dollar, franc suisse et livre britannique. Lorsque, à la mi-février 2009, le taux
de change est passé à 4,06 zloty pour un euro (en juillet 2008, il était de 3,2
zloty pour un euro), le Premier ministre Donald Tusk a annoncé que le gou-
vernement interviendrait en vendant des euros si le taux de change tombait en
dessous de cinq zlotys pour un euro. Ce point n’a pas encore été atteint.
Néanmoins la baisse du zloty a été mal accueillie par les citoyens polonais
ordinaires qui avaient contracté des prêts pour l’achat d’une maison ou d’un
appartement en devises étrangères ; elle a aussi été mal accueillie par les entre-
preneurs. Des milliers d’entreprises avaient pris des options sur devises avec
des banques lorsque le zloty était fort, espérant vendre des euros aux banques
à un taux plus élevé que le taux ofciel. Toutefois, avec la faiblesse du zloty,
le taux de change est tombé beaucoup plus bas que le taux ofciel. Des entre-
prises ont dû vendre des euros aux banques à un taux de change beaucoup
plus bas que le taux ofciel. Certaines entreprises n’ont pas pu honorer les
obligations de leurs prises d’options sur devises et ont dû déclarer faillite.
Ce sont les sociétés dont les propriétaires étaient polonais qui étaient les
perdantes ; les vendeurs d’options sur devises étaient en revanche des ins-
titutions internationales. Quatre-vingt quinze pour cent des accords portant
sur des options sur devises ont été conclus en juillet 2008, date à laquelle le
zloty était le plus fort. La police polonaise enquête pour déterminer s’il y a
eu violation de la loi dans cette affaire. Le vice-Premier ministre et minis-
tre de l’Économie, Waldemar Pawlak, qui est aussi un dirigeant de Polskie
Stronnictwo Ludowe (PSL-Parti paysan polonais), parti qui a formé une coa-
lition avec Platforma Obywatelska (PO-Plateforme civique), déclare vouloir
annuler les options sur devises qui, selon lui, constituent « un vol aux dépens
des entreprises polonaises ».
La baisse du zloty a entraîné une perte pour plus de 1,3 million de proprié-
taires d’exploitation agricole qui, en fonction de la supercie de leur exploita-
tion, reçoivent des paiements calculés sur la base d’une règle de l’UE fondée
sur les taux de change au 30 septembre 2008. Or la valeur du zloty était consi-
dérablement plus faible à cette date qu’aujourd’hui, et le coût des moyens de
production de l’agriculture (les machines agricoles, les engrais, etc.) dépend
dans une large mesure du taux de change de l’euro.
Au cours du premier trimestre de 2008, le PIB a augmenté de 6 % par rap-
port au premier trimestre de l’année précédente au cours du deuxième tri-
mestre, de 5,8 %, et au cours du troisième trimestre, de 4,8 %. Ce n’est pas
avant le quatrième trimestre qu’un ralentissement plus important du taux de
croissance a été noté avec une augmentation du PIB de 2,9 %. Cependant, par
rapport à d’autres pays de l’Union européenne, ce taux de croissance était
encore favorable à l’économie polonaise. Le PIB dans la zone euro a diminué
de 1,2 % au quatrième trimestre de 2008 alors qu’en Pologne il a augmenté
de près de 3 %.