood Algorithm). Les images de la TEP/TDM ont été analysées sur la station de travail EBW (Philips Systèmes médicaux). Les valeurs de SUV ont été corrigées du poids du patient et calculées à partir d’un étalonnage à l’aide d’un fantôme cylindre uniforme rempli d’une concentration de [ 18F]-FDG d’activité connue. II.5.2 TDM L’imagerie tomodensitométrique consistait soit en une TDM thoraco-abdominopelvienne injectée, soit en la TDM de la TEP/TDM, non injectée, englobant les mêmes segments que l’examen TEP. II.6 Analyse des images La réponse en TDM a été évaluée à J 84, avec pour point de référence la TDM initiale, en suivant les critères RECIST [84], détaillés en annexe 1: - réponse complète : disparition des lésions - réponse partielle : diminution du diamètre des lésions d’au moins 30% 30 - progression : augmentation du diamètre de plus de 20% - stabilité : modifications du diamètre ne remplissant pas les autres critères Les mêmes critères ont été utilisés pour déterminer la meilleure réponse scannographique au cours du suivi. Pour l’examen TEP initial, toutes les lésions métastatiques ont été répertoriées, et le SUVmax mesuré par la méthode du « pic », en identifiant le voxel le plus « chaud », pour des lésions de plus de 2cm, c’est-à-dire plus de trois fois la résolution spatiale pour s’affranchir des artéfacts de volume partiel. Pour le suivi de chaque patient, les trois lésions avec les SUVmax les plus élevés ont été choisies. Les critères de réponse étaient ceux de Stroobants et al., inspirés de ceux de l’EORTC [93], définis comme suit (voir annexe 2 ) : - progression métabolique : augmentation de plus de 25% de SUV d’au moins une lésion cible ou apparition d’une nouvelle lésion (quelle que soit l’évolution des autres lésions cibles). - stabilité métabolique : modification de SUV inférieure à 25%. - réponse partielle : diminution de plus de 25% des SUV dans toutes les lésions cibles. - réponse complète : disparition de tout foyer hypermétabolique pathologique (fixation identique aux tissus normaux adjacents). A noter que les lectures des TDM et TEP/TDM étaient indépendantes et faites en aveugle. 31 III Résultats III.1 Caractéristiques des patients Les caractéristiques des patients sont regroupées dans le tableau 3. Seize patients ont été inclus, trois femmes et treize hommes. Quatorze ont été traités par sunitinib, deux par sorafénib. L’âge médian était de 59 ans (33-83 ans). L’histologie était celle de carcinome à cellules rénales (anciennement cellules claires) pour 14 patients et de carcinome tubulopapillaire pour deux patients. Sur les seize patients, treize avaient fait l’objet d’une néphrectomie préalable. Cinq patients avaient eu des traitements antérieurs: trois par interféron alpha, un par bévacizumab et un autre avait eu une radiothérapie stéréotaxique pour des métastases cérébrales. Les localisations métastatiques retrouvées étaient : le poumon (10 patients), l’os (6 patients), le foie (2 patients), le rein controlatéral (2 patients), la plèvre (1 patient) et le péritoine (1 patient). Dix patients avaient une seule localisation viscérale, quatre en avaient deux et deux patients trois ou plus. Quatre patients avaient une atteinte ganglionnaire sus et sous-diaphragmatique, trois une atteinte sus-diaphragmatique et un sous-diaphragmatique. Utilisant les critères du MSKCC [64], trois patients, à l’initiation du traitement par ITK, avaient un pronostic favorable, six un pronostic intermédiaire, un seul un pronostic défavorable. Quant aux six autres, le pronostic n’a pu être défini de façon exacte, en raison d’éléments biologiques manquants (le plus souvent calcémie corrigée initiale, ou LDH) ; néanmoins, deux d’entre eux avaient un pronostic intermédiaire ou favorable, un seul résultat biologique étant manquant. Les quatre restants avaient un pronostic non déterminé. 32 Table 3. Caractéristiques des patients N° Histologie Néphrectomie Patient 1 Thérapie Sites métastatiques PS Groupe pronostique du antérieure RCC Non Non MSKCC Poumons, tissus mous, 1 Inconnu rein controlatéral 2 RCC Oui Bévacizumab Poumon, foie, rein 1 controlatéral Favorable ou intermédiaire 3 RCC Oui Interféron α Os 1 Intermédiaire 4 RCC Oui Non Poumons 0 Favorable ou intermédiaire 5 RCC Oui Non Poumons 0 Inconnu 6 RCC Oui Radiothérapie Poumons, système 0 Intermédiaire stéréotaxique nerveux central 7 RCC Oui Interféron α poumons 0 Favorable 8 Pap. Oui Non Carcinose péritonéale 2 Intermédiaire Carc. 9 RCC Oui Non Poumons, os 2 Intermédiaire 10 RCC Oui Non poumons 0 Favorable 11 Pap. Oui Non Loge de néphrectomie 1 Inconnu Carc. 12 RCC Oui Non Os, poumons 1 Intermédiaire 13 RCC Non Non Os 1 Intermédiaire 14 RCC Oui Non Os 0 Favorable 15 RCC Oui Interféron α Os, poumons, foie 2 Défavorable 16 RCC Oui Non Carcinose pleurale 3 Intermédiaire ou défavorable RCC carcinome rénal à cellules claires Pap. Carc. Carcinome tubulo-papillaire MSKCC Memorial Sloan Kettering Cancer Center PS Performance Status ( Indice de performance) 33 III.2 Réponse au traitement Les données de l’imagerie métabolique et morphologique sont détaillées dans le tableau 4. Le suivi a été arrêté au 1er août 2008. Le suivi a été en moyenne de 12,2 mois (125,5). A J84, deux patients étaient décédés, deux étaient en progression, onze avaient une maladie stable selon les critères pré-définis et un patient présentait une réponse partielle scannographique. A la date de l’analyse, 7 patients sont décédés, six ont progressé et sont toujours vivants, et trois patients sont en réponse complète. Les patients 8, 12, 13, 15 et 16 ont progressé rapidement sous traitement, en moins de six mois. Le patient 15 est décédé à J29 d’un choc septique et la patiente 16 à J79 de la progression de la maladie. Pour le patient 13 (Annexe 7), une progression de la maladie est constatée dès J42, à l’issue du premier cycle. Le patient 12 a progressé à J84, après arrêt du traitement à J58, à cause des effets secondaires du traitement (troubles digestifs et atteinte cutanée), puis est décédé de l’évolution tumorale à J273. Le patient 8 est décédé de la maladie à J155. La patiente 1(Annexe 3) est décédée d’une toxicité du traitement (accident vasculaire cérébral hémorragique) à J126, alors qu’elle était stable sur le plan de la maladie. Les patients 2, 3, 4, 5 et 7 ont présenté une stabilité initiale prolongée (plus de 24 semaines) puis ont fini par progresser. La patiente 3, malgré la stabilité initiale sous sunitinib a choisi d’arrêter le traitement à cause des effets secondaires (asthénie), elle a progressé à J180 et est décédée de la maladie à J390. Le patient 2 (Annexe 4) s’est trouvé stable sous traitement pendant deux cycles à l’issue desquels il a choisi de l’interrompre à cause des effets indésirables (diarrhée, asthénie, syndrome mains-pieds), et, par la suite, sa maladie a progressé lentement (progression constatée à J270). Les patients 4, 5 et 7, après une stabilité prolongée ont progressé à J182, J 455 et J 296 respectivement. Le patient 11, sous sorafénib, a présenté une réponse mineure mais a progressé ultérieurement à J 285 (Annexe 6). Le patient 9 a présenté une réponse partielle à J 156, avant de progresser à J 335. Les patients 6, 10 et 14, après traitement initial par sunitinib, ont pu bénéficier d’un traitement local des métastases résiduelles, permettant l’obtention d’une réponse complète, maintenue jusqu’à présent. Le patient 14, porteur d’une métastase osseuse vertébrale unique, étendue aux parties molles, était stable à J84 et a été opéré de cette lésion unique, ce qui l’a mis en réponse complète, maintenue à J184. 34 Le patient 10 a présenté à J168 une réponse partielle, puis a bénéficié d’une chirurgie pulmonaire à J301, permettant une rémission complète, laquelle persiste à ce jour. Le patient 6 (Annexe 4), en raison d’une excellente réponse partielle RECIST (observée dès J84) et de la persistance d’un nodule pulmonaire résiduel unique, a fait l’objet d’une radiofréquence sur cette localisation, permettant l’obtention d’une réponse complète à J384, maintenue jusqu’à ce jour. Ainsi le taux de réponse objective à J 84 était de 6% (un patient sur 16) et sur l’ensemble du suivi de 25 % (4 patients sur 16), dont 3 réponses complètes. La médiane de survie sans progression était de 6,1 mois. Si on considère la notion de bénéfice clinique, 10 patients sur 16, soit 62% sont concernés. Pour ces patients la médiane de survie sans progression est de 9,7 mois. La médiane de survie globale n’a pas encore été atteinte. III.3 Résultats des examens TEP III.3.1 Réponse métabolique Sur le premier examen TEP/TDM, la moyenne des SUVmax pour l’ensemble des lésions cibles (41 lésions) était de 6,8 (2,9 à 15,3). Treize patients ont eu un examen TEP/TDM à J15 et quinze à J42. Onze patients ont bénéficié des deux examens. Selon les critères de réponse de l’EORTC, à J15, 3/13 patients (23 %) avaient une réponse métabolique partielle, 8/13 (62 %) une maladie stable et 2/13 (15 %) une progression métabolique. Parmi les quinze patients ayant eu un examen à J42, 5/15 (33 %) avaient une réponse métabolique partielle, 8/15 (54 %) une maladie stable, et 2/15 (13 %) une progression métabolique. Sur les onze patients ayant eu des examens TEP à la fois à J15 et à J42, les résultats étaient concordants pour dix patients. La modification de la moyenne des SUVmax pour chaque patient est représentée par une courbe sur la figure 10. III.3.2 Réponse TEP/TDM et devenir clinique Des cinq patients qui ont présenté une réponse métabolique partielle à J42, deux ont présenté une réponse partielle scannographique, respectivement à J84 (patient 6) et J168 (patient 10). Tous deux sont en vie, désormais sans maladie évolutive. La patiente 1 avait une stabilité RECIST à J84 mais est décédée d’une toxicité médicamenteuse à J126. La patiente 3, après une stabilité RECIST prolongée, a progressé à J180 en raison d’un arrêt des traitements 35 pour toxicité. Enfin, le patient 11, a présenté une réponse scannographique mineure (diminution inférieure à 30%), puis a progressé à J285. Des 8 patients avec une stabilité métabolique à J42, 6 ont présenté une stabilité RECIST à J84 qui s’est pérennisée avec une survie sans progression supérieure à 6 mois. Tous ces patients, sauf le patient 14, qui a été opéré d’une métastase osseuse unique, ont finalement progressé avec une médiane de survie sans progression de 9,6 mois. En revanche, chez les deux autres patients (8 et 12) une progression RECIST plus précoce a pu être observée, respectivement à J155 et J84. Le patient 13 a présenté une progression métabolique dès le premier cycle, confirmée par la clinique et l’imagerie conventionnelle. A noter que pour les deux patients décédés avant J84, une progression métabolique était objectivée sur les TEP/TDM précoces à J 15 (le patient 15 avec l’apparition d’une nouvelle lésion, et la patiente 16 avec une augmentation de SUVmax supérieure à 25% d’au moins une lésion cible). L’analyse statistique a pris en compte tous les patients, car même les patients décédés avant la réalisation du TDM de J84 avaient eu au moins une TEP de suivi. Celle-ci (figure 11) a trouvé une différence significative pour la survie sans progression entre les patients qui avaient progressé dès le premier cycle et ceux qui étaient stables ou en réponse partielle (p<0.0001). En revanche, le test n’a pas mis en évidence de différence significative entre les patients ayant présenté une réponse partielle et ceux qui étaient stables sur le plan métabolique, sachant que la taille de l’échantillon étant réduite, la puissance du test était faible. Patient TEP FDG J15 n° TEP FDG J42 TDM J84 Meilleure réponse TDM Statut clinique au dernier suivi 36 1 RP* (-66%) RP * (-48%) S (-6%) Décède d’une toxicité du S traitement à J 126 2 S* (+6%) S* (-10%) S S Progression à J 270 3 S*(- 5%) RP* (- 32%) S (-10%) S Progression à J 180 Décède de la maladie à J 390 4 S* (-10%) S * (-19%) S (-3%) S Progression à J 182 Décède de la maladie à J486 5 S* (-15%) S* (-13%) S (+14%) S Progression à J 455 6 NR RP* (-59%) RP (-35%) RP à J 84 Maintien de la réponse complète RC à J 384 à J 563 7 S*(-18%) S* (-16%) S (-2%) S Progression à J 296 8 S* (-15%) S * (-13%) S (+15%) S Progression Décédé de la maladie à J 155 9 S*(-10%) S* (-10%) S (+16%) RP à J 156 Progression à J 335 10 RP*(-28%) RP* (-34%) S (-20%) RP à J 168 Maintien de la réponse complète à RC à J 301 J 438 11 RP* (-44%) RP* (-49%) S (-11%) S Progression à J 285 12 S* (-13%) S *(+1%) P P Progression à J 84 (après arrêt du traitement à J 58) Décès J273 13 NR P* (+72%, P P Progression à J 42 nouvelles lésions) 14 NR S *(-18%) S (-5%) RC à J163 RC maintenue à J184 15 P *(+24%, NR NR NR Décédé à J 29 (choc septique) P *(+43%) NR NR Décédée à J79 (décès spécifique) nouvelle lésion) 16 P *(+12%, avec 1 lésion augmentant de plus de 25%) Table 4. Devenir clinique et réponse scannographique et métabolique *Réponse métabolique, évaluée par les critères EORTC 37 Non precisé: réponse morphologique évaluée par les critères RECIST RC : Réponse complète RP: Réponse partielle S: Stable P : Progression NR : Non réalisé 38 Modification des SUVmax sur les différents examens TEP/TDM 80 Variation de la moyenne des SUVmax 60 40 1 2 3 20 4 5 6 0 7 TEP/TDM initial TEP/TDM J15 TEP/TDM J42 8 9 10 -20 11 12 -40 13 14 15 -60 16 -80 Examens TEP/TDM Figure 10 : Variation de la moyenne des SUVmax sur les examens TEP/TDM avant traitement, à J15 et J42, pour les différents patients. Les courbes en pointillés correspondent aux patients qui n’ont eu que l’examen de J42. 39 SSP RP MP MS Log-rank: P<0.0001 Suivi par les données TEP Figure 11 : Réponse métabolique précoce et survie sans progression. SSP : Survie sans progression RP : Réponse partielle MS : Maladie stable MP : Maladie progressive 40 IV DISCUSSION Le pronostic du carcinome rénal métastatique a récemment été transformé par l’arrivée de nouvelles thérapeutiques anti-angiogéniques comportant des inhibiteurs multi-kinase tels que le sunitinib et le sorafénib [67, 22], un anticorps anti-VEGF, le bévacizumab [23], et deux inhibiteurs de mTOR (mamalian target of rapamycin), le temsirolimus et l’everolimus [36, 39]. A l’ASCO 2008, Figlin et al. ont d’ailleurs présenté les résultats à plus long terme de l’étude princeps du sunitinib en première ligne métastatique, confirmant l’avantage en survie globale (SG) du sunitinib par rapport à l’interféron-alpha, avec une médiane de SG de 26,4 mois versus 21,8 mois [25]. Malgré cela, les réponses complètes scannographiques sont rares, et l’on observe plus volontiers une stabilité RECIST. En effet, dans les essais cliniques, le traitement par sunitinib est associé à un taux de réponse objective compris entre 15 et 30% [83]. Par ailleurs, il est particulièrement intéressant de noter que tous les patients avec une réponse initiale développent, à terme, une résistance secondaire. A ce jour, aucun marqueur n’est validé pour la prédiction d’une résistance primaire, ou, en cas de réponse initiale, pour prédire le délai de survenue d’une résistance secondaire [66]. Cette observation est valable pour l’ensemble des agents thérapeutiques ciblant la voie du « vascular endothelial growth factor » (VEGF). A notre connaissance, cette étude est la première à avoir utilisé la TEP/TDM au [18F]FDG pour évaluer la réponse au sunitinib dans le carcinome rénal métastatique. En accord avec les conclusions d’une méta-analyse récente sur les performances diagnostiques de la TEP au [18F]-FDG dans le cancer du rein, nous avons confirmé, que le cancer du rein pouvait être stadifié de façon fiable en TEP/TDM [18F]-FDG [57]. La sensibilité globale pour la restadification était de 87%, et de 72% pour la détection des métastases. Dans le cadre de notre étude, seul 1 patient sur 17 fut initialement exclu en raison du caractère non hypermétabolique initial de ses localisations métastatiques pulmonaires. Une étude récente a évalué la réponse au traitement par sorafénib en TEP/TDM au [18F]- FDG, chez dix patients avec un cancer du rein métastatique [79]. Celle-ci retrouvait une diminution de la fixation de [18F]-FDG plus importante que la diminution de la somme des plus grands diamètres, et mettait en avant l’intérêt de la TEP pour l’évaluation des lésions osseuses, qui ne sont pas prises en compte pour l’évaluation de la réponse dans les critères RECIST. 41 Tout d’abord et pour replacer ce travail dans son contexte, la médiane de SSP et les taux de RO observés dans notre population sont respectivement de 6,1 mois et 25%, ce qui est inférieur aux résultats de l’étude princeps de sunitinib, avec une médiane de SSP de 11 mois et 37% de taux de RO. Toutefois, il est à souligner que notre population de travail n’est pas une population sélectionnée, et qu’ont été inclus un patient avec métastases cérébrales, deux patients avec une histologie papillaire, et deux avec un indice de Karnofsky médiocre et une maladie de mauvais pronostic. La médiane de SSP de notre population est d’ailleurs nettement minorée par ces deux derniers patients respectivement décédés à J29 et J79. Rappelons, afin d’expliquer l’hétérogénéité de cette population, que le sunitinib a sa place pour le traitement des formes de mauvais pronostic, ainsi qu’en cas de métastases cérébrales [88, 35]. Pour les histologies papillaires, les données sont assez maigres et se limitent essentiellement à une étude rétrospective publiée dans le Journal of Clinical Oncology en 2008 par Choueiri et al., et portant sur 52 cas de carcinomes rénaux soit papillaires (n=41), soit à cellules chromophobes. Pour le sous-groupe des histologies papillaires, bien qu’elles relèvent d’une oncogénèse différente et soient classiquement grevées d’un pronostic plus sombre, la médiane de SSP est de 11,9 mois quand les patients sont traités par sunitinib (n=12) [17]. Finalement, nos résultats sont assez cohérents et plus proches de ceux de l’étude compassionnelle du sunitinib rapportée à l’ASCO 2007, avec une médiane de survie sans progression de 8,9 mois, un taux de réponse globale de 9,3% et un bénéfice clinique chez 52% des patients (62% pour notre série) [31]. La TEP/TDM au [18F]-FDG à J42 donne des résultats concordants avec la TDM à J84 chez neuf des quatorze patients évaluables. Par ailleurs, quatre patients ont une réponse métabolique partielle, alors que la TDM est stable selon les critères RECIST : l’un d’eux aura une réponse partielle et un autre une réponse mineure scannographique ultérieure. On peut ainsi considérer la fiabilité de l’imagerie métabolique précoce chez 13 des patients évaluables, et 15 des 16 patients. En effet, les deux patients considérés non évaluables sont décédés précocémment alors même que le TEP précoce (à J15) objectivait une progression métabolique. Le patient 13, qui a présenté une progression métabolique précoce a progressé cliniquement rapidement. L’analyse statistique a mis en évidence une différence significative pour la durée de la survie sans progression entre les patients ayant progressé métaboliquement dès le premier cycle et ceux qui étaient stables ou en réponse métabolique partielle. En revanche, il n’a pas été constaté de différence statistiquement significative entre ces deux catégories de patients : mais compte tenu du petit nombre de patients, le test était de faible puissance. 42 Le seul patient pour lequel existe une discordance était stable en TEP à J42 avec une progression scannographique à J84, mais un arrêt du traitement à J58 (patient 12). Il est possible d’attribuer la progression au « flare-up » consécutif à l’arrêt du traitement. Cet effet « flare-up » s’explique par l’augmentation systématique des taux de VEFG circulant en cas de traitement par inhibiteur de la voie du VEGF [24]. En cas d’arrêt du traitement, on lève ainsi le blocage des récepteurs alors réactivés par les taux très élévés de VEGF. Ce n’est pas un phénomène systématique, et les résultats des TEP J15 – J42 sont d’ailleurs concordants. Il explique vraisemblablement la diminution significative de la réponse métabolique entre J15 et J42 pour la patiente 1. Cette fluctuation a été décrite en TEP [18F]-FDG pour le GIST traité par sunitinib : dans une étude avec des examens réalisés avant traitement, à J7, J42, et après 4 cycles, une décroissance des SUVmax était observée à J7, avec une réascension à J42, qui ne compromettait cependant pas l’efficacité du traitement à long terme [86, 71]. En outre, des cinq patients ayant présenté une réponse métabolique partielle dès le premier cycle, deux ont présenté une réponse partielle scannographique, puis complète ultérieurement avec un contrôle durable de la maladie, tandis qu’un troisième restait stable selon les critères RECIST, mais a présenté une réponse mineure, avant de progresser. Malheureusement les deux autres sont décédées, l’une d’une toxicité du traitement, l’autre de la progression de la maladie après avoir arrêté le traitement à l’issue du 2 ème cycle à cause des effets secondaires (essentiellement asthénie). Leur TDM montrait une maladie stable, tandis que leurs TEP retrouvaient une réponse métabolique partielle, traduisant vraisemblablement une activité du sunitinib. Par ailleurs, une stabilité ou réponse partielle métabolique retrouvée chez 13 patients était associée chez 10 d’entre eux à un bénéfice clinique. En tous cas, ces résultats suggèrent une sensibilité supérieure de l’imagerie métabolique TEP/TDM au [18F]-FDG par rapport à l’imagerie scannographique standard pour objectiver une activité précoce des inhibiteurs de VEGFR tels sunitinib ou sorafénib. Sur les onze patients ayant bénéficié d’un examen à J15 et J42, dix présentaient un résultat concordant sur les deux examens, indiquant qu’un examen aussi précoce que J15 est possible. Dans l’étude de Stroobants et al, consacrée au traitement des tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) par imatinib, un autre inhibiteur de tyrosine kinase, la réponse très précoce en TEP [18F]-FDG (après une semaine de traitement) était un bon indicateur du devenir à long terme [81]. Onze patients sur 17 présentaient une réponse métabolique complète ou majeure et ont présenté ultérieurement une réponse partielle ou une maladie durablement stable en TDM. Contrairement aux inhibiteurs de VEGFR dans les carcinomes rénaux, l’imatinib, dans les GIST localement évolués ou métastatiques, induit des réponses 43 complètes. Il est d’ailleurs particulièrement intéressant de souligner qu’aucune réponse métabolique complète n’est observée dans notre étude, à l’issue du premier cycle, témoignant très probablement de l’activité partielle du sunitinib et du sorafénib. En effet, ainsi que nous l’avions noté en introduction, les réponses complètes d’une part sont exceptionnelles avec ces molécules, et, d’autre part, la survenue de résistances secondaires est systématique. D’ailleurs, nos trois patients considérés en RC l’ont été parce qu’opéré de métastases pulmonaires résiduelles pour l’un (avec persistance de maladie viable), d’une métastase osseuse avec extension aux parties molle pour un autre et traité par radiofréquence sur une métastase pulmonaire résiduelle pour le troisième. Des questions demeurent, notamment en ce qui concerne les critères idéaux de réponse métabolique. Le National Cancer Institute (NCI) a publié en 2006 des recommandations quant à la qualité d’un examen TEP, en particulier la dose injectée, le délai entre l’injection et l’examen, la préparation du patient [78]. En effet, l’examen doit être réalisé dans des conditions standardisées pour un suivi fiable. En 1999, l’EORTC a établi des critères de réponse pour la réponse métabolique dans les études clinique [93]. Nous avons repris les critères de réponse de Stroobants et al., directement inspirés des critères de l’EORTC (tableau 2). Ces recommandations ne tranchent pas sur la technique de mesure du SUV. En effet il existe de nombreuses façons de les mesurer, les plus employées étant le SUVmax, en choisissant le voxel « le plus chaud », contenant le plus d’activité et le SUVmoyen nécessitant la détermination d’une ROI (région d’intérêt). Il est également possible de les associer. Il n’existe pas non plus de consensus sur le nombre de lésions cibles, et sur la façon de rendre compte d’une réponse hétérogène. Ici nous avons choisi de nous intéresser aux trois lésions avec le SUVmax le plus élevé, comme dans l’étude de Stroobants. Cependant, depuis 1999, de nombreuses études ont été menées dans différentes pathologies, avec des critères de réponse variables. Parfois, ceux-ci sont définis a priori, alors que pour d’autres, le but de l’étude même est de déterminer un seuil de réponse pertinent. Weber pointe la difficulté d’établir des critères universels, s’appliquant à toutes les pathologies et à tous les stades de la maladie [90]. Il souligne la difficulté de mener des études pour chaque situation clinique particulière, et suggère la possibilité d’établir des critères de réponse pour des situations cliniques courantes. C’est chose faite dans le lymphome où la TEP/TDM au [18F]-FDG est désormais utilisée en routine et a été incluse dans les critères de réponse récemment révisés [14]. Dans ce cadre, Juweid et al. ont établi un consensus pour l’interprétation de la TEP/TDM [18F]FDG à l’issue du traitement des lymphomes [41]. Dans ce cas, une réponse métabolique 44 évaluée visuellemment est suffisante et permet d’éliminer la catégorie « réponse complète incertaine », fréquemment retrouvée en évaluation tomodensitométrique. Cependant, ceci est valide pour une évaluation de fin de traitement, alors que pour une évaluation plus précoce, l’association de l’analyse quantitative (avec les SUV) pourrait s’avérer indispensable [55]. L’étude de Rousseau et al. a évalué la pertinence de la TEP/TDM [ 18F]-FDG dans la chimiothérapie néoadjuvante du cancer du sein localement avancé. Dans ce cas, la diminution de SUV était corrélée aux modifications histopathologiques de la tumeur [75]. Les patientes pour qui l’histologie a constaté un effet thérapeutique total ou presque total, avaient une fixation du FDG par la tumeur proche du bruit de fond. Par ailleurs, ils ont établi qu’une diminution du SUV de 60% après deux cycles de chimiothérapie discriminait avec une bonne efficacité diagnostique répondeurs et non-répondeurs à la chimiothérapie. Avril et al. ont étudié la question pour la chimiothérapie néoadjuvante du cancer de l’ovaire avancé. D’une part, ils ont défini au préalable un seuil de 20% de diminution des SUV après le premier cycle comme critère de réponse. D’autre part ils ont rétrospectivement testé plusieurs seuils, après un ou trois cycles de chimiothérapie pour déterminer le plus prédictif de la survie. Ils ont établi qu’après trois cycles, une diminution de 55% des SUV discriminait correctement les répondeurs des non-répondeurs, avec une différence significative pour la survie globale entre les deux groupes [2]. A noter que lorsqu’existaient plusieurs sites métastatiques, l’analyse a pris en compte celui répondant le moins bien au traitement, partant du principe qu’il serait déterminant pour l’évolution de la maladie. Ces différents exemples illustrent bien la complexité du problème, due à la diversité des situations cliniques. Dans notre cas, les critères employés apparaissent pertinents, puisque les résultats obtenus avec la TEP/TDM [18F]-FDG étaient cohérents avec le devenir clinique. Certains auteurs ont proposé un indice, la glycolyse lésionnelle globale, qui prend en compte le métabolisme tumoral avec le SUV et le volume tumoral (volume glycolytique effectif), en réalisant le produit du SUVmoyen et du volume lésionnel [48]. Cette approche, reflétant la diminution de l’activité métabolique du tissu tumoral et la perte de viabilité des cellules tumorales pourrait être intéressante pour mieux approcher la réponse thérapeutique. Jusqu’à présent, elle n’a guère été utilisée dans les essais cliniques, et requiert donc une validation ultérieure. La TEP/TDM est une modalité relativement récente, et nul doute qu’avec le temps ces difficultés vont être surmontées, et que des critères répondant aux différentes situations cliniques vont être établis, comme c’est le cas dans le lymphome. 45 L’évaluation de la réponse aux thérapies anti-angiogéniques reste un défi à relever, avec la nécessité de biomarqueurs non invasifs [6]. En même temps que la mesure des cytokines circulantes et les tests fonctionnels in vitro, l’imagerie pourrait être une modalité importante [74]. En effet, outre la tomodensitométrie dont les limites ont été abordées précédemment, il existe plusieurs techniques d’imagerie qui seraient capables d’évaluer la vascularisation tumorale, et permettraient ainsi, en répétant l’imagerie, d’évaluer l’efficacité du traitement. Choi et al. ont établi des critères TDM modifiés pour la réponse à l’imatinib dans le GIST [15]. Dans cette étude rétrospective, où la TEP/TDM au [18F]-FDG constituait l’examen de référence, ils ont montré qu’une diminution de la taille tumorale supérieure ou égale à 10% ou une diminution de la densité tumorale supérieure ou égale à 15% permettait de bien identifier les répondeurs. Par ailleurs l’acquisition multiphasique permet, au temps portal, une estimation subjective de la prise de contraste et de la vascularisation intra tumorale. Ainsi, les GIST répondant bien au traitement, vont diminuer de taille, voir leur densité diminuer et la vascularisation intra tumorale disparaître. Bien qu’intéressante, cette approche n’a pas encore été explorée dans le cancer du rein métastatique. L’IRM dynamique avec contraste a été utilisée dans deux études de phase I pour l’évaluation des effets pharmacodynamiques d’un inhibiteur du VEGF-R (PTK/ZK) chez des patients présentant un cancer colorectal avec métastases hépatiques [62]. L’imagerie était réalisée avant traitement, au deuxième jour du cycle, et à la fin de chaque cycle de 28 jours. Les résultats de l’IRM étaient en rapport avec la pharmacocinétique, avec une réduction de la prise de contraste dose dépendante. De plus, il y avait une relation statistiquement significative entre la réduction de la prise de contraste et la réponse au traitement. Cette technique a également été utilisée chez des patients présentant un carcinome à cellules rénales inopérables traités par sorafénib [74]. Un inconvénient de cette technique est qu’elle nécessite l’utilisation de statistiques et de modélisations. En outre il n’existe pas de consensus pour l’acquisition et l’analyse des données, ce qui rend la réalisation d’études multicentriques ardue. L’échographie Doppler dynamique avec contraste a été évaluée dans une étude pilote chez des patients avec un carcinome rénal métastatique traités par sorafénib, en utilisant une combinaison des paramètres morphologiques et dynamiques [47]. Elle a permis une bonne discrimination entre bons et mauvais répondeurs, avec une différence statistiquement significative pour la survie sans progression et la survie globale. Il s’agit d’une technique non irradiante, largement accessible, qui pourrait être utile pour les métastases localisées à 46 l’abdomen telles que les adénopathies, les métastases hépatiques, les récidives locales et sur le rein controlatéral. En revanche, elle ne peut être utilisée pour évaluer les métastases pulmonaires et osseusses qui sont ne sont pas rares dans le carcinome rénal. Un PHRC national est en cours pour confirmer la validité de cette technique d’imagerie chez des patients avec cancer du rein métastatique traités par sunitinib ou sorafénib [49]. Les premiers résultats ont été présentés à l’ASCO 2008 par le Dr Lassau, qui a montré que plusieurs paramètres fonctionnels quantitatifs étaient prédictifs de l’efficacité des ITK à 3 mois et qu’il existait une corrélation avec la survie sans progression. Dans une étude de phase I sur le sunitinib, l’échographie doppler haute fréquence a montré la disparition des vaisseaux intratumoraux dès une semaine après le début du traitement [24]. Une autre technique radiologique possiblement utile pour étudier les modifications de la vascularisation liées au sunitinib serait « l’arterial spin-blood labelling » [20]. Cette technique ne nécessite pas de produit de contraste externe. Dans cette étude, ont été réalisées des images du flux sanguin chez des patients avec un carcinome à cellules rénales métastatique traité par un inhibiteur du VEGFR (PTK/ZK). D’autres traceurs émetteurs de positons sont évalués, qui pourraient être plus spécifiques. Par exemple le [18F]-FMISO, marqueur de l’hypoxie, est à l’étude dans un PHRC national sur l’évaluation de la réponse au sunitinib [38]. La TEP/TDM au [18F]-FDG est une imagerie corps entier, hybride, fournissant des informations aussi bien métaboliques que morphologiques, à présent largement disponible, fiable et reproductible. Dans le futur, où l’éventail des traitements du cancer du rein va s’élargir, il sera nécessaire de disposer d’une telle modalité d’imagerie. 47 CONCLUSION La TEP/TDM au [18F]-FDG est à présent reconnue dans de nombreuses pathologies pour l’évaluation de la réponse thérapeutique. Les données concernant son rôle dans le cancer du rein manquaient. Notre étude, bien que portant sur peu de patients, a montré son intérêt dans le suivi des patients porteurs de cancer du rein métastatique traités par antiangiogéniques. Ces données devront être confirmées par des études portant sur un plus grand nombre de patients, et confrontées aux autres techniques d’imagerie fonctionnelle, y compris les autres modalités TEP avec des traceurs plus spécifiques. Les thérapies anti-angiogéniques, au rôle désormais prédominant dans le cancer du rein, mais également dans de nombreuses autres pathologies, vont continuer à se développer, et l’imagerie fonctionnelle sera alors indispensable pour évaluer ces traitements dans de nouvelles indications. Dans un futur proche, entre les différentes thérapies ciblées, leurs associations et les traitements séquentiels, le clinicien aura des choix, pour lesquels il aura besoin de s’appuyer sur des modalités d’imagerie, validées et accessibles. Parmi celles-ci la TEP/TDM au [18F]-FDG figure en bonne place, de par sa grande disponibilité, sa capacité à fournir une imagerie corps entier et son implémentation relativement simple, avec des protocoles standardisés et uniformisés. 48 Annexe 1 : Critères RECIST d’après Therasse et al. 2000 [84] Meilleure réponse Modification de la somme des plus grands diamètres Réponse complète Disparition des lésions Réponse partielle Diminution de 30% ou plus Maladie stable Ne remplit ni les critères de réponse partielle, ni de progression Maladie progressive Augmentation de 20%, sans documentation d’une réponse complète, réponse partielle ou maladie stable avant la progression Annexe 2 Critères de réponse métabolique d’après les recommandations de l’EORTC (Stroobants et al. 2003 – [81]) Réponse métabolique Modification des SUVmax Réponse complète Fixation du FDG dans les lésions comparable à l’activité du bruit de fond Réponse partielle >25% de diminution de SUV dans toutes les lésions cibles Maladie stable Modifications de SUV de moins de 25% Maladie progressive >25% d’augmentation de SUV dans au moins une lésion cible ou apparition de nouvelles lésions (quelle que soit les modifications de SUV dans les lésions cibles) 49 Annexe 3 : Patient 1: TEP [18F]-FDG avant le traitement, à J15 et J42. Très bonne réponse métabolique partielle à J15, avec augmentation des SUV à J42, mais maintien de la réponse métabolique partielle. 50 Annexe 4 : Patient 2 : stable sur les examens à J15 et J42. 51 Annexe 5 : Patient 6 : devant la bonne réponse métabolique partielle, ce patient a par la suite bénéficié d’une radiofréquence sur une lésion résiduelle, permettant l’obtention d’une réponse complète maintenue jusqu’à ce jour. 52 Annexe 6 : Patient 11 : examens avant traitement et à J15 : réponse métabolique partielle précoce. 53 Annexe 7: Patient 13. Après le premier cycle le SUV des lésions cibles a augmenté de plus de 25% et de nouvelles lésions sont apparues. 54 BIBLIOGRAPHIE [1] - AIDE N, CAPPELE O, BOTTET P, BENSADOUN H, REGEASSE A, COMOZ F et al. Efficiency of [(18)F]FDG PET in characterising renal cancer and detecting distant metastases: a comparison with CT. Eur J Nucl Med Mol Imaging. 2003 Sep;30(9):1236-45. Epub 2003 Jul 4. 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