La tortue luth dans la mer d’Alboran Eckert et al., 1999, IUCN/SSC © Juan Patiño La tortue luth (Dermochelys coriacea) est l’une des plus grandes tortues, pouvant atteindre une longueur de carapace de 200 cm et un poids de 900 kg. Elle tolère des températures très basses, lui permettant de plonger à des profondeurs importantes. Il s’agit de la seconde espèce de tortues marines les plus vues sur le littoral d’Alboran. Données essentielles • La tortue luth (Dermochelys coriacea) est l’une des plus grandes tortues, pouvant atteindre une longueur de carapace de 200 cm et un poids de 900 kg. • Sa dossière est recouverte d’une peau résistante semblable à du cuir qui couvre une épaisse couche de graisse et un tissu osseux très large. La dossière est recouverte de 7 carènes longitudinales au lieu des écailles d’autres espèces, tandis que le ventre est composé de seulement cinq carènes. Elle a une coloration dorsale sombre avec de nombreuses taches rose ou blanches, une couleur semblable à celle que montrent les carènes, de larges zones de la tête et du cou ainsi que les extrémités. • • L’extrémité supérieure du bec a une forme de W, qui lui permet de capturer en mer des proies gélatineuses telles que les méduses, ce qui en fait un agent de lutte biologique contre les essaims de méduses toxiques. de tolérer des températures très basses et réaliser des plongées à une profondeur allant jusqu’à 1000 m. • La nidification de ces tortues est unique en raison de la profondeur des nids (plus de 70 cm), leur grande taille et par-dessus tout car la femelle libère dans la partie supérieure du nid un nombre variant entre 10 et 40 de faux œufs, avec de l’albumine, mais sans embryon ou jaune. Elle peut réaliser jusqu’à 10 nids par saison, à raison d’un tous les 10 jours. • Elle est classée comme «Vulnérable» par la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN. Elle semble actuellement récupérer dans l’Atlantique Ouest, et de très grandes colonies ont été détectées sur la côte du Gabon, du Congo et dans les Caraïbes. • Les principales menaces sont la chasse des adultes sur les plages, la mort accidentelle dans les engins de pêche et le pillage des nids. Elle a une extraordinaire capacité à conserver la chaleur du corps et à réguler sa température, ce qui lui permet Unión Europea Fondo Europeo de Desarrollo Regional Invertimos en su futuro Avec le soutien de : État de conservation Elle est classée dans la catégorie «Vulnérable» de la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN. Dans la législation espagnole, elle est incluse dans la Liste des Espèces Sauvages sous régime de Protection Spéciale. Le Maroc et l’Espagne sont signataires de plusieurs conventions internationales qui incluent la protection de cette espèce dans leurs annexes, telles que CITES (Annexe I) sur le commerce des espèces, la Convention de Bonn pour les espèces migratrices et la Convention de Barcelone. Menaces Répartition de l’espèce Wallace, BP., Tiwari, M. & Girondot, M. 2013. Dermochelys coriacea. In : IUCN 2014. Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Version 2014,1. www.iucnredlist.org © Genaro Cascella • Les principales causes de leur déclin sont la chasse d’adultes sur les plages, la mort accidentelle dans les engins de pêche et le pillage des nids. • Leur régime alimentaire les rend particulièrement sensibles à la pollution marine par les plastiques : elles confondent les sacs plastiques avec des méduses, ce qui a pour conséquence une obstruction de leurs voies digestives et qui peut s’avérer mortelle. Une tortue luth morte sur trois a des plastiques dans son tube digestif. • Le pillage des nids est massif et systématique sur de nombreuses plages tropicales en raison de leur grande taille et leur haute valeur marchande. La productivité dans ces zones peut être minimale et totalement insuffisante pour maintenir des populations stables. • Les changements climatiques mondiaux menacent particulièrement la nidification des tortues luths, par l’érosion des plages et les modifications dans la redistribution de sédiments au large des côtes. La production des mâles peut-être sévèrement compromise dans des zones importantes de nidifications, en raison de l’augmentation des températures qui influence le déterminisme des sexes en faveur des femelles. Mesures de conservation Données des échouages sur les côtes, dans les ports et en moindre mesure observations en mer, filtrées au hasard parmi la multitude de données recueillies. Source: Programme SIARE développé par l’Association Herpétologique Espagnole (AHE). http://siare.herpetologica.es/ Il n’a pas de données précises sur les côtes marocaines mais il s’agit probablement d’une espèce très répandue dans cette zone. Elle est présente dans tous les océans du monde et elle est en mesure de nager dans des eaux très froides. Cependant, elle pond seulement sur les plages tropicales et il est très rare d’observer des juvéniles dans les zones tempérées. Aucun nid n’a été trouvé en Méditerranée, mais elle est la deuxième espèce de tortue la plus commune le long de la côte d’Alboran, où il est relativement fréquent de voir des spécimens de plus d’un mètre de longueur de carapace. Il n’existe aucune estimation de l’abondance ou de la survie de ces tortues dans les eaux espagnoles, mais au regard du nombre d’échouages leur population pourrait être comprise entre 5 à 10 % de celle de la tortue à bahut (caretta). • Des campagnes de nettoyage des côtes, des plages et des fonds marins sont régulièrement réalisées le long des côtes d’Alboran pour retirer les ordures comprenant les sacs en plastique et ainsi améliorer la qualité environnementale des milieux marins. • Ces initiatives contribuent à réduire les risques d’ingestion de plastique et d’autres débris par les tortues marines. Les réseaux de volontaires environnementaux du littoral d’Alboran participent souvent à ces initiatives. Le Service d’assistance aux échouages agit tout le long de la côte andalouse d’Alboran, en développant un protocole d’assistance aux tortues marines échouées sur les plages (tél. d’urgence 112). Pour plus d’informations sur le projet POCTEFEX-Alboran Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN Andrés Alcántara: [email protected] http://www.iucnredlist.org/details/6494/0 Fiche élaborée par Adolfo Marco et Elena Abella. Avril 2014