1 2 TABLE DES MATIÈRES 123456- Historique Moyens financiers Composition de l’équipe Comité d’accompagnement Objectifs du Relais Santé Public cible PREMIÈRE PARTIE 5 8 AXE I : ACCÈS AUX SOINS Travail effectué au Relais Santé 1- Permanences d’accueil au Relais Santé Résultats globaux Réflexions sur la période hivernale 2- Consultations médicales Objectifs Résultats obtenus Commentaires Demandes liées à la santé mentale Commentaires Difficultés rencontrées 3- Permanences sociales Objectifs des permanences sociales Résultats obtenus Commentaires Statistiques d’assurabilité 4- Permanences infirmières Objectifs Résultats obtenus Commentaires DEUXIÈME PARTIE 9 9 12 13 16 21 24 AXE 2 : CIRCUIT DE SOINS PRATICABLE ET ORIENTATION VERS LE CIRCUIT DE SOINS CLASSIQUE 1- Accès à la médecine générale 2- Collaboration avec les hôpitaux 3 TROISIÈME PARTIE 26 AXE 3 : TRAVAIL EN RÉSEAU ET RENCONTRE DES PERSONNES DANS LEUR LIEU DE VIE 1- Travail en réseau et permanences extérieures Convention SASS – Relais Santé 2- Mobilité des travailleurs 3- Lieux de rencontre de nos patients QUATRIÈME PARTIE RECUEIL DE DONNÉES ET STATISTIQUES (2008– 2013) DONNÉES RELATIVES AUX PERSONNES ET À LEUR SITUATION 1- Données individuelles Répartition suivant le sexe et l’âge Répartition suivant le statut En fonction du pays d’origine En fonction du mode de vie En fonction du lieu de vie En fonction du type de logement ou d’hébergement En fonction de l’existence, ou non, de ressources 2- Travail en réseau Envoyés par Services nous orientant des patients Accompagnements Suivis Réponses ponctuelles Relais Collaborations 28 40 CINQUIÈME PARTIE Travail en réseau et participation à différentes réunions de coordination 46 SIXIEME PARTIE 50 Conclusions et perspectives ANNEXE 1 : RA infirmière mobile 53 ANNEXE 2 : Vignette clinique 59 RELAIS SANTE DU PAYS DE CHARLEROI Bd Jacques Bertrand, 10E 6OOO Charleroi Té l: 071 31 98 05 GSM : 0473 11 03 58 [email protected] (Bâtiment loué au Fonds du logement des familles nombreuses de Wallonie) 4 RELAIS SANTÉ DU PAYS DE CHARLEROI 1HISTORIQUE En 2005, dans le cadre du PST3, la Ministre Christiane VIENNE activait la création de « Relais Santé » au sein des Relais Sociaux. À Charleroi, la Coordination des travailleurs pour la santé travaillait, depuis plusieurs années, à l’élaboration d’un projet de santé de proximité. L’année 2006 a été mise à profit, par la Coordination Santé, pour modéliser en un projet la mise en œuvre d’un type de médecine intégrée aux spécificités locales. En effet, lors des réunions de coordination des travailleurs pour la santé, la difficulté d’accès aux soins de personnes vivant en situation de précarité sociale aigüe a été mise en évidence de façon criante. Après avoir dressé un inventaire des besoins et des demandes au sein des différentes institutions du réseau, le Relais Santé a pu voir le jour. De 2007 à 2010, le Relais Santé a bénéficié de subventions facultatives octroyées par le Ministère de la Santé, de l’Action Sociale et de l’Égalité des Chances. Il a vu le jour en avril 2007. Au mois d’avril 2007, la coordinatrice a été engagée, les autres travailleurs ont débuté au mois d’août 2007, après avoir reçu l’arrêté ministériel et l’octroi des points APE. Jusqu’en septembre 2008, nous partagions les locaux avec l’abri de nuit « Ulysse », situation bien inconfortable. Depuis le 1er septembre 2008, nous louons une maison au Fonds du Logement de la Région Wallonne, situation plus adaptée à nos besoins. Depuis lors, après trois déménagements, nous sommes établis, depuis 2014, dans des locaux voisins du Relais Social pour une durée indéterminée. En 2010, un décret ministériel pérennisait le subventionnement des Relais Santé au sein des Relais Sociaux. 2- MOYENS FINANCIERS Le Relais Santé bénéficie de plusieurs sources de financement : - Subvention de la Région Wallonne, Ministère de la Santé, de l’Action Sociale et de l’Égalité des Chances : en 2014 : 75.399 € et 10.353€ de l’enveloppe « projets » - 21 points APE octroyés par le Ministère de l’Économie, de l’Emploi et du Commerce Extérieur, dans le cadre du Plan Marshall - aide aux personnes dépendantes - Relais Santé. - Facturation des consultations en « Tiers payant » aux mutuelles des patients et via l’Aide médicale Urgente pour les patients sans titre de séjour légal. Notons cependant, que chaque année, nous sommes obligés de trouver des financements supplémentaires, les subventions officielles étant insuffisantes à nos besoins. Quelques financements alternatifs ont donc été sollicités : - La firme pharmaceutique Eurogenerics nous a aidé par un don de 500€ - Une demande d’agréation pour la déduction fiscale des libéralités a été octroyée par l’administration générale de la fiscalité du SPF Finances, en 2013. 3- COMPOSITION DE L’ÉQUIPE AU 31 DECEMBRE 2014 Déborah CARDINAL: secrétaire/accueillante - temps plein, Ingrid HENRY: infirmière - temps plein Géraldine VAN LANGENHOVE: assistante sociale et responsable administrative - temps plein Irène KREMERS: médecin – coordinatrice -mi-temps Un médecin vacataire: Evelyne VAN DEN ABEELE Trois bénévoles: 5 Le Dr Marie-Antoinette MILLET, consultant 2 heures par mois Le Dr Akila El Maouhab, psychiatre consultant 2 heures par mois Bénédicte Espeel, infirmière, participant aux consultations une à deux fois par mois. Depuis le mois de septembre, une infirmière, mi-temps, a été engagée par le Relais Santé pour le projet « Housing First Belgium – Charleroi » : Marusia Danyluk Dans le cadre du plan d’accompagnement du règlement mendicité de la ville de Charleroi, nous avons obtenu 7 points APE pour une durée de 2 ans et, par la collaboration avec le projet « Housing First Belgium – Charleroi », nous avons pu engager une infirmière supplémentaire : Céline Opdebeek, pour un CDD allant jusqu’au 30 juin 2015. Elle assure pour un mi-temps, l’accompagnement des personnes relogées par « HFB » et pour un deuxième mi-temps, elle travaille en rue avec les éducateurs du CaroloRue et le DUS du CPAS de Charleroi. 4COMITÉ D’ACCOMPAGNEMENT Le Relais Santé existe au sein du Relais Social du Pays de Charleroi. L’Assemblée Générale, le Conseil d’Administration et le Comité de Pilotage du Relais Social en sont donc les structures décisionnelles compétentes. Les détails concernant ces instances figurent dans le rapport d’activité du Relais Social. Néanmoins, d’une façon plus pratique, nous nous sommes entourés d’un comité d’accompagnement regroupant différents partenaires concernés directement par les problématiques de santé et d’accès aux soins d’un public précarisé. Celui-ci nous permet de sensibiliser les différentes structures de soins de santé et les mettre en relation avec les services d’aide aux sans abris. Il ne s’est pas réuni durant l’année 2014, par manque de temps principalement. Nous nous rencontrons cependant lors d’autres réunions du Relais Social et sommes en contact lorsque cela est nécessaire, de façon ponctuelle et ciblée. Celui-ci est composé de : Madame Catherine BELGEONNE Madame Sophie CRAPEZ Madame Germaine DEBERG Madame Martine DI MARINO Poste en attente d’un(e) remplaçant(e) Coordinatrice de l’abri de nuit de la rue Dourlet Coordinatrice de l’ASBL «Comme chez nous» Responsable du service social des différents sites du Grand Hôpital de Charleroi Coordinatrice de l’ASBL « Entre 2 Wallonie » Docteur Irène KREMERS Coordinatrice générale du Relais Social de Charleroi Médecin généraliste représentant la FAGC et les maisons médicales Médecin, coordinatrice du Relais Santé Madame Laura DI DOMENICO Assistante sociale à l’ISPPC, site du CHU Docteur Georges VAN CANG Directeur médical de l’hôpital Vincent Van Gogh Assistante sociale et responsable administrative au Relais Santé de Charleroi Coordinateur de l’équipe du SASS, du CPAS de Charleroi Docteur Patrick JADOULLE Madame Géraldine VAN LANGENHOVE Monsieur Benoît VAN SYNGHEL 6 5OBJECTIFS DU RELAIS SANTÉ Les objectifs du Relais Santé s’articulent autour de trois axes Permettre l’accès aux soins à des personnes en situation de précarité sociale aiguë, principalement sans abri, présentant un problème de santé et ne disposant pas de médecin traitant. Créer, améliorer et entretenir un circuit de soins classique et praticable, orienter vers celui-ci dès que possible. Travailler en réseau et rencontrer les personnes dans leur lieu de vie. À ces objectifs premiers vient se greffer une offre supplémentaire de possibilité de repos pour des personnes en situation de fragilité particulière. Cet objectif n’a que très peu pu être rencontré en 2014, par manque de disponibilité de personnel principalement. Dans la même optique de soins et de protection, une convention de collaboration entre le Relais Santé et le « SASS », service d’accueil socio-sanitaire de l’urgence sociale du CPAS de Charleroi, existe depuis 2010 et prévoit de mettre à disposition des personnes hébergées dans cet abri de nuit particulier une infirmière 10 heures par semaine afin de veiller au suivi des traitements médicamenteux, de travailler l’hygiène au quotidien et d’assurer un lien entre nos deux services complémentaires. 6PUBLIC CIBLE Toute personne : - vivant en situation de précarité sociale aiguë, principalement sans abri parfois mal logée. Nous ciblons cependant de plus en plus exclusivement les personnes véritablement à la rue, dormant en squat, fréquentant les hébergements d’urgence, ou encore par une collaboration de réseau, les personnes hébergées en maison d’accueil, lorsqu’un médecin généraliste ne peut être appelé. - souffrant de problèmes de santé, physique ou mentale - n’ayant pas de médecin traitant. - quelle que soit la situation de séjour sur le territoire belge. Le type de public rencontré, reprenant les modes de vie, d’habitat, de revenus,… sont repris dans la partie « recueil de données » plus bas. 7 PREMIÈRE PARTIE AXE I : ACCÈS AUX SOINS Résultats globaux de l’activité du Relais Santé Le tableau ci-dessous représente la globalité du travail réalisé au Relais Santé durant les cinq dernières années. Chaque demande est d’abord exprimée à l’accueil lors de l’ouverture du dossier de la personne. Un même patient peut être encodé pour divers types de demandes : accueil, infirmière, sociale ou médicale. Il n’est cependant repris qu’une seule fois par catégorie. Ce tableau met donc en évidence, d’une façon visible, le travail réel réalisé. Nombre de visites au Relais Santé Consultations médicales somatiques Consultations liées à la santé mentale Consultations psychiatriques Total médical Demandes sociales Demandes d’accès aux soins Total social Demandes de soins infirmiers Demandes d’accueil 2010 2252 1010 82 1092 415 89 504 787 557 Nombre de visites au Relais Santé 4000 2011 2431 1017 161 1178 232 119 351 880 766 1600 1400 1000 3000 2013 3200 1225 294 27 1546 510 116 626 1513 1406 2014 3241 919 195 36 1150 416 134 550 1521 1117 1800 1200 3500 2012 3620 1111 224 8 1343 550 174 724 1211 1598 Demandes wssTotal médical Total social 800 2500 Nombre de visites au Relais Santé 2000 1500 1000 600 400 200 500 Demandes de soins infirmiers Demandes d’accueil 0 0 20102011201220132014 Le nombre total de visites est en légère augmentation par rapport à 2013 Le nombre de consultations médicales qui était croissant jusqu’en 2013, s’est légèrement tassé en 2014. Les demandes sociales diminuent également légèrement en 2014. Le nombre de soins infirmiers reste stable par rapport à l’année précédente. Ceux-ci restent une offre primordiale et génératrice de liens et de demandes. En effet, les soins proposés, le toucher, la préoccupation professionnelle transmise aux personnes est le premier point d’accroche véritable et durable. 8 Nous verrons plus bas que « la gestion des médicaments » et les « soins de pieds » continuent à représenter une part importante de ce travail. Depuis 2012, un médecin psychiatre consulte, pour avis et orientation, au Relais Santé. Ceci nous est d’un apport inestimable. Le recours à son avis est de plus en plus sollicité. Public rencontré Les chiffres et statistique précis seront exposés dans la deuxième partie de ce rapport d’activité. Mettons ici en évidence les grandes tendances évolutives : En 2014, nous avons reçu 544 personnes différentes, dont - 22% de femmes (+ 5,5% par rapport à l’année passée) - 23% de mineurs (chiffre ayant presque doublé par rapport aux années précédentes, surtout pour ce qui concerne le sexe féminin). Parmis celles-ci, 3 patientes étaient de jeunes femmes mineures, sans abri. Le reste est représenté par des enfants accompagnés, la plupart en situation irrégulière. - Les plus de 61 ans atteignent 5% de notre population totale. - 49% ne possèdent pas de titre de séjour légal (chiffre en diminution ces 2 dernières années: -4% par rapport à 2013 et 9% par rapport à 2012). Cette diminution se répartit de façon égale entre les nouveaux patients que pour les récurents. - 49,6% ne bénéficient d’aucune ressource (- 2%), à mettre en lien avec la diminution des personnes en situation de séjour irrégulière nous fréquentant. - 71% ne disposent pas d’un logement privé (- 1%, chiffre stable) Il est à noter que, en 2014, près de 96,6% de la population en règle de séjour bénéficie d’une assurabilité en ordre. Chiffre stable depuis 2012. Le nombre total de personnes nous ayant nous ayant consulté a diminué en 2014 (-95 personnes = - 15%). Cette diminution est peut-être à mettre en rapport avec la diminution du nombre de personnes sans titre de séjour (- 85 personnes par rapport à 2012 et – 67 par rapport à 2013) Le nombre de demandes totales effectuées au RSt a cependant augmenté légèrement. (+ 41 en 2014) La comparaison avec d’autres services du réseau tend à montrer également qu’ils sont sollicités par moins de personnes, mais plus souvent. Travail effectif réalisé au sein du Relais Santé 1- PERMANENCES D’ACCUEIL Objectifs Accueillir les personnes dans un cadre convivial de manière à créer un lien Objectifs opérationnels Les lundis, de 8h30 à 12h00 et du mardi au vendredi, de 12h30 à 16h30 Recueillir les données Actualiser le dossier administratif Une salle d’accueil conviviale est mise à disposition, du café est proposé. Elle est le point de départ de toute action au Relais Santé. Le temps d’attente est mis à profit pour se connaître, créer un lien, parler de la vie. L’accueillante y est présente en permanence, mais chaque membre de l’équipe y participe dans le cadre d’un travail pluridisciplinaire A la première visite annuelle de 9 administratives et épidémiologiques chaque patient, son dossier administratif est réactualisé. Ceci nous permet d’avoir une photographie de la population nous consultant et de vérifier l’adéquation du public cible. Encoder les données épidémiologiques et les différentes demandes faites aux travailleurs du Relais Santé Ces données nous donnent un aperçu des demandes faites au Relais Santé et mettent en évidence les besoins de la population rencontrée, en terme de santé et de possibilités d’accès aux soins. Informer sur les modalités d’accès aux soins, Être disponible par téléphone, tous les jours de la semaine, de 8h30 à 17h00 Orienter et conseiller, tant les usagers que les travailleurs nous sollicitant. Accueillir, en journée, des personnes particulièrement fragilisées Permettre à des personnes fragilisées de se reposer, en journée, éventuellement dans un lit et d’être à l’abri des dangers de la rue. Orienter en médecine générale en fonction des situations individuelles Informer le patient sur la nécessité d’avoir un médecin traitant et un suivi de santé global. Ceci uniquement sur avis médical et en en fonction des disponibilités des travailleuses. Nous manquons en effet de personnel pour assumer cette mission de manière suffisante, qui pourtant s’est montrée bien utile à plus d’une reprise….. Proposer et, éventuellement, chercher avec le patient, un médecin proche de son lieu de résidence, lorsqu’il a retrouvé un logement et en fonction des capacités individuelles de chacun. La salle d’accueil est le lieu de rencontre, de contact et d’échanges avec les personnes nous consultant. Elle sert de salle d’attente tout aussi bien que de lieu de repos, de moment de pose. Elle est un endroit de contact entre les patients et les travailleuses du Relais Santé, mais aussi de lieu de dialogue entre usagers. Nous avons tenté de quantifier ces demandes tout en sachant qu’un chiffre est relativement peu révélateur du travail fourni. Ici, un patient peut être encodé dans différentes rubriques. Écoute Orientation Prise de rendez-vous Informations Autres Période hivernale Lien Repos Accueil 2011 145 164 14 95 415 130 116 - 2012 141 253 60 129 193 202 680 127 - 2013 45 140 19 76 116 271 651 81 - 2014 87 120 23 52 43 108 390 47 389 - L’écoute est le premier élément de rencontre interpersonnelle entre les travailleurs et les usagers. Il est l’élément principal du travail d’accueil et du fait que les personnes puissent se sentir bien et en 10 - - confiance chez nous. L’accueil proposé au Relais Santé est aussi un lieu d’échanges et de conseils ou d’orientation. Le lien concerne l’accueil des personnes nous connaissant de longue date, ayant parfois retrouvé un logement, mais qui, néanmoins continuent à nous solliciter, à venir se poser ou tout simplement nous donner de leur nouvelles… et prendre des nôtres. Nous l’avons séparé de l’item « accueil » en 2014, constatant que les demandes et réponses apportées sont bien différentes. L’orientation, l’information et les prises de rendez-vous, sont des démarches qui nécessitent une aide plus ou moins importante. Il est parfois nécessaire de leur apprendre comment faire, parfois il s’agit uniquement de le rassurer ou de servir de médiateur, d’interprète (même en français….) Durant la période hivernale, il est fréquent que des personnes sans abri, souvent sans papier, accompagnent un comparse et en profitent pour rester quelques temps chez nous, se réchauffer ou se mettre à l’abri. Nous proposons également à certains de nos patients, en fragilité particulière, de rester au Relais Santé pour s’y reposer, nous en reparlerons plus loin. Nous avons voulu également quantifier la récurrence de demandes en comptabilisant, sur l’année, le nombre de visites d’une même personne chez nous. Ainsi, nous constatons que la majorité d’entre eux n’a fait appel à notre service qu’une seule fois. Nombre de visites au RSt 1x 2x 3x 4x 5 à 10x 11 à 20x 21 à 30x 31 à 40x 41 à 50x 51 à 60x 61 à 70x 71 à 80x 81 à 90x >100x Nombre de personnes concernées en 2011 (Sur un total de 2.431 visites) 340 113 64 20 56 19 6 3 3 1 Nombre de personnes concernées en 2012 (Sur un total de 3.620 visites) 400 100 55 29 86 29 8 3 5 4 Nombre de personnes concernées en 2013 (Sur un total de 3.200 visites) 376 117 61 33 69 26 9 6 4 1 1 3 1 7 1 6 Nombre de personnes concernées en 2014 (Sur un total de 3.241visites) 281 109 49 28 67 25 10 7 2 5 1 1 1 4 Quelques uns, par contre, sont présents très souvent. Les 4 personnes nous ayant sollicité plus de 100 fois sont de « vieilles connaissances », sans abri de longue date, au profil psycho-social particulier et avec lesquels nous avons créé un lien tel que le Relais Santé fait désormais partie de leur vie. Les visites nombreuses concernent surtout des patients pour lesquels nous gérons le traitement, les faisant venir très régulièrement au Relais Santé. La plupart sont des personnes ayant un traitement psychiatrique. 11 2- CONSULTATIONS MEDICALES Ces consultations ont pour but de dispenser les premiers soins et d’être un premier contact avec la médecine générale. Elles se déroulent dans le cadre d’un travail en équipe pluridisciplinaire et en réseau. En effet, les collaborations entre différents services du réseau Relais Social sont fréquentes. Nous sommes, de façon très régulière, en contact avec d’autres travailleurs, inquiets par une situation. C’est ainsi également qu’est né le concept de « priorité santé » dans les abris de nuit, nous en reparlerons plus loin, dans la partie dédiée au travail de réseau. Notons que l’avis médical est également sollicité concernant des inquiétudes relatives à des maladies contagieuses, de diagnostic psychiatriques liés à des situations de dangerosité ou encore à des souffrance individuelles inquiétantes. Nous en reparlerons plus loin également. Pour des raisons budgétaires, nous ne collaborons plus qu’avec un seul médecin vacataire : Le Docteur VAN DEN ABEELE qui assure la consultation du mardi. Les deux autres plages sont assurées par le Docteur KREMERS, coordinatrice. Depuis 2012, le Dr Marie-Antoinette MILLET consulte bénévolement un vendredi par mois. Le docteur Akila ELMAOUHAB, psychiatre, consulte également de manière bénévole, 2 heures par mois. - Objectifs Permettre l’accès aux soins à une population qui en est exclue de par sa situation de précarité sociale et être un premier contact avec la médecine générale Objectifs opérationnels Organiser des consultations au Relais Santé trois fois par semaine: les lundis de 9h à 11h, les mardis et vendredis de 13h à 15h. Donner des premiers soins médicaux aux personnes dans le besoin. Effectuer des visites médicales de patients dans leurs lieux de vie en fonction des besoins, à la demande des services et des travailleurs sociaux en contact avec celle-ci. Montrer aux patients l’importance accordée à leur santé pour qu’ils puissent se la réapproprier L’adjonction à notre équipe (malheureusement de façon temporaire), d’une infirmière supplémentaire, ensuite. ayant un mi-temps disponible pour du travail mobile est un outil précieux pour soutenir cet objectif « d’aller vers ». Etre un lien direct entre les différents secteurs Suivre les situations grâce à des contacts de soins et services sociaux. téléphoniques ou des rencontres ciblées. En être un interlocuteur, voire un médiateur Informer les services sociaux et sensibiliser le entre ceux-ci et entre les services et les patients. secteur de soins aux situations particulières liées à la vie en rue. Améliorer le suivi des patients, par le partage Organiser des rencontres ou des réunions de d’informations utiles entre les médecins concertation réunissant les deux secteurs, sociaux spécialistes, les hôpitaux et les services du et médicaux autour de situations particulières et réseau Relais Social. préoccupantes. Contacter, directement, les médecins hospitaliers concernés. Assurer le suivi des dossiers médicaux Améliorer l’accès à l’hôpital pour les patients le Organiser des rencontres médicales et favoriser le nécessitant. travail en inter-réseau. Améliorer la prise en compte de l’aspect santé dans l’accompagnement social des personnes d’une part et l’aspect social pour ce qui concerne l’aspect médical. 12 Préparer la sortie d’hôpital et organiser la convalescence et le suivi des soins. Conscientiser et réorienter les patients en réinsertion vers un médecin traitant. Visiter le patient hospitalisé, le soutenir et l’encourager dans la continuité des soins. Rencontrer le personnel infirmier ou social et les sensibiliser à la problématique particulière de nos patients. Avoir des contacts directs avec le médecin hospitalier responsable. Collaborer avec les services d’accueil de jour et de nuit du réseau Relais Social pour organiser la période de convalescence au mieux. Assurer des contacts avec les médecins généralistes de l’entité de Charleroi. Etablir des conventions de collaboration avec les maisons médicales. Résultats obtenus Lors de chaque passage chez le médecin, les demandes formulées, ou encore le type de pathologie en cause, sont notés de manière à offrir un aperçu des problèmes les plus souvent rencontrés. Nous avons distingué les demandes ayant trait à la santé somatique de celles émanant des plaintes de santé psychique. En 2014 : 1150 consultations médicales ont été réalisées, dont 195 liées à la santé mentale et 36 consultations psychiatriques. Le tableau ci-dessous reprend les différents motifs de consultations somatiques : 2010 2011 2012 2013 2014 Rhumatologie 3 Cardio-vasculaire 54 37 55 37 43 Gastro-entérologie 45 55 58 61 49 Système urogénital 26 16 44 24 25 Ostéo-articulaire 107 133 139 111 107 Respiratoire 74 76 81 78 112 Neurologique 21 35 18 30 23 Dermatologie 67 69 113 133 138 ORL 114 104 133 132 110 Dentisterie 29 54 68 40 49 Endocrinologie 25 15 17 23 16 Stomatologie 1 0 0 0 0 Autres 125 5 24 50 67 AMU 24 71 42 39 Renouvellement prescription somatique et 303 173 173 148 demandes de certificats Demande de résultats 58 59 39 35 Traumatologie 43 44 51 60 36 Pédiatrie 32 25 50 13 25 Dépistage 24 7 22 10 7 Ophtalmologie 17 27 24 21 26 Gynécologie 29 14 35 36 32 Demande d’examen 74 74 57 41 Refus de prescription, 16 40 54 45 d’examen, …. 13 Commentaires Les principaux motifs de consultations de nos patients paraissent liés à leur mode de vie et semblent similaires aux pathologies rencontrées en médecine générale. Cette année encore, les principales demandes concernent les plaintes de type ostéo-articulaires, les problèmes dermatologiques et les pathologies ORL. Celles-ci, pour la plupart, en relation avec les infections virales saisonnières. Encore une fois, aucune grippe, malgré une épidémie annoncée. Quelques pneumonies ont cependant été diagnostiquées cette année. Les plaintes ostéo-articulaires quant à elles sont principalement liées au style de vie. Les personnes sans abri en effet, marchent beaucoup, dorment dans des conditions qui sont loin des conseils du bon sommeil. Le dos et les diverses articulations porteuses en souffrent. Marcher de l’abri de nuit à l’accueil de jour, au resto du cœur et retour au Rebond, aller ensuite à l’accueil de soirée puis retour à « Dourlet » ou au « supplétif » représente +/-10 Km / jour, sans compter les mobilités quotidiennes pour d’autres raisons, dont la nécessité de changer de lieu pour pratiquer la manche… A cela se rajoute les traumatismes divers, chutes, agressions,… qui se rajoute à l’âge parfois avancé de certains. Concernant les pathologies dermatologiques, nous avons rencontré et traité, en 2014, 25 cas de gale. L’inquiétude des travailleurs du réseau demeure importante à ce sujet. Se pose alors chaque fois, la question du difficile équilibre entre secret médical et partage d’informations utiles. Quelques cas de pédiculoses également ont été traités au Relais Santé, dont certains très impressionnants. Les traitements de la gale ont pu, pour la majorité, être achetés grâce à une bonne collaboration avec le CPAS. Beaucoup de nos patients consomment diverses substances : Une majorité présente une assuétude alcoolique évidente, avec des consommations, de bière surtout, d’un volume impressionnant. Il n’est pas rare qu’une personne boive jusqu’à 15 litres de bière par jour. D’autres consomment des drogues illicites, héroïne et cocaïne, principalement, sans compter l’usage très répandu du cannabis. Les demandes directement liées à ces assuétudes ne sont cependant pas fréquentes. Nous sommes sollicités pour les pathologies annexes, liées à ces consommations. Les pathologies respiratoires restent une cause fréquente de consultation. Quelques pneumonies ont été diagnostiquées cette année, dont 3 ont nécessité une hospitalisation. Ces pathologies pneumologiques sont aussi à mettre en lien avec les mauvaises habitudes de nos patients. Ils sont, en effet, quasiment tous fumeurs, au minimum de cigarettes. Une attention particulière aussi est à noter concernant les demandes de soins dentaires. La dentition chez les personnes que nous rencontrons est souvent bien délabrée. Les personnes sans situation de séjour légal également nous sollicitent pour des demandes de soins dentaires. Ceux-ci ne sont cependant, en général, pas acceptés par le CPAS. Nous ne pouvons alors que les « dépanner » par quelques antidouleurs. Demandes liées à la santé mentale Nous ne comptabilisons ici que les demandes émises par le patient. Il ne s’agit en aucun cas de diagnostic médical, ni de constats liés à l’état de santé mentale perçu par le médecin et encore moins des demandes ou inquiétudes des travailleurs du réseau Relais Social. Les états de stress, d’angoisse, de dépressions ou encore les problématiques d’assuétudes sont bien évidemment beaucoup plus présents que ce que les chiffres ne montrent. 14 Concernant les assuétudes : Les personnes consommatrices de drogues illicites sont peu nombreuses à nous consulter. D’une part, parce que nous ne prescrivons pas de traitement substitutif, les usagers demandeurs de ce type de prise en charge sont orientés vers Diapason. Les consommateurs actifs, quant à eux, sont souvent en lien avec le « comptoir d’échange de seringues », où des consultations médicales et infirmières sont disponibles également. D’autre part, nous sommes très vigilants quant aux prescriptions de benzodiazépines, ce qui limite les demandes excessives, telles que nous les connaissons par périodes. Il s’agit donc de rester attentif aux abus. Angoisse, stress Dépression Sommeil Assuétudes Symptômes de type psychotiques Problèmes relationnels Autres Suivi traitement santé mentale Psychosomatique 2010 48 30 13 47 2011 64 34 19 32 2012 46 17 14 46 2013 48 30 15 24 11 2014 39 28 11 21 16 37 12 5 6 6 4 3 5 3 3 6 3 - - 118 95 107 - - 1 11 7 12 Les dépendances alcooliques, par contre, font partie de notre quotidien. La majorité de nos patients sans abri boit excessivement. Hormis quelques demandes de sevrage, nos patients ne nous consultent à ce sujet que pour les pathologies associées, somatiques ou psychiques. Les plaintes psychosomatiques se rencontrent fréquemment chez les « sans papiers ». Il est cependant difficile d’étiqueter une plainte de psychosomatique… surtout lorsque les examens de mise au point éventuels ne peuvent être réalisés. La souffrance de cette catégorie de population est particulièrement interpelant… En effet, comment vivre, sans pouvoir se projeter dans un futur ? Sans avenir ? Sans horizon meilleur que le rejet, la débrouille, sans savoir comment sera fait demain, sera-t-il expulsé ? Aura-t-il de quoi se nourrir ? Où dormira-t-il ? Où et comment pourra-t-il se soigner ? …. Les demandes AMU faites au CPAS se soldent bien trop souvent par un refus. Nous sommes donc contraints, nous aussi, de nous débrouiller… soigner à l’aveugle, donner des échantillons (que nous essayons le mieux adaptés possible…) La situation s’est vraiment dégradée cette année encore. Le nombre de suivis de prescriptions cependant indique une fidélisation et la nécessité ressentie de poursuivre un traitement et des entretiens individuels. Le médecin psychiatre est présent pour un avis ou un conseil, une fois par mois. Les patients ne lui sont orientés qu’après un avis du médecin généraliste du Relais Santé. Ceci, d’une part, pour éviter de déborder les consultations, de faire un tri entre ce qui peut être suivi par un médecin généraliste et, d’autre part, de travailler en concertation. Les consultations se font souvent en binôme, avec le travailleur social en lien avec la personne, ou en présence de notre infirmière. Ceci assurant le début d’un suivi cohérent. Il est convenu que la psychiatre ne prescrit pas, mais transmet ses propositions thérapeutiques au médecin envoyeur. Ceci permet de revoir le patient, de discuter avec lui de la consultation psychiatrique et de mettre en place le suivi proposé. 15 Difficultés rencontrées Le nombre de consultations médicales effectuées montre à quel point un service comme le Relais Santé est utile. Il serait opportun de pouvoir envisager une augmentation de l’offre en matière de consultations médicales. Nous manquons également de possibilité de mobilité vers d’autres lieux ou services. Du personnel supplémentaire permettrait de répondre de façon plus prompte aux demandes du réseau. Concernant les personnes en situation de séjour irrégulière, les difficultés récurrentes rencontrées avec la carte d’accès aux soins et les modalités d’accès à « l’aide médicale urgente » rendent la pratique médicale difficile, tant pour effectuer des mises au point que pour instaurer un traitement médicamenteux. L’orientation vers un médecin traitant reste également très compliquée. Les médecins libéraux refusant de plus en plus souvent de travailler avec les cartes santé ou les réquisitoires pour des problèmes de surcharge de travail administratif, de retard de paiement, de discontinuité d’octroi de cette carte santé, de patientèle déjà excessive… 3- PERMANENCES SOCIALES Elles ont lieu dans le cadre d’un travail en équipe pluridisciplinaire qui tient compte de chaque situation individuelle Objectif des permanences sociales Objectifs Aider la personne à retrouver ses droits en matière d’accès aux soins. Objectifs opérationnels Organiser des permanences sociales : durant les plages d’accueil, les lundis avant-midi, de 8h30 à 12h00 et les autres jours de la semaine, de 12h30 à 16h00. Proposer des rendez-vous pour les suivis ou les accompagnements. Vérifier que les conditions d’accès aux Recevoir la personne en entretien lors des consultations médicales sont remplies et que la consultations ou sur rendez-vous et prendre le personne fait bien partie du public cible. temps d’éclaircir sa situation. Effectuer les démarches administratives visant la Vérifier, aider ou accompagner la personne remise en ordre de mutuelle et autres modes dans ses démarches de mise en ordre d’accès aux soins. administrative concernant l’accès aux soins: mutuelles, statut mutuelliste, statut de séjour sur le territoire belge, aide médicale urgente… Encourager et informer les personnes quant à la Organiser des rendez-vous et recevoir les possibilité d’Aide Médicale Urgente et de carte personnes en entretien singulier. d’accès aux soins auprès du CPAS. Orienter vers le CPAS. Accompagner si nécessaire. Encourager et orienter la personne en séjour Orienter les personnes vers les services irrégulier sur le territoire belge dans des démarches adéquats. de régularisation de séjour. Accompagner ces personnes, éventuellement jusque chez l’avocat, pour les éclairer et les Aider à la compréhension de la législation et des procédures existantes en matière d’accès aux soins, informer de leurs droits et des procédures possibles. de régularisation de séjour, etc… Orienter et/ou accompagner la personne vers les Rester disponible, en dehors des périodes de services spécifiques liés à sa (ses) permanence, pour des rendez-vous ou des problématique(s). accompagnements. Être un lien entre ces patients déstructurés, en perte de repères et les CPAS ou autres services administratifs. 16 Être le lien entre le patient et le médecin lors des consultations médicales, en ce qui concerne les nécessités administratives en matière d’accès aux soins et d’accès aux traitements. Sur avis médical, prendre contact avec les services compétents afin que la personne puisse bénéficier des prestations médicales et pharmaceutiques de manière urgente si nécessaire, concernant notamment l’aspect financier. Informer, tant le médecin que le patient sur les modalités de l’AMU et/ou de la carte santé. Informer et orienter les personnes vers les structures d’aide dans le cadre des soins médicaux, aide financière et autres. Être présente, au Relais Santé, au moment des consultations médicales. Accompagner pour des consultations extérieures si nécessaire. Résultats obtenus Les démarches sociales pour les patients nous consultant sont souvent d’une complexité nécessitant patience et professionnalisme pour les démêler. C’est ainsi que nous distinguons les demandes sociales générales des demandes spécifiques à l’accès aux soins. Demandes sociales de type général 2010 Problèmes de logement 81 Problèmes économiques Problèmes d’emploi Problèmes administratifs (démarches avocat, CPAS…) Autre (tel, visites, accompagnements...) Démarches CPAS Démarches juridique Écoute 2011 2012 2013 2014 35 18 40 43 58 9 46 0 51 3 35 3 38 6 279 163 241 211 185 68 27 46 28 36 - - 85 44 154 69 31 93 79 30 119 2011 2012 2013 2014 12 48 19 5 34 12 74 63 11 67 30 6 71 11 3 116 Démarches liées à l’accès aux soins 2010 Mise en ordre de 18 mutuelle Réquisitoires 33 Autre 11 Carte accès aux soins 80 17 Démarches liées à l’accès aux soins 70 60 50 mutuelle 40 médecin traitant 30 réquisitoires 20 Autre 10 0 2010 2011 2012 2013 2014 Commentaires Les demandes de réquisitoires mentionnées dans le tableau ci-dessus ne concernent que celles où l’aide spécifique de l’assistante sociale a été nécessaire. Bien d’autres demandes de réquisitoires sont faites par le médecin, directement avec le patient. L’intervention de l’AS dans ce domaine a nettement diminué en 2013 et 2014. Notons cependant que face aux refus prévisibles, le médecin cherche à se « débrouiller » avec les moyens du bord et que les démarches pour des demandes de réquisitoires ne sont alors pas entamées. Le temps d’attente également entre une demande AMU et la réponse qui n’arrive parfois que 30 jours plus tard rend cette démarche obsolète… Remercions au passage les élèves de l’école sociale ELHA, qui dans le cadre d’un de leur cours, ont fait une récolte de vêtements et de médicaments qui nous sont bien utiles. Les demandes relatives aux cartes d’accès aux soins, ont, elles, presque doublé en 2014. Nous sollicitons très régulièrement le CPAS à ce sujet. Nous proposons également parfois à nos patients de les accompagner dans ces démarches. Nous servons alors de médiateur entre la personne demandeuse et le travailleur de la cellule étranger du CPAS. Un des rôles primordial de l’AS du Relais Santé est d’essayer de faire respecter les droits de nos patients en matière d’accès aux soins. Elle éclaircit la situation, vérifie que les conditions d’octroi sont remplies, défend les droits de nos patients et tente de comprendre le pourquoi d’un refus… et de l’expliquer à la personne concernée, avec calme et bienveillance. Elle désamorce ainsi nombre de conflits. Nous avons ainsi de nombreux contacts entre nos services. Des réunions de mise au point ont également eu lieu dans l’espoir de voir s’améliorer cette situation et de donner un véritable accès aux soins à ceux qui en ont besoin. (Pathologies chroniques, infectieuses, …) Des items concernant les démarches CPAS, les démarches juridiques et l’écoute montrent la part importante du travail social spécifique effectué au Relais Santé. L’écoute concerne le temps passé avec la personne pour éclaircir sa demande ou sa situation sociale, avant d’entamer quelque démarche nécessaire. Il s’agit aussi du besoin ressenti par la personne à exprimer ses difficultés, le besoin d’être face à une oreille attentive et bienveillante même si aucune démarche particulière n’est entamée. Les demandes sociales faites au Relais Santé débordent bien souvent le strict domaine de l’accès aux soins. Il a souvent été observé que les personnes déstructurées n’orientent pas nécessairement leurs requêtes vers les personnes ad hoc et d’autre part, il existe peu de services sociaux généralistes, notamment pour les personnes en situation de séjour irrégulier. Ainsi, lorsque la personne nous connaît, elle revient vers nous lorsqu’une question se pose. L’orientation n’est en général pas facile par manque de structure adéquate. 18 Statistiques d’assurabilité des patients pour l’année 2014 544 personnes ont fréquenté le Relais Santé du 1er janvier au 31 décembre 2014, en séjour régulier ou irrégulier. Patients en séjour régulier (belges et étrangers) : 275 personnes Sur un total de 275 patients : - 232 sont en règle d’assurabilité (84,36%) 167 bénéficient du statut BIM/OMNIO (72%) 65 sont en règle d’assurabilité, sans bénéficier du régime préférentiel (28%) - 10 ne sont pas en règle d’assurabilité (3%) - 3 ne sont pas affiliés auprès d’une mutualité (1%) - 8 peuvent prétendre à l’octroi de l’Aide Médicale Urgente auprès d’un CPAS (3%) - 22 dont nous ne disposons pas des informations nécessaires (8%) En conclusion pour les personnes en séjour régulier (belges et étrangers) : 84,36 % des patients en séjour régulier pouvant s’affilier auprès d’une mutuelle sont en règle d’assurabilité. Près des ¾ d’entre eux bénéficient d’un statut préférentiel BIM/OMNIO, chiffres plus ou moins équivalents à l’année 2013. Il est à noter que pour 8 % des patients en séjour régulier, nous ne disposons pas des informations nécessaires, permettant d’établir des statistiques complètes. La distinction est faite entre les patients pouvant prétendre à une mutuelle et les patients en règle de séjour mais ne pouvant toujours prétendre qu’à l’Aide Médicale Urgente. En effet, 8 personnes (soit 2,91 %) bénéficient d’un titre de séjour provisoire sur le territoire de la Belgique et ne remplissent pas encore les conditions nécessaires à l’ouverture d’un droit à une couverture soins de santé autre que celle liée à l’Aide Médicale Urgente. Ils doivent donc s’adresser au CPAS de leur lieu de résidence en matière de soins de santé. Patients en séjour irrégulier : 269 personnes Nous distinguons quatre catégories : - les personnes ayant introduit une demande de régularisation de séjour - les personnes n’ayant introduit aucune demande de régularisation de séjour - les personnes arrivant d’un pays de l’Union Européenne - les personnes pour lesquels nous n’avons aucune information quant à éventuelle procédure de régularisation Sur un total de 269 patients : - 65 ont bénéficié de l’octroi de l’Aide Médicale Urgente et/ou de la carte d’accès aux soins auprès du CPAS de Charleroi, pendant un trimestre au moins, soit 24,16 % d’entre eux - 204 n’ont bénéficié d’aucune aide en matière d’accès aux soins durant l’année 2014, soit 75,84 % En ce qui concerne la carte d’accès aux soins : Depuis sa mise en place en février 2009 par le CPAS de Charleroi, la procédure d’octroi de la carte d’accès aux soins a été plusieurs fois évaluée et modifiée. Nous pouvons constater que le nombre d’octroi a été revu à la baisse d’année en année, en ce qui concerne notre public cible, les conditions d’octroi se durcissant. En effet, notre public vit essentiellement dans les abris de nuit et/ou chez des connaissances à Charleroi et ne peut pas toujours apporter la preuve d’une résidence fixe à un endroit déterminé. Par ailleurs, ces personnes ne disposent pas toujours d’un document officiel attestant de leur véritable identité. 19 Il s’agit là de deux conditions nécessaires à l’introduction d’une demande auprès du CPAS, ce qui pose parfois de grosses difficultés en matière d’accès aux soins pour ces personnes n’ayant aucune autre ressource. L’accès à l’Aide Médicale Urgente pour des personnes souffrant des grosses pathologies, de maladies chroniques est parfois très fastidieux. Au cours de l’année 2014, très peu de personnes fréquentant le Relais Santé ont pu bénéficier de la carte d’accès aux soins (24,16 %). Celles qui ont pu y prétendre ont été orientées vers la médecine générale classique, l’ouverture d’un Dossier Médical Global étant nécessaire et notre mission étant l’orientation en médecine générale dès que la situation le permet. Malheureusement, certaines d’entre elles sont régulièrement réapparues, entre les périodes d’octroi, les décisions de prolongation de cette carte n’étant pas prises dans un délai suffisamment court, engendrant ainsi un vide dans la prise en charge. Certains médecins généralistes, à force de ne pas être honorés de leurs consultations, ne reçoivent plus les personnes tant qu’elles ne sont pas en possession de leur carte santé. Elles sont alors redirigées vers le Relais Santé pendant ce laps de temps, ce qui va à l’encontre des objectifs visant à l’intégration dans le réseau de soins classique et à la fidélisation à un médecin traitant. Par ailleurs, sur les 65 patients qui ont pu bénéficier d’une aide liée à l’Aide Médicale Urgente (sous forme d’un accord de principe ou d’une carte santé), la majorité d’entre eux n’en ont bénéficié que durant un seul trimestre, et non durant toute l’année. Pour les patients connaissant une situation instable et/ou dont le comportement général reste trop déstructuré, nous avons sollicité le CPAS ponctuellement pour l’obtention de réquisitoires, démarche de moins en moins aisée en raison du durcissement des conditions. 2010 2011 2012 2013 Patients en séjour régulier ayant droit à une couverture mutuelle Parmi ceux-ci: * En règle d'assurabilité 211 (41,13 %) 198 (35,23 %) 217 (36,41 %) 301 (47,18%) dont: statut BIM/OMNIO dont: sans régime préférentiel 125 (59,24 %) 133 (67,17 %) 138 (63,60 %) 189 (62,79%) 58 (27,49 %) 56 (28,28 %) 74 (34,10%) 79 (26,25%) * Pas en règle d'assurabilité * Pas d'inscription auprès d'une mutuelle * Pas d'informations suffisantes Patients en séjour régulier ayant toujours droit à l'Aide Médicale Urgente Patients en séjour irrégulier 2014 267 (49,08%) 183 (86,73 %) 189 (95,45 %) 212 (97,70 %) 268 (89,04 %) 232 (86,89%) 167 (62,55%) 65 (24,34%) 4 (1,90 %) 9 (4,55 %) 5 (2,30 %) 6 (1,99%) 10 (3,75%) 0 (0%) 24 (11,37 %) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 3 (1%) 24 (7,97 %) 3 (1,12%) 22 (8,24%) 9 (1,75 %) 46 (8,19 %) 25 (4,19 %) 1 (0,16%) 8 (1,47%) 293 (57,12 %) 318 (56,58 %) 354 (59,40 %) 336 (52,66%) 269 (49,45%) 20 Statut indépendant Statut 0% 0% ordinaire 28% 2014 BIM/OMNIO 72% 4- PERMANENCES INFIRMIÈRES Objectifs Dispenser des soins infirmiers, veiller au bien être des personnes Sensibiliser chacun de l’importance de la santé et des soins à apporter au corps Être disponible pour des entretiens de soutien et de création du lien. Etre mobile et répondre aux besoins ponctuels Objectifs opérationnels Organiser des permanences infirmières: durant les plages d’ouverture du Relais Santé, les lundis de 8h30 à 12h00 et les autres jours de la semaine de 12h30 à 16h00. Se déplacer pour aller vers l’usager et lui montrer l’importance que nous accordons à sa santé et à son corps, pour que dans un deuxième temps, il puisse se réapproprier la demande et la préoccupation en ce qui concerne les soins et le bien-être Veiller à l’aspect éducationnel, notamment en Apprendre à nos patients la nécessité de se laver, termes de santé et à d’hygiène pour un public notamment avant une consultation n’en ayant parfois que des connaissances basiques Donner une douche ou inciter la personne à utiliser celle-ci Promulguer des conseils d’hygiène Donner éventuellement un rendez-vous au Relais Santé avant toute consultation de spécialiste. Être l’interlocuteur privilégié entre le médecin et Prendre contact directement avec le médecin le patient, que ce soit le médecin du relais santé, concerné un médecin généraliste ou un médecin hospitalier. Veiller au suivi du dossier médical et y joindre Tenir à jour et actualiser le dossier médical toute information utile Collecter les données médicales nécessaires chez les anciens médecins ou les rapports de consultations extérieures ou d’hospitalisation Veiller au respect des rendez-vous, les rappeler à l’usager Accompagner le patient si nécessaire Créer et maintenir le lien avec les services Organiser un travail de réseau autour de la hospitaliers personne Organiser les suivis de soins, Rendre visite à nos patients hospitalisés de Préparer la sortie d’hospitalisation et la manière à maintenir le lien et à sensibiliser le convalescence en concertation avec les différents personnel soignant. partenaires concernés et le patient. Mettre en place des relais dans le réseau Relais 21 Social Organiser la convalescence éventuelle Informer les travailleurs sociaux des nécessités de soins et de suivi Etre disponible pour les soins et le soutien des personnes fragilisées Mettre à disposition un lit au Relais Santé Offrir la possibilité de pouvoir se « poser » quelques temps au Relais Santé lorsqu’une situation individuelle est préoccupante, que ce soit pour des problèmes de santé somatique ou mentale. Aller à la rencontre des personnes lorsqu’elles sont en incapacité, physique ou psychologique, de se déplacer jusqu’au Relais Santé Tenir des permanences extérieures fixes : Jeudi, de 17 à 18h00: accueil de soirée, en période hivernale Vendredi, de 7h30 à 8h30 : abri de nuit « Dourlet » dans le cadre du suivi des prioritaires santé surtout Collaborations ciblées avec Carolo Rue : aller en rue ou en squat suivant les nécessités Etre mobile dans les services lorsque la situation le requiert Aider à la gestion des médicaments et au suivi des Accompagner à la pharmacie si nécessaire soins Gérer les médicaments en les gardant au Relais Santé avec une délivrance fractionnée, en concertation avec les personnes Veiller à la compliance aux traitements et au suivi des prescriptions Résultats obtenus Pour une même personne, plusieurs demandes peuvent être exprimées et ont été encodées ci-dessous. Hygiène Pansements Injections Soins de pieds Autre Démarches administratives Prise de paramètres Conseils et mise au point traitement Prises de sang Prise de RDV Gestion des médicaments Actes infirmiers (bouchon oreille, enlèvements fils, paramètres…) Education (sexuel, hygiène, …) 2010 146 232 80 166 218 - 2011 116 198 75 146 67 24 16 2012 185 237 84 115 136 102 - 2013 176 197 112 90 140 63 - 2014 240 378 69 161 176 78 - - 5 117 107 124 9 32 202 4 20 405 1 513 5 506 1 713 22 12 86 98 92 - - - - 36 22 Nombre de jours de repos au Relais Santé 2010 241 jours 37 personnes 2011 116 jours 23 personnes 2012 127 jours 38 personnes 2013 81 jours 25 personnes 2014 47 jours 14 personnes Commentaires Les soins d’hygiène restent une part importante du travail de l’infirmière. En effet, cette notion n’est, en général, pas une priorité pour notre public mais bien un apprentissage ou un réapprentissage. Notons que ces soins d’hygiène sont l’occasion pour ces personnes en rupture, de se rendre compte qu’il est bon de se soigner, de se réapproprier les préoccupations de bien-être possible. Les gestes de l’infirmière, dans leur souci de soins apportent un confort parfois oublié. Le toucher est un élément important dans les soins de santé, et notamment dans la prise en charge de la santé mentale et de l’auto exclusion dont souffrent ces personnes. Le nombre de pansements réalisés est en augmentation en 2014. Ils concernent avant tout des blessures dues aux violences liées à la vie en rue et en deuxième lieu, les suites opératoires. Notons que les hôpitaux nous orientent ces personnes pour le suivi des soins. Les soins de pieds qui avaient diminué en 2013 ont remontés en 2014. La gestion des médicaments est, lui, en nette augmentation. Ceci est sans doute à mettre en relation avec les nombreuses pathologies de la santé mentale auxquelles nous sommes confrontés. Le nombre de « jours de repos » à nettement diminuer en 2014. Ceci s’explique par une offre inférieure de notre part. Nous avons déménagé au mois de juillet et nos locaux actuels ne se prêtent pas à un accueil en journée. Concernant les assuétudes : Les dépendances aux opiacés et cocaïne sont dirigées vers Diapason ou vers le comptoir d’échange de seringues, où des consultations médicales et soins infirmiers sont disponibles. Les dépendances alcooliques, par contre, sont légion dans notre public. Une difficulté bien réelle face à ces problématiques est le manque de place chronique dans les structures de soins adaptées ainsi que le seuil d’accès bien trop élevé pour notre population de personnes déstructurées. La procédure pour une entrée à l’hôpital pour une cure est d’un tel niveau d’exigence que peu de patients sans abri y arrivent. Accéder à une postcure tient également du parcours du combattant. Notre travail, ici, consiste alors à encourager puis soutenir la demande. Les délais tellement longs découragent cependant la plupart de nos patients. En effet, il est bien difficile d’arrêter de boire en étant à la rue… des sevrages « sauvages » sont parfois tentés par ces personnes, avec les risques médicaux bien connus. Des relais à bas seuil en aval de notre service manquent cruellement. Ainsi, l’infirmière continue à suivre quelques patients à leur domicile alors que notre mission aurait dû s’arrêter là. Il s’agit, notamment de suivi de soins d’hygiène et de soins du logement. Ceci se fait en collaboration directe avec d’autres services du réseau. 23 DEUXIÈME PARTIE AXE 2 : CRÉATION ET RENFORCEMENT D’UN CIRCUIT DE SOINS PRATICABLE ET ORIENTATION VERS LE CIRCUIT DE SOINS CLASSIQUE 1- Accès à la médecine générale Un de nos objectifs est d’orienter le patient dès que possible vers la médecine de première ligne dans le cadre du suivi global de la santé. Il est cependant difficile d’atteindre cet objectif. Diverses causes peuvent être mises en exergue : - Le manque de médecins généralistes au centre-ville de Charleroi rend difficile l’orientation. Beaucoup de médecins refusent de nouveaux patients. - Notre public respecte difficilement un horaire, un rendez-vous et se montre, à ce point de vue-là, peu fiable - Le médecin sollicité doit pouvoir accepter de pratiquer le tiers payant, ce qui n’est pas une obligation en médecine générale et cependant indispensable à notre population - Les demandes médicales de nos patients sont le plus souvent ponctuelles, nous ne voyons que peu de pathologies chroniques avec un suivi régulier instauré. Ceci demanderait encore un peu de temps éducatif supplémentaire et un grand travail de conscientisation. Le relais proposé ne se fera donc que plus tard…. Ou pas du tout - Nos patients demandent beaucoup de temps d’écoute, ce qui n’est pas toujours possible en médecine générale. - L’accroche s’est faite au Relais santé et ils n’ont aucune envie de consulter ailleurs. C’est pourquoi, entre autre, nous proposons de poursuivre les soins infirmiers et les suivis sociaux encore un temps chez nous, pour ne pas rompre le lien. - Concernant les personnes en situation de séjour irrégulière, l’accès à la carte santé et / ou à l’aide médicale urgente reste un problème très fréquent, rendant les relais difficiles, et bien trop rares. Les chiffres repris dans les statistiques sociales sont révélateurs à ce sujet. Ainsi, en 2014, 78 personnes ont été orientées vers un médecin généraliste. Nous manquons cependant de suivi pour savoir s’ils l’ont vraiment consulté ou si le relais n’aura été que théorique. Certains d’entre eux reviennent au Relais Santé. Soit qu’ils ne s’entendent pas avec le médecin, soit qu’ils ont déménagé ou encore qu’ils ont perdu leur logement et se retrouvent une fois de plus à la rue. Collaborations avec les Maisons Médicales Des contacts privilégiés existent maintenant avec plusieurs maisons médicales. Quatre conventions de collaboration ont ainsi été signées avec des Maisons Médicales : La Glaise, Médecine pour le Peuple, la maison médicale de Dampremy et La Montagnarde. Celles-ci acceptant d’inscrire nos patients lorsqu’ils trouvent un logement dans leur site d’intervention et ceci, même si les listes d’inscriptions sont saturées. Cette collaboration étant utile également dans le cadre du projet Housing First. Notre visibilité se confirme et notre travail est de plus en plus reconnu par les services de soins classiques, ce qui positionne véritablement le Relais Santé en « avant-première ligne de soins », en complément de ce qu’il est convenu d’appeler la première ligne de soins pour ce qui est de la médecine générale et la deuxième ligne en parlant des hôpitaux et des médecins spécialistes. Dans la préoccupation toujours de garder notre objectif d’orientation et de création de liens en médecine générale, nous nous informons systématiquement de la présence ou non, actuelle ou ancienne, d’un médecin avec qui le patient pourrait ou aurait pu avoir un lien. La question du médecin traitant est donc abordée d’emblée, manière également de préparer la sortie du Relais Santé et d’émettre l’idée qu’un médecin généraliste reste le pilier central de la santé. 24 Médecins traitants N’ont pas de MT Ont un MT On ne sait pas Total 2010 415 80.9% 95 18.5% 3 0.6% 513 2011 458 81,5% 98 17,4% 6 1,1% 562 2012 496 81,5% 95 15,6% 18 2,9% 609 2013 489 78.3% 124 18.7% 26 2.8 639 2014 404 74.3% 129 23.7% 11 2% 544 Parmi les personnes nous déclarant avoir un médecin traitant, nous investiguons le fait de savoir si celuici est encore en contact avec le patient ou encore de savoir s’il est accessible géographiquement, nos patients changeant très fréquemment de lieu de vie. Ici aussi, nous ne nous fions qu’aux déclarations de la personne. Certains, pour pouvoir bénéficier des services du Relais Santé, nous cachent l’existence d’un médecin généraliste pourtant accessible. Lorsqu’il est connu mais inaccessible, nous prenons contact avec lui dans le cadre du suivi de soins. Difficultés géographiques 2- 2010 25 4.9% 2011 36 6.4% 2012 27 4 .4% 2013 31 5.1% 2014 34 6,3% Collaboration avec les hôpitaux Il arrive régulièrement que nous accompagnions nos patients lors de leurs consultations chez des médecins spécialistes, ceci pour plusieurs raisons: D’une part, du côté du patient : cet accompagnement nous permet de le rassurer et de l’encourager, surtout lorsqu’il se sent incapable tout seul ou encore lorsque son comportement risquerait d’être inadéquat (agressif ou de fuite, le plus souvent). Ensuite, cela permet de lui rappeler son traitement ou ses rendez-vous futurs et de déjà entamer le suivi des soins. Avant la consultation, nous prenons également le temps de travailler les notions indispensables d’hygiène et proposons parfois une douche ou le change de sous-vêtements si cela est nécessaire. Notre rôle est avant tout éducatif. D’autre part, du point de vue du médecin et du travail en réseau, cela nous permet de rassurer également le médecin consulté et ainsi améliorer la communication et le travail conjoint. Il est parfois important d’être, en quelque sorte, l’interprète du patient, voire son médiateur. Comme souligné plus haut, notre spécificité est d’être à l’intersection du social et du médical. Nous rendons également visite à nos patients hospitalisés de manière à anticiper la sortie et de pouvoir organiser la période de convalescence éventuelle. De plus en plus fréquemment, nous sommes sollicités par les hôpitaux (services sociaux, personnel infirmier ou médecins) lorsqu’une personne sans abri est hospitalisée. Nous pouvons ainsi négocier la sortie dans les meilleures conditions possibles. 25 TROISIÈME PARTIE AXE 3 : TRAVAIL EN RÉSEAU ET RENCONTRE DES PERSONNES DANS LEUR LIEU DE VIE 1- Travail en réseau et permanences extérieures Dès la création du Relais santé, il nous a paru indispensable d’aller à la rencontre des personnes sur leurs lieux de vie. Nous avons ainsi mis en place des permanences dans différents services du réseau Relais Social. Ces besoins ont cependant évolués depuis la création du Relais Santé. Ainsi, grâce à la convention SASS/RSt, une infirmière travaille ¼ temps pour le Relais santé et participe aux travail de collaboration avec le SASS. Le reste de son temps de travail est presté au Rebond. Ce lien direct est précieux pour le suivi commun des patients et le partage d’informations utiles. Depuis lors, les permanences du lundi organisées au Rebond, ont perdu de leur utilité et n’ont plus eu lieu. En 2014, grâce au soutien, sous forme de points APE, accordé dans le cadre du plan d’accompagnement de la réglementation communale sur la mendicité, nous avons pu engager une infirmière supplémentaire. Celle-ci travaillant mi-temps pour le projet « Housing First Belgium-Charleroi » et mi-temps disponible pour du travail de rue. Elle collabore directement avec l’équipe d’éducateurs de rue du Carolo Rue et avec le assistants sociaux « hors les murs » de la cellule SDF du CPAS de Charleroi. Deux avantages inestimables en ont découlé : d’une part, la prise de contact, la création d’un lien et la sensibilisation aux problèmes de santé avec des personnes qui ne se seraient pas rendues au Relais Santé sans cela, et d’autre part, la connaissance rapprochée des travailleurs d’autres services avec lesquels nous collaborons bien plus facilement. Ceci nous permet de rappeler que nous sommes également disponibles à la demande et que nous nous déplaçons pour rencontrer une personne là où elle se trouve si nécessaire Le rapport d’activité concernant ce travail spécifique se trouve en annexe du présent rapport. Organisation des permanences Les jeudis, de 17 à 18h00: un médecin, l’infirmière, l’assistante sociale ou l’accueillante, à tour de rôle, assurent une permanence à l’accueil de soirée, durant la période hivernale. Les vendredis, de 7h30 à 8h30: l’infirmière et l’assistante sociale se rendent à l’abri de nuit de la rue Dourlet. La coordinatrice de cet ADN y est présente à ce moment-là pour permettre une meilleure communication et le passage des informations utiles entre les deux équipes. Ces permanences du matin sont donc l’occasion de partager des informations utiles concernant les inquiétudes de santé des patients, voir de les orienter vers les consultations du Relais Santé l’après-midi. Une collaboration étroite avec les abris de nuit, mise en place grâce aux permanences effectuées chaque semaine, a fait naître le concept de « prioritaire santé ». En effet, lorsqu’une personne est malade, rendant véritablement inhumain le fait de dormir en rue, le médecin du Relais Santé lui fait une attestation qui sera prise en compte lors de l’accueil à l’abri de nuit. Une durée de maximum une semaine à la fois est mentionnée, pendant laquelle, cet usager malade est sûr d’avoir un lit. Ces priorités santé ne concernent que les pathologies aiguës. Nous n’avons pas les moyens d’octroyer des priorités santé aux personnes souffrant de pathologies chroniques, en dehors des épisodes d’acutisation. Il s’agit d’une avancée précieuse dans ces situations délicates. Le revers de la médaille étant bien évidemment la multiplication des demandes émanant d’usagers pour des plaintes diverses et la nécessité de refuser, ce qui n’est jamais facile Convention SASS/Relais Santé Depuis 2010, le Relais Santé a signé une convention de collaboration avec le SASS : Structure d’Accueil Socio-Sanitaire du CPAS de Charleroi, mettant à disposition une infirmière ¼ temps. 26 Le SASS est une structure d’accueil de nuit de maximum 6 lits, hébergeant des personnes en fragilité particulière, de par leurs problèmes de santé psychique ou somatique. Les travailleurs sociaux du SASS leur propose un accompagnement en journée, destiné à mettre leur situation administrative en ordre, de chercher avec eux une solution d’hébergement plus pérenne, de les soutenir dans des démarches de soins,… La plupart des hébergés montrent d’énormes lacunes éducatives et nécessitent un soutien ou ont besoins d’être sollicités et encouragés pour des actes quotidiens paraissant banaux. Ainsi l’utilité de l’infirmière s’est montrée rapidement indispensable pour tout ce qui concerne l’aspect d’éducation à la santé, pour le travail de l’hygiène, (prendre sa douche, ranger sa chambre, changer les draps du lit, se dévêtir pour dormir,… ), elle veille également au suivi des traitement médicamenteux, prépare les piluliers et veille au respect des rendez-vous médicaux. Elle y est présente 4 jours par semaine, de 8h00 à 10h00. Le jeudi est le moment de la réunion inter-équipes où sont présents les travailleurs sociaux du SASS, les infirmières et le médecin du Relais Santé. Chaque situation est revue et les projets actualisés. Les nouvelles candidatures à l’hébergement y sont également réfléchies et analysées. Nous constatons que ces périodes de repos, à l’abri du stress de la rue, le fait de savoir où ils passeront leurs journées et leurs nuits, se poser dès 19h00 pour ne devoir quitter l’abri qu’après 10h00, rassure énormément la personne et permet aux travailleurs de poser un « diagnostic » psycho-médico-social plus adéquat. En effet, les symptômes se précisent… ou disparaissent… le contact s’établit, et de nouveaux projets de vie peuvent alors être soutenus et encouragés. 2- Mobilité des travailleurs du Relais Santé Accompagnements et visites sur les lieux de vie des personnes Face à certaines situations plus spécifiques, nous assurons également des accompagnements, des visites sur les lieux de vie, des consultations ou avis médical là où le patient se trouve. Chaque membre de l’équipe se rend disponible, en fonction des disponibilités de chacun, pour rencontrer ou accompagner la personne lorsque cela s’avère être utile. La collaboration directe de l’infirmière mobile nouvellement engagée avec les différents services actifs en rue se montre d’une utilité incontestable. 3- Lieu de rencontre de nos patients La majorité des patients sont rencontrés au Relais Santé lors de nos permanences et consultations. Cependant, d’autres sont vus pour la première fois dans d’autres services du réseau social ou de soins. Ceux-ci ne sont pas comptabilisés dans nos statistiques. En effet, lors de nos permanences extérieures, nous n’indiquons que celles avec qui nous avons effectué un travail sur place. Or, l’objectif principal de ces permanences dans les services étant bien d’aller à la rencontre des personnes, de créer un lien pour les faire bouger ensuite, il ne s’agit donc pas du nombre de contacts créés. Les statistiques globales concernant le travail en réseau, les accompagnements ou les suivis conjoints, que ce soit dans les services du réseau Relais Social ou dans les structures de soins conventionnelles, sont reprises dans la partie « recueil de donnée ». 27 QUATRIÈME PARTIE RECUEIL DE DONNÉES ET STATISTIQUES (2010-2015) Le recueil de données repris ci-dessous reprend les principaux items demandés dans le décret des relais santé. Notons cependant que les questionnements concernant le niveau de scolarité, le parcours professionnel ou encore la langue maternelle sont souvent mal perçus par nos patients et ne donnent que peu de réponses fiables. Nous avons donc préféré abandonner ces items. Notre récolte de données se fait lors de la première rencontre de la personne au cours de l’année civile pour ce qui concerne sa situation sociale ou familiale. Nous avons ainsi une photographie de l’ensemble de la population nous ayant consulté au cours de l’année. D’autres statistiques reprenant notre activité quotidienne sont également tenues à jour à la fin de chaque permanence. DONNÉES RELATIVES AUX PERSONNES ET À LEUR SITUATION 1. Données individuelles Différents items ont été interrogés de manière à cibler le public nous consultant. Répartition suivant le sexe et l’âge Femmes Hommes Total 2010 131 25.5% 382 74.5% 513 2011 110 19,6% 452 80,4% 562 2012 98 16,1% 511 83,9% 609 2013 107 16.7 532 83.3% 639 600 2014 121 22,2% 423 77,8% 544 SEXE 500 400 300 Femmes 200 Hommes 100 0 2010 2011 2012 2013 2014 Hommes - 18 ans 18 à 25 ans 26 à 60ans + 61 ans ? 2010 22 6% 59 15% 290 76% 8 2% 3 1% 2011 18 4% 69 15% 348 77% 12 2.5% 5 1,5% 2012 29 5,7% 71 13,9% 401 78,5% 8 1,5% 2 0,4% 2013 14 2.7% 76 14.3% 428 80.4% 10 1.9% 4 0.7% 2014 17 4% 55 13% 339 80% 11 3% 1 28 Femmes 2010 24 18% 15 11% 86 66% 6 5% 0 - 18 ans 18 à 25 ans 26 à 60 ans + 61ans ? 2011 14 12,5% 13 12% 76 69% 6 5,5% 1 1% 2012 9 9,2 % 16 16,3 % 66 67,3% 7 7,2% 0 2013 8 7.4% 20 18.7% 77 71.9% 2 2% 0 Homme 2014 2014 23 19% 13 11% 83 69% 2 2% 0 Femme 2014 - 18 ans - 18 ans 18 à 25 ans 18 à 25 ans 26 à 60ans 26 à 60 ans + 61 ans + 61ans ? ? Commentaires La catégorie d’âge principale reste les jeunes adultes (26-60 ans) Suivant la situation de séjour et la récurrence Devant le nombre impressionnant de personnes sans titre de séjour en règle qui nous sollicitent, nous avons tenté de relever pour chacun d’eux leur situation administrative. Il arrive cependant bien souvent que l’individu même ne sache pas (ou plus) exactement où il en est dans les procédures entamées. Régulière Nouveaux patients Anciens patients Total 2010 2011 2012 247 40,5% 2013 172 27% 130 20.3% 302 47.3% 2014 156 29% 119 22% 275 51% 138 151 151 82 93 96 220 42,9% 244 43,5% 2010 2011 2012 253 41,5% 101 16,6% 354 58% 2013 184 28.8% 152 23.9% 336 52.7% 2014 143 26% 126 23% 269 49% 223 241 70 73 293 57,1% 314 56% Irrégulière Nouveaux patients Anciens patients Total 29 300 200 Régulier 150 Nouveaux patients 100 Anciens patients 50 Irrégulier 250 200 Nouveaux patients 150 Anciens patients 100 50 0 0 2010 2011 2012 2013 2014 2010 2011 2012 2013 2014 Concernant les patients en règle de séjour, le nombre absolu a légèrement diminué, tant pour les nouveaux que pour les récurrents (- 25 par rapport à 2°13). Le nombre relatif a, quant à lui, légèrement augmenté. Les « récurrents » continuent à représenter 1/4 des personnes. Pour les personnes sans titre de séjour valide, on constate une diminution nette du nombre de nouveaux patients, alors que le nombre de récurrents ne diminue que très peu. 400 300 Régulier 200 Irrégulier 100 0 2010 2011 2012 2013 2014 En fonction du pays d’origine Notons que l’origine des personnes nous intéresse particulièrement concernant l’accès aux soins, dans le sens où les modalités administratives en dépendent. De même que la situation de séjour sur le territoire belge. C’est ainsi que nous avons différencié les origines étrangères faisant partie ou non de l’Union Européenne. Belgique Belgique 2010 2011 2012 2013 2014 180 35% 174 31% 183 30% 251 39.2% 239 43,9% 2010 6 8 6 2011 7 5 5 2012 16 1 5 2013 18 2 5 2014 10 4 3 Union Européenne Bulgarie Espagne France 30 Hongrie Italie 9 Lettonie Pologne Portugal 1 2 1 5 7 8 10 9 1 3 1 0 0 1 1 2 Roumanie Total 32 28 17 16 18 62 58 49 53 51 12% 10,3% 8% 8.4% 9.4% Concernant l’accès aux soins pour les personnes issues de la communauté européenne, les modalités sont souvent bien plus compliquées que pour ceux de pays en dehors de celle-ci. La Roumanie et la Bulgarie sont donc les deux pays les plus souvent évoqués. Hors Union Européenne Afghanistan Albanie Algérie Angola Apatride Arménie Bénin Burundi Burkina Faso Cambodge Cameroun Cap vert Chine Colombie Congo Côte d’Ivoire Croatie Djibouti Egypte Géorgie Guinée Ile Maurice Inde Iran Irak Jordanie Kenya Kosovo Liban Macédoine Madagascar Mali Maroc Mauritanie Nigeria Pakistan Palestine 2010 1 121 1 2 1 1 2 1 4 2011 1 2 153 2 3 2 1 3 2 2012 2013 2 182 166 1 3 1 1 1 1 4 1 2 5 8 11 1 1 1 9 6 1 7 2 1 1 16 2 1 9 2 1 2 2 1 1 2 5 1 4 2014 1 2 117 12 4 3 2 1 5 9 6 1 3 1 1 5 1 4 3 1 3 4 10 1 5 1 3 2 7 4 56 1 69 1 4 1 7 3 85 1 3 6 1 3 80 1 1 8 1 1 52 1 3 1 31 Pérou Russie Rwanda Sénégal Serbie Sierra Léone Slovaquie Somalie Soudan Sri Lanka Syrie Tanzanie Tchad Tchétchénie Togo Tunisie Turquie On ne sait pas Total 4 1 4 5 1 1 1 1 5 4 3 3 1 1 6 1 3 1 1 4 1 1 1 1 1 1 1 3 1 1 3 1 1 2 1 1 1 2 9 4 3 329 58,7% 3 3 5 4 5 270 53% 2 1 16 2 5 376 62% 1 12 7 334 52.4% 1 8 4 4 253 46.7% L’Algérie et le Maroc restent les deux pays les plus représentés 400 Pays d'origine 350 300 250 Belgique 200 Union Européenne 150 Hors Union Européenne 100 50 0 2010 2011 2012 2013 2014 En fonction du mode de vie Vit chez des amis Vit en couple/ famille nucléaire Vit dans famille d’origine 2010 76 14.8% 2011 98 17,4% 2012 73 12% 2013 55 8.6% 2014 38 7% 77 15% 76 13,5% 80 13% 76 11.9% 72 13,2% 88 17.2% 72 12,8% 57 9,5% 48 7.5% 48 8,8% 32 Vit seul On ne sait pas Total 253 49.3% 19 513 296 52,7% 20 3,6% 562 355 58,3% 44 7,2% 609 429 67.1% 31 4.9% 639 366 67,3% 20 3,7% 544 La plupart nous déclarent donc vivre seuls ou chez des amis, ce qui, d’une façon pratique et réaliste revient au même. En effet, l’hébergement chez des amis est souvent une ressource temporaire et rarement de longue durée. 48 nous disent habiter dans la famille d’origine, desquels 40 sont mineurs suivant les chiffres vus plus haut. La grande majorité est également célibataire. La proportionnalité reste stable, d’année en année. Etat civil 2010 341 66.5% 59 11.5% 11 2.1% 44 8.6% 14 2.7% 44 8.6% 2011 412 73,3% 53 9,4% 14 2,5% 49 8,7% 17 3% 17 3% 2012 447 73,4% 57 9,4% 11 1,8% 45 7,4% 20 3,3% 29 4,8% 2013 465 72.7% 56 8.8% 13 2.1% 66 10.3% 14 2.1% 31 4.8% 2014 400 73,5% 49 9% 9 1,7% 57 10,5% 12 2,2% 17 2,9% 9 0 2011 364 64,8% 64 11,4% 47 8,4% 29 5,2% 14 2,5% 6 1,1% 2 0,4% 2 0,4% 2 0,4% 0 10 2 0.4% 0 1 0 ,2% 0 2012 373 61,2% 73 12% 45 7,4% 23 3,8% 17 2,8% 3 0,5% 1 0,2% 1 0,2% 1 0,2% 1 0,2% 0 0 2013 374 58.5% 76 11.9% 52 8.1% 21 3.2% 26 4% 8 1.2% 4 0.7% 4 0.7% 1 0.2% 1 0.2% 2 0.4% 0 2014 327 60,1% 58 10,7% 55 10,1% 40 7,4% 13 2,4% 8 1,5% 4 0.7% 0 8 2010 313 61% 56 10.9% 55 10.7% 28 5.5% 19 3.7% 9 1.8% 6 1.2% 1 0.2% 0 177 34.5% 23 4.5% 167 30% 31 5,5% 165 27,3% 71 11,5% 200 30.6% 65 9.5% Célibataire Marié Veuf/veuve Divorcé Séparé Situation inconnue Nombre d’enfants 0 1 2 3 4 5 6 7 11 Ont des enfants : total Pas d’information 2 0,4% 2 0,4% 0 1 0,2% 183 33,6% 34 6,3% 33 Vit avec eux Non Oui 2010 140 79% 37 21% 2011 127 76% 40 24% 2012 123 74,5% 42 25,5% 2013 171 85.5% 29 14,5% 2014 138 76% 45 24% La grande majorité se déclare donc être célibataire et sans enfant 33% ont des enfants, dont 76% ne vivent pas avec eux. Nous n’avons pas cherché à savoir où étaient placés ces enfants, ceci n’entre pas dans le cadre direct de nos préoccupations sauf éventuellement, lors de consultations individuelles et de plaintes ou de souffrance s’y rapportant. En fonction du lieu de vie Nous avons cherché à connaître le lieu de vie de nos patients, ainsi que le type d’hébergement fréquenté. Ceci nous permet d’une part de vérifier l’adéquation de notre service avec ses objectifs, notamment en termes de public cible, mais aussi de mieux cerner les difficultés liées aux lieux de vie des personnes, notamment en lien avec la santé ou l’hygiène. Entité de Charleroi Charleroi ville Couillet Dampremy Gilly Gosselies Goutroux Jumet Lodelinsart Marchienne-au-Pont Marcinelle Monceau-sur-Sambre Montignies-sur-Sambre Mont-sur-Marchienne Roux Total 2010 372 72% 6 4 14 2 2 15 13 16 20 2 15 10 2 493 96% 2011 424 75,5% 3 3 7 2 12 13 29 12 3 12 14 1 535 95% 2010 2011 2012 435 71,3% 3 12 11 2014 414 76.1% 4 8 8 2 1 19 23 27 16 20 2013 473 74% 2 6 10 1 1 12 7 18 18 16 24 24 565 92,6% 612 95.7% 513 94% 2012 2013 2014 1 5 4 19 14 3 21 11 Autres localités Anderlues Binche Bouffioulx Bruxelles Carnières Châtelineau Châtelet Chimay Corroy Le Château Courcelles Couvin 1 2 1 1 1 1 3 1 2 2 2 1 1 1 1 1 34 Crisnée Fleurus Fraire Florennes Fontaine l’Evêque Gerpinnes Goutroux jemappe Jemeppe-sur-Sambre La Louvière Leuze Liège Malone Manage Mons Montignies-le-Tilleul Nalinnes Namur Roselies Souvret Thuin Trazegnies Verviers On ne sait pas 1 1 1 2 1 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 10 20 4% Total 1 12 29 5% 1 3 35 44 7,4% 10 27 4.3% 19 31 6% 2014 Entité de Charleroi Autres localités En fonction du type de logement ou d’hébergement Le questionnement quant aux modalités de logement nous permet de constater l’adéquation de notre travail au public cible visé. Situation de logement : On ne sait pas 2010 288 56% 225 44% 0 Total 513 Sans logement Avec un logement 2011 356 63,4% 199 35,4% 7 1,2% 562 2012 479 78,6% 118 19,4% 12 2% 609 2013 462 72.3% 164 25.7% 13 2% 639 2014 388 71% 141 26% 15 3% 544 35 Parmi les personnes vivant dans un logement Logement privé 2010 2011 2012 2013 225 199 118 125 6 4 5 7 - - 33 32 Vit dans un logement insalubre Vit chez une personne de la famille 2014 n=141 113 80,14% 3 2,12% 25 17,73% Parmi les personnes sans logement (388 en 2014), Nous distinguons ceux qui sont réellement sans abri, de ceux qui bénéficient d’un autre type d’hébergement. Nous avions initialement voulu suivre ici les indications de la FEANTSA. Cependant, sur le terrain, il nous est difficile d’identifier avec justesse les critères émis et avons donc simplifié notre mode de recueil. . Sans-abris 2010 2011 2012 2013 Vit en rue 23 26 26 36 Vit en rue + hébergement d’urgence Vit en squat 149 193 227 244 6 15 24 25 Total 182 234 277 305 2010 2011 1 2012 7 2013 7 6 5 9 4 1 0 0 139 94 111 146 145 101 127 157 2014 n=388 24 6,2% 223 57,4% 23 5,9% 270 69,6%% Autres Vit en logement accompagné Vit en maison d’accueil Centre Fédasil Vit chez des amis Total 2014 4 1% 11 2% 0 103 26,5% 118 30,4% 36 2014 Vit en maison d’accueil 2% Vit en logement accompagné 1% Vit en squat 4% Centre Fédasil 0% Vit chez Logement des amis privé 19% 21% Vit en rue + hébergement 42% Vit dans un logement insalubre 1% Vit chez une personne de la famille 5% Vit en rue 5% 600 2014 500 400 Sans logement 300 Avec un logement 200 On ne sait pas 100 Sans logement Avec un logement On ne sait pas 0 Commentaires Il s’agit encore du recueil de données élaboré la première fois qu’une personne se présente au Relais Santé. En cours d’année, par le travail effectué en réseau, plusieurs d’entre eux réintègrent des structures d’accueil comme les IHP ou encore l’hôtel social ou le triangle. D’autres encore, réintègrent un logement, soit seuls, soit avec un accompagnement à domicile, via le projet « Housing First Belgium » ou encore le projet « Chez toit » de l’ASBL « comme chez nous ». Nous insistons alors pour que ces personnes soient dès que possible, en contact avec un médecin traitant et tentons de l’orienter vers celui-ci pour ce qui concerne le suivi des soins de santé. 37 En fonction de l’existence, ou non, de ressources 2010 48 8.5% 230 46% 230 46% A charge de la famille (parents, conjoint) Sans ressources Ressources légales 2011 39 7% 289 51,5% 165 29% 61 11% 8 1.5% 562 Ressources non déclarées On ne sait pas 5 1% 513 Total 2012 36 5,9% 308 50,6% 204 33,5% 51 8,4% 10 1,6% 609 2013 20 3.3% 332 51.9% 237 37% 44 6.8% 6 0.9 610 2014 30 5,5% 270 49,6% 205 74,5% 35 6,4% 4 0,8% 544 350 A charge de la famille 300 250 Sans ressources 200 Ressources légales 150 100 Ressources non déclarées 50 On ne sait pas 0 2010 2011 2012 2013 2014 Commentaires 270 personnes nous déclarent ne bénéficier d’aucune ressource. Il s’agit sans doute, en majorité, de personnes en situation de séjour irrégulière (269) Près de 50% des personnes rencontrées vivent donc sans source de revenu…. La « débrouille » devenant alors la règle… 30 se déclarent à charge de la famille, alors que nous avons rencontré 40 mineurs d’âge… 38 Parmi les personnes disposant de ressources (240), nous avons voulu savoir de quel type de revenu il s’agissait : Type de revenu 2010 2011 2012 2013 2014 Activité 2 2 3 2 2 professionnelle 0,8% Allocations d’handicapé 16 14 16 31 18 7 ,5% Allocations de Chômage 40 29 38 40 42 17,5% 76 85 96 97 97 CPAS 40,4% Pension de retraite 9 9 16 8 6 2,5% Mutuelle (ITT) 33 24 31 36 39 16,25% 3 0 Article 60 Travail non déclaré 49 61 51 42 2 4 2 5 8 10 5 230 234 265 Revenu dans un autre pays On ne sait pas Total 266 35 14,6% 0 5 2% 240 40% des patients bénéficiant de ressources émargent donc du CPAS, 17% sont au chômage et 16% perçoivent des allocations de mutuelle et 7% d’allocation de handicap. Ces chiffres semblent stables. on ne sait pas de quel genre Travail non déclaré 2% 14% Mutuelle (ITT) 16% Pension de retraite 3% Activité 1% Allocations d’handicapé 7% Allocations de Chômage 17% CPAS 40% 39 2 Travail en réseau Avec l’objectif de quantifier l’importance du travail en réseau, social et médical, nous avons relevé les collaborations directes entre notre service et les structures extérieures. Savoir qui nous oriente une personne est intéressant pour entretenir, améliorer et agrandir ce travail en réseau, partager les informations utiles et assurer le suivi des personnes en compétences pluridisciplinaires. Envoyés par Contacts spontanés 2820 87% 37 1.1% 205 6.3% 22 0.7% 42 1.3% 74 2.3% 41 1.3% Secteur médical Secteur social Famille Permanences extérieures Autre ? Total 3241 Le nombre de contacts spontanés est le plus important, nos patients nous connaissant maintenant. Services nous orientant des patients Sans surprise, nous constatons que les principales collaborations se font avec les services où nous effectuons des permanences : Rebond, SASS et abri de nuit. Envoyé par… 2010 2011 2012 2013 2014 33 6 10 1 2 56 3 12 1 74 2 19 3 2 51 1 13 41 Réseau Relais Social Abris de nuit Accueil de soirée/ Chauffoir Carolo Rue Comptoir Entre deux Wallonie Espace P Hôtel Social Housing First Permanences extérieures Rebond Relais Social Solidarités Nouvelles Triangle Antennes SASS CPAS DUS Passage 45 1 67 37 42 1 2 57 66 22 2 73 192 13 1 22 2 1 5 48 47 2 1 41 35 61 104 24 30 60 10 1 10 1 1 1 2 8 42 55 1 13 49 13 40 Services de santé et de santé mentale Centre de santé mentale Croix Rouge Diapason/Transition FARES Hôpitaux Médecins spécialistes + généralistes Pharmacies Relais santé Namur Accueil et promotion des immigrés AMO Echoline Espace Libre Foyer familial Ilot Quelque chose à faire Resto du Cœur Sambusahm Santé en Exil SAPHO SRT Amis ASBL entraide Congo Avocats Commune Dinamo international Ecoles Eglise de la Ville Basse + Jésuite Fédasil FOREM Maison de quartier Maison du Hainaut Mutuelle Prison Samu social Bruxelles Psychiatre Pose ton sac On ne sait pas Total 1 8 8 32 1 1 8 3 44 1 6 14 37 12 7 25 2 5 2 19 3 9 17 7 8 1 1 4 2 1 1 1 1 2 5 12 2 4 2 1 2 4 11 5 1 2 1 1 20 3 5 2 8 117 1 2 18 1 1 10 137 2 3 1 1 5 5 104 5 70 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 9 312 713 485 438 362 41 Accompagnements Accompagnements réalisés par les travailleurs du Relais Santé vers différents services. Il s’agit d’un accompagnement physique. 2010 2011 2012 2013 2014 Réseau Relais Social Abris de nuit CPAS Hôtel social Rebond Diapason Espérance Thuin FARES Hôpitaux Médecin traitant Médecins spécialistes Paramédicaux Pharmacie Accueil et promotion AIS Ilot Maison de repos Resto du cœur Avocat/ justice Banque Commune Magasin Maison de quartier Mutuelle Police Hôtel Service des étrangers Psychiatre Regain Autre Total 3 11 1 1 3 23 8 1 1 1 8 1 8 1 3 2 21 16 3 26 1 1 5 15 6 3 1 13 15 1 15 2 1 5 5 1 2 1 4 2 14 10 4 2 6 2 2 6 7 1 1 3 2 1 1 1 2 1 2 1 61 47 85 51 72 Commentaires Ce relevé montre la diversité de nos actions et met en évidence que la santé est loin d’être uniquement un problème de soins au corps. Suivant la définition de l’OMS, elle relève d’un équilibre et d’un tout. C’est pourquoi, nos tâches sont multiples et cette diversité se justifie. Cependant les accompagnements concernent principalement les démarches au CPAS, notamment vers la « cellule étranger », où les patients éprouvent des craintes en rapport avec leur situation irrégulière ou des difficultés de compréhension dues à la langue. Les visites de nos patients à l’hôpital ne sont pas reprises dans cette rubrique. Nous ne parlons ici que d’accompagnements du Relais Santé, avec la personne, vers l’hôpital ou le médecin. 42 Les accompagnements vers un avocat ou autre service de justice entrent également dans le cadre d’un travail plus large qui concerne l’accès aux soins ou pour des patients anxieux et nécessitant un soutien pour certaines démarches. Suivis Nous reprenons ici le nombre de consultations réalisées dans le cadre d’un suivi, c’est à dire qu’un travail de plus longue haleine est réalisé avec le patient, que ce soit médical, infirmier ou social. 2010 2011 2012 2013 2014 1484 1.379 2169 2048 2338 Réponses ponctuelles Où nous ne voyons la personne qu’une seule fois, souvent pour une consultation médicale. 2010 2011 2012 2013 2014 586 848 954 804 771 Relais Nous parlons de « relais », en général, lorsqu’un contact a été pris, au minimum par téléphone, avec le service sollicité. Les relais vers les médecins traitants sont toujours difficiles et sont en légère diminution en 2013 et 2014. 2010 2011 2012 2013 2014 Abris de nuit 8 5 12 4 8 Accueil de soirée 1 2 2 8 Carolo Rue 4 7 12 3 3 Comptoir 4 1 CPAS 41 34 40 16 19 Dus 7 7 4 5 Entre deux Wallonie 1 Hôtel social 1 2 Rebond 3 6 14 19 17 SASS 3 2 8 1 3 Solidarité nouvelle 1 1 Consultation médicale ou 1 83 63 65 autre au Relais Santé Croix rouge 3 2 Diapason 5 9 6 12 11 FARES 12 4 2 1 Hôpitaux 11 39 43 21 11 Infirmière à domicile 2 2 IST SIDA 3 2 1 Médecins spécialistes 7 4 14 1 2 Médecins traitants 97 116 141 90 78 ONE 1 1 5 Paramédicaux (infi, psy, 5 7 6 7 16 dentistes,…) Pharmacies 7 4 4 2 1 Plannings 7 3 2 1 Psychiatres 1 10 5 11 Santé en exil 2 8 7 2 1 SSM 2 1 11 1 Accueil et promotion des 4 4 7 5 3 immigrés AIS 1 Asbl Chantier 1 43 AWIPH Chauffoir Cric FUNOC IHP Maison plurielle Point jaune Promotion famille Sapho Antre du jeu Avocats Banque Commune Ecrivain publique FGTB Forem Maison de quartier Mutuelle Laboratoire Housing First Regain Planning familial pédicure Domicile Vétérinaire Resto du cœur Psychologue Foyer familial Carpe Diem On ne sait pas Total 1 2 1 1 2 2 1 1 4 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 3 4 1 4 1 1 12 3 3 1 2 2 7 1 1 1 241 8 3 293 474 270 306 Collaborations Contrairement au terme de relais, nous comprenons les collaborations comme un véritable travail de réseau, où chacun est sollicité en fonction de ses missions ou de ses compétences professionnelles. 2010 2011 2012 2013 2014 9 46 5 37 5 69 7 1 2 6 3 1 6 6 6 11 40 8 19 13 14 95 195 97 96 81 2 1 1 1 1 1 Réseau Relais Social Abris de nuit Carolo Rue Comptoir CPAS Antennes DUS SASS Entre 2 Wallonie Espace P 44 Fleurs du bien Hôtel social Housing First Rebond 2 62 1 26 5 8 24 94 80 3 1 1 6 1 1 9 2 29 10 17 8 7 6 17 3 5 2 3 5 55 25 Services de santé et santé mentale Diapason Espérance Thuin Fares Hôpitaux Infirmière à domicile Médecins traitants Pharmacie Psychologue Psychiatre Regain Relais Santé Namur Santé exil SPAD Spécialiste 1 14 1 8 1 1 3 1 3 1 1 1 1 2 2 Autres services sociaux et réseau élargi Espace libre Fédasil IHP Resto du coeur Sambusahm Sapho SPAD Point jaune SRT 1 1 4 3 4 7 3 6 14 1 1 3 1 1 1 1 8 7 Autres Administrateur de biens Avocats Ecoles Médiation interculturelle Mutuelles Prison Total 4 186 1 357 3 4 1 2 3 2 408 283 1 1 8 300 Dans toutes ces rubriques, nous pouvons constater que les collaborations avec le réseau restent la règle. Dans celui-ci vient se rajouter « Housing First » avec lequel nous collaborons de façon de plus en plus régulière. Cependant, pour respecter nos objectifs de départ, lorsque la personne est relogée, nous l’encourageons à se diriger vers un médecin généraliste et ne plus fréquenter les services pour sans abri, notamment le Relais Santé. Ceci se fait évidemment ne respectant le rythme de chacun et progressivement. 45 CINQUIÈME PARTIE Travail en réseau et participation à différentes réunions de coordination L’importance du travail, non seulement en équipe pluridisciplinaire, mais aussi en réseau, en collaboration avec différents services du réseau du Relais Social de Charleroi a déjà été mise en évidence à plusieurs reprises dans ce rapport. Chaque situation évoquée montre à quel point cette collaboration, optimalisant les compétences professionnelles propres à chacun est un des éléments incontournable de notre travail au quotidien. Faut-il rappeler que lorsque les situations se révèlent complexes et intriquées, le travail commun devient indispensable ? Ainsi, différentes réunions de coordination existent au sein du réseau du Relais Social de Charleroi, auxquelles les travailleurs du Relais Santé prennent une part active. Relevé des réunions 2014 Réunions et activités institutionnelles Comité de Pilotage Coordination Générale et Relais Santé Le Comité d’Accompagnement du Relais Santé Cellule hivernale Animation : le Président du Comité de Pilotage Réunions les 23/01, 20/02, 20/03, 24/04, 06/05, 22/05, 19/06, 18/09, 16/10, 17/11, 18/12 Réunions régulières entre la Coordinatrice Générale du Relais Social et la Coordinatrice du Relais Santé : suivi des dossiers, gestion du personnel, gestion des subventions, coordination, demandes spécifiques, etc. Interactions entre l’équipe de la Coordination Générale du Relais Social et l’équipe du Relais Santé notamment pour le personnel, les subventions, la comptabilité, le partage du matériel, la gestion administrative, etc. Animation : la coordinatrice du Relais Santé Objectif : mettre en lien les services prestataires de soins et du réseau Relais Social pour sensibiliser les différents acteurs aux réalités de terrain et ainsi favoriser le travail en inter-réseau Composition : Catherine Belgeonne, coordinatrice de l’abri de nuit de la rue Dourlet, Sophie Crapez, coordinatrice de l’ASBL « Comme chez nous », Germaine Deberg, responsable du service social du GHDC, Martine Di Marino, coordinatrice de l’ASBL « Entre Deux-Wallonie », Suzanne Huygens, coordinatrice générale du Relais Social, Patrick Jadoulle, médecin généraliste, représentant la FAGC, Irène Kremers, coordinatrice du Relais Santé, Laura Di Domenico, assistante sociale à l’ISPPC, Georges Van Cang, directeur médical de l’hôpital VVG, Géraldine Van Langenhove, assistante sociale au Relais Santé, Benoît Van Synghel, coordinateur du SASS.. Ce comité ne s’est pas réuni en 2014 Animation : la coordinatrice générale du relais Social Objectif : organiser, programmer et coordonner les actions supplémentaires menées pendant la période hivernale Réunions les : 23/01, 19/06, 04/12 46 Les actions transversales destinées à la mise en réseau des travailleurs selon les quatre pôles d’action CORS Coordination des responsables des services du réseau restreint. Animation : la Coordinatrice Générale Réunions : les 20/03, 24/04, 08/05, 19/06, 04/09 Les actions transversales visant la santé Coordination des travailleurs pour la Santé Réunions projet « Housing First » Réunions et autres rencontres ayant aux thèmes de la santé mentale et précarité Coordination des travailleurs de la santé, réunissant des services du réseau restreint et du réseau élargi, ainsi que des services sociaux d’hôpitaux et des services de santé mentale. Réunions : Elle se réunit approximativement toutes les 6 semaines. Animation : la Coordinatrice du Relais Santé. Composition (au 31/12/2014) : l’Abri de Nuit Dourlet, Carolo Rue, Le Comptoir, Diapason, le Dispositif d’Urgence Sociale, Entre2-Wallonie, Espace P, l’Hôpital de jour Le Guéret-Sainte-Thérèse, le Rebond, le Regain Habitations protégées, le Relais Santé, le SASS, le Service de Santé Mentale du CPAS de Charleroi, le service social du GHDC, le Relais Social de Charleroi, la maison médicale « Médecine pour le Peuple », le Triangle, Trempoline, Housing First Belgium, Maison médicale « La Glaise » Un thème de travail est attribué à chacune des réunions de coordination. Ceux-ci sont fixés en début d’année en concertation avec les participants et chacun, suivant ses intérêts, participe à l’organisation de la réunion, en invitant une personne ressource. Les thèmes abordés en 2014 ont été : le 30 janvier : La prostitution – Espace P le 13 mars : Les jeunes en rue – Point jaune et Rebond le 24 avril : Présentation du Spad – Le Regain le 18 septembre : Visite du centre de post cure Ellipse le 13 novembre: Présentation par la Juge de Paix, Fabienne Denoncin – Nouvelle législation sur les administrations de biens et de la personne le 18 décembre : Présentation des IHP du Regain + évaluation de l’année 2014 et proposition de thème pour 2015 Réunions du Comité de Pilotage du projet les 09/01, 06/02, 27/03, 10/04, 22/05, 24/07, 28/08, 23/10, 17/11, 27/11 Réunions du Comité d’attribution: 09/01, 06/02, 06/03, 26/06 Le 17/06 : comité d’accompagnement du projet HFB-C Le 04/12 : partage d’expérience par une visite de l’équipe de LILLE Les 29/08, 04/09, 13/11, 11/12 : Groupe « Thérapie communautaire » Le 18/02 : Réunion de réflexion, sur le thème « Sans abris et santé mentale ». Table ronde organisée à la demande de L’INAMI et de Médecins du Monde, en préparation de l’élaboration du « livre vert sur l’accès aux soins en Belgique» Le 28/03 : journée de présentation de ce « livre vert sur l’accès aux soins en Belgique » Les 18/03 et 17/06 : Tables rondes « Précarité, exclusion et santé mentale » organisées par la Fondation Roi Baudouin Le 26/03 : Réunion avec Carolo Rue – présentation de la nouvelle infirmière de Housing First 47 Les actions transversales destinées à la mise en réseau des travailleurs Plate-forme de Coordination (PFC) Tables rondes Cellule de crise Parlons-en Parlons-zen Réunions regroupant des travailleurs sociaux des services du réseau restreint et la Coordination Générale. Travail coordonné autour de situations d’utilisateurs rencontrant un cumul de difficultés sévères et multiples. Animation : le Coordinateur adjoint représentant le secteur public Réunions les 13/02, 27/03, 12/05, 27/08, 05/12 Réunion de coordination des travailleurs autour d’une situation nécessitant une prise en charge spécifique et en présence de l’usager. Réunions programmées suivant les nécessités de terrain : les 22/01, 31/01, 17/03, 20/03, 26/03, 17/04, 16/06, 10/07, 30/07, 01/08, 11/08, 22/08, 17/11, 01/12, 08/12 Réunion des chefs de services concernés et de la personne concernée, lorsque celle-ci pose des problèmes de comportement dans différents services du réseau. Objectif : éviter le cercle vicieux des sanctions et exclusions Le 25/09 Assemblée mensuelle des utilisateurs des services du Relais Social et des travailleurs sociaux. Réunions : Le premier mercredi du mois Animation : co-animation par la coordinatrice générale et le coordinateur-adjoint représentant le secteur associatif Réunion organisée par l’accueil de soirée en période hivernale, avec la participation des utilisateurs et de travailleurs du réseau, sur des thèmes amenés par les utilisateurs. Activités et réunions extérieures – Sollicitations, interventions ou participations diverses Réunions en lien avec les le 06/11 : Harmonisation des données des Relais Santé statistiques Organisé par l’Observatoire Wallon de la santé DSE. Réflexion sur le recueil de données dans les Relais Santé à l’invitation de Madame Bartholomé à Namur. Le 27/06 : visite au Relais Santé de Mme Isabelle Bartholomé (DGO5 – Région Wallonne) dans le cadre de l’harmonisation des recueils de données, visionnage de notre système de statistiques. Réunion inter-équipe Le 09/10 : Réunion inter-Relais Santé organisée à Namur Animation : la coordinatrice du Relais Santé de Namur Objectif : partage de connaissances et mise en commun des difficultés rencontrées Réunion avec l’équipe Housing First et le Relais Santé : les 31/03, 28/04, 26/05, 30/06, 28/07, 29/09, 27/10, 22/12 Visite / présentation du Le 13/02 : Visite des services du réseau : Les abris de nuits Dourlet et Relais Santé supplétif, le Resto du cœur, le Rebond, pour finir notre matinée à « l’amour fougue », restaurant de l’EFT « le Germoir » à Monceau avec le Dr El Maouhab, Dr Van den Abeele et deux stagiaires infirmières Le 25/03 Présentation du Relais Santé à l’hôpital Notre Dame de Grâce de Gosselies Le 21/11 : Visite du Relais Social et présentation du Relais Santé par l’école sociale de Leuven Participation des Le 27/01: Journée de sensibilisation et d’échanges interprofessionnels travailleurs du Relais Santé sur le phénomène d’errance et de sans abrisme de femmes de à des formations, colloques, Charleroi, à l’initiative du Graf 48 conférences, etc. Collaborations avec le FARES Réunions spécifique de travail en réseau Réunions Relais Santé Charleroi Les 08/01, 05/02, 19/03, 07/05, 19/11, 10/12 : Commission alcool Organisation : plateforme de santé Mentale de la région du Centre et de Charleroi Animation : Dominique Leborgne Les 10/02, 10/03, 19/04 : Réunions groupe de travail pour les personnes âgées organisé par le Relais Social Le 11/02 : Visite de SM la Reine Mthilde dans le réseau Relais Social et présentation du Relais Santé Le 17/02 : Conférence de presse au Relais Santé avec pour objectif un appel aux dons dans le cadre de l’accord reçu pour la déductibilité fiscale de ceux-ci Le 24/02 : séance d’information organisée par l’ASBL « IST – Sida » Le 19/03 : Colloque du CPAS de Charleroi « Le plan hivernal, l’arbre qui cache la forêt » Le 18/11 : Colloque du CPAS de Charleroi « Parcours d’immigration – parcours d’intégration » Le 19/11 : Séance d’information sur le retour volontaire, organisée par le CRIC Le 01/04 : Conférence – débat « Favoriser l’accès et le maintien dans le logement. Une politique et une législation adaptées ? » Le 25/06 : fête de départ de la Coordinatrice du Relais Social de Charleroi Le 07/11 : deuxième édition de « A l’eau quoi ! T’as pas d’savon ? », organisée par le Service des Actions de Quartiers du CPAS de Charleroi et la Plateforme Santé Communautaire de Dampremy : journée d’échanges entre professionnels pour aborder l’hygiène corporelle et domestique dans les groupes. Le 21/10 : Comité de concertation « Les nouvelles mesures de limitations des allocations de chômage » Le 07/02 : Organisation par le Relais Santé d’une séance d’information sur la gale et la tuberculose, destinée au travailleurs sociaux du réseau et animée par le Dr Deutchoua du service de médecine du travai SPMT, pour ce qui concerne la tubercilose, appuyée par la présence du FARES (Mme Spitaels) et des infirmières hygiénistes, Cécile Guillaume et Véronique Schamroth, de l’ISPPC pour ce qui concerne la Gale. Le 31/03 : Film de l’AWIPH sur la schizophrénie, projection organisée par le SPAD de VVG. Collaboration en cas de nécessité. Contacts téléphoniques fréquents et mise au point commune en vue d’assurer les suivis nécessaires Le 24/03: Réunion bilan des permanences extérieures avec l’équipe de l’accueil de soirée Le 02/12 : Réunion avec l’équipe de l’abri de nuits supplétif Les 14/2 et 11/12 : Réunion d’évaluation de la convention SASS / Relais Santé Le 10/09 : Rencontre avec Carolo Rue puis avec le DUS pour une réflexion sur le travail de rue mis en place avec l’infirmière Réunions d’équipe hebdomadaires, le vendredi de 10 à 12h00 Le 01/12, 15/12 : Demi-journées « mise au vert » – Réflexion et réorganisation de notre travail Le 01/04 : participation à la conférence logement organisée par le Relais Social 49 Autres Le 16/06: participation au jury de défense d’un TFE, HELHA Mons 13/02, 06/06, 12/06 : Réunions « accès aux soins et disparition de la carte sis », avec le soutien du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté et rencontre avec l’administrateur général de la Banque Carrefour de Bxl Les 02/10, 21/11 : Réunion de préparation à la remise en place du projet « Bonjour » Les 16/9, 14/10 et18/11 : comité de pilotage de « Charleroi Ville Santé » Le 31/10 : Cérémonie « Hommage aux morts de la rue » à l’Hôtel de ville de Charleroi Le 05/12 : Petit déjeuner de Noël avec les patients fréquentant le Relais Santé Le 18/11 : comité de pilotage de « Charleroi Ville Santé » Le 27/11 : Réunion à la préparation du questionnaire d’enquète par les usagers sur l’hygiène, organisée par le Relais Social Stage Mobilité – Bourse européenne Le 18/06 : ECETT Event et certification B – Présentation d’une bonne pratique Divers Le 11/04 : Conférenc de presse au Relais Santé 50 SIXIÈME PARTIE CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES Depuis 2007, le Relais Santé a pris sa place au sein du réseau Relais Social de Charleroi. Son existence donne à ses travailleurs la possibilité d’aborder le thème de la santé et de l’hygiène de façon plus sereine. Il est désormais reconnu par le réseau des professionnels de la santé et est de plus en plus souvent sollicité par différents prestataires de soins, qu’ils soient hospitaliers ou généralistes. Les services sociaux hospitaliers également nous comptent parmi leurs ressources utiles et les collaborations se font de manière de plus en plus spontanée. Dans ce cadre, notre collaboration structurelle avec le SASS se révèle être un outil appréciable. En effet, ce type d’ «hébergement », à bas seuil, avec possibilité d’accompagnement en journée, collaboration avec d’autres services d’accueil de jour comme le « Rebond » ou le Relais Santé pour ce qui nous concerne directement, permet aux personnes de se poser, de prendre soin d’eux et à nos infirmières d’y veiller, tout en étant vigilants à la compliance thérapeutique de nos patients. Les hôpitaux nous contactent lorsqu’un patient sans abri est hospitalisé pour organiser ensemble sa convalescence. Les collaborations avec le FARES sont aussi établies et durables maintenant. Les contacts sont fréquents et le suivi des patients ou des dépistages peut se faire en saine collaboration. La coordinatrice travaillant elle-même dans deux services différents, profite de ces facilités pour améliorer les passages d’informations utiles et favoriser les collaborations entre services et en interréseau: toxicomanie et sans abri. Cette année, nos inquiétudes et préoccupations ont principalement concerné trois types de problématiques : D’une part, la présence de sujets fort jeunes en rue (18 – 25 ans) avec les risques liés à ce type de vie. Ces risques étant liés pour une part aux comportements de ces patients, prises de risque, comportements inadéquats, consommations excessives de différents produits, violence,… et, plus particulièrement pour les jeunes femmes qui nouent des relations « opportunistes », dans un espoir de protection, de soutien et de reconnaissance. Relations qui ne sont pas toujours sans risque…. D’autant plus que s’y ajoutent les difficultés liées à un apprentissage et à une éducation sociale déficiente, voire à une pathologie psychiatrique ou sociale. La prise en charge par les services demande tact et professionnalisme. Le Relais Santé est alors sollicité pour un avis concernant la santé mentale et l’évaluation des risques réels ou supposés, en lien avec les problématiques de santé. Les difficultés rencontrées se situent principalement dans les orientations à proposer à ces jeunes. Trop peu de structures d’accueil à seuil suffisamment bas ou adapté existent. A l’autre extrême, nous sommes interpellés par les personnes âgées en rue…. En effet, nous rencontrons fréquemment des personnes de 60 ans, voire de 70 ans ou plus…. Celles-ci sont alors bien souvent orientées vers le SASS. Cette catégorie n’est donc que très mal représentée dans nos statistiques, le suivi médical et infirmier se faisant alors dans cette structure. Encore une fois, cette collaboration SASS / Relais Santé se montre très utile à ce propos. Il n’empêche qu’il n’en demeure pas moins questionnant de rencontrer de telles personnes dans les abris de nuit et les services pour sans abri. Ici, il nous semble que l’accent devrait être mis sur la prévention de ces situations. Il nous semble effectivement révoltant de penser que des personnes de ces âges se retrouvent à la rue ! Il s’agit bien souvent de personnes fragilisées, présentant ou non une dépendance à l’alcool ou des consommations problématiques. Il s’agit également de personnes qui ont été abusées, qui ont connu des ruptures affectives ou encore où des loyers sont restés impayés sans que celle-ci ne le sache ou n’y accorde de l’importance. Les personnes de cet âge présentent bien souvent des pathologies somatiques associées et le suivi des traitements est indispensable, ce à quoi veillent nos infirmières… 51 L’orientation vers des structures d’accueil adaptées à ce public reste très difficile. En effet, peu de maisons de repos acceptent, à bas seuil, des personnes aux problématiques multiples, associant trouble de la santé mentale, assuétude et désinsertion sociale. Nous sommes alors contraints de collaborer avec des structures d’accueil non agréées, avec tous les risques de dérive que cela implique. Un troisième type de préoccupation concerne les troubles de la santé mentale, voire les pathologies psychiatriques avérées que nous rencontrons. A ce propos, les consultations mensuelles du Docteur El Maouhab se révèlent un atout utile. Néanmoins, 2 heures par mois, pour des personnes déstructurées, n’ayant pas toujours la notion du temps qui passe rend la présence aux consultations aléatoires. Nous devons donc nous « débrouiller » avec nos connaissances et nos compétences propres. Elle reste cependant disponible pour un avis par téléphone, voire pour rencontrer une personne rapidement en cas d’urgence. Elle nous a également ouvert des portes dans des services hospitaliers. Ici encore, trop fréquemment, nous regrettons les difficultés d’accès à bas seuil pour nos patients en souffrance. A ce propos, signalons l’excellente collaboration qui se développe avec les psychiatres de la clinique Sainte Thérèse, où plusieurs de nos patients ont déjà pu être hospitalisés et des collaborations suivies mises en place. Une ébauche de projet de « psychiatrie communautaire» a vu le jour en 2014, grâce à la collaboration du Dr Verhelst, psychiatre à la clinique Sainte Thérèse, le Rebond et le Relais Santé. Les seuils d’accessibilité dans les structures d’accueil existantes sont, comme nous l’avons signalé plus haut, bien souvent inaccessibles à nos patients. Le projet de « centre de crise » ou de « lits halte soins de santé » comme il en existe en France refait surface. Il s’agirait d’un lieu d’hébergement temporaire, accessible à bas seuil pour des personnes le nécessitant pour des raisons de santé, somatique ou psychique. Avant de conclure, saluons l’enthousiasme des travailleuses du Relais Santé !!! Les infirmières qui peuvent, grâce à leurs capacités relationnelles simples et humaines, aborder les questions aussi délicates que l’hygiène ou la nécessité de se laver, qui encouragent les patients dans ce sens ou encore vont les chercher sur place pour les mobiliser…vers notre salle de bain ou vers la prise de leur traitement. L’assistante sociale, qui, par ses compétences précises informe les patients, tant de leurs droits que de leurs obligations et qui, en les accompagnant, a permis bien souvent de détricoter une situation et d’aider la personne, parfois même l’autre professionnel, à entrevoir la solution. Le Relais Santé, également, ne serait pas ce qu’il est sans l’accueil que notre accueillante leur offre, de manière naturelle et ouverte. Ceci est en effet indispensable à la bonne gestion de la salle d’accueil et à la gestion de l’attente lors des consultations. Dr Irène Kremers Coordinatrice du Relais Santé de Charleroi 52 ANNEXE 1: Rapport d’activité Infirmière mobile : Rue + Housing First Période du 6 novembre 2014 au 31 mars 2015 Depuis le mois d’août 2014, dans le plan d’accompagnement de la mendicité et grâce à l’obtention d’aide à l’emploi sous forme de points APE « besoins spécifiques », nous avons pu engager une infirmière temps plein, répartissant son travail en deux mi-temps complémentaires. La précarité du contrat (CDD, lié aux subventions et au renouvellement des points APE) a découragé notre première candidate qui a préféré accepter un CDI ailleurs… Depuis le mois de novembre, l’infirmière du projet est Céline Opdebeek. Son temps de travail se répartit comme suit : - D’une part, elle occupe un mi-temps par un travail de rue, en collaboration directe avec les éducateurs du « Carolo Rue » dans le cadre du plan d’accompagnement du règlement mendicité à Charleroi. - D’autre part, elle intègre l’équipe « Housing First Belgium – Carolo » assurant des accompagnements à domicile pour les personnes relogées par ce projet d’expérimentation sociale. 43 jours ont été prestés dans le cadre de ce projet spécifique, durant un période de 5 mois, allant du 6 novembre 2014 au 31 mars 2015. Travail au sein du projet « HFB-C » : Les objectifs de ce projet seront plus détaillés dans le rapport d’activité et la recherche sociale. Notons juste que pour Charleroi, 24 personnes doivent être relogées. Brièvement cependant, nous pouvons dire qu’il s’agit d’un projet de relogement de personnes sans-abri, directement de la rue au logement, en leur proposant un accompagnement à domicile, encourageant le maintien à domicile et le retour vers une certaine autonomie, un mieux-être, un (re)vivre,… Dans le cadre de ce mi-temps dédié à HFB-C : - Elle a rencontré 16 usagers, dont 13 avec lesquels elle a effectué au moins une démarche. - Elle est référente principale de l’une d’entre-elles et co-référente pour 5 personnes. Relevé statistique du travail accompli : Celui-ci se montre vaste et varié. Nous pouvons le décrire comme suit : Visites à domicile : 61 soit une moyenne de 12/mois, sur les communes de Charleroi, Marchienne-auPont, Montignies-sur-Sambre, Monceau-sur-Sambre et Jumet. Accompagnements : 33, soit 6,6/mois, concernant les milieux hospitaliers : GHDC, CHU Marie Curie à Lodelinsart, VVG à Marchienne-au-Pont, l’hôpital Saint-Bernard à Manage, le centre de revalidation Léonard de Vinci à Montigny-le-Tilleul, ou encore vers des pharmacies, médecins traitants, maisons médicales,… L’accompagnement a été nécessaire également vers les banques, magasins, administrations communales ou vers des partenaires du réseau comme Diapason, le Rebond, le Relais Santé, le Relais Social, le DUS du CPAS de Charleroi, le Resto du Cœur ou encore Echoline. Soins réalisés : préparation des traitements, soins d’hygiène, injections, éducation à la santé (hygiène corporelle, hygiène de vie, compliance au traitement, gestion des assuétudes,…). Démarches et actes réalisés : aide à l’entretien du logement, recherches d’activités, démarches administratives, aide à la gestion du budget, aide pour faire les courses ménagères, aide au tri des ordures ménagères, contacts familiaux, renseignements et accompagnements divers, relais vers les services 53 compétents, prises de rendez-vous (médicaux et autres), aide par la création de méthodes de gestions diverses, entretiens et écoute, anamnèse,… En plus du travail sur le terrain, un temps de travail administratif est nécessaire pour l’encodage des données, la consultation des dossiers, la création d’outils et de méthodes de travail (powerpoint, fiches, tableaux, carte de vœux,…), recherches, rédaction de PV de réunion,... Réunions : - L’infirmière du projet HFB participe aux réunions d’équipe hebdomadaires du Relais Santé. - 2 supervisions d’équipe ont été organisées au Relais santé. - 2 réunions de rencontre entre l’équipe HFB et le comité de pilotage de celui-ci. Formations / séminaires : - Le 01/12/2014 : formation assuétude/santé mentale présentée par l’équipe du SPAD de VVG sur le site de celui-ci à Marchiennes-au-Pont. - Le 19/01/2015 : présentation du projet « Housing First Belgium/Charleroi» au comité d’accompagnement, à la maison communale de Montignies-sur-Sambre. - Le 20/01/2015 : rencontre et un échange « Housing First » avec les Infirmières de Rue de Bruxelles, au bureau de celles-ci. - Le 30/01/2015, : rencontre du vice-président et Ministre du Gouvernement wallon, Bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, au Relais Social de Charleroi et la présentation du projet « Housing First » à celui-ci. - Le 02/02/2015 : rencontre du Ministre des pouvoirs locaux, de la ville, du logement et de l’énergie, Paul Furlan, au Relais Social de Charleroi et la présentation du projet « Housing First » à celui-ci. - Le 16/03/2015 : rencontre à Bruxelles de Sam Tsemberis, fondateur du projet « Housing First » aux Etats-Unis. Travail de rue et mobilité : La deuxième partie de son temps de travail est consacrée à un travail de rue et « d’aller vers » », en collaboration directe avec les éducateurs de rue du Carolo Rue et avec le dispositif d’urgences sociales du CPAS de Charleroi. Elle y consacre 2 ½ jours / semaine. Le mardi, toute la journée, elle va à la rencontre des personnes en rue et en squat. Ce zonage est préparé et accompagné par les éducateurs de rue qui l’emmènent, là où une infirmière est nécessaire. 14 journées ont été prestées dans ce cadre, dont un seul mercredi (jour de la mendicité autorisée à Charleroi). Ce travail a été initié suite à la mise en place du nouveau règlement communal concernant la mendicité. Le jeudi matin, elle se rend à la « cellule SDF » du CPAS de Charleroi, où elle rencontre ceux qui ne fréquentent plus d’autres services que le CPAS, source de revenus. Ces contacts sont utiles à se faire connaître des personnes, de nouer des liens, de s’inquiéter de leur santé et de les orienter vers le Relais Santé. Elle accompagne également, en fonction des besoins et des disponibilités, les « AS hors les murs » (assistants sociaux mobiles du Dispositif d’Urgences Sociales) pour leurs visites extérieures, sur le terrain, en rue ou en squat. Formations / séminaires : - Le 07/11/2014, une journée d’échange entre professionnels pour aborder l’hygiène corporelle et domestique dans les groupes, « A l’eau quoi ! T’as pas de savon ? » organisée par le CPAS de Charleroi et la plate-forme santé communautaire de Dampremy. - Le 19/11/2014, une commission « alcool » présentée par le Dr. Charon, psychiatre à VVG sur le site de celui-ci à Marchienne-au-Pont. 54 Relevé statistique du travail global accompli lors de ses plages mobiles : Nombre total de bénéficiaires rencontrés sur les différents sites visités : +/- 160 adultes : 125 hommes, 35 femmes et 15 enfants dont 1 famille composée de 2 adultes et 5 enfants, 1 famille composée de 1 adulte et 6 enfants, 9 couples dont 2 ont des enfants à charge et 3 femmes enceintes. Types de personnalités rencontrées : toxicomanies diverses, alcoolisme, désorientation, déficience mentale légère à modérée, personnalité immature, personnalité dépendante, personnalité craintive, difficulté de compréhension, problème de santé physique et/ou mentale, problème de handicap physique, problème de précarité liée à un échec (familial, sentimental, professionnel,…) avec ou sans assuétude(s), personnes « étrangères » avec ou sans difficulté liée à la langue, personnes déstructurées,… Problématiques rencontrées : Personnes consommant ou ayant consommé (non réceptives), manque d’hygiène corporelle (personnes fréquentant ou pas les structures proposant un accès à une douche), non compliance à un traitement éventuel (manque d’argent, manque de discernement, etc…), non compliance à un suivi (non prioritaire, manque de discernement, etc…), problème de communication lié à un handicap mental, à la langue,… personnes non réceptives à certains moments de la journée ou jour (jour du « paiement », moment de la manche,…), problème de déplacement lié à la crainte, à la douleur, au manque de confiance,… faiblesse liée à la malnutrition, à la consommation, à la dégradation de l’état général,… Nombre de « squats » visités : 33 (dont parfois, plusieurs dans un même immeuble), en « intra-ring » et sur le « grand Charleroi », à Montignies-sur-Sambre, Gilly, Gosselies, Marcinelle, Lodelinsart, Dampremy. Objectifs du travail de l’infirmière de rue : - Maintenir le lien, premier élément indispensable au travail de terrain. - Assurer un suivi de la personne (médical, éducatif,…). - Rencontrer les personnes aux moments de la journée où elles sont les plus réceptives. - Comprendre le fonctionnement de la personne pour améliorer la qualité du travail et de l’accompagnement de celle-ci. - Conscientiser à l’hygiène, proposer un accompagnement et orienter pour les soins au Relais Santé ou ailleurs selon le besoin. - Sensibiliser aux conséquences, physiques, psychiques et sociales des abus de consommations. - Proposer une prise en charge, un accompagnement ou une orientation adaptée à ces personnes en fonction de leurs problématiques et à travers un travail de réseau. - Orienter vers le Relais Santé, à la consultation, participer à l’établissement d’un diagnostic et/ou d’un suivi éventuel. - Améliorer la compliance aux traitements et aux suivis des consultations médicales programmées. - Maintenir le lien avec le public ciblé, le travailleur de terrain et du réseau. Rôle d’une infirmière en rue : - Aller à la rencontre des personnes, créer le lien. - Etablir un lien de confiance permettant de sensibiliser les personnes sur la possibilité de soins pour un mieux-être, de les orienter vers les consultations du relais santé ou encore vers d’autres services adéquats (médecins traitants, milieux hospitaliers, plannings familiaux,…) et permettre alors un travail éducatif. - Se donner des moyens d’écoute, de création d’un lien de confiance,… - Sa formation lui donne un accès à la compréhension de fonctionnement de ces personnes et permet un suivi adapté. - Approcher de manière bienveillante des individus fragiles et vulnérables. - Aller à leur rencontre, se préoccuper de leurs difficultés vécues, de leur bien être et de leur (re)devenir. 55 - Le travail en réseau permet une orientation vers une structure adaptée. - Ses connaissances spécifiques et sa collaboration avec le secteur médical, (Relais Santé, médecins généralistes, hôpitaux,…) offrent une vision plus claire aux travailleurs de terrain, ce qui permet dans un second temps d’améliorer le suivi des personnes. - Elle s’inscrit comme un travailleur « relais » du réseau. Bénéficiaires rencontrés en rue : 107 dont au moins une démarche faite avec 63 d’entre eux. Nombre de soins effectués: 8 dont : 6 soins de plaie, 1 soin de pieds, 1 soin d’hygiène. L’éducation à la santé reste un thème abordé à chaque rencontre, lorsque le moment s’y prête. Nombre de relais : 45 vers différents services : le Relais Santé, un médecin traitant, les milieux hospitaliers, un psychiatre, les plannings familiaux, les abris de nuit, Diapason, le Comptoir, le Resto du Cœur, Housing First, le CPAS… ainsi que vers d’autres services du réseau ; Démarches effectuées avec le patient : contacts divers aves les pharmacies, les médecins traitants, le Relais Santé, les milieux hospitaliers,… prise de renseignements divers, transmissions de données, collectes de données,… « Squats » visités : 27 avec Carolo Rue Visites à domicile : 2 Accompagnements : 6 : 2 vers le resto du cœur, 2 vers le Relais Santé et 2 vers l’accueil de soirée. En ce qui concerne la mendicité proprement dite : - 35 mancheurs réguliers ont été rencontrés lors des sorties en rue dans l’intra-ring. Chez eux la manche se pratique soit pour subvenir aux besoins de leur(s) assuétude(s), soit au simple besoin de (sur)vivre, soit par habitude même si la situation du « mancheur » s’est stabilisée. La plupart d’entre eux pratiquent la mendicité de manière « passive », d’autres ne la pratiquent pas mais « reçoivent » ! - 3 mancheurs ont été rencontrés en « extra-ring » : complexes commerciaux, 1 femme accompagnée d’un bébé et d’un enfant en bas âge, 3 hommes, 1 musicien des rues, 1 chanteur des rues, avec lequel nous n’avons pas eu de contact particulier. - Il est à noter que certaines personnes ne fréquentent pas les services car les heures d’ouverture se font au moment où la « manche » est plus stratégique (par ex : 12h, les travailleurs sortent pour leur pause de midi, pas question au « mancheur » d’aller au resto du cœur) ! Avantages du travail de rue: - Rencontrer les personnes sur leur lieu de vie et d’activités à divers moments de la journée. - Rencontrer des personnes sous divers aspects (avant, pendant ou sans consommation éventuelle). - Proposer une prise en charge, un accompagnement ou une orientation adaptée aux personnes en fonction de leur(s) problème(s). - Les connaissances spécifiques de l’infirmière aident les travailleurs de terrain à améliorer le suivi de ces personnes et les rassure. - Contacts réguliers avec Carolo Contact Drogue : formation / informations. - Rencontrer d’autres travailleurs du réseau sur le terrain et échanges de données. Dispositif d’urgences sociales : ½ journée, le jeudi matin 6 jours ont été prestés au sein du DUS et l’infirmière a accompagné les équipes mobiles durant la période hivernale dans leurs zonages nocturnes à 3 reprises (de 17 h à 23h30). Elle a accompagné également à une reprise un AS hors les murs pour une démarche spécifique. Bénéficiaires rencontrés : 60, dont au moins une démarche a été effectuée avec 38 d’entre eux. Soins : 4 : 3 soins de plaie, 1 soin de pied + éducation à la santé. De manière récurente et régulière. Démarches : relais vers les services adéquats : Relais Santé, plannings familiaux, maisons médicales, médecins traitants, Echoline, ADN Supplétif (pédicure médicale), ADN Dourlet, explication de l’Aide Médicale Urgente et relais, collectes de données, échanges de données,… Entretiens : 4 56 Squats visités : 13 Visites à « domicile » : 4 Le vendredi est consacré au travail au Relais Santé ou pour tout appel supplémentaire: Le matin, l’infirmière participe à la réunion d’équipe L’après-midi, elle est disponible et mobile suivant les demandes : consultations au Relais Santé, accompagnements ou appel sur le terrain par un travailleur du réseau. Ce travail de collaboration étroite et privilégiée se montre efficace dans les suivis des personnes. On recense, sur la période : 24 jours prestés dans ce cadre. Les chiffres ci-dessous relatent l’activité de l’infirmière mobile au Relais Santé. Ils sont, par ailleurs, intégrés dans les statistiques globales du Relais Santé. Nombre de bénéficiaires rencontrés (avec contact +) : 60, dont au moins une démarche faite avec 42 d’entre eux. Visites à domicile : 1 concernant une demande urgente Accompagnements : 2 vers le milieu hospitalier, dont un monsieur plus âgé et « un peu perdu… » Soins prodigués: préparation des traitements, soins de plaies diverses, soins de pieds, soins d’hygiène, éducation à la santé,… Démarches : relais vers le réseau, transmission de données, recherche de données, maintien du lien,… Travail de bureau : encodage des données, rédaction de PV de réunions, rédaction d’un rapport d’activités,… Avantages des permancences au Relais Santé: - Le Relais santé est un lieu de collecte, d’échange et de transmission de données - Il offre la possibilité de créer des liens avantageux (la personne s’y rend régulièrement, patiente pour son tour, parle facilement de ses problèmes puisqu’est en recherche d’une « aide », bureau à disposition, travail de réseau,…). - Rencontre des personnes aux moments de la journée où ils sont plus réceptifs puisque en demande. - Proposer une prise en charge, un accompagnement ou une orientation adaptée aux personnes en fonction de leurs problèmes. - Il met en place un travail de réseau, de maintien du lien avec le public ciblé et avec le travailleur de terrain. Lors de son travail mobile et en collaboration avec les éducateurs de rue ou encore lors de ses sorties avec les AS « Hors Les Murs » : différents lieux ou services du réseau ont bénéficiés de sa visite : Les passages à l’Accueil de Soirée se font dans le cadre d’une collaboration de réseau. L’infirmière mobile y a donc participé à 14 reprises : 2 jeudis avec le Relais Santé, 10 mardis avec Carolo Rue et 2 jeudis avec le DUS. Nombre de bénéficiaires rencontrés: +/-25, dont 11 avec lesquels au moins une démarche a été effectuée. Soins : 6 : 4 soins de plaie, 2 applications de pommade + éducation à la santé. Relais : 6 : vers le Relais Santé, les médecins traitants et milieux hospitaliers. Démarches : relais vers le réseau ou autre (milieux hospitaliers, médecins traitants,…), écoute,… Les passages au Resto du Cœur / le Chauffoir : 10 passages dans le cadre de son travail de rue. Bénéficiaires rencontrés : +/-45, dont au moins une démarche a été effectuée avec 25 d’entre eux. Soins : 2 : 2 soins de plaie + éducation à la santé de façon habituelle. Relais : 6 : vers le Relais Santé et les plannings familiaux 57 Démarches : relais vers le réseau ou autres : milieux hospitaliers, médecins traitants,…, entretien et écoute, collecte et transmission de données,… Cet horaire, entre 11h00 et 13h30 permet la rencontre des personnes au moment de la journée où ils sont réceptifs, ayant mangé, s’étant hydraté et n’ayant pas encore trop consommé. Le Resto du Cœur est également un endroit fréquenté par certaines personnes ne fréquentant pas les services du réseau. Y sont présents également des personnes en logement et vivant dans des conditions de précarité ne leur permettant pas de s’acheter de quoi se nourrir. Bien que ces personnes ne fassent pas toutes partie du public cible du Relais Santé, l’occasion est donnée à l’infirmière de dispenser quelques conseils. Abri de Nuit de la rue Dourlet : 3 passages ont été réalisés : 1 vendredi de 07h30 à 8h00 lors des permanences du Relais Santé et 2 jeudis de 20h30 à 21h30 avec le DUS, à l’occasion des « nocturnes » Bénéficiaires rencontrés: +/-10, dont au moins une démarche a été effectuée avec 4 d’entre eux. Soins : 0 + éducation à la santé. Démarches : relais vers les services adéquats Conclusion : L’expérience de quelques mois de collaboration avec une infirmière mobile, présente dans différents lieux et services s’est montrée d’une véritable utilité. Concernant le Relais Santé : En effet, nous avons pu faire appel à sa disponibilité à plusieurs reprises que ce soit pour l’accompagnement de patients, pour des visites à domicile ou encore lorsque certains patients, perdus de vue, nous inquiétaient. Elle a ainsi pu partir à leur rencontre, travailler de conserve avec les éducateurs de rue et renouer un lien qui se serait distendu sans cela, avec le risque d’accentuation des problèmes de santé ou d’éloignement social. Concernant le travail de rue et les permanences du DUS : La collaboration directe avec les éducateurs de rue a permis d’aller vers ceux pour qui ces travailleurs mobiles s’inquiétaient en terme de santé, psychique ou somatique. Des relais ou tout au moins un partage d’information avec le Relais Santé a été bénéfique à plusieurs reprises. Si nous pouvons constater à l’étude de ces chiffres, que les soins réalisés en rue ne sont pas les actes les plus fréquents ou les plus utiles dans ce travail. Ce qui est surtout important, c’est de pouvoir aller à la rencontre des personnes les plus éloignées et désocialisées et de pouvoir leur parler de santé, de soins, de bien-être possible. Ce travail d’approche et d’éducation est véritablement le pilier du travail de rue comme nous le pensons et le construisons. La complémentarité avec les éducateurs de rue, experts du terrain, médiateurs et relais entre les travailleurs est une collaboration indispensable, chacun apportant sa spécificité professionnelle complétant l’autre. Céline Opdebeek Infirmière Dr Irène Kremers Coordinatrice du Relais Santé 58 ANNEXE 2 : Vignette clinique : Situation exposée lors de la présentation de ce rapport d’activité au conseil d’administration du Relais Social, le 20 mai 2015 Il s’agit d’un monsieur de 42 ans, que nous appellerons Jacko. Historique et contexte: Jacko était suivi, en traitement de substitution pour dépendance aux opiacés pendant plusieurs années jusqu’en 2012, moment où, après arrêt de toute consommation illicite, le traitement substitutif a été diminué puis arrêté. Il a, entre temps, commencé à boire, comme beaucoup d’anciens toxicomanes, de façon de plus en plus excessive. Actuellement, sa consommation se situe autour de trois à cinq bouteilles d’alcool (type vodka) par jour. Jacko possède un logement, qu’il n’habite plus depuis plusieurs mois, nous dit-il. Le loyer étant payé par ordre permanent à partir du CPAS. Un travailleur du DUS s’y est rendu afin de se rendre compte de la salubrité, ou non, de celui-ci. Il n’a pas pu y rentrer (une moto gênant l’entrée…). Les voisins l’ont cependant informé que des immondices et des rats tapissaient le sol. Des soins dans de telles conditions sont alors exclus, même si on avait pu espérer convaincre Jacko de la nécessité de ceux-ci. Au mois de mars 2015, nous sommes contacté par le chirurgien vasculaire du CHU qui nous informe que Jacko souffre d’une gangrène des 2 avant-pieds et qu’il serait nécessaire de l’amputer. Il est également hospitalisé à ce moment-là pour une suspicion de tuberculose… qui s’est finalement avérée négative. Jacko quitte alors l’hôpital en signant une décharge. Le rapport du psychiatre de liaison évoque un trouble majeur de la personnalité sans conscience morbide de son état, qu’il nie et minimise. Il « fréquente », durant cette période, très régulièrement (parfois plusieurs passages par semaine) les services d’urgences du CHU et du GHDC. Au mois de mai 2015, après un ènième passage aux urgences, il est hospitalisé à Notre Dame et amputé en urgence, le 6 mai, des 10 orteils. Malheureusement, suite au comportement inadéquat et finalement, après avoir mis le feu à son lit « en jouant » avec son briquet, il est exclu de l’hôpital le 12 mai. Jacko se retrouve donc à la rue, les 10 orteils amputés, fils encore en place, avec une broncho-pneumonie de surcroit. Nous lui demandons une « prio santé » à l’abri de nuit de Dourlet, ce que les travailleurs sociaux acceptent. Jacko n’a aucune conscience de la gravité de son état, se montre incapable de prendre soin de lui-même et souffre de la situation, tant dans son corps, ses pieds en l’occurrence, que psychiquement, où il nous dit en avoir marre de boire, de vouloir un sevrage, de vouloir mettre fin à ses jours…. Sans savoir comment s’y prendre…. Au moment om il demande de l’aide, il est absolument sincère, mais cela ne dure pas plus de 5 minutes… quand la « soif » reprend le dessus. A l’abri de nuit, il se montre ingérable : arrive en état d’ivresse dépassée, insulte les autres usagers, se montre raciste et agressif, ce qui provoque la colère et les menaces de représailles des autres hébergés. Ces comportements insultants et dangereux ont obligés les éducateurs à l’exclure de l’abri de nuit. 59 Devant cette situation de dangerosité, de mise en danger et d’inconscience de celles-ci, nous tentons une mesure de mise en observation urgente refusée par la psychiatre de garde qui ne juge pas la situation psychiatrique. Une mesure non urgente est alors tentée via le juge de paix, qui se soldera également par une fin de non recevoir. Nous nous retrouvons donc ici face à une situation inextricable et inquiétante… La médecine juge la situation de problématique sociale ; Le secteur social est dépassé par les comportements inadéquats, de mise en danger et par la situation de pathologie physique ; La psychiatrie évoque des troubles du comportement, sans pathologie psychiatrique avérée, au sens du DSM et refuse donc une prise en charge ou une mesure de MEO ; La justice, police, procureur et juge de paix n’ont pas d’autre mesure de protection à proposer ; L’ensemble des acteurs de terrain se retrouve donc dans une situation où il est impossibilité d’aider ce monsieur, qui va prochainement mourir en rue…. Dr Irène Kremers 60