Avant-Propos
Ayant vis-à-vis de la philosophie académique une attitude résolument
hostile, les termes éponymes de cet essai, néanmoins, s'attachent,
abusivement, à elle. Le sens que les professeurs donnent aux mots (sans
être capables ni d'en donner des définitions ni d'en formuler des idées) du
même acabit, comme vérité, connaissance, vie, conscience, essence,
existence, substance, phénomène, noumène etc., ce sens est si flou,
fuyant, terne, banal, que je nie tout de suite toute parenté avec ces
cercles savants. Ce qui ne désavoue pas leur usage rigoureux ou
métaphorique par des poètes ou mathématiciens.
Ces termes (à l'exception de vie et conscience) ont déjà acquis un sens
acceptable en … informatique avancée (appelée aussi Intelligence
Artificielle ou Épistémologie Appliquée). Dans ce qui suit, une préférence
sera donnée à cette dernière lecture.
Les philosophes placent l'être, vaguement, entre la réalité et la
représentation, ces deux domaines étant systématiquement confondus. Il
faut donc commencer par les dissocier.
La réalité se donne à nos sens (la physiologie plus la raison), et ceux-ci
constatent la présence de deux composants – la matière et les esprits
(dans la sphère animale ou métaphysique). Il y a certainement quelques
structures (spatio-temporelles) et quelques constantes (physico-
chimiques), qui sont visiblement universelles. Mais, en gros, toute
tentative de classifier ou de décrire la réalité nous plonge immédiatement
dans des systèmes intellectuels existants (théories, modèles, concepts,
organisations). Ces systèmes sont des représentations.
Les représentations sont des produits du libre arbitre du concepteur
(sujet). Il n'existe pas deux sujets, dont les représentations d'un même
domaine réel coïncideraient en tout point. Mais l'objectif y est le même : la
rigueur interne (vérifiée par des outils universels, fondés sur la logique) et
- I -