PRESENTATION DES ATELIERS
4ème journée d’étude organisée par le GID
Groupe Inter Départemental en santé mentale
Vendredi 25 novembre 2016 - éâtre de Saint-Nazaire
Rue des frères Pereire - Saint-Nazaire
« Le fou est celui qui porte des manifestations vitales à la lumière du jour.
Il est l’humanité à ciel ouvert. En ce sens, la folie peut être dite le noyau de
l’être humain […] Il n’est pas prudent de l’avaler tel quel. Cependant, sans
le noyau, le fruit n’aurait jamais existé » nous dit François Tosquelles.
Si nous étions tous fous, au sens de Tosquelles, il y aurait la folie (ce qui fonde
l’humain) et pas de maladie mentale (expression de la norme sociale). Discours
engagé et provocateur… Pourtant lorsqu’on veut mettre la folie au centre, on voit
bien qu’elle est aussitôt reléguée aux marges, elle dérange ! Il n’y a qu’à penser aux
reproches faits lorsque des patients sortent trop tôt ou à l’indignation exprimée
lorsqu’ils sont privés de liberté. Finalement, la folie fait peur. La société s’accorde à
dire qu’il faut la soigner mais tolère mal sa proximité. « On construit des asiles pour
faire croire à ceux qui n’y sont pas enfermés qu’ils ont encore la raison » (Montaigne).
Alors, soigner la psychose, serait-ce une folie ? Si on parlait de la guérir,
assurément, nous passerions pour des fous. Qu’à cela ne tienne, cette rencontre
avec la personne souffrant de psychose, c’est une rencontre avec l’autre, avec
un frère même. Plus simple d’aller vers la névrose, le traumatisme… Qu’en
est-il de la rencontre avec la personne psychotique, que dire de nos ressentis ?
Les fous ont besoin d’amis infirmiers pour vivre avec la maladie chronique.
Mais cette folie, est-ce bien raisonnable de l’accueillir sans vouloir la
réduire au risque de réduire l’autre à soi-même ? Dans ce cas, ce serait
bien une folie encore plus grande ; on pourrait presque inverser les termes
et dire que soigner la folie, ce serait une psychose. Alors on ne serait pas
là par hasard comme on se le dit souvent : est-ce un grain ou un noyau ?
Soigner la psychose, serait-ce « simplement » être là, avec, en rêvant, en faisant
de la poésie, en jouant avec les mots, avec nos maux. Einstein disait : «Tout
ce qui se compte ne compte pas et tout ce qui compte ne peut pas se compter ».
Qu’est-ce qui est thérapeutique dans nos ateliers? Quel héritage pouvons-
nous transmettre à nos successeurs, qu’attendent-ils de nous? Travailler à
l’acceptation de ce regard extérieur sur nos pratiques, des représentations
sociales sur la folie, continuer à dire et à nommer ce que nous essayons de faire
et résister à la normalisation, penser la folie comme le noyau de l’être humain.
C’est à cela que cette journée d’étude vous convie ; nos folies,
raisonnables, résonnent et se font l’écho d’autres folies qui
échouent ou réussissent, selon que l’on veuille soigner ou guérir.
Bertrand Chevallier et Laure Levillayer, Cadres de Santé au CH Georges Mazurelle, La Roche sur Yon
Atelier 1
Au quotidien de la psychose, le soignant en psychiatrie est souvent pris à
partie de sentiments contradictoires, de ressentis déstabilisants. Que se passe
t-il donc en son être intérieur ? Y aurait-il des rencontres qui nous chahutent,
qui nous accompagnent jusqu’à notre domicile ? Qu’est-ce qu’une rencontre ?
Est-ce un espace psychique où l’autre peut venir y prendre une place ? Y a t-il
des chemins particuliers à la rencontre ? A la rencontre du sujet psychotique ?
Groupe de travail du Centre hospitalier de Blain
Atelier 2
Nos établissements de santé traversent une période où des logiques spéciques
(politiques, managériales, nancières…) peuvent venir obscurcir le ressenti des soignants.
En partant du postulat qu’au sein de nos institutions, les soins s’
entendent avant tout dans un collectif, il semble primordial de centrer
notre réexion sur les diérentes dynamiques qui traversent ce dernier.
La psychothérapie institutionnelle, comme Jean Oury aimait à le rappeler, nous invite
d’ailleurs à accueillir la psychose à travers le concept de « constellation transférentielle ».
Recherches bibliographiques, expériences et vignettes cliniques seront au rendez-vous.
Groupe de travail du Centre hospitalier Georges Daumezon de Bouguenais