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e domaine marin français est le seul à s’étendre sur les 3 grands océans du monde avec 11 millions de km² (deuxième
superficie après celle des Etats-Unis). Il abrite 10 % des récifs et lagons de la planète ainsi que 20 % des atolls. La
biodiversité présente dans les eaux françaises est considérable : des milliers d’espèces ont été recensées dont plusieurs
sont menacées à l’échelle mondiale (cétacés, tortues marines, requins, albatros, invertébrés comme le bénitier géant…) et
d’importantes ressources halieutiques.
La Polynésie française est depuis 2004 un Pays d’Outremer qui se gouverne librement et démocratiquement. Composée
de 121 îles (îles hautes volcaniques et îles basses coralliennes) regroupées en cinq archipels (Société, Tuamotu, Gambier,
Australes et Marquises), la Polynésie s’étend sur 5,5 millions de km² (territoire grand comme l’Europe) et compte 260 000
habitants. Ce territoire est caractérisé par son extrême isolement géographique au sein du Pacifique, à plus de 4 000 km des
continents les plus proches.
Le patrimoine naturel de Polynésie comporte des écosystèmes remarquables (récifs coralliens, zones humides…) et une
biodiversité marine et terrestre riche et diversifiée. Cependant, avec 128 espèces éteintes et près de 200 espèces menacées
inscrites sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour Conservation de la Nature), la Polynésie française est la
collectivité française comportant le plus grand nombre d’espèces éteintes ou menacées de toutes les collectivités d’outre-mer
français. Les principales causes de cet appauvrissement de la biodiversité sont la dégradation ou la fragmentation des habitats
(urbanisme, pollution, tourisme, surpêche) et l’introduction d’espèces exotiques (60 espèces présentes sur le territoire sont
déclarées « espèces menaçant la biodiversité »).
Les mesures de protection et de sauvegarde du patrimoine naturel sont actuellement parcellaires en Polynésie française. Si la
liste des espèces protégées comprend environ 200 espèces, la surface terrestre protégée ne représente que 3 % des terres
émergées et la surface marine protégée moins de 1 % de la surface des récifs et des lagons.
De plus, les enjeux environnementaux liés à la gestion et au traitement des déchets ou encore l’usage de l’eau douce sont
relativement préoccupants et demeurent peu connus des populations.
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POLYNESIE FRANCAISE
Tahiti
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ÉCOVOLONTARIAT
CRIOBE
Étude et conservation des récifs coralliens
Ta mana o te moana
Suivi des sites de ponte de tortues marines sur l’atoll de Tetiaroa
3
3 à 9
10 à 16
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Le CRIOBE (Centre de Recherche Insulaire
et Observatoire de l’Environnement) est
une station de recherche de l’EPHE (Ecole Pratique des Hautes Etudes)
et d’observation de l’écosystème corallien du Pacifique Sud, et intègre un
centre d’accueil et de promotion de la recherche portant sur les milieux
terrestres et marins et les sociétés insulaires du Pacifique Sud.
Historiquement, le CRIOBE est issu de l’implantation de l’EPHE dès 1971
en Polynésie française, plus particulièrement sur l’île de Moorea (archipel
de la Société). L’EPHE, grand établissement d’enseignement supérieur et
de recherche sous tutelle du Ministère de l’Education Nationale, a le statut
d’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel
et a pour vocation de contribuer à l’enseignement et à l’avancement
des connaissances scientifiques par la recherche fondamentale et
les recherches appliquées. Dès son implantation en 1971, l’essence même des travaux sur les récifs coralliens
a été d’intégrer la notion de surveillance de l’écosystème à long terme dans un contexte de résilience face aux
impacts naturels et anthropiques. C’est ainsi qu’à ce jour, le CRIOBE peut afficher les séries temporelles les plus
longues concernant le suivi de l’écosystème corallien dans le Pacifique. Le centre est à l’origine jusqu’à ce jour
de 800 publications, 250 rapports et 100 thèses ou diplômes. Organisateur de nombreux colloques et séminaires
internationaux en Polynésie, le CRIOBE a servi d’infrastructure de base, en 1985, lors du congrès international sur
les récifs coralliens réunissant plus de 700 participants. Très rapidement reconnu par le Réseau National des Stations
Marines, et seule station implantée en outre-mer, le CRIOBE a obtenu la reconnaissance en 2006 du Centre National
de la Recherche Scientifique (CNRS), devenant ainsi une Unité Mixte de Service sous la cotutelle de l’EPHE et du
CNRS. En 2007, le CRIOBE a également été reconnu pour son action de surveillance de l’environnement, sous
le label de Service d’Observation de l’Institut National des Sciences de l’Univers (INSU). Cette même année, une
convention-cadre de collaboration a été signée entre le CNRS, l’EPHE et le territoire de la Polynésie française pour
la coopération en matière de recherche et de développement relatifs aux récifs coralliens. Le CRIOBE rassemble 11
salariés et comprend :
• une Unité Mixte de Service EPHE-CNRS
• un Service d’Observation de l’INSU.
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LES MISSIONS DU CRIOBE SE DÉCOUPENT EN 3 AXES :
• un observatoire de l’écosystème corallien du Pacifique Sud,
• un centre d’accueil et de promotion de la recherche sur les milieux terrestres
et marins et les sociétés insulaires du Pacifique Sud,
• une entité permettant une communication et la vulgarisation autour de
l’écosystème corallien, mais aussi agissant en tant qu’expert sur les
questions d’environnement relatives aux milieux coralliens.
Le CRIOBE accueille chaque année environ 250 personnes dont prés de 45 % sont
des chercheurs de toutes nationalités différentes mais principalement des français
et des américains, 30 % sont des conférenciers ou des personnes ressources pour
échanges et collaboration et 25 % sont des étudiants qui mènent leurs travaux au
sein de la station.
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Le partenariat entre le CRIOBE et Planète Urgence a débuté en février 2008.
Mohsen Kayal, doctorant EPHE sur la dynamique des populations de coraux scléractiniaires en Polynésie française, a pris
contact avec Planète Urgence afin que des volontaires viennent l’appuyer dans la réalisation de sa thèse. Dans le cadre de
celle-ci, Mohsen devait effectuer des plongées en scaphandre autonome afin de réaliser des suivis des populations de coraux.
Cependant, ce type de plongée doit être menée en binôme pour assurer une sécurité maximale et Mohsen ne parvenait à
trouver un accompagnant parmi le personnel de la station (si d’autres étudiants présents au CRIOBE et ayant un niveau
suffisant en plongée bouteille auraient pu l’accompagner, ils étaient également impliqués dans leurs propres travaux de thèse).
L’objectif de cet accompagnement via les volontaires de Planète Urgence avait été fixé pour une durée d’un an. À compter de
janvier 2009, un partenariat élargit a été établi entre l’EPHE, le CRIOBE et Planète Urgence afin de permettre à l’ensemble des
chercheurs de la station de bénéficier de l’appui de volontaires.
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Depuis la mise en place du partenariat entre Planète Urgence et le CRIOBE en 2008, 59 volontaires sont partis en
mission à Moorea afin de prendre part aux activités et au développement de la station. L’essentiel des activités des
volontaires est étroitement lié au travail des chercheurs et des étudiants ou autres porteurs de projets scientifiques, permanents
ou en mission temporaire au CRIOBE. Ces projets concernent de nombreux domaines scientifiques, majoritairement mais non
exclusivement axés autour de l’étude des communautés récifales. Les volontaires assistent les chercheurs aussi bien sur le
terrain qu’avant et après les sorties pour la préparation du matériel et l’analyse des échantillons. Les sorties terrain se font en
plongée bouteille sur le récif, en palmes, masque et tuba (PMT) dans le lagon, ou encore à pied le long de la ligne de rivage ou
des rivières qui jalonnent l’île de Moorea.
Tout en assistant à une variété de thématiques et d’approches à la pointe des questions scientifiques actuelles, les volontaires
apportent un soutien physique, logistique et d’expertise selon leurs compétences propres. En deux ans de fonctionnement, de
nombreux projets scientifiques ont bénéficié de l’aide des volontaires, que ce soit concernant les suivis à long terme du milieu
récifal (composition planctonique, recrutement corallien, analyse de la qualité de l’eau), les études menées par les chercheurs
statutaires et étudiants en thèse en longs séjours (parasitisme des espèces, dynamique des populations de coraux, écologie
des populations de requins, écologie des interactions entre symbiontes coralliens) ou encore celles des chercheurs en missions
à plus court terme (génétiques des poissons clown, dynamique larvaire des poissons, communications des poissons récifaux,
étude d’impact de l’introduction du trocas, densité et distribution des bénitiers). En plus de ces activités, une partie limitée de
l’emploi du temps des volontaires est consacrée à des travaux de maintenance et d’entretien de la station. Ainsi, les volontaires
ont notamment travaillé à la mise en place d’une salle aquarium, la création d’un panneau d’accueil à l’entrée de la station,
l’installation d’une sonde météo, la création du site Internet du CRIOBE et d’une base de données pour la bibliothèque de la
station, la révision des bouteilles de plongée, la remise en état d’un compresseur de gonflage des bouteilles de plongée.
Volontaires et chercheurs menant des travaux sur les récifs coralliens et le long de la ligne de rivage
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Île de Moorea
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La dynamique des populations de coraux est en grande
partie gouvernée par les processus de recrutement, de
croissance et de mortalité. Ces processus varient dans
l’espace et dans le temps à différentes échelles en lien
avec des facteurs intrinsèques et extrinsèques, donnant
lieu à une dynamique relativement complexe. L’étude de
cette dynamique constitue une étape essentielle dans
la compréhension des mécanismes de structuration
et de maintien des populations coralliennes. Ce
programme doctoral porte sur l’étude de la dynamique
des populations de coraux scléractiniaires1 dans
les écosystèmes récifaux insulaires de la Polynésie
française. Dans un premier temps, il s’agit de déterminer
la variabilité spatio-temporelle de la dynamique des
populations à l’échelle régionale (entre les îles de Moorea
et Raiatea dans l’archipel de la Société), insulaire (différents sites par île) et locale (différentes profondeurs par site). Cette
dynamique est appréhendée par des suivis saisonniers et interannuels des taux de recrutement, de croissance, et de mortalité,
en distinguant notamment différentes classes de tailles de colonies. Cet axe concerne les trois principaux genres de coraux
(Acropora, Pocillopora et Porites), et permet ainsi de déterminer l’importance des traits d’histoire de vie (facteurs intrinsèques)
dans les caractéristiques de la dynamique de ces populations. Par la suite, l’influence de certains facteurs environnementaux
(facteurs extrinsèques : physiques, biotiques, et perturbations naturelles) dans la variabilité de la dynamique observée est
évaluée, par analyse de corrélations et par expérimentations in situ. Enfin, la modélisation mathématique de la dynamique,
réalisée à partir des données acquises dans ce travail, permet de simuler différents scénarios d’évolution des communautés
coralliennes à l’échelle décennale, et ce afin de mieux appréhender les capacités de résilience des récifs étudiés.
Mohsen a débuté son travail au CRIOBE en 2007. Le suivi des populations de coraux sur différentes stations des récifs de
Moorea permet d’en déduire les taux de formation, de croissance et de mortalité des colonies coralliennes. En parallèle de cela, il
a échantillonné un certain nombre de facteurs environnementaux (sédimentation, luminosité, prédation, hydrodynamisme, etc.)
sur ces mêmes stations afin d’identifier les principaux processus qui orientent la vie des coraux. Au final, ses suivis de terrain lui
permettront de construire des modèles mathématiques informatisés afin d’être en mesure de prédire l’évolution des populations
de coraux dans le temps (observer les tendances à la croissance, au maintien, ou inversement au déclin des populations).
Les études en écologie des populations et en modélisation nécessitent cependant un grand effort d’échantillonnage, unique
moyen d’assurer la robustesse des analyses statistiques et la justesse des modèles prédictifs. Les travaux de terrain de
Mohsen Kayal sont, par conséquent, fortement basés sur des observations in situ des coraux en plongée sur le récif, ce qui
en soit impose un certain nombre d’obligations et de restrictions.
Tout d’abord au niveau sécurité, la pratique de la plongée en scaphandre autonome nécessite l’immersion obligatoire de 2
personnes, la plongée individuelle étant interdite. Or, à son arrivée au CRIOBE, il y avait certaines périodes pendant lesquelles
il était le seul plongeur présent à la station et le manque d’accompagnant a parfois été un véritable obstacle à son travail.
Ensuite, la durée d’immersion pour le travail en plongée est limitée par deux principaux facteurs que sont l’air et la saturation
en azote. Par conséquent, cette limitation temporelle fait que les écologistes du milieu aquatique ont un temps de travail
in situ plus limité que les écologistes en milieu terrestre, et donc la présence d’assistants sur le terrain permet grandement
d’optimiser le travail de ce temps d’immersion.
Mohsen et un volontaire posant des recueils à sédiments / Volontaire au laboratoire du CRIOBE
1 appelés «coraux durs» car ce sont généralement des animaux coloniaux ayant un squelette minéralisé rigide. De formes et de tailles variées, ils sont
très largement répandus dans les eaux côtières tropicales où ils forment des « trottoirs », des atolls ou des barrières. Ces colonies sont le plus souvent inféodées
à des eaux très éclairées (la lumière étant nécessaire aux algues symbiotiques). Ces animaux aiment les eaux chaudes mais supportent mal une trop forte tem-
pérature et, surtout, une forte pollution qui entraînent leur mort rapide, que l’on désigne sous le terme de blanchissement.
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Mohsen Kayal
Doctorant à l’EPHE
Sujet de thèse :
Etude de la dynamique
des populations de
coraux Scléractiniaires
en Polynésie française.
Mohsen Kayal
Doctorant à l’EPHE
Sujet de thèse :
Etude de la dynamique
des populations de
coraux Scléractiniaires
en Polynésie française.
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