vous propose un guide pratique et informatif que savez-vous sur ? LE SOMMEIL es commencent c’est toujours par le sommeil que les grandes chos Christian BOBIN en partenariat avec L I E M M LE SO Tout au long de notre vie, Le sommeil est un état dans lequel nous passons environ le tiers de notre vie notre façon de dormir évolue et influence notre santé et notre bien-être. Vous êtes-vous déjà posé la question pourquoi je dors ? Une question simple qui nous amène à nous interroger et à comprendre les conséquences que peut avoir notre sommeil sur notre vie. Au fil des âges, notre sommeil évolue mais reste un pilier indispensable au maintien des fonctions d’apprentissage, de mémorisation et d’adaptation à des circonstances nouvelles. Il joue également un rôle-clé pour l’état de bien-être dans la journée. Ce guide, réalisé en partenariat avec l’INSV (Institut National du Sommeil et de la Vigilence) vous permettra de mieux comprendre les enjeux liés à notre sommeil grâce à des informations pratiques et ludiques. Bonne lecture. crédits photos : fotolia.com 3 sommaire Le sommeil : un allié pour mieux grandir 6 Sommeil et adolescence 12 Le sommeil de l’adulte 16 Le sommeil des séniors 22 5 L I E M M LE SO x grandir ieu rm u o p é i l l a un Le sommeil est une fonction vitale de l’organisme. Il est déterminant pour la croissance, la maturation cérébrale et surtout le développement des capacités cognitives. Adopter une bonne hygiène de sommeil s’apprend dès le plus jeune âge ! Tous les types de sommeil observés chez l’adulte (sommeil lent, sommeil paradoxal, sommeil profond et sommeil léger) sont présents dès la naissance mais leur structure, leur durée et leur organisation diffèrent et connaissent de nombreux changements au cours des premières années. En effet, c’est pendant les 2 à 3 premières années de vie que la maturation du sommeil et son organisation interne 24 heures se mettent en place. Il est donc primordial que les parents, dès le plus jeune âge, instaurent de bonnes habitudes de sommeil, au sein d’un climat harmonieux, riche en échanges et d’affection. 6 Le sommeil ■ Un allié pour mieux grandir Le sommeil de 0 à 6 mois Un nouveau-né dort entre 16h et 18h sur 24h par périodes de 3 à 4h. Dès la naissance, l’alternance de deux états physiologiques fondamentaux rythme la vie du nourrisson : la veille et le sommeil. Ce dernier est organisé par cycles successifs de deux phases de sommeil : le sommeil agité, très abondant les trois premiers mois, (l’équivalent du sommeil paradoxal chez l’adulte) et le sommeil calme (équivalent du sommeil lent de l’adulte). Ces deux phases constituent un cycle d’environ 50 minutes (par comparaison, chez un adulte, un cycle dure 1h30). Entre 1 et 6 mois, bébé dort entre 14h et 16h par 24h. Le sommeil de jour diminue progressivement en durée au profit d’une veille qui devient plus longue et plus attentive. conseils Durant la nuit, pour qu’un bébé puisse se rendormir seul entre les différents cycles de sommeil, il faut qu’il apprenne à trouver son sommeil seul. Ainsi, il est conseillé de coucher l’enfant encore éveillé. Jusqu’à 2 mois, bébé ne fait pas encore ses nuits car son horloge biologique n’est pas encore réglée sur 24h et il ne différencie pas le jour et la nuit. Il est donc important que les parents aident le tout-petit à se synchroniser sur un rythme veille/ sommeil sur 24h. D’une part, en fixant des horaires réguliers de coucher, de lever, de siestes, de repas et d’activités et d’autre part en renforçant les signaux donneurs de temps, marquant l’alternance jour/nuit : - Le soir : fermer les volets, éviter de trop solliciter bébé, s’occuper de lui en parlant plus doucement, etc. - En journée : bien éclairer les pièces où vit bébé lorsqu’il est éveillé, l’exposer à la lumière du jour, profiter de ses moments d’éveil pour jouer et interagir avec lui. Vers l’âge de 6 mois, le sommeil de jour se compose de 3 siestes : une le matin, une en début d’après-midi et une dernière en fin d’après-midi. à savoir A la fin de chaque cycle, il est possible que bébé se réveille, regarde autour de lui et pleure quelques instants. Ces moments d’éveil sont généralement courts et si personne n’intervient, bébé peut se rendormir naturellement seul. Il se réveille réellement au bout de 3 à 4h de sommeil. 7 Le sommeil de 6 à 12 mois Entre 6 et 12 mois, bébé dort 13h par 24h environ. A partir de 9 mois, 2 siestes subsistent et la sieste de fin d’après-midi disparait. Il est de plus en plus éveillé la journée et peut faire des nuits d’un sommeil plus continu. Il est maintenant capable de dormir 6 heures de suite, donc en principe il n’a plus besoin de prises alimentaires ou de tétées nocturnes. Le sommeil commence à se structurer comme celui de l’adulte et chaque cycle dure 70 minutes. Le sommeil agité diminue en quantité et prend l’aspect du sommeil paradoxal de l’adulte et le sommeil calme se transforme en sommeil lent profond. Le sommeil lent profond est d’ailleurs très important car c’est à ce stade qu’est sécrétée l’hormone de croissance ainsi que la prolactine, hormone stimulant les défenses immunitaires. L’organisation circadienne du rythme veille/sommeil ainsi que les autres rythmes physiologiques se consolident : les fréquences cardiaque et respiratoire, la température centrale et la sécrétion d’hormones. conseils Il est important de veiller à ne pas associer le biberon du soir à l’endormissement. Dès son plus jeune âge, un enfant doit apprendre que sommeil et repas sont deux comportements distincts. Il est donc préférable de donner la tétée en dehors de la chambre, au calme, quand bébé est encore éveillé. 8 Le sommeil ■ Un allié pour mieux grandir Le sommeil de 1 à 3 ANS De 1 à 3 ans, la durée de sommeil continue à diminuer pour atteindre 13 à 14h à 1 an et 12h à 13h à 3 ans. Seule la sieste de l’après-midi persiste. Contrairement aux premiers mois de vie où le bébé s’endort en sommeil agité, l’enfant s’endort maintenant en sommeil lent et très vite survient le sommeil profond. La maturation du sommeil se poursuit mais ce dernier reste très fragile. Les difficultés à aller au lit, les réveils nocturnes et les cauchemars sont fréquents à cette période. C’est à cet âge également que les parents peuvent commencer à identifier le rythme qui convient le mieux à l’enfant et le conserver (s’il est court ou long dormeur, du matin ou du soir). Les besoins de sommeil sont différents d’un enfant à un autre, la seule preuve d’un sommeil suffisant étant la bonne forme durant la journée. Coucher un enfant trop tôt alors qu’il n’en a ni besoin ni envie peut développer chez lui une véritable aversion pour le sommeil. A l’inverse, une dette de sommeil l’empêchera de s’adonner à des activités importantes à son développement et à sa croissance. conseils Maintenir une régularité des heures de coucher, de lever, de siestes, d’activités et de repas, même le week-end et en vacances est indispensable pour lui assurer un bon sommeil. 9 Le sommeil de L’ENFANT DE 4 à 12 ANS A partir de 3 ans le sommeil présente des caractéristiques communes avec le sommeil de l’adulte. On retrouve d’ailleurs les 3 stades de sommeil : sommeil lent léger, sommeil lent profond et sommeil paradoxal. A la maternelle, la grande majorité du sommeil de l’enfant est nocturne mais la sieste de l’après-midi subsiste. Il est donc important d’offrir de bonnes conditions de sieste à l’école comme à la maison. Vers l’âge de 6 ans, la sieste disparait et le temps de sommeil n’est plus que nocturne. LES BESOINS DE SOMMEIL DES ENFANTS SCOLARISÉS AU COURS DE LA SEMAINE : Maternelle / 3-5 ans : De 11 à 13 heures Primaire / 6-12 ans : De 9 à 11 heures A cet âge, le sommeil de l’enfant est majoritairement composé de sommeil lent profond dans les premières heures après l’endormissement et les phases de sommeil paradoxal surviennent en fin de nuit. Ces deux stades sont différents mais complémentaires. C’est pendant le sommeil lent que l’hormone de croissance est sécrétée ainsi que la prolactine, hormone stimulant le système immunitaire alors que le sommeil paradoxal favorise le développement du cerveau et la consolidation des apprentissages. 10 Le sommeil ■ Un allié pour mieux grandir Enfant : attention au manque de sommeil ! Bien que chaque enfant ait des besoins et un rythme de sommeil qui lui sont propres, on remarque que chaque année, les enfants entre 3 et 10 ans perdent 10 minutes de sommeil par nuit. Une sur-sollicitation des écrans (télévision, tablette…) et une irrégularité des rythmes de coucher et de lever en sont les principales causes. Pourtant, le sommeil est indispensable pour récupérer mentalement et physiquement, favoriser la croissance et le développement, renforcer les défenses immunitaires et faciliter l’apprentissage et la mémorisation. Une dette chronique de sommeil altère les capacités d’apprentissage induisant une faible réussite scolaire pouvant aller jusqu’au retard scolaire, anxiété, dépression et un risque de développer une obésité et un diabète. 11 L I E M M SO escence et adol L’adolescence est une période au cours de laquelle surviennent de nombreux bouleversements tant sur le plan biologique, psychologique et sociologique. Le sommeil connaîtra également de profondes variations dans sa durée, son organisation, sa structure et sa qualité. Un corps en pleine transformation A l’adolescence, deux modifications essentielles transforment le sommeil. Elles portent sur le rythme circadien veille / sommeil et sur la structure interne du sommeil. - Le rythme circadien : L’horloge biologique régule notamment le cycle veille /sommeil, avec le réveil survenant le matin et l’envie de dormir le soir. Les adolescents ont tendance à se coucher plus tard, à rencontrer des difficultés pour s’endormir et par conséquent des difficultés à se réveiller le lendemain. Ce retard concomitant des modifications hormonales, influerait sur l’horloge biologique. Ce phénomène naturel persiste jusqu’à la fin de l’adolescence. - La structure interne : L’enfant s’endort en sommeil lent et très vite survient le sommeil lent profond. Pendant l’adolescence, au cours de la nuit, le sommeil lent profond devient moins abondant (sa quantité ou durée globale est diminuée) au profit du sommeil 12 Sommeil ■ et adolescence plus léger. A cet allégement, s’ajoutent des difficultés d’endormissement et par conséquent un retard du coucher. La modification du rythme s’accompagne spontanément d’un lever tardif, pour assurer une durée de sommeil suffisante. Les contraintes horaires de la vie scolaire expliquent que l’adolescent soit en privation (manque) de sommeil. Il tend donc à récupérer le week-end et en vacances. Ces profondes modifications peuvent expliquer l’apparition de certains troubles du sommeil comme l’insomnie, le syndrome de retard de phase, la somnolence diurne ou des hypersomnies pathologiques. A l’inverse, d’autres troubles comme l’énurésie, les terreurs nocturnes ou le somnambulisme disparaissent. focus sur LE SYNDROME DE RETARD DE PHASE Fatigue, difficulté d’endormissement, difficulté à se lever le matin pour aller à l’école… En apparence, ces comportements paraissent anodins, surtout à l’adolescence où l’on malmène son sommeil. Pourtant ces derniers pourraient être les symptômes d’un syndrome de retard de phase. Ce syndrome touche environ 7 % des adolescents et se caractérise par un trouble du rythme circadien (rythme veille/sommeil). Il se traduit par un décalage permanent de l’heure d’endormissement et de réveil retardé de plus de 2 heures par rapport aux horaires conventionnels. Sans contrainte horaire, la structure et la durée de sommeil sont de qualités normales mais ce sommeil décalé tend à perdurer jusque tard le matin et parfois même l’après-midi. Des facteurs physiologiques associés à la modification de l’horloge biologique du sommeil ainsi que des facteurs comportementaux et psychologiques en sont les causes principales et plus rarement, une origine génétique. Conséquences : Ce syndrome affecte le quotidien du jeune dont le rythme n’est plus « en phase » avec les horaires conventionnels et surtout les horaires de classe. L’ado se retrouve alors en dette de sommeil ce qui altère ses capacités d’apprentissage, sa mémoire et son humeur. Que faire ? - Conserver des horaires de lever réguliers - Ne pas dormir au-delà de 11h le week-end et en vacances - Ne pas dormir ou très peu en cas de nuit blanche la veille - Favoriser les activités stimulantes le matin : douche, sport - Profiter de la lumière du jour, surtout le matin - Éviter tous appareils type Smartphone, tablette, ordinateur dans la chambre - Arrêter toute activité stimulante 2h avant le coucher (jeux vidéo, ordinateur…) - Privilégier des activités plus calmes, le soir 13 de nouvelles habitudes sociales L’adolescent aime se coucher tard. Veiller plus tard marque la volonté de se démarquer de ses parents et montrer son indépendance. Le corps se transforme, la sexualité s’éveille, les relations sociales prennent de l’importance et les sorties sont plus fréquentes. Les activités sociales, les devoirs et les loisirs allongent la période d’éveil, mais pas seulement. Internet, Smartphone, tablette, télévision et jeux vidéo retardent l’heure du coucher et l’heure d’endormissement. En effet, la lumière des écrans bloque la sécrétion de la mélatonine, « l’hormone du sommeil ». De plus, ces activités ne sont pas structurées, n’ayant ni de début ni de fin (enquête HBSC, 2010) clairement définis. Elles sont chronophages, empiètent sur le temps de sommeil et favorisent la sédentarité, connue pour déstructurer le sommeil. Les jeunes de 15 ans dorment en moyenne 1h31 de moins que ceux de 11 ans le soir avant la classe 14 Sommeil ■ et adolescence Attention à la dette de sommeil En moyenne, un adolescent a besoin de 9 à 10h de sommeil, soit autant qu’un enfant de 10 ans. Pourtant, ce temps de sommeil n’est pas respecté. Attention besoin de sommeil ne signifie pas durée de sommeil. La seule preuve d’un sommeil suffisant étant la bonne forme durant la journée. A cette période où le corps est en pleine croissance et où la structure du sommeil se modifie, dormir suffisamment est primordial. Cependant, les facteurs environnementaux et psychosociologiques ont tendance à réduire le temps de sommeil jusqu’à 2h par nuit chez les 12 – 18 ans. Une dette de sommeil engendre de nombreuses conséquences et impacte sur la santé et la vie quotidienne du jeune : - Fatigue - Somnolence - Altération des performances scolaires pouvant aller jusqu’au retard scolaire - Irritabilité - Dépression - Consommation excessive de boissons énergisantes - Risque de développer une obésité et un diabète - Retard de croissance - Malaises - Vertiges - Accidents de la circulation pour les jeunes conducteurs attention cigarette, alcool et canabis destructurent le sommeil 15 L I E M LE SOM lte de l’adu Durant les 2 à 3 premières années de vie et à l’adolescence, le sommeil connaît de nombreuses modifications, tant dans sa structure, sa durée, son organisation et sa profondeur. Arrivé à l’âge adulte, son organisation se stabilise. Le sommeil de l’adulte : des caractéristiques identiques mais aussi individuelles Le sommeil de l’adulte présente des caractéristiques communes à tout individu mais également des variations propres à chacun. Chez un adulte, le sommeil se compose généralement de 4 à 6 cycles, de 90 minutes environ. Au cours d’un cycle, plusieurs stades de sommeil se succèdent : le sommeil léger, le sommeil lent profond puis le sommeil paradoxal. Le sommeil profond, le plus récupérateur, est plus abondant pendant les premières heures survenant après l’endormissement alors que la deuxième partie de nuit est plus riche en sommeil léger et sommeil paradoxal. 16 A tout âge, dormir permet de : - Reposer l’organisme - Maintenir la température corporelle - Synthétiser certaines hormones comme l’hormone de croissance - Réguler l’appétit et la glycémie - Éliminer les toxines - Stimuler les défenses immunitaires - Réguler l’humeur - Faciliter la mémorisation et l’apprentissage - Permettre une bonne vigilance en journée Le sommeil ■ de l’adulte Comment évaluer son besoin de sommeil ? Il suffit d’observer son rythme pendant les vacances, en dehors de toutes contraintes horaires. Après les premiers jours où l’on rattrape généralement le manque de sommeil, l’heure de coucher et de réveil se stabilise naturellement. Une durée suffisante de sommeil se traduit par une bonne forme en journée. Quelle durée de sommeil idéale ? En moyenne, un adulte a besoin de 7 à 8 heures de sommeil par nuit. Or, 30 % des Français dorment moins de 6 heures par nuit en semaine soit une durée inférieure au seuil recommandé pour une bonne récupération. Cependant, certaines personnes, « les courts dormeurs » n’ont besoin que de 6h de sommeil ou moins, au contraire, « les longs dormeurs » auront besoin de dormir 9h à 11h par nuit pour être en forme la journée. Ces différences s’expliquent par des origines génétiques. Il semblerait également que les « courts dormeurs » aient un sommeil de meilleure qualité et plus efficace que les « longs dormeurs ». Du « matin » ou « du soir » ? Certaines personnes se sentent plus « du matin » et d’autres « du soir ». La majorité de la population adulte a un profil « intermédiaire ». Cette catégorie peut facilement s’adapter aux horaires imposés par la vie en société. D’autres sont davantage « du matin », se lèvent spontanément plus tôt (au moins 1h30 plus tôt que la moyenne) et sont plus performants le matin. Au contraire, les personnes « du soir » ne peuvent s’endormir qu’à une heure avancée de la nuit et se réveillent plus tardivement. Leur efficacité est à son maximum l’après-midi. Un bon environnement pour un bon sommeil Il est important d’aménager un environnement propice au sommeil et limiter les facteurs perturbateurs que sont le bruit, l’excès de lumière et la température. Avoir trop chaud ou trop froid fragmente le sommeil le rendant non récupérateur. Un dîner trop lourd ou la pratique d’activité sportive tardive avant de dormir augmente la température du corps. Or, pour s’endormir, celle-ci doit baisser d’environ 1 degré. Pour ces raisons, il est conseillé de maintenir la température de la chambre autour de 18°C Lorsque l’on dort, l’oreille continue d’entendre. Le bruit est le premier facteur perturbateur du sommeil, engendrant difficultés d’endormissement et réveils nocturnes. La lumière nocturne émanant de l’éclairage urbain ou domestique (écrans LED, tablettes, ordinateurs, Smartphone) empêche la sécrétion de la mélatonine, « l’hormone du sommeil ». Il en résulte retard d’endormissement et fragmentation du sommeil. 17 Privation de sommeil, les conséquences peuvent être graves Vie sociale, familiale et carrière professionnelle peuvent influencer la durée et la qualité de sommeil. Une privation chronique de sommeil impacte fortement la vie quotidienne et professionnelle. Les problèmes de sommeil engendrent au moins 1 nuisance au travail pour 56 % des Français, la principale conséquence étant la Rester éveillé 17 heures somnolence et la baisse de la vigilance. Il en résulte une perte d’efficacité, altération continues entraîne du jugement, difficultés relationnelles et un risque d’accident donc un risque d’accident plus important. similaire à celui d’une Et de manière générale, un manque alcoolémie de 0,5 g/L de sommeil accroît le risque de maladies cardiovasculaires, obésité et diabète. Troubles du sommeil, et si c’était une pathologie ? L’insomnie L’insomnie se caractérise par des difficultés d’endormissement, des réveils au court de la nuit, un réveil trop matinal et génère des conséquences dans la journée telle que fatigue, troubles de l’attention et de la concentration, irritabilité et détérioration de la qualité de vie à terme. Les somnifères, pris d’une Transitoire, elle peut-être liée à un environnement manière adaptée, peuvent non favorable au sommeil (bruit, lumière excessive, être une aide transitoire mais ne suffisent pas. Pour traiter température trop élevée ou trop basse), un événement ce type d’insomnie, la prise stressant ou une maladie (un rhume par exemple). Ce en charge est basée sur des type d’insomnie disparaît une fois la cessation de la techniques comportementales cause déclenchante. Toutefois il faut prêter attention et cognitives permettant au 18 patient d’apprendre à mieux contrôler ses difficultés et ainsi sortir du cercle vicieux dans lequel il s’est enfermé. Le sommeil ■ de l’adulte à un certain nombre de patients chez lesquels l’insomnie « transitoire » peut faire le lit de l’insomnie chronique. On parle d’insomnie chronique lorsqu’elle se manifeste au moins 3 fois par semaine depuis au moins 1 mois. Un français sur cinq en souffre. Le syndrome d’apnées du sommeil Le syndrome d’apnées obstructif du sommeil (SAOS) est une pathologie fréquente affectant 5 à 7% de la population adulte, surtout les hommes. Le SAS se manifeste par des arrêts respiratoires au cours du sommeil pouvant se répéter plusieurs centaines de fois par nuit. Ces apnées sont généralement dues à une obstruction des voies aériennes supérieures. Sentiment d’un sommeil non récupérateur, ronflements bruyants et répétés, somnolence excessive diurne, sont les principaux symptômes de la maladie. Le SAOS morcelle le sommeil et altère sa qualité entraînant des épisodes de somnolence en journée. La maladie favorise également les troubles cardio-vasculaires. En effet, les arrêts respiratoires répétés entraînent des baisses de l’oxygénation et des élévations de la pression artérielle, autant de facteurs affectant le système cardio-vasculaire. Le surpoids, une morphologie particulière (cou court et menton rejeté vers l’arrière par exemple), une surconsommation d’alcool et de médicament peuvent favoriser un SAOS. Des solutions efficaces existent ! En cas de SAOS sévère, le traitement de référence est la Pression positive continue (PPC), appareil maintenant les voies respiratoires ouvertes pendant le sommeil. 19 La maladie de Willis-Ekbom (syndrome des jambes sans repos) La maladie de Willis-Ekbom ou le syndrome des jambes sans repos, est un trouble du système nerveux et atteint 5 % de la population adulte .Cette pathologie comporte deux types de manifestations : - le syndrome d’impatiences des membres inférieures se traduisant par des impatiences, des sensations désagréables des membres inférieurs qui s’amplifient le soir ou la nuit. Ces impatiences sont favorisées par l’immobilité et calmées par le mouvement. - Les mouvements périodiques parfois à l’éveil et surtout pendant le sommeil. Pendant la nuit, dans 80 % des cas, le patient atteint de ce trouble n’a pas conscience de ses mouvements mais ces derniers déstructurent et fragmentent le sommeil. Plusieurs causes peuvent être à l’origine de cette pathologie : grossesse, insuffisance rénale, diabète, carence en fer, certains médicaments (neuroleptiques, antihistaminiques, antidépresseurs, …) Un supplément de fer peut être prescrit en cas de symptômes légers et causés par une carence. Dans les cas les plus sévères, le traitement fait appel à des médicaments qui facilitent la transmission de l’influx nerveux entre les neurones utilisant la dopamine comme neurotransmetteur. focus sur LA SOMNOLENCE La somnolence se définit comme une difficulté à se maintenir éveillé. Elle peut-être causée par une dette de sommeil ou par une pathologie altérant la qualité de sommeil. - La somnolence au volant est la 1ère cause d’accident mortel sur autoroutes mais aucun réseau n’est épargné. - Dormir moins de 5 heures dans les dernières 24h multiplie par 3 le risque d’avoir un accident. - Être somnolent multiplie par 8,2 le risque d’accident Ainsi, il est indispensable d’apprendre à reconnaître les signes : • • • • 20 Bâillements répétés Yeux qui piquent Périodes d’inattention Difficultés à se concentrer • • • • Regard fixe Lenteur d’exécution Endormissements soudains Irritabilité La somnolence est un phénomène physiologique contre lequel il est impossible de résister. La seule solution : dormir. Sur la route, prendre un café et faire une sieste d’une vingtaine de minutes permet de restaurer la vigilance. Le sommeil ■ de l’adulte La narcolepsie Rare, la narcolepsie touche 0,05 % de la population et débute le plus souvent à l’adolescence. Probablement d’origine auto-immune, elle se définit par des endormissements irrépressibles, parfois en pleine activité. Plus rarement, la narcolepsie peut s’accompagner d’un relâchement musculaire brutal (cataplexie) engendré par une émotion (fou rire par exemple), des paralysies du sommeil, des hallucinations et des perturbations du sommeil. Quelles recommandations pour un bon sommeil ? Adoptez des règles simples permet un sommeil réparateur • Conservez des horaires réguliers de coucher et de lever • Exposez-vous à la lumière du jour • Pratiquez une activité sportive régulière • Faites une courte sieste de 5 à 20 minutes en début d’après-midi, si vous en ressentez le besoin. • Favorisez des activités stimulantes en journée • Ne consommez pas d’excitants après 16h (thé, café, boisson énergisante…) • Evitez l’alcool et le tabac, le soir • Dînez au moins 2h avant le coucher • Privilégiez des activités plus calmes, le soir (musique, lecture) • Ne prenez pas de somnifères sans avis médical Les signes qui doivent vous alerter • Vous avez du mal à vous endormir • Vous vous réveillez trop tôt • Vous êtes fatigué le matin • Vous avez des sensations désagréables dans les jambes qui vous empêchent de dormir • Vous avez des envies de dormir dans la journée • Vous luttez pour rester actif • Votre sommeil est agité • Votre entourage s’inquiète car vous ronflez et arrêtez de respirer pendant votre sommeil Si vous ressentez l’un de ces symptômes, parlez-en à votre médecin 21 L I E M M LE SO seniors des Le sommeil, comme toutes les grandes fonctions de l’organisme, évoluent avec l’âge. Chez les seniors, la durée, surtout la qualité et la rythmicité circadienne se modifient. Toutefois, plus les sujets avancent en âge plus les différences interindividuelles dans la qualité du sommeil sont importantes. De plus, il est maintenant bien établi que c’est moins l’âge en soi qui modifie et altère le sommeil que les comorbidités fréquentes. En effet, outre le processus naturel de vieillissement, de multiples facteurs (passage à la retraite, prise de médicaments, maladies, changement de rythme, etc.), peuvent perturber le sommeil. Une évolution naturelle A l’âge adulte, le sommeil s’organise en cycles de 90 minutes composés de sommeil lent léger, de sommeil lent profond et de sommeil paradoxal. En vieillissant, le sommeil fonctionne toujours par cycles d’environ 90 minutes mais sa structure interne se modifie. La quantité de sommeil lent profond se réduit et s’accompagne d’un sentiment d’un sommeil plus léger, d’une plus grande sensibilité aux stimuli et d’éveils plus fréquents. 22 Le sommeil ■ des seniors Chez certains sujets, le temps pour s’endormir le soir augmente. Chez un jeune adulte, ce délai est inférieur à 30 minutes. Après 50 ans, ce dernier va s’allonger et peut atteindre plus de 45 minutes à 80 ans. Cette attente, parfois très longue, est bien souvent mal vécue. Pendant la nuit, le sommeil se fragmente davantage. A partir de 60 ans, les éveils nocturnes sont plus fréquents et surviennent souvent en fin de cycle. Des éveils peuvent également se produire au cours même d’un cycle sans raison apparente. Contrairement au jeune adulte, qui dans ce cas peut se rendormir en quelques minutes, la durée de ces éveils s’allonge chez un sénior. Le temps de sommeil par 24 heures diminue avec l’âge et se répartit différemment. Tandis qu’un jeune adulte dort en moyenne 8h par 24h, un sénior dort 7h par 24h[1] . Ce temps de sommeil un peu raccourci est souvent complété par une sieste en début d’après-midi. En cas de sommeil très fragmenté, fatigue et somnolence en journée peuvent se traduire par la survenue de plusieurs siestes. Enfin, le besoin de sommeil survient plus tôt dans la soirée avec un réveil plus précoce le lendemain matin. Le rythme veille – sommeil se modifie et tend à provoquer une avancée de phase. [1] M. Ohayon et al ; Journal of Psychosomatic Research, 2004, 479-486 focus sur L’AVANCE DE PHASE Avec l’âge, l’horloge biologique évolue et devient plus matinale. Chez certains individus, cette tendance est trop accentuée. L’endormissement survient de plus en plus tôt en soirée (21h-21h30 voire 20h). La quantité de sommeil nécessaire étant assouvie en moyenne 7h après, la personne se réveillera très tôt le matin (vers 4h ou 5h) et n’arrivera pas à se rendormir. ATTENTION : Il est important de différencier l’avancée de phase de l’insomnie primaire. La prise de somnifère est inadaptée en cas d’avancée de phase. Que faire ? En cas de réveil trop matinal, il est inutile de rester au lit. Il est préférable de se lever et d’entamer sa journée. L’exposition à la lumière forte en soirée peut vous aider à retarder progressivement l’heure du coucher. Ainsi, le réveil se décalera naturellement le lendemain matin. 23 Après 60 ans : changement de rythme et nouveaux repères « L’horloge sociale » rythme notre vie en société. Elle détermine les horaires de bureau, de repas, de congés, d’activités et de sorties. Cette horloge est moins marquée dès lors que l’activité professionnelle cesse. Le passage à la retraite bouleverse cet équilibre et modifie le rythme de sommeil. Généralement, les jeunes retraités en profitent pour réadapter leur rythme de sommeil en fonction de leur besoin. Les obligations sociales étant plus légères, la retraite est souvent la période où la sieste réapparaît. A la retraite, les sorties et les activités peuvent être moins nombreuses. Or, pour conserver une bonne synchronisation du rythme veillesommeil et ainsi un bon sommeil, il est une sieste réparatrice dure important de toujours bien s’exposer entre 5 et 20 minutes et se fait à la lumière du jour (la lumière est un en début d’après-midi puissant synchroniseur) dès le matin et de pratiquer des activités en journée. A l’inverse, il est préférable d’opter pour des activités plus calmes le soir et d’être dans l’obscurité totale au cours de la nuit pour faciliter la sécrétion de la mélatonine, « l’hormone du sommeil ». conseils L’âge avançant, douleurs, fatigue et maladies rendent les sorties plus difficiles. Les activités et l’exposition à la lumière se raréfient, voire disparaissent. L’horloge biologique interne se désynchronise. Ainsi, les troubles du sommeil sont fréquents chez les personnes âgées. Passer ses journées dans la pénombre dérègle l’horloge biologique car elle ne différencie plus le jour de la nuit. conseils 24 Le sommeil ■ des seniors Des troubles plus fréquents avec l’âge Avec l’âge, certaines pathologies du sommeil vont s’accentuer telles que l’insomnie ou le syndrome d’apnées du sommeil. Par ailleurs, d’autres troubles liés à des maladies organiques (maladies cardiovasculaires, douleurs, troubles prostatiques, nycturie), des maladies neurodégénératives (maladie de Parkinson, d’Alzheimer…), certains médicaments imposés par ces pathologies et aussi les troubles d’ordre psychologique (anxiété et dépression après le décès d’un membre de la famille ou d’un ami) fragilisent le sommeil. L’insomnie L’insomnie se caractérise par des difficultés d’endormissement, des réveils au court de la nuit, un réveil trop matinal au moins 3 fois par semaine depuis au moins 1 mois. Elle génère des conséquences dans la journée telle que fatigue, troubles de l’attention et de la concentration, irritabilité et détérioration de la qualité de vie à terme. En vieillissant, les symptômes de l’insomnie s’aggravent et les épisodes de somnolence en journée sont plus nombreux. L’insomnie est dite « primaire » en l’absence de cause et peut-être traitée de manière non-médicamenteuse. On parle d’insomnie « secondaire » s’il y a une origine connue : • douleurs : rhumatisme, arthrose, reflux gastro-œsophagien, douleur musculaire, • modifications des habitudes et des rituels du coucher (installation dans une maison de retraite, hospitalisation) • maladie : troubles cardiaques, respiratoires, dérèglements thyroïdiens, augmentation du volume de la prostate, maladie de Parkinson, démence sénile • Prise médicamenteuse : antidépresseurs, diurétiques, bétabloquant • Dépression, anxiété (retraite, deuil, solitude, etc.) • Augmentation de la sensibilité aux excitants (thé, café). En cas de retentissement important dans la journée, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant. 25 Ronflements et apnées du sommeil Bénin, le ronflement est surtout gênant pour l’entourage. Cependant, il peut être le symptôme d’un syndrome d’apnées du sommeil (SAS), qui lui, est dangereux. Le SAS se manifeste par des arrêts respiratoires au cours du sommeil pouvant se répéter plusieurs centaines de fois par nuit. Ces apnées sont généralement dues à une obstruction des voies aériennes supérieures. Cette pathologie favorise le développement de troubles cardiovasculaires, de diabète, troubles cérébraux (AVC, perte de mémoire). • Des arrêts respiratoires fréquents suivis de ronflements bruyants la nuit et une A 60 ans, on estime somnolence excessive en journée sont qu’environ 15 % des des signes qui doivent attirer votre attention. personnes souffrent • En cas de SAS sévère, le traitement d’un syndrome de référence est la Pression positive d’apnées du sommeil continue (PPC), appareil maintenant les voies respiratoires ouvertes pendant le sommeil. Maladie de Willis Ekbom (syndrome des jambes sans repos) Plusieurs signes cliniques associés caractérisent cette pathologie : • le syndrome d’impatiences des membres inférieures se traduit par des impatiences, des sensations désagréables des membres inférieurs surviennent uniquement ou s’amplifient en fin de soirée. Ces impatiences sont favorisées par l’immobilité et calmées par le mouvement. • es mouvements périodiques des membres sont retrouvés chez au moins L 80 % des sujets ayant un syndrome des jambes sans repos. Ils surviennent parfois à l’éveil en fin de journée et surtout pendant le sommeil. Pendant la nuit, dans 80 % des cas, le patient atteint de ce trouble n’a pas conscience de ses mouvements mais ces derniers déstructurent et fragmentent le sommeil. Plusieurs causes peuvent être à l’origine de cette pathologie : insuffisance rénale, diabète, carence en fer, certains médicaments (neuroleptiques, antihistaminiques, antidépresseurs, …) 26 Un supplément de fer peut être prescrit, quelque soit la sévérité du syndrome. Ce traitement utile est cependant insuffisant le plus souvent dans les formes sévères de la maladie. Le traitement fait appel alors à des médicaments qui facilitent la transmission de l’influx nerveux entre les neurones utilisant la dopamine comme neurotransmetteur. Le sommeil ■ des seniors Bien dormir quand on n’a plus 20 ans Un mauvais sommeil a des répercussions importantes sur la vie quotidienne : augmentation des chutes, augmentation d’accidents domestiques et de circulation, prise de médicaments inadaptée. Quelques conseils simples peuvent favoriser un meilleur sommeil. Conservez des horaires réguliers de coucher et de lever En général : • Maintenez le lien social (vie associative, rencontres, activités avec les petits-enfants, sorties…) • Pratiquez une activité physique régulière • Faites une courte sieste de 5 à 20 minutes en début d’après-midi, si vous en ressentez le besoin • Évitez la consommation d’excitants après 16h (thé, café, boisson énergisante,…) • Dînez au moins 2 heures avant le coucher • Évitez l’alcool et le tabac, le soir • Aménagez-vous un environnement propice au sommeil : chambre à 18°c, literie adaptée, obscurité • Restez au lit uniquement le temps nécessaire au sommeil : en cas d’éveils prolongés, il est préférable de vous lever. • Ne prenez pas de somnifères sans avis médical Si le sommeil survient trop tôt • Pratiquez une activité éveillante le soir afin de retarder l’endormissement • Exposez-vous à la lumière toute la journée, même en soirée jusqu’à 22 heures. Si le sommeil vient trop tard • Privilégiez une activité plus calme, le soir, pour faciliter l’endormissement • Évitez de vous exposer à la lumière, le soir • Pratiquez une activité physique adaptée à vos possibilités (marche, aquagym,…) notamment le matin. 27 ce document vous est proposé en partenariat avec l’institut national du sommeil et de la vigilence (INSV) Services d’Accompagnement Mutualistes NOVAMUT SAM 31-33 rue Christian Pfister CS 80674 - 54063 NANCY CEDEX 03 83 17 17 90 www.novamut.fr