FORUM DEPRESSION : QUELQUES CLES SUR LES APPROCHES

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FORUM DEPRESSION :
QUELQUES CLES SUR LES APPROCHES PSYCHOTHERAPEUTIQUES
JEUDI 27 MAI 2010 A GENEVE
8h40 – 9h05 : Dr FMH Pierre MENETRE, médecin généraliste ;
« Quels outils pour offrir au patient un appui psychothérapeutique en synergie avec le
suivi du médecin de premier recours ? »
Dans la pratique du médecin généraliste, le diagnostic de dépression est souvent établi, mais les
solutions thérapeutiques se révèlent parfois ténues pour le praticien. Il a un rôle à promouvoir une
relation d’écoute, d’aide psychologique, thérapeutique, avec l’éventuel appui de moyens
médicamenteux, qui ont naturellement leurs limites. Dans ce contexte, la position spécifique des
médecins généralistes en tant que pierre angulaire dans le système de soins ambulatoires rend
possible, quand cela est estimé nécessaire, une prise en charge de soutien globale et guidée du
patient, dans le respect de ses souhaits.
Adresser un patient auprès d’un psychologue ou auprès d’un psychiatre peut déclencher des
réticences pour le patient qui peut se sentir disqualifié par son médecin traitant. Parallèlement, ce
dernier peut vivre une certaine ambivalence à déléguer le patient.
Trajectoires, en tant que plateforme pour guider le patient de la façon la plus optimale, s’insère dans
une dynamique synergique entre la prise en charge somatique et psychique spécialisée, dans une
harmonieuse continuité de prise en soin multidisciplinaire. L’intervention de Trajectoires peut ainsi
potentialiser et optimaliser le processus de traitement en adéquation avec les spécificités de chaque
patient et en y intégrant alors systématiquement l’avis du médecin traitant.
9h05 – 9h30 : M. Nino RIZZO, psychologue-psychothérapeute FSP ;
« Psychanalyse et dépression : un certain regard »
La notion de « Dépression » vient de la Médecine, et plus précisément des principes de la Physique
appliqués à la Médecine, et sous-tend l’idée d’une pression psychique idéale qui serait nécessaire au
maintient de l’équilibre de la personne.
La Psychanalyse conçoit l’appareil psychique comme un ensemble structuré d’éléments, tous en
relation plus ou moins directe ou indirecte entre eux. Les instances psychiques classiques tels que le
Moi, Surmoi et le Ca, ou bien les pulsions de vie et les pulsions de mort, ou encore le sadisme et le
masochisme, le masculin et le féminin présents en tout être humain, constituent des parties de
l’appareil psychique en lien entre elles dans un rapport d’opposition et de complémentarité à la fois.
Le réseau qui en résulte est alors régi par une sorte de Dynamique psychique qui produit, entre
autre, une tension et une pression internes capables de fonctionner, dès lors, comme un révélateur
hautement sensible et fiable du bon ou du mauvais fonctionnement psychique. Au même titre que la
pression artérielle nous renseigne globalement et fidèlement de l’état général du soma, la pression
psychique nous informe sur l’état de l’esprit. Il y aurait donc une tension et une pression psychiques
idéales correspondant à un fonctionnement existentiel plutôt satisfaisant pour la personne et estimé
comme étant plus ou moins normal sur le plan social. Une tension et une pression psychiques trop
basses produiraient de la dépression, une tension et une pression trop élevée produiraient du
« stress », lui-même potentiel précurseur et source de dépression.
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Une première caractéristique essentielle de la dépression psychique est alors sa fonction de signal
d’alarme de la précarité générale de l’appareil mental.
Sa deuxième caractéristique fondamentale est sa position de carrefour entre le soma et la psyché.
En d’autre termes, si celle-ci dysfonctionne, tôt ou tard le corps commence à tomber malade. Viceversa, si elle fonctionne bien, le corps se porte bien.
« Mens sana in corpore sano », disaient les Romains : un esprit sain dans un corps sain. Nous
pourrions paraphraser cette idée en affirmant « Mens sana pro corpore sano », c’est-à-dire : un esprit
sain pour avoir un corps sain.
9h30 – 9h55 : M. Lucio BIZZINI, psychologue-psychothérapeute FSP ;
« Les approches cognitivo-comportementales des patients dépressifs : traitement et
prévention »
La thérapie cognitivo-comportementale de la dépression (Cognitive Therapy - CT, A.T.Beck, 1973) est
une intervention spécifique à la dépression, limitée dans le temps (20-25 séances sur 6-9 mois),
structurée selon des étapes adaptées aux caractéristiques personnelles du patient, centrée sur le
comment faire face aux difficultés provoquées par la vision dépressive négative de soi, du monde et
de l’avenir. Les outils thérapeutiques sont la prise de conscience et la modification des pensées
dysfonctionnelles et inadaptées, la remobilisation des activités ainsi que l’alliance thérapeutique de
style collaboratif, entre un patient expert de lui-même et un thérapeute balisant le parcours. Le but
de cette collaboration est de construire une manière de percevoir et d'agir sur la réalité qui permette
aux ressources du patient de se déployer de nouveau. De plus, dans un esprit d’autonomisation du
patient, le thérapeute indique clairement quelques pistes pour prévenir la rechute, un des problèmes
majeurs de la dépression clinique.
10h30 – 10h55 : M. Benoît REVERDIN, psychologue-psychothérapeute FSP ;
« Dépression et approche systémique des couples et des familles »
Au-delà d'une compréhension individuelle de la symptomatologie dépressive, l'approche
systémique permet d'inscrire la dépression dans son contexte d'apparition. Sa fonction dans le jeu
relationnel du système où elle émerge ainsi que son sens au regard de la mythique du groupe
d'appartenance où elle prend place sont les deux aspects que la pensée systémique permet de
mettre en lumière.
Cette lecture contextualisante a des implications pour la clinique de la dépression. Thérapie de
couple et thérapie familiale deviennent ainsi des settings du traitement de la dépression,
complémentaires aux thérapies individuelles. Elles permettent de donner des clefs de
compréhension à la souffrance dépressive lorsque l'information pour son élucidation est répartie
chez différents membres du système relevant. Elles sont également des contextes d'intervention
offrant l'opportunité de faire un travail thérapeutique à plusieurs voix. La portée de l'intervention
s'en trouve amplifiée.
Cette réflexion sur l'apport d'une lecture systémique sera illustrée par des exemples cliniques.
Bibliographie :
GERVASONI N. : Quelle est la place des thérapies systémiques dans le traitement de la dépression ?
Thérapies familiales, Genève, 2005, Vol. 26, No 4, pp. 357-363.
NEUBURGER R. : Le mythe familial. E.S.F. éditions, 1995, 4ème édition 2005.
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10h55 – 11h20 : Mme Sylvie MONNIER, psychologue FSP psychothérapeute ;
« La Gestalt Thérapie ; quelles spécificité et perspectives pour l’accompagnement des
troubles dépressifs ? »
La Gestalt – thérapie se propose d'accueillir la personne dans sa globalité, en prenant en
considération ses dimensions sensorielles, affectives, intellectuelles, et sociales. Le thérapeute
privilégie l’expérience du moment présent, du contact direct, valorise l’expression des sentiments, et
le développement de la responsabilité du patient. Plutôt que de se centrer sur l’origine et les causes
des difficultés cette approche s’intéresse à comment la personne entre en relation et interagit dans
l’ici et maintenant avec les autres et avec son environnement.
La Gestalt-thérapie prend en compte l’angoisse existentielle inhérente à la condition humaine.
Certains ayant été confrontés à des carences, à des deuils ou à un environnement fragilisant vont
développer des défenses particulièrement inadaptées face aux contraintes existentielles. Regarder
avec attention comment le sujet interrompt le cycle du contact au détriment de ses besoins permet
de diminuer l’auto-interruption du contact. Le travail sur les Gestalt inachevées permet de dépasser
certains blocages liés aux traces du passé parasitant la vie présente, de développer de meilleurs
ajustements et de la créativité.
11h20 – 11h45 : Dr FMH Grégoire RUBOVSZKY, psychiatre-psychothérapeute,
«Psychothérapie interpersonnelle : les histoires courtes sont les meilleures».
La psychothérapie interpersonnelle est une technique récente, s'inspirant des orientations
analytiques, cognitives et systémiques. Importée des Etats-Unis, elle a été décrite et adaptée dans
des ouvrages francophones. Les indications prioritaires sont la dépression et les troubles anxieux.
Il s'agit d'une thérapie structurée, à durée limitée, contenant trois phases bien distinctes. Elle est
compatible avec une combinaison pharmacothérapeutique.
La littérature scientifique a démontré une efficacité qui a permis à ce courant de faire sa place, y
compris dans la formation des psychiatres.
Cette thérapie a été développée pour les psychothérapeutes ainsi que les médecins de premier
recours. Elle s'apprend grâce à un manuel et à une supervision par un psychothérapeute formé.
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