ACTE SANS PAROLES 1
de Samuel Beckett
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ACTE SANS PAROLES 1
de Samuel Beckett
Mise en scène : Aurelia Ivan et François Lazaro.
Conception marionnette : Aurelia Ivan.
Interprétation : François Lazaro et Rémi Deulceux
Un Beckett pour adultes qui fait rire les enfants
Production Clastic Théâtre, avec l’aide de la Ville de Paris, du Festival Paris-Beckett
2006 / 2007, du Grand Parquet (Paris). Création au Grand Parquet - Paris octobre 2006.
Résumé de la pièce
Un homme est projeté sur la scène, en plein désert. S'il essaie de sortir par les coulisses, il
en est violemment rejeté et tombe. Il ne peut pas sortir de scène. Il ne peut s'y soustraire.
Du haut, des cintres (du ciel ?), arrivent divers objets : un arbre, des ciseaux, une carafe
d'eau, des cubes, un lasso. Malgré de multiples tentatives, il ne pourra jamais attraper la
carafe d’eau. Il ne pourra rien saisir ni conserver. Son emprise sur le monde est de l’ordre
du rien. Il ne peut plus sortir de scène. Même la mort lui est refusée.
L'homme marionnette d'"Acte sans paroles 1", est jeté au milieu d’un monde absurde, un
monde d’illusions qui ne peuvent qu’être perdues. Il ne lui reste alors qu’à être le témoin de
son propre échec et à reconnaître, dans cet échec, sa propre identité.
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LA MARIONNETTE POUR BECKETT ?
Qui manipule ? Qui tire les ficelles ? Les métaphores de l’asservissement à une volonté plus
grande et qui nous dépasse ne manquent ni dans la littérature ni dans la vie quotidienne.
Pantin, fantoche, guignol, marionnette : l'homme est manipulé.
L’acteur unique de « Acte sans paroles 1 » est ici interprété par un comédien, masqué d'une
sorte de sac en toile de jute (comme Buster Keaton l’est par un mouchoir dans « Film », le
film écrit et réalisé par Samuel Beckett lui même). Il fait fidèlement exécuter à sa marionnette
les déplacements et les gestes répétitifs que Beckett a consignés dans les huit pages
d’indications scéniques qui constituent la pièce.
Le comédien fait jouer à l’effigie cette petite comédie de la vie qui aboutit au renoncement. Il
a le sentiment d’être le maître de la représentation. C’est lui qui tient le sifflet, qui précipite la
marionnette vers la coulisse et vers la chute. C’est lui qui tire les ficelles. Mais peu à peu la
représentation le prend, lui aussi, au piège. L’acteur est condamné à la scène, le
personnage à son espace théâtral. Le personnage de Beckett est condamné au monde,
Le mot marionnette n’existe pas dans les didascalies de Samuel Beckett. Cependant, le
stratagème théâtral qui consiste à montrer la relation particulière qui se tisse entre
l’interprète et sa marionnette, nous renvoie à l'essentiel : le rapport de l’être à ses voix et à
ses images, au lent travail de la mémoire et de la conscience.
Avec l’effigie, cette identité fictive, le personnage, bien que joué par l’interprète est
totalement détaché de lui, séparé, mis à distance, bien que relié. Alors, peuvent être mises
en jeu toutes les relations confuses de ces corps (le réel et le fictif) entre eux.
Qui manipule qui ? Qui met en scène et qui joue ? L’interprète et la marionnette sont aussi
indissociablement liés que l’homme et son doute, la chair et la peau, le comédien et son
personnage.
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LA PRESSE EN PARLE
« Acte sans paroles 1, François Lazaro transcende Beckett en
marionnette. Attention chef d'œuvre.»
26/10/212 - Toute la culture.com - Amélie Blaustein Niddam
« Magnifique idée que d’avoir adapté au théâtre de marionnette ce
mimodrame de Beckett, et l’on retient son souffle durant toute la durée
de l’acte. »
27/10/2012 - Hippocampe associe.com - Donatella Saulnier
« La puissance de fascination libératrice de la marionnette au service
de Beckett
28/10/2012 - La revue du spectacle.com - Jean Grapin
" Saluons ce beau et étonnant travail qui mérite vraiment un large
public. " "Par leur mise en scène et la place qu'ils donnent au
manipulateur François Lazaro et Aurélia Ivan révèlent de surcroît une
dimension riche de sens."
Le Coup de cœur de Guy Flattot - France Inter - Studio Théâtre du vendredi 9 novembre
2012
" un spectacle émouvant qui restitue si bien l'univers des formes
brèves de Beckett "
Novembre 2012 - Yvon Le Scanf – Revue Etudes
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ACTE SANS PAROLES 1, de Samuel Beckett
Clastic théâtre / Tout public dès 8 ans
TOUTELACULTURE.COM catégories : Coup de coeur, Théâtre
26 octobre 2012
http://toutelaculture.com/2012/10/acte-sans-paroles-1-francois-lazaro-transcende-
beckett-en-marionnette/
Acte sans parole 1, François Lazaro transcende Beckett en marionnette
Attention chef d’œuvre. Le Théâtre aux Mains nues accueille l’un des rois de la marionnette
François Lazaro, le fondateur du Clastic Théâtre. Il manipule et met en scène Acte sans parole
1 de Samuel Beckett dans un geste d’une poésie rare.
C’est comme être hors du monde. A quelques tres de la Rue des Pyrénées, un square fait se
hisser de hautes tours. En rez-de-chaussée des immeubles on compte trois théâtres. L’un d’entre
eux se nomme le Théâtre aux Mains Nues, il abrite un « Un théâtre d’art et d’essai dédié aux arts de
la marionnette », oubliez guignol
La pièce raconte la vie d’un homme, projeté sur la scène, en plein désert, il ne peut pas sortir. Il ne
pourra jamais sortir. Dans cette version, un comédien incarne l’homme, il a le visage couvert d’une
grossière toile de jute aux orifices dessinés. Il fait exécuter à sa poupée toute chiffon les gestes
chirurgicaux que Beckett a consigné. Le comédien déploie un mouchoir, cela provoque un nuage de
poussière, il siffle, la marionnette tourne la tête, elle est projetée, il lui tend son mouchoir,
l’époussette, il le replie avec une extrême minutie et le glisse dans sa poche. Il recommence depuis le
début. Des objets en carton tombent du ciel dans un ordre précis : un arbre, une carafe d’eau, des
ciseaux, une grande boite, une petite boite, une corde. Tous apporteurs d’un espoir qui sera vite
avorté véhiculant une couche supplémentaire de déception.
François Lazaro fait jaillir de la poussière dans une image d’après décombres. Il est
solide, emmitouflé dans un grand costume, les mains larges, comme en prière. Il a des allures de
père spirituel. Il donne vie à son effigie créée par Aurélia Ivan, elle semble souffrir dans son piège
sans issue. Le château de Kafka n’est pas loin. Le petit être tourne en rond confronté au vide de son
existence et à l’impossible acceptation de la mort.
La traduction de ce mimodrame écrit par Beckett en 1956 par la marionettique résonne absolument.
L’absurdité transmise par la répétition des gestes s’incarne tout à fait dans la manipulation d’une
marionnette à main. La pièce entre alors encore plus profondément dans son propos : l’homme est
manipulé, ici, l’homme manipule un objet qui n’est que son double en bandelettes. Les guenilles de
l’existence sont dévoilées dans le plus grand minimalisme. Chaque instant devient alors intense et
révèle toute sa signification.
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