Son côté pop… Parlons justement du mode d`écriture de

publicité
Son côté pop…
Parlons justement du mode d’écriture de Gainsbourg, qui est souvent très rapide.
N’oublions pas que Gainsbourg considérait la chanson comme un divertissement, et
il ne voulait pas consacrer trop de temps à son écriture… Cela ne l’empêche pas de
véritablement créer un nouveau langage pop français, en y injectant des anglicismes,
des onomatopées, des références à la bande dessinée. Cet art du verbe hérité de la
poésie et de la littérature classiques forme un véritable swing des mots, dans lequel
s’entrechoquent néologismes, contraintes phonétiques, et un « franglais » très
présent.
Gainsbourg pratique depuis ses tout débuts le jeu avec les mots, voir « Les douze
‘’belles’’ dans la peau ». Il affectionne les allitérations, pratique les oxymorons et se
joue des rimes en « x » (voir « Comment te dire adieu »…), forge des néologismes.
Dans « Comment trouvez-vous ma sœur ? » il invente le terme de « souffre –
douceur ». Les anglicismes sont très anciens chez lui, depuis « Negative blues » en
63, et il serait intéressant de compter le nombre de ses chansons et de ses albums
qui possèdent des titres en anglais… Il injecte dans ses textes la modernité
technologique : le double sens de ‘’haute fidélité’’ dans « La femme des uns… », le
juke-box, l’appareil à sous, le talkie-walkie. Il annexe l’univers de la B.D. avec les
exclamations de « Comic Strip » et de « Shu ba du ba loo ba ».
Tout cela forme un langage qui n’appartient qu’à lui, et qui connaîtra ses plus belles
pages au cours de ces périodes des années 60 et 70, avec un « climax », pour
reprendre un mot de Gainsbourg, sur l’album « L’homme à tête de chou », juste
après, c’est amusant, qu’il ait écrit une chanson méconnue qui s’intitulait « Le
cadavre exquis », en 75.
Téléchargement