LES PRÉVISIONS
CHOC
SAXO BANK PRÉSENTE
Pour 2017
Steen Jakobsen / Économiste en chef / p 2, p 6, p 11
John J Hardy / Directeur de la stratégie Forex / p 7, p 11
par Ole S. Hansen / Directeur de la stratégie matières premières / p 8
Kay Van-Petersen / Stratège macroéconomie mondiale / p 9
Peter Garnry / Directeur de la stratégie actions / p 4, p 10
Simon Fasdal / Directeur du service titres à revenu xe / p 5
Christopher Dembik / Responsable recherche macroéconomie / p 12
SUIVEZ-NOUS SUR :GALERIEPRÉVISIONS CHOC 2017
Le plus gros dé à relever pour écrire les prévisions choc de cette année était d'absorber la
surprise du Brexit et l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis. Il arrive que la réalité
dépasse les prévisions les plus choc.
Cette série de prévision perpétue notre tradition de provoquer le débat sur certains
événements susceptibles de surprendre ou choquer les investisseurs lors de l'année à venir.
Comme toujours, je tiens à insister sur le fait que ces prévisions ne sont pas les prévisions
ocielles des équipes de recherche et de stratégie de Saxo Bank pour l’année 2017. Elles
visent plutôt à mettre en scène des événements et mouvements de marché aberrants qui
pourraient bouleverser le consensus bien-pensant toujours en place.
Nous souhaitons simplement proposer une réexion qui sort des sentiers battus. Le fait que
certaines de nos prévisions se vérient est soit à un pur hasard, soit au fait qu'elles ne sont
pas assez choc, soit à une part de chance. Loin de nous prendre pour l'Oracle de Delphes du
marché, nous préférons croire à l'adage il vaut mieux prévenir que guérir...
Maintenant que nos intentions sont claire, nous devons peut-être expliquer comment intégrer
cet article dans un thème plus général.
Le thème général pourrait être : « À situation désespérée, mesure désespérée ». Alors
que l'année 2017 approche à grands pas, les banques centrales pourraient se résoudre à
abandonner leur politique arrangeante et ses taux d'intérêt négatifs, mais sont encore loin de
renoncer à toute forme d'intervention et d'inuence sur la distribution du capital et le prix de
l'argent.
Une utilisation de l'helicopter money en arrière-plan voire de façon ocielle semble de plus
en plus probable, alors que la Banque du Japon se concentre sur l'accentuation des courbes
de rendement et les obligations d'État sur 10 ans qui libèrent le gouvernement japonais de
toute prise en charge du décit budgétaire. On s'approche en eet de l’helicopter money.
QUAND LA RÉALITÉ
DÉPASSE LA FICTION
Steen Jakobsen / Économiste en chef
SUIVEZ-NOUS SUR :GALERIEPRÉVISIONS CHOC 2017
Le calendrier électoral prévoit des élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne,
alors que l'attente de résultats contestataires dus à la rupture du contrat social est
presque monnaie courante en cette période. Et si 2017 voyait une réconciliation du
RU et de l'UE avec un Brexit remplacé par un « Breturn « ?
Lors de mes recherches, j'ai insisté sur une évolution
surprise de l'ination due à la hausse de l'IPP chinois. La
Chine était le principal responsable de la baisse de l'ination
mondiale, mais elle est désormais repassée dans le vert
pour la première fois en six ans. La vraie surprise pourrait
venir du Japon, si la banque centrale ne se contente pas
d'atteindre son objectif de 2 % mais le dépasse largement
en faisant un bond inationniste jusqu'à 3 %, voire plus,
à cause de sa décision de cesser d'acheter des JGB aux
banques, accentuant le lien direct vers l'économie du pays.
La grosse opération extérieure de 2017, le pendant de notre prédiction très
optimiste sur les marchés émergents et le Brésil en 2016, pourrait consister à miser
sur les banques italiennes. N'existe-t-il pas un risque réel que la position de faiblesse
des banques allemandes conduise le pays à proposer un vaste plan de soutien
des banques européennes an de rediriger le capital vers ces établissements, à
une période le coût du capital a seulement réussi à verrouiller davantage les
possibilités de lever des fonds et gagner du temps ?
En France, Alain Juppé et François Fillon se disputent la place de candidat ociel
de la droite aux élections présidentielles et sont tous deux capables de relancer
la coordination franco-allemande des politiques pro-européennes. Ils préconisent
tous les deux une politique économique plus allemande que française, avec un
gouvernement réduit, plus de discipline budgétaire et moins d'intervention.
L'émission d'obligations de l'UE pourrait-elle constituer la bombe politique de 2017
? C'est en temps de crise que les choses changent : que peut-on attendre de plus
que le Brexit et la montée des partis extrémistes en Europe pour considérer que la
situation politique est en danger ? La volonté de changement en Europe suite à la
montée des extrêmes pourrait orir une perspective de renouveau.
La vraie « bonne » surprise pourrait par ailleurs venir de la Chine et de sa croissance
dépassant toutes les espérances - nous misons sur une croissance de 8 % en
Chine, due à la libération progressive de la productivité et non aux mesures
interventionnistes. La Chine a modié son système de production et se concentre
maintenant sur la technologie. On privilégie désormais l'intégration verticale, la
technologie pour organiser l'économie mondiale, alors que l'intégration horizontale
et la mondialisation ont montré leurs limites.
Aujourd'hui, la productivité chinoise représente environ 20 % de celle des États-
Unis : en d'autres termes, si la Chine continue à ouvrir la porte aux capitaux et à
favoriser la concurrence à la fois sur le marché intérieur et dans les entreprises
publiques, elle pourrait réussir à générer le surplus de croissance très attendu par
le reste du monde. La perspective d'une récession aux États-Unis représente, en
revanche, une de mes pvisions les moins choc.
Et maintenant, plongez-vous dans la lecture de ces dix prévisions, en espérant qu'elles
susciteront quelques débats. Comme toujours, vos impressions et commentaires
sont les bienvenus.
Voici une dernière conclusion tirée de mon expérience sur les prévisions choc :
celle que vous rejetez le plus tend à se réaliser. Avouons-le, personne ne croyait à
l'hypothèse d'une reprise des marchés émergents emmenée par le Brésil l'année
dernière.
Enn, j'espère que vous apprécierez de lire ces prévisions choc autant que
nous avons aimé les écrire. En cette période particulière, je vous souhaite,
ainsi qu'à votre famille, de bonnes fêtes et une bonne année.
Peter Garnry / Directeur de la stratégie actions
SUIVEZ-NOUS SUR :GALERIEPRÉVISIONS CHOC 2017
LE PIB DE LA CHINE
ATTEINT 8 % -
ET LE SHCOMP 5 000 P.
La Chine surprend la planète avec une croissance de 8 % de son PIB et un saut de l'indice Shanghai Composite à 5 000 points.
Le consensus attendait un ralentissement prolongé de la Chine, en négligeant de prendre du recul et de prendre en compte l'implication et la puissance de feu de son vaste gouvernement.
Le ralentissement actuel de la Chine était prévisible, dû à des niveaux d'investissement élevés, à environ 50 % du PIB, tandis que la dette totale a ené pour atteindre le seuil critique de
237 % du PIB.
La Chine réalise que la phase de croissance du secteur de la production et de l'infrastructure a atteint son maximum et doit désormais tabler sur le secteur privé privilégiant l'innovation
et une politique économique plus ouverte.
Grâce à des mesures massives d'incitation budgétaire et monétaire, et à l'ouverture accentuée des marchés de capitaux, le pays accomplit avec succès une transition vers une croissance
ciblée sur la consommation, dépassant les prévisions en portant sa croissance à 8 % en 2017.
Encore plus surprenant, la vieille corrélation positive entre la croissance chinoise et les marchés de matières premières disparaît, car ce renouveau de croissance provient du secteur
tertiaire qui représente déjà le premier secteur économique en Chine (48 % du PIB).
L'euphorie due à la hausse de la croissance et de la consommation privée déclenche une èvre spéculative sur le marché d'actions chinois et l'indice Shanghai Composite double par
rapport à son niveau le plus bas de 2016 en dépassant le seuil de 5 000 p. brièvement atteint en 2015.
SUIVEZ-NOUS SUR :GALERIEPRÉVISIONS CHOC 2017
Simon Fasdal / Directeur du service titres à revenu xe
LA FED AUX ABOIS
SUIT L'EXEMPLE DE LA BOJ
ET ÉMET DES BONS DU
TRÉSOR À 10 ANS À 1,5 %
La Réserve fédérale américaine aux abois se voit contrainte de lancer des bons du Trésor à 10 ans avec un rendement de 1,5 %, en réponse à la politique
de la Banque du Japon.
Alors que le dollar et les taux d'intérêt américains augmentent dans la douleur au cours de l'année, anticipant les réductions scales et mesures budgétaires de Trump, la Fed se sent obligée d'intervenir
et propose une issue de secours an de sauver les prix des actions et l'économie mondiale de la catastrophe. La Fed décide nalement de xer le rendement sur 10 ans à 1,5 % et le dollar replonge,
après avoir atteint de nouveaux sommets.
L'ancien président de la Fed Ben Bernanke avait provoqué une tempête nancière à la simple évocation d'une baisse des rachats d'actifs en mai 2013, faisant ainsi passer à 3 % le taux de rendement
des Bons du Trésor à 10 ans et entraînant une vente massive, notamment sur les marchés émergents (EMBI en baisse de 12 %), mais également sur les marchés actions mondiaux (MSCI - 8 %) et sur
les marchés des devises émergentes. Au début de l'année 2017, l'association d'une politique budgétaire expensionniste de Trump et d'une hausse surprise de l'ination mondiale (notamment due à la
baisse du pétrole) permet aux rendements des Bons du Trésor à 10 ans d'atteindre 3 %, provoquant ainsi la panique quant aux possibles conséquences dévastatrices sur la bulle des actifs mondiaux.
Même si ce marché est solide, des rendements qui montent en èche trop rapidement pourraient constituer la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Un problème n'arrive jamais seul, et les marchés nanciers technologiquement synchronisés associés aux modèles de calcul de risque des portefeuilles ont réagi de la même façon en même temps, avec
la menace d'une vente massive à l'échelle mondiale, dans un contexte où de grandes portions d'actifs nanciers sont devenus co-dépendantes des mesures protectionnistes continues des banques
centrales. Face à tout cela, la Fed est mise en diculté par le fait que la hausse actuelle concerne uniquement les rendements et l'ination. La croissance intérieure s'est aaiblie et le bouleversement
général des marchés nanciers pourrait provoquer une situation de stagation non désirée par la Fed.
Devant ce possible désastre, la Fed s'aligne sur la politique de contrôle de la courbe de rendement de la Banque du Japon en appliquant un angle diérent, avec la décision de xer le rendement des
Bons du Trésor à 10 ans à 1,5 %. Et voilà l'introduction du QE4, également connu sous le nom d'assouplissement quantitatif.
Le résultat ne tarde pas à se faire voir, et la vente massive des marchés actions et obligations mondiaux s'arrête, tandis que les actifs des marchés émergents prennent un virage à 180 ° et les marchés
obligataires connaissent leurs meilleurs résultats hebdomadaires en sept ans. Les critiques se portent sur le risque d'une bulle encore plus grosse provoquée par l'impact d'une politique budgétaire trop
souple associée à l'aveuglement soudain et temporaire de la présidente Janet Yellen, mais ces rumeurs pessimistes sont vite étouées par une autre vague de mesures de QE de la banque centrale.
1 / 14 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !