Partie 1 Mobilisation des connaissances (6 points)
Q1 Comment les entreprises choisissent-elles leurs combinaisons productives ?
Le but d’un producteur est de maximiser son profit sous contrainte des coûts de production.
Minimiser ces coûts dépend de la manière dont l’entreprise va combiner les facteurs de
production.
La combinaison productive désigne donc la proportion de capital technique et de travail utilisés
pour produire.
Elle dépend de la comparaison des coûts relatifs des facteurs de production (coût du travail
rapporté au coût du capital et inversement).
Une combinaison sera très capitalistique si elle comporte beaucoup de capital dont le coût relatif
sera donc relativement faible par rapport à celui du travail. On peut penser aux distributeurs
automatiques de billets qui ont remplacé les guichetiers dans les banques. En ce cas, on dira que
les facteurs sont substituables.
Mais parfois, il n’existe qu’une seule combinaison productive possible, les facteurs de production
étant complémentaires (un travailleur pour un camion par exemple).
Cependant, les coûts des facteurs ne sont jamais appréhendés seulement pour eux-mêmes mais
toujours comparés au rendement qu’ils sont susceptibles de générer.
En somme les entreprises prennent aussi en compte l’efficacité des facteurs de production
mesurée par le rendement par tête et par machine (valeur ajoutée rapportée au coût des facteurs.
On parlera alors de productivité globale des facteurs de production.
Q2 Qu’est-ce que la Loi des rendements décroissants ?
La loi des rendements décroissants est une théorie mise au jour par l’économiste anglais David
Ricardo au début du 19ième siècle. Elle pose comme principe que la production augmente de
moins en moins alors qu’il faut utiliser toujours plus de facteurs de production. Donc, la
productivité marginale (supplément de production apporté par l’utilisation d’une unité
supplémentaire d’un facteur de production) décroît.
Cette loi s’est fondée sur l’observation des rendements agraires : Quand la population augmente,
il faut mettre en cultures de nouvelles terres pour la nourrir, disait Ricardo. Lesquelles sont moins
productives que les anciennes, car les paysans ont évidemment préféré commencer par mettre en
culture les meilleures terres, celles qui leur donnent le moins de travail.
Petite cause, grands effets. Car, s'il faut deux heures de travail pour produire le kg de blé
supplémentaire que la population réclame, alors qu'il en fallait une heure pour les autres, le prix du
blé dans son ensemble va augmenter, car il n'est pas envisageable de vendre un kilogramme de
blé à un prix différent de celui de son frère jumeau, sous prétexte qu'il a coûté plus cher à
produire. Les rendements décroissants tirent donc les prix à la hausse, et notamment ceux de la
nourriture. Les économies tendraient ainsi vers l’état stationnaire et la misère toucherait des
populations trop nombreuses pour être nourries prophétisait le pasteur Malthus.
Cette Loi s’appliquait bien au facteur de production prépondérant qu’était la terre au 19ième siècle.
Mais elle a été démentie par les faits économiques au 20ième siècle durant lequel le progrès
technique a permis de générer de tels gains de productivités du travail et du capital que les
rendements sont devenus croissants.
Partie 2 Étude d’un document (4 points)
Q3 - Quelle explication peut-on donner à l’évolution du taux de profit
depuis 1993 en France ?
Le taux de profit est le rendement du capital productif mesuré par le rapport entre l’excédent net
d’exploitation (EBE – amortissements impôts sur la production) et le stock de capital. Il répond à
la question : Combien un euro de capital (K), tel des locaux ou des machines, rapporte-t-il en
termes de profit net.
D’après l’INSEE, entre 1998 et 2008, ENE/K a diminué de 44 %.
A quoi est liée la chute nette du taux de profit ?
« Ceteris paribus », on peut attribuer cette diminution à une suraccumulation du capital !
En effet, on constate que sur la même période, le stock de capital a augmenté de 129 % alors que
la valeur ajoutée brute n’a elle augmenté que de 50 %.
Le rendement du capital est donc décroissant sur la période puisque il faut une forte croissance
du stock de capital pour une croissance bien plus modérée de la valeur ajoutée.
Comme chaque unité de capital rapporte moins de valeur ajoutée, la productivité marginale
apparente du capital est donc décroissante sur cette période, ce que corrobore l’observation de
l’évolution de la productivité moyenne apparente du capital (VAB/K) qui diminue de 35 % entre
1998 et 2008.
Pourquoi les entreprises ont-elles du mal à rentabiliser leurs équipements ?
D’abord parce que le prix des moyens de production, notamment le prix des terrains a augmenté,
ce qui pèse sur les coûts de production.
Ensuite parce que les salariés ne se sont pas encore pleinement adaptés à l’utilisation de ces
équipements récents, ce qui pèse sur la productivité globale des facteurs de production et donc
sur le taux de profit.
Partie 3 Argumentation s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
En quoi la productivité est-elle impliquée dans la croissance économique ?
La croissance économique est l’augmentation soutenue sur longue période de la production
mesurée par la hausse du PIB (somme des valeurs ajoutées).
On sait qu’elle tire sa source de l’augmentation des quantités de facteurs de production utilisés
(travail et capital), on parle alors de croissance extensive.
Cependant sur longue période, les études de l’INSEE montrent que le PIB s’accroit à un rythme
supérieur à celui des facteurs de production.
Le progrès technique et les innovations améliorent la qualité des facteurs de production qui
deviennent donc plus efficaces en générant davantage de valeur ajoutée.
On parle alors de croissance intensive.
Mais Comment est-ce possible ?
Tout d’abord, la croissance peut être stimulée par une amélioration de la
productivité apparente du travail (Valeur ajoutée / Nombre de salariés).
Ainsi, investir dans le capital humain rend les travailleurs plus qualifiés donc plus productifs. Le
coût des formations est plus que compensé par la valeur ajoutée supplémentaire engendrée. Le
rôle de l’Etat (formation initiale et continue), des entreprises (formation continue) est donc
essentiel dans l’obtention de gains de productivités source de croissance économique.
Une meilleure organisation du travail (embauche d’une coordinatrice dans un atelier de confection
par exemple) en supprimant les temps morts, peut aussi améliorer l’efficacité des travailleurs sans
nécessairement augmenter la quantité de facteur travail.
Ensuite, la production peut croître en raison de l’amélioration de la
productivité apparente du capital (Valeur ajoutée / Nombre de machines)
Les innovations technologiques permettent d’améliorer les méthodes de production et
d’ « économiser » du capital et du travail.
« Un seul gros laminoir en continu crache plus de tôles que plusieurs petits laminoirs. »
Encore faut-il pouvoir rentabiliser le coût parfois élevé des équipements nouveaux.
Or, on observe que, d’après l’INSEE entre 1998 et 2008, le stock de capital des sociétés non
financières a augmenté de 129 % alors que la valeur ajoutée brute n’a elle augmenté que de 50
%, la productivité apparente du capital déclinant de 35 % sur la même période !
Donc, les effets du progrès technique ne s’apprécient réellement qu’à travers la
productivité globale des facteurs de production et on peut supposer qu’une
intensification de la formation des travailleurs devrait la faire progresser.
Pour chaque pays de l’OCDE, entre 1997 et 2012, l’accroissement de la productivité a ainsi été un
facteur non négligeable de l’accroissement du PIB en volume, puisqu’il en représente, en fonction
des pays, entre la moitié et les trois quarts de la croissance observée.
Au Japon il semble même que ce soit le seul facteur de croissance, la quantité de facteurs de
production utilisés ayant manifestement diminué.
Cela ne fait aucun doute, la productivité est essentielle à la croissance économique et c’est même
elle qui permet d’échapper à la loi des rendements décroissants.
Ainsi en allégeant les coûts de production, les prix de vente peuvent baisser et de nouveaux
marchés sont captés. Donc plus de valeur ajoutée, c’est plus d’investissement et de production
qui engendrent la réalisation d’économies d’échelles qui à leur tour font diminuer les coûts
moyens unitaires de production.
Mais au-delà de la productivité, c’est la question des gains de productivité et surtout de leur
répartition en faveur notamment de la demande qui se pose comme source essentielle de la
croissance économique.
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