USAGE NOCIF DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES PREMIÈRE PARTIE
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psychotropes, que celui-ci soit un usager simple ou présente un usage
nocif ou une dépendance.
La description des éléments de vulnérabilité individuels ou sociaux
qui va suivre peut sembler concerner préférentiellement les sujets jeunes.
Ceci correspond également à l’apparence clinique car chez l’adolescent,
ce sont les éléments de souffrance individuelle ou sociale qui prennent le
devant du tableau, pouvant même masquer pour l’observateur un peu
averti des modalités de consommations à risque participant à cette
souffrance. Chez l’adulte, à l’inverse, les modalités de consommations
pathologiques sont souvent évidentes et dominent le tableau (d’autant que
la dépendance est souvent déjà présente ou en cours d’installation) : ces
modalités de consommation et les dommages entraînés rendent parfois
moins perceptibles les signes de vulnérabilité que nous allons décrire.
Pourquoi insister sur les caractéristiques
de vulnérabilité des enfants et des adolescents
La consommation de substances psychoactives apparaît, à notre
époque, de plus en plus répandue chez les enfants, et surtout chez les
adolescents. Les différents acteurs sociaux, scolaires, professionnels et
sanitaires, ainsi que les payeurs, doivent faire face à des comportements
nouveaux et sont sollicités pour donner des réponses pour lesquelles ils
ne sont pas préparés.
À ce titre, les différents déterminants qui interviennent,
individuels, socioculturels et environnementaux, doivent être mieux
connus de tous, d’autant plus qu’à cet âge l’évolutivité de la
consommation de substances psychoactives doit être considérée par
rapport à la globalité dynamique de l’individu, et non pas par rapport à la
seule stigmatisation du produit.
Chez l’enfant, les conduites de consommation sont moins bien
connues et ont été moins bien étudiées qu’à l’adolescence. Pourtant, elles
ont l’intérêt majeur de signaler des jeunes enfants pré-pubères à grand
risque car la consommation chez l’enfant semble refléter des facteurs
environnementaux (familiaux, sociaux, …) très défavorables.
Les difficultés de repérage clinique, à l’aide de critères
diagnostiques validés à cet âge et d’outils d’évaluation fiables rendent les
appréciations qualitatives et quantitatives de chacun encore très
subjectives, d’autant plus que les modes de consommation changent.
Avec l’apparition de « poly-consommations » et un âge de premier
contact avec le produit qui diminue, mieux connaître les facteurs de
vulnérabilité et de protection en fonction de l’âge, devrait aider chaque