sions de quelques volts. En contre-
partie de son moindre coût et de sa
moindre consommation dâĂ©nergie,
cette nouvelle technique requiert un
contrÎle trÚs précis de la modulation
de phase, aïŹn de retrouver les ima-
ges sans diaphonie.
SUPERPOSITION DâHOLOGRAMMES
DANS LES CRISTAUX
PHOTORĂFRACTIFS
Différents mécanismes physiques
peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour enregistrer
les hologrammes. Le plus souvent
on emploie des cristaux photo-
réfractifs qui allient une bonne
qualité optique à une excellente sta-
bilité temporelle de leurs caractéris-
tiques (voir encadrĂ© 2). Les mĂȘmes
Ă©chantillons fonctionnent encore
sans aucune dégradation apparente
aprĂšs plus de 10 ans dâutilisation.
Une fois un premier hologramme
inscrit, on peut présenter au cristal
une seconde ïŹgure dâinterfĂ©rence.
Le premier hologramme sâeffacera
pendant que le second se construira.
On arrĂȘte lâinscription lorsque les
efficacités de diffraction des deux
hologrammes sont identiques. On
peut continuer de la mĂȘme façon
pour enregistrer les Nhologrammes.
Dâautres procĂ©dures dâenregistre-
ment sont Ă©galement possibles, par
exemple avec des temps dâinscrip-
tion identiques pour tous les holo-
grammes. NĂ©anmoins, quelle que
soit la procédure employée, la varia-
tion dâindice de chacun des holo-
grammes est au maximum Ă©gale Ă la
variation dâindice maximale que
lâon peut induire dans le matĂ©riau
divisĂ©e par le nombre Ndâholo-
grammes. LâefficacitĂ© de diffraction
décroßt donc en premiÚre approxi-
mation comme lâinverse du carrĂ© de
Npour Ngrand. Cette décroissance
est une des limites Ă lâobtention des
trÚs hautes capacités. En contre-
partie, le temps nécessaire pour ins-
crire lâensemble des Nhologrammes
est le mĂȘme que celui nĂ©cessaire
pour inscrire un seul hologramme Ă
saturation. Par exemple pour un
cristal de titanate de baryum dopé
au cobalt, BaTiO3 :Co, Ă la lon-
gueur dâonde de 532 nm et pour une
puissance optique de 10 mW/cm
2
,le
temps nécessaire pour inscrire un
seul hologramme Ă saturation (avec
une variation dâindice de 3 10
â4
) est
dâenviron 25 s. Lorsquâon inscrit
100 hologrammes, le temps néces-
saire Ă la gravure de chacun chute Ă
250 ms et la variation dâindice asso-
ciée tombe à 3.10
â6
.
Les hologrammes peuvent ĂȘtre ef-
facés par un éclairement uniforme
du cristal qui est alors prĂȘt Ă rece-
voir dâautres donnĂ©es. Il est Ă©gale-
ment possible dâeffacer sĂ©lective-
ment une des images enregistrées en
Ă©clairant le matĂ©riau avec la ïŹgure
dâinterfĂ©rence utilisĂ©e lors de lâenre-
gistrement mais en introduisant un
déphasage supplémentaire uniforme
de
p
sur le faisceau image. En
contrepartie la relecture des infor-
mations est destructive. Différentes
parades ont été envisagées. On peut
par exemple rafraßchir les données
avant leur effacement total ou ïŹxer
dĂ©ïŹnitivement les hologrammes par
un traitement thermique du cristal.
EXEMPLE DE RĂALISATION
Nous avons construit une telle
mémoire pour démontrer la faisabi-
lité du codage en phase. Le modula-
teur de phase utilisé est une matrice
à cristal liquide ferroélectrique de
64 pixels. La ïŹgure de phase peut
ĂȘtre reconïŹgurĂ©e en moins de
150 ”s
et la modulation de phase
est exactement Ă©gale Ă
p
Ă mieux
que 1 % prĂšs. Avec ce modulateur
nous avons pu contrĂŽler la phase de
64 faisceaux de référence et donc
enregistrer 64 images dans un cristal
photoréfractif. Celui-ci est un cristal
de titanate de baryum dopé au fer
dont les faces dâentrĂ©e et de sortie
font 5.2 Ă5.2 mm
2
et dont la pro-
fondeur est de 3.6 mm. Le montage
est alimenté par une source laser
YAG pompée par diode et doublée
en fréquence émettant à la longueur
dâonde de 532 nm. La puissance op-
tique incidente sur le cristal est de
lâordre de
250 ”W
soit 3 mW.cm
â2
.
Lâenregistrement de lâensemble des
64 images requiert quelques minu-
tes. Elles sont ensuite relues Ă la ca-
dence vidéo imposée par la caméra
de détection. Sur la colonne de gau-
che de la ïŹgure 2, nous avons repro-
duit 3 des 64 images transmises,
avant enregistrement holographique,
directement du modulateur dâimage
vers la caméra et au travers du cris-
tal photoréfractif. Les images com-
portent chacune 128 Ă128 pixels bi-
naires de sorte que la capacité de
cette mémoire est de 1 Mbit. AprÚs
enregistrement de lâensemble des
64 images, nous avons pu relire ces
trois mĂȘmes images avec les fais-
ceaux de référence sur lesquels nous
avons mis les adresses de phase qui
leur correspondent. Les images re-
construites sont représentées sur la
colonne de droite de la ïŹgure 2.
LâefficacitĂ© de diffraction maximale
obtenue pour des images entiĂšre-
ment blanches est de 0.1 %. Bien
quâune altĂ©ration des niveaux blancs
et noirs soit observée, un seuil per-
met de retrouver toutes les données
enregistrées. Aucune diaphonie en-
tre les images nâest visible. Ces rĂ©-
sultats démontrent la faisabilité et la
simplicité de la technique de codage
en phase.
Ce montage de démonstration
nous a permis de tester nos prédic-
tions et donc dâextrapoler ces rĂ©sul-
tats à une mémoire de plus haute
capacité. Un de nos objectifs est
maintenant de construire une mé-
moire de bien plus haute capacité,
4 Gbit, par codage en phase de
128 Ă128 images comportant cha-
cune 512 Ă512 pixels binaires. Le
matériau utilisé sera un cristal photo-
réfractif de niobate de potassium
qui est disponible sous des volumes
de plusieurs centimĂštres cubes. Le
temps nécessaire pour enregistrer et
reconstruire lâune quelconque de ces
images sera limité à quelques dizai-
nes de millisecondes.
Cet objectif rĂ©sulte dâun compro-
mis. Il serait facile de diminuer
De la physique Ă la technologie
99