sciences humaines sociales et droit

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- 14 PLAN
Dans un premier temps nous allons définir la psychologie et faire un bref rappel historique avant de
nous attarder sur les grands domaines qui la constituent.
Dans un deuxième temps nous allons commencer par nous pencher sur le premier grand domaine
qui va nous occuper un moment à savoir la psychologie clinique et analytique.
Ensuite nous aborderons le développement de la personnalité.
Nous nous arrêterons alors à un autre grand domaine de la psychologie à savoir la psychologie
sociale.
Puis nous ferons un détour par la psychologie cognitive avant de terminer en abordant la question
de la santé en psychologie.
II. LA PSYCHOLOGIE : DEFINITION, HISTOIRE ET GRANDS DOMAINES
Alors « qu’est-ce que la psychologie ? ».
Vous devez sans doute en avoir une idée ou du moins une certaine idée depuis le début de ce cours.
Mais pour le rendre plus intéressant je vais plutôt vous proposer ce qu’elle n’est pas.
Voici quelques extraits de courrier que nous recevons tous régulièrement sous forme de petits
papiers dans nos boîtes aux lettres respectives :
« Professeur …Grand voyant médium marabout international - sérieux
Grâce à grand secret et don héréditaire de père en fils ! Pr. … a des milliers de solutions à vos
problèmes. Il n’y a pas de problème sans solution. Possède un pouvoir surnaturel, guérit tous les
maux. Retour instantané et définitif de l’être aimé. Ramènes-moi sa photo, sa date de naissance,
son nom et son prénom et son retour sera immédiat. Assure la fidélité inconditionnelle entre époux.
Chance dans tous les domaines de la vie. Succès en affaire, en jeu d’argent, en attraction de
clientèle comme en amour. Réussite dans tout : examens, permis de conduire, promotion,
commerce, paris. Guérit les problèmes d’alcool, de tabac, d’obésité, d’angoisse. Protection contre
le mauvais œil, désenvoutement. Résolution de tous les problèmes de la vie de loin comme de près.
Résultat garanti sous 7 jours. Discrétion assurée, travail sérieux et efficace.
- 15 Venez vite me consulter la chance vous sourira. Succès garanti. Tous les médiums sont médiums
mais ils ne disposent pas du même pouvoir de la même puissance».
Cette petite vignette clinique teintée d’humour nous permet de comprendre les enjeux tout à fait
essentiels autour de l’engagement psychologique auprès des patients, des risques et des dangers liés
à un mésusage et à un détournement de ce que la psychologie nous apprend auprès des êtres
humains que nous rencontrons. Car il s’agit bien de cela : nous confronter à la rencontre avec un
autre sujet humain, semblable et différent, souffrant, qui est parfois en attente d’une solution rapide
à son mal-être et à sa douleur, et qui nous fait vivre son angoisse, sa détresse, son impuissance et ses
contradictions.
II.1. DÉFINITION : LA PSYCHOLOGIE
Donner une définition précise et exhaustive de la psychologie pose déjà en soi, un nombre
important de questions et de difficultés en fonction des termes que nous employons.
Toutefois, je vous en propose une qui rassemble les grandes lignes de ce qui permet de la définir.
La Psycho-logie vient du couplage entre le terme « psycho » qui dérive du latin psychologia terme
lui même formé à partir du grec ancien, ψυχή, (psukhē : le souffle, l'esprit, l'âme) et « logos » λογία - (-logia, la science, l'étude, la recherche). La psychologie est donc la science, l’étude de
l’esprit, de l’âme. Nous trouvons ici une première esquisse de la représentation de l’objet de la
psychologie : la psychologie c’est à la fois quelque chose que l’on perçoit et que l’on entend. C’est
le souffle, le flux, ce qu’on ne voit pas mais qui passe d’un endroit à l’autre, entre un dedans et un
dehors, entre une personne et une autre. L’esprit a été longtemps considéré comme le souffle, ce qui
fait souffle, ce qui circule jusqu’au dernier souffle.
La psychologie est une discipline issue et appartenant aux sciences humaines dont l’objet d’étude
est le psychisme de l’être humain considéré et respecté dans sa complexité, sa singularité et sa
globalité.
Plongeant ses racines à la fois dans la philosophie antique dont elle s’est émancipée et la
physiologie/médecine avec laquelle elle s’est rapprochée pour acquérir son statut scientifique, il
s’agit d’une discipline proposant des approches de la réalité psychique du sujet humain.
Elle est fondée principalement sur l'observation et l'analyse approfondie des cas individuels, aussi
bien normaux que pathologique et pouvant s'étendre à celle des Groupes et des Institutions.
- 16 La psychologie regroupe divers courants et diverses spécialisations qui définissent un champ très
large allant de l’observation, la narration, la rédaction de cas et la démarche de compréhension vers
la description, l’explication, l’évaluation et le diagnostic. Elle rassemble ainsi des approches
complémentaires et contradictoires qui permettent de développer toute sa complexité, à l’image de
l’être humain.
La psychologie est une science humaine qui a pour vocation l’étude des processus psychiques des
mécanismes, des conflits et des enjeux qui sous-tendent les attitudes, les conduites et les
comportements du sujet humain dans son rapport au monde et sa tentative de résolution de sa
problématique.
La théorie issue de la pratique est une représentation du vécu, de la réalité, et non pas LA Réalité.
Lorsque vous utilisez une carte de géographie pour vous repérer et vous déplacer par exemple en
montagne, la carte vous donne une représentation schématique qui ne reflète pas exactement la
réalité de ce que vous percevez dans l’instant sur le terrain…: la carte n’est pas le territoire. Ainsi la
psychologie, comme toute science, doit permettre la « discussion », le dialogue au sens d’un
échange d’idées contradictoire en posant d’emblée le principe de relativité de l’observation.
La psychologie ouvre l’accès à une représentation complexe du psychisme humain par
l’intermédiaire de nombreuses méthodes telles que l’entretien psychologique qui peut-être utilisé à
des fins d’exploration ou l’examen psychologique qui permet par exemple, mais pas seulement, une
évaluation c’est-à-dire une rationalisation de l’observation.
Sa pratique et son utilisation suppose également une position éthique et déontologique amenant à
réfléchir sur sa position et aux enjeux de l’orientation de soignant, un être humain, dans le lien à un
autre être humain ou un groupe d’humains.
II.2. NAISSANCE ET ÉVOLUTION DE LA PSYCHOLOGIE
La Psychologie prend naissance dans l’antiquité, et notamment en Égypte et en Grèce, en Chine,
dans la pensée indienne et arabo-musulmane. Depuis les époques les plus reculées de l’histoire de
l’humanité où l’homme a commencé à penser sa condition d’être humain dans le monde qui
l’entoure, jusqu’à la deuxième moitié du XIXème siècle, la psychologie faisait partie de la
philosophie qui lui donne son essence intellectuelle et théorique mais aussi sa légitimité.
Les philosophes ont apporté une contribution tout à fait essentielle à la naissance de la psychologie.
Parmi ses précurseurs nous trouvons des philosophes tels que PLATON, ARISTOTE,
DEMOCRITE, ÉPICURE, PLUTARQUE, PYTHAGORE qui seront suivis par Thomas d’AQUIN,
DESCARTES, HUME, BERGSON, SPINOZA…
- 17 A partir du XIXème siècle la psychologie va entamer un mouvement d’émancipation de la
philosophie en adoptant notamment des méthodes issues d’autres champs des sciences de la nature
et des sciences humaines et sociales. La psychologie va petit à petit sortir de son berceau
uniquement intellectuel et théorique pour s’enrichir de bases conceptuelles davantage orientées à
partir de l’observation de faits et de reproductibilité des expériences, de prévision des résultats et de
construction de situations expérimentales.
II.3. LES DOMAINES DE LA PSYCHOLOGIE
Nous retrouvons cette tendance à séparer en psychologie deux courants entre un courant naturaliste
et un courant humaniste.
Le courant naturaliste regroupe la psychologie expérimentale, le béhaviorisme ou psychologie
comportementale, la psychologie différentielle et statistique,
la psychophysiologie et
neuropsychologie. Cette psychologie isole et dissocie les éléments de la vie psychique (perception,
temps de réaction, mémoire, émotion) et se déroule principalement en laboratoire. Elle porte sur des
faits vérifiables et objectivables.
Le courant humaniste s’apparente quant à lui davantage aux sciences de l’homme. Il regroupe la
gelstalt théorie, le courant humaniste, la psychologie cognitive, la psychologie sociale, la
psychologie du développement, la psychanalyse, la psychologie clinique et la psychopathologie.
Cette branche s’intéresse à l’étude du sujet singulier en situation dite « naturelle » dans sa globalité
et sa singularité en tenant compte de son histoire et de son environnement.
II.3.1. Premier domaine : la psychologie expérimentale
La psychologie expérimentale est une forme de la psychologie qui se rapproche de la science en
laboratoire. Elle consiste à mettre en place des situations dites « artificielles », que l’on oppose aux
situations dites « naturelles » et qui viennent reproduire certaines conditions et évaluer la réaction
des individus aux stimuli. Il s’agit avant tout d’une discipline visant l’étude des comportements
observables. Parmi les quelques dates significatives de cette branche de la psychologie nous
pouvons retenir la création du laboratoire de psychologie expérimentale en Allemagne en 1879 par
Wilhelm WUNDT (1832 - 1920), les travaux pionniers de Ivan PAVLOV (1849 - 1936) au sujet de
l’apprentissage des animaux par le conditionnement « stimulus-réponse-récompense » qui sont
parfois appelés les expériences du chien de PAVLOV : les réflexes conditionnels, ou encore la
publication des principes de psychologie par William JAMES en 1890 aux États-Unis d’Amérique.
- 18 Les retombées des travaux en psychologie expérimentale s’appliquèrent à de nombreux domaines
hors du champ de la psychologie, notamment dans celui du travail.
Voici les psychologues d’orientation expérimentales les plus connus :
Wilhelm WUNDT (1832 - 1920)
Benjamin BOURDON (1860 - 1943)
Alfred BINET (1857 - 1911)
II.3.2. Deuxième domaine : le béhaviorisme
Le Béhaviorisme se rapproche de la psychologie expérimentale. Parfois appelé ou assimilé au
comportementalisme, le béhaviorisme est une approche qui consiste à se concentrer sur le
comportement observable, visualisable, déterminé par l’environnement et l’histoire des interactions
de l’individu avec son milieu. Le béhaviorisme vient en réaction aux approches dites « mentalistes »
ou philosophiques qui voyaient dans l’esprit et le fonctionnement mental, les causes de tous les
comportements. En postulant que l’objet de son étude est le comportement observable, le
Béhaviorisme procède d’un glissement de l’objet d’étude de la psychologie puisqu’il ne s’intéresse
pas, en premier lieu, à ce qui se passe dans l’esprit. L’esprit serait une « boîte noire » dont on ignore
tout de la structure et du fonctionnement puisque l’on ne pourrait pas en « observer » directement le
fonctionnement. Les expériences de Burrhus SKINNER sur les rongeurs et les pigeons (« la boîte de
SKINNER ») ont notamment mis en évidence l’existence d’un conditionnement instrumental à la
fois proche et différent du schéma pavlovien.
La période de développement du Béhaviorisme est surtout majeure entre les années 1930 à 1960.
Voici quelques psychologues d’orientation béhavioriste dont les contributions furent majeures :
Ivan PAVLOV (1849 - 1936)
John WATSON (1878 - 1958)
Burrhus SKINNER (1904 - 1990)
Clark HULL (1884 - 1952)
Edward TOLMAN (1886 - 1959)
- 19 II.3.3. Troisième domaine : la psychologie différentielle
La psychologie différentielle est une discipline de la psychologie qui vise l’étude des différences
psychologiques à la fois dans leurs variations entre les individus d’un même groupe que l’on
nomme inter-individuelle, mais également pour le même individu en fonction des situations dans
lesquelles il se trouve et que l’on nomme intra-individuelle, ou entre plusieurs groupes d’individus
différenciés à partir de critères objectifs de distinction c’est-à-dire intra-groupe selon l’âge, le sexe,
la taille, le milieu social… La psychologie différentielle a contribué à la création d’un ensemble de
batteries de tests parfois regroupés sous l’appellation de « Psychométrie ». La psychologie
différentielle ou « psychologie des différences » a eu pour objet d’établir des principes permettant
de comprendre le lien entre les variations de performances constatées, les caractéristiques
individuelles et groupales des sujets d’étude par rapport à ce que la psychologie nous apprend.
A partir des travaux de ses pionniers, tels que Francis GALTON ou encore Alfred BINET, la
psychologie différentielle a permis la mise au point de questionnaires psychologiques, de tests
d’intelligence, de la notion « d’âge mental » mais aussi et surtout de l’émergence de la
complexification de la représentation de l’intelligence. C’est à ces auteurs et leurs successeurs que
nous devons l’invention des échelles et tests tels le W.B.I.S., Q.I. - W.I.S.C., le test de Quotient
Intellectuel Q.I. W.A.I.S., le Quotient de développement Q.D.
La psychologie différentielle a pu faire l’objet de critiques du fait d’une tendance à la normalisation
et une centration sur un ensemble de critères qui peuvent conduire à une approche réductrice de
l’être humain puisqu’elle ne peuvent pas prendre en compte certains différences culturelles.
Voici les psychologues dont les contributions ont été les plus significatives dans ce domaine :
Francis GALTON (1922 - 1911)
William STERN (1871 - 1938)
Alfred BINET (1857 - 1911)
David WECHSLER (1896 - 1981)
Hermann EBBINGHAUS (1850 - 1909)
II.3.4. Quatrième domaine : la gestalt-théorie
La psychologie de la forme ou Gestalt-théorie ou encore gestaltisme est une théorie à la jonction
entre psychologie, philosophie et biologie qui postule que les processus de la perception et de la
représentation mentale traitent spontanément les phénomènes comme des ensembles structurés,
- 20 c’est-à-dire comme des formes et non comme une simple addition ou juxtaposition d'éléments ou de
données perceptives isolées.
La théorie gestaltiste a émergée au début du XXème siècle sous la plume de Christian VON
EHRENFELS qui propose une approche sensiblement différente des théories visant à un découpage
de plus en plus précis et réducteur des processus observés. Tout d’abord l’activité psychique serait
liée à un système complexe qui ne serait pas « fermé » mais ouvert. Ensuite un système est luimême considéré comme une unité dynamique, non-figée, constituée par la relation entre les
éléments qui le constituent. En somme le tout c’est plus que la somme des parties, l’être humain
c’est plus qu’un assemblage d’organes et de membres. Un objet ne serait pas perçu comme une
somme rapide et détaillée des éléments qui le constituent mais comme avant tout une forme
unitaire, à travers une vue d’ensemble.
On trouve parmi ses fondateurs :
Wolfgang KÖHLERR (1887 - 1967)
Max WERTHEIMER (1880 - 1943)
Kurt KOFFKA (1886 - 1941)
Fritz PERLS (1893 - 1970)
Aron GURWITSCH (1901 - 1973)
Paul GUILLAUME (1978 - 1962)
II.3.5. Cinquième domaine : la psychologie génétique ou psychologie du développement
La psychologie du développement appelée auparavant psychologie génétique vise l'étude
scientifique des changements dans le fonctionnement psychologique de l'individu humain au cours
de sa vie. La psychologie du développement est l’une des premières branches trans-disciplinaires de
la psychologie puisqu’elle recoupe et relie plusieurs autres formes de psychologie.
A l’origine la psychologie du développement s’attache avant tout à l’étude du développement de
l’enfant depuis sa naissance, à travers de nombreux critères d’apprentissage. Elle emprunte ses
concepts à d’autres champs de la psychologie tels que la psychologie clinique, la psychanalyse, la
psychopathologie, la psychologie cognitive et la psychologie sociale et permet de recourir à divers
points de méthodes et de techniques différents.
Son rayon d’influence dépasse largement celui du simple domaine de la psychologie puisque nous
pouvons en voir des applications notamment en pédagogie ou en science de l’éducation. Parmi ses
pionniers, Jean PIAGET, a cherché à rendre intelligible la naissance de l’intelligence de l’individu
- 21 humain. Lev VYGOTSKY fut le contributeur du constructivisme social une théorie selon laquelle
l’intelligence naît d’une construction complexe à partir du contexte et des interactions sociales.
Parmi ses auteurs les plus célèbres, nous trouvons :
Henri WALLON (1879 - 1962)
Jean PIAGET (1896 - 1980)
Lev VYGOTSKY (1896 - 1934)
Éric ERICKSON (1902 - 1994)
II.3.6. Sixième domaine : la psychologie humaniste
La psychologie humaniste ou l'école humaniste caractérise un courant de la psychologie qui
s’appuie sur l’expérience consciente du « client » et qui introduit le postulat de l’autodétermination.
Il s’agit de développer chez la personne qui consulte la capacité de faire des choix personnels et à
être autonome. L’école humaniste a été formée entre 1954 et 1958 aux États-Unis sous l’impulsion
de deux auteurs pionniers Abraham MASLOW et Carl ROGERS.
Pour les psychologues humanistes l’être humain est fondamentalement bon, dans le sens où il
évoluera toujours positivement s’il suit son instinct. La violence et la prédation ne sont, selon ces
auteurs, que les fruits de la désespérance.
L’approche humaniste a notamment contribué à l’extension des concepts et méthodes de la nondirectivité c’est-à-dire à laisser le client parler sans le diriger dans l’entretien, de l’authenticité, de
l’empathie c’est-à-dire de la capacité à se mettre à sa place et de souffrir à l’intérieur de soi comme
il souffre, dans une atmosphère chaleureuse. Le thérapeute doit être authentique, en empathie et
accueillir ce que dit le patient dans le ici et maintenant de la rencontre.
Parmi les auteurs remarquables dans ce domaine nous trouvons :
Abraham MASLOW (1908 - 1970)
Carl ROGERS (1902 - 1987)
Marshall ROSENBERG (1934 - )
Thomas GORDON (1918 - 2002)
Alfonso CAYCEDO (1932 - )
Roger VITTOZ (1863 - 1925)
Viktor FRANKL (1905 - 1997)
- 22 II.3.7. Septième domaine : la psychanalyse
La psychanalyse est une discipline fondée par Sigmund FREUD qui se définit selon trois niveaux.
A un premier niveau la psychanalyse est une méthode d’investigation consistant essentiellement
dans la mise en évidence de la signification inconsciente des paroles, des actions, des productions
imaginaires telles que les rêves, les actes manqués, les lapsus, les fantasmes et les délires, d’un sujet
humain. Cette méthode se fonde principalement sur les libres-associations du sujet c’est-à-dire à sa
capacité de passer d’un thème à l’autre et d’une idée à l’autre.
La psychanalyse a pour vocation une extension de son champ d’exploration à d’autres secteurs
jusque là non-intégrés dans son corpus théoriques.
A un deuxième niveau la psychanalyse est une méthode psychothérapique fondée sur l’investigation
et l’interprétation des résistances du sujet, le transfert et le désir.
A un troisième niveau la psychanalyse désigne un ensemble de théories psychologiques et
psychopathologiques où sont systématisées par la méthode psychanalytique d’investigation et de
traitement.
En se compléxifiant, la psychanalyse a subi des inflexions et des évolutions qui n’ont pas pour
autant annulé les apports antérieurs.
Parmi les auteurs ayant contribué à son développement, nous pouvons retenir :
Sigmund FREUD (1856 - 1938)
Karl ABRAHAM (1877 - 1925)
Sandor FERENCZI (1873 - 1933)
Hanns SACHS (1881 - 1947)
Otto RANK (1884 - 1939)
Max EITINGON (1881 - 1943)
Ernest JONES (1879 - 1958)
Mélanie KLEIN (1882 - 1960)
Donald. WINNICOTT (1896 - 1971)
Jacques LACAN (1901 - 1981)
Daniel LAGACHE (1903 - 1972)
Jean Baptiste PONTALIS (1924 - )
Jean LAPLANCHE (1924 – 2012)
- 23 II.3.8. Huitième domaine : la Psychologie cognitive
La psychologie cognitive est une discipline de la psychologie qui se fonde sur l’étude de l’esprit et
de la cognition c’est-à-dire de l’intelligence ou de la pensée. Née dans les années 1950 elle
s’intéresse aux grandes fonctions cognitives de l'être humain qui sont également appelées les
fonctions supérieures parmi lesquelles nous trouvons la mémoire, le langage, l'intelligence, le
raisonnement, la résolution de problèmes, la perception ou l'attention. Elle étudie les fonctions
exécutives c’est-à-dire l’ensemble assez hétérogène de processus cognitifs de haut niveau
permettant un comportement flexible et adapté au contexte. Ces capacités sont liées à l'anticipation,
la planification, l'organisation, la résolution de problème, le raisonnement logique, la mémoire de
travail, le contrôle cognitif, la pensée abstraite, l'apprentissage de règles, l'attention sélective, la
sélection de réponses motrices, la motivation, l'initiative, etc.
La psychologie cognitive part du principe que l'on peut inférer des représentations, des structures et
des processus mentaux à partir de l'étude du comportement observé.
La Psychologie cognitive utilise pour cela des outils et des objets qui permettent d’observer et
d’objectiver les processus mentaux qu’elle cherche à étudier.
La psychologie cognitive est véritablement née à partir des travaux sur l'intelligence artificielle, le
développement de l'informatique et les progrès en terme d’imagerie en s’appuyant sur les avancées
récentes effectuées en Neurosciences.
Voici quelques auteurs pionniers dans ce domaine :
Alan BADDELEY (1934 - )
Yannick BRESSAN (1979 - )
Donald BROADBENT (1926 - 1993)
Jerome BRUNER (1915 - )
George MANDLER (1924 - )
Ulric NEISSER (1928 - 2012)
Alan NEWELL (1927 - 1992)
George Armitage MILLER (1920 - )
Roger SHEPARD (1929 - )
Herbert SIMON (1916 – 2001)
Elizabeth F. LOFTUS (1944 - )
George SPERLING (1934 - )
Robert STERNBERG (1949 - )
- 24 II.3.9. Neuvième domaine : la Psychopathologie
La psychopathologie (de psukhê : « âme » et pathos : « maladie » donc maladie de l’âme) est une
discipline de la psychologie qui étudie les troubles mentaux ou psychologiques et les troubles
comportementaux. Elle constitue l'objet d'étude de la psychologie clinique et de la psychiatrie et elle
est liée étroitement à la psychanalyse. Elle est enseignée dans les Universités ou dans les Centres
Hospitaliers Universitaires.
Comme toute discipline vivante et humaine la psychopathologie a subi des évolutions significatives
dans la manière de concevoir la maladie.
Georges CANGUILHEM a tout d’abord avancé l’idée que ce n’est pas à la science de juger du
normal puisque la notion même de « normalité » et « d’anormalité » est une construction tributaire
d’un contexte historique, culturel et des normes sociales et individuelles.
La psychopathologie identifie ainsi trois types de normalité : la normalité comme norme sociale, la
normalité comme idéal et la normalité comme absence de maladie.
Le Psychanalyste Daniel WIDLÔCHER déclare que juger d’une conduite en termes de normalité ou
d’anormalité renvoie obligatoirement à un jugement normatif et parfois condamnant. La
psychopathologie est l'étude de ces conduites marquées que sont les anomalies, d'en repérer la
genèse, d'en définir la fonction et d'en préciser le mécanisme plus que de la situer par rapport à une
norme au sens d’un bien fondé.
Le psychanalyste Jean BERGERET a développé une vision structurale de la psychopathologie en
définissant et en montrant les limites entre le « normal » et le « pathologique ».
Le psychanalyste René ROUSSILLON propose quant à lui une nouvelle définition de la
psychopathologie qui tend à synthétiser l’ensemble des approches et que je vous propose donc de
retenir : « La psychopathologie peut être définie comme une approche visant une compréhension
raisonnée de la souffrance psychique ». En tant qu’approche elle propose un point de vue, en tant
que compréhension raisonnée, elle propose des règles ou des points de repérages de certains
processus de fonctionnement mais sans se poser en Loi autoritaire.
Voici quelques grands noms de contributeurs à la pensée de la Psychopathologie :
Georges CANGUILHEM (1904 - 1995)
Daniel WIDLÔCHER (1929 - )
Jean BERGERET (1923 - )
Jean LAPLANCHE (1924 - 2012)
René ROUSSILLON (1947 - )
- 25 II.3.10. Dixième domaine : la Psychologie clinique
Le terme de psychologie clinique est apparu sous la plume d'Édouard CLAPAREDE. Le terme
clinique (du grec klinê, le lit) renvoie à la notion de « être au chevet de… », sans examen ni
instrument de laboratoire. C’est pourquoi un médecin est également parfois appelé « clinicien »
alors qu’il n’est pas psychologue clinicien.
La psychologie clinique peut néanmoins reposer sur l’utilisation de tests et de méthodes ou de
techniques plus ou plus complexes mais elle garde la rencontre intersubjective et la réflexion du
praticien sur la rencontre, au centre de son orientation.
Sigmund FREUD a proposé la définition suivante : « Les relations avec le conflit, avec la vie, voilà
ce que j'aimerais appeler psychologie clinique ».
Le Psychanalyste Daniel LAPLANCHE a par la suite complété sa définition en 1949 en précisant
qu’il s’agit d'une « science de la conduite humaine fondée principalement sur l'observation et
l'analyse approfondie des cas individuels, aussi bien normaux que pathologiques, et pouvant
s'étendre à celle des groupes ». Cet auteur et grand praticien a contribué à créer la Licence de
psychologie, donnant ainsi à cette discipline son statut universitaire et son autonomie par rapport à
la philosophie.
Plus tard, en 1983, Didier ANZIEU parle de la psychologie clinique comme « une psychologie
individuelle et sociale, normale et pathologique » qui « concerne le nouveau-né, l'enfant,
l'adolescent, l'homme mûr et enfin le mourant ».
La psychologie clinique a beaucoup été influencée d’une part par les apports de la phénoménologie
d’autre part par la psychologie humaniste mais aussi par la théorie des formes et enfin par la
psychanalyse.
Voici quelques grands noms de la Psychologie clinique :
Sigmund FREUD (1856 - 1938)
Daniel LAGACHE (1903 - 1972)
Didier ANZIEU (1923 - 1999)
René ROUSSILLON (1947 - )
II.3.11. Onzième domaine : la Psychologie sociale
La psychologie sociale est une sous-discipline de la Psychologie dont l’objet d’étude est commun à
la psychologie et à la sociologie. La Psychologie sociale s’intéresse au « social » au sens de tout ce
- 26 qui se rapporte aux relations entre les individus et/dans les groupes, et tout ce qui relève de la
rencontre humaine à la fois sur le plan cognitif et sur le plan des relations dites sociales en étudiant
les processus psychiques qui les sous-tendent. Elle s’intéresse fondamentalement à la dynamique et
parfois à l’opposition individu/groupe (famille, paires, institution, société) ainsi qu’aux phénomènes
inhérents aux rencontres interindividuelles. En tant que branche de la psychologie, la psychologie
sociale travaille sur et à partir des représentations individuelles et collectives, leur construction, leur
évolution et leurs effets sur les croyances, les processus de décision et les comportements qui en
résultent à la fois sur le plan individuel et sur celui du groupe. La psychologie sociale s’attache
surtout à analyser les comportements sociaux en distinguant plusieurs niveaux d’analyse à la fois
différents mais complémentaires : le niveau intra-psychique c’est-à-dire ce qui se passe dans l’esprit
d’un individu, le niveau interpersonnel c’est-à-dire ce qui se passe entre deux personnes, le niveau
entre un individu et un groupe et le niveau inter-groupe, c’est-à-dire à ce qui se passe entre deux ou
plusieurs groupes.
Parmi les auteurs incontournables en psychologie sociale, nous trouvons :
Georges Elton MAYO (1880 - 1949)
Gustave LEBON (1841 - 1931)
Jean-Gabriel TARDE (1843 - 1904)
William MCDOUGALL (1871 - 1938)
Kurt LEWIN (1890 - 1947)
Solomon Elliot ASCH (1907 - 1996)
Serge MOSCOVICI (1925 - )
Stanley MILGRAM (1933 - 1984)
Philip George ZIMBARDO (1933 - )
Robert CIALDINI (1945 - )
II.3.12. Douzième domaine : la Psychophysiologie
La psychophysiologie est une discipline de la psychologie née au XIXème siècle qui trouve une
racine du côté de la psychologie en tant que science de l’étude des comportements et de la pensée et
une racine du côté de la physiologie en tant que science de l’étude des lois du fonctionnement des
organismes vivants. Il s’agit d’une science des fonctions organiques et de leurs effets sur l’individu.
Elle étudie les rapports entre l'activité psychique et l'activité physiologique (en particulier celle du
système nerveux).
- 27 Ses objets d’étude ont d’abord été la conscience, la perception, les émotions et l’action. On a
ensuite étudié les états de vigilance, l’action pharmacologique et les données de caractéristique
individuelle et de personnalité biologique à partir des progrès effectués dans le domaine de la
technologie et notamment de l’électronique et de la cybernétique. Les problématiques dominantes
actuelles sont celles des étapes de la cognition et de la mise en réseau des processus cognitifs.
C’est ainsi que la psychophysiologie a pu aider à la compréhension de certaines symptomatologies
présentes notamment dans les maladies mentales. Un pont peut être fait entre la psychophysiologie
et la pharmacologie qui étudie notamment l’effet produit par les substances psychotropes sur le
fonctionnement cérébral.
Parmi les auteurs ayant contribué à cette discipline, nous trouvons par exemple :
Christian POIREL (1933 - 2006)
Mark Richard ROSENZWEIG (1922 - 2009)
Georges CHAPOUTHIER (1945 - )
II.3.13. Treizième domaine : la Neuropsychologie
La Neuropsychologie est une discipline scientifique et clinique qui étudie les structures et les
fonctions mentales supérieures que sont notamment la mémoire, le langage, l'intelligence, le
raisonnement, la résolution de problèmes, la perception ou l'attention. Elle les étudie dans leurs
rapports avec les structures cérébrales au moyen d'observations menées auprès de patients
présentant des lésions cérébrales accidentelles (suite à un A.V.C….), congénitales (inhérentes au
code génétique de l’individu) ou chirurgicales (suite à une intervention).
Lors de son essor au début du XVIIIème siècle, cette discipline cherchera à attribuer à des fonctions
cérébrales une localisation précise sur le cerveau. Sous l’impulsion de Franz Joseph GALL la
neuropsychologie cherchera à attribuer dans un premier temps à des traits de caractères et aux
capacités intellectuelles une origine crânienne (La phrénologie). Ce courant supposera ensuite qu’à
une lésion d’une partie précise du cerveau correspondra une symptomatologie précise. C’est
notamment dans cette approche que s’illustreront les travaux de Paul BROCA et de Carl
WERNICKE qui mettront respectivement à jour les fameuses aires de Broca et de Wernicke
impliquées dans le langage et la compréhension.
A la fin du XIXème siècle, la psychologie dite « scientifique » prend son envol pour finir par se
retrouver au carrefour entre neurologie clinique et psychologie expérimentale : le terme de
Neuropsychologie est alors introduit par William OSLER.
- 28 Parmi les auteurs ayant une contribution significative dans ce domaine, nous trouvons :
Franz Joseph GALL (1758 - 1828)
Paul Pierre BROCA (1824 - 1880)
Carl WERNICKE (1848 - 1905)
Jean-Baptiste BOUILLAUD (1796 - 1881)
Marie-Jean-Pierre FLOURENS (1794 - 1867)
Antonio DAMASIO (1944 - )
Joseph Edouard LEDOUX (1949 - )
Maryse LASSONDE (1954 - )
II.4. LES DIFFÉRENTS « PSY »
En France, parmi les « psy », nous trouvons le Psychiatre, le Psychologue, le Psychanalyste et le
Psychothérapeute.
II.4.1. Le Psychiatre
Le Psychiatre n’est pas un psychologue. Il s’agit d’un médecin de formation qui a étudié la
médecine à l’Université en cursus « classique » avec un concours d’entrée au terme de la première
année avec un cursus échelonné sur une dizaine d’années comme les autres médecins qui ont pris
une autre voie, mais qui a effectué ensuite une spécialisation en psychiatrie au terme de son
Internat.
Le Psychiatre exerce aussi bien en Institution hospitalière qu’en cabinet libéral et il est enregistré
auprès de l’ordre des médecins.
En Institution : le Psychiatre exerce en tant que médecin-assistant ou comme praticien hospitalier
(P.H.). Il est alors bien souvent le référent des patients auxquels il propose des entretiens
thérapeutiques au même titre que le Psychologue ou que les infirmiers. Cependant plusieurs
éléments le distinguent de ses confrères. Tout d’abord et bien qu’il n’existe pas de hiérarchie stricte
entre médecin et infirmier(ère), le médecin-psychiatre est le responsable et médecin référent des
soins des patients. Contrairement au Psychologue le Psychiatre a la possibilité de prescrire des
traitements médicamenteux ou la participation à des groupes thérapeutiques ou d’autres temps de
soins et de proposer ou d’imposer (dans de très rares cas prévus par la Loi) une hospitalisation dans
un centre spécialisé lorsque la situation nécessite une telle mesure. C’est également lui qui entérine
- 29 la décision de faire sortir un patient du service, lors de « sortie d’essai » par exemple, dans les
services fermés. Le psychiatre peut également occuper une fonction de chef de service.
En cabinet libéral : le Psychiatre reçoit toutes les personnes souhaitant une rencontre thérapeutique,
qu’il s’agisse d’une consultation ponctuelle ou d’une demande de psychothérapie. Il peut mener des
psychothérapies auxquelles adjoindre parfois une prescription d’un traitement psychotropes.
Les conditions matérielles ainsi que l’organisation des rencontres dépendent de l’orientation du
thérapeute. Contrairement aux autres médecins-spécialistes le Psychiatre peut être consulté en «
Accès direct autorisé », c’est-à-dire sans passage obligatoire par le médecin traitant.
A la différence des autres « psy », le Psychiatre fait l’objet d’un remboursement par la Sécurité
Sociale, remboursement qui peut être éventuellement complété par celui d’une mutuelle santé.
II.4.2. Le Psychologue
Le Psychologue est un professionnel ayant suivi un parcours d’au moins cinq ans en Psychologie,
parcours l’ayant conduit à l’obtention d’un diplôme de niveau I, c’est-à-dire de 3ème cycle, reconnu
par l'État.
En France sont autorisées à user du titre de Psychologue toutes personnes titulaires d’un diplôme de
Master en Sciences Humaines (Bac +5), avec mention psychologie et option professionnalisante.
anciennement appelé : Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (D.E.S.S.S.) ou ses équivalents.
Le diplôme de Master s’obtient au terme d’au moins deux années (Master I et Master II)
débouchant sur un cursus professionnalisant. Comme les médecins les psychologues présentent des
spécialisations qui leur donnent des orientations tout à fait différentes.
Bien que les spécialisations ne soient pas officiellement reconnues et que tous les détenteurs d’un
Master en psychologie avec option professionnalisante soient « psychologue », il existe différentes
approches qui déterminent naturellement le travail du psychologue et son orientation.
Parmi les Psychologues nous trouvons le psychologue clinicien, le psychosociologue, le
psychologue cognitiviste, le neuropsychologue, le psychologue de la santé, le psychologue du
développement.
Le psychologue remplit trois grandes fonctions : de diagnostic, de formation, d'expert apportant le
point de vue du psychologue auprès d'autres spécialistes.
II.4.2.1. Le Psychologue clinicien psychopathologue
Le psychologue clinicien - psychopathologue est un professionnel que vous avez peut-être déjà
croisé et que vous croiserez certainement durant votre cursus de formation et même plus tard dans
- 30 votre pratique. Il correspond à la caricature du « psy qu’on va voir pour lui raconter sa vie ou si l’on
est en institution du psy qui écoute et se tait et traîne dans les couloirs du service…
Il est spécialisé en Psychopathologie et Psychologie clinique ce qui signifie qu’il a une
connaissance approfondie de la psychopathologie et qu’il peut mener un travail thérapeutique
auprès des patients ainsi que des psychothérapies. Sa formation est nécessaire insuffisante. Il lui
faut donc la poursuivre tout au long de son parcours professionnel. Sa référence principale est la
psychanalyse et ses dérivés mais elle n’est pas sa seule référence puisque sa pratique est une
pratique transversale de changement.
Le Psychologue clinicien intervient aussi bien en Institution qu’en tant que professionnel en cabinet
libéral.
En Institution : ses domaines de compétence sont variés.
Son statut en Institution est celui de Cadre A.
Il peut proposer des psychothérapies, des consultations, des entretiens ponctuels, du soutien
psychologique, de la relation d’aide et d’accompagnement ou des passations de tests.
Son travail peut également concerner les équipes de soins à travers la mise en place de temps de
supervision d’équipe ou d’analyse de la pratique professionnelle ou tout simplement d’une
disponibilité dans des temps informels qui permettent d’aider ses collègues dans l’exercice de leur
travail.
Le Psychologue clinicien peut également mettre en place des groupes de parole ou des ateliers à
médiation.
A la différence du Psychiatre, le Psychologue ne peut pas prescrire de traitements médicamenteux.
Bien que le Psychologue clinicien travaille en collaboration avec ses collègues issus d’autres
disciplines sa profession est par essence une profession libérale et non pas paramédicale.
Ceci implique donc une certaine liberté et une autonomie dans son travail.
Cette indépendance est nécessaire et indispensable à l’exercice de son métier.
En cabinet libéral : le Psychologue clinicien peut proposer de multiples techniques en fonction de
son orientation. Il peut recevoir des familles, des couples, des enfants, des adolescents, des adultes
ou des personnes âgées.
Contrairement au Psychiatre le Psychologue ne fait pas l’objet d’une tarification par la sécurité
sociale, son travail n’est donc pas remboursé sauf par de rares mutuelles à ce jour.
II.4.2.2. Le psychosociologue
Le psychosociologue est un professionnel de la psychologie qui, à l'inverse de la sociologie, ne fait
pas de césure entre l'individu et le collectif.
- 31 Intervenant par exemple beaucoup dans le domaine du travail et plus généralement de l’activité
économique, le psychosociologue a deux types d’emplois possibles. Il peut être spécialiste de la
production de l’information, de son traitement et de ses effets dans des situations de
communications multiples (publicité, marketing, communication médiatique, communication
d’entreprise...). Il s’intéresse donc au message, et ses outils conceptuels et techniques vont des
théories de la représentation, de l’influence, de l’analyse de contenu à l’analyse des rapports texteimage. Mais il peut également, en entreprise, occuper une place de spécialiste des constructions et
des jeux symboliques qui font qu’un homme au travail est une "machine" symbolique. Cette
spécialité lui permet de questionner les organisations dans ce qu’elles produisent de déterminisme et
de dysfonctionnements et de proposer des solutions face aux problèmes de productivité ou de malêtre au travail des employés.
Le psychosociologue intervient pour faire de la thérapie et de la dynamique de groupe, mais aussi
au sein d’ « études marketing » pour mieux appréhender une clientèle ou un public. Il mène en faceà-face des entretiens non-directifs pour des études qualitatives et anime des réunions de
consommateurs. Il est capable d’analyser en profondeur des comportements d’achat et les
représentations inconscientes des consommateurs.
II.4.2.3. Le psychologue du travail
Le psychologue du travail ou psychologue des organisations s'intéresse au rapport du sujet au
travail et aux organisations au sein desquelles il évolue. Il s’intéresse également à la façon de
perfectionner les responsables pour adapter les personnes au travail proposé en sélectionnant le
personnel motivé et correspondant au poste. Il va chercher à ce que les postes conviennent aux gens
en créant un environnement de travail qui stimule le moral et la productivité et il va évaluer les
résultats et créer des incitations à la performance. Le psychologue du travail est parfois caricaturé
en « coach ». Pourtant dans son travail, il peut tout à fait s’orienter selon une approche non pas
directive mais clinique. Dans cas il n’aura pas de visée à proprement parler productiviste. Son
objectif sera rempli si son intervention a permis une réouverture et une circulation de champs
psychiques chez et entre les travailleurs. Ainsi il pourra faire en sorte que l’individu trouve en lui la
capacité de faire évoluer son rapport au travail pour que la souffrance psychique revienne dans le
champ de ce qui leur est supportable. On parle de la promotion de la santé mentale au travail.
Le psychologue du travail s’intéresse actuellement au question de recrutement et de prévention de la
santé au travail.
- 32 II.4.2.4. Le Neuropsychologue
Le Neuropsychologue est un professionnel de la psychologie que vous pourrez être amenés à
rencontrer dans votre futur métier. Il s’intéresse notamment et plus particulièrement au
fonctionnement cérébral et aux effets des lésions sur les processus psychologiques et les
comportements. Il dispose d’un bagage théorique à mi-chemin entre la neurologie, la psychologie
de la santé, les neurosciences et tout ce qui relève de la pathologie cérébrale. La Neuropsychologie
étant avant tout une discipline clinique au chevet du lit des patients, le Neuropsychologue a un rôle
de rencontre et d’évaluation de l'importance des troubles neuropsychologiques suite à un
dysfonctionnement cérébral que celui-ci se soit développé au cours d'un développement par ailleurs
normal (épilepsie, dyslexie, ...) ou qu'il survienne après une affection cérébrale (lésion, traumatisme
crânien, tumeur cérébrale, infections, MST...). Il participe également à l’élaboration du diagnostic et
peut assurer un suivi avec le patient voire participer à une rééducation ou à une stimulation
cognitive du patient.
L'imagerie cérébrale permet d'orienter ou de confirmer les hypothèses neuropsychologiques en
localisant le siège d'une tumeur, d'une lésion, d'une dégénérescence cérébrale (IRM), d'une
anomalie du débit sanguin cérébral (IRMf, ou du métabolisme cérébral TEP) en confirmant une
hypothèse épileptique (EEG, MEG)...
Le Neuropsychologue peut intervenir notamment auprès de patients atteints de la maladie
d’Alzheimer afin de dépister et tenter de ralentir les effets de la maladie sur les processus cognitifs
atteints. Mais il peut également intervenir auprès de patients souffrant de pathologie mentale telle
que la schizophrénie en proposant de nouvelles méthodes de traitements telles que la remédiation
cognitive.
II.4.2.5. Le Psychologue cognitiviste
Les psychologues cognitivistes sont des psychologues qui étudient l’intelligence ou comment on
fait pour penser. La cognition est cette faculté mobilisée dans de nombreuses activités comme la
perception (des objets, des personnes, des formes, des couleurs…), les sensations (gustatives,
olfactives, kinesthésiques…), les actions, la mémorisation et le rappel d’informations, la résolution
de problèmes, le raisonnement (inductif et déductif), la prise de décision et le jugement, la
compréhension et la production du langage, etc.
Les psychologues cognitivistes cherchent à déterminer par quels mécanismes nous réalisons toutes
les tâches auxquelles nous sommes confrontés. Ceci signifie que ce qui importe au psychologue
- 33 cognitiviste c’est de dresser la liste précise des opérations mentales élémentaires ou des processus
qui permettent de décrire comment un sujet accomplit une tâche cognitive.
L’esprit du psychologue cognitiviste est le même que celui de tout autre scientifique. Le
psychologue cognitiviste découvre les mécanismes par lesquels le sujet pense. Il s’intéresse
notamment à l’intelligence artificielle et son lien avec l’intelligence humaine.
II.4.3. Le Psychanalyste
Le Psychanalyste n’est pas nécessairement un psychologue. Il s’agit d’une personne ayant effectué
une analyse personnelle ainsi qu’une formation spécifique.
Officiellement le titre de Psychanalyste n’est pas reconnu par l'État.
En revanche il existe divers organismes de formation reconnus pour leur sérieux.
Un Psychanalyste peut être un médecin, un psychiatre ou un psychologue ayant obligatoirement
approfondi sa formation sur lui-même et à partir de lui-même notamment à travers sa psychanalyse
personnelle et un long travail de supervision. Un Psychanalyste est donc une personne qui a
bénéficié d’une formation approfondie à partir de sa propre expérience en analyse. Le
Psychanalyste peut effectuer des psychothérapies ou des psychanalyses.
Il peut également s’agir d’une personne n’ayant fait aucune étude dans l’un de ces domaines.
Enfin le travail du Psychanalyste n’est pas remboursé par la Sécurité Sociale.
Il est reconnu qu’un certain nombre de personnes se proclament « psychanalystes » sans en avoir ni
la formation ni la technique.
II.4.4. Le Psychothérapeute
Depuis le Décret N° 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute l’usage
du titre de Psychothérapeute est désormais protégé et encadré par la Loi.
Ensuite récemment tout un chacun pouvait s’auto-proclamer psychothérapeute puisque par
définition un psychothérapeute est quelqu’un qui entretient un rapport de psychothérapie.
Parmi les gens qui se présentent comme thérapeute un grand nombre n’a aucun diplôme et aucune
formation spécifique.
Attention il ne faut confondre Psychanalyste et Psychothérapeute.
Un psychothérapeute peut donc être un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste ou un
médecin ayant suivi une formation complémentaire.
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