La présente fiche se concentre sur les moyens à mettre en œuvre pour
approcher de la manière la plus réaliste le coût d’investissement initial ou le loyer
immobilier (brut ou net d’éventuelles recettes annexes) d’un projet d’infrastructure (de
transport, énergétique...) ou de bâtiment. Elle s’adresse indistinctement à tous les
porteurs publics de projets d’infrastructure ou immobiliers, qu’il s’agisse de ministères,
d’établissements publics de l’Etat ou de collectivités territoriales.
Elle n’aborde pas en revanche les conditions de financement (conditions
du marché financier à une date donnée), qui peuvent sensiblement évoluer entre
évaluation préalable et contrat signé compte tenu du temps écoulé, ni le montage
financier retenu par le groupement lauréat, qui peut différer de façon significative de
celui envisagé par la personne publique et ses conseils financiers dans le cadre de
l’évaluation préalable. Ces paramètres constitutifs du loyer financier, qui peuvent avoir
une incidence notable sur le loyer total demandé au partenaire public, pourront par
ailleurs donner lieu à une analyse spécifique.
Analyse :
L’évolution dans le temps des indices de référence (BT01, TP01, ICC,
indice des prix à la consommation...) permet d’expliquer une partie de la différence
constatée entre coût dans l’évaluation préalable et dans le contrat signé : ces indices, ici
encore, sont facilement « traçables ». De même, il est difficile voire impossible de
prévoir correctement dès le stade de l’évaluation préalable quelles conditions de
concurrence prévaudront dans la dernière étape du dialogue compétitif, tant au niveau
national qu’au niveau local, même si un sondage peut être fait pour les plus gros projets
-avec la publicité suffisante pour garantir la transparence de la démarche – pour mesurer
l’appétence du marché pour le projet envisagé.
Avant de confronter le contrat signé à l’évaluation préalable, il convient
donc évidemment d’actualiser l’estimation du coût d’investissement et des coûts
d’entretien-maintenance, de GER, d’exploitation... de l’évaluation préalable et d’opérer
le cas échéant, pour le coût d’investissement, un redressement lié à l’évolution des
conditions de concurrence. Il convient également de prendre en considération les
arbitrages entre investissement initial et entretien/maintenance, GER, etc. auxquels aura
procédé le groupement candidat retenu à l’issue du dialogue compétitif, qui pourront
éventuellement différer des prévisions de l’évaluation préalable.
Si un écart substantiel persiste à l’issue de cette comparaison, il résulte le
plus souvent d’un trop grand optimisme initial sur des éléments de coûts ou d’une
mauvaise anticipation de facteurs de risques systématiques affectant notamment des
ouvrages d’art complexes, voire exceptionnels.
Cet écart peut également résulter, ce qui est plus grave, de l’oubli pur et
simple d’éléments de coûts dans l’estimation initiale, ou même d’une évolution
substantielle du programme fonctionnel du projet postérieure à la remise de l’évaluation
préalable à la MAPPP (d’où l’opportunité de n’entreprendre l’évaluation préalable d’un
projet que lorsque son programme fonctionnel est bien stabilisé).