Observatoire des pratiques 2011-2012,
LE PARLOUER, LECACHEUR, CHANTELOUBE, DUMORTIER, RENAUDIN, BELLIERE
Les élèves autistes en EPS
Sommaire
Chapitre I Les autismes: Présentation des troubles envahissants du développement
1. Lautisme
1.1 Approche historique
1.2 Caractéristiques
2. Le syndrome ASPERGER
2.1 Portrait robot d’un élèves ASPERGER
2.2 Ses difficultés, ses points forts
3. Le trouble de RETT
4. Le trouble désintégratif de l’enfance ou syndrome d’HELLER
5. Le trouble envahissant du développement non spécifié
Chapitre II Quelques pistes pédagogiques pour faciliter l’intégration des élèves atteints de
TED
1. Généralités
2. Quelques difficultés, leurs incidences en cours d’EPS et des adaptations possibles.
2.1 Structuration du temps
2.2 Les règles de vie et les codes sociaux
2.3 La relation à l’autre
2.4 Sensibilité exacerbée, hyper sensibilité sensorielle
2.5 La motricité
2.6 La communication non verbale : le contact oculaire, l’expression du visage
et le langage corporel
2.7 La communication verbale
2.8 Lattention, la concentration
Bibliographie et liens internet
- Scolariser un élève avec TED, Francine MARIE, Enseignante spécialisée Option D
Pôle Pédagogique pour le Handicap - Circonscription ASH 14 - Septembre 2008
- Accueillir un élève ASPERGER, Francine MARIE, Christophe DURBAN
- Scolariser les élèves autistes, MEN
http://autismeps.blogspot.com/search/label/autism (blog de Gerard MERCURIALI)
Observatoire des pratiques 2011-2012,
LE PARLOUER, LECACHEUR, CHANTELOUBE, DUMORTIER, RENAUDIN, BELLIERE
Introduction : Ce document a pour objectif de faire réfléchir les professeurs D’EPS aux
aménagements et aux adaptations possibles en cours d’EPS pour intégrer un élève en
situation de TED. Il a été établi à partir des différents travaux de Francine MARIE,
Christophe DURBAN (2008).
Nous tenons à remercier sincèrement Brice THOMELIN, Stéphanie MIALDEA, Nathalie
VILLEFRANQUE et Corinne VENIN (CP ASH Calvados) pour leur aide précieuse et leur
participation active aux échanges lors de l’observatoire EPS du 16 janvier 2012.
Chapitre I Les autismes:
Présentation des Troubles Envahissants du Développement
Lautisme et les troubles qui lui sont apparentés constituent un ensemble de syndrome
regroupés dans la classification internationale des maladies (CIM 10) sous le terme de
« troubles envahissants du développement » (TED).
Ces syndromes sont variés dans les manifestations cliniques, les déficiences associées, l’âge
du début des troubles ou l’évolution.
Ils se caractérisent néanmoins tous par :
-Une atteinte qualitative importante et précoce du développement des interactions sociales
et de la communication verbale.
-La présence de comportements répétitifs et d’intentionnalités restreintes.
On récence 5 formes principales :
-Autisme
-Syndrome d’Asperger (apparu plus récemment en 1994 dans les grandes classifications)
-Syndrome de RETT
-Trouble désintégratif de l’enfance
-Trouble envahissant du développement non spécifié
1 Lautisme
1.1 Approche historique
Le terme tire son origine du grec « autos » qui signifie soi même.
Le terme autisme a été employé pour la première fois en 1911 par le psychiatre BLEULER
pour désigner le repli actif dans le monde imaginaire des patients schizophrènes.
En 1938, Dr Léo Kanner, psychiatre américain reçoit pour la première fois, dans sa clinique de
Baltimore, un enfant de 5 ans, Donald T., accompagné de ses parents. Ils ont recueilli des
informations sur les attitudes bizarres de leur fils depuis l’âge de 2 ans. Donald a une
mémoire étonnante : il reconnait tous les présidents dans une encyclopédie, il peut réciter
l’alphabet, à l’endroit et à l’envers. Mais en même temps, il se complait dans la solitude, il
répond peu aux marques d’affection, il comprend le langage dans un sens littéral, il aime
faire tourner des objets et agiter ses mains en l’air. Il inverse les formes pronominales ; il dit «
veux-tu prendre un bain ? » à la place de « Je veux prendre un bain ! ».
Dr. Kanner a l’intuition qu’il existe un comportement particulier qui présente des singularités
remarquables et qui est commun à un groupe d’enfants. Le trait remarquable est l’incapacité
Observatoire des pratiques 2011-2012,
LE PARLOUER, LECACHEUR, CHANTELOUBE, DUMORTIER, RENAUDIN, BELLIERE
à établir un rapport naturel avec les personnes dès la naissance. Dr Kanner suppose que ces
enfants sont venus au monde sans la faculté de créer le contact avec les personnes comme
d’autres enfants naissent avec un handicap physique ou intellectuel.
Cinq ans plus tard, Dr Léo Kanner a isolé à partir de 11 cas, une entité qu’il définit ainsi :
- Incapacité à communiquer
- Incapacité à établir des relations normales avec des personnes
- Incapacité à réagir normalement aux situations depuis le début de la vie
- Besoin d’immuabilité
- Résistance aux changements
- Ilots d’aptitude (mémoire)
1.2 Caractéristiques
Dans la classification internationale des maladies, l’autisme est notamment caractérisé
par « une altération qualitative des interactions sociales(…) et de la communication (…).
Cela veut dire que la communication verbale et les interactions sociales sont très difficiles.
Altération qualitative des interactions sociales
-Incapacité à lire dans le regard de l’autre ses émotions et ses pensées, à interpréter les
mimiques de son visage, ses gestes et ses postures.
-Difficulté avec le regard et le contact oculaire.
-Difficulté à repérer les aspects culturels de la communication (distance à respecter vis-à-vis
de son interlocuteur).
Altération qualitative de la communication verbale
-Certains restent mutiques et sans langage, d’autres peuvent faire des confusions
sémantiques dans le langage abstrait.
-Echolalie (répétition régulière de phase ou de mots).
-Incohérence syntaxiques et logiques avec une utilisation déplacée des pronoms (il à la place
du je)
Restriction des intérêts, répétitivité des comportements, limitation des élaborations
imaginatives
-Crainte des changements.
-Difficulté à anticiper.
-Certains stéréotypes gestuels.
Observatoire des pratiques 2011-2012,
LE PARLOUER, LECACHEUR, CHANTELOUBE, DUMORTIER, RENAUDIN, BELLIERE
Difficultés sensorielles et perceptives
Anomalie dans le traitement
Exemples
Visuel
La perception du mouvement peut susciter des regards fuyants alors qu’une
empreinte peut constituer une cible fascinante.
Ils ont du mal à recevoir simultanément des informations provenant de plusieurs
canaux sensoriels. Ex « voir et entendre simultanément »
Auditif
Il ne peut pas réagir à un bruit fort mais il peut devenir hypersensible à des bruits minimes
Tactile
Troubles du contact/ Refus du contact/ Recherche systématique du contact
Flaire/ lèche son interlocuteur
Gustatif
Olfactif
2. Le syndrome Asperger
Le syndrome Asperger se différencie de l’autisme par une absence ou quasi absence de
troubles du langage et une faiblesse statistique des atteintes cognitives.
Il est dû à une anomalie structurelle du cerveau non lié à une déficience mentale.
2.1 Portrait robot d’un élève ASPERGER
« J’ai du mal à exprimer mon ressenti et à comprendre celui des autres. Naïf et crédule, je suis en cela
vulnérable, mais je ne suis ni agressif, ni violent.
Stressé par les changements et l’imprévu, j’ai besoin d’y être préparé à l’avance. Si j’ai des difficultés à
m’adresser à quelqu’un en particulier (à moins que ce ne soit un adulte que je connaisse bien) et tendance à
fuir un peu le regard des autres, je peux malgré tout très bien écouter les propos d’une personne, même si je
ne la regarde pas !
Par contre, si je suis en confiance ou attend de vous une réponse précise à l’une de mes questions, alors je
peux vous regarder droit dans les yeux tout à fait normalement.
Pendant les récréations, j’ai souvent besoin de m’isoler, de marcher ou de parler seul pour me ressourcer et
me décontracter de toutes les tensions accumulées en classe où je fais d’énormes efforts d’attention pour ne
pas être auditivement parasité par le groupe.
Cest d’ailleurs la raison pour laquelle j’obtempère plus vite et plus facilement à une consigne écrite qu’orale,
surtout si elle est individuelle.
J’aime rire et plaisanter. Je peux parfois interrompre une conversation pour vous raconter une histoire drôle
ou une anecdote en rapport avec mes lectures du moment ou une de mes passions : c’est ma façon parfois
maladroite de communiquer ! »
Observatoire des pratiques 2011-2012,
LE PARLOUER, LECACHEUR, CHANTELOUBE, DUMORTIER, RENAUDIN, BELLIERE
2.2 Ses points forts et ses difficultés.
Points forts
-Excellente mémoire visuelle
-Travail soigné voire perfectionniste
-Grand respect des règles
-Grand sens de la justice et de la loyauté
-Observateur des détails
-Connaissance encyclopédique des sujets qui le passionnent
Les difficultés majeures :
-Difficultés à saisir l’abstrait et l’implicite dans les relations avec les autres.
-Vision morcelée de son environnement
Des difficultés dans les interactions sociales
Des difficultés à entrer en communication avec l’autre
Une forte résistance aux changements
Les changements de programme non anticipés peuvent provoquer de l’anxiété
voire des crises de colère.
Des intérêts restreints qui peuvent être envahissants
Des difficultés à demander de l’aide
Des difficultés de concentration
Il se laisse facilement distraire par des stimuli extérieurs (bruit, lumière,
couleurs vives, objets…)
Des difficultés de coordination motrice
Proches des troubles dyspraxiques.
Voir doc l’élève dyspraxique en EPS
Des difficultés à comprendre les consignes et les
énoncés
Ils ont du mal à comprendre le second degré
Une faible estime de soi
Il supporte mal de faire des erreurs. Il peut préférer ne rien faire.
3. Le syndrome de RETT
Repéré essentiellement chez les filles, il se caractérise par un arrêt de la croissance
cérébrale couplé à une détérioration progressive des habiletés cognitives et motrices.
4. Le trouble désintégratif de l’enfance ou syndrome d’Heller
Ce trouble constitue un désordre assez rare apparaissant indifféremment chez les garçons
et les filles entre trois et quatre ans : à un développement apparemment normal
(pendant au moins les deux premières années de l’enfance) succède une détérioration
massive du langage, de l’autonomie, des compétences sociales, accompagnée de
manifestations comportementales très proches de celles de l’autisme.
5. Le trouble envahissant du développement non spécifié
Lorsque les caractéristiques d’un des quatre syndromes précédents sont observées, mais
qu’elles restent significativement moins nombreuses.
1 / 15 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !