Partie 3 – Argumentation s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
En quoi la productivité est-elle impliquée dans la croissance économique ?
La croissance économique est l’augmentation soutenue sur longue période de la production mesurée par
la hausse du PIB (somme des valeurs ajoutées).
On sait qu’elle tire sa source de l’augmentation des quantités de facteurs de production utilisés (travail et
capital), on parle alors de croissance extensive.
Cependant sur longue période, les études de l’INSEE montrent que le PIB s’accroit à un rythme supérieur
à celui des facteurs de production.
Le progrès technique et les innovations améliorent la qualité des facteurs de production qui deviennent
donc plus efficaces en générant davantage de valeur ajoutée.
On parle alors de croissance intensive.
Mais Comment est-ce possible ?
Tout d’abord, la croissance peut être stimulée par une amélioration de la
productivité apparente du travail (Valeur ajoutée / Nombre de salariés).
Ainsi, investir dans le capital humain rend les travailleurs plus qualifiés donc plus productifs. Le coût des
formations est plus que compensé par la valeur ajoutée supplémentaire engendrée. Le rôle de l’Etat
(formation initiale et continue), des entreprises (formation continue) est donc essentiel dans l’obtention de
gains de productivités source de croissance économique.
Une meilleure organisation du travail (embauche d’une coordinatrice dans un atelier de confection par
exemple) en supprimant les temps morts, peut aussi améliorer l’efficacité des travailleurs sans
nécessairement augmenter la quantité de facteur travail.
Ensuite, la production peut croître en raison de l’amélioration de la
productivité apparente du capital (Valeur ajoutée / Nombre de machines)
Les innovations technologiques permettent d’améliorer les méthodes de production et d’ « économiser » du
capital et du travail.
« Un seul gros laminoir en continu crache plus de tôles que plusieurs petits laminoirs. »
Encore faut-il pouvoir rentabiliser le coût parfois élevé des équipements nouveaux.
Or, on observe que, d’après l’INSEE entre 1998 et 2008, le stock de capital des sociétés non financières a
augmenté de 129 % alors que la valeur ajoutée brute n’a elle augmenté que de 50 %, la productivité
apparente du capital déclinant de 35 % sur la même période !
Donc, les effets du progrès technique ne s’apprécient réellement qu’à travers la
productivité globale des facteurs de production et on peut supposer qu’une intensification de la
formation des travailleurs devrait la faire progresser.
Pour chaque pays de l’OCDE, entre 1997 et 2012, l’accroissement de la productivité a ainsi été un facteur
non négligeable de l’accroissement du PIB en volume, puisqu’il en représente, en fonction des pays, entre
la moitié et les trois quarts de la croissance observée.
Au Japon il semble même que ce soit le seul facteur de croissance, la quantité de facteurs de production
utilisés ayant manifestement diminué.
Cela ne fait aucun doute, la productivité est essentielle à la croissance économique et c’est même elle qui
permet d’échapper à la loi des rendements décroissants.
Ainsi en allégeant les coûts de production, les prix de vente peuvent baisser et de nouveaux marchés sont
captés. Donc plus de valeur ajoutée, c’est plus d’investissement et de production qui engendrent la
réalisation d’économies d’échelles qui à leur tour font diminuer les coûts moyens unitaires de production.
Mais au-delà de la productivité, c’est la question des gains de productivité et surtout de leur répartition en
faveur notamment de la demande qui se pose comme source essentielle de la croissance économique.