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L’air du temps…
Il faut se replacer dans le contexte très explosif musicalement du milieu des années
soixante. Le son de la musique populaire de l’époque est en train d’être bouleversé à
la fois par les techniques de studio, l’esprit libertaire qui souffle dans le rock
américain et anglais. Du côté des musiciens, les Beatles et les Rolling Stones
notamment introduisent des instruments extra-européens dans leurs musiques, sitar
ou marimba. Les expérimentations des musiciens contemporains qui font de la
musique concrète influencent la scène psychédélique qui est en train de naître.
Plusieurs ingénieurs du son devenus producteurs posent leurs marques sur les
créations de l’époque. On les redécouvre et on les réhabilite aujourd’hui. A Paris il y
a André Popp, qui s’est fait un nom en arrangeant « La recette de l’amour fou » et
« Accordéon » pour Juliette Gréco , et qui compose des musiques pour la télévision,
il y a Michel Colombier qui a remplacé Alain Goraguer auprès de Gainsbourg et qui
deux ans plus tard va aider Pierre Henry à réaliser les jerks électroniques de leur «
Messe pour le temps présent », à Londres il y a John Barry qui est pour l’anecdote le
premier mari de Jane Birkin mais surtout le compositeur des premières B.O. de la
série des « James Bond », il y a Tony Hatch qui écrit entre autres tous les tubes de
Petula Clark et il y a Arthur Greenslade qui réalise « Qui est ‘’in’’, qui est ‘’out’’ » et
David Whitaker qui va arranger des tubes à venir comme « Initials B.B. » en 1968.
Tous ces réalisateurs-arrangeurs sont les metteurs en son de l’époque.
D’abord avec Michel Colombier à Paris, ensuite avec Arthur Greenslade et David
Whitaker à Londres avec en toile de fond les couleurs du « swingin’ London »,
Gainsbourg qui a un pied en Angleterre et un autre en France invente une version de
pop anglaise « à la française ». Sa prosodie se marie idéalement aux nouveaux
rythmes électriques d’un rock en mutation teinté de psychédélisme. L’égérie de cette
chanson rock new look à l’écriture très cinématographique est Brigitte Bardot, avec
son image de femme absolue qui illumine des titres comme « Bonnie & Clyde »,
« Initials B.B. » morceau écrit après leur rupture, et la première version de « Je
t’aime, moi non plus », restée longtemps inédite.
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