1. TENDANCES DANS L’OCDE DES CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES LIÉES AUX ACTIVITÉS AGRICOLES DEPUIS 1990
LA PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE DE L’AGRICULTURE DANS LES PAYS DE L’OCDE DEPUIS 1990 – ISBN 978-92-64-04093-9 – © OCDE 2008 71
1.3.1. Utilisation de pesticides
Concepts et interprétation
Les pesticides agricoles contribuent à augmenter la productivité agricole, mais posent
dans le même temps des risques potentiels pour la santé humaine et l’environnement. Ces
risques varient grandement en fonction de la toxicité (ou du danger) spécifique du produit,
ainsi que de l’exposition, qui elle dépend d’un certain nombre de variables : méthode
d’application, conditions météorologiques après l’application, mobilité et persistance du
produit dans l’environnement, et proximité avec des cours d’eau.
Cet indicateur propose une mesure indirecte de la pression potentielle (et pas des
incidences effectives) que l’utilisation des pesticides dans l’agriculture peut faire peser sur
l’environnement et la santé humaine. L’indicateur de l’utilisation de pesticides se fonde sur
un suivi dans le temps des tendances relevées quant à la quantité globale de pesticides
utilisés par l’agriculture (les données portent sur les matières actives des insecticides,
fongicides, herbicides et autres pesticides, notamment les régulateurs de la croissance
végétale et les rodenticides). Contrairement à de nombreux autres indicateurs de l’utilisation
de pesticides, celui-ci n’est pas exprimé en termes de quantité de pesticides utilisés par
hectare de terres agricoles (ou de terres cultivées), du fait que l’application des pesticides
varie grandement selon les cultures, à l’intérieur d’un pays et entre les pays, et du fait
également que des pesticides sont parfois appliqués sur des prairies cultivées et qu’il
n’existe que des séries temporelles limitées entre les pays sur cette question (OCDE, 2005a).
La définition et la couverture des données sur l’utilisation des pesticides varient entre les
pays de l’OCDE, ce qui limite l’utilisation de cet indicateur comme indice comparatif entre les
pays. Seuls quelques pays disposent de données sur l’utilisation effective de pesticides, mais
presque tous les pays de l’OCDE comptent des données sur les ventes de pesticides, que l’on
peut utiliser comme mesure indirecte de l’utilisation de pesticides, même si idéalement
celle-ci devrait être étayée par des échantillons représentatifs de données relatives à
l’utilisation. En Suède, par exemple, les questionnaires adressés aux agriculteurs au cours des
années 90 font apparaître des variations de l’utilisation de pesticides de plus ou moins 5 % par
rapport aux ventes, alors que certaines années, les exploitants ont utilisé des quantités de
pesticides bien moindres que celles vendues, comme en 1994, lorsqu’une taxe a été instaurée
à la fin de l’année et que les agriculteurs ont vraisemblablement stocké des pesticides en
prévision de l’augmentation de prix (Swedish Chemicals Inspectorate, 1999). Pour un certain
nombre de pays, les séries sont incomplètes (Australie, Canada et Islande). Par ailleurs, il
convient également de bien identifier les pesticides utilisés pour l’agriculture, c’est-à-dire hors
ceux employés dans la sylviculture, les jardins et les terrains de golf. Par exemple, l’agriculture
représente 75 % de l’utilisation de pesticides aux États-Unis, et 65-70 % en Belgique
(chapitre 3). En coopération avec Eurostat, l’OCDE a lancé un processus visant à favoriser
l’amélioration de la collecte des données sur l’utilisation des pesticides (OCDE, 1999).
La comparaison des niveaux absolus de l’utilisation de pesticides entre les pays
nécessite un soin particulier, compte tenu des différences entre les conditions climatiques
et les systèmes de production agricole, qui ont une incidence sur la composition et
Définition de l’indicateur :
●Utilisation (ou ventes) de pesticides en tonnes de matières actives.