- 14 PLAN Dans un premier temps nous allons définir la psychologie et faire un bref rappel historique avant de nous attarder sur les grands domaines qui la constituent. Dans un deuxième temps nous allons commencer par nous pencher sur le premier grand domaine qui va nous occuper un moment à savoir la psychologie clinique et analytique. Ensuite nous aborderons le développement de la personnalité. Nous nous arrêterons alors à un autre grand domaine de la psychologie à savoir la psychologie sociale. Puis nous ferons un détour par la psychologie cognitive avant de terminer en abordant la question de la santé en psychologie. II. LA PSYCHOLOGIE : DEFINITION, HISTOIRE ET GRANDS DOMAINES Alors « qu’est-ce que la psychologie ? ». Vous devez sans doute en avoir une idée ou du moins une certaine idée depuis le début de ce cours. Mais pour le rendre plus intéressant je vais plutôt vous proposer ce qu’elle n’est pas. Voici quelques extraits de courrier que nous recevons tous régulièrement sous forme de petits papiers dans nos boîtes aux lettres respectives : « Professeur …Grand voyant médium marabout international - sérieux Grâce à grand secret et don héréditaire de père en fils ! Pr. … a des milliers de solutions à vos problèmes. Il n’y a pas de problème sans solution. Possède un pouvoir surnaturel, guérit tous les maux. Retour instantané et définitif de l’être aimé. Ramènes-moi sa photo, sa date de naissance, son nom et son prénom et son retour sera immédiat. Assure la fidélité inconditionnelle entre époux. Chance dans tous les domaines de la vie. Succès en affaire, en jeu d’argent, en attraction de clientèle comme en amour. Réussite dans tout : examens, permis de conduire, promotion, commerce, paris. Guérit les problèmes d’alcool, de tabac, d’obésité, d’angoisse. Protection contre le mauvais œil, désenvoutement. Résolution de tous les problèmes de la vie de loin comme de près. Résultat garanti sous 7 jours. Discrétion assurée, travail sérieux et efficace. - 15 Venez vite me consulter la chance vous sourira. Succès garanti. Tous les médiums sont médiums mais ils ne disposent pas du même pouvoir de la même puissance». Cette petite vignette clinique teintée d’humour nous permet de comprendre les enjeux tout à fait essentiels autour de l’engagement psychologique auprès des patients, des risques et des dangers liés à un mésusage et à un détournement de ce que la psychologie nous apprend auprès des êtres humains que nous rencontrons. Car il s’agit bien de cela : nous confronter à la rencontre avec un autre sujet humain, semblable et différent, souffrant, qui est parfois en attente d’une solution rapide à son mal-être et à sa douleur, et qui nous fait vivre son angoisse, sa détresse, son impuissance et ses contradictions. II.1. DÉFINITION : LA PSYCHOLOGIE Donner une définition précise et exhaustive de la psychologie pose déjà en soi, un nombre important de questions et de difficultés en fonction des termes que nous employons. Toutefois, je vous en propose une qui rassemble les grandes lignes de ce qui permet de la définir. La Psycho-logie vient du couplage entre le terme « psycho » qui dérive du latin psychologia terme lui même formé à partir du grec ancien, ψυχή, (psukhē : le souffle, l'esprit, l'âme) et « logos » λογία - (-logia, la science, l'étude, la recherche). La psychologie est donc la science, l’étude de l’esprit, de l’âme. Nous trouvons ici une première esquisse de la représentation de l’objet de la psychologie : la psychologie c’est à la fois quelque chose que l’on perçoit et que l’on entend. C’est le souffle, le flux, ce qu’on ne voit pas mais qui passe d’un endroit à l’autre, entre un dedans et un dehors, entre une personne et une autre. L’esprit a été longtemps considéré comme le souffle, ce qui fait souffle, ce qui circule jusqu’au dernier souffle. La psychologie est une discipline issue et appartenant aux sciences humaines dont l’objet d’étude est le psychisme de l’être humain considéré et respecté dans sa complexité, sa singularité et sa globalité. Plongeant ses racines à la fois dans la philosophie antique dont elle s’est émancipée et la physiologie/médecine avec laquelle elle s’est rapprochée pour acquérir son statut scientifique, il s’agit d’une discipline proposant des approches de la réalité psychique du sujet humain. Elle est fondée principalement sur l'observation et l'analyse approfondie des cas individuels, aussi bien normaux que pathologique et pouvant s'étendre à celle des Groupes et des Institutions. - 16 La psychologie regroupe divers courants et diverses spécialisations qui définissent un champ très large allant de l’observation, la narration, la rédaction de cas et la démarche de compréhension vers la description, l’explication, l’évaluation et le diagnostic. Elle rassemble ainsi des approches complémentaires et contradictoires qui permettent de développer toute sa complexité, à l’image de l’être humain. La psychologie est une science humaine qui a pour vocation l’étude des processus psychiques des mécanismes, des conflits et des enjeux qui sous-tendent les attitudes, les conduites et les comportements du sujet humain dans son rapport au monde et sa tentative de résolution de sa problématique. La théorie issue de la pratique est une représentation du vécu, de la réalité, et non pas LA Réalité. Lorsque vous utilisez une carte de géographie pour vous repérer et vous déplacer par exemple en montagne, la carte vous donne une représentation schématique qui ne reflète pas exactement la réalité de ce que vous percevez dans l’instant sur le terrain…: la carte n’est pas le territoire. Ainsi la psychologie, comme toute science, doit permettre la « discussion », le dialogue au sens d’un échange d’idées contradictoire en posant d’emblée le principe de relativité de l’observation. La psychologie ouvre l’accès à une représentation complexe du psychisme humain par l’intermédiaire de nombreuses méthodes telles que l’entretien psychologique qui peut-être utilisé à des fins d’exploration ou l’examen psychologique qui permet par exemple, mais pas seulement, une évaluation c’est-à-dire une rationalisation de l’observation. Sa pratique et son utilisation suppose également une position éthique et déontologique amenant à réfléchir sur sa position et aux enjeux de l’orientation de soignant, un être humain, dans le lien à un autre être humain ou un groupe d’humains. II.2. NAISSANCE ET ÉVOLUTION DE LA PSYCHOLOGIE La Psychologie prend naissance dans l’antiquité, et notamment en Égypte et en Grèce, en Chine, dans la pensée indienne et arabo-musulmane. Depuis les époques les plus reculées de l’histoire de l’humanité où l’homme a commencé à penser sa condition d’être humain dans le monde qui l’entoure, jusqu’à la deuxième moitié du XIXème siècle, la psychologie faisait partie de la philosophie qui lui donne son essence intellectuelle et théorique mais aussi sa légitimité. Les philosophes ont apporté une contribution tout à fait essentielle à la naissance de la psychologie. Parmi ses précurseurs nous trouvons des philosophes tels que PLATON, ARISTOTE, DEMOCRITE, ÉPICURE, PLUTARQUE, PYTHAGORE qui seront suivis par Thomas d’AQUIN, DESCARTES, HUME, BERGSON, SPINOZA… - 17 A partir du XIXème siècle la psychologie va entamer un mouvement d’émancipation de la philosophie en adoptant notamment des méthodes issues d’autres champs des sciences de la nature et des sciences humaines et sociales. La psychologie va petit à petit sortir de son berceau uniquement intellectuel et théorique pour s’enrichir de bases conceptuelles davantage orientées à partir de l’observation de faits et de reproductibilité des expériences, de prévision des résultats et de construction de situations expérimentales. II.3. LES DOMAINES DE LA PSYCHOLOGIE Nous retrouvons cette tendance à séparer en psychologie deux courants entre un courant naturaliste et un courant humaniste. Le courant naturaliste regroupe la psychologie expérimentale, le béhaviorisme ou psychologie comportementale, la psychologie différentielle et statistique, la psychophysiologie et neuropsychologie. Cette psychologie isole et dissocie les éléments de la vie psychique (perception, temps de réaction, mémoire, émotion) et se déroule principalement en laboratoire. Elle porte sur des faits vérifiables et objectivables. Le courant humaniste s’apparente quant à lui davantage aux sciences de l’homme. Il regroupe la gelstalt théorie, le courant humaniste, la psychologie cognitive, la psychologie sociale, la psychologie du développement, la psychanalyse, la psychologie clinique et la psychopathologie. Cette branche s’intéresse à l’étude du sujet singulier en situation dite « naturelle » dans sa globalité et sa singularité en tenant compte de son histoire et de son environnement. II.3.1. Premier domaine : la psychologie expérimentale La psychologie expérimentale est une forme de la psychologie qui se rapproche de la science en laboratoire. Elle consiste à mettre en place des situations dites « artificielles », que l’on oppose aux situations dites « naturelles » et qui viennent reproduire certaines conditions et évaluer la réaction des individus aux stimuli. Il s’agit avant tout d’une discipline visant l’étude des comportements observables. Parmi les quelques dates significatives de cette branche de la psychologie nous pouvons retenir la création du laboratoire de psychologie expérimentale en Allemagne en 1879 par Wilhelm WUNDT (1832 - 1920), les travaux pionniers de Ivan PAVLOV (1849 - 1936) au sujet de l’apprentissage des animaux par le conditionnement « stimulus-réponse-récompense » qui sont parfois appelés les expériences du chien de PAVLOV : les réflexes conditionnels, ou encore la publication des principes de psychologie par William JAMES en 1890 aux États-Unis d’Amérique. - 18 Les retombées des travaux en psychologie expérimentale s’appliquèrent à de nombreux domaines hors du champ de la psychologie, notamment dans celui du travail. Voici les psychologues d’orientation expérimentales les plus connus : Wilhelm WUNDT (1832 - 1920) Benjamin BOURDON (1860 - 1943) Alfred BINET (1857 - 1911) II.3.2. Deuxième domaine : le béhaviorisme Le Béhaviorisme se rapproche de la psychologie expérimentale. Parfois appelé ou assimilé au comportementalisme, le béhaviorisme est une approche qui consiste à se concentrer sur le comportement observable, visualisable, déterminé par l’environnement et l’histoire des interactions de l’individu avec son milieu. Le béhaviorisme vient en réaction aux approches dites « mentalistes » ou philosophiques qui voyaient dans l’esprit et le fonctionnement mental, les causes de tous les comportements. En postulant que l’objet de son étude est le comportement observable, le Béhaviorisme procède d’un glissement de l’objet d’étude de la psychologie puisqu’il ne s’intéresse pas, en premier lieu, à ce qui se passe dans l’esprit. L’esprit serait une « boîte noire » dont on ignore tout de la structure et du fonctionnement puisque l’on ne pourrait pas en « observer » directement le fonctionnement. Les expériences de Burrhus SKINNER sur les rongeurs et les pigeons (« la boîte de SKINNER ») ont notamment mis en évidence l’existence d’un conditionnement instrumental à la fois proche et différent du schéma pavlovien. La période de développement du Béhaviorisme est surtout majeure entre les années 1930 à 1960. Voici quelques psychologues d’orientation béhavioriste dont les contributions furent majeures : Ivan PAVLOV (1849 - 1936) John WATSON (1878 - 1958) Burrhus SKINNER (1904 - 1990) Clark HULL (1884 - 1952) Edward TOLMAN (1886 - 1959) - 19 II.3.3. Troisième domaine : la psychologie différentielle La psychologie différentielle est une discipline de la psychologie qui vise l’étude des différences psychologiques à la fois dans leurs variations entre les individus d’un même groupe que l’on nomme inter-individuelle, mais également pour le même individu en fonction des situations dans lesquelles il se trouve et que l’on nomme intra-individuelle, ou entre plusieurs groupes d’individus différenciés à partir de critères objectifs de distinction c’est-à-dire intra-groupe selon l’âge, le sexe, la taille, le milieu social… La psychologie différentielle a contribué à la création d’un ensemble de batteries de tests parfois regroupés sous l’appellation de « Psychométrie ». La psychologie différentielle ou « psychologie des différences » a eu pour objet d’établir des principes permettant de comprendre le lien entre les variations de performances constatées, les caractéristiques individuelles et groupales des sujets d’étude par rapport à ce que la psychologie nous apprend. A partir des travaux de ses pionniers, tels que Francis GALTON ou encore Alfred BINET, la psychologie différentielle a permis la mise au point de questionnaires psychologiques, de tests d’intelligence, de la notion « d’âge mental » mais aussi et surtout de l’émergence de la complexification de la représentation de l’intelligence. C’est à ces auteurs et leurs successeurs que nous devons l’invention des échelles et tests tels le W.B.I.S., Q.I. - W.I.S.C., le test de Quotient Intellectuel Q.I. W.A.I.S., le Quotient de développement Q.D. La psychologie différentielle a pu faire l’objet de critiques du fait d’une tendance à la normalisation et une centration sur un ensemble de critères qui peuvent conduire à une approche réductrice de l’être humain puisqu’elle ne peuvent pas prendre en compte certains différences culturelles. Voici les psychologues dont les contributions ont été les plus significatives dans ce domaine : Francis GALTON (1922 - 1911) William STERN (1871 - 1938) Alfred BINET (1857 - 1911) David WECHSLER (1896 - 1981) Hermann EBBINGHAUS (1850 - 1909) II.3.4. Quatrième domaine : la gestalt-théorie La psychologie de la forme ou Gestalt-théorie ou encore gestaltisme est une théorie à la jonction entre psychologie, philosophie et biologie qui postule que les processus de la perception et de la représentation mentale traitent spontanément les phénomènes comme des ensembles structurés, - 20 c’est-à-dire comme des formes et non comme une simple addition ou juxtaposition d'éléments ou de données perceptives isolées. La théorie gestaltiste a émergée au début du XXème siècle sous la plume de Christian VON EHRENFELS qui propose une approche sensiblement différente des théories visant à un découpage de plus en plus précis et réducteur des processus observés. Tout d’abord l’activité psychique serait liée à un système complexe qui ne serait pas « fermé » mais ouvert. Ensuite un système est luimême considéré comme une unité dynamique, non-figée, constituée par la relation entre les éléments qui le constituent. En somme le tout c’est plus que la somme des parties, l’être humain c’est plus qu’un assemblage d’organes et de membres. Un objet ne serait pas perçu comme une somme rapide et détaillée des éléments qui le constituent mais comme avant tout une forme unitaire, à travers une vue d’ensemble. On trouve parmi ses fondateurs : Wolfgang KÖHLERR (1887 - 1967) Max WERTHEIMER (1880 - 1943) Kurt KOFFKA (1886 - 1941) Fritz PERLS (1893 - 1970) Aron GURWITSCH (1901 - 1973) Paul GUILLAUME (1978 - 1962) II.3.5. Cinquième domaine : la psychologie génétique ou psychologie du développement La psychologie du développement appelée auparavant psychologie génétique vise l'étude scientifique des changements dans le fonctionnement psychologique de l'individu humain au cours de sa vie. La psychologie du développement est l’une des premières branches trans-disciplinaires de la psychologie puisqu’elle recoupe et relie plusieurs autres formes de psychologie. A l’origine la psychologie du développement s’attache avant tout à l’étude du développement de l’enfant depuis sa naissance, à travers de nombreux critères d’apprentissage. Elle emprunte ses concepts à d’autres champs de la psychologie tels que la psychologie clinique, la psychanalyse, la psychopathologie, la psychologie cognitive et la psychologie sociale et permet de recourir à divers points de méthodes et de techniques différents. Son rayon d’influence dépasse largement celui du simple domaine de la psychologie puisque nous pouvons en voir des applications notamment en pédagogie ou en science de l’éducation. Parmi ses pionniers, Jean PIAGET, a cherché à rendre intelligible la naissance de l’intelligence de l’individu - 21 humain. Lev VYGOTSKY fut le contributeur du constructivisme social une théorie selon laquelle l’intelligence naît d’une construction complexe à partir du contexte et des interactions sociales. Parmi ses auteurs les plus célèbres, nous trouvons : Henri WALLON (1879 - 1962) Jean PIAGET (1896 - 1980) Lev VYGOTSKY (1896 - 1934) Éric ERICKSON (1902 - 1994) II.3.6. Sixième domaine : la psychologie humaniste La psychologie humaniste ou l'école humaniste caractérise un courant de la psychologie qui s’appuie sur l’expérience consciente du « client » et qui introduit le postulat de l’autodétermination. Il s’agit de développer chez la personne qui consulte la capacité de faire des choix personnels et à être autonome. L’école humaniste a été formée entre 1954 et 1958 aux États-Unis sous l’impulsion de deux auteurs pionniers Abraham MASLOW et Carl ROGERS. Pour les psychologues humanistes l’être humain est fondamentalement bon, dans le sens où il évoluera toujours positivement s’il suit son instinct. La violence et la prédation ne sont, selon ces auteurs, que les fruits de la désespérance. L’approche humaniste a notamment contribué à l’extension des concepts et méthodes de la nondirectivité c’est-à-dire à laisser le client parler sans le diriger dans l’entretien, de l’authenticité, de l’empathie c’est-à-dire de la capacité à se mettre à sa place et de souffrir à l’intérieur de soi comme il souffre, dans une atmosphère chaleureuse. Le thérapeute doit être authentique, en empathie et accueillir ce que dit le patient dans le ici et maintenant de la rencontre. Parmi les auteurs remarquables dans ce domaine nous trouvons : Abraham MASLOW (1908 - 1970) Carl ROGERS (1902 - 1987) Marshall ROSENBERG (1934 - ) Thomas GORDON (1918 - 2002) Alfonso CAYCEDO (1932 - ) Roger VITTOZ (1863 - 1925) Viktor FRANKL (1905 - 1997) - 22 II.3.7. Septième domaine : la psychanalyse La psychanalyse est une discipline fondée par Sigmund FREUD qui se définit selon trois niveaux. A un premier niveau la psychanalyse est une méthode d’investigation consistant essentiellement dans la mise en évidence de la signification inconsciente des paroles, des actions, des productions imaginaires telles que les rêves, les actes manqués, les lapsus, les fantasmes et les délires, d’un sujet humain. Cette méthode se fonde principalement sur les libres-associations du sujet c’est-à-dire à sa capacité de passer d’un thème à l’autre et d’une idée à l’autre. La psychanalyse a pour vocation une extension de son champ d’exploration à d’autres secteurs jusque là non-intégrés dans son corpus théoriques. A un deuxième niveau la psychanalyse est une méthode psychothérapique fondée sur l’investigation et l’interprétation des résistances du sujet, le transfert et le désir. A un troisième niveau la psychanalyse désigne un ensemble de théories psychologiques et psychopathologiques où sont systématisées par la méthode psychanalytique d’investigation et de traitement. En se compléxifiant, la psychanalyse a subi des inflexions et des évolutions qui n’ont pas pour autant annulé les apports antérieurs. Parmi les auteurs ayant contribué à son développement, nous pouvons retenir : Sigmund FREUD (1856 - 1938) Karl ABRAHAM (1877 - 1925) Sandor FERENCZI (1873 - 1933) Hanns SACHS (1881 - 1947) Otto RANK (1884 - 1939) Max EITINGON (1881 - 1943) Ernest JONES (1879 - 1958) Mélanie KLEIN (1882 - 1960) Donald. WINNICOTT (1896 - 1971) Jacques LACAN (1901 - 1981) Daniel LAGACHE (1903 - 1972) Jean Baptiste PONTALIS (1924 - ) Jean LAPLANCHE (1924 – 2012) - 23 II.3.8. Huitième domaine : la Psychologie cognitive La psychologie cognitive est une discipline de la psychologie qui se fonde sur l’étude de l’esprit et de la cognition c’est-à-dire de l’intelligence ou de la pensée. Née dans les années 1950 elle s’intéresse aux grandes fonctions cognitives de l'être humain qui sont également appelées les fonctions supérieures parmi lesquelles nous trouvons la mémoire, le langage, l'intelligence, le raisonnement, la résolution de problèmes, la perception ou l'attention. Elle étudie les fonctions exécutives c’est-à-dire l’ensemble assez hétérogène de processus cognitifs de haut niveau permettant un comportement flexible et adapté au contexte. Ces capacités sont liées à l'anticipation, la planification, l'organisation, la résolution de problème, le raisonnement logique, la mémoire de travail, le contrôle cognitif, la pensée abstraite, l'apprentissage de règles, l'attention sélective, la sélection de réponses motrices, la motivation, l'initiative, etc. La psychologie cognitive part du principe que l'on peut inférer des représentations, des structures et des processus mentaux à partir de l'étude du comportement observé. La Psychologie cognitive utilise pour cela des outils et des objets qui permettent d’observer et d’objectiver les processus mentaux qu’elle cherche à étudier. La psychologie cognitive est véritablement née à partir des travaux sur l'intelligence artificielle, le développement de l'informatique et les progrès en terme d’imagerie en s’appuyant sur les avancées récentes effectuées en Neurosciences. Voici quelques auteurs pionniers dans ce domaine : Alan BADDELEY (1934 - ) Yannick BRESSAN (1979 - ) Donald BROADBENT (1926 - 1993) Jerome BRUNER (1915 - ) George MANDLER (1924 - ) Ulric NEISSER (1928 - 2012) Alan NEWELL (1927 - 1992) George Armitage MILLER (1920 - ) Roger SHEPARD (1929 - ) Herbert SIMON (1916 – 2001) Elizabeth F. LOFTUS (1944 - ) George SPERLING (1934 - ) Robert STERNBERG (1949 - ) - 24 II.3.9. Neuvième domaine : la Psychopathologie La psychopathologie (de psukhê : « âme » et pathos : « maladie » donc maladie de l’âme) est une discipline de la psychologie qui étudie les troubles mentaux ou psychologiques et les troubles comportementaux. Elle constitue l'objet d'étude de la psychologie clinique et de la psychiatrie et elle est liée étroitement à la psychanalyse. Elle est enseignée dans les Universités ou dans les Centres Hospitaliers Universitaires. Comme toute discipline vivante et humaine la psychopathologie a subi des évolutions significatives dans la manière de concevoir la maladie. Georges CANGUILHEM a tout d’abord avancé l’idée que ce n’est pas à la science de juger du normal puisque la notion même de « normalité » et « d’anormalité » est une construction tributaire d’un contexte historique, culturel et des normes sociales et individuelles. La psychopathologie identifie ainsi trois types de normalité : la normalité comme norme sociale, la normalité comme idéal et la normalité comme absence de maladie. Le Psychanalyste Daniel WIDLÔCHER déclare que juger d’une conduite en termes de normalité ou d’anormalité renvoie obligatoirement à un jugement normatif et parfois condamnant. La psychopathologie est l'étude de ces conduites marquées que sont les anomalies, d'en repérer la genèse, d'en définir la fonction et d'en préciser le mécanisme plus que de la situer par rapport à une norme au sens d’un bien fondé. Le psychanalyste Jean BERGERET a développé une vision structurale de la psychopathologie en définissant et en montrant les limites entre le « normal » et le « pathologique ». Le psychanalyste René ROUSSILLON propose quant à lui une nouvelle définition de la psychopathologie qui tend à synthétiser l’ensemble des approches et que je vous propose donc de retenir : « La psychopathologie peut être définie comme une approche visant une compréhension raisonnée de la souffrance psychique ». En tant qu’approche elle propose un point de vue, en tant que compréhension raisonnée, elle propose des règles ou des points de repérages de certains processus de fonctionnement mais sans se poser en Loi autoritaire. Voici quelques grands noms de contributeurs à la pensée de la Psychopathologie : Georges CANGUILHEM (1904 - 1995) Daniel WIDLÔCHER (1929 - ) Jean BERGERET (1923 - ) Jean LAPLANCHE (1924 - 2012) René ROUSSILLON (1947 - ) - 25 II.3.10. Dixième domaine : la Psychologie clinique Le terme de psychologie clinique est apparu sous la plume d'Édouard CLAPAREDE. Le terme clinique (du grec klinê, le lit) renvoie à la notion de « être au chevet de… », sans examen ni instrument de laboratoire. C’est pourquoi un médecin est également parfois appelé « clinicien » alors qu’il n’est pas psychologue clinicien. La psychologie clinique peut néanmoins reposer sur l’utilisation de tests et de méthodes ou de techniques plus ou plus complexes mais elle garde la rencontre intersubjective et la réflexion du praticien sur la rencontre, au centre de son orientation. Sigmund FREUD a proposé la définition suivante : « Les relations avec le conflit, avec la vie, voilà ce que j'aimerais appeler psychologie clinique ». Le Psychanalyste Daniel LAPLANCHE a par la suite complété sa définition en 1949 en précisant qu’il s’agit d'une « science de la conduite humaine fondée principalement sur l'observation et l'analyse approfondie des cas individuels, aussi bien normaux que pathologiques, et pouvant s'étendre à celle des groupes ». Cet auteur et grand praticien a contribué à créer la Licence de psychologie, donnant ainsi à cette discipline son statut universitaire et son autonomie par rapport à la philosophie. Plus tard, en 1983, Didier ANZIEU parle de la psychologie clinique comme « une psychologie individuelle et sociale, normale et pathologique » qui « concerne le nouveau-né, l'enfant, l'adolescent, l'homme mûr et enfin le mourant ». La psychologie clinique a beaucoup été influencée d’une part par les apports de la phénoménologie d’autre part par la psychologie humaniste mais aussi par la théorie des formes et enfin par la psychanalyse. Voici quelques grands noms de la Psychologie clinique : Sigmund FREUD (1856 - 1938) Daniel LAGACHE (1903 - 1972) Didier ANZIEU (1923 - 1999) René ROUSSILLON (1947 - ) II.3.11. Onzième domaine : la Psychologie sociale La psychologie sociale est une sous-discipline de la Psychologie dont l’objet d’étude est commun à la psychologie et à la sociologie. La Psychologie sociale s’intéresse au « social » au sens de tout ce - 26 qui se rapporte aux relations entre les individus et/dans les groupes, et tout ce qui relève de la rencontre humaine à la fois sur le plan cognitif et sur le plan des relations dites sociales en étudiant les processus psychiques qui les sous-tendent. Elle s’intéresse fondamentalement à la dynamique et parfois à l’opposition individu/groupe (famille, paires, institution, société) ainsi qu’aux phénomènes inhérents aux rencontres interindividuelles. En tant que branche de la psychologie, la psychologie sociale travaille sur et à partir des représentations individuelles et collectives, leur construction, leur évolution et leurs effets sur les croyances, les processus de décision et les comportements qui en résultent à la fois sur le plan individuel et sur celui du groupe. La psychologie sociale s’attache surtout à analyser les comportements sociaux en distinguant plusieurs niveaux d’analyse à la fois différents mais complémentaires : le niveau intra-psychique c’est-à-dire ce qui se passe dans l’esprit d’un individu, le niveau interpersonnel c’est-à-dire ce qui se passe entre deux personnes, le niveau entre un individu et un groupe et le niveau inter-groupe, c’est-à-dire à ce qui se passe entre deux ou plusieurs groupes. Parmi les auteurs incontournables en psychologie sociale, nous trouvons : Georges Elton MAYO (1880 - 1949) Gustave LEBON (1841 - 1931) Jean-Gabriel TARDE (1843 - 1904) William MCDOUGALL (1871 - 1938) Kurt LEWIN (1890 - 1947) Solomon Elliot ASCH (1907 - 1996) Serge MOSCOVICI (1925 - ) Stanley MILGRAM (1933 - 1984) Philip George ZIMBARDO (1933 - ) Robert CIALDINI (1945 - ) II.3.12. Douzième domaine : la Psychophysiologie La psychophysiologie est une discipline de la psychologie née au XIXème siècle qui trouve une racine du côté de la psychologie en tant que science de l’étude des comportements et de la pensée et une racine du côté de la physiologie en tant que science de l’étude des lois du fonctionnement des organismes vivants. Il s’agit d’une science des fonctions organiques et de leurs effets sur l’individu. Elle étudie les rapports entre l'activité psychique et l'activité physiologique (en particulier celle du système nerveux). - 27 Ses objets d’étude ont d’abord été la conscience, la perception, les émotions et l’action. On a ensuite étudié les états de vigilance, l’action pharmacologique et les données de caractéristique individuelle et de personnalité biologique à partir des progrès effectués dans le domaine de la technologie et notamment de l’électronique et de la cybernétique. Les problématiques dominantes actuelles sont celles des étapes de la cognition et de la mise en réseau des processus cognitifs. C’est ainsi que la psychophysiologie a pu aider à la compréhension de certaines symptomatologies présentes notamment dans les maladies mentales. Un pont peut être fait entre la psychophysiologie et la pharmacologie qui étudie notamment l’effet produit par les substances psychotropes sur le fonctionnement cérébral. Parmi les auteurs ayant contribué à cette discipline, nous trouvons par exemple : Christian POIREL (1933 - 2006) Mark Richard ROSENZWEIG (1922 - 2009) Georges CHAPOUTHIER (1945 - ) II.3.13. Treizième domaine : la Neuropsychologie La Neuropsychologie est une discipline scientifique et clinique qui étudie les structures et les fonctions mentales supérieures que sont notamment la mémoire, le langage, l'intelligence, le raisonnement, la résolution de problèmes, la perception ou l'attention. Elle les étudie dans leurs rapports avec les structures cérébrales au moyen d'observations menées auprès de patients présentant des lésions cérébrales accidentelles (suite à un A.V.C….), congénitales (inhérentes au code génétique de l’individu) ou chirurgicales (suite à une intervention). Lors de son essor au début du XVIIIème siècle, cette discipline cherchera à attribuer à des fonctions cérébrales une localisation précise sur le cerveau. Sous l’impulsion de Franz Joseph GALL la neuropsychologie cherchera à attribuer dans un premier temps à des traits de caractères et aux capacités intellectuelles une origine crânienne (La phrénologie). Ce courant supposera ensuite qu’à une lésion d’une partie précise du cerveau correspondra une symptomatologie précise. C’est notamment dans cette approche que s’illustreront les travaux de Paul BROCA et de Carl WERNICKE qui mettront respectivement à jour les fameuses aires de Broca et de Wernicke impliquées dans le langage et la compréhension. A la fin du XIXème siècle, la psychologie dite « scientifique » prend son envol pour finir par se retrouver au carrefour entre neurologie clinique et psychologie expérimentale : le terme de Neuropsychologie est alors introduit par William OSLER. - 28 Parmi les auteurs ayant une contribution significative dans ce domaine, nous trouvons : Franz Joseph GALL (1758 - 1828) Paul Pierre BROCA (1824 - 1880) Carl WERNICKE (1848 - 1905) Jean-Baptiste BOUILLAUD (1796 - 1881) Marie-Jean-Pierre FLOURENS (1794 - 1867) Antonio DAMASIO (1944 - ) Joseph Edouard LEDOUX (1949 - ) Maryse LASSONDE (1954 - ) II.4. LES DIFFÉRENTS « PSY » En France, parmi les « psy », nous trouvons le Psychiatre, le Psychologue, le Psychanalyste et le Psychothérapeute. II.4.1. Le Psychiatre Le Psychiatre n’est pas un psychologue. Il s’agit d’un médecin de formation qui a étudié la médecine à l’Université en cursus « classique » avec un concours d’entrée au terme de la première année avec un cursus échelonné sur une dizaine d’années comme les autres médecins qui ont pris une autre voie, mais qui a effectué ensuite une spécialisation en psychiatrie au terme de son Internat. Le Psychiatre exerce aussi bien en Institution hospitalière qu’en cabinet libéral et il est enregistré auprès de l’ordre des médecins. En Institution : le Psychiatre exerce en tant que médecin-assistant ou comme praticien hospitalier (P.H.). Il est alors bien souvent le référent des patients auxquels il propose des entretiens thérapeutiques au même titre que le Psychologue ou que les infirmiers. Cependant plusieurs éléments le distinguent de ses confrères. Tout d’abord et bien qu’il n’existe pas de hiérarchie stricte entre médecin et infirmier(ère), le médecin-psychiatre est le responsable et médecin référent des soins des patients. Contrairement au Psychologue le Psychiatre a la possibilité de prescrire des traitements médicamenteux ou la participation à des groupes thérapeutiques ou d’autres temps de soins et de proposer ou d’imposer (dans de très rares cas prévus par la Loi) une hospitalisation dans un centre spécialisé lorsque la situation nécessite une telle mesure. C’est également lui qui entérine - 29 la décision de faire sortir un patient du service, lors de « sortie d’essai » par exemple, dans les services fermés. Le psychiatre peut également occuper une fonction de chef de service. En cabinet libéral : le Psychiatre reçoit toutes les personnes souhaitant une rencontre thérapeutique, qu’il s’agisse d’une consultation ponctuelle ou d’une demande de psychothérapie. Il peut mener des psychothérapies auxquelles adjoindre parfois une prescription d’un traitement psychotropes. Les conditions matérielles ainsi que l’organisation des rencontres dépendent de l’orientation du thérapeute. Contrairement aux autres médecins-spécialistes le Psychiatre peut être consulté en « Accès direct autorisé », c’est-à-dire sans passage obligatoire par le médecin traitant. A la différence des autres « psy », le Psychiatre fait l’objet d’un remboursement par la Sécurité Sociale, remboursement qui peut être éventuellement complété par celui d’une mutuelle santé. II.4.2. Le Psychologue Le Psychologue est un professionnel ayant suivi un parcours d’au moins cinq ans en Psychologie, parcours l’ayant conduit à l’obtention d’un diplôme de niveau I, c’est-à-dire de 3ème cycle, reconnu par l'État. En France sont autorisées à user du titre de Psychologue toutes personnes titulaires d’un diplôme de Master en Sciences Humaines (Bac +5), avec mention psychologie et option professionnalisante. anciennement appelé : Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (D.E.S.S.S.) ou ses équivalents. Le diplôme de Master s’obtient au terme d’au moins deux années (Master I et Master II) débouchant sur un cursus professionnalisant. Comme les médecins les psychologues présentent des spécialisations qui leur donnent des orientations tout à fait différentes. Bien que les spécialisations ne soient pas officiellement reconnues et que tous les détenteurs d’un Master en psychologie avec option professionnalisante soient « psychologue », il existe différentes approches qui déterminent naturellement le travail du psychologue et son orientation. Parmi les Psychologues nous trouvons le psychologue clinicien, le psychosociologue, le psychologue cognitiviste, le neuropsychologue, le psychologue de la santé, le psychologue du développement. Le psychologue remplit trois grandes fonctions : de diagnostic, de formation, d'expert apportant le point de vue du psychologue auprès d'autres spécialistes. II.4.2.1. Le Psychologue clinicien psychopathologue Le psychologue clinicien - psychopathologue est un professionnel que vous avez peut-être déjà croisé et que vous croiserez certainement durant votre cursus de formation et même plus tard dans - 30 votre pratique. Il correspond à la caricature du « psy qu’on va voir pour lui raconter sa vie ou si l’on est en institution du psy qui écoute et se tait et traîne dans les couloirs du service… Il est spécialisé en Psychopathologie et Psychologie clinique ce qui signifie qu’il a une connaissance approfondie de la psychopathologie et qu’il peut mener un travail thérapeutique auprès des patients ainsi que des psychothérapies. Sa formation est nécessaire insuffisante. Il lui faut donc la poursuivre tout au long de son parcours professionnel. Sa référence principale est la psychanalyse et ses dérivés mais elle n’est pas sa seule référence puisque sa pratique est une pratique transversale de changement. Le Psychologue clinicien intervient aussi bien en Institution qu’en tant que professionnel en cabinet libéral. En Institution : ses domaines de compétence sont variés. Son statut en Institution est celui de Cadre A. Il peut proposer des psychothérapies, des consultations, des entretiens ponctuels, du soutien psychologique, de la relation d’aide et d’accompagnement ou des passations de tests. Son travail peut également concerner les équipes de soins à travers la mise en place de temps de supervision d’équipe ou d’analyse de la pratique professionnelle ou tout simplement d’une disponibilité dans des temps informels qui permettent d’aider ses collègues dans l’exercice de leur travail. Le Psychologue clinicien peut également mettre en place des groupes de parole ou des ateliers à médiation. A la différence du Psychiatre, le Psychologue ne peut pas prescrire de traitements médicamenteux. Bien que le Psychologue clinicien travaille en collaboration avec ses collègues issus d’autres disciplines sa profession est par essence une profession libérale et non pas paramédicale. Ceci implique donc une certaine liberté et une autonomie dans son travail. Cette indépendance est nécessaire et indispensable à l’exercice de son métier. En cabinet libéral : le Psychologue clinicien peut proposer de multiples techniques en fonction de son orientation. Il peut recevoir des familles, des couples, des enfants, des adolescents, des adultes ou des personnes âgées. Contrairement au Psychiatre le Psychologue ne fait pas l’objet d’une tarification par la sécurité sociale, son travail n’est donc pas remboursé sauf par de rares mutuelles à ce jour. II.4.2.2. Le psychosociologue Le psychosociologue est un professionnel de la psychologie qui, à l'inverse de la sociologie, ne fait pas de césure entre l'individu et le collectif. - 31 Intervenant par exemple beaucoup dans le domaine du travail et plus généralement de l’activité économique, le psychosociologue a deux types d’emplois possibles. Il peut être spécialiste de la production de l’information, de son traitement et de ses effets dans des situations de communications multiples (publicité, marketing, communication médiatique, communication d’entreprise...). Il s’intéresse donc au message, et ses outils conceptuels et techniques vont des théories de la représentation, de l’influence, de l’analyse de contenu à l’analyse des rapports texteimage. Mais il peut également, en entreprise, occuper une place de spécialiste des constructions et des jeux symboliques qui font qu’un homme au travail est une "machine" symbolique. Cette spécialité lui permet de questionner les organisations dans ce qu’elles produisent de déterminisme et de dysfonctionnements et de proposer des solutions face aux problèmes de productivité ou de malêtre au travail des employés. Le psychosociologue intervient pour faire de la thérapie et de la dynamique de groupe, mais aussi au sein d’ « études marketing » pour mieux appréhender une clientèle ou un public. Il mène en faceà-face des entretiens non-directifs pour des études qualitatives et anime des réunions de consommateurs. Il est capable d’analyser en profondeur des comportements d’achat et les représentations inconscientes des consommateurs. II.4.2.3. Le psychologue du travail Le psychologue du travail ou psychologue des organisations s'intéresse au rapport du sujet au travail et aux organisations au sein desquelles il évolue. Il s’intéresse également à la façon de perfectionner les responsables pour adapter les personnes au travail proposé en sélectionnant le personnel motivé et correspondant au poste. Il va chercher à ce que les postes conviennent aux gens en créant un environnement de travail qui stimule le moral et la productivité et il va évaluer les résultats et créer des incitations à la performance. Le psychologue du travail est parfois caricaturé en « coach ». Pourtant dans son travail, il peut tout à fait s’orienter selon une approche non pas directive mais clinique. Dans cas il n’aura pas de visée à proprement parler productiviste. Son objectif sera rempli si son intervention a permis une réouverture et une circulation de champs psychiques chez et entre les travailleurs. Ainsi il pourra faire en sorte que l’individu trouve en lui la capacité de faire évoluer son rapport au travail pour que la souffrance psychique revienne dans le champ de ce qui leur est supportable. On parle de la promotion de la santé mentale au travail. Le psychologue du travail s’intéresse actuellement au question de recrutement et de prévention de la santé au travail. - 32 II.4.2.4. Le Neuropsychologue Le Neuropsychologue est un professionnel de la psychologie que vous pourrez être amenés à rencontrer dans votre futur métier. Il s’intéresse notamment et plus particulièrement au fonctionnement cérébral et aux effets des lésions sur les processus psychologiques et les comportements. Il dispose d’un bagage théorique à mi-chemin entre la neurologie, la psychologie de la santé, les neurosciences et tout ce qui relève de la pathologie cérébrale. La Neuropsychologie étant avant tout une discipline clinique au chevet du lit des patients, le Neuropsychologue a un rôle de rencontre et d’évaluation de l'importance des troubles neuropsychologiques suite à un dysfonctionnement cérébral que celui-ci se soit développé au cours d'un développement par ailleurs normal (épilepsie, dyslexie, ...) ou qu'il survienne après une affection cérébrale (lésion, traumatisme crânien, tumeur cérébrale, infections, MST...). Il participe également à l’élaboration du diagnostic et peut assurer un suivi avec le patient voire participer à une rééducation ou à une stimulation cognitive du patient. L'imagerie cérébrale permet d'orienter ou de confirmer les hypothèses neuropsychologiques en localisant le siège d'une tumeur, d'une lésion, d'une dégénérescence cérébrale (IRM), d'une anomalie du débit sanguin cérébral (IRMf, ou du métabolisme cérébral TEP) en confirmant une hypothèse épileptique (EEG, MEG)... Le Neuropsychologue peut intervenir notamment auprès de patients atteints de la maladie d’Alzheimer afin de dépister et tenter de ralentir les effets de la maladie sur les processus cognitifs atteints. Mais il peut également intervenir auprès de patients souffrant de pathologie mentale telle que la schizophrénie en proposant de nouvelles méthodes de traitements telles que la remédiation cognitive. II.4.2.5. Le Psychologue cognitiviste Les psychologues cognitivistes sont des psychologues qui étudient l’intelligence ou comment on fait pour penser. La cognition est cette faculté mobilisée dans de nombreuses activités comme la perception (des objets, des personnes, des formes, des couleurs…), les sensations (gustatives, olfactives, kinesthésiques…), les actions, la mémorisation et le rappel d’informations, la résolution de problèmes, le raisonnement (inductif et déductif), la prise de décision et le jugement, la compréhension et la production du langage, etc. Les psychologues cognitivistes cherchent à déterminer par quels mécanismes nous réalisons toutes les tâches auxquelles nous sommes confrontés. Ceci signifie que ce qui importe au psychologue - 33 cognitiviste c’est de dresser la liste précise des opérations mentales élémentaires ou des processus qui permettent de décrire comment un sujet accomplit une tâche cognitive. L’esprit du psychologue cognitiviste est le même que celui de tout autre scientifique. Le psychologue cognitiviste découvre les mécanismes par lesquels le sujet pense. Il s’intéresse notamment à l’intelligence artificielle et son lien avec l’intelligence humaine. II.4.3. Le Psychanalyste Le Psychanalyste n’est pas nécessairement un psychologue. Il s’agit d’une personne ayant effectué une analyse personnelle ainsi qu’une formation spécifique. Officiellement le titre de Psychanalyste n’est pas reconnu par l'État. En revanche il existe divers organismes de formation reconnus pour leur sérieux. Un Psychanalyste peut être un médecin, un psychiatre ou un psychologue ayant obligatoirement approfondi sa formation sur lui-même et à partir de lui-même notamment à travers sa psychanalyse personnelle et un long travail de supervision. Un Psychanalyste est donc une personne qui a bénéficié d’une formation approfondie à partir de sa propre expérience en analyse. Le Psychanalyste peut effectuer des psychothérapies ou des psychanalyses. Il peut également s’agir d’une personne n’ayant fait aucune étude dans l’un de ces domaines. Enfin le travail du Psychanalyste n’est pas remboursé par la Sécurité Sociale. Il est reconnu qu’un certain nombre de personnes se proclament « psychanalystes » sans en avoir ni la formation ni la technique. II.4.4. Le Psychothérapeute Depuis le Décret N° 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute l’usage du titre de Psychothérapeute est désormais protégé et encadré par la Loi. Ensuite récemment tout un chacun pouvait s’auto-proclamer psychothérapeute puisque par définition un psychothérapeute est quelqu’un qui entretient un rapport de psychothérapie. Parmi les gens qui se présentent comme thérapeute un grand nombre n’a aucun diplôme et aucune formation spécifique. Attention il ne faut confondre Psychanalyste et Psychothérapeute. Un psychothérapeute peut donc être un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste ou un médecin ayant suivi une formation complémentaire.