
Et ces résultats changent considérablement la donne politique en Europe.
Jusqu’ à maintenant, il n’y avait pas eu en Allemagne d’émergence d’un parti anti Euro « de
Droite », ce qui laissait les coudées franches à Madame Merkel pour aller vers le centre ou la
gauche. Or l’AfD n’est en rien anti Européen, mais tout à fait anti Euro, ce qui n’est pas la même
chose. L’auteur de ces lignes par exemple a écrit il y a bien longtemps que l’Euro allait tuer
l’Europe qu’il aimait… (cf Des lions menés par des ânes »)
Et donc beaucoup d’électeurs Allemands, qui sont profondément favorables à l’Europe peuvent
en toute bonne conscience voter pour ce parti. Ce qu’ils font.
Voila qui va rendre les négociations entre la France et les autorités de Bruxelles beaucoup plus
difficiles dans la mesure où l’on peut craindre un fort raidissement de la position du
gouvernement de la Républiques Fédérale vis-à-vis des autres pays déficitaires, et en particulier
vis-à-vis de la France.
On peut penser aussi que la marge de manœuvre de monsieur Draghi va être singulièrement
rétrécie, en particulier s’il cherche à transformer la BCE en une « bad bank » qui rachèterait
toutes les créances douteuses qui figurent au bilan des banques commerciales Européennes.
On peut imaginer aussi que la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe pourrait se sentir encouragée
par l’émergence de ce nouveau parti, or elle doit rendre un jugement dans les jours qui viennent
sur la légalité des dernières opérations menées par la BCE. Le coup de tonnerre serait qu’elle
interdise à la Bundesbank de participer à ces opérations, ce qui ferait éclater immédiatement les
écarts entre dettes souveraines en Europe.
Nous sommes donc dans une situation qui peut devenir explosive à tout moment.
L’Italie s’enfonce dans sa dépression et le nouveau Premier Ministre ne réussit pas à faire passer son
programme de réforme.
En France, toute réforme apparait impossible comme le montre bien l’exemple de la grève à Air
France.
En Allemagne, émerge un parti qui a pour programme de refuser toute mutualisation de la dette et
tout transfert de l’Allemagne vers les autres pays.
En Espagne, les tendances séparatistes sont attisées par la crise économique créée de toutes pièces
par l’Euro.
La confiance internationale dans l’Euro semble s’effriter puisque le cours de change ne cesse de
baisser, ce qui indique que les sorties de capitaux accélèrent puisque la zone Euro a des excédents de
ses comptes courants.
Les taux sur les obligations allemandes sont NEGATIFS jusqu’à quatre ans, ce qui prouve que
certains semblent s’attendre à la réapparition du DM et à sa réévaluation.
Les marchés financiers de la zone Euro sous performent les autres marchés mondiaux, ce qui n’est
jamais un bon signe L’Europe semble en fait devenir un endroit que les financiers vendent, plutôt qu’un
endroit ou ils achètent