30 Novembre 4 / 2008 Fort dans sa tête… grâce à la psychologie du sport! Les exigences du sport de haut niveau deviennent toujours plus élevées, la planification de l’entraînement plus pointue et le matériel plus performant. Malgré tout, la manière dont l’athlète gère la pression le jour venu reste un élément décisif. Texte: Karin Moesch le matériel est plus performant. Malgré cette évolution, certaines questions restent fondamentales: comment un athlète gérera-t-il la pression avant une épreuve de sélection ou une finale? Serat-il capable, aux moments les plus importants de sa carrière, de rééditer les performances réalisées à l’entraînement? Tous les sportifs connaissent ces instants décisifs, où il faut réussir à garder le contrôle de ses nerfs et aller au bout de soimême. Or, il est possible d’apprendre à gérer ces situations. Les psychologues du sport sont formés pour offrir aux athlètes des solutions sur Photo: FIVB «Citius, altius, fortius», plus vite, plus haut, plus fort. La spirale de la performance dans le sport de haut niveau s’accélère constamment. Les exigences physiques, techniques et tactiques sont toujours plus élevées, la planification de l’entraînement est rendue plus efficace grâce à des travaux de recherche ciblés, Les psychologues du sport apprennent aux athlètes à gérer leurs émotions pour pouvoir se concentrer pleinement sur l’action suivante. 31 Photo: FIVB Novembre 4 / 2008 Les stratégies appropriées permettent de réguler les pensées négatives et de canaliser toute son énergie pour affronter au mieux la compétition. mesure pour affronter de telles situations et les appliquer à l’entraînement afin de pouvoir y recourir à l’instant décisif, en compétition. Mais l’idée que l’on naît champion continue à être très répandue, de même que celle qu’il est possible de satisfaire sans effort à toutes les exigences liées au sport de performance et de haut niveau. Toutefois, des travaux de recherche ont montré que les sportifs qui réussissent disposent de davantage de stratégies psychologiques pour maîtriser des situations inhabituelles et qu’ils les utilisent plus souvent. «J’ai dû apprendre à gérer la pression psychique pour exprimer mon potentiel en Coupe du monde» affirme, par exemple, le vététiste professionnel Florian Vogel. Apprendre à développer des stratégies mentales Souvent, on associe la psychologie du sport uniquement à la résolution de dysfonctionnements ou de problèmes. Mais le travail du psychologue du sport consiste en grande partie à enseigner des stratégies appropriées, qui seront intégrées au quotidien de l’entraînement. Cet aspect pédagogique peut être réalisé avec des sportifs individuels ou des groupes. L’apprentissage d’une méthode de relaxation permet aux entraîneurs et aux athlètes d’améliorer la récupération et de diminuer la nervosité avant la compétition. Des stratégies permettant de réguler les pensées négatives peuvent être utilisées à l’entraînement et en compétition pour maintenir la concentration et l’attitude positive de l’athlète. Des stratégies en relation avec des objectifs sont indiquées, par contre, lorsqu’il s’agit de maintenir la motivation sur une longue durée, une olympiade par exemple, ou pendant des phases de stagnation ou de rééducation après une blessure. Les techniques de visualisation peuvent être utiles entre autres pour assimiler de manière plus efficace un nouveau déroulement de mouvements ou d’ancrer des schémas locomoteurs déjà connus. L’apprentissage de stratégies mentales se fait généralement sous la houlette de psychologues du sport ou d’entraîneurs bien formés à cet effet. On peut comparer l’acquisition d’une stratégie mentale à celle d’une technique sportive spécifique. «Pour moi, la psychologie du sport est devenue aussi importante que l’entraînement physique, estime Florian Vogel. Je suis persuadé que l’investissement réalisé sur ce plan est payant et qu’il me fait avancer, tant du point de vue sportif qu’humain.» des outils qui permettront au sportif d’affronter un passage délicat de sa carrière, d’améliorer sa confiance en soi ou de vaincre la peur de l’échec. Le travail avec des équipes constitue un autre aspect de cette activité de conseil – il porte alors essentiellement sur la formation de l’esprit d’équipe, la communication, la répartition des rôles ou la formulation d’objectifs. Conseils à l’intention de sportifs Karin Moesch est collaboratrice scientifique Souvent, la consultation d’un psychologue du sport a pour objectif d’élaborer du service de psychologie du sport de la L’entraînement psychologique en tant que facteur de performance La psychologie du sport ne se résume donc pas à la seule gestion d’un échec ou d’une crise momentanée. Elle constitue un aspect important dans l’optique du développement global de la performance. Simon Ammann, double champion olympique et champion du monde de saut à skis, est lui aussi convaincu de l’importance des interventions en psychologie du sport: «Le travail du mental m’a aidé, grâce à des méthodes spéciales, à progresser considérablement tout au long de ma carrière.» Haute école fédérale de sport de Macolin.