
Gérard Roland, Economie Politique    Chapitre 19 
 
 
 
 
Le taux de change effectif d’une monnaie est un indice du taux de change tenant compte 
de  l’importance  des  relations  commerciales  avec  les  autres  pays.  Le  taux  de  change 
effectif est donc un panier de taux de change d’une  monnaie  par  rapport  à  différentes 
monnaies. 
 
Prenons  un  exemple.  Supposons  que  la  Belgique  a  deux  partenaires  commerciaux 
représentant chacun 50% de son commerce extérieur: le Royaume-Uni et la Suisse. Un € 
vaut respectivement 0,6 £ et 1,5 francs suisses (CHF). Le taux de change effectif sera un 
panier avec 1/2 £ et 1/2 CHF. L’indice correspondant vaudra 0,5x0,6 + 0,5x1,5 = 1,05. 
Supposons que l’€ passe à 0,75 £, soit une appréciation de 25% par rapport au £. Le taux 
de change effectif passera à 0,5x0,75 + 0,5x1,5 = 1,125, soit une appréciation du taux de 
change  effectif  de  0,075/1,05  ≈  7%  représentant  la  diminution  effective  du  coût  des 
devises pour la Belgique. 
 
 1.2. L’offre et la demande pour une devise 
 
L’analyse du  marché  des  changes  va  pouvoir  être  faite  à  partir  d’un  simple  graphique 
d’offre et de demande. Si  nous étudions l’offre et la demande de £, nous porterons les 
quantités de « £ » en abscisse et le prix de la « £ » en ordonnée, soit 1/e. 
 
1.2.1. L’offre 
 
Du point de vue de la balance des opérations courantes, l’offre est fournie principalement 
par  les  exportateurs  belges  qui  vendent  des  produits  belges  au  Royaume-Uni.  Ils 
reçoivent en échange des £ qu’ils offrent ensuite sur le marché des changes. On suppose 
que l’offre de £ augmente avec le prix de la £. 
 
Pourquoi l’offre augmente-t-elle avec le prix de la devise? 
 
Si la £ augmente par rapport à l’euro, les produits belges deviennent relativement moins 
chers pour les Britaniques : un bien qui vaut  100  €  aujourd’hui  vaudra  moins  en  £  si 
celui-ci augmente. Les produits belges deviennent plus compétitifs. Donc, lorsque le prix 
de la devise nationale diminue, les exportateurs sont plus compétitifs et exportent plus. 
Ceci  augmente  leurs  recettes  d’exportation  et  ils  offrent  plus  de  £  sur  le  marché  des 
changes. 
 
L’offre  vient  non  seulement  des  exportateurs  mais  aussi  des  investisseurs  directs 
étrangers: si les Britaniques construisent une usine en Belgique, ils paient avec des £. 
Cela constitue une entrée de devises, d’où une augmentation de  l’offre  de  devises.  De 
même, si des banques belges empruntent à des banques britaniques, cela constitue une 
entrée de  devises,  poste  au  crédit  de  la  balance  des  capitaux.  Du  point  de  vue  de  la 
balance des capitaux, l’offre de devises ne varie pas nécessairement avec le prix de la 
devise. On supposera que cette offre est totalement inélastique, nous l’avons noté Zk sur 
le graphique 19.1. Elle vient donc s’ajouter simplement à l'offre de devises provenant des