La poétique (sur le théâtre) Aristote

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La poétique
(sur le théâtre)
Aristote
Notes de lecture par Gaëlle CABAU
Tous réalisent l’imitation par le rythme, le langage, la mélodie.
Trois critères de différenciation : les moyens, les objets et le mode de cette
imitation.
Drame : dramata : imitent des gens qui font quelque chose « drontas »
Imiter est une tendance naturelle aux hommes :
- Ce qui les différencie des animaux
- Apprendre est un grand plaisir pour les hommes. On se plaît à
contempler les images car leur contemplation apporte un
enseignement et permet de se rendre compte de ce qu’est chaque
chose.
Evolution de la tragédie
- Eschyle fut le premier à porter de un à deux le nombre des acteurs, à
diminuer les interventions du chœur et à donner le premier rôle aux
dialogues.
- Avec Sophocle, il y a eu trois acteurs et des décors peints sur la scène.
- Tire son origine du drame satyrique.
- Evolution avec le mètre iambique
La comédie
- Une imitation d’hommes sans grande vertu, non qu’elle traite du vice
dans sa totalité, puisque le comique n’est qu’une partie du laid.
- Le comique tient en effet à un défaut et à une laideur qui n’entraînent
ni douleur ni dommage.
- Début flou car peu prisée
- Venue de Sicile
La tragédie
- La tragédie est donc l’imitation d’une action noble, conduite jusqu’à sa
fin et ayant une certaine étendue, en un langage relevé
d’assaisonnements (rythme, mélodie, chant) dont chaque espèce est
utilisée séparément (certaines parties ne sont exécutées qu’en mètres,
d’autres en revanche à l’aide du chant) selon les parties de l’œuvre.
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C’est une imitation faite par des personnages en action et non par le
moyen d’une narration, et qui par l’entremise de la pitié et de la
crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre.
Organisation du spectacle + composition du chant + expression
(agencement des mètres)
L’histoire (agencement des actes accomplis) est l’imitation de l’action.
Pour toute tragédie :
• L’histoire : moyens de l’imitation
• Les caractères : moyens de l’imitation
• L’expression : mode de l’imitation
• La pensée : objet de l’imitation
• Le spectacle : objet de l’imitation
• Le chant : objet de l’imitation
La plus importante de ces parties est l’agencement des actes
accomplis, puisque la tragédie imite non des hommes, mais l’action, la
vie.
Bien loin d’imiter des caractères grâce à des personnes en action, les
auteurs conçoivent au contraire les caractères à travers les actions.
Ce sont les actes accomplis et l’histoire qui sont la fin de la tragédie.
Importance des péripéties.
La tragédie est donc l’histoire ; en second lieu viennent les caractères.
En troisième lieu vient la pensée, c’est la faculté de dire les paroles
nécessaires et convenables.
La quatrième partie est l’expression : manifestation de la pensée à
travers les mots.
Le spectacle, s’il exerce une séduction, il est totalement étranger à l’art
et n’a rien de commun avec la poétique, car la tragédie réalise son effet
même sans son concours et sans acteurs.
Histoires
- Forme un tout et a une certaine étendue
- Les histoires bien agencées ne doivent ni commencer au hasard, ni
finir au hasard.
- Une certaine étendue et une unité
- Une certaine longueur que la mémoire puisse aisément retenir.
- Le plus long est toujours le plus beau, tant que l’ensemble demeure
parfaitement clair.
- Série d’évènements se succédant selon la vraisemblance ou la
nécessité.
- L’histoire n’est pas unique pour peu qu’elle concerne un personnage
unique : dans la vie d’un homme survient un grand nombre
d’évènements.
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L’unité d’imitation résulte de l’unité de l’objet, de même l’histoire doit
être imitation d’une action une et formant un tout ; et les parties
constituées des actes accomplis doivent être agencées de façon que, si
l’on déplace ou supprime l’une d’elles, le tout soit troublé et
bouleversé.
Le rôle du poète
- Est de dire non pas ce qui a réellement eu lieu mais ce à quoi on peut
s’attendre, ce qui peut se produire conformément à la vraisemblance et
à la nécessité.
- La poésie est une chose plus philosophique et plus noble que
l’histoire : la poésie dit plutôt le général, l’histoire le particulier.
- Les auteurs de comédie ne composent pas au sujet d’un homme en
particulier.
- Le poète doit être poète d’histoire plutôt que de vers.
- La tragédie a pour objet des évènements qui suscitent la crainte et la
pitié.
- Parfois action simple : action qui se déroule cohérente et une, où le
renversement de fortune a lieu sans péripétie ni reconnaissance /
action complexe : péripétie qui résulte des évènements qui ont eu lieu
auparavant.
La péripétie et la reconnaissance
- Péripétie : Retournement de la situation en sens contraire, selon la
vraisemblance et la nécessité. Cf Œdipe roi
- Reconnaissance : retournement qui conduit de l’ignorance à la
connaissance, ou qui conduit vers l’amour ou bien la haine des êtres
destinés au bonheur ou au malheur.
- Suscitent pitié ou crainte.
- L’évènement pathétique : action qui provoque destruction ou douleur.
Composition de la tragédie
- Prologue
- Episode
- Exode
- Chant du chœur
• Parodos : première expression du chœur au complet
• Stasimon : chant du chœur ne comportant ni vers
anapestiques, ni vers trochaïques
• Kommos : chant de lamentation commun au chœur et aux
acteurs sur scène
- L’agencement ne doit pas être simple mais complexe
- Doit imiter des évènements qui suscitent crainte et pitié
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Il faut que l’histoire soit simple, plutôt que double, que le
retournement de fortune se fasse non pas du malheur vers le bonheur,
mais au contraire, du bonheur vers le malheur, et qu’il soit provoqué
non par la méchanceté mais par une erreur grave du personnage.
Euripide est le plus tragique des poètes
La crainte et la pitié
- Peuvent bien sûr naître du spectacle
- Mais elles peuvent naître aussi de l’agencement même des faits
accomplis.
- Produire cet effet au moyen du spectacle ne relève guère de l’art et ne
demande que des moyens de mise en scène.
- Evènements qui provoquent l’effroi et donc amènent la pitié :
• Hommes qui entretiennent entre eux des relations d’alliance, de
haine ou d’indifférence.
• Evènement pathétique qui survient au sein d’une alliance.
• Le poète doit trouver comment faire un bon usage des données
traditionnelles.
• Personnage agi en pleine ignorance et reconnaît sa victime
après avoir agi : la reconnaissance produit un effet de surprise.
• Trouver le moyen de ménager dans les histoires des situations
de ce genre.
• On tourne toujours autour des mêmes familles
Les caractères
- Quatre buts à viser :
• Ils sont bons
• Viser la convenance
• La ressemblance
• La cohérence
- Il faut toujours rechercher soit le nécessaire, soit le vraisemblable, de
sorte qu’il soit nécessaire ou vraisemblable que tel personnage fasse
ou dise telle ou telle chose.
- La résolution des histoires doit résulter des histoires elles-mêmes, non
d’une intervention de la machine.
- La tragédie est imitation des hommes meilleurs que nous.
La reconnaissance
- Reconnaissance par les signes distinctifs
- Reconnaissance imaginée par le poète (Iphigénie reconnue grâce à une
lettre)
- Reconnaissance amenée par le souvenir comme la vue d’un objet
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Reconnaissance issue d’une déduction
Reconnaissance qui résulte des actes accomplis eux-mêmes comme
dans Œdipe, de Sophocle.
Cohérence
- Eviter la moindre contradiction interne.
- L’art poétique est l’affaire de gens naturellement doués ou en proie au
délire.
- Qu’il s’agisse d’arguments déjà composés ou d’arguments que le poète
compose lui-même, il doit en établir l’idée générale, puis alors
seulement y introduire des épisodes et développer.
- Introduire les épisodes de façon à ce qu’ils soient bien appropriés à
l’histoire.
Composition
- une partie qui est le nœud
- une partie qui est la résolution
- retournement qui conduit au bonheur ou au malheur.
- Quatre espèces de tragédies
• tragédie complexe dont l’ensemble est occupé par la
péripétie et la reconnaissance
• la tragédie comportant un évènement pathétique
• la tragédie de caractère
• le spectacle
- Rien ne vaut l’histoire.
- Ne pas faire d’un agencement d’épopée une tragédie.
- Le chœur doit être considéré comme l’un des acteurs, doit faire partie
de l’ensemble et concourir à l’action. Or chez la plupart des auteurs,
les parties chantées n’ont pas plus de rapport avec l’histoire qu’avec
une autre tragédie.
L’expression
- la qualité de l’expression c’est d’être claire sans être plate ; or la plus
claire est celle qui se compose de mots courants, mais elle est plate.
- Attention énigme ou galimatias :
• s’il est composé de métaphores
• galimatias lié au noms rares
- Ce qu’il faut donc, c’est en quelque sorte un mélange des deux,
puisque le nom rare, la métaphore, l’ornement et les autres espèces de
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noms dont on a parlé permettront d’éviter la banalité et la platitude,
tandis que le nom courant assurera la clarté…
L’épopée
- Diffère de la tragédie par la longueur de la composition et par le mètre.
- Dans la tragédie on ne saurait imiter plusieurs parties de l’action qui
se déroulent en même temps, mais seulement la partie qui est jouée
sur scène par les acteurs.
- Dans les tragédies, il faut introduire un effet de surprise, or l’épopée
admet encore mieux l’irrationnel.
Le poète
- Le poète imite, tout comme le peintre ou tout autre faiseur d’images.
- Imite
• soit les choses qui ont existé ou existent
• soit les choses qu’on dit ou qui semblent exister
• soit les choses qui doivent exister
- Sophocle déclarera faire lui-même mes hommes tels qu’ils doivent être
tandis qu’Euripide les faits tels qu’ils sont.
- L’impossible capable d’entraîner la conviction est préférable à une
chose incapable d’entraîner la conviction, fût-elle possible.
L’imitation par l’épopée vaut-elle mieux que l’imitation par la
tragédie ?
- la tragédie peut souffrir de l’outrance du jeu.
- L’épopée s’adresse à des spectateurs de qualité qui l’on aucun besoin
de figuration, tandis que la tragédie s’adresse aux spectateurs
médiocres.
- La tragédie peut être pesante à cause de l’acteur.
• Il ne faut pas condamner tout mouvement mais les
mouvements des mauvais acteurs.
• La lecture révèle avec éclat les qualités d’une
tragédie. Il n’est pas nécessaire d’y rattacher l’art de
l’acteur.
- La tragédie a pour elle la clarté.
- L’imitation des auteurs épiques a moins d’unité.
- Puisqu’elle parvient mieux que l’épopée à sa fin, elle lui est supérieure.
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