mise au point Traitement par radiofréquence de l’œsophage de Barrett L’œsophage de Barrett ou l’endobrachyœsophage (EBO) con­ siste en un remplacement de l’épithélium œsophagien malpi­ ghien par un épithélium spécialisé de type intestinal dû à un reflux gastro-œsophagien chronique. La prévalence actuelle de l’EBO est évaluée à 1,6%. Il s’agit d’une lésion précancéreuse. L’adénocarcinome se développe à travers une séquence de dysplasie légère à sévère. Le traitement de choix, en présence d’une dysplasie, est actuellement la radiofréquence dont le principe repose sur l’application d’un courant de radiofré­ quence induisant une destruction tissulaire des couches su­ perficielles de la paroi œsophagienne. Cette nouvelle appro­ che thérapeutique, au très bon profil de sécurité, présente par ailleurs moins de complications tout en étant plus efficace que les thérapies précédemment décrites. Rev Med Suisse 2013 ; 9 : 1572-6 M. Fraga C. Doerig G. Dorta C. Nichita Drs Montserrat Fraga, Christopher Doerig, Gian Dorta et Cristina Nichita Service de gastroentérologie et d’hépatologie CHUV et Université de Lausanne 1011 Lausanne [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Radiofrequency ablation for Barret’s esophagus Barrett’s esophagus consists of the replace­ ment of normal squamous epithelium by a specialised columnar lined epithelium refer­ red to as intestinal metaplasia in the esopha­ gus. It represents a premalignant lesion. The prevalence of Barrett’s esophagus is around 1.6%. Esophageal adenocarcinoma results from the development of dysplasia progressing from low to high grade dysplasia and finally adenocarcinoma. Radiofrequency ablation cur­ rently represents the treatment of choice in eradicating Barrett’s esophagus with associa­ ted dysplasia. The technique is based on the application of a radiofrequency current that enables the destruction of the superficial mo­ dified epithelium. This new approach pre­ sents a good security profile and, compared to other ablative techniques, shows superior results regarding Barrett’s eradication. 1572 introduction La métaplasie cylindrique de l’œsophage est définie par le rem­placement de l’épithélium œsophagien malpighien par un épithélium de types gastrique, fundique ou intestinal. Seule la métaplasie intestinale présente un risque accru de déve­ loppement de l’adénocarcinome.1 La métaplasie intestinale et le diagnostic d’adénocarcinome sur Barrett présentent une incidence en constante augmentation. La prévalence actuelle de l’endobrachyœsophage (EBO) est évaluée à 1,6%.2 Le pro­ nostic de l’adénocarcinome est sombre, avec un taux de sur­ vie à cinq ans de 15%. La métaplasie dans l’œsophage est vi­ sualisée lors d’une gastroscopie et est définie par la présence d’une muqueuse d’aspect cylindrique au niveau de l’œso­ phage tubulaire distal (figure 1). Le diagnostic d’œsophage de Barrett ou d’EBO est retenu en présence d’une métaplasie intestinale (MI). Des biopsies étagées permettent de mettre en évidence des dysplasies ou des lé­ sions carcinomateuses au niveau de l’œsophage de Barrett. Le diagnostic de dys­ plasie doit être confirmé par deux pathologues indépendants, dont un doit être expert en pathologie digestive.3 En l’absence de dysplasie ou de lésion carcino­ mateuse, le patient avec un œsophage de Barrett a besoin d’un suivi endosco­ pique tous les un à trois ans (figure 2).3 En cas de dysplasie de haut grade ou d’adénocarcinome intramuqueux au niveau de l’EBO, la mise en place d’un traite­ ment est nécessaire.4 Au cas où les lésions néoplasiques sont visibles, une muco­ sectomie endoscopique doit être effectuée, suivie d’une éradication de la méta­ plasie intestinale par radiofréquence. Si la dysplasie ou la lésion carcinomateuse superficielle ne sont pas visibles, on effectue d’emblée une éradication de la ­métaplasie intestinale.4 L’ablation par radiofréquence (ARF) est aujourd’hui le traitement de choix pour l’œsophage de Barrett avec dysplasie associée.4 En cas de dysplasie sur un Barrett très peu étendu (languette ou îlot isolé), la mucosec­ tomie complète de l’EBO suffit. D’autres approches endoscopiques, comme le traitement photodynamique ou le traitement d’Argon, ne sont utilisées qu’excep­ tionnellement dans cette indication. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 4 septembre 2013 circulaires. Elle est utilisée pour l’ablation circonférentielle de la MI. La sonde HALO 90 est composée d’une palette de 2 x 2 cm qui s’attache à l’endoscope et elle est employée pour un traitement focal de languettes ou des îlots d’EBO. indications validées de l’ablation par radiofréquence (tableau 1) Figure 1. Œsophagoscopie : aspect classique d’un œsophage de Barrett ablation par radiofréquence La radiofréquence est connue de longue date pour ses capacités à induire une coagulation et une destruction tis­ sulaire. Elle peut s’effectuer par un abord endoscopique. Le principe repose sur une destruction thermique au moyen des sondes spécifiques dont la surface comporte une mul­ titude d’électrodes. Un courant de radiofréquence est ap­ pliqué entre chaque couple d’électrodes, ayant comme ré­ sultat une destruction ciblée, superficielle et homogène de la muqueuse métaplasique. La profondeur de thermo-abla­ tion varie entre 0,5 et 1 mm. Elle atteint l’épithélium et la lamina propria, la muscularis mucosae n’est que rarement tou­ chée. Cette ablation superficielle explique le faible risque de complications telles que des perforations ou des sté­ noses. Il existe plusieurs types de sondes, les principales étant les sondes HALO 360 et HALO 90. La sonde HALO 360 est un ballon d’une longueur de 3 cm, recouvert d’électrodes L’objectif d’un traitement endoscopique par radiofré­ quence est l’élimination de tout épithélium métaplasique. Le site traité fait l’objet d’une réépithélialisation par un épithélium malpighien, et les risques de transformation tu­ morale sont, ainsi, significativement diminués. Actuelle­ ment, on recommande l’ablation de toute métaplasie in­ testinale en présence d’une dysplasie de haut degré ou d’un adénocarcinome intramuqueux.4 Si des lésions mu­ queuses irrégulières sont visibles, elles devraient être ré­ séquées par mucosectomie avant l’ARF pour permettre un staging local, surtout en cas de dysplasie de haut grade ou d’adénocarcinome intramuqueux.4 En comparaison avec une Tableau 1. Indications à l’ablation par radio­ fréquence Validées A discuter de cas en cas Dysplasie de haut grade Dysplasie de bas grade/ •Sans lésion muqueuse surélevée sans dysplasie visible •Décision concertée patient•Après mucosectomie pour médecin lésions surélevées (adéno- •Endobrachyœsophage (EBO) carcinome intramuqueux * long ** ou dysplasie de haut grade) •Surveillance difficile •Anamnèse familiale positive pour un adénocarcinome sur EBO * Adénocarcinome intramuqueux (T1a) sans critère de gravité : bien différencié, absence d’infiltration sous muqueuse, absence d’infiltration lympho-vasculaire et résection complète. ** EBO long : tout endobrachyœsophage M 3 cm. Note : Cette prise en charge devra s’asseoir sur une lecture histologique fiable faisant intervenir deux pathologues indépendants expérimentés. Œsophage de Barrett Non Dysplasie de haut degré ou adénocarcinome intramuqueux* Oui Œsogastroduodénoscopie à 6-12 mois Dysplasie Lésion muqueuse visible Pas de lésion muqueuse visible Pas de dysplasie Dysplasie de bas degré non traitée par ARF* Mucosectomie ARF Œsogastroduodénoscopie à 3 ans Œsogastroduodénoscopie à 1 an ARF Figure 2. Suivi et traitement d’un œsophage de Barrett * Dysplasie de bas degré : ablation par radiofréquence (ARF) à discuter de cas en cas, voir tableau 1. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 4 septembre 2013 1573 chirurgie œsophagienne, cette modalité d’ablation combi­ née se traduit par une morbidité moindre avec des résul­ tats à long terme équivalents.5 indications discutées de l’ablation par radiofréquence (tableau 1) En présence d’un EBO sans dysplasie ou avec une dys­ plasie de bas grade, l’indication à une thérapie ablative est actuellement discutée. En général, on ne traite pas. Toute décision de traitement ablatif devra faire l’objet d’une dé­ cision concertée avec le patient.3,4 Il s’agira de mettre en perspective les risques et bénéfices d’une telle prise en charge. En présence de facteurs de risque associés à un risque accru de transformation tumorale, une attitude plus invasive, en faveur d’une ARF précoce, pourrait être justi­ fiée. Ces facteurs de risque sont un œsophage de Barrett dit long (M 3 cm),6 une anamnèse familiale positive en fa­ veur d’un adénocarcinome du bas œsophage, le sexe mas­ culin et l’obésité. Figure 3. Introduction de la sonde HALO 360 après mesure de la lumière œsophagienne Image reproduite avec la permission de Covidien, GI Solutions. contre-indications à l’ablation par radiofréquence Les contre-indications à l’ARF sont en général liées à une pathologie œsophagienne existante ou encore à une anticoagulation thérapeutique (tableau 2). Tableau 2. Contre-indications à l’ablation par radiofréquence Figure 4. Application du courant de radiofréquence Image reproduite avec la permission de Covidien, GI Solutions. • Anticoagulation thérapeutique * •Antécédents de radiothérapie thoracique •Présence de varices œsophagiennes •Présence de matériel métallique (par exemple, clips chirurgicaux) dans ou autour de l’œsophage •Antécédents de myotomie selon Heller •Œsophagite à éosinophiles •Œsophagite peptique sévère active •Grossesse * L’anticoagulation constitue une contre-indication relative. Celle-ci doit être interrompue quatre jours avant le traitement et ne peut être reprise qu’une semaine après le traitement par ablation par radio­ fréquence. déroulement du traitement (figures 3 à 5) L’ARF est réalisée ambulatoirement, durant une gastro­ scopie effectuée sous une courte anesthésie générale. La durée moyenne d’une telle intervention varie entre 30 et 45 minutes. Si un traitement circonférentiel est préconisé, un ballonnet de calibration est employé pour mesurer la lumière œsophagienne et choisir ainsi le diamètre adapté de la sonde HALO 360 pour un bon contact avec la mu­ queuse. Ensuite, la sonde est mise en place et le courant appliqué sous contrôle endoscopique. Si l’EBO circonféren­ tiel a une longueur de L 6 cm, le traitement est appliqué durant deux séances espacées dans le temps afin d’élimi­ ner toute la zone de MI. La sonde HALO 90 est utilisée pour le traitement des languettes ou des îlots de Barrett. 1574 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 4 septembre 2013 Figure 5. Résultat après application du courant de radiofréquence Image reproduite avec la permission de Covidien, GI Solutions. efficacité de l’ablation par radiofréquence L’efficacité de l’ARF pour l’ablation d’un EBO, avec ou sans dysplasie associée, est maintenant confirmée par des étu­ des de bonne qualité. Le taux d’éradication de la métapla­ sie intestinale s’élève à 80-90%.7-9 Une étude multicentrique, randomisée, prospective, in­ cluant 127 patients avec EBO et dysplasie, a comparé la surveillance endoscopique seule versus ARF avec surveil­ lance endoscopique. A douze mois de suivi, une éradica­ tion complète de la dysplasie est obtenue chez 81 et 91% des patients traités avec une dysplasie de haut et de bas grades, respectivement. L’éradication complète de la mé­ taplasie intestinale est observée chez 77% des patients.10 Il en ressort également un taux significativement abaissé de complications tumorales dans le groupe ARF (p = 0,045). Les facteurs de risque associés à un traitement ablatif insa­ tisfaisant sont un EBO long ou une guérison de la mu­ queuse incomplète entre les séances du traitement.11 L’effet de l’ARF est durable. Shaheen et coll. ont suivi, durant une période de trois ans, les patients traités dans l’étude susmentionnée. Le taux d’éradication complète de la MI a persisté chez 91, 96 et 100% des patients traités avec succès en cas d’EBO sans dysplasie, EBO avec dys­ plasie de haut grade et EBO avec dysplasie de bas grade, respectivement.12 Un taux de récidives d’environ 5% par an est démontré, rétrospectivement, parmi les patients ayant initialement présenté une éradication complète d’un EBO avec lésions dysplasiques ou cancer précoce.13 Dans ce contexte, une surveillance endoscopique et la prise régu­ lière d’inhibiteurs de la pompe à protons doivent impéra­ tivement être poursuivies après le traitement ablatif. Les facteurs prédictifs d’une récidive de la MI sont les suivants : les patients non caucasiens, un âge plus avancé, la longueur de l’EBO et le nombre réduit des séances de traitement.14 L’ablation endoscopique peut «enterrer» la MI en des­ sous du néo-épithélium squameux et maintenir ainsi un potentiel de dégénération maligne. Il semble que le taux de muqueuse métaplasique «enterrée» est plus bas après l’ARF, en comparaison avec la thérapie photodynamique (0,9% vs 14,2%).15 Des cas rares de progression vers la dys­ plasie de haut grade ou l’adénocarcinome intramuqueux (1,9% par an) ont été rapportés après l’ARF, mais la plupart ont été traités par une mucosectomie.13 Dans une analyse de coût-efficacité, Hur et coll. ont con­ clu à une meilleure efficacité à un prix moins élevé pour l’ARF en cas de dysplasie de haut grade comparée à la sur­ veillance endoscopique. L’ARF peut être aussi rentable dans la dysplasie de bas grade, mais par contre elle est très coû­ teuse pour l’EBO sans dysplasie.16 complications L’ARF a un excellent profil de sécurité. En comparaison avec d’autres thérapies ablatives, le taux de complications est plus faible, avec une meilleure efficacité pour l’éradica­ tion de la MI.17 Des effets secondaires ou des complications graves n’ont, à ce jour, que rarement été rapportés. Des douleurs rétro­ sternales transitoires et modérées sont, cependant, souvent observées.10 L’antalgie est gérée facilement en ambulatoire. Cette symptomatologie douloureuse peut se prolonger audelà d’une semaine pour s’amender ultérieurement. Des nausées modérées sont également possibles. Un état fé­ brile post-traitement est attribué au processus inflamma­ toire en lien avec la destruction tissulaire générée, mais cette manifestation est rare. Les complications hémorragiques sont peu fréquen­ tes.10,11 Elles présentent une incidence accrue parmi les patients au bénéfice d’une antiagrégation. En 2009, Sha­ heen et coll. rapportaient un unique épisode hémorragique, chez un patient sous aspirine seule, pour un total de 298 traitements.10 Une antiagrégation ne constitue cependant pas une contre-indication. L’hémorragie est généralement traitée par voie endoscopique. Une sténose œsophagien­ne cicatricielle est décrite comme une complication tardive dans 6-8% des cas. Le risque est accru lorsqu’une mucosec­ tomie précède l’ARF ou chez les patients sous AINS.11 En cas de dysphagie, une dilatation endoscopique permet de corriger cette symptomatologie. Une moyenne de 2,6 séan­ ces de dilatation par patient est escomptée.10 suivi après ablation par radiofréquence Une alimentation liquide, puis mixée, sur une durée de 72 heures, est préconisée. L’antalgie est assurée par du pa­ racétamol associé à du tramadol en réserve. Un traitement d’inhibiteurs de la pompe à protons, à double dose, est pres­crit pour une durée de 8-12 semaines après la radio­ fréquence, associé à un anti-H2 sur quatre semaines, afin d’obtenir un contrôle optimal du pH gastrique. Ainsi, un pro­ cessus de cicatrisation, visant une réépithélialisation mal­ pighienne, est favorisé. Plusieurs séances d’ablation sont parfois nécessaires jus­ qu’à l’éradication complète de l’EBO. Ceci dépendra, no­ tamment, de l’étendue initiale de l’œsophage de Barrett. Une deuxième séance d’ARF pourra être envisagée huit à douze semaines après le traitement initial. Une endoscopie de contrôle associée à des biopsies est préconisée à trois, six et douze mois après la fin du traite­ ment, puis chaque année. L’intervalle entre les contrôles endoscopiques pourra ensuite être espacé chez des pa­ tients ayant bien répondu au traitement, mais des études prospectives sont nécessaires pour déterminer l’intervalle optimal. A ce jour, dix-huit patients avec différents degrés de dys­ plasies ont été traités par ARF au Service de gastroentéro­ logie et d’hépatologie du CHUV (sur un total de 29 traite­ ments), avec d’excellents résultats dans la grande majorité des cas. Une complication hémorragique sévère est surve­ nue dans les suites d’un traitement, ayant nécessité une œsophagectomie. conclusion L’œsophage de Barrett représente une lésion précancé­ reuse dont le taux de transformations tumorales s’élève jus­ qu’à 0,12% par an. L’ARF est une méthode ablative efficace. Elle est actuellement reconnue et validée pour le traitement de la MI associée à une dysplasie de haut grade ou après la résection d’un adénocarcinome intramuqueux. En outre, cette méthode constitue une alternative thérapeutique net­ tement moins invasive que l’option chirurgicale tradition­ nelle pour des patients présentant souvent de lourdes co­ morbidités, notamment cardiovasculaires. L’ARF présente également l’avantage d’un taux bas de complications. Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt en relation avec cet article. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 4 septembre 2013 1575 Implications pratiques > L’œsophage de Barrett est une lésion précancéreuse qui se développe en présence d’un reflux gastro-œsophagien chronique > Depuis l’introduction du traitement par radiofréquence, l’éra­ dication de la métaplasie intestinale est plus efficace et moins invasive > En cas de dysplasie de haut degré ou d’un adénocarcinome intramuqueux, l’ablation par radiofréquence (précédée d’une mucosectomie si lésion visible) est devenue le traitement de choix de la métaplasie intestinale > Un suivi rigoureux des patients reste obligatoire, même après l’éradication de l’endobrachyœsophage Bibliographie 1 Winters C, Spurling TJ, Chobanian SJ, et al. Barrett’s esophagus : A prevalent occult complication of gastroesophageal reflux disease. Gastroenterology 1987; 92:118-24. 2 * Hvid-Jensen F, Pedersen L, Drewes AM, et al. Incidence of adenocarcinoma among patients with Barret’s esophagus. 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