psychosociologie appliquee a l`organisation - UVT e-doc

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COURS PSYCHOSOCIOLOGIE APPLIQUEE A
L’ORGANISATION
SAMIRA HAMMAMI
INSTITUT SUPERIEUR DES ETUDES
TECHNOLOGIQUES
SPECIALITE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
2007
-1-
PLAN DU COURS
1.
2.
3.
4.
HISTORIQUE ET DOMAINES D’INVESTIGATION
LA COMMUNICATION
LE SYSTEME DE MOTIVATION DANS L’ENTREPRISE
LA DYNAMIQUE DES GROUPES : CONFLITS ET
TRAVAIL EN GROUPE
5. EVALUATION : DEUX TESTS ET EXAMENS
SEMESTRIELS
-2-
Ce cours est une présentation des principales approches et méthodes de la
psychologie et ses applications dans le domaine des organisations et des
entreprises.
Cette présentation s’appuie sur les des réflexions de référence (voir
bibliographie) et vise à fournir à l’étudiant une vision synthétiques de ces
références.
-3-
Introduction
Ce module porte sur la psychosociologie des organisations Il couvre plus
spécifiquement les différentes applications théoriques et pratiques de cette
discipline au monde des organisations On se concentre sur l’aspect
organisationnel….
Le module s'adresse d'abord aux étudiants de la
spécialité
administration
et
communication
(assistants de direction, assistants en ressources
humaines, et assistants en qualité) Il s'inscrit dans
le programme du diplôme de technicien supérieur
en administration communication. L'étudiant ou
l'étudiante devrait avoir une connaissance de base
en ressources humaines. Il a comme préalable les
modules de communication, ressources humaines et
organisation générale.
Ce « Guide d'étude » a pour objectif de vous préparer à
suivre le cours. Il définit en quelque sorte un mode d'emploi,
non seulement pour le matériel didactique du cours, mais
aussi pour le cheminement que vous devez adopter et les
différentes exigences auxquelles vous devez répondre.
Bonne lecture et bon cours!

But et objectifs du cours
Le but de ce module est de se familiariser … Plus
spécifiquement, au terme de ce module, l'étudiant ou
l'étudiante sera en mesure :


d’expliquer la psychosociologie, ses domaines
d’application, les différentes définitions
disponibles….
de discuter les grandes questions théoriques
liées à la psychosociologie telle que la
personnalité, la communication, la motivation,
la dynamique des groupes.
-4-


d’analyser…;
de donner un avis professionnel sur les
techniques
appliquées
en
matière
d’administration et d’organisations

-5-
Contenu du cours
Tableau 1 : Le contenu du module se compose de 3 chapitres
subdivisés en 13 leçons ou sections, parties, ...].
Chapitre
Leçon
Résumé
1
1
1
1
2
2
2
2
3
3
3
3
3
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]
résumé de la leçon]

Approche pédagogique
Le cours psychosociologie des organisations est
conçu selon une approche pédagogique propre à la
formation à distance. Le matériel didactique et la
formule utilisée vous permettent d'adopter une
démarche d'apprentissage autonome. Vous pouvez
ainsi gérer votre temps d'étude et prendre en
charge votre formation.
Toutefois, cette prise en charge est soutenue par la
personne responsable de l’encadrement (le tuteur
ou la tutrice), pendant tout le semestre. Sa tâche est
de vous faciliter les conditions d'apprentissage et de
vous aider dans votre démarche, de façon à ce que
vous atteigniez les objectifs du cours. Il va de soi
que le tuteur ou la tutrice ne donne pas de réponses
aux activités notées. Vous pouvez communiquer
avec votre tuteur ou votre tutrice par le courrier
électronique offert sur le site du cours ou en posant
-6-
vos questions sur le forum. Votre tuteur ou votre
tutrice y répondra dans les 48 heures.

Charge de travail et calendrier
Ce module est offert à distance sur un semestre de 13
semaines. Le volume de travail exigé pour l'étude du module
et la réalisation des évaluations est de …[xx].. heures par
semestre. En moyenne, la charge de travail hebdomadaire
est donc d'environ …… heures. Certaines leçons ou sections
ou…] sont un peu plus longues à lire que d’autres, mais elles
exigent moins de travail sous forme d’exercices. Un
calendrier pédagogique détaillé (Voir Tableau 3).
-7-
Tableau 3: Calendrier pédagogique
Semaine
Module
1
1
2
1
3
1
4
1
5
2
6
2
7
2
8
2
9
3
10
3
11
3
12
3
13
3
14
15
1-2-3
Tâche

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
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

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
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



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

Lecture du guide pédagogique
Lecture de la leçon 1
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 2
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 3
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 4
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 5
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 6
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 7
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 8
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 9
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 10
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 11
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 12
Auto-évaluation
Lecture de la leçon 13
Auto-évaluation
Révision
Examen final sous surveillance
Envoi de
l'évaluation
Travail
1 : date
Travail
2 : date
Date de l’examen

Évaluation des apprentissages
L'auto-évaluation
Cette évaluation n'est pas notée. Elle est présentée sous
forme d’activités d’intégration, de questions à répondre ou
d'exercices à effectuer. Cette auto-évaluation met l'accent
sur les points les plus importants de la matière enseignée. Le
corrigé des exercices est disponible, mais nous vous
suggérons de ne le consulter qu’après avoir complété les
exercices. Ces derniers vous préparent aux évaluations
notées.
-8-
Les travaux notés
Ces travaux visent à vérifier l'acquisition de vos
connaissances et votre compétence à appliquer et à
transférer les notions étudiées à des situations concrètes. Le
français utilisé dans vos travaux d'évaluation doit être
correct. Un travail illisible, jugé irrecevable par votre
professeur, vous sera retourné pour être refait. Vous devez
obligatoirement réaliser et retourner aux dates prévues (voir
la fiche calendrier) les travaux notés et passer l'examen final
sous surveillance.
Examen sous surveillance
L'examen final sous surveillance porte sur toute la matière
du cours et sera constitué de
Expliquez ici le type
d’examen : questions objectives, à développement, études de
cas, problèmes, etc.]. L'utilisation des notes de cours et de la
calculatrice sera autorisée ou non, selon le cas].
L'ensemble des évaluations notées compte pour 100 % de la
note du cours. En voici, à titre d’exemple, un partage :
Évaluation notée
Travail 1
Travail 2
Examen final
Total
Pondération
X1 %
X2 %
40 %
100 %
Seuil de
passage
50 %
60 %

-9-
- OBJECTIFS SPECIFIQUES
-Faire découvrir aux étudiants les différentes approches des sciences sociales
nécessaires à la compréhension des entreprises et des organisations
- Mettre en valeur les apports théoriques et méthodologiques (concepts et outils
d’analyse) de l’approche psychosociologique.
- Sensibiliser les étudiants à la nécessité d’une analyse psychosociologique des
différentes situations qu’ils auront à confronter dans les organisations.
- Permettre aux étudiants de comprendre les différents chapitres à travers les
modèles théoriques qui sont présentés dans la première partie du cours.
1.
DEFINTION DE L’ORGANISATION
Il est important avant d’aborder les questions liées à l’application de la
psychosociologie à l’organisation de définir la notion même d’organisation.
Plusieurs définitions existent. Dans son ouvrage la sociologie de l’organisation,
Philippe Bernoux définit l’organisation à partir de cinq traits :
La division des tâches : Dans toutes organisation les tâches sont définies
de façon précise
- La distribution des rôles : Pour chaque membre de l’organisation correspond
une tâche. Cette tâche est exécutée de façon particulière. Le rôle est donc la
manière avec laquelle un individu accomplit sa tâche.
- Le système d’autorité : C’est l’ensemble des mécanismes qui assurent
‘l’adéquation du comportement de l’individu aux buts que les organisateurs ont
fixé à l’organisation »1.
- Le système de communications : Ce système assure la mise en relation entre
les individus appartenant à l’organisation. Philippe Bernoux note dans ce sens
que généralement ce système fonctionne de façon descendante c’est-à-dire du
sommet à la base. Ce caractère descendant constitue une limite à la réussite de la
communication : « aucun groupe ne peut se passer de communications de ses
membres les uns avec les autres et dans touts les sens (…) de plus un bon
système doit pouvoir permettre aux membres du groupe un contact rapide.
1
Philippe Bernoux « la sociologie des organisations »,
- 10 -
Toute entreprise est confrontée à des choix entre communication formalisée et
communication informelle »2
- Un système de contribution-rétribution : Ce système définit l’apport de
chaque individu à l’organisation et se qu’il doit recevoir en conséquence. Dans
ce sens on peut dire que le travail fourni est la contribution de l’individu à une
entreprise. Le salaire est la rétribution qu’il reçoit en échange de ce travail..
2
Ibid, page 120
- 11 -
2.
2.1.
L’APPROCHE PSYCHOSOCIOLOGIQUE
Eléments de définition :
L’approche psychosociologique est une discipline scientifique. Elle constitue une
branche des sciences humaines et sociales issue de la psychologie et de la
sociologie. On peut aussi l’appeler psychologie sociale. D’où le nom de
psychosociologue pour qualifier les spécialistes de cette discipline.
La psychosociologie a pour objet l’examen des rapports entre les personnes à
l’intérieur et entre les petits groupes, organisation ou société. Elle est qualifiée par le
professeur Jean Maisonneuve de « sciences de l’interaction. C’est-à-dire
l’interaction des influences sociales et des personnalités singulières : relation
des individus entre eux et des groupes entre eux » 3
Les spécialistes définissent actuellement la psychologie d’un point de vue
global comme «la science de la conduite ». Le mot «conduite » renvoie au
comportement objectivement observable à l’action sur l’environnement (par la
communication), à l’interaction de l’organisme avec son milieu.
La méthode de recherche de la psychologie repose sur l’élaboration des
hypothèses et sur l’utilisation de l’observation et l’expérimentation. Les différentes
branches de la psychologie sont nombreuses telles que La psychologie de l’adulte,
la psychologie de l’enfant, la psychosociologie, la psychophysiologie, la
psychopathologie, l’éducation, la psychologie du travail.
De ce point de vue, la psychosociologie peut être définie comme une
branche de la psychologie. Elle étudie la conduite sociale de l’individu et du groupe.
Ceux-ci sont considérés comme des réponses aux stimuli sociaux. D’autre part la
psychosociologie s’occupe des interactions sociales et à leurs conséquences.
L’objectif de cette discipline est de contribuer à la formation d’une société
cohérente fondée sur les valeurs de la compréhension de la conduite de l’individu
au sein de la société. Elle s’intéresse d’autre part aux rôles sociaux et aux
stéréotypes psychiques.
La psychologie sociale s’intéresse à une série de thèmes comme sujets
l’interaction sociale, la délinquance juvénile et le phénomène des marginaux.
3
Maisonneuve Jean, Introduction à la psychologie, PUF, Coll. « Le psychologue » -ème édition.
Paris, 1989.
- 12 -
L’approche psychique traite des mécanismes psychologiques qui
interviennent dans la communication.. Elle cherche à comprendre comment les
influences qu’exerce un individu sur son environnement telle que les institutions de
la société. Elle n’ignore pas cependant les effets de ces mêmes institutions sur cet
individu
Les « relations interindividuelles », objet de la sociologie se caractérisent par
une influence réciproque, c’est-à-dire les effets échangés entre un individu et ceux
qui l’entoure
La sociologie s’appuie sur des moyens d’analyse comme les enquêtes, les
tests, l’analyse de contenu, l’analyse de discours etc. elle emprunte d’autre part des
concepts et des outils à d’autres disciplines ( linguistique et la sémiologie (l’étude
des signes)
Mais à la différence du psychologue, le sociologue étudie toujours des
cognitions situées dans un contexte (historique, culturel et structurel) 4
D’autre part, la psychosociologie s’est développée grâce à une méthodologie
spécifique (sondage, recherches sur le terrain etc.) : « Elle n’est devenue possible
qu’à partir d’un changement de mentalité permettant de concevoir les faits
humains comme des choses c'est-à-dire de les soumettre malgré leur charge
affective (sentimentale) à l’observation empirique et à l’expérimentation. »5
QUELQUES DEFINITIONS DE LA PSYCHO SOCIOLOGIE
-« La psychologie sociale s'intéresse, quels que soient les stimuli ou les objets, à ces
événements psychologiques fondamentaux que sont les comportements, les
jugements, les affects et les performances des êtres humains en tant que ces êtres
humains sont membres de collectifs sociaux ou occupent des positions sociales (en
tant donc que leurs comportements, jugements, affects et performances sont en
partie tributaires de ces appartenances et positions) »6
-4 - Larousse, Dictionnaire de sociologie. Ed. Club France Loisirs, Paris 2001. p 188.c
5
6
Beauvois J.-L., Joule R.-V., Monteil J.-M. (1998). Vingt ans de psychologie sociale expérimentale
francophone. Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble.
- 13 -
-« La psychologie sociale s'intéressera à autrui d'un triple point de vue : sa
connaissance, les influences réciproques entre soi et autrui, et les interactions
sociales »7
-« La psychologie sociale est l'étude scientifique des effets des processus sociaux et
cognitifs sur la manière dont les individus perçoivent, influencent et interagissent
avec autrui »8
-« La psychologie sociale est le domaine d'étude scientifique qui analyse la façon par
laquelle nos pensées, nos sentiments et comportements sont influencés par la
présence imaginaire, implicite ou explicite des autres, par leurs caractéristiques et
par les divers stimuli sociaux qui nous entourent et qui de plus examine comment
nos propres composantes psychologiques personnelles influent sur notre
comportement social »9
-« La psychologie sociale est la science des phénomènes de l'idéologie (cognitions et
représentations sociales) et des phénomènes de communication »10
7
8
9
Leyens, J.-P. et Yzerbyt, V. (1997). La psychologie sociale. Sprimont, Mardaga
Smith, E. R. et Mackie, D. M. (1995). Social psychology. New York, Worth.
Vallerand, R.-J. (Dir.) (1994). Les fondements de la psychologie sociale. Boucherville, Gaëtan Morin
Moscovici, S. (1984). Psychologie Sociale, Paris, Presses Universitaires de France.
10
- 14 -
3.
LA PERSONNALITE : LES GRANDES ECOLES DE
PENSEE
3.1.
Les tendances principales :
Une bonne gestion des ressources humaines exige une bonne connaissance
du fonctionnement de l’homme, de ce qu’il est, de ses possibilités et de ses
contraintes. En effet, les individus agissent en fonction d’une perception spécifique
des autres.
Dans ce sens Abraham Maslow pense que : « si nous améliorons la nature
humaine, nous améliorons tous, parce que nous éliminons les principales causes du
désordre du monde »11.
Cette idée concerne de façon directe les différentes sortes d’organisation qui
peuvent être définies comme des structures foncièrement humaines.
En sachant que les théories de la personnalités sont diverses et multiples, il
est intéressant de repérer les disciplines qui ont eu une influence majeure sur la
science du comportement comme: la psychanalyse, le behaviorisme et la
psychologie humaniste.
3.2.
Les théories de renforcement :
Le « behaviorisme moderne » est le fruit des travaux de Watson et de
Pavlov. Burrhus Frederic Skinner12 a aussi grandement participé à cette théorie qui
pense que l’explication d’un comportement d’un individu doit être le résultat de
l’observation des événements (stimuli) et des comportements qui en résultent
(réponses).
La théorie béhavioriste a critiqué les théories de l’instinct au profit de
l’évolutionnisme. Elle se concentre d’autre part sur les pratiques d’acquisition des
réponses et sur l’apprentissage. Pour cette théorie les facteurs génétiques n’ont pas
de rapport direct avec l’acquisition des réflexes. Celle-ci est le résultat de
l’adaptation à l’environnement physique et social où se formes les différentes
attitudes humaines.
Les idées importantes du behaviorisme sont :
11
12
- SKINNER, B.F. Par-delà la liberté et la dignité. Paris : Laffont ; 1972.
- 15 -
-
Le comportement est l’ensemble des réactions objectivement observables qu’un
organisme formule en tant que réponse aux stimulations qui proviennent de
l’environnement extérieur.
: le stimulus est ce que reçoit l’organisme
La réaction est la réponse.
Le couple stimulus-réponse constitue l’expression de l’interaction de
l’organisme et de son milieu. Le réflexe est la partie la plus élémentaire
d’interaction.
Les recherches sur la personnalité se sont intéressées aux départ aux aspects
suivants :
-
La détermination de la personnalité d’un individu par l’hérédité ou
l’environnement ?
La naissance prédétermine la personnalité où est-elle se forme-t-elle grâce à
l’interaction de l’individu avec son environnement ?
La première idée a été défendue par les mouvements racistes. Pour eux les
caractéristiques de la personnalité sont déterminées dès la naissance. et aucune
expérience ne peut l’influencer.
Cependant, la théorie béhavioriste considère que l’hérédité peut
prédéterminer un individu, mais l’environnement doit fournir les conditions
d’apprentissage, les stimulations (motivation) nécessaires pour sue l’individu puisse
se développer intellectuellement et actualiser ainsi son potentiel. L’environnement
influence aussi l’orientation de cette évolution. Les recherches sur les jumeaux
identiques (qui à partir d’une hérédité semblable) ont montré qu’ils peuvent devenir
très différents s’ils sont élevés dans des milieux différents.
Les recherches sur les individus marginaux et criminels ont confirmé
sensiblement l’hypothèse de l’influence de l’environnement sur la personnalité
. L’apport du behaviorisme
Le behaviorisme moderne a servi de bases théoriques pour comprendre le
comportement organisationnel comme la productivité, l’apprentissage, le leadership
et les conflits.
-
La productivité : Les concepts de conditionnement et de renforcement ont
permis de comprendre les effets des variations de renforcement sur la qualité et la
quantité du travail produit. Notamment dans le cadre des tâches routinières. En
effet des conditions de travail différentes engendrent des comportements différents
des employés.
- 16 -
-
L’apprentissage : Le behaviorisme est une théorie de l’apprentissage. Elle
peut offrir des éléments de solution à certains problèmes de motivation, de
formation et de supervision.
Le leadership : Une des hypothèses de l’approche behavioriste est que le
facteur de conditionnement réciproque détermine le comportement du leadership
c’est-à-dire que le groupe peut influencer le leader autant que le leader influence le
groupe.
Les conflits : Selon Skinner, les conflits entres les goures sont difficiles à
résoudre parce que les membres des groupes se renforcent lorsqu’il démontrent de
la loyauté envers leur propre groupe et expriment de l’hostilité envers les autres
groupes. Cette hypothèse est fort utile à la compréhension des relations
intergroupes dans les organisations.
3.3.
L’approche psychanalytique :
La psychanalyse est une théorie de la personnalité qui est issue d’une pratique
psychothérapeutique. Le fondateur de la psychanalyse est Sigmud Freud (18561939).
Freud considère que la structure de base de la personnalité se forme dès les six
premières années de la vie. Il pense d’autre part que la personnalité de l’adulte est le
résultat de ce qui lui est arrivé à travers son enfance et son adolescence.
Selon Freud les six premières années de la formation de l’enfant, se caractérisent
par des stades très particuliers. Dans chaque stade ce qui est appelé « la libido ou
énergie psychique » se rapporte sur des besoins précis. La non-satisfaction de ces
besoins provoque des fixations et diminuer la somme d’énergie nécessaire pour
aborder le stade suivant.
Ainsi la maturité peut être retardée si l’énergie de l’individu reste enfouie
dans des stades antérieurs de développement.
Les réflexions de Freud s’intéressent d’autre part, outre à la question du
conscient, aux domaines de l’inconscient et du subconscient.
Notre vie psychique procède du conscient. Cependant nous pouvons agir de
façon inconsciente. Les rêves sont par exemple la manifestation de notre
inconscient. La publicité fait appel à ce type d’influence non consciente.
3.4.
L’apport de la psychanalyse
Selon plusieurs spécialistes la psychanalyse a permis d’étudier plusieurs
domaines de la vie organisationnelle comme la créativité, les indices d’insatisfaction,
- 17 -
les relations interpersonnelles le développement des groupes et les phénomènes de
leadership et d’influence13
Pour ces spécialistes la psychanalyse a permis ainsi de comprendre :
-
Les indices d’insatisfaction : « Un certain nombre de comportement comme
la rationalisation, les oublis et les maladresses sont des réactions à la frustration, à
l’anxiété et aux conflits intérieurs de l’individu »14. selon Eric Berne15 certains
comportements peuvent être considérés comme interprète plusieurs
comportements (absentéisme, les retards répétés, l’agression et la soumission
excessive) sont des « scénarios » simulés.
Les relations interpersonnelles : en partant du schéma freudien (ça, moi,
surmoi) Berbe16 considère que la personnalité passe par trois états : propose trois
états de la personnalité : l’enfant, le parent et l’adulte. La vie sociale de l’individu est
conditionnée par ces états.
Le développement des groupes : dans la vision freudienne « un groupe se
construit grâce à des liens affectifs très forts. Lorsqu’un membre du groupe est
accepté comme leader, il devient une figure d’identification pour les autres. Cette
approche aide à comprendre le phénomène de cohésion à l’intérieur des groupes et
des compétitions intergroupes.17 »
Le leadership et l’influence : l’approche psychanalytique a contribué à
l’analyse des phénomènes d’émergence du leadership, des relations des individus
avec l’autorité et des styles autoritaires d’influence.
3.5.
L’approche humaniste :
Selon certains spécialistes « cette approche est une réaction aux deux
approches précédentes»18 dans la mesure où il la personnalité humaine est
multidimensionnelle
Le schéma qui pourrait résumer cette approche est le suivant :
Stimulus----Expérience de l’organisme-------réponse.
13 13
Bergeron, JL., Léger. NC., Jacques. J., Bélanger. L., Les aspects humains de l’organisation »
Ed. Gaeten Morin, Québec, 1986. page 36
14
15
- BERNE. E. Des jeux et des homes, ED. Stock, Paris 1976.
- BERBE. E. Analyse transactionnelle et psychothérapie. Payot, Paris 1979.
17
Bergeron, JL., Léger. NC., Jacques. J., Bélanger. L., Les aspects humains de l’organisation »,
op.cit, page 36.
18
Ibdi.
16
- 18 -
L’organisme est le lieu psychologique où se produit toute expérience. Il est
un système organisé qui englobe toutes les dimensions de la personne (physique,
émotives, affectives et intellectuelles) et toute altération d’une de ces aspects affecte
les autres composantes.
Par «expérience », Rogers entend tout ce qui se passe dans l’organisme et est
susceptible de devenir conscient. L’expérience est le cadre de référence de la
personne et elle n’est connue que d’elle-même.
Dès la naissance, l’organisme subit de fortes influences de la part de son
environnement. Au fur et à mesure que l’enfant reçoit des évaluations (positives ou
négative) de la part de ses parents, l’enf ant apprend à identifier des sentiments et
des comportements qui sont « bons » (approuvés) et d’autres qui sont « mauvais »
(désapprouvés). C'est-à-dire que l’enfant apprend à être ce que les autres veulent
qu’il soit au lieu d’être ce qu’il est. Par exemple lorsque des personnes apprennent à
nier certains besoins, elle se sentira hostile envers les personnes qui exercent ces
besoins. Ces personnes sont constamment menacées et anxieuses.
Par contre lorsque l’enfant qui se sent compris de ses parents et accepté, il
apprend à accepter intégralement ses expériences affectives ; il accepte des besoins
sans anxiété et fonctionne librement. Par conséquent, il devient plus flexible et plus
compréhensif envers les autres. 19
Selon Rogers, la personne actualisée est consciente et est ouverte à tout. Elle
est plus susceptible de faire confiance aux possibilités des autres et de respecter leur
intégrité. Elle peut répondre, de façon adaptée à une grande variété de situations et
vivre une vie riche et flexible. Elle est libre et créatrice et prend des risques.
Application
organisationnel :
de
cette
approche
au
comportement
L’approche humaniste a eu un impact considérable sur les théories de
gestion. Elle a aidé à approfondir les aspects suivants :a) les styles de gestion, b) la
motivation, c) la communication, d) les processus de groupe.
Les styles de gestion : les humanistes ont démontré à quel point la
conception de la nature humaine que préconise un gestionnaire affecte son style de
gestion et comment les style de gestion affecte le comportement des employés.
19
- Bergeron, J.L, Léger, N., Jacques, J., Bélanger, L. Les aspects humains de l’organisation, Ed.
Gaeten Morin, Paris 1986.
- 19 -
La motivation : la théorie de la hiérarchie des besoins proposée par
Abraham Maslow a suscité beaucoup de recherches sur les facteurs de satisfaction
et de motivation au travail.
La communication : Les notions d’empathie et d’acceptation
inconditionnelle d’autrui ont inspiré de nombreux chercheurs intéressés aux
processus de communication efficace et aux obstacles à la communication.
Les processus des groupes : Les psychologues humanistes ont
beaucoup écrit sur la dynamique des groupes et ont posé des hypothèses
intéressantes sur les facteurs qui influencent le climat d’apprentissage à l’intérieur
des groupes de travail.
En conclusion l’approche des relations humaines représentées entre autres
par MacGregor et likert a adopté les idées de l’approche humaniste de C. Rogers.
Celle-ci considère que les individus sont motivés par l’obtention d’un bien être
personnel et social, par la reconnaissance et la satisfaction du travail bien fait. Les
théoriciens de cette approche insistent sur la gestion démocratique, l’enrichissement
des tâches et la création de conditions de travail propices à la créativité.
- 20 -
Exercices et sujets de discussion
1)
Parmi les approches psychanalytiques,
humaniste, quelle est celle qui insiste le plus sur
behavioriste
et
l’activité mentale consciente,
le rôle déterminant de l’environnement dans la formation de la
personnalité ?
2)
Freud pense que la personnalité est essentiellement déterminée
avant l’âge de six ans. A partir de votre expérience personnelle, élaborez
deux arguments qui vont dans le sens de cette hypothèse et deux qui la
contredisent.
3)
Réfléchissez à votre propre conception de la nature de l’homme
et de la société et décrivez, au moyen d’exemples concrets, comment cette
conception influence votre comportement dans vos études.
- 21 -
LECTURES CONSEILLEES
BOWER T. G. R. (1977). Le développement psychologique de la
première enfance. Mardaga, Bruxelles.
Baron-Cohen S. (1995). Mindblindness. Trad F. Nadel, J.,
Lefebvre F. La créativité mentale : un essai que l’autisme et la théorie de
l’esprit, Grenoble, PUG.
BOUDON R., BESNARD. P., CHERKAOUI M., LECUYER
B.P., Dictionnaire de sociologie, France Loisir.
PAVLOV I.P. (1972). Les réflexes conditionnés. Paris, PUF (2ème
édition), 1977.
TAJFEL H. (1972) . La catégorisation sociale : Introduction à la
psychologie sociale, Larousse, Paris.
- 22 -
4.
LA COMMUNICATION
4.1. Communication et organisation
La communication revêt une importance capitale dans la vie de toute
organisation.
Elle peut être définie de façon générale comme l’ensemble des processus
d’échange entre les membres d’un groupe.
Ces processus d’échange peuvent comporter plusieurs formes ;
On peut distinguer par exemple
La communication verbale et la communication non verbale ou encore la
communication formelle et la communication informelle. De même il est possible
de distinguer la communication descendante et la communication ascendante.
La communication verbale désigne toutes les formes de communication qui
ont pour support le langage sous une forme orale ou écrite : les réunions, les
assemblés générale, la communication intersubjectives sont des formes de
communication impliquant un groupe ou deux individus au moins.
La communication verbale peut aussi prendre des formes écrites telles que
les notes, les rapports, ou encore le journal d’entreprise.
Par communication informelle on entend les différentes formes de
communication qui n’est ni planifiés ni organisés. La communication informelle
renvoie ainsi aux différentes interactions sociales (échange entre individus et
groupes). C’est-à-dire à la vie sociale dans l’organisation.
La communication descendante désigne les processus de transmission de
l’information du sommet vers la base. La communication ascendante désigne au
contraire les différents processus de transmission d’information qui vont de la base
au sommet. La communication est donc composée de toutes ces formes de
communication.
4.2. Quelques modèles
communication
théoriques
pour
comprendre
la
Les sciences sociales et humaines ont utilisé plusieurs modèles théoriques
pour comprendre ces processus de communication. Le premier modèle
historiquement utilisé a été le modèle de shannon.
- 23 -
Le modèle de Shannon décompose de processus de communication en
plusieurs parties :
L’EMETTEUR : c’est l’instance qui conçoit et diffuse le message. L’émetteur
est donc la source du message transmis (un homme qui parle)
LE MESSAGE : c’est l »ensemble des signes transmis par l’émetteur au
récepteur ;( l’ensemble des mots prononcés)
LE CANAL : est le support physique chargé de transmettre et de véhiculer le
message (la voix est le canal utilisé pour transmettre le message).
LE RECEPTEUR : C’est l’individu ou le groupe auquel est destiné le message
(un homme qui écoute).
Au cours de ce processus de transmission trois opérations sont en général
identifiées.
- L’ENCODAGE : Il s’agit d’une opération qui consiste à transformer les idées, les
sentiments de l’émetteur dans une forme compréhensible par le récepteur.
- LE DECODAGE : Il s’agit d’une opération qui permet au récepteur d’interpréter
les signes transmis par l’émetteur.
- LE FEED-BACK / C’est l’ensemble des actions entreprises par le récepteur en
réaction aux signes envoyés par l’émetteur ;
Les sciences sociales ont critiqué ce modèle en le qualifiant de linéaire et de
réducteur. En effet le modèle de Shannon réduit la communication au langage et
ignore les différentes formes de communication non verbale.
La critique du modèle de Shannon a été l’œuvre de l’école de Palo Alto. Le
modèle de l’école de Palo Alto est appelé le modèle de l’orchestre. Pour l’école de
Palo Alto, la communication ne doit être réduite uniquement au langage. En effet
pour l’école de Palo Alto, tout comportement est une communication. En effet,
dans un acte de communication tout comportement c’est-à-dire toute attitude est
porteuse de sens : la parole, le silence, les postures du corps, la gestualité sont
autant d’attitudes signifiantes c’est-à-dire porteuses de sens c’est à dire d’un
message. L’école de Palo Alto a synthétisé ces idées théoriques dans un modèle
théorique appelé axiomatique. Cette axiomatique comporte quatre idées ou axiomes
AXIOME 1 : L’IMPOSSIBILITE DE LA NON COMMUNICATION.
La définition comportementaliste de la communication induit l’idée selon
laquelle tout comportement est un message. Le silence est un message. L’école de
Palo Alto considère donc qu’il n’existe pas de non comportement. Et tout
comportement influence l’interaction.
- 24 -
AXIOME 2 : DANS
TOUTE COMMUNICATION, IL Y A DEUX NIVEAUX LE
CONTENU ET LA RELATION.
Le contenu est l’ensemble des messages verbaux transmis. La relation
s’exprime par l’ensemble des comportement non verbaux accompagnant les
messages verbaux : grimaces, intonation de la voix, gestualité….Ces messages non
verbaux permettent d’interpréter le sens des messages verbaux. Ex : Une personne
A présente ses félicitations à une personne B. La personne B interprètera la
sincérité de la personne A en fonction des expressions de son visage.
AXIOME 3 : PONCTUATION DE LA SEQUENCES DES FAITS :
Toute communication est échange et tout échange est ponctué par des
séquences.
AXIOME 4 : TOUTE COMMUNICATION EST ANALOGIQUE ET DIGITALE.
La communication analogique renvoie aux messages non verbaux. La
communication digitale renvoie au langage.
AXIOME
5
:
TOUTE
INTERACTION
EST
SYMETRIQUE
OU
COMPLEMENTAIRE.
Les relations symétriques sont des relations conflictuelles caractérisées par la
symétrie des deux partenaires. En général ces relations sont organisées par ce qu’on
appelle le feed-back positif où chaque réaction engendre une réaction plus forte. Ex
: une discussion verbale peut générer une dispute physique. On dira alors qu’il s’agit
d’une interaction symétrique.
La relation complémentaire est une relation organisée par un feed-back
négatif. Le fée back négatif affaibli les tensions qui caractérisent une interaction.
Les relations de domination soumission sont des relations complémentaires qui se
caractérisent par leur stabilité. On peut dire en conclusion, que l’approche de l’école
de Palo Alto s’articule autour des idées suivantes :
- On ne peut pas ne pas communiquer
- L’intention n’est pas une condition qui fonde la communication (l’embarras est
un comportement non intentionnel c’est-à-dire qui n’a pas été voulu par
l’émetteur).
- L’absence d’entente ou de compréhension de signifie pas l’absence de
communication. Dans ce cas les messages transmis concernent
l’incompréhension.
L’école de Palo Alto a permis le développement de l’approche systémique qui
permet d’espe s’articule autour de cinq concepts :
- 25 -
- L’INTERACTION : Elle signifie que les éléments constitutifs d’une organisation
ne sont pas isolés et qu’ils sont en relation les uns avec les autres.
- SYSTEME : Tout système fait partie d’une autre système plus global. Ex : Une
organisation fait partie d’une ville, la ville fait partie d’une société etc.
- CAUSALITE CIRCULAIRE : Tout phénomène fonctionne selon une logique
d’action et de rétroaction : cause/effet et l’effet qui se transforme en cause.
- HOMEOSTASIE : L’homéostasie signifie que tout système y compris les
organisations fonctionne selon des règles qui assurent sa reproduction et son
maintien.
- LE PARADOXE : Tout phénomène (et donc toute organisation) est à la fois
autonome et contrainte par un environnement extérieur.
4.3. Quelques règles
organisation :
pour
réussir
la
communication
en
- Ne pas considérer le récepteur comme un objet mais plutôt comme un sujet
sensible à tous nos comportements.
- Toutes communication est une négociation et non pas une domination. En effet
communiquer c’est échanger afin de trouver un compromis.
- L’écoute : afin de bien communiquer avec l’autre il faut être à son écoute c’està-dire être sensible et ouvert à sa vision de la réalité et à ses points de vue.
- La clarté : afin d’éliminer toute ambiguïté au niveau de l’interprétation du
message, il faut savoir exprimer clairement ses idées afin qu’elles puissent être
interpréter de façon juste.
4.4. Quelques obstacles à la communication
- Du coté de l’émetteur : L’attitude de l’émetteur peut constituer un obstacle
majeur à la communication. En quand l’émetteur est fondamentalement centré sur
ses propres intérêts, il reste prisonnier de son univers et demeure incapable de
s’ouvrir sur le récepteur. D’autre part l’émetteur doit soigner à la fois son message
mais aussi sa gestualité et l’ensemble de sa communication non verbale (selon
l’enseignement tiré du modèle théorique de l’école de Palo Alto comme expliqué cidessus). Dans ce sens il est recommandé à l’émetteur de chercher à instaurer une
communication ouverte centrée sur la confiance instaurée avec le récepteur. A titre
d’exemple le récepteur sera attentif aux réactions verbales et surtout non verbales
du récepteur.
- Du coté du récepteur : La communication est un processus d’échanges. La
réussite de cet échange dépend à la fois de l’attitude de l’émetteur et du récepteur. Il
est important dans ce sens d’insister sur la notion d’écoute que nous avons intégrée
dans les règles à respecter pour une communication réussie (voire plus haut).
L’écoute démontre une capacité d’ouverture exprimée à celui qui nous parle. C’est
aussi une marque d’attention et de sérieux. D’autre part le processus de
communication peut être altéré à cause des problèmes liés à la perception du
- 26 -
message chez le récepteur. La perception est un processus mental par lequel le
récepteur interprète le message. Dans ce sens l’écoute renforce une bonne
interprétation du message c’est-à-dire une interprétation conforme aux objectifs de
l’émetteur.
- Les difficultés liés à l’usage du support : En effet il est important de signaler
que la réussite de l’échange communicationnel dépend des médias utilisés c’est-àdire des médias qui vont véhiculer le sens. Il est donc nécessaire de savoir choisir
les médias les plus adaptés aux publics : communication orale (discussion, exposé),
communication écrite (notes, rapports), communication multimédias (présentation
multimédias associant l’image, le son et le texte).
- Les difficultés liées au contexte : La communication est un échange dont la
réussite dépend aussi de l’environnement dans lequel agissent les différents
protagonistes. Certaines organisations vivent un climat de tension, d’animosité et de
conflictualité. Ce climat peut engendrer des préjugés, de fausses perceptions de
l’autre.
- 27 -
Lectures conseillées
- BERNOUX Philippe, « La sociologie des organisations », Ed. Seuil, Paris,
1985.
- DEVAL Philippe, « La mise en scène de la vie professionnelle », Ed. Vigot.
Paris 1996.
- MUCCHIELL
Alex,
« Les
sciences
de
l’information
et
de
la
communication », Ed. Hachette, Paris 1995.
BENOIT Denis, (sous la direction de), «Introduction aux sciences de
l’information et de la communication », Ed. Les éditions d’organisation, Paris,1995.
- MUCCHIELLI Alex, « La nouvelle communication », Ed. Armand Colin,
Paris, 2000.
- MUCCHIELLI Alex, « Théorie systémique des communications », Ed.
Armand Colin, Paris, 1999.
- Frechet Serge, « Communication interpersonnelle et négociation
commerciale », Ed. Ellipses, Tours, 1997.
- Myers er Myers « Les bases de la communication interpersonnelle : Une
approche théorique et pratique. Ed. Mac Graw Hill, 1984.
- 28 -
LA MOTIVATION
1. Définition
Pour les spécialistes la motivation se manifeste à travers deux aspects : un aspects
psychologique et un aspect concret (les différentes efforts déployés par le
personnel). La question de la motivation, étudiées à partir des problèmes liés au
management renvoie aux attitudes que peut adopter les managers afin de renforcer
la motivation chez le personnel de l’entreprise.
Pour les spécialistes, la motivation peut avoir un sens plus général : « Pour le
psychologue, le mot motivation prend un sens beaucoup plus large puisqu’il le
réfère à tous les comportements humains qui sont orientés vers un objectif et qui
sont volontaires c’est à dire qui ne sont pas purement automatique. De façon plus
précise, les psychologues cherchent à expliquer : pourquoi un individu fait quelque
chose plutôt que ne rien faire. Pourquoi il fait A plutôt que B. Pourquoi il met une
grande intensité dans certains actes et très peu dans d’autres. Pourquoi il poursuit
ou cesse une activité quelconque. »20
2. Quelques exemples de motivation :
-la délégation : cette technique s’avère fructueuse avec le personnel compétent ;
-L’encouragement : cette attitude permet de sécuriser et de renforcer la confiance
du personnel
L’encadrement : cette attitude permet de soutenir le personne ;
L’autorité : permet d’intégrer des individus peu compétents et faiblement
motivés ;
3. Les théories de la motivation
La motivation a fait l’objet de plusieurs théories :
Herzberg a identifié un ensemble de besoins (au nombre16) la satisfaction ou la
non satisfaction de ces besoins détermine les degrés de la motivation. Skinner a
appréhendé la question de la motivation à partir des concepts de feed-back positif
et de feed-back négatif. Cette approche donne une importance capitale aux types
d’interaction entre les managers et le personnel.
La théorie de Maslow : Maslow a envisagé un schéma théorique selon lequel les
besoins sont appréhendés sous forme de pyramide. Les besoins qui constituent
cette pyramide sont classés selon une certaine logique appelée la hiérarchie des
besoins. Les besoins identifiés par Ma slow sont : besoin physique et physiologique,
besoin de sécurité, besoin….
20
Ibid page 103
- 29 -
Besoins
d’accomplissement personnel
Besoins d’estime
(de soi et par les autres)
Besoins d’appartenance et d’amour
Besoin de sécurité (abri, stabilité
Besoins physiologiques (manger, boire, dormir )
La théorie de David Macleland : Macleland a insisté dans sa théorie des besoins sur
un besoin spécifique c’est ce qu’il appelle la théorie du besoin d’accomplissement.
(103)
Le besoin d’accomplissement concerne les comportements orientés vers la réussite
En étudiant la motivation les spécialistes ont insisté sur le processus de formation
de la motivation. Dans ce processus interviennent plusieurs facteurs tels que la
satisfaction des besoins, les tensions qui caractérisent les relations au travail, la
réalisation des objectifs : « De façon très générale, le processus fondamental de la
motivation est le suivant : à cause d’un besoin insatisfait (ex : le besoin de
nourriture), un individu ressent une certaine tension, un certain inconfort (la faim),
ce qui le pousse à faire quelque chose (s’extirper de son fauteuil et se rendre
jusqu’au réfrigérateur), en vue d’atteindre un certain objectif (manger) qui satisfait le
besoin, diminue la tension et ramène l’individu à son point de départ (le fauteuil),
jusqu’à ce que le cycle recommence »21.
21
- 30 -
6-TENSION
1-
BESOIN
REDUITE
INSATISFAIT
5-BESOIN
2- TENSION
SATISFAIT
4-OBJECTIF
3- ACTION
ATTEINT
VERS UN OBJECTIF
Pour appliquer ceci au monde de travail, il suffirait de remplacer certains
mots par d’autres dans l’exemple : écrire « besoin d’argent » au lieu de «besoin de
nourriture», «fournir un rendement élevé», au lieu de «s’extirper de son fauteuil »,
«obtenir une augmentation de salaire» au lieu de manger ». Dans les deux cas, le
processus fondamental reste le même.
4. La motivation dans l’organisation
L’anecdote des trois tailleurs de pierre, à qui l’on demandait ce qu’ils étaient
en train de faire et qui répondirent successivement : le premier : je taille une
pierre…Le second : je gagne ma vie…Le troisième : je construis une cathédrale…
nous permet de comparer des perceptions tout à fait opposées de la motivation au
travail. Elle ouvre en même temps la voie sur la motivation : La motivation est une
force qui pousse l’individu à chercher à satisfaire ses besoins, ses désirs et pulsions
et qui détermine un comportement visant à réduire un état de tension et donc à
établir (ou à rétablir) un état d’équilibre.
Il existe deux types de motivations : la motivation qui répond à des facteurs
intrinsèques et la motivation qui répond à des facteurs extrinsèques :
1.1. LES FACTEURS INTRINSEQUES DE MOTIVATION :
Fédérer les énergies autour d’un projet, c’est-à-dire d’un ensemble de valeurs
qui caractérisent l’identité d’une entreprise, est certainement un des leviers
puissants pour renforcer et développer les motivations des salariés, en donnant un
sens à leur existence, en leur permettant d’évoluer sereinement au sein d’une
organisation, et en leur apportant quelques satisfactions intellectuelles.
Pour satisfaire cette motivation intrinsèque il convient de :
- Adhérer au projet de l’entreprise ;
- 31 -
- Partager une stratégie identifiée et connue ;
- Satisfaire des besoins et des objectifs personnels.
a)- Adhérer au projet de l’entreprise :
Pour être motivant le projet doit être reconnu comme une loi (applicable,
utile et sécurisant).
Applicable : Pour un individu tout projet qui apparaît difficilement applicable
crée chez le salarié des phénomènes négatifs qui se manifestent par de la
passivité, de l’agressivité, du mensonge ou de la manipulation, c’est-à-dire une
fausse adhésion ou rejet du projet. Ce qui crée, dans l’entreprise des habitudes
de « contourner la loi » et de « tricher », accroît une organisation informelle
négative et donne de bonnes raisons de remettre en cause l’autorité et sa
légitimité.
- Par contre tout projet qui apparaît applicable avec un effort correspondant à ses
possibilités permettant un dépassement à sa mesure, provoque joie, énergie,
motivation, intégration au groupe et créativité c’est-à-dire une forte adhésion au
groupe et au projet.
Tout projet trop facilement applicable (futile et banale) donne les mêmes
symptômes qu’un projet difficile à appliquer.(voire ci-dessus).
Utile : Cette notion s’oppose à l’arbitraire. La loi est une aide utile pour
travailler Le projet aussi ne doit pas être contradictoire avec les tâches de
l’entreprise il doit être au contraire utile indispensable et bénéfique pour
l’organisation. Donc pour qu’il soit motivé, le salarié doit sentir cette utilité.
Sécurisant : La loi mobilise sans faire peur, bien au contraire, elle apporte joie,
motivation et protection psychologique. Le projet aussi doit apporter une
sécurité pour le salarié.
b)- Partager une stratégie identifiée et connue :
Les cadres placent souvent comme un des premiers points de leur
motivation, la connaissance de la politique de l’entreprise. Il s’agit pour eux de
limiter l’incertitude que représente l’avenir.
Cette motivation n’est pas toujours existante, soit que la stratégie n’existe
pas, soit qu’elle n’est pas formalisée, soit encore qu’elle ne fait pas l’objet d’une
information claire et adaptée.
- 32 -
En effet les cadres se plaignent souvent de ne connaître les changements de
cap rendus nécessaires par une conjoncture économique difficile et donc de ne pas
pouvoir expliquer à leur collaborateurs le sens des efforts demandés.
Cette information a une valeur instrumentale car elle sert à mieux
comprendre la finalité du travail mais elle est aussi une monnaie d’échange qui a
une valeur psychologique de reconnaissance puisque informer c’est reconnaître du
pouvoir à qui l’on donne cette information.
c)- Satisfaire des besoins et des objectifs personnels :
Si l’entreprise définit son projet, sa stratégie, ses structures et ses objectifs,
elle le fait par rapport à ses besoins de progrès et de pérennité. Mais elle doit aussi
tenir compte des acteurs qui y travaillent.
Différentes enquêtes ont montré que les salariés sont motivés par la
possibilité d’équilibrer leur vie professionnelle et leur vie personnelle : l’entreprise
doit réfléchir aux moyens et aux réponses qu’elle peut négocier avec les salariés
pour tenir compte de cette nouvelle donne.
1.2. LES TECHNIQUES RECENTES DE LA MOTIVATION :
L’enrichissement de tâches, la direction par objectif (D. P. O), et la qualité de
la vie au travail (Q. V ; T).
- L’enrichissement des tâches
Description : C’est une technique d’organisation de travail qui permet aux
travailleurs de déterminer la cadence des machines et de planifier l’exécution de
leurs tâches. Elle implique un changement du contenu des emplois dans le sens
d’autoriser un niveau plus élevé de défi et d’accomplissement. L’organisation peut
enrichir les tâches de multiples manières. Herzberg a suggéré quelques principes
d’enrichissement en précisant les facteurs de motivation affectés.
- PRINCIPES D’ENRICHISSEMENT DES TACHES :
Principes à appliquer
Facteurs de motivations
en jeu
- 33 -
A. Retirer certains mécanismes
Responsabilité et réalisation
de contrôle sans détruire la personnelle
possibilité de vérification
B. Accroître l’obligation qu’à
Responsabilité
l’individu de répondre de propre considération
travail
et
C. Donner à l’individu une
Responsabilité, réalisation et
unité naturelle et complète de considération
travail : liberté d’action
D. Accorder plus d’autorité à
Responsabilité, réalisation et
un employé dans son travail : liberté considération
d’action
E. Faire parvenir les rapports
périodiques au travailleur lui-même
plutôt qu’à son surveillant
Considération personnelle
F. Ajouter de nouvelles tâches
plus difficiles
Croissance et connaissance
G.Assigner à des individus des
Responsabilité, croissance et
tâches spécifiques ou spécialisés, ce avancement
qui leur permet de devenir des
experts.
Plusieurs organisations ont mis en place des programmes d’enrichissement
du travail. Elles ont conclu que cette technique a permis d’augmenter la
productivité, à diminuer le taux d’absentéisme et amélioré le moral des travailleurs.
- 34 -
Encadré n°1 Motivation : les cinq règles d’or*
1. COMMUNIQUER
C'est la base de toute stratégie motivationnelle : le manager doit savoir communiquer avec
ses collaborateurs. Sans communication active, difficile d'entretenir le niveau d'implication
d'une équipe, à moins de s'appuyer sur le levier hasardeux de la "crainte". Cette
communication doit se faire à trois niveaux : au quotidien (au travers des échanges
opérationnels), à moyen terme (par exemple sur l'organisation et les priorités à venir du
service) et à long terme (sur la stratégie globale de l'entreprise). On notera que par
principe cette culture de la communication doit être descendante (voie hiérarchique) mais
aussi montante, afin de permettre aux collaborateurs de s'exprimer. Dans cette logique,
tous les canaux de communication peuvent être explorés : réunion, lettre d'information,
intranet, entretien individuel, conversation informelle.
2. FAIRE CONFIANCE
Pas de motivation sans confiance : tous les spécialistes de la psychologie du travail
s'accordent sur ce constat. Pour que vos collaborateurs s'épanouissent, donc cultivent un
degré de motivation élevé, il leur faut disposer de leur propre espace d'action, pour lequel
ils savent qu'ils bénéficient de votre confiance. Cette confiance s'exprime généralement
par un management sous forme d'objectifs. Vos collaborateurs doivent connaître
clairement les missions qui leur incombent et les objectifs qui y sont associés. Sauf
problème avéré, le manager veillera à n'intervenir dans les missions de ses collaborateurs
que lors des "points de contrôle" prédéterminés dans le planning. La confiance se gagne
également sur le terrain des relations humaines : en faisant confiance à votre équipe, vous
avez toutes les chances que votre équipe vous respecte. Un cercle vertueux en matière de
motivation.
3.
RESPONSABILISER
Après la confiance, vient la responsabilisation. Si le management par objectifs permet à
chaque salarié de mieux identifier sa tâche et son rôle, le management par la
responsabilisation permet d'offrir à vos collaborateurs une capacité de décision dans un
champ d'action précis. De facto, cette capacité de décision offre à l'équipe des raisons
supplémentaires de satisfaction si les objectifs sont atteints. Cette stratégie passe
évidemment par la délégation, une façon de transmettre au passage sa propre motivation.
Au-delà de l'implication, on se rappellera que la responsabilisation agit sur plusieurs
facteurs essentiels en entreprise : la capacité d'innovation (en incitant les collaborateurs à
mettre en oeuvre leurs idées), le degré de formation de l'équipe (en permettant aux
collaborateurs d'étendre leurs compétences) ou encore la capacité à gérer les situations
délicates (en habituant les collaborateurs à être autonomes).
4. ORCHESTRER
La motivation de vos collaborateurs repose également sur "l'excitation intellectuelle". Rien
de mieux qu'un travail routinier pour saper, semaine après semaine, le niveau de
motivation d'une équipe. Tel un chef d'orchestre, le manager doit savoir transmettre des
impulsions à ses collaborateurs, en lançant de temps en temps des projets novateurs ou
des "projets défis". Ces impulsions permettent de galvaniser les troupes, à condition que
la réussite des projets soit clairement associée à une récompense (prime, journée de repos,
soirée, repas...). Attention toutefois à ne pas tomber dans l'excès, en enchaînant défi sur
*
Source : le journal du management : http://management.journaldunet.com/
- 35 -
défi. Une telle stratégie risque de décupler au-delà du raisonnable l'esprit de compétition
entre les collaborateurs. Autre danger : les collaborateurs ne s'intéressent plus qu'aux
"projets défis" et à la gestion des urgences, en laissant de côté les tâches de fond.
5.
SOIGNER L'AMBIANCE
Il va s'en dire que la motivation est étroitement liée à l'environnement dans lequel vos
collaborateurs évoluent. Le manager devra donc être attentif à l'ambiance de son équipe
ou de son service, en apprenant à connaître chaque salarié et en agissant sur les problèmes
capables de perturber leur niveau de motivation. Cette logique implique, bien entendu, le
fait d'organiser régulièrement des activités fédératrices (réunions, séminaires,
formations...). L'ambiance repose également sur l'image qu'ont les collaborateurs de leur
manager. A ce titre, la loyauté est l'une des qualités les plus déterminantes.
LA DIRECTION PAR OBJECTIF (D. P. O)
Définition : Al’origine ce concept a été avancé par Peter Drucker au début
des annees cinquante. Il a été ensuite repris par GeorgeS. Odionne et par D.
Mc Gregor. La direction par objectif n’est pas seulement une technique de
gestion mais aussi une nouvelle philosophie dont le fondement consiste à
impliquer le basée salarié dans l’élaboration des objectifs de l’entreprise et
dans la recherche de mesures et techniques nécessaires pour les réaliser.
Ce concept a été formulé et popularisé par Peter Drucker au début des années
1950. Il a été vulgarisé par George S. Odiorne et par D. Mc Gregor. La direction
par objectif n’est pas uniquement une technique ou un outil de gestion. C’est une
nouvelle philosophie de gestion, fondée sur la participation des employés dans
l’établissement d’objectifs spécifiques et dans la détermination des mesures à
prendre pour les réaliser. C’est une approche qui vise à accroître la motivation des
travailleurs et à enrichir leur emploi en leur confiant des responsabilités de gestion
associées à leurs tâches.
Les étapes du processus de la D. P. O
1ère étape
2ème étape
3ème étape
Analyse des
objectifs : le
supérieur immédiat
et le subordonné
établissent les
responsabilités
inhérentes au poste
du subordonné
Détermination
des objectifs : le
supérieur immédiat
et le subordonné
définissent des
objectifs en termes
de résultats précis,
mesurables et
réalisables.
Elaboration de
plans et d’actions
et allocations des
ressources : sert à
planifier des activités
propres à atteindre
les objectifs fixés et
elle procède ensuite
à une allocation des
ressources entre les
plans d’action.
- 36 -
4ème étape
5ème étape
Réalisation Révisions
des
périodiques et
objectifs
réajustement
des objectifs,
des
plans
d’action
et
allocation des
ressources
à
partir
des
résultats
atteints.
6ème étape
Evaluation des
rendements en
de période : il
s’agit d’évaluer
globalement
les résultats à
la fin du cycle.
- Conditions d’implantation : L’implantation d’un système de direction par
objectif doit se faire en milieu favorable et réceptif. On doit donc retrouver,
à l’intérieur de l’organisation, des conditions nécessaires à l’implantation
comme :
- La familiarisation des intéressés avec le nouveau système : il importe que
tous (haute direction, cadres, exécutants) aient la même compréhension du
système et sachent à quoi ils s’engagent ; des sessions de perfectionnement
aideront les cadres à mieux « s’outiller » au niveau des communications
interpersonnelles, de la détermination des objectifs et du style de leadership
requis :
- Le support total de la haute direction : l’implantation d’une nouvelle
philosophie a peu de chance de succès si elle n’est pas introduite et
coordonnée par la direction elle-même ;
- – Le climat de coopération : le climat organisationnel doit être compatible
avec l’esprit de la D. P. O. Il doit donc régner, dans l’organisation, un climat
propice à la communication et à l’entraide de manière à ce que chacun
apporte sa collaboration à l’établissement du système ;
- L’échéancier : la mise en opération du système peut prendre environ trois
ans ; ce délai se justifie bien à cause de tous les changements qui doivent
s’effectuer aux niveaux des la philosophie, des attitudes, des processus de
délégation, de communication, de motivation, etc.
Avantages : Les avantages de la D. P. O sont les suivants :
- Stimuler la motivation des subordonnés ;
- Développer la communication entre les supérieurs et les subordonnés
-Diminue les coûts et accroît la qualité et la quantité des biens et des
services ;
Inconvénient : Levinson dénonce certains problèmes que pose la D. P.
O : La D. P. O ne laisse guère de souplesse à l’individu et ne tient pas compte de
l’interdépendance croissante des activités de gestion dans l’organisation.
LA QUALITE DE LA VIE AU TRAVAIL : (Q. V. T).
L’expression « qualité de la vie au travail » évoque superficiellement des images
agréables telles qu’un travail intéressant, un employeur plein de compréhension, un
milieu de travail sécuritaire, des collègues gentils, etc. Cette manière de concevoir la
Q. V. T. est incomplète car elle s’attache à décrie l’objectif qu’on souhaite atteindre.
- 37 -
Eléments qu’englobe de la Q. V. T. :
D’après J-L Bergeron, l’expression Q. V. T. englobe cinq éléments :
- Une philosophie de base qui celle d’une « philosophie humaniste », c’est-à-dire
d’une série de croyances à propos de la valeur de l’être humain et de la place de
l’employé dans l’organisation ;
- Dés méthodes utilisées pour changer le meilleur de travail, c’est-à-dire
l’établissement de mécanismes qui permettront aux employés de participer
directement à l’étude et à la résolution des difficultés auxquelles ils se heurtent ;
- Des aspects du milieu de travail que l’on veut changer : tous les aspects peuvent
théoriquement être objets d’études et de recommandations ;
- Vouloir changer des choses touchant au travail lui-même, au contexte physique
dans lequel s’exécute le travail, au contexte social et au contexte
organisationnel ;
- L’objectif qu’on veut atteindre : Il y a deux objectifs d’importance égale à
réaliser qui sont la satisfaction des employés et l’efficacité de l’organisation.
DEFINITION DE LA Q. V. T. :
C’est l’application concrète d’une philosophie humaniste, par
l’introduction de méthodes participatives, visant à modifier un ou plusieurs
aspects du milieu de travail, afin de créer une situation nouvelle, plus
favorable à la satisfaction des employés…J.L. Bergeron auteur de cette
définition, accorde un rôle important au rôle « d’agent interne du
changement » joué par le service du personnel dans des expériences sur la Q.
V. T et particulièrement au service personnel.
Les phases d’une expérience de Q. V. T :
phase
1ère
L’amorc
e : Direction et
syndicat
étudient
l’ensemble des
conditions de
travail et leurs
conséquences
sur
le
fonctionnement
phase
2ème
Un
comité
d’orientation se
crée
pour
diriger
les
«équipes
de
projets ».
Le
responsable du
personnel peut
agir
comme
phase
3ème
Compre
nd la cueillette
d’information
sur la nature et
le
fonctionnement
du
système
technique.
Recourir
aux
questionnaires
- 38 -
phase
4ème
Les
membres
de
l’équipe
précisent
la
situation
nouvelle qu’ils
veulent créer :
Aider
à
résoudre
des
problèmes
phase
5ème
Procéder
à
des
évaluations
périodiques et
comparer
les
résultats atteints
aux
résultats
anticipés.
et en cherchant membre de ce etc….
comment
les comité.
On
modifier.
choisit ensuite
un ou des
terrains d’essai
et
le
responsable du
personnel aide
en fournissant
des
données
(taux
d’absentéisme,
taux d’accidents
etc.) Ensuite on
élabore un plan
de programme
de formation.
quotidiens
(motivation,
solution
de
conflits, etc. °
L’avantage de cette méthode est l’amélioration de la production, une efficacité accrue,
un accroissement des profits, etc. Les projets de Q.V. T. représentent des bénéfices et pour
l’employeur et pour l’employé, en même temps que pour la société.
- 39 -
LA DYNAMIQUE DES GROUPES
1. DEFINITION DU CONCEPT DE GROUPE.
L’homme est un animal social par nature. Il a besoin de vivre en société,
d’agir et de partager des sentiments et des idées avec ses semblables.
De ce fait, tout ensemble humain ne peut être considéré comme un groupe.
En effet certaines conditions légitiment la qualification de l’ensemble humain
comme un groupe. Pour qu’un ensemble d’individus constitue un groupe, il faut
que ses membres partagent un objectif commun et collaborent ensemble pour
réaliser cet objectif.
Des personnes qui attendent dans le hall d’une administration pour
demander un service ou s’acquitter d’une facture ne forment pas un groupe. A un
moment donné ils protestent contre la lourdeur du service et le laisser-aller des
employés et décident ainsi de faire une réclamation auprès du chef hiérarchique.
C’est uniquement à partir de ce moment qu’ils commencent à constituer un groupe.
Car ils vont collaborer ensemble pour réaliser un objectif commun : améliorer
l’accueil et la qualité du service dans l’administration par exemple.
C’est donc la visée d’un objectif commun qui détermine les
interactions entre les différents membres du groupe. On peut donc considérer
qu’un groupe est plus qu’une « collection » ou « somme » d’individus. Car la
formation d’un groupe suppose le sentiment d’appartenance de ses membres
et la collaboration pour réaliser un objectif commun.
Selon certains spécialistes, le groupe se caractérise par des interactions
entre ses différents membres par le partage de sentiments communs et par une
certaine forme d’organisation. Pour Roger. Muchielli, le groupe n’est pas une
somme d’individus, « c’est un objet dont la structure est variable et en constante
évolution. Son degré d’organisation constitue un indicateur de leur mode
spécifique de fonctionnement. Les groupes constituent ainsi des intermédiaires
entre la société et l’individu. C’est un lieu d’échange psychologique et social »22 .
2. LES DIFFERENTS TYPES DE GROUPE DANS L’ORGANISATION :
L’organisation n’est pas constituée d’une somme d’équipements matériels
gérés par un ensemble d’individus soumis à des lois et procédures. En effet, même
22
- 40 -
si certains managers aiment les considérer ainsi pour faciliter leur gestion, des
groupes vont inévitablement se constituer pour satisfaire des besoins et des désirs
personnels et on parlera dans ce cas de groupes informels par opposition aux
groupes formels.
2.1. Les groupes formels
Ils sont qualifiés par le psychanalyste anglais Bion 23 de groupe de niveau des
tâches. Ils se créent pour l’accomplissement de tâches précises. Dans ce cas les
membres se forment d’une manière consciente intentionnelle et rationnelle. Le but
de leur formation en groupe est en relation avec la réalité objective de
l’entreprise. La structure de ces groupes est régulée par des normes et des
procédures prédéfinies par l’entreprise, ils ont un statut, une autorité explicite et
des rôles bien définis. Ex : les conseils d’administration, les comités des
directeurs, les groupes de travail etc.
2.2. Les groupes informels :
Ils sont qualifiés par Bion24, de groupe des niveaux des émotions par
opposition aux groupes de niveaux des tâches. Ces groupes se forment d’une
manière inconsciente sur la base des relations affectives, sentimentales et
souvent irrationnelle à partir d’interactions et des besoins subjectifs des individus.
Les membres des groupes informels ne sont pas nommés comme c’est le cas
des membres des groupes formels. Ils y adhèrent d’une manière volontaire. Leurs
finalités ne sont pas toujours en adéquation avec ceux du niveau des tâches. Il est
important de signaler que souvent des groupes informels se créent dans les groupes
formels. Mais par opposition aux groupes formels, dans les groupes informels les
rôles ne sont pas définis et les structures d’autorité se font d’une manière naturelle
et spontanée.
3. LES
BESOINS RELATIFS
ORGANISATIONS
A
LA
CREATION
DES
GROUPES
DANS
LES
- Le besoin de sécurité. Le groupe apporte une sécurité psychologique à
l’individu c'est-à-dire une sorte de protection. Le groupe permet, dans des
situations menaçantes (période de crise) d’affronter collectivement les
problèmes dans l’organisation et de solliciter ainsi l’aide d’un membre du groupe
plutôt que de s’adresser à la direction.
23
24
BION W.R (1965). Recherche sur les petits groupes, Paris, Presse universitaire de France
BION W.R (1965). Recherche sur les petits groupes, Paris, Presse universitaire de France.
- 41 -
- Le besoin de coopération : Par la visée d’un objectif commun, le groupe
permet collectivement de réaliser certaines tâches et résoudre certains
problèmes qui nécessitent une compétence collective.
- Le besoin d’estime et de pouvoir : Les groupes assurent aux individus la
satisfaction des besoins d’estime qu’apportent les autres membres des groupes.
Pour d’autres personnes les groupes permettent d’assouvir le besoin de pouvoir
car il assure à ses membres un sentiment d’invulnérabilité..
- Le besoin d’identification : L’appartenance à un groupe permet à certains
individus de construire leur personnalité sur le modèle d’autres membres du
groupe, généralement des personnes privilégiées et influentes dans le groupe
sont prises comme modèle.
- Le besoin d’affiliation : C’est un besoin universel et naturel qui répond à
l’instinct grégaire de l’homme. C’est le besoin d’établir et de rétablir des relations
affectives positives. C’est aussi le désir d’être aimé, accepté et admiré par les
autres car l’être humain est incapable de vivre seul. Il a besoin d’avoir des amis
qui le supportent et qui le comprennent..
4. LES
AVANTAGES DE LA PRESENCE DES GROUPES INFORMELS DANS LES
ORGANISATIONS :
- Faciliter le fonctionnement général de l’organisation : Les groupes
informels permettent d’alléger la lourdeur des procédures. Ils constituent des
éléments nécessaires pour le fonctionnement de l’entreprise. Par leur
spontanéité et flexibilité, les groupes atténuent la rigidité des procédures
administratives.
- Faciliter la communication : Les groupes informels par leur position
transversale et leur intrusion dans différents services et dans différents niveaux
de l’organisation court-circuitent le système officiel d’information. La
transmission d’information n’est plus tributaire de l’organigramme officiel et du
niveau hiérarchique mais de la position que détient chaque membre du groupe
informel dans l’organigramme de l’organisation.
- Un générateur de sécurité : Les groupes informels constituent, dans
l’organisation une « soupape de sécurité »25. Les groupes procurent une certaine
sécurité pour leurs membres, notamment dans les périodes de crises et de
conflits : avoir des amis qui vous supportent et sur qui on peut compter est très
important pour les employés dans une organisation.
- La stabilité : Les groupes informels par le fait qu’il sont construits sur la base
de liens affectifs très forts favorisent un bon climat social pour leurs membres
chose qui peut les motiver pour demeurer plus longtemps dans l’entreprise car
la quitter signifie la rupture de ces liens affectifs ce qui garantie une plus grande
stabilité pour l’organisation.
Le terme est emprunté de l’ouvrage collectif « Las aspects humains de l’organisation »Ed Gaaeten Morin, Quebec,
1986.
25
- 42 -
- Des managers plus prudents : Vu la solidarité et le consensus qui
caractérisent les membres des groupes informels dans une organisation. Le
manager se doit d’être plus prudent lors de la prise de nouvelles décisions par
crainte que son autorité ne soit mise à l’épreuve.
5. LES INCONVENIENTS DE LA PRESENCE DES GROUPES INFORMELS
ORGANISATIONS :
DANS LES
- Générer des situations conflictuelles : L’un des objectifs de la formation des
groupes informels dans l’organisation est de satisfaire des besoins sociaux pour
ses membres. Pour atteindre cet objectif, les groupes recourent souvent à des
méthodes de rapports de force qui peuvent générer des conflits avec la
hiérarchie et entraver ainsi le bon fonctionnement de l’organisation. Exemple
les membres forts de leur solidarité se permettent d’exiger que les pauses
déjeuner durent plus longtemps, chose qui peut ne pas correspondre avec les
intérêts de l’entreprise.
- Faciliter la circulation des rumeurs : Les groupes informels facilitent certes la
circulation de l’information, mais ils sont aussi un terrain favorable pour la
circulation des rumeurs qui peuvent perturber le bon déroulement du travail et
générer une ambiance délétère.
- Résister au changement : L’existence des groupes informels peut être à
l’origine de comportements individuels ou collectifs défavorables aux
changements. Le changement signifie, en effet, des transformations donnant
lieu à de nouvelles situations. Or les groupes informels installés dans une sorte
de routine quotidienne peuvent appréhender de façon négative ces
changements. Dans ce sens, il est nécessaire de mettre en œuvre des efforts à fin
d’expliquer les bénéfices du changement pour les employés et la négation des
menaces imaginées.
- Le conformisme : C’est un effet de l’influence sociale qu’exerce le groupe sur
l’individu. L’individu s’efforce de changer ses attitudes et opinions pour les
mettre en harmonie avec le comportement général du groupe. Ce qui engendre
une ressemblance dans les attitudes et les manières d’agir 26.
Les spécialistes de la sociologie des organisations sont tous d’accord sur le
caractère inévitable et nécessaire de la formation des groupes informels dans les
organisations et sur son effet bénéfique en terme d épanouissement social pour ses
membres. « Un manager averti s’efforcera d’harmoniser la présence des groupes
formels et des groupes informels. S’il réussit ce tour de force, il a de fortes chances
de voire l’organisation dont il est responsable mieux fonctionner »27
Le sociologue Kelman H C (1958), distingue à ce sujet trois types de conformisme : le conformisme par
complaisance, il s’agit ici pour l’individu de faire plaisir au groupe sans conviction réelle ; Par identification : émane
d’un désir de ressembler au groupe et de porter son image ; Par intériorisation : l’individu est convaincu de la justesse
du comportement du groupe et il adhère fortement à ses idées.
27 Op cit , ouvrage collectif « Les aspects humains de l’organisation » Ed Gaaeten Morin, Quebec, 1986 page 167..
26
- 43 -
6. LA COHESION DANS LES GROUPES
"La cohésion est définie comme un processus dynamique reflétée par la tendance
du groupe à rester liée et à rester uni dans la poursuite de ses objectifs
instrumentaux et/ou pour la satisfaction de besoins affectifs des membres" (Caron
et Al. 1998). Ainsi la cohésion se manifeste par un sentiment d’appartenance fort
et un désir exprimé des membres de garder leur unité
6.1. LES FACTEURS DE LA COHESION DES GROUPES INFORMELS
Selon Maisonneuve28 il y a deux sources de facteurs causaux de la cohésion:
- Facteurs extrinsèques (E): facteurs antérieurs à la formation du groupe ou
concomitant à cette formation.
- Facteurs intrinsèques (I): facteurs propres au groupe.
6.1.1. LES FACTEURS EXTRINSEQUES DE LA COHESION :
La proximité spatiale et sociale : Le fait de vire dans le même lieu géographique
et de partager la même culture et les mêmes valeurs facilitent le fonctionnement du
groupe et sa cohésion.
-La similitude au niveau de la culture et de la provenance : Des gens qui ont
la même provenance géographique (provenant de la même région), communiquent
plus facilement et plus intensément et forment donc un groupe plus homogène et
plus cohérents que des personnes ne partageant pas les mêmes valeurs. Exemple les
travailleurs immigrés maghrébins dans les usines françaises ou allemandes et qui
forment souvent un groupe solidaire, cohésif et souvent isolés des autres groupes
car ils partagent les mêmes valeurs, les mêmes façons de se comporter.
- Les menaces : Plus un groupe se sent menacé ou en compétition avec un autre
groupe et plus la cohésion est renforcée : tous unis contre l'adversité.
.Dans les groupes élargis, il est difficile de maintenir la cohésion, cela s'explique par
l'impossibilité de maintenir des interactions fortes entre les membres (basées sur le
partage des valeurs culturelles communes) et de définir des buts communs à tous.
6.1.2. LES FACTEURS INTRINSEQUES :
28
Maisonneuve, J. « La dynamique des groupes » Ed. PUF, Coll. Que sais-je ?, PARIS ? 1999.
- 44 -
L’attrait fort pour un but commun : Le fait de poursuivre un objectif commun,
de mener une action commune conduit à différents affects (sentiments), comme le
sentiment de force, de fierté ou de sécurité. Ces affects auront pour conséquence
de renforcer le sentiment d’appartenance au groupe et le de rendre ainsi plus
cohésif.
6.1.3. LES EFFETS DE LA COHESION :
- Augmentation de la satisfaction générale des membres: Elle s’explique par
l’augmentation de l'efficacité du groupe à atteindre un but ou à réaliser une
performance.
- L’augmentation
du nombre des interactions positives, amicales et
coopératives entre les membres d’un même groupe
- Augmentation de l'influence du groupe sur les membres.
- Le développement personnel des membres : Dans un contexte de solidarité
et de confiance les gens sont plus favorables à l’apprentissage, ils acceptent
plus facilement de prendre des initiatives et de s’exprimer. .
- Amélioration de l'opinion que les membres ont sur eux-mêmes : se percevoir
comme quelqu’un de positif et occupant une place dans l’entreprise.
6.1.4. LES DANGERS DE LA COHESION SUR L’ORGANISATION :
- Le sentiment d’invulnérabilité : L’appartenance à un groupe solidaire et
cohésif dont les membres se supportent mutuellement fait qu’ils se sentent
en sécurité et à l’abri de tout danger puisque l’atteinte d’un membre du
groupe suppose une réaction de tout le groupe.
- La détermination : Pour garder leur cohésion les membres du groupe
manifestent bon gré malgré leur loyauté vis-à-vis des idées du groupe même
si ces idées ne correspondent pas vraiment à leur opinions réelles. L’essentiel
pour eux est de garder le consensus du groupe au dépend même de la
rationalité.
- Les préjugés : Les membres d’un même groupe informel développent des
idées stéréotypées (préjugés) concernant les groupes adverses. Les idées des
membres du groupe sont surévaluées alors que celles du groupe adverse sont
mal perçues et souvent considérées comme ridicules.
- 45 -
6.1.5. SOLUTIONS POUR REMEDIER A LA COHESION :
Un manager averti ne doit pas tenter d’ébranler brutalement la cohésion d’un
groupe. S’il le fait il aura l’effet contraire de ce qu’il espère c’est-à-dire une plus
forte cohésion du groupe. Donc les attitudes qu’il peut adopter sont les suivantes :
- Créer des groupes de travail transversaux au sein de l’organisation :
Leur tâche sera de réunir, autour d’un thème stratégique, plusieurs employés
provenant de services différents.
- Le manager peut créer une nouvelle fonction, celle de gestionnaire de
carrière qui aura la charge de rencontrer tous les employés de l’entreprise et
de les conseiller sur leur carrière. Il peut ainsi les orienter et prendra
individuellement leur désir de formation. Ainsi certains membres, vont se
désolidariser progressivement pour poursuivre d’autres perspectives. 29
- Instaurer une philosophie de gestion, qui favorise le travail par objectif et
la rémunération au mérite, ce qui est de nature à favoriser un esprit de
compétition entre les salariés car chacun sera préoccupé par réaliser et
atteindre les objectifs qui lui ont été fixés par la direction de l’entreprise.
29
DEVAL P., »La mise en scène de la vie professionnnelle », Ed. Vigot, Paris, 1996, p. 46.
- 46 -
7. COOPERATION ET CONFLITS DANS LES GROUPES
Il est important de signaler que l’existence des groupes est essentielle dans
l’organisation. En effet, la structuration des organisations en groupes plus ou moins
autonomes est indispensable à la réalisation des tâches.
Aussi, l’existence de conflits dans les organisations peut être considérés
comme un aspect plus ou moins « normal ». C’est ensuite les modes de gestion et
de management de l’entreprise qui détermineront les répercussions de ces conflits
sur l’organisation et la manière avec laquelle ces conflits seront gérés.
Ainsi, les conflits prémunissent une organisation de la domination totale
d’un groupe sur les autres. Ils permettent d’une certaine façon l’autonomie relative
des groupes.
De même la coopération doit être considérée comme essentielle à la vie
collective et à la capacité d’une organisation à réaliser ses objectifs
7.1. les facteurs de conflit dans les groupes
En partant de l’idée que les conflits constituent un aspect inhérent au
fonctionnement de toute organisation, l’important est de ne pas prétendre
supprimer tout conflit mais de pouvoir détecter l’émergence des tensions et conflits
et la mise en œuvre de solutions pour les résoudre.
7.1.1. La compétition autour des ressources
Dans une organisation les ressources sont de toutes sortes matérielles et
financières ou symboliques, liées à l’exercice de pouvoir et de l’influence.
7.1.2. Conflits d’objectifs secondaires
Les conflits des groupes à l’intérieur d’une organisation peuvent résulter du
fait que chaque groupe développera un objectif qui lui est relativement spécifique.
7.1.3. La recherche de l’autonomie
Le fonctionnement d’une organisation dépend d’une certaine conformité
entre les objectifs des organisateurs et les comportements des membres de
l’organisation (voir définition de l’organisation dans le premier chapitre).
Cependant, il est impossible que cette conformité soit totale. Il est par
conséquent normal de voir émerger des comportements relativement autonomes
par rapport aux objectifs assignés.
- 47 -
De ce point de vue les contrôles exercés pour assurer cette conformité sont
souvent considérés de façon négative par les membres de l’organisation.
7.2. COMMENT DETECTER LES CONFLITS ENTRE LES GROUPES
Il existe plusieurs symptômes qui sont susceptibles de révéler l’existence des
conflits. Ces symptômes peuvent aussi montrer le degré de ces conflits et
leur ampleur.
Il est important dans ce sens de savoir détecter ces conflits afin d’apporter
les solutions nécessaires.
Parmi les symptômes possibles de l’état de conflits, on peut citer :
- L’affaiblissement des liens à l’organisation
- Le renforcement d’objectifs personnels aux dépends des objectifs de
l’organisation
- L’affaiblissement de la cohésion
- La généralisation des sentiments de méfiance et la multiplication des
comportements d’animosité
- L’affaiblissement des échanges transversaux (entre membres
appartenant à des groupes différents)
7.3. LES FACTEURS DE LA COOPERATION
7.3.1. OBJECTIFS COMMUNS
Le degré d’appartenance à une organisation dépend du partage d’objectifs
communs à tous les membres de l’organisation quelque soit le groupe auquel ils
appartiennent.
L’objectif commun peut concerner aussi un défi, un adversaire, un ennemi
commun.
7.3.2. LA QUALITE DES INTERACTIONS
La qualité des interactions à la fois quantitativement et qualitativement est
un autre indice pour mesurer la coopération dans une organisation. Plus les
interactions sont nombreuses et les contacts sont importants, plus la coopération
est forte.
7.3.3. REPRESENTATION DE L’AUTRE
La représentation de l’autre est un facteur important de la communication.
Dans ce sens, il est important de s’intéresser à la manière avec laquelle les groupes
se représentent les uns les autres et comment ils extériorisent ces représentations.
- 48 -
D’autre part, la coopération dépend aussi de la capacité des groupes à reconnaître la
légitimité des autres.
7.4. LES MECANISMES DE RESOLUTIONS DES CONFLITS ENTRE GROUPES
Les conflits entre les groupes créent des situations marquées par des effets
négatifs sur les groupes (déstructurations, situations de tensions permanentes,
l’affaiblissement de la coopération…).
Dans ce sens et pour prévenir les conflits entre groupes et les situations de
tensions qu’ils génèrent, il est important de prévoir des mécanismes de prévention.
On peut citer parmi les mécanismes les plus efficaces :
7.4.1. La mobilité et la diversification des groupes.
L’appartenance à un groupe un sentiment d’isolement et peut entraîner une
incapacité à percevoir les enjeux communs à l’ensemble de l’organisation. Dans ce
sens, il est important de savoir mettre en place des groupes hétérogènes
appartenant à différentes catégories et d‘assurer la mobilité du personnel afin de
favoriser les échanges, l’esprit d’ouverture…
7.4.2. Le renforcement des formes de médiation :
il est important de dépasser les clivages entre groupes qui ont tendance à se
renfermer sur eux même. Dans ce sens, il faut favoriser des formes de médiation
qu’assure des agents capables de créer des échanges transversaux (entre groupe)
7.4.3. Favoriser des situations d’échange :
La création d’opportunités et d‘espaces de rencontres informels ou formels
participent au décloisonnement des groupes et l’ouverture à l’autre.
- 49 -
8. LECTURES CONSEILLEES
- Deval, P. « La mise en scène de la vie professionnelle », Ed. Vigot, Paris,
1996.
- ALBERTO, T, COMBEMALE, P. « Comprendre l’entreprise », Ed.
Nathan, Paris, 1995.
- Pagès, M, « La vie affective des groupes », Ed. Dunod, Paris, 1984.
- AEBISCHER V, OBERLE D, « Le groupe en psychologie sociale », Ed.
Dunod, Paris, 1998.
- DOISE W. « L’articulation psychosociologique et les relations entre
groupes », Ed. De Boeck, Bruxelles 1976.
- BERNOUX M, « La sociologie des organisations », Ed. Seuil, Paris, 1985.
- ANZIEUX, D et MARTIN, J,Y, « La dynamique des groupes restreints »,
ED. PUF, Paris, 1968.
- BERGERON JL, COTE LEGER N, JACQUES J et BELANGER L, « Les
aspects humains de l’organisation » Ed, Gaeten Morin, Québec 1986.
- MAISONNEUVE J, « La dynamique des groupes », Ed. PUF, Paris 1999.
- 50 -
SUJETS ET EXERCICES
Sujet n°1
- Pourquoi les groupes informels se créent dans une organisation ? A quels
besoins leurs création répond-t-elle ?
Sujet n°2
- A votre avis, comment doit procéder un manager averti pour faire face à la
création des groupes cohésifs dans une organisation ?
Sujet n°3
- Est-ce que la création des groupes informels dans une organisation peut être
favorable pour le fonctionnement de l’organisation. Expliquez et
argumentez.
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