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La tortue luth dans la mer d’Alboran
La tortue luth (Dermochelys coriacea) est l’une des plus
grandes tortues, pouvant atteindre une longueur de
carapace de 200 cm et un poids de 900 kg.
Sa dossière est recouverte d’une peau résistante
semblable à du cuir qui couvre une épaisse couche
de graisse et un tissu osseux très large. La dossière
est recouverte de 7 carènes longitudinales au lieu
des écailles d’autres espèces, tandis que le ventre
est composé de seulement cinq carènes. Elle a une
coloration dorsale sombre avec de nombreuses taches
rose ou blanches, une couleur semblable à celle que
montrent les carènes, de larges zones de la tête et du
cou ainsi que les extrémités.
L’extrémité supérieure du bec a une forme de W, qui
lui permet de capturer en mer des proies gélatineuses
telles que les méduses, ce qui en fait un agent de lutte
biologique contre les essaims de méduses toxiques.
Elle a une extraordinaire capacité à conserver la chaleur
du corps et à réguler sa température, ce qui lui permet
de tolérer des températures très basses et réaliser des
plongées à une profondeur allant jusqu’à 1000 m.
La nidication de ces tortues est unique en raison de la
profondeur des nids (plus de 70 cm), leur grande taille
et par-dessus tout car la femelle libère dans la partie
supérieure du nid un nombre variant entre 10 et 40 de
faux œufs, avec de l’albumine, mais sans embryon ou
jaune. Elle peut réaliser jusqu’à 10 nids par saison, à
raison d’un tous les 10 jours.
Elle est classée comme «Vulnérable» par la Liste
Rouge des Espèces Menacées de l’UICN. Elle semble
actuellement récupérer dans l’Atlantique Ouest, et de
très grandes colonies ont été détectées sur la côte du
Gabon, du Congo et dans les Caraïbes.
Les principales menaces sont la chasse des adultes sur
les plages, la mort accidentelle dans les engins de pêche
et le pillage des nids.
© Juan Patiño
Données essentielles
La tortue luth (Dermochelys coriacea) est l’une des plus grandes tortues, pouvant
atteindre une longueur de carapace de 200 cm et un poids de 900 kg. Elle tolère des
températures très basses, lui permettant de plonger à des profondeurs importantes. Il
s’agit de la seconde espèce de tortues marines les plus vues sur le littoral d’Alboran.
Eckert et al., 1999, IUCN/SSC
Avec le soutien de :
Pour plus d’informations
sur le projet POCTEFEX-Alboran
Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN
Andrés Alcántara: andr[email protected]g
http://www.iucnredlist.org/details/6494/0
Fiche élaborée par Adolfo Marco et Elena Abella.
Avril 2014
Menaces
Les principales causes de leur déclin sont la chasse
d’adultes sur les plages, la mort accidentelle dans les
engins de pêche et le pillage des nids.
Leur régime alimentaire les rend particulièrement
sensibles à la pollution marine par les plastiques:
elles confondent les sacs plastiques avec des
méduses, ce qui a pour conséquence une obstruction
de leurs voies digestives et qui peut s’avérer mortelle.
Une tortue luth morte sur trois a des plastiques dans
son tube digestif.
Le pillage des nids est massif et systématique sur
de nombreuses plages tropicales en raison de leur
grande taille et leur haute valeur marchande. La
productivité dans ces zones peut être minimale
et totalement insufsante pour maintenir des
populations stables.
Les changements climatiques mondiaux menacent
particulièrement la nidication des tortues luths,
par l’érosion des plages et les modications dans
la redistribution de sédiments au large des côtes.
La production des mâles peut-être sévèrement
compromise dans des zones importantes de
nidications, en raison de l’augmentation des
températures qui inuence le déterminisme des sexes
en faveur des femelles.
Mesures de conservation
Des campagnes de nettoyage des côtes, des plages
et des fonds marins sont régulièrement réalisées
le long des côtes d’Alboran pour retirer les ordures
comprenant les sacs en plastique et ainsi améliorer
la qualité environnementale des milieux marins.
Ces initiatives contribuent à réduire les risques
d’ingestion de plastique et d’autres débris par
les tortues marines. Les réseaux de volontaires
environnementaux du littoral d’Alboran participent
souvent à ces initiatives. Le Service d’assistance
aux échouages agit tout le long de la côte andalouse
d’Alboran, en développant un protocole d’assistance
aux tortues marines échouées sur les plages (tél.
d’urgence 112).
Elle est présente dans tous les océans du monde et elle est en me-
sure de nager dans des eaux très froides. Cependant, elle pond
seulement sur les plages tropicales et il est très rare d’observer des
juvéniles dans les zones tempérées. Aucun nid n’a été trouvé en Mé-
diterranée, mais elle est la deuxième espèce de tortue la plus com-
mune le long de la côte d’Alboran, où il est relativement fréquent de
voir des spécimens de plus d’un mètre de longueur de carapace.
Il n’existe aucune estimation de l’abondance ou de la survie de
ces tortues dans les eaux espagnoles, mais au regard du nombre
d’échouages leur population pourrait être comprise entre 5 à 10 %
de celle de la tortue à bahut (caretta).
Elle est classée dans la catégorie «Vulnérable» de la Liste Rouge des Espèces
Menacées de l’UICN. Dans la législation espagnole, elle est incluse dans la
Liste des Espèces Sauvages sous régime de Protection Spéciale. Le Maroc et
l’Espagne sont signataires de plusieurs conventions internationales qui incluent la
protection de cette espèce dans leurs annexes, telles que CITES (Annexe I) sur le
commerce des espèces, la Convention de Bonn pour les espèces migratrices et
la Convention de Barcelone.
Répartition de l’espèce
État de conservation
© Genaro Cascella
Wallace, BP., Tiwari, M. & Girondot, M. 2013. Dermochelys coriacea.
In: IUCN 2014. Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Version 2014,1.
www.iucnredlist.org
Données des échouages sur les côtes, dans les ports et en moindre mesure
observations en mer, ltrées au hasard parmi la multitude de données recueillies.
Source: Programme SIARE développé par l’Association Herpétologique Espagnole
(AHE). http://siare.herpetologica.es/
Il n’a pas de données précises sur les côtes marocaines mais il s’agit
probablement d’une espèce très répandue dans cette zone.
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