II Politique de prévention contre la violence scolaire

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SYNTHESE VIOLENCE SCOLAIRE
En France, le nombre de faits de violence létale à l’école est très réduit (moins de 10 en 25 ans), mais ils entraînent une
médiatisation intense qui tend à en surévaluer le nombre. À l’inverse, une focalisation extrême sur les faits les plus durs entraîne
une méconnaissance de la violence quotidienne, moins spectaculaire et pourtant plus présente. Ainsi, les recherches
scientifiques contribuent à mesurer les différentes formes de violences rencontrées en milieu scolaire afin d’échapper au
fantasme d’affolement ou à celui de la négation rassurante. La revue de la littérature relative à la violence scolaire offre un
panel d’éléments empiriques permettant de mieux comprendre ce qui est enjeu autour de la violence. Généralement les
recherches ont porté sur la définition et les formes prises par la violence scolaire, l’identification des facteurs à risques des
éventuels auteurs de violence, l’efficacité des programmes de lutte contre ce phénomène, et surtout sur les conséquences sur la
santé globale des élèves, qu’ils soient victimes ou auteurs, que ce soit sur le moment, ou à plus long terme, à l’âge adulte.
Tentative de définition de la violence et focus sur la définition de la violence scolaire
Sur un plan pénal, la violence se définit comme une action intentionnelle ou non (parole ou geste) qui porte atteinte à
l’intégrité physique, psychique et morale d’un individu, à soi-même et/ou aux biens. Cette violence est passible de peines
variables allant de l’amende à la privation de liberté. Sur un plan psychologique et philosophique, on ne parle pas de violence
mais d’agressivité. Il s’agit d’acte qui conduit à la destruction de l’autre. Qu’elle soit intentionnelle ou non, l’agressivité est un
processus déshumanisant qui viole la personne dans toutes ses dimensions (physique, morale, psychique). Le comportement
agressif est induit par des émotions (colère, frustration, ennui, honte, haine, humiliation, etc). Une approche limitant les
violences aux faits de délinquance débouchera sur des réponses essentiellement sécuritaires et répressives, tandis qu’une
définition en termes de comportements agressifs appellera généralement des réponses centrées sur la prévention.
Au niveau international, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la violence comme: “ L’usage intentionnel de la force
physique, du pouvoir sous forme de menace ou d’action contre soi-même, autrui ou un groupe ou une communauté dont la
conséquence réelle ou probable est une blessure, la mort, un traumatisme psychologique, un mauvais développement ou
encore la précarité” (WHO, 1995). Toutefois, la violence peut ne pas être intentionnelle (influence de psychotropes, maladie
mentale).
Quelle que soit la définition de la violence, il est communément admis qu’elle recouvre une nébuleuse de manifestations
diverses : violence physique, verbale, psychologique, individuelle ou groupale, dirigée vers soi ou vers l’autre, bruyante ou
silencieuse…
En ce qui concerne la définition de la « violence en milieu scolaire », elle fait encore débat en France, entre partisans d’une
définition restreinte aux catégories pénales – qui du coup replient la « violence » dans le champ de la délinquance – et ceux qui
en donnent une définition large. Cependant, un consensus apparaît majoritairement dans la littérature internationale avec une
extension de la définition de la violence en milieu scolaire à un large spectre de faits, plutôt que dans sa restriction aux violences
physiques ou aux seuls faits relevant du code pénal. Ainsi, « La violence à l'école recouvre la totalité du spectre des activités et
des actions qui entraînent la souffrance ou des dommages physiques ou psychiques chez des personnes qui sont actives dans ou
autour de l'école, ou qui visent à endommager des objets à l'école » (Hurrelmann, 1988).
Le milieu scolaire est bien logiquement touché par ce phénomène au travers de la violence physique avec ou sans arme, du
racket, des conduites d’intimidation (ex : school bullying), des menaces, des vols, du binge drinking mais aussi des conduites
automutilatrices et suicidaires. Notons que depuis quelques années, de nouvelles formes de violence se développent, les
agressions liées aux NTIC telles que la cyber-violence (Willard, 2006, Burgess-Protor et al., 2006) ou le happy slapping. Le
phénomène des jeux dangereux, regroupant les jeux de non-oxygénation (ex : asphyxie, strangulation), les jeux d’agression (ex :
usage de la violence par un groupe d’enfants envers un enfant seul) ou encore les jeux de défis est aussi un autre exemple de
ces nouvelles formes de violences (Michel, 2006, 2009).
Aussi le problème de la comptabilité de la violence en milieu scolaire est-il complexe : si on peut tenter de recenser avec une
relative facilité les faits les plus durs, il est difficile de prendre en compte la violence quotidienne, moins aisée à classifier et moins
apparente, mais dont les conséquences psychologiques et sociales sont majeures.
Théorie autour de la violence scolaire : causes, formes, facteurs à risques et conséquences
La violence est inhérente au développement psychoaffectif de l’enfant. Le développement des relations sociales et celui du
langage permettent de symboliser l’agir et d’installer avec l’Autre un rapport dans le dialogue conduisant à la violence d’être de
moins ne moins présente chez l’enfant. L’agressivité est le plus souvent « réactive » c'est-à-dire dépendante d’un contexte
particulier. Pour Montagné (2007), c’est le vécu dans l’insécurité affective (familiale, pairs, école) d’un âge à l’autre qui est au
fondement de la violence. Pour Laborit, tout ce qui met en péril l’estime de soi, peut déclencher une conduite agressive voire
violente.
NB : faire la distinction avec l’agressivité pathologique : trouble du comportement …les agresseurs en milieu scolaire présentaient
dans environ la moitié des cas un trouble du comportement (Coolidge et coll., 2004).
Différentes interprétation de la violence scolaire selon le lieu où elle a lieu
- en classe = logique anti scolaire ←
- en récréation = logique de socialisation
- à la sortie = logique de combats
- abords établissement = logique délinquante
Causes des violences scolaires
Il n’est pas possible de dresser une liste exhaustive de toutes les causes de la violence à l’école. Cependant, les recherches ont
montré que certaines étaient externes au milieu scolaire et d’autres internes.
1) Facteurs externes (sociétal ou familiale)
*crise de l’emploi = conditions économiques difficiles
* éclatement familial = monoparentalité de plus en plus importante, fratrie…
* ghettoïsation urbaine que les politiques de la ville tentent de déraciner
* Ensemble qui génère de multiples frustrations, pertes de sens social, perte des solidarités, voire désespérances.
2) Facteurs d’ordre institutionnel :
* la massification : désormais, les Collèges et Lycées reçoivent des élèves qui ont été jusque dans les années 70 peu scolarisés
(nouvellement arrivé, gens du voyage, élèves à besoin éducatifs particuliers…).
* organisation scolaire : hiérarchisation, filières,
* pédagogie des enseignants : style informatif ou contrôlant (informatif moins de violence) interactions entre enseignant-élèves
et entre élèves, codes de communication différents…
* rejette le sujet issu des classes populaires ou stigmatise la différence culturelle…
3) Facteurs d’ordre individuel :
* les élèves eux-mêmes (histoire personnelle et émotionnelle)
* leur rapport à l’école
* leur adolescence (recherche de conflits, besoin de s’opposer)
De toute façon, il faut agir, chacun à son niveau, sur les éléments sur lesquels on a un peu d’influence.
Formes violences scolaires (Blin & Gallais-Deulofeu, 2001)
Les principales dérégulations scolaires ont été catégorisées à partir de 2 variables :
différents types de violence : symboliques, verbales et physiques)
différents acteurs : élèves et enseignants).
Décrites par les personnels chez les élèves :
Décrites par les élèves chez les personnels :
1) violences symboliques :
Absentéisme
Retard
Passivité, indifférence à l’enseignement
Manque d’attention, difficulté de concentration
Endormissement en classe, bâillements, soupirs
Bruit
Copier, tricher
Quitter la classe sans demander l’autorisation
Refuser de faire un travail
Faire autre chose que le travail demandé
Mise en cause de la compétence des enseignants
1) violences symboliques :
Absence de prise en compte de la parole de l’élève
Diffusion d’informations personnelles
Méfiance, doute, indifférence, déni
Attitude rejet (regard)
Appréciation dévalorisante
Chantage à l’examen ou au conseil de classe
Sanctions répétitives (colles, lignes…) non justifiées
Renvoie de la classe, convocation chez le CPE ou le proviseur
Convocation des parents
Exclusion temporaire
Décrites par les personnels chez les élèves :
Décrites par les élèves chez les personnels
2) Incivilités, violences verbales et délits :
Interrompre l’intervention du prof ou d’un élève
Contestation des notes, du travail, des contenus
Moquerie, insolence, attitude de défi
Baladeur, fumer, boire, manger en classe
Indécence
Vol
Grossièreté, injure spécifique, agressivité
Chantage, menace verbale
Propos sexiste à l’encontre de l’enseignant(e)
Racisme
Harcèlement sexuel
Trafic de stupéfiants
Port d’arme
Intrusion d’une personne étrangère dans la classe
2) Incivilités, violences verbales et délits
Autoritarisme dans la relation pédagogique
Ignorance volontaire (élève « transparent »)
Attitude irrespectueuse
Moquerie, surnom humiliant
Stigmatisation (fainéant, nul, voleur, tricheur..)
Propos méprisants
Humiliations
Injure spécifique concernant un trait physique ou moral
Insultes, grossièreté
Propos racistes à l’encontre d’élèves
Sexisme
Incivilités à l’égard de parents
Décrites par les personnels chez les élèves :
Décrites par les élèves chez les personnels
3) Violences physiques
Dégradation des locaux, détérioration du matériel
Détérioration de biens du personnel
Bagarres entre élèves
Bizutage
Racket sur les devoirs, sur les biens
Caïd dans la classe, l’établissement
Violences sexuelle entre élèves
Violence physique sur un membre du personnel
Violences intériorisées : conduites addictives
(alcool, tabac, stupéfiants…), automutilation,
suicide, anorexie…
3) Violences physiques
Violence institutionnelle (emploi du temps déséquilibré,
classes surchargées, programme inadapté…)
Lycée « boîte à sardines » et locaux vétustes
Hurlements
Envoie de craie, gifle, coups de pied…
Atteinte à l’intimité (visite des chambres sans frapper, fouille
des casiers…)
Conduites addictives des personnels : alcool, tabac,
anxiolytique, antidépresseur…
Notion de school bullying
= « harcèlement et
maltraitance entre pairs à
l’école »
= forme ++ répandue
=
moquerie,
rejet,
insultes, coups
Agressions liées aux NTIC
On parle souvent de la violence des élèves à l’égard des adultes, mais il est important de ne pas minimiser :
- la violence des adultes envers les élèves
- la violence des adultes entre eux :
La victimation des enseignants par les collèges et/ou la direction est peu abordée par les recherches (Blaya, 2006). Ceci pouvant
être l’effet d’un silence autour de cette violence ou bien encore du déni de l’institution. L’étude belge (2003) sur le recensement
des violences à l’encontre des équipes éducatives montrent que :
- 15 % des adultes des équipes éducatives sont victimes de harcèlement moral
- 17% de rumeurs malveillantes de la part de leurs collèges.
Les harceleurs sont généralement du même niveau hiérarchique que leurs victimes contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Les travaux de Jeannot (2003) sur le stress des enseignants montre que la + grande par du stress chez les enseignants est causée
par des conflits dans l’équipe éducative.
Facteurs à risques chez d’« éventuels » agresseurs
Les données validées de la littérature scientifique nationale et internationale mettent en évidence un certain nombre de
facteurs de risques reconnus (Eisenbraun, 2007; Grove et al., 2008).
- Facteurs de risque personnels (Fortin et Favre, 1999):
* Genre (masculin > fille)
* Physique imposant (+ grand et + fort que les élèves de sa classe d’âge)
* Déficits sur le plan des habiletés cognitives et langagières
* Agressivité répétée et précoce durant la petite enfance
* Consommation d’alcool et de drogues
* Troubles psychopathologiques : trouble du comportement et trouble de l’attention
= favorise des conduites antisociales et agressives
- Facteurs de risque familiaux
*Pratiques éducatives des parents se caractérisant principalement par le peu d’engagement des parents dans les activités de
leur enfant
* Instabilité de la discipline et/ou pratique disciplinaire punitives et coercitives (Kazdin, 1995; Walker et al., 1995; Fortin et al.
2005).
*Faible degré d’engagement des parents dans les activités proposées par l'école
*Attitudes négatives des parents envers le personnel enseignant
* Parents criminels, dépressifs, consommateurs d’alcool et de drogues (Frick, 1998; Patterson et al., 1992).
= favorise des conduites antisociales et agressives
- Facteurs risque socio-économiques
* faible niveau socio-économique des familles (Aguilar et al. 2000; Patterson et al., 1998) conduisant à envoyer leur enfant dans
une école située dans un milieu défavorisé où le contexte social et scolaire est moins favorable à la réussite scolaire que dans
celles de milieux socio-économiques moyens ou élevés.
* Un niveau socio-économique faible est associé à des parents moins scolarisés, ce qui engendre de plus grandes difficultés à
intégrer le marché de l'emploi.
- Facteurs de risque associés à l’influence des pairs
*influence des amis est un facteur de développement social très puissant et les jeunes organisent leurs relations en différents
réseaux relativement homogènes
- Facteurs de risques associés à l’école
* la qualité du climat scolaire est en étroite relation avec les violences observées en milieu scolaire. Un mauvais climat
augmente les difficultés de l’attention, les troubles oppositionnels et les troubles de comportement et la violence des élèves
(Kasen, Johnson et Cohen, 1990).
*Conflits au sein du personnel de l’école favoriseraient les comportements offensifs, antisociaux et violents des élèves
(Debarbieux, 2002).
*Règlement pas claire et centré sur la coercition et la punition sont fortement associées à l’échec scolaire et à la violence des
élèves et au décrochage scolaire.
*Stabilité des équipes éducatives et leur régulation sont des facteurs explicatifs plus importants que tout autre (Gottfredson,
2001).
En conclusion, la présence d’un seul facteur de risque ne semble pas augmenter la probabilité de développer des problèmes
ultérieurs mais, quand trois ou quatre facteurs de risque sont présents, le risque augmente considérablement. Ainsi, le cumul
des facteurs de risque est la meilleure représentation ou prédiction possible du potentiel d’adaptation psychosocial de
l’enfant (Rutter, 1985).
Plus l’élève cumule de facteurs de risque, plus il est fragilisé, exposé aux conduites violentes
Conséquences sur les élèves de la violence à l’école
Cognitif
La relation entre la violence et les apprentissages a fait l’objet de nombreuses recherches et il s’avère que le fait d’être exposé
de façon régulière à des comportements violents altère les fonctions cognitives telles que la mémoire, la concentration, les
capacités d’abstraction (Singer et al., 1995).
Du côté des agresseurs, les problèmes sont aussi importants, avec un pourcentage important d’élèves qui sont en échec scolaire.
Du côté des victimes, une sur cinq a tendance à s’absenter pour ne pas affronter leur(s) agresseur(s) ce qui peut conduire au
décrochage scolaire (Reid, 2002).
Santé
La difficulté majeure chez les victimes, c’est qu’elles ont du mal à demander de l’aide car bien souvent elle pense qu’elles sont
responsables du traitement qu’elles subissent et ont honte. Les victimes ont leur estime d’elles-mêmes est mise à rude épreuve
les conduisant à supporter leur détresse en silence. Elles développent des symptômes somatiques tels que les maux de tête, de
ventre… (Williams et al., 1996) mais aussi des symptômes d’insomnie, d’anxiété, de dépression et ont des idées suicidaires
(Salmon et al., 1998). Ces problèmes pouvant s’inscrire dans le long terme. Il en est de même pour les témoins de victimes qui
développent plusieurs difficultés somatiques.
Le développement d’une vigilance accrue chez les victimes les conduit à mobiliser une grande partie leurs fonctions cognitives et
psychologiques (énergie, attention,…) créant alors chez elles une fatigue chronique importante pouvant à son tour altérer leurs
facultés d’adaptation, d’empathie.
Social
Les victimes en milieux scolaire rencontrent par la suite, plus de difficultés à entretenir des relations avec le sexe opposé.
Les garçons qui agressent et maltraitent leurs pairs de façon régulière à l’adolescence sont trois à quatre fois plus à risque
d’adopter des conduites socialement inacceptables et violentes par la suite (Lane, 1989 ; arrington, 1993). Ils sont plus
susceptibles de maltraiter leurs compagnons et d’utiliser les punitions corporelles et la violence à l’encontre de leurs enfants
(Roberts, 2000).
75 % de tous les school shooters avaient été victimes de maltraitance entre élèves. Le tireur s’était souvent senti persécuté,
harcelé, humilié, avant l’événement.
Aussi, la France, qui souhaite améliorer la situation de la violence en milieu scolaire, ne peut faire l’impasse sur les connaissances
scientifiques internationales et sur les pratiques innovantes et performantes qui ont cours actuellement dans de nombreux pays.
Ces actions de prévention structurées, qui se mettent en place en amont des comportements violents, renvoient à de nouveaux
modes d’intervention relevant d’une approche de promotion de la santé.
C. Chiffres officiels autour de la violence
Les établissements publics du 2nd recensent environ 14 incidents graves pour 1 000 élèves en 2012-2013, chiffre stable.
Les lycées professionnels sont les plus affectés par les faits de violence.
Les incidents restent inégalement répartis : 40 % des faits sont déclarés par 10 % des établissements.
Les faits de violence sont plus fréquents dans les collèges (15,3 incidents pour 1 000 élèves) et surtout les lycées professionnels
(24 incidents pour 1 000 élèves).
La violence se caractérise essentiellement par des atteintes aux personnes (80 % des faits recensés). Les atteintes aux biens et à
la sécurité représentent chacun 10 % des déclarations.
La plupart des incidents graves relèvent des violences verbales (41 % des faits), essentiellement à l’encontre des enseignants (42
enseignants sur 1000). Les violences physiques, généralement entre élèves, représentent 33 % des incidents.
Les principales et récentes enquêtes de victimation menées en France auprès d’échantillons représentatifs d’élèves, montrent la
réalité l’importance des « microviolences répétées » : brimades, surnoms négatifs, bousculades régulières, ostracisme……
II Politique de prévention contre la violence scolaire
-
Observatoire International de la Violence à l'Ecole
Circulaire du 16/8/2006 : « Prévention et lutte contre la violence en milieu scolaire » :
Circulaire du 30 novembre 2006 : « Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté »
Socle commun de connaissances et de compétences : acquisition des compétences sociales et civiques
Protection du milieu scolaire : Sécurisation des établissements scolaires et suivi de la délinquance - Circulaire n° 2009137 du 23-9-2009
Protection du milieu scolaire : Plan de sécurisation des établissements scolaires : actions prioritaires - Circulaire n°
2010-25 du 15-2-2010
Guide pour un diagnostic de sécurité d'un établissement scolaire
Il y a bien des programmes établis pour améliorer le climat scolaire. Beaucoup ont été positivement évalués et sont disponibles
à travers des sites Internet (ECLAIR, PATHE (Positive Action Through Holistic Education, SATUS, médiation entre pairs…). La
plupart des programmes pour améliorer le climat reposent sur l’équilibre entre l’établissement de règles claires appliquées
constamment et avec justice et la création d’une atmosphère de respect et d’attention pour toute la communauté : élèves,
parents, professeurs et équipe.
Actions de préventions primaire (nommé aussi globale et universelle) portant sur l’ensemble d’un établissement :
- stabilité des équipes éducatives et mixité professionnelle (ancien et nouveau car les plus touché sont les jeunes profs et fort
abandon de la profession)
- renforcement de la cohésion de l’établissement : travail d’équipe cohérent, concerté et régulé (Gottfredson, 2001)
- projet d’établissement : tous les acteurs de l’école doivent être impliqués
- interventions pour établir des normes claires, lisibles et justes = justice scolaire
- augmentation des attitudes encourageantes et récompenses pour un renforcement positif des comportements
- gestion coopérative en classe et hors de la classe :
- réorganisation des classes dans le sens d’une plus grande flexibilité (pour éviter des classes « ghettos »)
- formation des enseignants : connaissances empiriques sur les risques et les pb vécus par les jeunes, rendre capable de créer
un environnement d’apprentissage sain, identifier les situations pb, les gérer dans l’action, et retour réflexif individuel et
collectif
- évaluation des effets des actions menées afin de les réajuster
- assouplissement de l’emploi du temps (finir plus tôt les vendredis).
- pratiques de justice « restaurative » (Thomson & Smith, 2010).
- partenariat : implication parents, élèves, acteurs éducatifs et communauté locale via le renforcement de la communication
et des relations (Wilson & Lipsey, 2006)
= MENER UNE POLITIQUE EDUCATIVE
Notion de proactivité (Québec) : agir sur l’encadrement éducatif du contexte scolaire afin de développer la présence et le lien
social via des attitudes d’accueil et de soutien entre collègues, une organisation de vie de groupe, une conception de l’exercice
de l’autorité.
NB : ++ facteurs favorables contexte quartier : équipements publics culturels sociaux sportifs, accès aux équipements
associations locales, sentiment d’appartenance commun, qualité du lien social établissement / quartier
Actions de prévention secondaire, dirigée vers des élèves identifiés comme cumulant des facteurs de risque :
- techniques cognitives et renforcement des compétences sociales, en particulier l’empathie (Mytton et al., 2008)
- programmes d’entraînement au raisonnement moral et d’entraînement à la résolution des problèmes sociaux
- formations des parents, pour utiliser des compétences spécifiques de gestion des enfants
- visites au domicile des familles en difficulté, en particulier d’infirmières lors de la période post‐natale
Action de prévention dans la classe :
- Établir un climat de confiance et de coopération
Construire collectivement les règles de la classe : estime de soi, confiance en l’autre, ressenti affectif, authenticité et
autorité
Travailler le registre de langage et d'attitudes acceptables en classe : être présent –regard, voix, gestuelle-, écoute
compréhensive, adapter son registre de langage, savoir engager une relation
Pratiquer une communication relationnelle éducative : coopérer avec les autres, savoir argumenter, tolérance aux
différences, se décentrer de son point de vue, assumer ses responsabilités
- Éviter ou limiter les situations de communication anxiogènes : déchiffrer les codes d’un contexte, résoudre les conflits,
réguler ses tensions et son stress
- Utiliser la sanction éducative
- Échanger et travailler en équipe pédagogique : créativité pédagogique, gérer une classse, faire travailler ensemble,
adaptabilité au changement, réflexivité sur ses pratiques
Faire des bilans de classe
Conclusion
Le système éducatif qui accueille l’adolescent a pour mission de former les individus à la citoyenneté, d’assurer la transmission
des connaissances et de la culture, en développant les aptitudes personnelles et citoyennes. L'école représente ainsi un endroit
privilégié pour concevoir et mettre en place des actions préventives contre la violence et les problèmes qui lui sont associés, elle
permet d'assurer une continuité dans les actions préventives. Des interventions bien planifiées et ciblées sur le développement
des habiletés socio-affectives, l’estime de soi, le sentiment d’auto-efficacité, l’empathie, la gestion de l’impulsivité pourraient
être bénéfiques pour l’enfant. Cependant, l’efficacité d’une politique éducative menée en EPLE en matière de lutte contre les
violences scolaires reposera sur une vision systémique du phénomène, nécessitant l’implication de tous les membres de la
communauté éducative (Debarbieux, 2006; Wasserman et Miller, 1998).
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