
Report du tiers payant obligatoire, au détriment de l’accès aux soins pour les personnes ayant de
faibles revenus et pour les malades chroniques
Le tiers payant obligatoire était prévu par une loi de 2012 pour toutes les personnes disposant de
faibles revenus et pour les malades chroniques chez les médecins généralistes et les dentistes à
partir du 1er janvier 2015. Pour rappel, le système de tiers payant permet au patient de ne payer à
son médecin que le ticket modérateur plutôt que d’avancer en outre le montant qui lui serait
remboursé par après par la mutuelle. Actuellement, les patients à faibles revenus (statuts BIM) n’ont
toutefois accès à ce système que s’ils le demandent à leur médecin, ce qui a pour conséquence que
beaucoup trop n’en bénéficient pas.
Le Gouvernement a décidé que l’ exécution de la loi ne sera effective qu’à partir du 1er juillet 2015 et
ne sera en outre exécutée que progressivement, en commençant par les médecins généralistes
uniquement. Donc, le tiers payant obligatoire ne sera pas d’application pour les personnes à faible
revenu chez les dentistes en 2015, et aucune date d’entrée en application du tiers payant obligatoire
n’est prévue pour les malades chroniques (plus de 2 millions de personnes en Belgique).
Les économies liées à ces reports limitant potentiellement l’accès aux soins pour ces personnes sont
estimées à 38,5 millions € en 2015.
Un ticket modérateur plus élevé en moyenne pour la consultation de spécialistes
Le ticket modérateur chez le spécialiste (gynécologue, ophtalmologue, cardiologue, …), c’est-à- dire
la part du montant que le patient doit payer lors d’une consultation et qui ne lui est pas remboursée
par sa mutuelle, s’élève actuellement en moyenne à 8,23 €, et est calculé en fonction d’un
pourcentage de l’honoraire. Les patients à faible revenu paient actuellement 2,81 € en moyenne.
Le gouvernement a décidé qu’à partir de 2015, le ticket modérateur deviendra un forfait de 12 €
(auquel s’ajouteront les suppléments que demanderont les spécialistes non conventionnés), sauf
pour les patients à faible revenu qui paieront désormais 3 €.
Pour certaines prestations, telles qu’une consultation en pédiatrie, cette mesure fera baisser la part
prise en charge par le patient mais globalement, les patients paieront plus vu que le Gouvernement
estime qu’une économie de 32,9 millions € par an sera réalisée dès 2015.
Réduction de la durée de séjour des accouchements ordinaires de ½ jour, sans amélioration de
la prise en charge extrahospitalière ?
Actuellement, la durée moyenne de l’hospitalisation lors d’un accouchement est de 4,5 jours. Le
Gouvernement a décidé de réduire cette durée moyenne à 4 jours dès 2015 et à 3,5 jours dès 2016,
prenant pour argument que la durée moyenne en Europe de l’Ouest et du Nord est de 2,1 jours. Ce