Œil et Physiologie de la Vision - VII-2. 1ère partie
Analyse des résultats
Figure VII-2-3. ERG flash : à droite, il est discernable ; les réponses sont sensiblement
normales. A gauche, les réponses sont d’amplitudes diminuées. Ce résultat montre que la
rétine droite est correctement fonctionnelle mais que la rétine gauche présente un
dysfonctionnement important, probablement en relation avec la surface rétinienne
restreinte due à la microphtalmie. PEV flash : après stimulation binoculaire ou de l’œil
droit, il y a une réponse discernable en regard du lobe droit mais pas de réponse en
regard du lobe gauche ; après stimulation de l’œil gauche, il n’y a pas de réponse
discernable. Ces résultats suggèrent l’existence d’un trouble majeur de la conduction en
zone juxta et/ou rétrochiasmatique gauche.
Synthèse
On peut conclure 1- que la fonction visuelle de l’œil gauche se réduit au mieux à une
perception lumineuse et 2- que le chiasma et le tractus gauche trouvés hypoplasiques
aux examens neuroradiologiques, ne sont pas fonctionnels.
Cornée, iris, cristallin
L’opacification partielle ou totale de la cornée, la présence de malformations iriennes,
d’une cataracte congénitale, la persistance du vitré primitif peuvent être associées à des
anomalies rétiniennes qui sont recherchées par électrophysiologie.
Albinisme oculaire
Exemple
(Russell-Eggitt, Kriss & Taylor, 1990). J., 5 mois présente un nystagmus. L’iris est bleu
transilluminable, la peau est claire, les cheveux et les phanères sont blonds. Les zones
maculaires semblent atypiques. Il s’agit vraisemblablement d’un albinisme oculaire.
Analyse des résultats
Figure VII-2-4. L’ERG flash est normal, reflet d’un fonctionnement rétinien global normal.
Les PEV flash sont bien discernables ; après stimulation de l’œil droit, la réponse
enregistrée en regard du lobe droit est moins ample que celle enregistrée en regard du
lobe gauche ; après stimulation de l’œil gauche, c’est l’inverse.
Synthèse
A cet âge, ce résultat peut être physiologique, (figures VII-1-36, VII-1-37, VII-1-38)
mais, dans le contexte clinique, il est plutôt la traduction de l’hyperdécussation des voies
croisées qui sous-tend l’albinisme oculaire. On note (flèche verte) que l’amplitude de la
réponse binoculaire est comparable à celles des réponses monoculaires, suggérant que la
maturation des mécanismes binoculaires n’est pas encore suffisante pour modifier
l’amplitude des PEV, ce qui est compatible avec l’âge.
Remarque
Dans ce cas, le diagnostic pouvait être affirmé cliniquement. Dans l’albinisme oculaire
cependant, –albinisme « brun » ou tyrosinase-positive en particulier- la décoloration de
l’iris, de la peau et des phanères peut être modérée voire très modérée et l’iris
difficilement transilluminable (Apkarian & Bour, 2006), (Gronskov, Ek & Brondum-
Nielsen, 2007). Dans ces cas difficiles, si les résultats électrophysiologiques montrent une
asymétrie de réponses entre les lobes après stimulation de chaque œil, l’albinisme
oculaire est fortement probable.