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Avec ces deux éléments le médecin généraliste doit pouvoir anticiper la situation de refus
d’hospitalisation et adapter sa relation au patient.
La prise en charge et la réaction du médecin généraliste a aussi été analysée
De manière globale, face au refus du patient, le médecin va très souvent essayer d’argumenter et de
convaincre son patient, faire appel à un proche du patient, organiser un traitement et un suivi à
domicile.
● Le temps passé à convaincre et à la discussion (quelques minutes à quelques semaines fonction
aussi de l’urgence de la situation).
La quasi – totalité des médecins discute et essaie de faire adhérer le patient à ce qui lui parait le plus
adapté à son état de santé et ce avec d’autant plus de conviction et de réussite que le refus
d’hospitalisation leur semble injustifié.
Par conséquent un certain nombre de patients est hospitalisé malgré un refus initial.
Le jugement du médecin (même s’il n’est pas forcément exprimé) a par conséquence du poids dans
son discours et dans le devenir du patient.
● Le médecin fait très souvent appel à un proche du patient dans cette situation, probablement la
personne de confiance définie par le législateur.
Cette personne peut entrer dans la discussion, argumenter, mais la décision d’hospitalisation appartient
toujours au patient.
● La gestion à domicile du patient refusant d’être hospitalisé présente plusieurs aspects :
- le médecin organise un passage infirmier plus fréquent.
- le médecin est plus présent auprès du malade en augmentant le nombre de visites.
- le médecin inclut le patient dans un réseau de soins à domicile (hospitalisation à domicile ou
réseau de soins palliatifs) et devient le coordinateur des différents intervenants.
- le médecin organise un traitement à domicile, des examens complémentaires ou des
consultations spécialisées en ambulatoire.
● La nature du refus justifié/injustifié influence la réaction du médecin généraliste.
Le médecin juge le refus du patient bénéfique et justifié, il a plus de facilité à organiser une prise en
charge à domicile et passera alors moins de temps à convaincre son patient. L’hospitalisation était
alors une éventualité et non une solution.
Le médecin juge le refus injustifié, l’argumentation auprès du patient est différente.
Cette situation correspond essentiellement aux patients refusant par déni de la maladie.
L’hospitalisation était alors nécessaire et justifiable aux yeux du médecin.
En conclusion
- Caractériser la population « refusante » permet au médecin d’adapter la discussion et d’améliorer
la relation médecin malade.
- Des axes d’amélioration peuvent être proposés:
Renforcer l’éducation du patient face à sa maladie chronique.
Informer sur les modalités d’hospitalisation.
Informer sur les aides à la famille.
● La cause
Les causes les plus fréquentes de refus d’hospitalisation sont :
- le patient se considère en bonne santé
- le patient ne voit pas l’intérêt d’une hospitalisation.
Ces deux causes expriment le déni du patient par rapport à sa maladie.
Les causes moins fréquentes de refus sont :
- le patient refuse pour des raisons d’emploi du temps
- le patient refuse une dépendance au système de soin